Pour F.Les enceintes placĂ©es le long des quais grĂ©sillent : « Pour la première fois hors du stade, en plein cĹ“ur de la Ville Lumière, la plus grande cĂ©rĂ©monie d’ouverture des jeux Olympiques de l’ère moderne ! Dix mille athlètes vont dĂ©filer sur plus de cent cinquante embarcations qui vont descendre la Seine, du pont d’Austerlitz Ă la tour Eiffel : six kilomètres d’un spectacle hors-norme pour les athlètes et les six cent mille spectateurs rassemblĂ©s pour les acclamer. Le monde regarde Paris ! Que les Jeux commencent ! » LolaCe soir, toutes les Ă©toiles de l’univers sont alignĂ©es. Comme si la planète entière Ă©tait venue fĂŞter ses dix-huit ans avec elle ! Tout Ă©tait Ă©crit pour qu’elle soit lĂ , ce soir, avec Brandon. Enfin, avec Sarah, sa copine, mais elle compte pas vraiment.Brandon, c’est l’amour de sa vie. Depuis trois ans dĂ©jà  ! Elle n’en revient toujours pas… Un vrai coup de foudre, comme dans les films ! Leur rencontre, Lola s’en souvient comme si c’était hier. Le 4 aoĂ»t son père zappait Ă la tĂ©lĂ©. T’imagines qu’en 2021, c’est toujours le papa qui a la tĂ©lĂ©commande ?! Enfin bref. Et ils sont tombĂ©s sur le dĂ©cathlon aux JO de Tokyo. Le sport qui dure des heures, il faut deux jours pour savoir qui va gagner. Toute sa famille, ces aveugles, n’avait d’yeux que pour Kevin Mayer. Sa sĹ“ur le trouvait trop trop beau. C’est vrai quand mĂŞme qu’il est assez bien foutu. Mais les vieux, c’est pas trop son truc, Ă Lola. Et l’athlĂ©tisme elle s’en fout pas mal, enfin, s’en foutait.Et lĂ , au moment exact oĂą elle allait discrètement s’éclipser, vers la fin du saut en hauteur, la camĂ©ra a fait un travelling incroyable sur ce jeune dĂ©cathlonien amĂ©ricain qui allait s’élancer. Il Ă©tait beau comme un dieu ! Si jeune, si musclé… Un Ă©phèbe tout droit venu des jeux antiques. S’il avait pu concourir nu ! Et soudain, alors qu’elle Ă©tait plantĂ©e lĂ au milieu du salon, coupĂ©e dans son Ă©lan par cette apparition miraculeuse, leurs yeux se rencontrèrent. Le regard de Brandon Ă©tait comme une flèche qui a transpercĂ© Lola : les papillons dans le ventre, le cĹ“ur Ă mille Ă l’heure, les mains moites, tout ! Et elle a passĂ© les deux jours Ă crier pour lui Ă chaque Ă©preuve. Pour ses premiers jeux, il a fini sixième. Du jamais vu pour un dĂ©cathlonien de dix-sept ans. Lola savait qu’il Ă©tait promis Ă un grand avenir.Depuis, c’est l’amour fou avec Brandon ! Trois posters dont un dĂ©dicacĂ© qu’elle a Ă©changĂ© Ă un mec chelou sur eBay contre une photo de ses pieds, 238 likes sous ses photos Instagram, dont 151 fois le premier commentaire, 17 messages privĂ©s sur Twitter. Lola a suivi toutes ses compĂ©titions sur l’écran 4k du salon. Parfois en piratant un peu parce que les championnats des États-Unis ne sont pas retransmis en France. Dès que Brandon apparaissait, elle faisait une capture d’écran qu’elle stockait sur son ordinateur. Et ensuite, elle passait la soirĂ©e dans son lit Ă zoomer sur les photos de son dieu du stade. Le moindre pixel la faisait frĂ©mir : le reflet du soleil dans ses yeux, ses dents blanches, ce maillot qui s’arrĂŞte Ă l’épaule pour souligner le deltoĂŻde saillant. Les zooms sur le short ont Ă©tĂ© moins concluants… faudra vraiment qu’elle demande Ă son père d’acheter un Ă©cran 8k !Elle avait mĂŞme failli le rencontrer « en vrai » (Lola dĂ©testait cette expression, parce qu’il n’y avait rien de factice dans leur rencontre) l’annĂ©e