Marions-nous…
Partie 4 : Marions-nousDepuis le décès de mon mari, c’est la première fois qu’une femme me fait un tel effet, se disait Emma.Ou peut-être si, une autre personne mais si semblable à elle et beaucoup trop jeune, en plus l’amie préférée de ma fille…Bien que Moon lui ait fait également un tel effet, jamais il lui serait venue à l’idée de passer outre ce qu’elle aurait considéré enfreindre deux tabous. C’est vrai que Moon était si attachante que dès le départ elle l’aimait comme si elle était sa seconde fille. Oui, elle aurait appelé son élan, de l’amour maternel ; rien à voir avec quoi que ce soit de sexuel.Comment ne pas se prendre d’affection pour cette nymphe qui paraissait si fragile et qui lui portait tant de confiance. Comment ne lui était-il pas venu à l’idée de faire connaissance avec sa mère ? Que de temps perdu…Avec Lilian, cet élan qui la poussait vers elle, était d’un tout autre genre, c’était du sentiment amoureux, du désir. C’était comme si Moon avait ouvert une porte de son cœur verrouillé et que Lilian, sa mère en était la bénéficiaire prédestinée.Avec cette femme, elle ne voyait plus d’interdits. Comme elles étaient semblables et à la fois différentes. À toutes deux leurs yeux clairs reflétaient l’innocence, la timidité plutôt l’embarras pour la mère. L’une débordait de grâce juvénile, non encore véritablement formée, l’autre reflétait une sensualité féline qu’elle parvenait difficilement à cacher. Cette félinité n’était pas celle de la chatte de gouttière mais plutôt d’une chatte demandant à être domestiquée. Un mets de choix pour une dévoreuse telle qu’elle… Un mets qui risquait de la combler au point de ne plus s’intéresser aux autres…Féminité, oui c’est le mot qu’elle aurait choisi pour la qualifier. Mais Emma savait que ce ne serait pas comme les fois précédentes avec les autres, cette proie ne serait pas aisée à apprivoiser, elle le devinait.Grâce à Dieu, elle avait un atout majeur, leurs filles respectives s’adoraient, une véritable amitié les liait. Dire que si elle ne s’était pas exilée en Espagne, elles ne se seraient peut-être jamais connues.Deux mois s’étaient écoulés depuis l’arrivée de Lilian en Espagne. Depuis, Lilian avait tout fait pour éviter de se retrouver seule avec son hôtesse, allant même jusqu’à verrouiller tous les soirs la porte de sa chambre. Le baiser fougueux, qui était devenu réciproque, semblait avoir été oublié.Emma prit alors une résolution qui probablement l’aiderait à faire céder les barrières archaïques qu’arborait sa nouvelle amie. Elle avait pensé à un dîner aux chandelles en tête à tête mais y renonça car ce qu’elle allait annoncer devrait être accepté par Lilian, mais aussi par leurs filles respectives.Ayant appris depuis peu que gays ou lesbiennes pouvaient se marier en Espagne, elle comptait que ce coup d’éclat, à savoir, sacraliser leur union, démolirait toutes inhibitions chez la femme dont elle était tombée éperdument amoureuse.Elle savait que Lilian en serait abasourdie mais aussi que ce serait la preuve d’amour qui pourrait définitivement zébrer les murs de la forteresse jusqu’à les faire s’effondrer. Elle était parfaitement convaincue que son amour était réciproque, il suffisait d’un élément déclencheur. Ce serait une scandaleuse demande en mariage…Et tout se déroula comme Emma l’avait prévu, ou presque…Car non seulement Lilian demeura ébahie et sans voix mais également Moon et Ambre qui, après un temps d’arrêt où un ange coquin eut le temps de lancer sa flèche d’amour, se mirent à applaudir et à crier leur bonheur.Après la déclaration d’Emma, Lilian était restée muette, rouge comme une pivoine, son souffle était coupé, anticipant les trois paires d’yeux qui très sûrement la jaugeaient, essayaient de transpercer son esprit, elle avait baissé les yeux. Mal lui en prit car c’est alors qu’elle aperçut la boite ouverte qui lui était offerte, et à l’intérieur se trouvait une bague de fiançailles sertie d’un diamant des plus honorables. Pas même son mari n’avait été aussi romantique et rien que cette pensée, qu’elle estima déplacée, fit jaillir ses larmes et elle se cacha le visage tout en disant :— Non… non, je ne me comprends pas mais oui, oui, je t’accepte pour…Elle ne put terminer sa phrase. Tout en se levant de sa chaise pour aller se refaire une