Sophie
continue son parcours et dirige sa langue entre les seins de Camille
oĂą l’attend le prochain quartier d’orange. Elle le fait jouer sur sa
peau, le pousse, le retient, l’aspire et le replace Ă son endroit
initial avant de l’Ă©craser de sa bouche et de laper lentement les
bouts de fruits et les pousser savemment sur la pointe de chaque sein
où elle se délecte des boutons durcis en les embrassant goulument
et en aspirant le suc qui s’y est dĂ©versĂ©. Ses mains, ne restent
pas inactives et, de ses doigts, Sophie explore chaque parcelle du
corps de Camille. Cette dernière se met à onduler, de plus en plus
excitée, de plus en plus impatiente.Le nombril subit le même
sort et Sophie vient lĂ©cher les gouttes d’orange qui s’Ă©parpillent
sur les flans de Camille alors qu’elle caresse ses seins, faisant
rouler leur pointe avec dextérité..Le bas ventre de la jeune femme
entre en ébullition alors que Sophie vient dévorer à pleine bouche
le dernier quartier de fruit sur son pubis imberbe. Ses mains
viennent en renfort et se positionnent comme elles le feraient sur un
fruit que l’on va sectionner en deux. Sophie Ă©carte dĂ©licatement
ses deux pouces alors qu’elle mâchouille Ă mĂŞme la chair le petit
morceau d’orange. En sort, comme les fois prĂ©cĂ©dentes, un jus
gĂ©nĂ©reux qui se faufile entre les cuisses de Camille, Ă l’endroit
choisi par Sophie et oĂą elle se glisse rapidement. De ses pouces,
elle maintient le sexe entièrement ouvert et gonflé de son amante.
Elle savoure le merveilleux spectacle qui s’offre Ă ses yeux et le
goute de sa bouche. Elle vient cueillir du bout de sa langue le
dernier petit morceau d’orange et, vient l’appuyer, tout en les
caressant, contre les chairs enflées de Camille, avant de les lècher
copieusement. La femme brune se met Ă onduler au rythme des caresses
de Sophie qui joue entre ses cuisses, de plus en plus vite et de plus
en plus fort.Camille s’ouvre d’avantage Ă Sophie qui dĂ©guste
encore au plus prĂ©s ce sexe au bord de l’implosion. Sa langue
s’imisce entre ces chairs tendres et vient finir sa course sur son
bouton magique qu’elle a pris soin de sortir de sa cachette. Elle le
fait rouler rapidement dans un sens et dans l’autre, l’Ă©nerve, le
suce et l’aspire avant de le gober tout entier et de recommencer ,
encore et encore. Camille gémit, se cambre. Des spasmes intenses
secouent tout son corps alors que de son antre secrète gicle le
fruit de sa jouissance.
Les
deux jeunes femmes se font ainsi l’amour encore, rivalisant d’adresse
afin de s’emmener toujours plus loin sur le chemin du plaisir. Aucun
frein, aucun tabou, aucune gĂŞne pour ces deux ĂŞtres qui s’aiment
d’un amour sans limite, un amour qui va au-delĂ des mots, au-delĂ
du temps.Elles se douchent rapidement, s’habillent, se pomponnent
se donnent des bisous Ă tout va et sortent enfin.La blonde
Sophie a opté pour une robe rouge ultra-légère et son décolleté
vertigineux. Elle a libéré ses cheveux blonds soyeux de leur noir
catogan, les laissant virevolter au vent d’Ă©tĂ© et flirter avec la
lumière du soleil. Camille a opté pour un jean taille basse noir et
un body blanc sous lequel on devine une poitrine ferme et généreuse
que vient titiller la brise estivale. Elles grimpent d’un pas allègre
dans le véhicule de Sophie et se dirigent sans tarder vers le centre
ville. Elles passent devant l’endroit tĂ©moin de leurs Ă©bats la nuit
prĂ©cĂ©dente, se jettent un clin d’oeil complice , Camille profitant
de cet instant pour passer sa main sous la robe de Sophie et caresser