dernière au meeting de Paris. Mais Ă l’échauffement, il s’était contractĂ© l’ischio-jambier, et avait dĂ» renoncer Ă concourir. La jeune fille en avait sanglotĂ© pendant trois heures. Et le soir, en rentrant chez elle, elle s’était tordu la cheville en tombant dans l’escalator du RER. Si ça veut pas dire qu’ils sont connectĂ©s…Mais ce soir, Lola ne laissera pas passer sa chance. Elle a pris ses jumelles pour le repĂ©rer sur le bateau de la dĂ©lĂ©gation amĂ©ricaine. Et elle a mis son plus beau crop-top, celui qui l’a fait renvoyer du lycĂ©e, c’est qu’il doit ĂŞtre pas trop mal…— Eh regarde, la copine Sarah veut enfin ĂŞtre utile dans cette histoire, Tinder a crashé ! Il y avait tellement de sportifs dessus que ça a plantĂ©. ParaĂ®t qu’ils migrent tous vers Sportlust.Lola lui arrache son portable des mains. Les yeux hagards, au bord de la crise de nerfs, elle swipe frĂ©nĂ©tiquement. Son Brandon, il pouvait pas avoir fait ça ! HĂ©las, au 35e coup de pouce, qu’elle a fort agile, elle tombe sur le profil de B. O’Brien. Torse nu, beau comme un dieu. C’en est trop pour Lola.— Tu vas où ?! La cĂ©rĂ©monie d’ouverture va commencer !— Au village olympique.SamirSamir fulmine. Un blog ! On lui a demandĂ© d’écrire un blog ! Qui lit un blog en 2024 ?! Cinq ans d’études de journalisme, un stage au Monde, un autre Ă l’AFP, des piges pour le New York Times, pour Ă©crire un blog minable sur la vie quotidienne du village olympique. Et il n’y connaĂ®t rien, il n’aime mĂŞme pas le sport ! « On s’en fout, c’est pas de l’analyse technique, il faut juste que ça frĂ©tille, que ça croustille. Du people, de l’alcool, du cul quoi, lui avait dit le rĂ©dac’ chef. » Du vrai journalisme de qualité… Mais bon, Samir n’a pas le choix, il faut bien financer sa passion pour les fusillis Barilla. Alors, autant essayer de faire correctement son boulot mĂŞme dans ces conditions dĂ©shonorantes.Sex in the villageLes athlètes olympiques sont des jeunes gens en parfaite santĂ© qui s’entraĂ®nent depuis des annĂ©es avec l’intensitĂ© des troupes de combat. Les mois qui prĂ©cèdent la compĂ©tition sont ascĂ©tiques, souvent solitaires. Il est dĂ©jĂ dur pour le commun des mortels de rencontrer quelqu’un, alors imaginez le sportif qui s’entraĂ®ne nuit et jour… Soudain, les athlètes sont lâchĂ©s dans un cocon rempli de corps au sommet de leur forme, oĂą les journalistes indiscrets et les parents surprotecteurs ne sont pas autorisĂ©s. C’est comme le premier jour Ă l’universitĂ©Â : des gens nerveux, surexcitĂ©s.De nombreux athlètes sont dans la dernière phase de leur prĂ©paration appelĂ©e le « tapering » : ils rĂ©duisent la charge d’entraĂ®nement dans les jours qui prĂ©cèdent leur entrĂ©e en compĂ©tition, tout en gardant le mĂŞme rĂ©gime a plus de huit mille calories par jour. Autant vous dire qu’avec le stress et la testostĂ©rone, c’est pire qu’une cocotte-minute. Le village devient une scène assez sauvage, le plus grand melting-pot dans lequel vous ayez jamais Ă©tĂ©. Ă€ mesure que le rideau tombe sur de nouvelles Ă©preuves, l’action s’accĂ©lère, et de plus en plus d’athlètes veulent cĂ©lĂ©brer leur succès ou oublier leur Ă©chec dans les bras d’un de leurs semblables.Lors des Jeux, « 70 Ă 75 % des Olympiens ont des relations sexuelles », affirme le champion de natation Ryan Lochte, un chiffre probablement largement sous-estimĂ© d’après une source anonyme de l’INSEE. Les histoires sont nombreuses. En 1994, deux membres