J’ai repris une toute petite partie d’un ancien texte,puis j’en ai dérivé une tout autre histoire située au début des années 2000, avant le passage à l’euro.Bonne lecture :)Logés à bonne enseigneJe viens juste de finir ma première prise de vue pour cette émission de deuxième partie de soirée. En tant qu’auteur et compositeur, je suis parfois convié sur les plateaux, mais surtout en bouche-trou, je le sais parfaitement. Mais comme les animateurs et les producteurs savent que je n’ai pas toujours ma langue dans ma poche, tout en sachant rester flegmatique et poli, ils ne rechignent pas à m’inviter, souvent à la dernière minute, quand un invité leur fait faux bond.C’est ainsi que je suis devenu petit à petit un inconnu célèbre.En attendant la dernière prise prévue dans une demi-heure, je pars me reposer dans ma loge. Une script-girl court après moi pour m’indiquer qu’il y a eu entre-temps un changement d’attribution, et elle me désigne une autre loge, que je devine moins luxueuse. Je me disais aussi qu’on m’avait un peu trop bien caressé dans le sens du poil. Bah, ce n’est pas grave !Je pousse la porte de ma nouvelle loge, c’est alors que je découvre que je la partage avec l’une des invitées, une femme un peu plus jeune que moi, qui a eu son moment de célébrité, il y a quand même un certain nombre d’années. Elle m’accueille avec un large sourire, vêtue d’un peignoir blanc :— Bonjour, Maxence, auteur-compositeur en vogue…— Bonjour, Nadia, sirène de plateau…— Sirène des plateaux ? On ne me l’avait jamais faite, celle-là  !Par amusement, nous nous faisons la bise. J’apprécie beaucoup son contact. Puis avant de m’asseoir à mon tour, je dis :— Puisque nous partageons maintenant la même loge, permettez-moi d’en profiter pour faire plus ample connaissance avec vous.— Oui, quand vous êtes entré tout à l’heure sur le plateau, j’ai bien vu à votre expression que vous cherchiez qui je pouvais être, n’est-ce pas ?Il est vrai que je me suis demandé quelques instants qui elle pouvait être. Pas une nymphette, car elle avait passé l’âge, mais elle était vêtue de façon sexy. J’avoue :— Je ne suis pas un spécialiste des sorties en ville, ni un fanatique de télévision, et je ne lis que rarement une certaine presse, sauf éventuellement dans la salle d’attente de mon médecin ou de mon dentiste. Il est vrai que quand je suis arrivé sur le plateau, je me disais bien vous avoir déjà vue quelque part, mais je n’en étais plus très sûr. C’est en fouillant ma mémoire que je retrouvé votre nom d’artiste « Nadia Diana », quelques secondes avant que le présentateur ne le dise…— Ça va, votre mémoire est encore bonne…— Je ne m’en plains pas. Je me suis même souvenu de vos premiers pas dans la chanson…Elle soupire bruyamment, l’échancrure de son peignoir d’entrouvrant un peu :— Ça commence à dater, vous savez !— Oui, ça date un peu, je vous l’accorde, mais vous êtes toujours là …Elle me regarde avec un sourire un peu triste, l’échancrure un peu plus prononcée :— Oui, je suis toujours là , c’est vrai, mais en bas de l’échelle. Maintenant, je suis consciente que je suis une has-been, je suis largement passée de mode, même si je décroche parfois des petites interventions. Même les supermarchés ne veulent plus de moi pour faire des ménages ! (Nota : un rôle d’animation lors d’un événement promotionnel, ex : congrès, séminaire, vente, etc.) — Ho-ho… vous êtes d’humeur sombre…— Oh, rassurez-vous, ça me passera. Mais je suis quand même lucide, vous savez. Je me demande même pourquoi je vous raconte tout ça…Je lui souris :— Il n’est pas rare qu’on se confie à moi… Il paraît que j’inspire confiance…— Hmm… ça doit être ça… À la longue, ça doit vous casser les oreilles et les pieds si tout le monde se confie à vous de la sorte, non ?— Tout dépend de qui, Nadia…Pensive, elle ne parle plus. De mon côté, un peu fasciné par son commencement de décolleté, j’ai du mal à rebondir. De ce fait, un certain silence s’installe. Soudain un jingle sort de ma poche, je consulte furtivement mon Rapsberry Pager :— Excusez-moi, un message… je dois répondre…— Faites comme chez vous…— Merci…Avec mes gros doigts sur le trop petit clavier, je tape une assez longue réponse pour l’un de mes interprètes. Une fois que j’ai envoyé mon message, et alors que je m’apprête à ouvrir la bouche pour reprendre la conversation, c’est elle qui rompt le silence, d’un ton désabusé :— Vous ne devez pas avoir une grande opinion de moi, Maxence…— Et pourquoi donc ? Je ne suis pas quelqu’un qui juge rapidement. Mais une belle plante comme vous, souvent dénudée face à l’objectif, ça ne laisse pas beaucoup de latitude pour la majorité des gens.Elle se cale sur son fauteuil ; elle soupire :— Bah, pensez ce que vous voulez. Oui, c’est vrai, je suis souvent nue, ou peu vêtue. Vous savez, je suis dans le circuit depuis l’âge de mes trois mois, pour une marque de couche-culotte, puis j’ai fait un tas de pubs, des apparitions dans des téléfilms jusqu’à mon premier album dans lequel on m’a fait chanter des trucs coquins, mélange d’« Annie aime les sucettes » et de « Banana Split ».— La Lolita du moment, notre Ange Bleu national…Elle rit doucement :— Sauf que je ne suis certainement pas Marlène Dietrich ! Oh, j’aurais bien aimé avoir au moins le dixième, le vingtième de son talent ou de sa carrière, mais là , je pense que c’est raté. Vous savez, c’est pas facile ! Pour se faire un nom, faut souvent dire « oui ». Je ne l’ai pas dit trop souvent, ce fameux « oui » qu’on attendait de moi ! Résultat : maintenant, je me coltine des émissions de nuit, ainsi que des vidéos sur des sites olé-olé, grandeur et décadence…— Grandeur et décadence… Ça me fait songer à une chose, chère Nadia… Au point où vous en êtes, comme vous dites, pourriez-vous entrouvrir un peu plus votre peignoir, s’il vous plaît, afin que je vérifie une petite chose ?Devant cette demande, elle s’étonne :— Mon peignoir ? Pourquoi ?— Ce que j’ai entraperçu tout à l’heure, lors de votre prestation sur le plateau, me donne envie d’en voir un peu plus, et surtout de plus près ! Déjà que je peux admirer le galbe de vos belles jambes, sans oublier votre visage…— Vous êtes direct, vous ! Bah, au moins, vous ne tournez pas autour du pot…Je continue de la regarder avec un grand sourire. Je vois bien qu’elle est en train de se demander quoi faire. Puis elle se décide :— Si vous me promettez de seulement regarder, pourquoi pas ? On m’a dit que vous étiez quelqu’un de réglo et de correct.— On vous a bien renseignée…— Néanmoins, je peux savoir pourquoi vous souhaitez ça ? La vraie raison ?— Je vous trouve particulièrement mignonne, ce qui est déjà une très bonne justification…Elle ouvre de grands yeux :— Moi, particulièrement mignonne ? J’ai passé l’âge, non ? Je parie que vous devez avoir plein de minettes qui ont la moitié de mon âge, voire même le tiers, et qui adoreraient se glisser dans vos draps !— Vous avez parfaitement raison, mais les minettes, comme vous dites, ne m’intéressent pas. Je suis plutôt attiré par les femmes, les vraies, celles qui ont plus ou moins mon âge.— Plutôt moins, avec moi… dix ans, je suppose…Avec un large sourire, je rectifie :— Pas loin ! Huit, si je sais encore calculer de tête, et si la date de votre naissance indiquée sur la toile est bonne.— Comment ça, ma date de naissance sur la toile ?Je montre mon Rapsberry :— Ignorez-vous qu’avec ça, on peut dénicher presque toutes les infos ? Même si ça coûte un bras et une jambe en communication !