du bout des doigts sa jambe fuselĂ©e.« Tu n’en as donc
jamais assez hein, canaille ! Dit Sophie-Qui, moi ? Tu peux
parler ! Qui c’est qui a jouĂ© les prolongations tout Ă l’heure
?-Oh, hĂ©, t’es pas la dernière ! Encore heureux que je t’ai
freinée sous la douche sinon, on sortait pas encore !-Bein,
j’m’en serais pas plaint de toute façon..-C’est bien ce que je
disais, obsĂ©dĂ©e !-Tu l’es autant que moi Sophie
chĂ©rie,…mmmmm.. tu aimes ? »La main de Camille explore
savamment la cuisse de Sophie avant de disparaître sous le tissus
lĂ©ger et s’attarder sur son string.« ChĂ©rie, s’il te
plait, je conduis..tu vas nous envoyer dans les décors.ah mais
je veux bien aller regarder l’herbe pousser par en dessous avec toi
!Ouais, tu veux des cours de botanique aussi ?-T’es doc, tu
dois savoir palier Ă mon manque de culture chĂ©rie..-J’t’en
foutrais moi…-Je demande que ça moi..mmm mais tu mouilles ma
chérie !-oh putain, merde, Camille, arrête..
!Chuuuuuttttt… »
La
jeune femme se rapproche de Sophie et lui mordille le lobe de
l’oreille avant de l’embrasser et de descendre dans son cou
offert.Sophie se trouble et finit par s’abandonner Ă la caresse
de Camille dont les doigts coquins fouillent avidement le tissu
humide avant d’ y disparaĂ®tre entièrement. Sophie se sentant de
plus en plus Ă l’Ă©troit ouvre ses jambes autant qu’elle le peut, ne
voulant perdre aucune once de ce moment délicieux. Camille se fait
de plus en plus entreprenante, ses doigts glissant sur son sexe
détrempé, affolant les sens de Sophie qui ne tient plus et finit
par articuler dans un souffle :
« Non,
arrĂŞte, on va se planter.. ArrĂŞte, ArrĂŞte..Comment veux-tu que je
me concentre lĂ ? Allez, stop, fini !! On range les outils
! »Sophie referme ses interminables jambes, Ă
contre-coeur, il faut bien le reconnaître et reprend ses esprits. La
main de Camille reste volontairement emprisonnée, grapillant
quelques secondes à cet instant magique.« Tu sais Camille,
t’es dingue.. T’es une vraie obsĂ©dĂ©e ! Va falloir te faire soigner
ma chérie !- Je connais le meilleur médecin qui soit.- Moi,
je compte pas mon cĹ“ur, je pourrais pas ĂŞtre objective!!- T’es
encore plus obsédée que moi ! ….Oulà , attention ! »Sophie
a juste le temps de tourner la tĂŞte et d’Ă©viter le chien qui a
choisi de traverser devant elle et Ă ce moment lĂ ..
« Putain
de clébard..Où est son maître ? On a pas idée de laisser les
animaux ainsi en liberté ! Quand .. »Le portable de Sophie
se met Ă vibrer, annonçant l’arrivĂ©e d’un nouveau texto. « Lis
le s’il te plait, je me gare.« J’ai besoin de te voir, tu es
dispo ? » annonce Camille qui précise :
« C’est
Pauline, je lui réponds quoi à cette conne ?-Pas envie de lui
rĂ©pondre.-Elle est tenace, qu’est-ce-qu’elle te veut ?-J’en
sais pas plus que toi et j’ai pas envie de le savoir, je l’ai rayĂ©e
définitivement de ma vie-Va falloir mettre les choses au clair,
elle peut pas s’amuser Ă t’envoyer des textos sans arrĂŞt ! Elle a
une idée derrière la tête, sinon, pourquoi se manifester au bout
de 2 ans ?-J’ai ma petite idĂ©e et je sais que tu penses comme
moi. Je n’ai pas envie de la revoir. Je suis passĂ©e Ă autre chose
comme elle m’y a encouragĂ©e, j’ai tournĂ©e la page, point.-Elle
t’a larguĂ©e comme une merde, du jour au lendemain. Tu te rends
compte, elle a mĂŞme pas eu le courage de te dire les choses en face
!-ArrĂŞte de t’Ă©nerver mon cĹ“ur, elle n’en vaut pas la
peine-Ca me fait bouillir. Comment a-t-elle pu te faire ça ?