de l’équipe de bobsleigh allemande ont proposĂ© Ă la skieuse amĂ©ricaine Carrie Sheinberg d’échanger leur mĂ©daille d’or contre des faveurs sexuelles. En 2000, l’intĂ©gralitĂ© d’une Ă©quipe scandinave de relais 4×100 mètres est aperçue dans la chambre d’un tireur amĂ©ricain. Ă€ Tokyo, en 2021, plus de 150 000 prĂ©servatifs ont Ă©tĂ© distribuĂ©s.Mais la rĂ©alitĂ© dĂ©passe souvent la lĂ©gende. Et de ce point de vue, Paris 2024 a tout pour ĂŞtre une Ă©dition historique, car les jeux de Tokyo, en pleine crise sanitaire, n’ont pas permis les festivitĂ©s habituelles.L’adage dit que ce qui se passe au village olympique reste au village olympique. Mais sur ce blog vous serez aux premières loges de la vie secrète et palpitante des athlètes !MyriamSous le pont d’Austerlitz, la jeune femme relit son ordre de mission :Nom : Myriam DebaillyObjectif : DĂ©stabilisation de sportifs menaçants des chances de mĂ©dailles françaises.Moyens : Aucune limite. DiscrĂ©tion absolue nĂ©cessaire : aucune cible ne peut comprendre qu’elle a Ă©tĂ© visĂ©e par une opĂ©ration secrète.Couverture : 6e remplaçante de l’équipe de France de water-polo.Cibles de rang A : Brandon O’Brien (DĂ©cathlon), Valentino Vezzalo (Escrime), Alexandra Terpstra (VTT)Cibles de rang B : Hitoshi Nomura (Judo), Lena Werth (Équitation), Équipe de rugby Ă 7 des FidjiLe briefing du Colonel AndrĂ© Mercaillon lui est restĂ© gravĂ© dans la mĂ©moire :« Tu vois ma p’tite Myriam, t’es une grenade Ă fragmentation, on te dĂ©goupille au milieu du village olympique et BOOOM, tout explose ! Le plus de victimes collatĂ©rales, le mieux c’est. Mais attention hein, surtout pas de dĂ©stabilisation de l’équipe de France. Ils ont suffisamment de pression comme ça… C’est un travail de haute prĂ©cision, c’est pour ça qu’on t’a choisie.L’échec est impensable, la patrie compte sur toi. Tu es notre Jeanne d’Arc, notre cheval de Troie. »Et pris dans sa mĂ©taphore, il lui tâtait la croupe – qu’elle avait fort rebondie – comme celle d’une pouliche. Heureusement qu’elle avait mis des tranquillisants dans son café ! « On suit cette affaire en haut lieu. ParaĂ®t qu’au Château ils ont beaucoup apprĂ©ciĂ© ton book photo… » Soudain il avait baissĂ© la voix. « Donc, si ça se passe bien, ça sent la promotion. (Sans prĂ©ciser si c’était pour lui ou pour elle.) ,Mais attention, l’ennemi est tapi dans l’ombre, il rĂ´de partout, dans les dĂ©lĂ©gations Ă©trangères, mĂŞme parmi les nĂ´tres… » Et sur ces paroles mystĂ©rieuses, il est parti faire la sieste dans son bureau.Ce soir elle dĂ©file donc avec l’équipe de France de water-polo fĂ©minin qui, en tant que pays organisateur, participe pour la première fois de sa glorieuse histoire aux jeux Olympiques. Elle a dĂ» s’entraĂ®ner un peu Ă la piscine, boulevard Mortier, pour faire illusion. Mais, au vu des prestations de ses coĂ©quipières, Myriam se demande si elles n’étaient pas aussi des agentes sous couverture. Surtout, se mĂ©fier de tout le monde !Elle rĂ©ajuste son costume dessinĂ© par Jean-Paul Gaultier pour la cĂ©rĂ©monie d’ouverture et sort des petites jumelles infrarouges de son dĂ©colletĂ©. Une nageuse aux gros seins, il ne doit pas y en avoir beaucoup, il faudra qu’elle joue de cet atout ! Elle est prĂŞte, elle a le sort de ces jeux olympiques entre les mains et l’avenir de la France entre les cuisses.BenoĂ®tPendant que la terre entière a les yeux braquĂ©s sur la cĂ©rĂ©monie d’ouverture, BenoĂ®t regarde