— Ah OK… Vous avez fait une recherche pendant que vous répondiez soi-disant à votre message. Vous êtes un petit coquin, vous !J’écarte les bras :— J’ai vraiment répondu à mon message, mais l’un n’empêche pas l’autre.— Vous êtes multitâche ?— Parfois… De plus, vous avez raison, il m’arrive d’être un petit coquin, mais uniquement avec les femmes qui m’intéressent vraiment.Elle plisse un peu des yeux :— Je dois vous croire ? En général, il n’y a que les vieux messieurs qui fantasment encore un peu sur moi… Ceux qui avaient quarante ans quand je jouais la lolita…— Vous avez aussi fait quelques clips-vidéo assez… torrides, étant un peu plus âgée et surtout majeure…Elle se récrit aussitôt :— Juste deux !— Oui, je m’en souviens : le flipper et la piscine… Vos managers ne sont pas allés chercher loin l’inspiration pour ce dernier, c’était juste légèrement copié sur une certaine Sabrina et son bikini trop serré…— Le flipper aussi, vous savez. Une ancienne Cocogirl…— Maintenant que vous le dites… Ce qui me donne encore plus envie de pouvoir admirer votre échancrure…— Vous alors !Nadia hésite, la situation lui échappe un peu, mais elle sent que je suis ludique et gentleman. Alors elle entrouvre un peu plus son peignoir pour le laisser admirer de plus près ce qu’elle a plus ou moins révélé aux caméras, il y a peu de temps. Aussitôt, sans bouger de mon siège, je me penche un peu vers elle afin d’admirer ce qu’elle me dévoile.Au bout d’une bonne minute de contemplation, je la félicite :— Très très mignon… indéniablement…— Merci… je peux refermer ?— Si ça ne tenait qu’à moi, je préférerais que vous restiez comme ça. Néanmoins, faites comme bon vous semble, Nadia. En tout cas, je vous remercie pour cette très agréable vision.Elle me sourit tout en se réajustant un peu, s’arrangeant pour me laisser quand même sous les yeux un joli décolleté très mignon :— Vous avez joué le jeu, c’est bien, je vous en remercie.— C’est moi qui vous remercie…Je me redresse un peu et j’aiguille la conversation sur un autre sujet :— Et vous dites que les grandes surfaces vous dédaignent ?— On ne peut pas dire que je sois sollicitée tous les jours… Mis à part, quelques foires… et quelques apparitions dans certains téléfilms, et, si possible, avec peu de vêtements, pas grand-chose à me mettre sous la dent.— Ah oui… Donc aujourd’hui, ça met du beurre dans les épinards…Elle m’adresse un triste sourire :— Même pas du beurre, Maxence, que les épinards…— À ce point ?Un zeste fataliste, elle soupire :— Oh oui !— Me permettez-vous de vous inviter à dîner ce soir ?— Humm, et en échange de quoi ?— De votre présence, c’est tout.En entendant ma réponse, je vois bien qu’elle est un tantinet dubitative. Affichant une sorte de moue perplexe, elle demande :— C’est tout, vous êtes certain ?— Je suis de la vieille école : l’homme propose, la femme dispose. Et puis, j’ai envie de mieux vous connaître. De plus, ça m’inspire.— Je vous inspire ? Vous n’êtes pas difficile !Je me penche vers elle :— Vous vous dévalorisez, Nadia… Comme je suis joueur à ma façon, je vais vous proposer un deal qui me semble honnête : vous prenez, ou vous laissez.— C’est quoi, votre deal ?— Vous acceptez de dîner trois fois avec moi, une fois tous les deux jours, et la troisième fois, je vous propose une chanson.J’ai déjà vu des personnes me regarder de façon ébahie, mais je pense que je viens de décrocher le pompon avec Nadia. Elle finit par articuler :— Vous… vous rigolez ou quoi ! ? Vous êtes sérieux ?— Pas du tout. Que risquez-vous dans cette histoire ?Elle affiche un petit sourire en coin :— Ma vertu ? Hélas, elle s’est égarée en route depuis longtemps…— Je vois que vous avez toujours le sens de l’humour et de la dérision. Perso, ça m’amuserait d’organiser le come-back réussi d’une has-been, comme vous dites, et démontrer que les médias se sont allègrement trompés.— Et si c’est vous qui vous trompiez ?— Je peux m’offrir le luxe de me planter.— Tant mieux pour vous ! Moi, c’est un luxe que je ne peux pas me permettre ! Dans l’idéal, je préférerais que…Elle suspend sa phrase, puis rougit. Cela m’intrigue, je demande :— Vous préféreriez quoi, Nadia ?— Euh… laissez tomber, j’allais dire une grosse connerie !— Quelle grosse connerie ?Elle me regarde d’un air coincé :— Si je vous le dis, vous n’allez pas vous moquer de moi ?— Je vous le promets… je vous écoute…Elle soupire puis elle se lance :— Ce serait plus intelligent de… de me donner tout cet argent que vous voulez investir pour que j’en vive durant quelques années ! Même chichement…— C’est une vision des choses, en effet… Mais j’ai la curieuse impression que vous n’avez pas dit tout ce que vous aviez à dire…— Taratata, Maxence ! Si on sait tout, tout de suite, sur les gens, il n’y a plus rien à savoir…— Bien répondu, Nadia. Alors, vous acceptez de dîner avec moi, après l’enregistrement ?Elle fait semblant de réfléchir :— Humm, je sens que je vais accepter, même si je sens que je vais peut-être faire une bêtise…— Merci d’avance ! Au fait, vous avez une tenue autre que ce peignoir, ou que la robe que j’ai eu le plaisir de voir sur le plateau ?— Je suis venue avec deux autres robes, elles sont accrochées dans la penderie. Je vais en revêtir une pour la suite de l’émission, et vous découvrirez l’autre une fois notre prestation finie. Ça vous convient, Maxence ?— Ça me convient.— Très bien… Pourriez-vous sortir momentanément de la loge, afin que je puisse changer de tenue, s’il vous plaît ?— Je ne peux pas rester sur place ? Je me ferais tout petit dans un coin…Elle se contente d’éclater de rire. Fair-play, je sors néanmoins de la loge. Quelques minutes plus tard, nous retournons sur le plateau, afin de participer aux dernières minutes à enregistrer. Je reconnais que la nouvelle robe lui va à merveille, un rien habille cette femme.RestaurantC’est le deuxième soir que nous allons au restaurant, Nadia et moi. Tout s’est très bien passé lors du premier. Je me suis arrangé pour qu’elle me raconte tout d’elle. D’ailleurs, elle avait une sérieuse envie de s’épancher, d’avoir sous la main une oreille compatissante. L’expérience m’a appris qu’on écoute d’abord une femme, et qu’ensuite, éventuellement, on essaye de trouver une possible solution à ses problèmes.J’ai bien vu dans son regard qu’elle était étonnée que je ne cherche pas à passer la nuit avec elle. En parfait gentleman, je l’ai raccompagnée chez elle, et je suis resté sagement en bas. Avant que nous nous séparions, elle me dit calmement :— On m’avait dit que vous étiez quelqu’un de réglo et de correct. Je le confirme.— On ne vous avait pas menti.Je l’ai sagement embrassée sur la joue, puis nous nous sommes dit « à la prochaine fois », c’est-à -dire dans deux jours. Oui, Nadia me plaît bien, voire beaucoup, mais je ne suis pas du style à me jeter dans les bras d’une femme, même si elle a un sacré sex-appeal. Souvent, les aventures d’un soir ou deux n’apportent que des soucis.Une fois de plus, je raccompagne Nadia devant chez elle. Puis nous entrons dans le hall. Je vois bien qu’il y a comme une certaine lueur dans ses yeux. Alors que je m’apprêtai à lui souhaiter une bonne nuit, elle me demande abruptement :— Vous avez commencé à cogiter à ma petite chanson ?— J’ai la musique, c’est bon, mais pour les paroles, je n’en suis qu’au brouillon, c’est un peu flou, j’hésite sur certaines tournures de phrase…— Et il faudrait quoi pour que ce soit moins flou ?— Que je vous connaisse un peu plus. Quand on y songe, ça ne fait que la troisième fois que je vous fréquente : l’émission, le premier restau et maintenant. Ce qui fait peu.— Je me demande bien ce que vous ne savez pas de moi, je vous ai tout dit.