Résumé de l’épisode précédent : Seule dans le canapé, emmitouflée dans un épais peignoir, elle pourrait enfin se détendre si la pensée du majordome mettant à sécher sa lingerie ne tracassait notre invitée. Tant et si bien qu’elle ne peut résister au désir qu’elle ressent…Les tapis étaient doux et tièdes sous ses pieds nus. À l’étage elle le savait, elle trouverait sa lingerie et pourrait la récupérer. Encore quelques marches.En se réveillant sur le canapé, Katia avait mis quelques instants à se souvenir de ce qu’elle faisait là . C’est finalement le contact du peignoir qui lui avait permis de se remémorer les évènements de la soirée. Quelqu’un avait éteint les lampes, et seul le feu mourant illuminait encore le salon. Dans cette maison inconnue, elle s’était soudain sentie oppressée, et avait décidé qu’il valait mieux retrouver ses affaires aussi vite que possible.Une maison n’était jamais vraiment silencieuse. Plus elle était ancienne, plus elle regorgeait de bruits divers, craquements de bois, véritable souffle de vie auquel ses habitants ne prêtaient généralement plus attention.Pourtant, Katia se mordit les lèvres quand son pied fit grincer le parquet une nouvelle fois. Cette maison était bien plus grande qu’elle n’en avait l’air et elle n’avait aucune envie d’être surprise en train de l’explorer, aussi s’efforçait-elle d’être aussi silencieuse que possible.Peut-être que cette porte était la bonne cette fois. La dernière s’était ouverte sur un débarras et en se trouvant nez à nez avec un mannequin affublé d’une cape poussiéreuse, elle avait cru mourir de frayeur. Doucement, sa main tourna la poignée de porcelaine.Un cri lointain la fit sursauter et lâcher la poignée. Cela venait de l’étage. Le cœur battant, elle écoutait, frissonnante. Comme rien ne venait plus troubler le silence nocturne, elle se prit à espérer qu’elle avait rêvé et saisit à nouveau la poignée.Un cri ! Cette fois elle se tourna vers l’escalier qui disparaissait dans la pénombre. C’était un cri de femme, elle l’aurait juré. Intriguée, elle gravit les marches sur la pointe des pieds pour découvrir que l’étage était encore plus sombre que le reste de la maison.Une main effleurant le mur pour se guider, elle s’immobilisa, cherchant à s’orienter. Le cri fut plus rauque cette fois et venait de sa droite. Refusant d’écouter son cœur qui battait sourdement dans sa poitrine, elle avança doucement jusqu’à la porte entrouverte, derrière laquelle un épais rideau de velours masquait la pièce. Un nouveau cri confirma son impression que cela venait de derrière.Katia n’aurait pas dû être là , elle le savait. Elle aurait dû rester en bas, et dormir sur le canapé. Mais les cris qui se répétaient aiguisaient sa curiosité. Retenant son souffle, elle tira doucement la porte, juste assez pour pouvoir effleurer le rideau, l’écarter légèrement, et jeter un regard dans la pièce pour savoir ce qui s’y passait.Tout d’abord elle ne vit rien, il faisait bien trop sombre. À peine pouvait-elle apercevoir une vague forme plus claire. Par contre, elle entendait parfaitement désormais une respiration précipitée. Et puis, ses yeux s’habituèrent à la pénombre…C’était bien une femme qui se tenait là , les cheveux clairs, sans doute blonds, répandus sur ses épaules nues, assise sur le lit. Elle soupirait et secouait un peu la tête. Curieuse, la voyeuse se déplaça légèrement, gênée par le rideau, jusqu’à apercevoir le bras qui enlaçait la blonde et la maintenait. De toute évidence, elle surprenait un couple dans une situation intime et en temps normal aurait certainement tourné les talons très vite et avec toute la discrétion requise. Mais était-ce l’épais velours des rideaux qu’elle sentait sous ses doigts, il lui semblait qu’elle ne risquait pas vraiment d’être surprise. Aussi, se risqua-t-elle à rester là , retenant son souffle, pour voir la suite.La main libre semblait jouer sur le corps de la femme, l’effleurant, laissant ses ongles glisser à peine sur la peau qui frémissait, arrachant des cris et des soupirs. Parfois elle s’éloignait juste assez pour la forcer à bouger afin de retrouver le contact. La blonde se cambrait alors, se tendant vers cette source de plaisir qui semblait jouer avec elle sans pitié.Notre voyeuse écarquillait les yeux. Jamais elle n’avait vu de simples caresses procurer un plaisir visiblement si intense. Inconsciemment Katia se tendait elle aussi vers la scène, crispant ses doigts sur