sur son smartphone Coup de foudre Ă Nothing Hill. Il est assis dans le couloir d’entrĂ©e d’une des rĂ©sidences d’athlètes au village olympique et profite du calme avant la tempĂŞte : bientĂ´t, ce sera le rush et toutes les Ă©quipes de sĂ©curitĂ© seront en Ă©tat d’alerte maximale. Il regarde le film sans le son et se charge lui-mĂŞme des dialogues, qu’il connaĂ®t par cĹ“ur, et qu’il rĂ©cite comme une prière Ă voix basse. Sa carrure imposante occupe la moitiĂ© de la largeur du couloir. Mais il ne faut pas se fier aux apparences : « Fort comme un ours, doux comme un agneau », c’est sa devise qu’il s’est fait tatouer sur la fesse droite.Car BenoĂ®t est un grand sensible, un cĹ“ur tendre. Dans sa vie prĂ©cĂ©dente de CRS, il pleurait en matraquant les manifestants. Autant dire qu’il n’a pas fait long feu. « Tu comprends, gĂ©rer les hurlements des blacks blocs ou le sang qui gicle un peu partout on sait faire, on est des pros, mais le gars d’à cĂ´tĂ© qui sanglote, ça, ça te ravage le cerveau d’un CRS. Encore trois arrĂŞts maladie soi-disant «psychologiques» cette semaine dans la compagnie, c’est vraiment pas possible de te garder. »La reconversion en agent de sĂ©curitĂ© n’a pas Ă©tĂ© facile. Heureusement, il y a de tels besoins avec les JO qu’il pourra travailler tout l’étĂ©. Et la France est chanceuse de disposer d’un agent de sĂ©curitĂ© de cette qualitĂ©. Car alors qu’il semble complètement absorbĂ© par le sourire de Julia Roberts, il a très bien vu l’ombre discrète qui s’est faufilĂ©e par l’entrĂ©e et qui s’est cachĂ©e derrière le distributeur automatique de boissons chaudes. Et quand elle croit pouvoir se planquer derrière le matĂ©riel d’entraĂ®nement qu’apporte un coach pour franchir incognito le couloir, BenoĂ®t propulse sa main, comme un grizzli devant un saumon, pour l’attraper au vol.Et voilĂ qu’il tient Ă bout de bras une gamine qui bat des jambes comme un papillon et crie comme un cochon qu’on Ă©gorge. Après avoir inspectĂ© la bĂŞte sous toutes les coutures, il la repose dĂ©licatement, lui offre un chocolat chaud et lui fait passer un interrogatoire en règle. Au dĂ©but, il sent qu’elle lui raconte des salades, mais Ă force de quelques pichenettes bien senties, elle semble tout de suite plus bavarde, et surtout plus honnĂŞte. La jeune fille dĂ©balle son histoire : les jeux de Tokyo, la rencontre, le coup de foudre, Brandon. Et BenoĂ®t ne peut empĂŞcher les larmes de rouler sur ses joues devant la puretĂ© de ce premier amour qui consume tout entier la jeune fille. Alors il lui sort un plan du village des athlètes et lui prĂŞte sa clĂ© pour qu’elle puisse aller faire une surprise Ă l’heureux Ă©lu de son cĹ“ur.LolaLola se tourne et se retourne sur le lit. Elle essaye de se rassurer un peu : un Brandon inscrit sur les sites de rencontre est un Brandon disponible. Au moins, elle n’aura pas de petite copine Ă Ă©liminer. Elle avait Ă©tĂ© un peu inquiète de la concurrence de LucyofOregon qui commentait avec un peu trop d’enthousiasme ses posts Instagram.La jeune fille ne sait pas quelle position la met le plus Ă son avantage. Le corps humain est mal fait : si elle montre ses seins, il ne pourra pas voir ses fesses. Elle aurait bien voulu l’attendre nue, mais c’est impossible : elle n’a pas de Chanel n° 5. Ă€ vrai dire, elle se rend compte qu’elle n’a rien pris avec elle. Mais ce n’est pas très grave, Lola n’est pas une fille matĂ©rialiste, elle se contentera de vivre