— Vraiment tout ?— Sauf certains détails graveleux, mais ça risquerait de fausser la bonne image que vous avez peut-être de moi.Je ris franchement :— Rassurez-vous, je sais très bien que les humains ont plusieurs facettes, et que certaines sont totalement étanches aux autres, parfois.— C’est-à -dire ?— Je prends pour exemple un de mes bons amis. Il a des lubies un peu particulières, et si ça se savait, il serait carrément ostracisé, mis à l’index.— Et quelles sont ces lubies si particulières ?— J’ai promis de ne rien dire, tout au moins, je peux évoquer, mais sans plus.Lutine, Nadia saisit ma cravate :— Et même sous la torture, vous ne parleriez pas ?— Je peux très bien mentir en avouant quelque chose d’autre, qui est sans rapport avec la vérité.Sans lâcher ma cravate, elle s’approche encore plus de moi :— Juste un petit exemple ?— Je pourrais dire qu’il adore mettre des couches pour bébé et être traité ainsi, alors qu’il collectionne les chewing-gums mâchés que par des femmes rousses aux yeux verts ne dépassant pas un mètre cinquante…Elle rit un peu, avant de demander :— Ça existe, ce genre de collectionneur de chewing-gums ?— Tout peut se collectionner !— Je vous crois sur parole ! Ces derniers temps, ce sont les bides que je collectionne !— Vous faites allusion aux ventres épanouis de ces messieurs ?Lâchant ma cravate, elle ouvre de grands yeux :— On avait aussi oublié de me dire que vous aviez un sens de l’humour un peu particulier.— Un peu particulier comme les chewing-gums mâchés que par des femmes rousses aux yeux verts ne dépassant pas un mètre cinquante ?— On va le dire comme ça. Votre histoire de chanson, c’est du vrai ou du bidon ?Je lui souris :— Vous le saurez lors de notre troisième restau.— Troisième et dernier ?— Ah ça, ça ne tient qu’à vous…Elle me regarde un peu étrangement :— Qu’êtes-vous en train d’essayer de me dire ?— Que j’ai prévu de vous offrir une chanson lors de notre troisième restau, mais qu’il n’est pas interdit que nous déjeunions ou que nous dînions encore ensemble par la suite…— Et pour le petit-déjeuner ?— Une fois de plus, ça ne tient qu’à vous…— Vous ne ferez pas le premier pas ?Je reste flegmatique :— J’estime qu’il est trop tôt.— La plupart des hommes ne se gênent pas d’y aller franco avant le premier restau.— La plupart des hommes, mais pas tous. Je ne cherche pas une aventure, Nadia, mais quelque chose de plus stable, fiable. Et comme j’ai déjà eu quelques déconvenues, je fais attention où je mets les pieds.Elle fait la moue :— Et mettre les pieds chez une ancienne lolita has-been, ce n’est pas bon pour votre standing…Spontanément, je lui saisis les avant-bras :— Je me contrefiche que vous soyez une ancienne lolita has-been, une contractuelle, une simple femme de ménage, ou une découpeuse de poulets. Des aventures d’un soir, je reconnais que j’en ai eu quelques-unes, mais je suis à la recherche d’autre chose. Je ne sais pas si vous comprenez…— Je… je pense que oui…Elle marque une petite pause avant de reprendre :— Vous pourriez serrer moins fort ? Vous avez une sacrée poigne !— Ah, excusez-moi !Je relâche mon étreinte. Elle me sourit :— Merci.— Pas de quoi, et encore désolé.— Ce n’est pas grave, Maxence. J’avoue que… que je n’ai pas été très intelligente avec mon histoire de standing.Je reviens en arrière dans mon propos :— N’en parlons plus. Vous et moi, nous ne sommes plus à un ou deux jours. Laissez-moi vous apporter une petite chanson, et essayons de relancer votre carrière.— Pourquoi voulez-vous relancer ma carrière ?— Parce que vous le valez bien. Vous avez un bon potentiel, mais il a été mal exploité par la suite. Vous feriez merveille dans le sexy, mais en mode plus allusif.Elle soupire :— J’en montre trop, c’est ça ?— Le contenu est magnifique, mais le contenant n’est pas à la hauteur. L’emballage, si vous préférez.— Vous n’aimez pas mes tenues ?— Bien sûr que si, mais… comment dire ça… on vous voit encore ci et là , mais que vendez-vous vraiment, mis à part vous et que vous ? Une magnifique actrice sans film n’est plus grand-chose. Idem pour une chanteuse sans chanson.— Je vois… Vous voulez jouer les Pygmalions…— Je distingue en vous deux facettes : une Galatée et une femme.— Une femme ?Je décide d’avancer d’un pas :— Je ne vais pas tourner autour du pot : vous me plaisez en tant que femme, peu importe que vous soyez connue ou pas.— Belle déclaration, Maxence ! Ne croyez-vous pas que nous serions mieux ailleurs que dans ce hall un peu vétuste et décrépi ?Je ne m’attendais pas trop à cette réponse. Un peu déstabilisé, je demande :— Vous… vous proposez quoi ?— Chez vous ou chez moi ?— Vous êtes directe !Elle me regarde droit dans les yeux :— Moi non plus, je ne vais pas tourner autour du pot : j’ai envie de vous, et tant pis si ça ne dure qu’un moment, mais au moins, je n’aurais pas de regrets.— Vous êtes vraiment directe…— Comme vous le savez déjà , j’ai eu moi aussi des déconvenues, comme vous dites. Je profite du moment présent, je n’ai plus le luxe d’envisager le futur.Sans trop réfléchir, je lui capture la main, puis l’entraînant avec moi, je ressors dans la rue. Intriguée, elle me demande :— Vous… vous faites quoi ?— Allons chez moi, puisque vous le proposez.— Chez vous ?— Oui, chez moi. C’est bien ce que vous avez suggéré.— Euh oui…— Donc, allons chez moi.Sans lâcher sa main, de peur qu’elle ne s’enfuie, je hèle un taxi.Billy WilderQuand j’ouvre la porte de mon appartement, je tiens toujours Nadia par la main. Elle finit par me demander en me désignant nos doigts enlacés :— Vous avez peur que je m’envole ?— Il y a un peu de ça…— Il me suffisait de hurler dans la rue, si je n’étais pas d’accord…— Un bon point pour vous, mais maintenant que j’ai votre main, je ne la lâche plus !Toujours sans la lâcher, ce qui l’amuse, je lui fais rapidement visiter mon appartement, sans toutefois lui montrer les chambres. Elle me taquine :— Vous avez oublié de me montrer certaines pièces…— Vous faites allusion aux toilettes ?— Vous êtes doué pour jouer les idiots !— À ce sujet, vous connaissez le film de Billy Wilder ?— Euh… je ne vois pas…— Son titre américain est « Kiss Me, Stupid »…— Ah là , je vois !D’un commun accord, nos lèvres se rejoignent. C’est tout doux, c’est tout fiévreux, c’est tout électrisant. Je ne me rappelle pas avoir vécu ceci, sauf avec ma deuxième fiancée, et encore.Ensuite, les choses se sont précipitées : j’avais une folle envie de cette femme, et elle avait visiblement aussi envie de moi. Sans que je comprenne bien comment le scénario s’est déroulé, nous nous sommes retrouvés tous les deux, nus, sur mon grand lit, nos corps l’un sur l’autre, enroulés, pressés, noués, en train de nous furieusement dévorer l’un l’autre, sans retenue, comme en chute libre dans un gouffre sans fin.Tandis qu’elle est à présent allongée sur le dos, jambes écartées, c’est avec délectation que je plonge en elle, ceci avec facilité, tant Nadia est accueillante. C’est tellement naturel d’être ainsi en elle, tellement naturel que je demande pourquoi je ne l’ai pas fait plutôt.Alors que j’aurais pu me laisser aller en elle, je décide de changer un peu la donne. À la grande surprise de ma partenaire, je me retire, et je viens plaquer son sexe bien raide contre le sien, cherchant à introduire l’arrondi de ma colonne le long de ses lèvres intimes. Calé ainsi le long de sa fente, je commence à coulisser lentement, mon gland venant parfois frotter insidieusement contre un clitoris exacerbé.Nadia me regarde avec un sourire lumineux, visiblement contente que je cherche son plaisir plutôt que le