Mais quel égoïsme ! »
Sophie
n’a plus envie de voir sa maĂ®tresse en colère une seconde de plus.
Surtout Ă cause de Pauline. Alors, elle vient tendrement poser son
index sur sa bouche encore ouverte et prête à vociférer .« sssss,
allez viens, si son intention est de nous pourrir la vie, elle y aura
réussi en gâchant cette super journée. Allez, laisse tomber, ne
luis donnons pas ce plaisir. On y go ? Je veux cette petite robe dont
on a parlĂ©. C’est quel magasin dĂ©jĂ ?Minouche..Je compte
sur ton Ĺ“il critique ma chĂ©rieC’est tout vu mon cĹ“ur, cette
robe est faite pour toi »Les jeunes femmes descendent
de voiture, surprises par la chaleur qui les cloue sur place malgré
le vent. Encore des orages en perspective, Ă n’en pas douter. Les
passants arpentent la rue, écrasés par la chaleur, cherchant une
ombre bienfaitrice qui leur apporte un semblant de fraîcheur. Les
marchands de glace sont pris d’assaut par les quelques tĂ©mĂ©raires
bravant les rayons mordants du soleil, les bords des fontaines
agrémentant le square se sont parés de grappes humaines appréciant
la fraĂ®cheur de l’eau . Le vent remontant d’Afrique, apporte une
teinte jaunâtre au décor, rappelant la canicule de 1976.Camille
et Sophie n’en ont cure et passent leur chemin, tranquillement, dans
cette ville qui vit au ralenti, se tenant par la taille et
plaisantant comme deux gamines, marchant allègrement, cheveux au
vent. Quelques passants se retournent, éblouis par leur beauté et
le bonheur qui se dégage de ces deux êtres. Pas un nuage dans le
bleu azur du ciel oĂą Ă©voluent de nombreux pigeons guettant
patiemment de lĂ -haut les miettes de pain que leur jettent
quotidiennement les habitués du square. Les deux jeunes femmes
bifurquent sur leur droite et le traversent d’un pas dĂ©cidĂ©, se
glissant sous l’ombre gĂ©nĂ©reuse et bienfaitrice des marronniers
centenaires. Les bancs publics sont bondés. Là , une vieille dame
très coquette au visage marqué par les années et aux cheveux
d’argent fait tranquillement ses mots croisĂ©s, lĂ , une mère offre
une boisson Ă son enfant, lĂ , un couple d’amoureux se bĂ©cote sans
retenue. Sophie et Camille les regardent, attendries. Tant de douceur
et de tendresse les incite Ă les imiter. Un baiser pudique, certes,
mais un baiser. La vieille dame n’a rien remarquĂ©, complètement
absorbĂ©e, les amoureux encore moins, mais la scène n’a pas Ă©chappĂ©
au petit garçon qui s’Ă©bat dans le bac Ă sable, jouant au preux
chevalier venu sauvé sa princesse. Il en reste bouche bée, la pelle
et le seau immobiles dans ses mains ballantes. Sa maman ne peut
s’empĂŞcher de sourire en voyant ainsi le minois de son fils et
s’empresse de prĂ©venir son mari en le secouant discrètement par
l’Ă©paule. L’homme a reconnu le Docteur Faraday qui lui a sauvĂ© la
vie quelques mois plus tĂ´t alors qu’il Ă©tait foudroyĂ© par une
embolie pulmonaire. Lui, et son Ă©pouse envoient un bonjour amical Ă
l’encontre de Sophie, qui leur rend la pareille.Tout le monde Ă
l’hĂ´pital oĂą elle travaille est au courant de son ‘orientation
sexuelle et elle ne s’en est jamais cachĂ©e.Elles arrivent
enfin chez « Minouche » et constatent avec plaisir que la