beauté qui, sans qu’elle le sache, plus encore était resplendissante, un sanglot plus fort s’échappa de ses lèvres si agréablement dessinées.Emma ne put se retenir davantage. Se dressant, elle l’enlaça de ses bras tout en l’embrassant et buvant ses larmes. Leur second baiser hautement sensuel, toujours ébauché par la prétendante, eut pour témoin leur deux filles qui s’égosillaient et avaient entrepris une valse effrénée tout en criant « hourra, vive les fiancées ! ».Ce soir-là , après avoir vidé quelques coupes de champagne les deux femmes se retrouvèrent à l’initiative d’une Lilian aux couleurs écarlates, dans la chambre d’Emma qui n’en croyait pas ses yeux, ni ses sens. La nuit de noces avait été anticipée et cette nuit ne serait que douceurs, moiteurs et coups de chaleurs. Elle garderait ses jouets d’amour en réserve pour après le mariage. Elle savait être délicate quand il le fallait, cette formidable nuit serait ses préliminaires d’amour. Elle cueillerait cette rose, pétale après pétale…Au cours de cette tendre nuit, Lilian pensa à sa très chère fille ; Moon était sauvée et peut-être, elle aussi par la même occasion…Partie 5 : Célébration précipitée conduisant à des désirs inattendusEt le jour de la célébration arriva, encore plus vite que prévu. La raison principale fut que toujours Lilian se refusait. Bien qu’elle n’ait pas regretté d’avoir dit officieusement « oui » à Emma, elle regrettait déjà de lui avoir cédé si facilement, encore plus de l’avoir entrainée jusqu’à son lit. L’alcool devait avoir influencé cette attitude qu’elle estimait véritablement indécente.Certes, jamais elle n’aurait pensé que des relations sexuelles strictement féminines fussent si émouvantes. Au point qu’elle commença à avoir peur de trop se donner à cette femme qui lui avait fait l’amour comme une déesse. En réalité, sa crainte était d’en devenir trop dépendante…Le coup de l’émotion était passé, balayé par un indéfinissable sentiment de culpabilité qu’elle éprouvait vis-à -vis de sa fille mais aussi vis à vis d’Ambre qui, elle aussi, depuis ce fameux jour, semblait la regarder non de travers mais sous un autre angle. Non que l’une ou l’autre paraisse lui en vouloir mais toutes deux lui parlaient différemment, presque la considérant déjà comme la possession d’Emma.En effet, habituées aux précédentes conquêtes d’Emma, Moon et Ambre agissaient de la sorte avec Lilian. Moins de respect, ou de confidences, peut-être quelque part, un soupçon de rancœur, de dépit, voyant qu’elle allait devenir la petite femme objet de la maîtresse de maison…À bien y songer, toujours heureuses d’être toutes quatre réunies mais contradictoirement une attitude bizarre dont elles ne l’avaient pas habituée. Mais malgré ces changements de comportements communs, la réaction de chacune fut très démarquée par rapport à l’autre.Étrangement, à partir du lendemain, Ambre commença à faire défiler les petits copains dans l’appartement. Elle semblait en changer tout autant que sa mère précédemment changeait de conquêtes. Sa nouvelle conduite, était à l’opposé de celle qu’elle avait toujours eu, tout autant avec sa mère qu’avec Lilian, allant même jusqu’à délaisser sa meilleure amie, Moon.Un tournant semblait avoir été entrepris qui pourrait correspondre à une fin d’adolescence mais cette attitude ne cachait-elle pas autre chose ?Après la nuit mouvementée de sa mère, Moon, tout au contraire parut se renfermer sur elle-même. À la différence d’Ambre, elle ne semblait toujours pas prête à fréquenter des garçons et de ce côté-là ne suivait pas le sillage très houleux de son amie.Intriguée de l’étonnante réaction de Lilian, Emma n’y alla pas par quatre chemins. Il fallait procéder très rapidement aux épousailles. Le fait que Lilian ait finalement cédé dès sa demande en mariage, était parfaitement significatif, cette femme voulait une relation sérieuse et non une simple aventure. L’ancienne vie privée d’Emma et ses relations multiples devaient certainement l’avoir troublée.Sa demande précipitée avait fait fléchir les inhibitions de la mère de Moon, mais il fallait concrétiser au plus vite. Elle y avait goûté, et ne pouvait plus s’en passer. Rien que de penser à son corps, à ses frémissements, à ses petits cris de biche prise au piège qui agonisait en clameurs jouissives, trempait