Il neige sur MontréalEt j’ai lu des mots qui m’ont fait mal !Alors quand on me fait mal, je râleComme un petit animal !Je feule, sort mes griffes,Et me fais ma petite manif !Je me fous des règles de la poésieComme celle de la vie !Mirlitons ! diras-ton !Je m’en fous, ce soir c’est mon ton !Il paraît que nous sommes citoyennes,L’égal de l’homme ! Qu’à cela ne tienne !Mais pas partout, loin de là !Et pas sur tout, loin de là !Mais ce que nous avons,Nous y tenons !Mais ce que nous pouvons prendre,Vous voulez déjà nous le reprendre !Cesserez-vous, les mecs, de nous emmerder la vieEn ne voyant pas plus loin que le bout de votre vit ?Comme dirait, je ne sais quel tribun de la guitare,(Et celui là de l’entendre j’en ai marre !)L’internet,Ce n’est pas net !Et vous savez pourquoi l’internet ce n’est pas net ?Réfléchissez à ce qu’ont trouvé ces mâles honnêtes ?Les femmes qui s’y exprimeraient n’en seraient pas !C’est comme ça, je vous le dis de ce pas !Parce que ces messieurs savent mieux que nousCe que nous fabriquons en cachette de vous !Parce que ces messieurs savent mieux que nousCe qui est bien, ce qui mal pour nousParce que ces messieurs savent mieux que nousQuelle est la norme pour nous !Et bien non !Vous n’avez pas raison !De notre sexe vous ne connaissez rien !Sachant mieux nous demander de vous faire du bienQue de chercher à savoir ce qui nous fait du bien !Et vous vous croyez malin ?Vérifier donc vos diresArrêtez vos délires !Donc les femmes qui s’exprimeraient sur le netPosséderaient donc toutes une quéquette !Ben voyons, une femme ne peut avoir de fantasmes !Proclamez-vous entre deux crises d’asthme !(je m’excuse au passage pour cette rime ridicule,mais cette fausse poésie ne figurera dans aucun opuscule)Alors quelle serait donc la vérité ?Puisque la vôtre n’est pas la vérité !Sans doute, j’en parierais mes poils,Une bonne moitié des femmes sévissant sur la toileNe sont que des travestis de papierS’emmêlant souvent les pieds,Des Ginettes à quette,Ca a l’air bête !Des Catherines avec une pine,Ca nous chagrine !Oh ! Je ne leur lance point la pierreEt ne serait pas si sévère !Pourquoi jetterais-je l’opprobre sur les travestis de plume !Alors que je respecte ceux qui font le bitume ?Du moment qu’ils ne prennent pas notre place !Du moment qu’ils peuvent se regarder dans une glace !Mais réduire tous les pseudos féminin un peu viteA des porteurs de bite !Vous n’avez donc rien compris…Ecoutez moi je vous en prie !La libération sexuelle a été une fumisterie à la gomme.Elle a été faite pour les hommes !Nous n’en étions que les instruments,Cela fait trente ans qu’on nous ment !Nous ne fantasmons pas comme vous,Parce que nous ne pensons pas comme vous,Quand une vraie femme s’exprime,Que ce soit en prose ou en rimesNous savons la reconnaître assurémentCar elle parle parfois de ce qu’aucun homme ne sait vraiment.Mais nos fantasmes existent, ils sont bien là, on pourrait presque les voir.Et pendant des années ils sont restés prisonniers de votre pouvoir.Tu nous vois aller dans les sex-shop ? sans y être invitéesBien sûr il y en a, mais une infime minoritéTu nous vois prendre l’initiative d’écouter une chaîne de sexe.(non je n’ai pas trouvé de rime pour sexe)En plus tout cela n’est pas vraiment fait pour nous,il s’en faut de beaucoup.Avec le ouaibe, on a tout à demeureEt à toute heure !Et on s’en priverait !Pardon je m’en priverais ?Je ne ferais par l’erreur de parler au nom de toutes mes sœurs.Chacune est si différente, chacune à sa conception de son bonheurCa vous emmerde donc tant que ça, les males,Que je puisse devenir chienne et que je râle !Les femmes, les femmes !!Les femmes !Vous n’avez que ce mot à la bouche !Allez donc prendre une douche !Bien sûr que nous aimons la tendresse.Mais nous aimons aussi la fesse.Bien sur que nous aimons la poésie.Mais nous aimons aussi les zizis.Bien sur que nous aimons le suggéré.Mais pourquoi en faire une généralité.Laissez nous nous éclater !Laissez nous exister !Arrêtez de nous nier !Il neige sur MontréalEt j’ai lu des mots qui m’ont fait mal !Alors quand on me fait mal je râleComme un petit animal !Je feule, sors mes griffes,Et me fais ma petite manif !Soudain j’ai chaud à mon corpsEt sue de tous mes poresMon jeans tombe à terre, ainsi que ma culotteD’une main je me frotte la motteMon jus me mouille les cuissesJe fais quelques gouttes de pisseUne flaque sur le carrelageC’est rigolo et ça soulage !Tout à l’heure je passerais la serpillière.J’enlève le haut et retire ma brassière.Mes tétons pointent, ils veulent ma main.Mais je n’en ai que deux de mains, je ne peux pas !Jeanette et Joëlle. Chanette, Nora et Léna, aidez-moi !===Ne prenez pas tout cela très au sérieux !Et ne prenez pas au sérieux ceux qui se prennent trop au sérieux !===BisousMathilda du Québec