petite robe bleue est toujours en vitrine. Elles pénètrent dans la
boutique et partent immédiatement à sa recherche dans les nombreux
rayons noirs de monde. C’Ă©tait Ă prĂ©voir, on est en juillet et
c’est la pĂ©riode des soldes. Nombreux pourtant sont ceux qui ont eu
le courage d’affronter la canicule dans l’espoir d’aller dĂ©nicher
les bonnes affaires. Les employées sont débordées, les clients se
sont spĂ©cialisĂ©s Ă chercher une taille ou un article qui n’est
plus en stock. Les jeunes femmes se fondent dans la masse et
entassent sur leurs bras les fringues qu’elles ont choisis. Personne
ne remarque alors ce qui se passe au bas des rayons, deux pieds qui
se cherchent, se trouvent et jouent Ă dessus-dessous. Alors, que
plus haut volent un caraco, un jeans, une jupe et puis une robe
magnifique, La Robe. Il en reste une seule et Sophie s’empresse
immédiatement de vérifier si la taille est la bonne. Au sourire
qu’elle lit sur le visage de sa compagne, Camille comprend qu’elle a
trouvĂ© son bonheur. Elle l’invite sans tarder Ă l’essayer et Ă
satisfaire son désir de voir le tissu soyeux épouser ses formes
parfaites. Elles partent en quĂŞte d’une cabine d’essayage mais n’en
trouvent aucune de disponible. Qu’Ă cela ne tienne, elles repartent
explorer la boutique. Sophie, sent à nouveau son téléphone vibrer,
et, discrètement, alors que Camille se plonge dans la contemplation
d’un body original, sort l’appareil furtivement de son sac et lit :
« besoin
de te voir. ».
Elle
range son portable, en silence et Ă l’insu de Camille, qui, Ă cet
instant précis, lui demande son avis.
« Bein,
t’as qu’Ă l’essayer, mais Ă vue de nez, il me paraĂ®t t’aller comme
un gant ma puce, ah, et regarde celui-lĂ , il est pas mal non plus !
Allez hop, Ă l’essayage ! Doit bien avoir une cabine de libre
maintenant.. »
A
cet instant, sous leurs yeux, une femme d’une cinquantaine d’annĂ©es
sort d’une des cabines, oĂą les deux filles s’engouffrent aussitĂ´t,
laissant sur le carreau le pauvre type qui arrive avec ses deux
t-shirts et son treillis. Elles rient de leur effet surprise et
s’organisent Ă l’essayage. La cabine, bien qu’elle soit la plus
grande, est loin d’ĂŞtre un hall de gare. Elles placent les cintres
sur les crochets prévus à cet effet, dos à dos, leurs fesses
rebondies se touchant Ă chaque mouvement. Sophie se retourne,
adresse Ă Camille un sourire et un regard qui parlent mieux que les
mots. Cette dernière qui ne s’est pas calmĂ©e depuis l’Ă©pisode de
la voiture lui répond avec le même regard avant de déposer un
baiser sur ses lèvres. Combien d’autres avant elles ont fait ce
qu’elles s’apprĂŞtent Ă faire ? Leur baiser devient plus profond et
sans attendre, leurs mains explorent leurs corps respectifs avec
fĂ©brilitĂ©. Leur envie est trop forte, elles s’attirent comme deux
aimants. Personne ne viendra les déranger, elles le savent, car
elles ont pris l’habitude de placer des chaussures au bas de la
cabine, signalant ainsi qu’elle est occupĂ©e. Mais le temps est
compté. Les mains de Sophie se plaquent sur les seins de Camille
qu’elle pĂ©trit fermement mais sĂ»rement alors que les mains de
Camille empoignent ses fesses tout en la plaquant contre son bassin.
