J’ai commencé par fréquenter la fille. Assidûment… Paula était belle et désirable, fraîche et spontanée. Cette première liaison a duré un peu moins de six mois. Nous nous voyions à l’époque tous les jours. Après les cours je passais la chercher et nous sortions presque tous les soirs. La soirée se terminait tantôt chez moi, tantôt chez elle. Mes parents étaient vraiment cool pour cela. Quant à sa mère, quoiqu’un peu plus sévère, elle m’avait à la bonne et ne disait trop rien quand je restais dormir dans la chambre de sa fille. Nous étions visiblement très amoureux et projetions même de nous marier. Et question entente au lit, c’était un feu d’artifice par rapport à toutes les filles que j’avais connues auparavant.J’ai le malheur de partir quelques jours en vacances avec mes parents et, quand je reviens, j’ai le déplaisir de la retrouver bras dessus bras dessous avec un blondinet. C’est comme ça, tiens-toi-le bien pour dit, elle a trouvé mieux que moi. J’essaie en vain de lui demander des explications à son attitude. Mais rien n’y fait, elle fait la sourde oreille. J’essaie de démolir le portrait de l’autre blondinet mais cela ne fait que nous éloigner un peu plus. Vraiment, quelle trahison, je suis désespéré, j’en pleure pendant des jours. Je vais même sonner à sa porte dans le vain espoir de la retrouver comme avant.Anna-Maria m’ouvre la porte, désolée de me voir dans cet état. Elle essaie de me consoler. Elle non plus ne comprend pas l’attitude de sa fille, elle aussi trouvait que cela marchait très bien entre nous. Elle m’assure que Paula un jour me reviendra, que ce n’est qu’une question de temps, une simple erreur de jeunesse. Mais elle n’a pas l’air de trop y croire non plus. J’éclate en sanglots devant elle, je suis trop déçu. Elle essaie de me consoler du mieux qu’elle peut, me serre contre elle, me prend dans son giron.Je ne sais pas quel mécanisme subtil se met en branle, mais le fait est que je vais me retrouver dans son lit le soir même. Tout d’abord elle m’invite à dîner. Nous parlons de choses et d’autres, son mari qui les a quittées pour repartir en Espagne, elle contrainte de faire des ménages pour survivre avant de trouver un emploi plus stable à la fabrique. Plus je la regarde, plus je trouve qu’elle ressemble à sa fille, les mêmes mimiques, les mêmes attitudes, la même spontanéité, la même vivacité. Je ne sais pas si c’est cela qui me plaît en elle ou si c’est parce qu’elle me dit qu’elle vit seule depuis des années, sans amour (Elle dit ça histoire de me faire comprendre que je ne suis pas le seul à souffrir d’un manque affectif, je suppose).Un peu plus tard nous sommes sur le canapé, l’un près de l’autre, en train de regarder la télé, et elle me prend la main. Pour me consoler, mais on dirait qu’elle veut plus. Je me penche vers elle, frôle ses lèvres. À cet instant, tous les deux pris de frénésie amoureuse, nous nous embrassons, nous nous enlaçons, nous avons une envie irrésistible l’un de l’autre. Elle se lève en titubant après ce long baiser, ferme soigneusement les lumières et m’entraîne à l’étage dans sa chambre. Nouveau feu d’artifice dans la couche d’Anna-Maria, encore plus divin que celui que j’ai connu dans les bras de Paula. Nous nous entendons tout de suite à merveille et nous faisons de multiples cabrioles avant de nous endormir dans les bras l’un de l’autre.Les premiers temps de cette nouvelle union seront soigneusement cachés à Paula. Mais de même qu’il nous paraît évident de ne pas ébruiter nos ébats, de même il nous paraît impossible de nous en passer. Ainsi, les nuits que Paula passe à la maison, il m’arrive de rejoindre Maria en plein cœur de la nuit et même de me planquer dans les placards. Quelque temps plus tard, je ne sais à quelle occasion, Paula trouve un de mes slips dans les affaires de sa mère, ce qui éveille son attention. Elle ne se doute pas encore qu’il est à moi, bien évidemment, mais elle fait une scène à sa mère en lui demandant qui elle reçoit, quand elle reçoit, depuis quand elle reçoit, est-ce que cela lui arrive souvent… Sa mère l’envoie un peu balader, en lui disant qu’elle n’a aucun compte à rendre, mais elles se crêpent un peu le chignon en s’envoyant des âneries à la figure. Du coup Paula fait sa valise et part vivre chez son nouveau copain. Pendant près d’un mois, on n’entend presque plus parler d’elle, tout juste quelques coups de téléphone laconiques. Du coup je m’installe plus à mon aise avec sa maman…Et ce qui devait finalement arriver arriva, une nuit elle rentre à l’improviste, elle vient d’avoir une dispute avec son copain et de le plaquer. Mais quand elle arrive à la maison, elle nous trouve tous les deux, moi et sa mère, nus comme des vers enlacés sur son lit. La crise !!! Paula pique une véritable crise de nerfs, envoie tout valser dans la maison, traite sa mère de pute et moi d’ordure, avant d’aller s’enfermer dans sa chambre. Anna-Maria