des cadeaux de Brandon. Alors elle doit tout miser sur le crop-top, son ventre plat et ses jambes fuselĂ©es. Elle opte donc pour un compromis et se positionne de biais, son visage nonchalamment reposĂ© sur son coude. Elle espère qu’il ne va pas mettre trop de temps, parce qu’elle n’est pas trop sĂ»re de pouvoir tenir la position très longtemps.Et voilĂ justement que la poignĂ©e de la porte tourne doucement. Le cĹ“ur de Lola s’arrĂŞte. Mais Ă la place du dĂ©cathlonien promis, c’est une femme, superbe, qui rentre. Une Française en plus, d’après son survĂŞtement tricolore. Lola se retient d’aller lui casser la gueule, elle a l’air plus forte qu’elle. Et tout aussi surprise.— Pardon ! Je pensais qu’il n’y avait personne… Tu es… la copine de Brandon ?— Oui ! Enfin… bientĂ´t— Je vois… Tu es majeure ?— Bien sĂ»r !— Dommage…— Comment ça ?— Laisse tomber… Tu as de la chance, je suis lĂ pour t’aider. Bon… voilĂ ce que je peux te donner : tu prends cette pilule et tu la mets discrètement dans son verre Ă un moment. Tu verras, ça va lui donner beaucoup de… vigueur pendant toute la nuit. Et surtout, tu le lâches pas. Le meilleur moyen pour qu’il soit fou amoureux de toi, c’est que vous soyez actifs toute la nuit, comme ça il s’en souviendra toute sa vie ! Bonne chance, je sais que tu ne me dĂ©cevras pas !Et sur ces bonnes paroles, elle s’éclipse. DĂ©cidĂ©ment, Lola a une bonne fĂ©e sur son chemin !La suite se passe comme une scène de film. Quand Brandon entre dans la pièce, l’engueulade est immĂ©diate. Il est furieux qu’on se soit introduit dans sa chambre, et surtout Lola va retarder son heure de coucher. Il fait les cent pas dans la pièce. Elle s’excuse platement, lui dit qu’elle va le laisser dormir, et lui tend un verre d’eau pour lui souhaiter bonne nuit. Et soudain, Brandon a beaucoup moins sommeil, il trouve la jeune fille très Ă son goĂ»t, et cinq minutes plus tard les voilĂ sur le lit. Pour Ă©viter de choquer les spectateurs, un voile pudique sera jetĂ© sur les activitĂ©s de nos deux sportifs pendant les premières heures de la nuit. Et d’une habile ellipse, on retrouve nos deux protagonistes vers quatre heures du matin.Brandon, la tĂŞte plongĂ©e entre les cuisses de Lola, la dĂ©guste avec application. En dĂ©cathlonien accompli, il sait jouer de la variation. Mais lĂ , il sent qu’elle est proche de la ligne d’arrivĂ©e. Alors il la lèche de plus en plus vite, plus haut vers son clitoris durci, plus fort quand il sent le corps de Lola vibrer sous ses caresses. Ses seins sautent sous les accĂ©lĂ©rations de sa langue, comme deux poids ronds rendus très sensibles par les caresses de la nuit, et qu’elle pince pendant qu’elle se laisse aller aux plaisirs qui l’envahissent. Toutes ces annĂ©es d’entraĂ®nement ont payĂ©Â : après trois orgasmes, Brandon ne ressent aucune baisse physique, sa langue est toujours aussi agile, son sexe aussi ferme.Mais Lola semble Ă©galement d’une endurance hors du commun et dans une forme olympique. Et mĂŞme Ă cette heure avancĂ©e de la nuit, la voilĂ encore dans les starting-blocks : la tĂŞte dans l’oreiller, le cul en l’air, prĂŞte Ă recevoir son javelot dans toute sa longueur, sa perche dans toute sa hauteur, bref ce membre qui fait sa fiertĂ© dans les vestiaires. Mais elle estime qu’il est temps de se livrer complètement, de s’offrir corps et âme Ă Brandon. Alors, pour lui dĂ©clarer sa flamme, elle Ă©carte les fesses pour lui prĂ©senter son