Leurs bouches se soudent et leurs langues se livrent bataille avec
rage…
Leurs
bassins se frottent, leurs jambes s’entremĂŞlent, leurs bras se
serrent , leurs mains se caressent, fiĂ©vreuses. Les cuisses de l’une
touchent sans pudeur l’entre jambe de l’autre. La robe rouge de
Sophie est tombée, le jean de Camille en a fait tout autant. Les
doigts de chacune partent directement Ă la recherche du Saint-Graal
de l’autre, le trouvent humide et gonflĂ©. Le monde autour d’elle
s’est effacĂ©, les clients, la cabine, le magasin, la vie, plus rien
n’existe. Camille et Sophie sont seules dĂ©sormais dans leur bulle de
voluptĂ© et de sexe. La chaleur Ă©crasante, l’ air Ă©lectrique
apportent leur touche de sensualité. Les deux femmes sont comme
envoûtées par cet atmosphère et se donnent du plaisir sans
retenue, sans tabou. Avec fébrilité, les doigts de chacune
pĂ©trissent le sexe de l’autre, leurs bassins dansant au rythme des
caresses. Leurs yeux sont fermés, leurs bouches sont scellées,
leurs langues ne se donnent aucun répit, leurs têtes se caressent,
tantĂ´t d’un cotĂ©, tantĂ´t de l’autre, leurs lèvres refusent de se
séparer. Leurs mains accélèrent leur rythme, leurs doigts
gourmands s’attardent sur leurs boutons magiques, les pressent, les
titillent et les Ă©nervent avant de descendre entre les petites
lèvres et pĂ©nĂ©trer l’intimitĂ© de l’autre. Aucune pudeur dans
leurs gestes, seuls la volupté et le plaisir sont rois. Les caresses
s’accĂ©lèrent, se font plus profondes, plus prĂ©cises, plus
appuyées, leurs doigts glissent sur leurs chairs molles
délicieusement trempées avant de retourner sur leur clitoris au
bord de l’implosion. Camille et Sophie en nage, les yeux fermĂ©s se
mordillent les lèvres pour ne pas exprimer trop fort le plaisir qui
assaille leurs corps comme des vagues dĂ©ferlantes sur la grève, Ă
chaque fois plus fortes et plus intenses. Sophie tend son cou et la
tĂŞte de Camille s’y engouffre alors que ses doigts la pĂ©nètrent au
plus profond, dans un gémissement à peine contenu aussitôt étouffé
par ses lèvres gourmandes. Les doigts de Camille vont et viennent
inlassablement, caressant son clitoris Ă chaque passage, l’appuyant,
l’irritant..Elle descend lentement le long du corps de Sophie, le
couvrant de baisers mouillés et de léchades. Elle place
délicatement la jambe gauche de Sophie sur la petite banquette de la
cabine et immisce sa tête entre ses cuisses. Elle lape goulûment ce
sexe offert et détrempé. Le contact de sa langue sur son intimité
provoque un ras de marée chez Sophie. Les jambes flageolantes, elle
finit par s’adosser Ă la paroi, ses forces l’abandonnant au plaisir
d’un plaisir grandissant. Elle sent la bouche et les doigts de
Camille la butiner sauvagement, empressés de la transporter au bout
d’un orgasme puissant et profond. Quelques instants plus tard, Sophie
est prise de spasmes violents alors qu’elle jouit sur la bouche de sa
compagne, qui est,elle- mĂŞme, en proie au plaisir qu’elle vient de
se procurer et de lui donner. Quelques instants, qui paraissent une
éternité, les deux jeunes femmes savourent en silence ce moment de
plĂ©nitude, blotties l’une contre l’autre, se dĂ©livrant baiser sur
baiser.« Maman, ça fait longtemps qu’elle est dedans
la dame ?- C’est vrai que ça fait un moment que ça dure.
S’il vous plait, vous avez terminĂ© ? »
Camille
et Sophie sursautent et se regardent avec des yeux ronds, comme des
gamines prises en flagrant dĂ©lit d’ineptie, un vent de panique et
d’amusement dans les yeux..