les bords rugueux du rideau. Une nouvelle fois elle se répéta qu’elle était très indiscrète et qu’elle ne devrait pas rester là . La blonde émit soudain un gémissement rauque alors que des lèvres avides se refermaient sur la pointe d’un de ses seins douloureusement érigés, sourde au soupir qui lui faisait écho de l’autre côté du rideau.Cachée par le velours, Katia se mordit la lèvre inférieure. Sa respiration s’était accélérée pour se mettre au diapason de celle qui se tordait maintenant sur le lit. Le désir lui crispait son ventre à chaque nouveau cri de plaisir mais la peur de se faire découvrir la tétanisait. L’œil rivé à l’interstice du rideau, elle ne bougeait pas.Elle voyait la blonde tendre le bras vers la partie la plus sombre de la pièce, suppliante. Puis se cambrer sous de nouvelles caresses.Le tissu de la robe de chambre mettait une nouvelle fois sa poitrine sensible à la torture.Sur le lit, la femme rampait vers les mains de son partenaire, haletante. Se frottait à lui, folle de désir, avant de ployer à nouveau sous ses mains.Katia se sentait brûlante et dut combattre un mouvement de recul qui l’aurait découverte en voyant la femme se tourner vers elle. Mais le rideau la rendait invisible, elle n’avait pas pu la voir.Le visage de la femme exprimait tout son désir. Ses lèvres entrouvertes et humides, ses yeux à demi-fermés. Au cri extasié qu’elle poussa, Katia sut alors qu’elle avait été pénétrée. Ses doigts froissaient le rideau au même rythme que celui qui comblait visiblement celle qui se trouvait sur le lit. La voir ainsi troublait tellement la voyeuse qu’elle devait se mordre la lèvre inférieure pour ne pas gémir à l’unisson. Elle tremblait derrière le rideau, serrant ses cuisses l’une contre l’autre, dans un effort dérisoire pour lutter contre le désir qui la torturait maintenant. Oh, être sur ce lit et se sentir possédée ainsi…Le long cri de jouissance la frustra encore davantage. Tout son corps n’aspirait qu’à ressentir la même chose et elle fit glisser une main dans le peignoir pour venir effleurer son intimité, trempée. Quelques caresses pourraient la soulager certainement. Déjà un de ses doigts glissait entre ses lèvres pour venir trouver son clitoris. Une nouvelle fois elle étouffa un soupir de plaisir, se cramponnant au rideau pour assurer son équilibre. Ce n’était pas le moment de faire du bruit surtout même si cela devait la contraindre à garder une part de son contrôle quand bien même la situation l’excitait bien plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer.Alors qu’elle relevait les yeux pour tenter d’apercevoir de nouveau la femme, son cœur se mit à battre la chamade. Par-dessus l’épaule de la blonde qui reprenait son souffle, Katia distinguait enfin le visage de celui qui avait su si bien jouer avec elle. Ses cheveux mi-longs bouclaient sur ses épaules, mais ce qui marquait le plus était son regard noir terriblement intense qui à ce moment précis regardait droit sans sa direction. À tel point que Katia s’interrompit aussitôt, soudainement choquée à l’idée d’être vue. Un fin sourire étira les lèvres de l’homme et elle sentit ses joues devenir écarlates. Il la voyait malgré le rideau !Aussitôt, incapable de réfléchir de manière cohérente, Katia tourna les talons pour parcourir le couloir plongé dans l’obscurité aussi vite que possible. Elle dévala l’escalier ensuite, manquant plusieurs fois de chuter, avant d’arriver enfin, hors d’haleine, au rez-de-chaussée. Alors qu’elle s’arrêtait à la porte d’entrée, le bon sens lui revint peu à peu. Elle pouvait difficilement sortir en robe de chambre et pieds nus. La gorge serrée par l’angoisse elle tendit l’oreille, persuadée de voir apparaître bientôt l’homme qu’elle avait aperçu. Mais aucun bruit ne se faisait entendre.Après un moment qui lui sembla une éternité, elle revint lentement vers le salon. Le canapé était trop confortable, aussi s’installa-t-elle dans le fauteuil le plus proche de la cheminée. Le feu était presque éteint. Serrant ses genoux entre ses bras, Katia écoutait la maison, le cœur battant. Mais rien n’indiquait que quelqu’un était éveillé et allait surgir d’un instant à l’autre.Alors que le temps passait, un fol espoir se fit jour peu à peu en elle. Sans doute n’avait-elle pas été vue finalement. Le rideau était assez épais pour la dissimuler efficacement. C’était très plausible.Finalement rassérénée, Katia sombra enfin dans un sommeil profond.