anneau, comme un dernier tour d’honneur avant que le sommeil ne les emporte. Mais soudain, alors qu’il s’élance dans un dernier effort vers la mĂ©daille promise, la pilule magique cesse de faire son effet, et Brandon, pris d’une immense fatigue des efforts de la nuit, dĂ©bande d’un coup.BrisĂ© dans son Ă©lan, fauchĂ© en plein vol, incapable de franchir la dernière haie, il s’effondre sur le lit en pleurs. Un Ă©chec si près du dĂ©but de la compĂ©tition, ça ne pardonne pas. Et le doute peut terrasser l’athlète le mieux prĂ©parĂ©.MyriamMyriam n’a pas chĂ´mĂ© cette nuit : donner son corps Ă la patrie, ça n’est pas de tout repos. L’escrimeur italien a tout de suite Ă©tĂ© partant pour une joute privĂ©e, rapidement conclue. Elle a eu la dĂ©licate attention d’envoyer un enregistrement sonore de leurs Ă©bats Ă la femme dont il avait la photo dans son portefeuille : une copine jalouse et furieuse, rien de tel pour prĂ©parer la compĂ©tition de sa vie.Le judoka, ça a Ă©tĂ© une autre paire de manches. La barrière de la langue, probablement. Myriam a mis trente minutes Ă lui faire comprendre qu’elle n’était pas une nouvelle sparring-partner, venue tester ses rĂ©flexes au milieu de son sommeil, et dix-sept ippons successifs Ă enfin dĂ©nouer sa ceinture pour accĂ©der Ă la partie qui l’intĂ©ressait. Mais mĂŞme nu, il avait continuĂ© le combat, refusant de se laisser distraire par les techniques peu orthodoxes de Myriam. Ce n’est qu’une fois qu’elle s’est empalĂ©e sur son sexe qu’il a compris la nature de la situation et s’est laissĂ© aller au roulis des hanches de la Française. Mais au petit matin, quand il l’a rĂ©veillĂ© pour son combat prĂ©-petit-dĂ©jeuner, elle s’est demandĂ© si tous ses efforts avaient portĂ© leurs fruits : Hitoshi Nomura semblait plus affĂ»tĂ© que jamais.Surtout, Myriam est frustrĂ©e. Elle sent sa culotte tout humide. Tous ces sportifs ne sont que des Ă©goĂŻstes, uniquement tournĂ©s vers leur propre plaisir. Aucun de ses deux amants de la nuit n’a daignĂ© s’approcher de son clitoris. Elle est jalouse de la gamine qu’elle a envoyĂ©e dans les bras du dĂ©cathlonien et qui au vu des cris de leurs Ă©bats, a eu l’air de sacrĂ©ment prendre son pied. Et soudain, elle se met Ă douter. Peut-ĂŞtre qu’elle n’a pas fait les bons choix dans la vie, rentrer Ă la DGSE comme son oncle au lieu du Moulin Rouge comme sa tante.Il faut vraiment qu’elle tire son coup avant de reprendre ses activitĂ©s de dĂ©stabilisation, sinon elle ne sera pas concentrĂ©e. Peut-ĂŞtre que l’agent de sĂ©curitĂ© Ă l’entrĂ©e du bâtiment serait partant ? Vu sa carrure, il doit ĂŞtre bien Ă©quipĂ©. Mais alors qu’elle s’élance de sa dĂ©marche fĂ©line, ses tĂ©tons pointant dĂ©jĂ sous son survĂŞtement, elle se rend soudain compte qu’elle a oubliĂ© sa sacoche dans la chambre de l’escrimeur italien. Et y a son ordre de mission dedans ! Quelle erreur de dĂ©butante ! Elle aurait dĂ» l’avaler comme toute agente qui se respecte. Ă” rage, Ă´ dĂ©sespoir, la voilĂ perdue !BenoĂ®tL’agent de sĂ©curitĂ© bâille. La nuit a Ă©tĂ© longue, malgrĂ© l’intĂ©grale Hugh Grant, et quelques cris dans la rĂ©sidence qu’il avait royalement ignorĂ©s. Il n’a plus qu’une heure Ă tenir jusqu’à la relève, quand soudain, au bout du couloir, une femme semble l’interpeller :— Eh, toi !— Moi ?— Oui, toi ! Viens ici !— Euh… je ne peux pas.