de nouveau son sexe. Elle se remémorait ces doux moments où, utilisant tout son art amoureux acquis dans le foisonnement de ses rencontres, elle avait su faire vibrer cette femme adorable.Une particularité l’avait hautement troublée et ravie, au moment où Lilian s’était trouvée en plein orgasme, elle lui semblait avoir rajeuni de vingt ans ; à tel point, qu’au cours des cinq pâmoisons qu’elle s’était résolue de compter, elle aurait presque cru voir le visage de Moon dans sa partenaire…Bien que lui apportant une véritable confusion, le spectacle accrut ses propres extases qui exceptionnellement se synchronisèrent à chaque reprise à celles de Lilian. C’était pour elle, une première, mais aussi une véritable interrogation…Il fallait battre l’armure tant qu’elle était chaude…Elle anticiperait la date du mariage, dans un mois, pas plus tard. Elle ne pourrait tenir davantage. Entretemps, il ne fallait surtout pas la brusquer. Après, elle serait en droit d’avoir ses exigences et Lilian réintègrerait définitivement sa chambre, la chambre conjugale.Après avoir été éconduite toute la première semaine, Emma interrogea Lilian qui lui déclara s’être trop vite laissé aller, qu’Emma devait ralentir sa fougue, cette relation était pour elle, agréable, mais difficile à gérer en si peu de temps.Lilian ne revenait pas sur son agrément mais lui demanda un temps mort pour ce qui était des relations sexuelles. Une certaine honte vis-à -vis de leurs filles s’était emparée d’elle depuis, tout avait été trop brusque.Emma répondit qu’elle saurait patienter tout en ajoutant subrepticement qu’elle avait fixé la date du mariage dans un mois, moment où elle pourrait avoir quelques jours de congé. Son petit mensonge fonctionna car Lilian ne broncha pas, excepté une nouvelle petite montée sanguine sur son visage.Comme pour la rassurer et la remercier de son accord, mettant pour acquis que qui ne disait rien consentait, Emma lui vola en douce un petit baiser discret sur les lèvres entrouvertes. Enhardie de ne pas se sentir repoussée, elle s’empressa d’y engouffrer une langue gourmande ; mais son audace fut très brève pour ne pas, à nouveau, l’effaroucher.Le souci caché de Lilian n’avait pas changé mais avec Emma, il lui semblait perdre totalement le contrôle. Elle réalisait désormais joindre l’agréable imprévu à l’utile nécessaire. Sa future nouvelle vie la fascinait tout autant qu’elle avait voulu supprimer toute idée malsaine de Moon pour cette femme adulte qui désormais était son amante avant de devenir très prochainement son épouse.Ou son époux ? Comment devait-elle l’exprimer ?Ce qu’elle savait, c’est que dans leurs ébats, avec cette femme fascinante, Lilian avait été le côté féminin. En effet, Emma avait mené de bout en bout leurs batifolages. Elle n’était pas assurément pourvue d’un membre masculin mais certains de ses agissements avait été tout comme. Elle n’aurait jamais cru qu’un clitoris, il est vrai que celui d’Emma était de taille inhabituelle, puisse donner un tel plaisir à sa vulve qui le recevait avec grande coopération. À certains moments, Emma lui avait donné l’impression de la posséder totalement, jusqu’à oser lui confier qu’elle aurait aimé être un homme pour pouvoir la prendre fort. Pour la consoler et peut-être même se consoler de cette frustration, tout comme son clitoris, sa langue s’était faite profondément véhémente dans sa plus secrète intimité…Oui, lors de leur unique ébat amoureux, dans le couple insolite qu’elles formaient, Emma avait été l’homme et Lilian, se sentant très féminine, espérait que toujours ce fut ainsi…Malgré l’évidente féminité d’Emma, son côté masculin qui se révélait à l’approche de Lilian, la lui rendait plus encore ensorcelante. C’est pourquoi aussi, la peur de Lilian d’être rapidement répudiée comme les précédentes aventures d’Emma, l’inclina à toutes les précautions. C’était une raison de plus pour ne pas se livrer à elle totalement mais aussi pour accepter cette union publique scandaleuse, chose qu’elle n’aurait jamais faite en France.Voilà pourquoi, le jour des noces dans un bureau discret de la mairie, Lilian se demandait encore ce qu’elle y faisait et si elle avait pris la bonne décision. Ce qu’elle pressentait, c’est que la nuit à venir serait à mettre dans les annales, tout comme l’avait été sa