mien. Il est vrai que je n’aurais pas de mal à rattraper mon retard ; d’ailleurs, pour être franc, je fais tout mon possible pour me freiner, ce qui n’est pas évident, mais j’y arrive quand même.Je sens aux ongles qui s’enfoncent dans ma peau que ma partenaire a elle aussi quelques soucis de contrôle. Je lui susurre :— Laissez-vous aller… nous avons toute la nuit devant nous… et tant d’autres fois à jouir…— Vous… vous êtes bien sûr de vous…Tout en continuant mon frottement insidieux, je réponds :— Une énorme partie de mon plaisir provient de la jouissance de la femme avec qui je fais l’amour…— Je vais faire semblant de vous croire…— Et moi, je vais faire semblant de vous faire l’amour…— Pff ! Kiss me, stupid…Je m’exécute aussitôt. Tandis que nos lèvres se dévorent, je continue mon petit manège plus bas, et je sens que celui-ci porte ses fruits, car le corps de ma comparse est de plus en plus assailli par divers tremblements. Alors j’accentue mon action perverse, mais jouissive…— Oui… oui… comme ça… continue… oui…Ah, nous sommes passés au tutoiement, ce qui n’est pas un mal dans l’intimité. Soudain, un grand gémissement s’échappe de ses lèvres. Nadia se raidit, bouche grande ouverte, yeux fermés. Sous la jouissance qui s’empare d’elle, tout son visage irradie ! Je suis totalement fasciné, envoûté. Je regrette seulement de ne pas pouvoir capturer son expression.Son visage radieux fait sauter le dernier verrou de mon contrôle. Alors, n’y pouvant plus, je plonge avec délectation en elle. À peine suis-je arrivé au fond de sa belle grotte humide, que je cède. Un premier jet vient tapisser son antre, puis d’autres suivent, tandis que mon corps se relâche, soulagé de tant de tensions accumulées…Puis, après un bref repos, embarqués dans un tourbillon infernal, nous enchaînons bien d’autres folies de nos corps enfiévrés ! Je constate avec plaisir que nous sommes synchrones et que nous n’avons pas besoin de parler pour deviner les souhaits de l’autre, comme si nous étions sur la même longueur d’onde, tout paraît si naturel, évident.Après toutes ces turpitudes, quelques instants plus tard, nous gisons sur le lit défait, nos corps rompus, rassasiés. Allongée sur le dos, fesses dodues bien en évidence, Nadia vient juste de récupérer. De mon côté, je n’ai pas récupéré toutes mes forces. Tout en me caressant délicatement, elle s’adresse à moi :— Eh bien, Maxence, je dois reconnaître que…— Oui ?— Honnêtement, je ne pensais pas que… que ça collerait aussi bien…À mon tour, je la caresse, ma main sur ses belles fesses rondes :— Je dois reconnaître à mon tour que… j’ai été assez surpris.— C’est-à -dire ?Sans cesser de la câliner, je tente de trouver les bons mots :— Comment dire… faire l’amour avec vous, c’était comme évident, naturel, complémentaire. J’ai eu l’impression de… de planer par-dessus le monde. Je sais, c’est une image un peu… enfin bref. Comme si… il n’y avait plus de barrière, plus de frontière. Ah, c’est con, je n’arrive pas à trouver les mots !— Pour un auteur de chansons, c’est paradoxal…— Oui, c’est vrai…Elle me dévisage, un air égayé sur le visage :— Il y a aussi un autre truc qui est paradoxal…— Lequel ?— Que tu me dises toujours vous… Après ce qui s’est passé dans cette chambre, je croyais que nous étions un peu plus intimes…— Justement, je flotte entre deux états…— Ah bon ? Comment ça ?Je dépose un premier baiser sur une fesse, puis un second sur l’autre :— À l’image de ce beau popotin, divisé en deux belles fesses, j’éprouve à la fois du respect pour vous, et en même temps, j’ai une envie très indécente de toi !Elle reste interdite un bref instant, puis elle se met à rire. Flegmatiquement, j’attends qu’elle se calme. Puis elle prend la parole :— Ah, avec toi, je sens que je ne vais pas m’ennuyer !Puis fronçant des sourcils, elle rectifie :— Enfin, si… toi et moi, on continue…— Je te rassure, toi et moi, on va continuer !Puis aussitôt, je me jette avidement sur elle, bien décidé à lui expliquer par A plus B ma façon de continuer avec elle !Refrain et coupletsPuis arrive le petit matin. Je suis réveillé depuis quelques minutes, je la contemple. Soudain, elle ouvre un œil, m’adressant un large sourire :— C’est bien l’une des premières fois que je me réveille dans un autre lit, comme si c’était le mien ! Je suis bien ici.— Dans ce cas, reviens plus souvent…Je me penche sur elle pour déposer un furtif bisou. Ceci fait, elle demande :— Humm, c’est une proposition sérieuse, Maxence ?— Je te propose mon lit avec bon cœur, tu en disposes à ta convenance…— Humm, et tu ne me proposes que ton lit ?— Mon lit et ce qu’il y a dedans… Ainsi que mon bon cœur…Je me penche à nouveau sur elle pour l’embrasser, mais cette fois-ci, plus longuement. Elle se laisse faire. Je sens que, prochainement, j’aurai de l’inspiration pour d’autres futures chansons… En attendant, je profite de ses lèvres, et je ne vais pas me contenter que d’elles !C’est Nadia qui prend l’initiative, en écartant brusquement les draps, puis en me couchant sur le dos, tandis qu’elle plaque sa poitrine contre la mienne.— Je vois que tu es à nouveau en pleine forme… je m’en voudrais de ne pas profiter de tes bonnes dispositions !— Ça, c’est de la pure exploitation de la faiblesse des hommes !Elle rit de bon cœur, ce qui ne l’empêche pas de passer à la suite des événements qu’elle a prévus pour nous deux. Après un long baiser vorace, elle se redresse, me permettant de contempler sa belle poitrine arrogante. Nadia se soulève un peu, saisissant mon sexe bien raide entre ses doigts :— Ça va, t’as toujours le bâton du berger !— Pourquoi il en serait autrement avec toi ?— C’est vrai, tu me l’as amplement prouvé cette nuit, Maxence…— Je peux te le prouver par la suite, pour encore bien des jours et des mois…— Ah oui ? En attendant, prouve-le-moi maintenant !Et sans hésiter, elle enfourne mon pieu en bronze dans sa chatte bien lubrifiée. Ma colonne entre sans effort, se nichant dans son antre si douillet. Même si je ne suis pas naturellement une bête de sexe, je sens qu’avec une femme pareille, je vais pouvoir me dépasser.Alors que je viens de capturer avidement ses seins qui ballottent impudiquement sous mes yeux, je la pistonne du mieux que je peux, tandis qu’elle accompagne tous mes tressaillements en elle. Il n’y a pas à dire, mais une belle femme mature, sexy et charnelle, aimant le sexe, ça vous enlève un bon nombre d’années au compteur ! Mes doigts rivés dans ses chairs molles et blanches, j’essaye de me retenir, mon sexe rivé en elle, son bassin qui ondule autour de mon axe de chair, se contractant, se resserrant, comme pour le dévorer tout cru !Ce n’est pas la première fois que je fais l’amour à une femme, j’ai quand même quelques années, voire des décennies d’expérience en la matière, mais avec Nadia, c’est nettement le cran au-dessus, comme si les autres dames qui ont traversé ma vie n’étaient que des en-cas.Nadia est-elle une femme qui a dû vendre son corps ? Est-elle réellement une salope qui aime le sexe pour le sexe, peu importe le partenaire ? Je ne sais pas, mais je pense que, prochainement, j’aurais largement le temps de la découvrir, de l’explorer pour avoir une réponse à ces questions. Et puis, qu’importe si c’est une garce. Nadia me fascine, je suis bien avec elle, et je m’éclate comme un fou au lit quand elle s’offre à moi.— Nadia… je ne vais plus tenir longtemps comme ça…— Alors, laisse-toi aller, gros cochon ! Mets-m’en partout ! Inonde-moi !