est très ennuyée, elle va frapper à la porte de sa fille en essayant de la calmer. Sans réponse ! Au bout d’un certain temps, elle commence à paniquer, elle a peur que sa fille ne commette une bêtise. Elle me demande de l’aider à défoncer la porte. Le petit verrou ne résiste pas à deux ou trois coups d’épaule. Paula est prostrée sur son lit et sanglote à chaudes larmes. Anna-Maria me demande de les laisser. Du coup, étant donné que j’ai un examen le lendemain, je m’habille et rentre chez mes parents.Le lendemain, j’ai la surprise de trouver Paula qui m’attend sur le trottoir à la sortie de mon examen. Elle est radieuse et épanouie, plus belle que jamais. Elle m’annonce de but en blanc qu’elle et son blondinet, c’est terminé, qu’elle a mal agi avec moi, qu’elle regrette, qu’elle aimerait bien recommencer avec moi, que si je voulais bien lui pardonner… Mais justement, je lui pardonne tout, seulement maintenant je suis avec sa maman, que je l’aime et que je ne voudrais surtout pas la tromper avec sa propre fille. Du coup je me reçois une paire de gifles en pleine rue. Elle tourne les talons et s’en retourne vexée. Une demi-heure plus tard, Maria m’appelle sur mon portable. Elle me demande si ça s’est bien passé et je lui raconte la visite de sa fille. Elle me demande de passer, elle veut que nous parlions tous les deux.Arrivé chez elle, je trouve qu’elle a la mine assez déconfite. Elle m’explique que notre union est impossible, que notre trop grande différence d’âge rend les choses impossibles… Je ne comprends pas. Si, ce que je comprends, c’est qu’elle a été choquée de voir sa fille aussi malheureuse et qu’elle est prête à se sacrifier pour elle, prête à dire qu’elle ne m’aime pas et qu’elle ne m’a jamais aimé. D’ailleurs quand Paula arrive enfin, Anna-Maria s’arrange pour nous laisser tous les deux et prétexte une course, une course dont elle ne reviendra d’ailleurs que tard dans la nuit. Au début, entre Paula et moi, il y a un froid glacial. Mais d’un autre côté, c’est vrai que durant tout ce temps je n’ai jamais cessé de l’aimer. Aussi, une heure plus tard, nous nous jetons dans les bras l’un de l’autre avant de faire l’amour en urgence. Je ne sais si c’est parce qu’elle a eu peur de m’avoir perdu, mais elle se donne encore plus à fond et nous faisons l’amour tard dans la nuit, jusqu’à ce que nous entendions sa mère revenir d’ailleurs. Les jours qui suivent sont difficiles, j’ai du mal à regarder Maria en face. Elle essaie de nous faire croire qu’elle est heureuse de notre réconciliation, mais a du mal à cacher qu’elle est malheureuse et qu’elle crève de jalousie.Même sa fille s’en aperçoit et s’en trouve chagrinée, son bonheur retrouvé est entamé par le chagrin de sa mère. Et, à son tour, elle va s’arranger pour que je me retrouve dans les bras de sa maman. Prétextant qu’elle doit aller passer quelques jours pour réviser chez une copine, elle encourage sa mère à m’inviter pendant son absence et me demande pour ma part à m’occuper d’Anna-Maria. Elle me téléphonera même le premier soir pour me demander de consoler sa maman. C’est tout juste si elle ne me demande pas de vive voix de coucher avec elle. Et évidemment c’est ce qui se produit.À son retour, les deux femmes sont à la fois gênées et heureuses. C’est comme une espèce d’entente tacite, non exprimée par des mots. Situation inhabituelle, car elles ont bel et bien décidé de me partager. Officiellement je suis avec Paula, mais plusieurs fois par semaine je me retrouve dans le lit d’Anna-Maria. Ces soirs-là, Paula se fait discrète. Elle a besoin de s’isoler pour travailler ou alors elle doit aller au spectacle, elle trouve toujours quelque prétexte pour nous laisser seuls. Mais ce n’est pas une situation à long terme, alors un soir, tandis que nous sommes en train de dîner tous les trois, je décide d’en parler ouvertement. Et après un certain silence, Paula et Anna-Maria éclatent de rire…Nous nous retrouvons tous les trois nus dans le lit, moi au milieu et mes deux femmes sur les côtés, les tenant contre moi serrées dans mes bras. Et même si nous n’avons pas fait l’amour ce soir-là, ce n’était que partie remise car depuis, nos rapports ont évolué vers toujours plus de décontraction. Nous avons acheté un lit plus grand et nous dormons presque tous les jours. Nous faisons l’amour tantôt à deux, tantôt à trois, cela dépend des jours et de notre inspiration. Sur mon insistance, les deux femmes ont même appris à se connaître, à se toucher, à s’embrasser, à se caresser, à se gouiner et nous adorons nos nuits de baise débridées. Je crois que nous pourrions difficilement être plus heureux qu’avec notre vie à trois, même s’il arrive de temps en temps que les deux femmes soient jalouses l’une de l’autre, ou qu’épuisé par leur tempérament de feu, je ne parvienne pas à les satisfaire toutes les deux…En tout cas, quel pied d’avoir à la fois la mère et la fille dans son lit !