« Oh
merde ! Putain, putain, putain… » Puis elles rient, en douce,
et se scrutent du regard pour trouver une parade.« On a
presque terminĂ©, heu… il nous reste encore une robe Ă essayer et
on vous laisse la place ! » répond sans se démonter
Camille.« Mais qu’est-ce-qu’on fait ? On a rien essayĂ©
!! La mouflette et sa mère font le pied de grue…Faut qu’on se
grouille !! Putain, on est mal ! » s’esclaffe Sophie..-
Heu…., accroche les cintres en haut, sur la tringle pendant que je
me rhabille et après, quand c’est fait, c’est Ă ton tour..La nana
verra qu’il y a du mouvement avec les fringues et pensera qu’on
range.. Elle est pas sensĂ©e savoir ce qu’on a fait et qu’on a rien
essayé après tout..- Heu, prends la pour une conne
aussi »Leurs regards se croisent encore et elles partent
dans un nouvel Ă©clat de rire .En deux temps, trois
mouvements, Camille a remis son body en place et remonté son
pantalon..Sophie, a fait comme l’a suggĂ©rĂ© sa maĂ®tresse et a
empilé sur la tringle un nombre incroyable de cintres. Elle passe La
Robe alors que Camille a pris la relève avec les cintres puis elle
sort s’admirer, comme si de rien n’Ă©tait, dans le miroir posĂ© Ă
cet effet. Elle sort, resplendissante dans le tissu bleu léger qui
Ă©pouse son corps Ă merveille, non sans provoquer quelques regards
admiratifs et un sifflet d’approbation. L’expression du visage de la
mère et de sa gamine est indĂ©finissable alors qu’elle leur passe
devant, suivie de Camille qui se fait aussi discrète que possible.
C’est lĂ un instantanĂ© digne d’une bande dessinĂ©e oĂą l’on
aperçoit les personnages, la mâchoire ouverte, les yeux ronds en
forme de points d’interrogation.« On a fini ! leur dit
Sophie tout sourire. C’Ă©tait la dernière robe..Elle me va Ă ravir,
vous ne trouvez pas ?- Oh yesssssssssss !! ‘tain chĂ©rie, t’es
sublime…..- Allez hop, je me change, on rend tout ça et on
fonce Ă la caisse ! »La maman et sa petite fille n’ont
pas bougĂ© d’un cil et continuent de les fixer. La gamine, perplexe
de son erreur de jugement sur le nombre de personnes dans la cabine ,
sa mère, dubitative en réalisant, une fois le rideau ouvert, que
les habits n’ont jamais quittĂ© leurs cintres et en entendant le
compliment de la brune Ă la blonde.Camille et Sophie, se
hâtent de récupérer les cintres et de sortir de la cabine dans
laquelle s’engouffrent la maman et sa fille toujours en
questionnement. Elles prennent la direction de la caisse, bondée de
monde après avoir remis à la vendeuse les vêtements qui encombrent
leurs bras.
« Merci beaucoup
! »lui dit Camille en lui décochant un sourire irrésistible.