— Ah ouiii ! Ouiii !Et je me laisse aller, tel un geyser, je veux que mes jets la remplissent, la fassent déborder, je la veux à moi, rien qu’à moi, en moi, pour moi. Possessivement, parce que c’est elle. Je me vide, je m’assèche, tandis que j’entends sa jouissance dans le brouillard qui m’enveloppe.Puis vient la quiétude… un blanc cotonneux apaisant…C’est Nadia qui revient à elle la première :— Eh bé, mon salaud !J’émerge péniblement :— Comment ça, mon salaud ?— Tu t’es bien laissé aller, non ?— Quand on fait l’amour, on ne le fait pas à moitié…— Ah si tout le monde raisonnait comme toi !Je la capture dans mes bras :— Je reconnais que je ne fais pas dans la demi-mesure. Ah tiens, en parlant de mesure…— C’est-à -dire ?— Faut quand même que je te fasse écouter ta future chanson…— Ma future chanson ?Je l’embrasse goulûment, puis je saute hors du lit. Je reviens assez vite avec mon ordinateur portable que j’ouvre sous ses yeux, puis quelques secondes plus tard, j’affiche sur l’écran un texte que je désigne à Nadia. Elle me demande :— C’est quoi ?— Les paroles de la chanson que j’ai prévue pour toi, ce n’est pas encore définitif, mais tu auras ainsi une bonne idée du thème. Et maintenant, je vais te faire écouter la musique que j’ai déjà composée. C’est juste une maquette, et de plus, le son n’est pas terrible sur cet ordi. Tu es prête ?— Euh… oui…Tandis que la musique déroule ses notes et j’en profite pour caresser délicatement sa cuisse nue, Nadia lit silencieusement le texte. Puis quand le silence s’installe, elle me regarde, visiblement étonnée :— Eeeh, tu avais vraiment écrit une chanson pour moi ?Je déplace l’ordinateur sur la table de chevet. Puis l’attirant à moi, je lui réponds :— Bien sûr que oui. Quand je dis quelque chose, c’est que c’est vrai. Je l’ai écrite et composée juste après notre premier restau. Et j’y ai travaillé hier et ce matin.— Je vois ça… Excuse-moi, Maxence, mais d’habitude, on me fait souvent des promesses qu’on ne tient pas.Je ne relève pas, je préfère me concentrer sur cette chanson qui risque de changer diverses choses pour elle comme pour moi :— Alors, Nadia, tu en penses quoi ?— Il faudra ajouter un ou deux couplets, mais je dois reconnaître que c’est pas mal du tout. Oui, c’est même très bien, taillé sur mesure. Et tu veux réellement me faire chanter ça et le diffuser ensuite ?— Oui, mais si tu n’es pas d’accord, j’annule…Elle me regarde d’un air assez étrange :— Non, non, je prends… je prends le reste aussi… Quand penses-tu finir les paroles ?— Ça peut se faire aujourd’hui. Mais il faudra ensuite que je développe les harmonies.— Aujourd’hui ? Si vite ?— Si tu restes avec moi durant cette journée, et que je t’ai sous les yeux, ça m’inspirera beaucoup…C’est avec un large sourire, la poitrine arrogante, qu’elle répond :— Ça peut se faire…Elle est restée toute la journée, et même un peu plus… La chanson promise fut enregistrée moins d’une semaine plus tard, et fut rapidement un succès. J’avais réussi sur les deux tableaux : chanteuse et compagne. Avec elle, je pouvais explorer plein de nouveaux territoires, et ça l’amusait de m’y accompagner, aussi bien en musique qu’en cochonneries…En coupleTrois ans plus tard, à l’étonnement de beaucoup de personnes, nous sommes toujours en couple. Je fais écouter à ma compagne une maquette de la prochaine chanson que je lui destine. Elle lit en même temps le refrain, puisque je n’ai pas encore écrit le moindre couplet. Ça vaut ce que ça vaut, c’est juste un premier jet pour donner le « la ».Je le chanteÇa m’enchanteÇa me hanteDe déguster plein de crème chantillyD’être submergée, d’en être full assailliePartout, partout, partout !C’est complètement fou !Partout, partout, partout !Surtout sur mes atouts !Une fois l’écoute finie, Nadia dit :— Ouh, c’est spécial comme paroles, avec plein de sous-entendus ! Une fois de plus, ça ne va pas arranger ma réputation ni la tienne ! Et tu ne décrocheras pas le prix Goncourt avec un texte pareil ! Par contre, c’est très entraînant ! Je crois que ça va cartonner, et je ne dis pas ça parce que tu es mon auteur-compositeur attitré.— Merci. Je pense que cette chanson devrait le faire.Mains sur les hanches, elle me répond avec un sourire en coin :— Par contre, les paroles… il faudra peut-être remanier ça, j’ai quand même passé l’âge de chanter ce genre de choses…— C’est du second degré, ma chérie.— Dans ce cas, fais en sorte que ce soit plus foufou encore. Tiens, un peu comme faisait Richard Gotainer ; au moins, avec lui, c’était clair et net.— Oui, tu as raison. J’imagine bien un clip disjoncté, flashy. Des femmes matures rose bonbon qui jouent des ados attardées, un truc dans ce genre… Avec une pointe de sexe, pour ne pas décevoir le chaland.Elle se gratte comiquement la tête :— Je me demande bien ce qu’on va pouvoir faire, car dans les derniers, il y avait déjà une surenchère. Ah oui, j’y pense, tu sais comment on m’appelle maintenant ? La Mylène Farmer du pauvre !— Il y a pire comme comparaison ! Mylène Farmer est une artiste de tout premier plan. Mais mis à part le soin apporté aux vidéos, vous n’avez pas beaucoup de points communs, quant aux physiques et aux univers.— C’est vrai que je suis moins lugubre qu’elle… Et c’est clair aussi que je la vois mal chanter que ça l’enchante de déguster de la crème chantilly !Prestement, je la capture dans mes bras :— Mylène ou pas, peu importe ! T’es ma Nadia à moi !— Ah oui ? On ne le dirait pas, mon cher, vu comment tu me déshabilles parfois sur scène et dans les clips !— Je fais juste voir ma bonne fortune aux autres hommes, c’est tout…— Ben voyons ! Avec une bonne louche de crème chantilly, je suppose ?— Tout de suite !Aussitôt, je la lâche pour courir dans la cuisine. Je reviens immédiatement, armé d’une bombe de crème chantilly. Nadia pouffe :Je la bouscule dans le canapé, je remonte sa jupe, elle se laisse faire en riant. Face à moi, son bel abricot bien juteux, celui que je déguste depuis des années et dont je ne me lasse pas. J’ai bien fait de demander à ma compagne d’être souvent sans petite culotte, ça facilite agréablement les choses !Je recouvre sa fente de crème blanche, puis aussitôt, je commence ma dégustation, armé de ma langue agile et inquisitrice. Je sais que ma compagne adore que je lui fasse ce genre de privauté et moi, j’adore le goût de sa cyprine et les replis de son intimité.Avachie dans le canapé, jambes bien écartées, Nadia se laisse faire, en poussant de temps à autre un petit soupir de contentement. Ce qui est bien avec ma compagne, c’est qu’elle n’est pas ultra exigeante quant au décorum, du moment qu’elle ait sa part de jouissance. De ce fait, je m’amuse souvent à repousser les limites de la décence avec elle, afin d’explorer encore plus de délicieuses cochonneries.