première nuit avec Emma.D’un autre côté, elle se sentait délivrée car elle n’aurait plus aucun remords à partager son lit. Elle appartenait désormais à Emma. Pendant cette réflexion qu’elle se faisait à elle-même, elle s’étonna de ne pas avoir songé à la réciproque. Bien qu’elle se soit bien rendu compte de l’amour exclusif que lui portait Emma, elle ne pouvait imaginer que celle-ci lui appartiendrait totalement un jour…Encore son côté féminin qui lui jouait des tours, une femme quand elle aime pense toujours se donner pour la vie ; un homme, même amoureux, c’est une autre histoire.Le fait était que, par cette pensée qui la troublait plus qu’elle ne voulait bien le croire, Lilian voyait effectivement en Emma un nouveau mari…Quelque part, Lilian ne s’était pas trompée…Première preuve, la fameuse véritable nuit de noces, Emma utilisa son joujou favori et à nouveau, elle tapa par deux fois dans le mille, une première fois la cible ne fut pas ratée et la deuxième fois car on pouvait dire que les murs de la chambre s’en souviennent encore.Et non seulement eux ! En effet, cette nuit-là , les témoins de l’après-midi, se firent également témoin de la nuit. Tout d’abord involontairement, car ce soir-là , Moon et Ambre étaient sorties en boîte pour laisser seules les nouvelles mariées.Lorsqu’elles rentrèrent quelque peu éméchées d’avoir fêté dignement ce jour exceptionnel, elles parvinrent tant bien que mal à rentrer discrètement passant alors inaperçues. Ce qu’elles aperçurent par contre, plutôt perçurent, furent les halètements bien distinctifs de Lilian tout autant que les ahanements caractéristiques d’Emma…Les commentaires des deux femmes mûres ne pouvaient laisser aucun doute sur ce qu’elles faisaient et qui faisait quoi. Vu l’état, lourd de vapeurs alcoolisées, des jeunes filles, elles n’hésitèrent pas à devenir indiscrètes, se pressant tout à côté de la porte de la chambre conjugale, et se retenant difficilement de pouffer pour dissimuler leur excitation.Bien que Moon se douta de ce que pouvait utiliser Emma pour enfourcher sa mère tel un mari véritable, Ambre ne manqua pas de lui souffler de quoi il s’agissait tout autant qu’elle lui décrivait les caractéristiques et mesures exactes du monstrueux engin.Bien qu’elles laissent apparaître la situation avec désinvolture, la qualifiant de cocasse, ce fut à contrecœur et presque trainant des pieds que chacune rejoint sa propre chambre. En apparence, elles en rigolèrent le plus silencieusement possible mais dans leur for intérieur, elles étaient profondément troublées.Si l’une ou l’autre avait été seule, elle serait demeurée sur place au pas de porte pour se faire, en même temps, une petite gâterie mais malgré leur légère ivresse, elles n’osèrent pas, l’une devant l’autre, abuser de la situation et laisser croire à sa complice que la séance d’amour de l’autre côté de la porte les avait considérablement émoustillées.C’est pourquoi, taisant leurs pensées impures, elles décidèrent dans un accord tacite de regagner leur chambre respective où, se recueillant sur l’extraordinaire séance vocale, elles auraient tout loisir dans l’intimité de leur lit d’écoper le trop plein de leurs étonnantes sécrétions…C’est seule et toute moite dans son lit que Moon parut enfin découvrir le sens du mot sexualité. Jamais auparavant elle ne s’était tracassée de questions sexuelles. Elle reconnaissait là son retard par rapport à son amie mais aussi des filles de son âge en général.Pour essayer de faire comme les autres, elle avait bien ébauché quelques relations avec deux ou trois garçons mais s’était vite débarrassée d’eux lorsqu’ils avaient tenté de franchir des limites non autorisées. Non que la chose pusse lui déplaire mais plutôt que telle sa mère, ses inhibitions et sa timidité étaient encore trop fortes pour que ces jeunes hommes aillent plus loin que des baisers qu’elle qualifiait souvent de grossiers.Un jour, l’un d’eux, plus rapide et agile que les autres avaient réussi à introduire sa main jusqu’à toucher sa culotte et mal lui en avait pris.Ce n’était pas parce qu’il avait été le seul à avoir ému ses petits seins qu’il devait se croire tout permis !D’ailleurs, bien qu’il fût âgé de vingt ans, lui aussi était maladroit. Elle-même savait mieux les caresser. Car c’est ce à quoi elle s’employait en