La pauvre fille, déjà en sueur malgré la climatisation croule sous
la pile de tissus en quelques secondes avant d’avoir pu esquisser le
moindre geste.Pauline, engoncée dans son
fauteuil, silencieuse, fixe son portable. Sophie, encore une fois ne
rĂ©pond pas. Deux annĂ©es d’absence, deux longues annĂ©es qu’elle ne
lui a pas parlĂ©, deux annĂ©es qu’elle l’a quittĂ©e brutalement, ne
laissant Ă Sophie aucun autre choix que de subir, la laissant Ă sa
souffrance. Mais il s’agissait de sa vie, de sa carrière. Oui, elle
l’a quittĂ©e alors qu’elle l’aimait, elle qui aimait les femmes, et
les aime toujours d’ailleurs, mais qui, en fin de compte, s’est
dĂ©gonflĂ©e et n’a pas voulu assumer les consĂ©quences de leur
relation. Pauline a laissé une Sophie anéantie, détruite. Aveuglée
par son Ă©gocentrisme et son Ă©goĂŻsme, elle n’a jamais rĂ©alisĂ© Ă
quel point et c’est pourquoi elle s’Ă©tonne du mutisme de son ex
compagne. Et cela l’agace.La souffrance Ă©tant devenue
insupportable, Sophie avait souhaité quitter la vie. Mais elle
l’aimait trop et s’Ă©tait convaincue après de gros efforts sur
elle-mĂŞme et l’aide d’un ami très cher, que l’Ă©goĂŻsme et la
lâchetĂ© de Pauline ne valaient pas le prix d’une vie brisĂ©e, la
sienne. Elle a appris plus tard, par une amie proche que Pauline
s’Ă©tait jetĂ©e dans les bras du premier venu, un quinquagĂ©naire
grisonnant et ventripotent, producteur vinicole. Pourquoi ces
projets, pourquoi ces promesses alors qu’elle ne pouvait assumer son
homosexualitĂ© ? Sophie s’Ă©tait sentie bafouĂ©e, manipulĂ©e et
trahie. Elles avaient vĂ©cu 2 annĂ©es d’un bonheur sans faille,
malgrĂ© leurs professions. Elles s’Ă©taient rencontrĂ©es sur Paris
alors qu’elles Ă©taient venues encourager leurs sportifs favoris.
Elles s’Ă©taient tout simplement retrouvĂ©es cĂ´te Ă cĂ´te dans les
gradins lors d’une rencontre qui opposait AmĂ©lie Mauresmo et Justine
Henin. Dans la fièvre du jeu, Pauline avait renversé son pepsi sur
le T-shirt de Sophie qui était tombée aussitôt sous le charme de
cette femme superbe, Ă le chevelure flamboyante et aux yeux aussi
clairs que le bleu du ciel, aussi foudroyants que les Ă©clairs par
temps d’orage. C’Ă©tait exactement ce qui s’Ă©tait passĂ©, un coup de
foudre puissant et partagĂ©…Camille règle Ă la caisse
et les deux jeunes femmes sortent bras dessus, bras dessous,
parcourent quelques mètres en savourant les rafales de vent chaud
qui fouette leurs visages en feu..de honte..et d’espièglerie
mélangées.« La vache, on a failli se faire pincer!-
T’as vu comme elles nous dĂ©visageaient les deux ?- Bah, elles
voulaient qu’on se magne le train pardi..Je pense pas qu’elles se
soient doutĂ©es de quoi que ce soit.- Pour la gamine, c’est sĂ»r,
mais pour la mère, je n’en suis pas tout autant..Mon Dieu, la
tronche hahahahaha..et droite comme un I ! On aurait dit qu’elle
avait un balais dans le cul ! Hahaha… Ca doit pas rigoler tous les
jours Ă la casba avec cette femme..Je plains …- roooooooo,
mais arrĂŞte d’analyser les gens ! T’es pas au boulot lĂ ! Tu
reprendras ta psy attitude lundi, ok Doc ?- Dacodac Doc..
N’empĂŞche que….quoi, qu’est-ce-qu’il y a ?- Ho
putain…chĂ©rie..non, j’hallucine..- Mais quoi ?- Je n’y
retourne pas..- Mais quoi ?- ChĂ©rie…J’ai laissĂ© mon
string dans la cabine !- Hein ? Tu déconnes ?- Pas le moins
du monde hĂ©las..- Putain, mais comment t’as pu ne pas t’en
rendre compte ?- Heu, je sais pas si tu te rappelles, mais on
regardait pas les araignĂ©es tisser leur toile au plafond ! Et y’en
avait qui poireautaient ferme !- N’empĂŞche ! Non, je rĂŞve ! »
Et Camille de mettre la main aux fesses de Sophie et lui susurrer Ă
l’oreille : Non, finalement, c’est bien mieux ainsi… Mais non
chĂ©rie, personne n’a vu…- Bein, j’espère bien.. »
Sophie
retire la main de Camille collée sur son fessier, elles traversent
la rue et filent directement au café-brasserie « Far West »,
un des plus renommés par son originalité. Le vent a forci et
souffle en rafales intenses qui n’ont de cesse de soulever la robe
légère de Sophie, un peu comme Marilyn Monroe, dans « 7 ans
de rĂ©flexion », laissant entrevoir ses jambes interminables Ă
la plus grande satisfaction de quelques badauds. Encore quelques
mètres et elles passent la porte.