— Oui, oui, oui ! Continue comme ça !Bien sûr que je vais continuer ! Je veux que ma compagne jouisse sous ma langue ! Je veux l’entendre crier son plaisir ! Je veux que ma bouche soit inondée de cyprine ! Alors, je m’active du mieux que je peux, léchant, titillant, suçant mon nouveau dessert crémeux. Il ne me faut pas longtemps pour que toute trace blanche de chantilly disparaisse. Je m’attaque délibérément à sa fente, allant cueillir comme il se doit un petit bouton rose très sensible. J’adore le taquiner, le faire vibrer !Je suis récompensé par l’abondance de cyprine sucrée qui ruisselle à présent de son intimité, et dont je me bâfre sans vergogne. Soudain, j’entends un premier cri rauque, je sais que Nadia va décoller, qu’elle va bientôt partir vers le septième ciel, et qu’elle va exploser en plein vol. Alors je continue de plus belle.Je sens des doigts crochus plonger dans mes cheveux, et qui veulent plaquer ma bouche contre sa chatte. Je lèche sa fente encore plus fort, plus vicieusement. Nadia vibre, Nadia tressaille, puis elle déflagre en mille petits cris excitants !Elle presse plus encore mes lèvres sur les siennes, je bois, je léchouille, j’aspire, elle tremble de tout son être, son clitoris en feu. Soudain, elle repousse ma tête. Juste le temps de lui adresser un dernier coup de langue vicieux, et elle jouit copieusement.Ite missa est, comme aurait dit un séminariste.Pas tout à fait, car moi aussi, je réclame ma part de jouissance, et une fois que ma compagne aura repris ses esprits et sa forme, je lui présenterai un dessert à ma façon, lui aussi plein de crème chantilly, et même plus encore…Inspiration jaillissanteEn cette journée d’été, alors que je faisais les cent pas dans le salon, Nadia revient du dehors, un grand sac dans sa main. Au premier coup d’œil en entrant dans la pièce, elle comprend très vite la situation :— Oh toi, t’es en panne d’inspi, c’est ça ?— Oui, tu as tout deviné ! Enfin, c’est presque ça…Elle me fait un gros bisou comme je les aime, puis elle disparaît dans notre chambre après m’avoir lancé un « je reviens tout de suite ». En attendant de la revoir, je regarde par la fenêtre, histoire de me changer un peu les idées. Depuis quelques jours, j’ai un nouvel air qui trotte dans ma tête, mais impossible d’en faire quelque chose, de le noter. J’ai eu beau essayer de le reproduire sur mon clavier, rien à faire. Cette musique est là sous mon nez, mais à chaque fois que je tends la main pour la saisir, elle s’enfuit, elle s’évapore. C’est agaçant, d’autant que je sens confusément que j’ai mis le doigt sur une future chanson qui risque de ne pas être des moindres.Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, mais les autres fois, j’arrivais à mes fins. Et à chaque fois, c’était très bénéfique pour la carrière de ma chanteuse préférée, et avouons-le aussi, pour mon compte en banque.Mais là , pas possible de coucher les notes sur une partition. Alors je continue à regarder par la fenêtre sans tain, ce qui m’évite de mettre des rideaux tout en ayant un beau panorama sur la vaste ville qui s’étend face à moi.— Ne te retourne pas, mon chéri !— Ah ? OK…Je ne me retourne pas comme Nadia vient de me le demander. Je ne sais pas ce qu’elle a en tête, mais ça me fera sans doute le plus grand bien de penser à autre chose que cette musique insaisissable.Ma compagne vient se plaquer contre mon dos. Je sens qu’elle est habillée, mais que le tissu semble assez fin puisque ses tétons déjà durs s’impriment délicieusement dans mon dos, à travers ma fine chemisette. Sans parler de ses mains qui caressent à présent mon torse…— Alors, comme ça, mon musicien adoré a des soucis de notes de musique ?— En quelque sorte, oui. J’ai un air dans le crâne, mais je n’arrive pas à accoucher !— Ça, c’est normal, mon chéri ! T’es un homme, pas une femme ! Y a que les femmes qui accouchent, je te signale…— Très fin !Ses mains caressent toujours mon torse, s’offrant parfois le luxe de me déboutonner. Alors que je me demande si je dois me retourner pour la capturer dans mes bras, Nadia me susurre :— Ne bouge pas… laisse-toi faire…Je ne réponds pas, je me laisse faire, et je reconnais que c’est agréable. Très vite ma chemisette valse à travers le salon, et je me retrouve torse nu. Nadia fait glisser lentement ses mains sur ma peau, j’en ai des frissons. Ses lèvres s’amusent à déposer des petits baisers dans mon dos. Parfois même, elle me taquine du bout de la langue. Inutile de préciser que c’est la fête dans mon short !Je comprends qu’elle s’écarte un peu de moi. Je crois comprendre qu’elle vient de déposer au sol un coussin. J’en ai la confirmation quand elle recommence ses agaceries dans mon dos, descendant le long de ma colonne vertébrale, tandis que ses mains glissent petit à petit vers mon ventre, ce qui me fait toujours autant frissonner d’aise.Je pense que maintenant, elle doit être agenouillée sur son coussin. Après quelques caresses, elle décide de s’attaquer à mon intégrité vestimentaire. Mon short descend lentement sur mes cuisses tandis qu’elle embrasse légèrement le haut de mes fesses. Mon sexe bien dressé freine la descente du tissu. Elle proteste :— On n’a pas idée de bander comme ça !— Désolé que tu me fasses tant d’effets !Peu après, mon short gît à mes pieds, elle s’empare d’une main de ma tige bien gonflée, tandis que de l’autre, elle fait quelques agaceries à mes testicules. Bien sûr, je me laisse faire. Il faut toujours se laisser faire quand une femme a décidé de vous faire des cochonneries ! Surtout quand c’est la sienne.Tout en cajolant mes bourses, elle entame un doux va-et-vient au niveau de ma verge turgescente. Elle me branle délicatement durant de longs instants, tandis qu’elle continue à embrasser en même temps mes fesses. J’en profite à fond, mon problème étant surtout de me contenir !— Y a pas à dire, t’as un beau petit cul bien ferme !— Heureux de le savoir et content pour toi…— Au fait, tu sais pourquoi beaucoup de femmes font une fixette sur les hommes qui ont un cul bien ferme ?— Je crois que j’ai une petite idée, mais je préfère que tu me le dises…— Ah bon ? Pourquoi tu préfères que je te le dise ?— Parce que ça me permet de t’entendre dire des cochonneries !Elle rit franchement. Puis elle reprend :— T’es un gros pervers dans ton genre !— Disons que je suis un homme qui essaye de tirer le meilleur des circonstances.— Je vois ça. Pour ton information, un petit cul, c’est l’assurance que l’homme a un bassin étroit et qu’il pourra se glisser sans problème entre les jambes d’une femme…Ça confirme ce que je pensais… Je demande la suite :— D’accord. Et le fait qu’il soit ferme ?— C’est l’assurance que le monsieur a des muscles et qu’il sera capable de bien tringler la madame !— Dois-je comprendre que je me glisse bien entre tes jambes et que je te tringle bien ?— Tu n’es pas trop mauvais à ce jeu-là  ! Non ! Ne bouge pas !Elle continue toujours sa délicate et douce branlette, tandis qu’elle continue à bisouter mes fesses. C’est très agréable, bien des hommes aimeraient être à ma place. Mon seul problème étant surtout de me contenir !— Tu peux écarter un peu plus les jambes, Maxounet ?— Comme ça ?— Très bien !Elle continuer à embrasser mes fesses, tout en se rapprochant de mon sillon. Elle en profite pour accentuer sa branlette ainsi que le massage de mes boules bien pleines. Puis délibérément, elle glisse sa langue entre mes fesses, à la recherche de mon petit trou qu’elle déniche très vide.Je crois comprendre où veut en venir ma belle cochonne de compagne. Il m’amuse de penser à ce que pourraient dire les médias s’ils savaient le genre de privauté qu’elle est capable de me faire de temps à autre. Je reconnais que Nadia est une bonne baisée (dans le sens noble du terme) et aussi une bonne baiseuse, n’ayant pas trop de tabous. Il y a sans doute plus dévergondée qu’elle, mais il y a surtout beaucoup plus prude qu’elle.Ma compagne et égérie aime le sexe, mais pas avec n’importe qui. Quand elle est en confiance avec un homme, elle se libère, elle se laisse aller. Malheureusement pour elle, parfois elle a bien mal accordé sa confiance. Avant-hier, elle m’a confié qu’elle et moi avions battu du triple son précédent record de vie à deux.En tout cas, record doublé ou triplé, elle me récompense d’une bien belle façon, sa langue agile taquine délicieusement mon petit trou qui s’évase petit à petit, tandis que sa main me masturbe fermement. Son autre main a quitté mon scrotum pour venir s’agripper à ma fesse droite. Pour lui faciliter la tâche, je me penche un peu. Je ne peux pas m’empêcher de lâcher :— Y a pas à dire, mais t’es une sacrée cochonne, ma chérie ! Tes fans seraient horrifiés !Elle abandonne momentanément sa léchouille pour me dire d’un air entendu :— Tu parles ! Vu la réputation que j’ai, ils pensent que je dois faire ça à la chaîne et tous les jours ! Va donc voir sur certains forums, tu ne seras pas déçu du voyage !