ce moment même, tout en effaçant impitoyablement de sa mémoire ce jeune homme et en imaginant la scène qu’elle avait entendue se dérouler derrière la porte de la chambre d’Emma, devenue matrimoniale.Moon n’avait connu l’amour qu’en rêve et encore avorté car chaque fois pour une raison ou une autre celui-ci s’interrompait. Pour la première fois, cette nuit, elle voulait atteindre un véritable orgasme, ce que là , encore jamais, ses doigts n’avaient réussi à approcher.Quelques sensations intéressantes mais sans plus, rien à voir avec ceux dont Ambre lui avait parlé et moins encore avec celui que sa mère avait ardemment vocalisé pendant que la bien affranchie et étonnamment pédagogue, Ambre, lui décrivait étape par étape le scabreux acte copulatoire qui devait s’y dérouler.Oui, précisait Ambre, plus espiègle que jamais, une femme avec ce genre de simili-sexe masculin qu’elle avait aperçu un jour dans la salle de bain, peut parfaitement posséder une autre femme. Comme un homme !Songeant à ces derniers mots, Moon ressentit enfin le besoin d’être vraiment « possédée ». Et c’est ce dont elle fantasma à l’aide de ses doigts fureteurs. Mais, désespérément, son majeur ne put aller plus loin que la frontière, pour elle infranchissable, de sa virginité…Toutefois, au bout de quelques minutes, c’est en croyant enfin découvrir l’orgasme, qu’elle se surprit à ânonner à plusieurs reprises le nom de… Emma et non d’un jeune homme quelconque…Dans la chambre d’à côté, de semblables gémissements n’avaient pas les mêmes véritables motifs, ni recréaient tout à fait le même fantasme, ni encore s’échappaient d’eux le même prénom…Bien qu’elle connaisse les tendances de sa mère depuis l’âge de treize ans, jamais Ambre ne s’était sentie attirée par une personne de même sexe. Les petits flirts avec les garçons commencèrent à sa quinzième année et en dépit de sa profonde affection pour Moon, au grand jamais, elle ne s’était démarquée de ses goûts hétéros.Moon était pour elle une petite sœur qu’elle aimait à surprotéger…L’erreur d’aiguillage qui entama son hétérosexualité survint le jour où elle découvrit la fameuse imitation qui semblait être le jouet favori de sa mère. Après en avoir humé les odeurs captivantes, une bizarre curiosité purement sexuelle piégea son esprit.Tout comme sa mère, n’allait-elle pas, peu à peu, dériver vers des inclinations homosexuelles ? Le dicton « telle mère, telle fille » semblait chez elle âprement vouloir se confirmer. En l’analysant, elle se rendait compte que la multiplicité de ses relations masculines de ces derniers jours n’étaient pas si innocentes, c’était comme se noyer dans l’alcool pour oublier, à la différence qu’elle, c’était dans de nouvelles rencontres masculines qu’elle pensait faire taire ses récents désirs autrement ambigus.Cependant, rien ne semblait y avoir fait, d’où ses échecs journaliers.Et voilà que ce jour mémorable du mariage lesbien de sa mère où elle avait bu un peu trop que de coutume, pour se changer les idées et oublier que sa mère avait choisi la personne qu’elle-même, en ayant de tels goûts, aurait sélectionnée.Elle ne pouvait qu’en prendre acte et cette nuit avait été la goutte qui avait fait débordé sa vulve de ses désirs les plus secrets, secrets qu’elle-même n’avait pas voulu s’avouer. Voilà donc pourquoi ces derniers jours, elle se sentait tant frustrée…Ambre était amoureuse oui, mais pas d’un garçon, désespérément amoureuse d’une femme et elle ne pouvait plus se fermer les yeux. Elle avait une envie irrésistible de se trouver à la place de sa mère et plus encore, pourquoi en rougir, s’harnacher de la fabuleuse prothèse masculine et faire hurler de plaisir la mère de Moon…Le temps de digérer toutes ces immondes pensées, ses doigts n’étaient pas restés inactifs et, s’étourdissait d’être déjà si près, pratiquement aux frontières de l’extase, elle qui n’avait pu l’atteindre depuis de si nombreuses semaines…Malgré la profusion de ses rapports, ses nombreux partenaires, échec total pour ce qui était de conclure.Oui, plus de doutes, elle était devenue comme sa mère…Et ses soupirs, ses mots fusèrent :— Ohoooo, ahaaaaaaaa, ouiiiiiiiiii… pour toi… ohooouuu… comme j’ai aimé tes petits cris langoureux, ma belle-maman…— Mais cette nuit, encore une fois, tu m’as rendue très jalouse…Comme sa mère…