C’Ă©tait
Ă prĂ©voir, les gens cherchant l’ombre et la fraĂ®cheur, le pub est
bondé. Il va être difficile de trouver une place et les deux femmes
optent pour le comptoir, juste au coin, au fond, Ă gauche, tout prĂŞt
du poker Ă©lectronique. Elles jouent un peu des coudes et finissent,
calées à côté deux malabars, pas mécontents de se retrouver en
si charmante compagnie..S’ils savaient..Le pub est comme son nom
l’indique, un saloon digne des Western. Des banquettes de cuir
courent le long des murs lambrissés de bois verni, des tables rondes
sont disposĂ©es en quinconce, ornĂ©es chacune d’une fausse lampe Ă
huile. Rien ne manque au décor : cornes suspendues au plafond,
larges lustres où brûlent des bougies factices, il y a même au
fond de la pièce, un juke box maquillĂ© en piano de l’Ă©poque. Venir
ici, c’est glisser dans le passĂ©, se couper d’une vie trĂ©pidante et
fatiguante pendant quelques instants. Avec un peu d’imagination et le
vent qui souffle dehors il suffit de fermer les yeux quelques
secondes pour voir les buissons rouler sous les rafales, comme dans
les vieux films.« Salut
les filles, qu’est-ce-que je vous sers ?
Comme
d’hab Marco, 2 crèmes s’il te plaĂ®t..- Ok
mes chĂ©ries, ça roule !- Dis, y’a
quelque chose de changĂ© ici, mais j’arrive pas Ă savoir quoi !Lui
dit Sophie.
J’ai
juste rajouté un miroir, là , au fond pour donner un peu plus de
volume et j’ai mis deux tables dans le coin.- Ah
oui, ça y est ! Et oĂą t’as mis les deux flippers alors?-
Dans la salle de jeux du fond.- Ah
ok.. Ca t’a fait gagner un peu de place avec tout ce monde qui vient
ici! »
Leur
conversation est alors interrompue par les gloussements tonitruants
d’une femme qui rit aux Ă©clats. De sa voix rocailleuse, elle
interpelle les deux compagnons de bar de Camille et Sophie.
Comprenant vite que la grosse rousse maquillée à outrance est
complètement ivre, ils ne daignent pas répondre, mais partent dans
un Ă©clat de rire qui en dit long.
« Elle
s’en tient une bonne celle-ci et il est Ă peine 16h00 ! »Le
fou rire se répand autour du comptoir quand la grosse dame rate sa
chaise et s’Ă©tale de tout son long sur le carrelage, emportant dans
sa chute sa chope de bière. La Dame tombe lourdement sur son
fessier, mais la chope reste intacte ! Des mots incompréhensibles
sortent de sa bouche pâteuse -certainement quelques jurons bien
salaces- et essaye de se relever. Camille et Sophie lui prĂŞtent
main forte, les autres clients continuent de rire. Personne ne
remarque l’arrivĂ©e d’une silhouette frĂŞle et discrète qui se
dirige furtivement vers le coin le plus sombre de la pièce.Les
filles avalent leur café crème tout en discutant avec Marco, qui,
malgré le poids du travail, trouve le temps de leur faire la
conversation. L’ambiance est Ă©lectrique, l’atmosphère lourde,
l’Ă©nervement palpable. Les gens parlent Ă voix haute pour se faire
entendre au milieu du brouhaha infernal.