— Et ce qu’on pense de toi, ça t’amuse ?— Bof, ce que pensent les gens, je m’en fous, je sais très bien qui je suis.— Et tu es qui, tu es quoi ?— Je suis ta lécheuse de cul, mon gros salaud ! Na !Et elle retourne sans ciller à sa petite besogne qui me procure tant de plaisir, devant comme derrière. Sa main écarte ma fesse pour lui faciliter l’accès, sa langue virevolte autour de ma cuvette, tandis que ses doigts s’activent de plus belle autour de ma hampe de chair. Je sens que je ne vais pas résister encore longtemps, surtout que sa langue s’offre le luxe de venir se glisser dans mon sombre tunnel, et elle insiste ! Je sens la sève monter en moi, grimper dans ma tige en feu, être au bord de vouloir sortir. Je résiste encore un peu, mais c’est si difficile ! Sa langue tournicote dans mon anus, doublant ainsi mon plaisir.Alors n’y pouvant plus, je cède. Un puissant jet fuse de ma verge pour venir s’aplatir sur la vitre. Encore heureux qu’elle soit sans tain, sinon bonjour les accusations d’attentat à la pudeur ! Un autre jet s’aplatit juste à côté du premier qui est en train de ruisseler lentement vers le sol. Je m’imagine en train de planer par-dessus les toits, en musique, oui, cette satanée musique que je n’arrive toujours pas à saisir !Tandis que mon cerveau se vide, tandis que mon esprit décolle, tandis que d’autres jets s’écrasent sur la vitre, mon corps semble éclater en mille morceaux, au son d’une musique qui devient limpide, évidente. Éparpillé, je plane, je flotte. C’est dans un brouillard blanc que je constate que Nadia a changé de côté, et que ma verge occupe toute sa chaude bouche humide.Oui, avec elle, j’ai réussi sur les deux tableaux : chanteuse et compagne. Depuis qu’elle est entrée dans ma vie, j’explore plein de nouveaux territoires, et ça l’amuse toujours autant de m’y accompagner, aussi bien en musique qu’en cochonneries…Une journée parmi d’autresCe soir, je participe, en direct, à une émission de seconde partie sur une petite chaîne. En plus d’un public fortement féminin, sans doute choisi pour sa télégénie, je fais face à deux interlocuteurs, une femme fort sympathique et un homme qui l’est nettement moins. Depuis le début, ce soi-disant journaliste me cherche visiblement des poux sur la tête. Il est vrai que certaines personnes recherchent le buzz à tout prix, histoire qu’on parle un peu d’elles et de leur émission, même s’il faut pour cela massacrer les invités. Sereinement, je réponds :— Je préfère vivre avec un fantasme vivant qu’avec une nonne ascétique…— Vu comme ça…— C’est tout vu, en ce qui me concerne. Je reconnais, au tout début, m’être étonné moi-même de former un couple avec Nadia. Mais il y a d’un côté le personnage public, et de l’autre, ce qu’elle est vraiment.Avec un petit sourire en coin, le journaliste insiste :— Vos chansons n’arrangent pas son personnage public… Exemple, celle de la crème chantilly…— C’est son personnage public que les gens réclament. Et ce qu’elle est vraiment, c’est à moi qu’elle l’offre.— Donc, finalement, elle ment à son public, non ?— Toutes les femmes n’ont pas qu’une seule et unique facette. Je crois savoir que votre propre compagne n’est pas en reste pour s’amuser sans vous, si j’en crois certaines photos…Le journaliste serre fugacement les dents :— Le sujet n’est pas ma compagne, mais la vôtre.— Précisément, le sujet est Nadia Diana, la chanteuse qui me fait le grand plaisir de chanter mes petites compositions.— Pour la plus grande satisfaction de votre compte en banque…— Ce qui me permet d’offrir à ma chère et tendre quelques menus cadeaux.— De quel genre ?Avec un large sourire, je réponds :— Comme une maisonnette sur une île grecque, par exemple…— Une maisonnette ? Vous avez le sens de la litote !— Comparativement à nos voisins, c’est une maisonnette. Mais comme la plupart du temps, nous ne sommes que deux, et que la plage est juste à côté, pas besoin de trente-six chambres et de douze piscines. À ce propos, le cadre sera sans doute utilisé pour le prochain clip.— Torride aussi, celui-ci ?— Il ne faut jamais décevoir son public…Ce qui fait sourire fugacement sa voisine. Dommage que ce ne soit pas elle qui mène cette interview. Hélas pour elle et pour moi, son rôle dans l’émission est de servir de point commun aux divers intervenants, ce qui est quand même mieux que de servir de belle plante verte. Résultat, je me farcis ce gros crétin. Cet inepte essaye manifestement de faire du buzz en me balançant :— N’est-ce pas une façon déguisée de prostituer votre compagne ?— Pourquoi votre propre compagne a-t-elle beaucoup de similitudes avec ma compagne ? Un acte manqué ?À nouveau, sa collègue dissimule rapidement son sourire. J’entends aussi quelques petits rires dans le public. Par contre, mon interlocuteur ne s’attendait pas à cette répartie :— Euh, je…— Osez me dire que nos compagnes ne pourraient pas être sœurs ou cousines… Remarquez, je vous comprends, je suis dans le même cas que vous. De ce fait, nous participons nous-mêmes à la même famille…— À… à la même famille ! ?— Nadia a un petit côté exhib’, et moi, je ne déteste pas. J’ai une interprète coquine qui met fort bien en valeur ses formes et mes chansons ; de plus, je vis avec elle. En clair, le beurre, l’argent du beurre, et en cerise sur le gâteau, la croustillante crémière.Il essaye de lancer une flèche :— Vous vous prenez pour le couple Gainsbourg-Birkin ?— Je n’ai rien prétendu de la sorte. De plus, la différence d’âge est nettement moindre, les physiques aussi. Madame Birkin était très mignonne lors de ses vingt ans, elle l’est restée, mais elle avait néanmoins des formes différentes de ma Nadia. C’est incontestable, non ? D’ailleurs, vous en savez quelque chose avec votre compagne, il me semble…Un sourire en coin, il acquiesce :— Euh… oui, pour les formes…— À une ancienne époque bénie, Serge Gainsbourg savait trousser une chanson. Vers la fin, il s’est laissé submerger par son côté sombre. Ce qui ne risque pas de m’arriver, vu mon hygiène de vie. Pas d’alcool, pas de tabac et autres dérivés, et encore moins de drogues, exception faite de ma Nadia. Il me semble bien que vous ne puissiez pas en dire autant ! Certaines pages de certains magazines font écho de certains matins très difficiles.Devant mon allusion, il serre les dents, sa réaction muette m’amuse, je n’aime pas trop qu’on cherche à me casser, juste pour se faire valoir. J’entends un peu plus de rires dans le public. Comme ce présentateur veut avoir le dernier mot, il relance la machine :— Malgré son âge, votre interprète présente à nos yeux une plastique irréprochable. Elle doit être coutumière des petites opérations esthétiques.— Mis à part, il y a plus de dix ans, une retouche de son nez qu’elle a été obligée de faire quand elle s’est cassé la figure lors d’un gala, non, elle n’a jamais dépensé un seul sou en bistouri, contrairement à votre compagne dont le volume poitrinaire a été aidé par deux fois.— Je… jamais d’autres opérations que son nez, dites-vous ?— Ma chère compagne a toujours eu une bonne hygiène de vie, elle aussi. Elle fait attention à ce qu’elle mange, et nous possédons une salle de torture à demeure.Mon interlocuteur hésite entre deux attitudes, l’incrédulité et le bon scoop :— Une salle de torture ?