LETTRE CINQUIEMEHa ! Messire !C’est d’une terrible imposture dont je suis aujourd’hui la victime. Mon esprit est confus et mon âme à tout jamais perdue. Votre absence me tourmente et me trouble les sens, cela fait tant d’années que nous ne nous sommes croisés que je ne sais plus à quoi vous ressemblez ! Le fait est même certain, on me l’a démontré récemment comme je m’en vais vous le narrer dès à présent.Je vous l’ai conté dernièrement, depuis qu’il m’avait vu atteindre la félicité, le Père Benoît avait décidé d’organiser une procession en remerciement de ma pureté retrouvée. Le jour bénit arriva mais me trouvant encore fort mal en point après les mésaventures que vous savez, je décidai de rester alitée toute cette sainte journée. Il fut convenu que je resterais donc seule au château avec pour seule compagnie Sieur Gahéris que la fièvre faisait profondément délirer et une garde de deux hommes, tout le reste du personnel serait mobilisé de bon matin afin d’aller prier pour la rémission de mes péchés.Le jour béni venu, j’accompagnai dès l’aube tout ce petit monde jusqu’aux portes du château. Il faisait un froid glacial, le givre blanchissait nos murailles et un brouillard épais s’était installé depuis la nuit passée. La troupe se mit bientôt en branle, entonnant prières et chants élogieux et je les regardai s’éloigner dans la brume, non sans quelques larmes dans les yeux. Tous ces vœux réunis pour moi, quel bonheur n’est-il pas ? Sitôt le dernier pèlerin parti je regagnai bien vite ma chambre afin de m’y réchauffer et mettre à profit cet instant de trop rare solitude.J’avais entrepris de prendre soin de ma beauté trop délaissée ces temps derniers et d’essayer un nouvel onguent parfumé qui fait paraît-il miracle auprès de mes voisines châtelaines les moins éloignées. Tout en me dévêtant j’entendais encore les chants pieux qui au loin s’éloignaient, et dénouant ma coiffe j’imaginais la foule qui cheminait dans la brume suivant notre bon Père Benoît pour l’occasion armé d’une croix. Je démêlai longuement ma chevelure et tous les poils que j’ai deci-delà sans oublier de me brosser jusque dessous les bras. Une larme s’échappa de moi alors que je peignais ma touffe, je songeais en effet à vos mots qui m’intimaient de la raser au plus tôt. Ah Messire ! Je vous en conjure, je vous en supplie, ne me séparez point de mes soyeuses boucles, de tout mon cœur j’y tiens, elles sont ma vie et les perdre me causerait grand chagrin !J’entortillai mes doigts dans ma toison en tentant de me faire une raison lorsqu’un gai brouhaha se fit entendre dans la cour du château. Qu’était-ce donc là  ? Une visite de si bonne heure ? Je me trouvais toute dévêtue et personne pour accueillir ces visiteurs impromptus !J’enfilai prestement une pelisse, dissimulant au mieux mes cheveux dénoués sous le manteau, et me précipitai hors de ma chambre m’enquérir de ce qui se passait.Une troupe d’hommes se trouvait là , sept ou huit tout au plus, fièrement dressés sur de solides destriers écumant et piaffant sur le sol gelé. Ces bêtes agitées semblaient sorties tout droit de l’enfer, de leurs naseaux sortaient de long traits de fumée et leurs sabots claquaient tels des sabres entrechoqués. Celui qui semblait être le meneur de ces chevaliers sautait déjà de son cheval avant que je n’eus le temps de descendre l’escalier. Vêtu d’une longue cape, je ne vis tout d’abord son visage, et sans bannière ni écusson je ne pouvais savoir qui étaient ses compagnons.Pour tout vous dire, Messire, leur équipement était en bien piteux état, ils étaient crottés de boue et de saleté des pieds aux bras et même bien au-delà .En bonne maîtresse de maison je m’approchai des vagabonds, je n’étais certes point rassurée mais pas à pas je contenais mon effroi.— Et bien Ma Dame ? Ne saluez-vous point votre Seigneur ?— Messire ? Est-ce bien vous ?Je cherchais votre visage dans les replis de la cape et ne distinguais derrière une barbe hirsute qu’un regard perçant et moqueur d’un bleu si vif qu’il me transperça le cœur. Derrière cette touffe de poils mon ami, une chatte n’y aurait reconnu ses petits. La voix tonitruante me réveilla de mon émoi et reprit :— Si fait Ma Dame ! Est-ce ainsi que l’on accueille son époux ?— Pardonnez Messire, la joie me pétrifie. Mais je manque à mes devoirs ! Je m’en vais de ce pas aux cuisines vous préparer de quoi vous restaurer.— Laissez donc Ma Mie ! Nous avons rudement guerroyé et chevauché toute la nuitée, j’ai là vilaine blessure à l’aine qu’il me faut vite panser.— Par Dieu mon Ami ! Que ne l’ayez-vous dit plus tôt ? Venez je vous en prie, venez en notre chambre me montrer afin que je puisse au plus vite vous soigner !Sitôt notre porte refermée je n’eus le temps de me retourner que déjà vous vous déshabilliez. Je vous trouvai ainsi, chausses descendues jusqu’aux mollets alors que déjà je m’exclamais :— Ha ! Vous êtes là mon ami, enfin vous voilà  ! Mon coeur en frémit voyez comme il bat. Permettez que je vous fasse révérence devant les hommages que vous me voulez rendre et pardonnez-moi si je ne puis vous saluer plus bas ma fleur endolorie m’autorisant cette offense.— Comment donc Ma Dame est-ce ainsi que l’on salue son mari ?Je n’étais sans doute point assez inclinée à votre goût qu’aussitôt m’avoir fait réprimande vous m’appuyiez sur la nuque tant et si bien que je me trouvais mieux penchée et que bientôt je me trouvais nez à nez avec votre bijouterie.— Messire si je puis me permettre, je ne reconnais point là votre figure…— Ma Dame, c’est qu’il y a si longtemps qu’elle vous a honorée que vous l’avez sans doute oublié ! Ne rendrez-vous donc point son bonjour à l’étendard qui vous salue ?Vous me présentiez en effet mon ami un flambeau raide et dressé comme un piquet auquel je ne pouvais résister ! Sans plus attendre j’embrassais cet aiguillon sur le pourtour puis tout du long. Retrouvant ce que c’est que le goût d’une pine ma bouche se fit moins timide et enfin je vous gobais pour vous savourer tout à fait. Ma langue retrouvait le chemin de votre sillon traçant le tour de votre bourgeon et déjà je m’enivrais de vous contenter tout à fait. Je suis gourmande vous le savez, je ne sus résister au plaisir de vous avaler tout entier. Au bout de mon avancée je me chatouillais le nez à vos poils emmêlés et c’est avec effroi que je découvrais sous votre nombril un grain de beauté que je ne vous connaissais point par le passé. Ma stupeur fut si grande qu’emmanchée jusqu’au cou je ne su rien faire d’autre qu’écarquiller mes yeux sur cet affreux témoignage : j’étais en train d’honorer un autre époux que le mien, Messire, ce n’était point vous dont je suçais le bout !Comme pour confirmer ma terreur le manant agrippa mes cheveux et appuya ma tête plus avant ce qui eut pour effet de l’enfoncer encore sans qu’il eut à faire d’effort. Il se mit à s’astiquer dans ma bouche étonnée faisant buter à chaque avancée son pieu au fin fond de ma gorge. En peu de temps j’avais pris mon parti et décidais d’entrer dans son jeu, qu’il ait perçu ma découverte ou non mieux valait être son amie que me faire rudoyer par lui ! J’agitais bientôt ma langue sur son membre et le laissait se frotter à mes joues et mon palais tout en observant la mine qu’il faisait. Je m’appliquais à la tâche avec ardeur afin de ne pas décevoir mon agresseur, en constatant déconcertée qu’une intense chaleur m’envahissait. Tout entière consacrée à mon labeur j’en oubliais mon manteau qui maintenant découvrait mes épaules et mon dos.— Parbleu ! Mais vous êtes nue !Bouche pleine comme au banquet je ne pus que répliquer « mmhum » sans oser me délivrer de l’outil qui m’emplissait. Il me libéra enfin saisissant son gourdin en sa main, las ce fut court répit que le mien car bientôt il reprit— Tendez votre langue ma Mie que j’y secoue mon vit !Il le secouait en effet, tapotant sur ma langue dans de petits bruits mouillés. Ce faisant il me fit connaître tout son mécontentement, m’affirmant qu’il n’y avait que les catins qui accueillaient leur monde sans robe ni pourpoint !Il se branlait si vite qu’enfin il m’arrosa à grand renfort de jurons et de cris furibonds. Mon visage était désormais tout ensemencé et je cherchais un linge afin de me sécher. Je croyais en avoir fini avec cette comédie mais mon nouvel époux m’asséna un dernier coup.— Ma Dame je ne sais qui vous attendiez pour ne point vous habiller mais il est certain que vous me trompez !L’imposteur ne se doutait donc point encore que je savais maintenant qu’il était menteur. Je n’osais le détromper par peur de représailles pour moi et pour mes ouailles.— Ma Mie vous le comprendrez, je me dois de vous châtier ! Venez donc ici et montrez-moi votre fessier !Je me trouvais bien gênée mais n’avais d’autre choix que de m’approcher. Il m’installa à plat ventre sur son giron dénudé et se mit à me tâter aux endroits que vous devinez ce qui eut pour effet de le faire gronder de plus belle.— Cornegibouille ! Et en plus elle mouille ! Aurais-je affaire à une chienne qui attend que je la prenne ?Sa main s’abattit sur mon derrière dans une tape généreuse qui m’arracha un cri de douleur et d’effroi. Ce fut comme nuée d’aiguilles qui entraient en moi lorsqu’il tapa une seconde fois. Il fessait encore et encore à tel point que je finissais par ne plus avoir de frayeur mais une intense chaleur. Mon postérieur engourdi semblait réclamer désormais et me donnait envie. Je sanglotais tant que je ne pouvais savoir si c’était de douleur ou bien de bonheur. Ce sentiment partagé me troublait pendant que mon cul me chauffait, alors seulement il parut satisfait.— Venez ma Mie que je vous console, il n’est bon maître en son logis que celui qui réconforte aussi. Soyez assurée que vos fesses ont retrouvé toute leur jeunesse, les voici parées d’un rouge charmant comme les joues d’un enfant !Quel étrange personnage que cet homme qui tour à tour distribue largesses et châtiments !Il me prit sur ses genoux en collant ma tête à sa poitrine et caressa mes cheveux dans un silence élogieux. La honte m’envahissait mais de mon cul brûlant le plaisir me troublait à tel point qu’il eut raison de moi dès que son doigt s’immisça en moi. Messire quel supplice ! Alors que je m’épandais je dus mordre ma lèvre et m’agripper à sa cotte afin de dissimuler ma fièvre à celui qui désormais était mon hôte.Un court instant cela dura jusqu’à ce qu’il se sépare enfin de moi non sans m’avoir avisé que la punition n’était point encore levée et qu’il se devait de me tenir enfermée. C’est ainsi mon ami qu’aujourd’hui je vous écris, prisonnière et cloîtrée me voici affublée de deux maris, l’un absent et l’autre ici !Dame Isabeau.