— Vélo, rameur, haltères, et j’en passe. Comme ses prestations scéniques durent environ deux heures, et qu’elle ne se contente pas de rester figée telle une belle plante verte, il faut bien qu’elle s’entraîne. Personnellement, je serais incapable de faire le quart de ce qu’elle fait quand elle se donne sur scène. Quant à vous, vu votre physique, vous en feriez encore moins.— Vous voulez insinuer quoi, par là  ?— Bien que je puisse être votre père, je pourrais me tailler deux pantalons dans le vôtre.— Vous osez m’attaquer sur mon physique !— Ah bon ? Comme vous veniez d’attaquer Nadia sur le sien, je me suis dit que c’était permis…C’est alors qu’il lâche spontanément la phrase qu’il n’aurait pas dû prononcer :— Oui, mais elle, c’est normal, c’est une femme !Je sens passer comme un ange, sur le plateau comme dans le public. Je préfère ne rien dire, c’est plus efficace dans pareil cas. Par contre, sa collègue l’incendie en direct, approuvée par le public qui l’acclame. Il ne sait plus quoi dire et où se mettre. Puis elle prend heureusement le relais, et le reste de l’émission se passe bien.Une heure plus tard, quand je rentre, Nadia me saute au cou, nous nous embrassons, puis elle finit par me dire :— Tu l’as bien remis à sa place, ce con !— Il l’a cherché…— Quand tu as parlé de sa compagne, je suis allé voir sur le web. C’est vrai que sa gonzesse me ressemble un peu. Tu savais ça comment ?— Tout simplement, je me suis renseigné sur le quidam avant d’aller me faire interviewer par lui. La plus élémentaire des choses à faire, pour mieux cerner à qui j’allais avoir affaire.— Oui… et comme ça, si je te quitte, tu connais maintenant le nom de ma remplaçante !J’éclate de rire :— Ce serait très ironique que je lui pique sa femme !— Je constate que tu n’as pas dit non.— Moi, je constate que c’est toi qui as parlé de me quitter…Elle lance à nouveau ses bras autour de mon cou :— Pourquoi j’irais voir ailleurs, Maxounet, alors que tu m’offres tant de choses ?— Comme une maison sur une île, par exemple ?— Idiot ! Dommage que nous ne nous soyons pas rencontrés plus tôt, nous avons perdu beaucoup de temps…— Hélas ! Ne remue pas le couteau dans la plaie ! Au fait, mon dernier texte te convient, ou tu souhaites quelques aménagements ?J’adore sentir ses mains autour de mon cou et aussi ses seins moelleux contre mon torse. Ma compagne adorée me répond avec un petit sourire fripon :— C’est plein de sous-entendus, comme toujours ! Je me demande si j’oserai chanter certaines phrases… Je ne suis pas prude, mais tu y vas quand même de bon cœur ! À chaque fois, tu pousses le curseur un peu plus loin…— Je peux les tourner autrement, si tu le souhaites…— Oui, c’est ça, mon Maxounet, tu feras dans le cinquième degré, et au final, ce sera pire de chez pire dans l’allusif ! Allez fais-moi un petit K. M. S !Nous avons nos mignons petits codes, celui-ci est simple à comprendre. Nous nous embrassons. Puis une fois nos lèvres décollées, Nadia fait remarquer :— Les gens seraient déçus de voir comment nous vivons, toi et moi… Finalement, nous sommes un couple très sage.— Un couple très sage ?— Je précise ma pensée, Maxounet : nous ne sommes pas des libertins avec trente-six amants et amantes, pas d’orgie non plus, pas de scène décadente dans notre vie de tous les jours. Pas de scandale à se mettre sous la dent pour une certaine presse spécialisée. Je ne fais même pas du topless quand nous sommes sur la plage !Je la serre un peu plus contre moi :— C’est vrai… Par contre, tes maillots de bain sont souvent allusifs… Tu regrettes que nous soyons un couple normal ?— Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit. Mais nous sommes loin de l’image que donnent certaines chansons qu’un certain pervers s’ingénie à me faire chanter.— C’est justement ça qui est amusant… Tiens, en parlant de truc amusant, et si on s’offrait le luxe d’inviter ton presque sosie, la compagne du con de journaliste, sans le journaliste, bien sûr ! On l’inclurait dans ton prochain clip, celui qu’on a prévu de tourner en Grèce.Nadia hausse un peu le ton :— T’as vraiment des vues sur cette gonzesse ou quoi ?— Pas du tout ! Je préfère nettement l’originale aux imitations.— Je te le conseille… Je reconnais que l’idée n’est pas déplaisante… Mais…— Mais quoi, ma chérie ?— Jure-moi que tu ne tenteras rien envers cette imitation !Je la serre un peu plus encore contre moi :— Tu as une grande confiance en moi, à ce que je vois…— Excuse-moi, mais quand je vois une femme plus jeune, qui me ressemble beaucoup, et qui a aussi un petit filet de voix, car figure-toi que cette donzelle a sorti au moins une chanson, je me méfie des Pygmalions qui rôdent dans le coin !— C’est vrai que, vu sous cet angle… Dans ce cas, abandonnons cette idée farfelue.Ma compagne s’étonne :— Tu abandonnes si facilement ?— Oh, c’était juste une idée comme ça. Je ne tiens pas à me fâcher avec toi pour une broutille, une idée farfelue que j’ai eue en passant pour me venger de ce stupide journaleux.Elle m’embrasse furieusement, je réponds à son baiser de la même façon.Quelques minutes plus tard, nous sommes sur le lit en train de faire fougueusement l’amour. Tandis que je suis agrippé fermement à ses hanches, je pistonne ma compagne qui m’offre son corps à quatre pattes. Dans le feu de l’action, entre deux coups de reins bien appuyés faisant claquer ses fesses, j’en profite pour lui proposer :— Un de ces jours, ma chérie, il faudra faire comme tout le monde aux USA, et balancer une sex-tape sur le web !— Ben voyons ! Et pourquoi pas carrément en faire un vidéoclip ?— J’attendais que tu me le proposes si gentiment ! C’est adopté !— T’es con ou quoi ?Je poursuis mon voluptueux pistonnage dans sa belle chatte détrempée :— Non, pas du tout ! Le con, c’est de ton côté, je suis d’ailleurs plongé dedans avec délectation !— Mais qu’est-ce qui m’a pris de vivre avec un énergumène pareil !— Peut-être parce que je t’écris de belles chansons et que je te fais bien l’amour !— Vaut mieux entendre ça que d’être sourde, mais quand même !Mais ce n’est pas pour autant qu’elle me demande d’arrêter ce que je suis en train de lui faire, et qu’elle se dégage de ma queue qui la tringle joyeusement ! J’en conclus donc qu’elle est toujours d’accord pour que je lui fasse subir des grosses cochonneries. Et comme je suis un esprit pratique et intéressé, je ne me fais pas prier.Je suis en train de me dire qu’elle et moi, nous sommes en train reproduire un schéma, ou plutôt une position (dans les deux sens du terme) qui doit faire hurler certaines ultra-féministes. Peut-être, sans doute, mais comme ça nous convient ainsi, je ne vois pas l’intérêt de changer cet état de fait. Nous profitons de la vie et du succès, sachant que, demain ou après-demain, la célébrité ne sera peut-être plus au rendez-vous.Ce n’est pas grave, car si un jour le succès disparaît pour un oui ou pour un non, nous déménagerons sur notre île grecque afin d’y vivre d’amour, et d’un peu plus que d’eau fraîche, puisque nous avons mis un peu de sous de côté.Oui, l’amour, le sexe, tant que nous pouvons… L’harmonie, la tendresse aussi…C’est à tout ça que je songe, tandis que je me vide avec délectation dans les profondeurs de ma Galatée chantante et aguichante, tandis que mon corps exulte, tandis que mon cerveau plane par-dessus les nuages, tandis que je suis en train de posséder totalement ma Nadia à moi, enveloppé dans ses multiples cris de jouissance…Un très beau chant…