— Viens ici, j’ai un problema dans ma chambre.Cette athlète italienne Ă l’accent charmant n’a pas l’air commode. Elle a mĂŞme l’air furieuse. BenoĂ®t hĂ©site un instant, il a interdiction de quitter son poste, mais ce n’est pas dans ses manières de ne pas venir au secours d’une jeune femme en dĂ©tresse. Il la suit dans sa chambre oĂą il dĂ©couvre avec surprise un impressionnant dispositif de camĂ©ra avec projecteurs tournĂ©s vers le lit.— Mets-toi lĂ , devant le lit. Est que la camĂ©ra est correttamente installĂ©e ?— Euh, oui… je crois.— Attends, je regarde si l’installazioni est bonne… Perfetto, tu es dans le cadre.Elle lance l’enregistrement, et avant qu’il ait pu s’asseoir sur le lit, elle se love dans ses bras et l’embrasse sensuellement. Un vrai baiser de cinĂ©ma, qui prend son temps, en mode Ingrid Bergman dans les EnchaĂ®nĂ©s. Sur le coup, il la trouve mĂŞme mieux que l’actrice, une brune au corps tonique, aux yeux enjĂ´leurs et aux lèvres charnues. Mais Ă peine l’agent de sĂ©curitĂ© a le temps de profiter de ces baisers dĂ©licats qu’il sent des doigts habiles venir descendre sa braguette, son pantalon glisser le long de ses jambes, et son caleçon suivre le mouvement. Et voilĂ l’athlète Ă genoux devant lui.Si elle est un peu déçue de la taille du membre qu’elle dĂ©couvre – quand on vous dit qu’il ne faut pas de fier aux apparences -, elle n’en laisse rien paraĂ®tre. Au contraire, elle paraĂ®t affamĂ©e et s’empresse de l’engloutir entre ses lèvres.BenoĂ®t aurait voulu lui parler de sentiments, lui dire qu’elle allait probablement un peu vite, qu’il aurait Ă©tĂ© ravi de faire sa connaissance, de lui rĂ©citer ce vers d’Eluard qu’il s’est fait tatouer sur la fesse gauche. Mais mĂŞme après s’être enfilĂ© trois traitĂ©s historiques sur l’amour courtois et cent trente-sept comĂ©dies romantiques dans quatorze langues diffĂ©rentes, il ne reste qu’un homme, qui doit abdiquer devant des lèvres voluptueusement enroulĂ©es autour de son sexe.Et soudain, la romance devient film porno. La jolie Italienne le pompe avec une ardeur exceptionnelle. Elle a un souffle hors du commun, et comme en apnĂ©e ne le lâche jamais, sauf pour enduire son sexe d’un Ă©pais lubrifiant naturel. Ils sont de profil par rapport Ă la camĂ©ra et elle lance de temps en temps des regards de braise Ă l’objectif, avant de cracher Ă nouveau sur son sexe tendu. Ses doigts fins massent la base de son membre pour hâter la montĂ©e du plaisir. Et en moins de deux minutes, BenoĂ®t se rĂ©pand dans un râle un peu honteux entre les lèvres de cette suceuse hors pair.Tout en lĂ©chant langoureusement le sperme qui s’écoule Ă la commissure de ses lèvres, l’Italienne s’adresse Ă la camĂ©ra d’une voix rageuse, le poing serrĂ© en l’air :— Valentino Vezzalo, vedi come ti avrei pompato se non ti fossi scopato quella puttana francese !Et elle Ă©teint la camĂ©ra, d’un air satisfait, devant notre agent de sĂ©curitĂ© interdit.— Grazie mille, Monsieur… Alat, dit-elle en regardant sa carte d’identitĂ© dans son portefeuille qui s’est Ă©chappĂ© de son pantalon. Les qualificazioni de la natation synchronisĂ©e sont dans deux jours. Tu peux venir m’encourager si tu veux…Et d’un clin d’œil espiègle, elle lui ferme la porte au nez.SonnĂ© par les Ă©vĂ©nements, BenoĂ®t rentre chez lui comme un automate. Et ce n’est qu’arrivĂ© dans sa chambre qu’il se rend compte que son badge biomĂ©trique de sĂ©curitĂ© a disparu.SamirDĂ©stabilisation auditive et vol de kimonosLe bureau des plaintes a ouvert ce matin. De nombreux athlètes n’ont pas pu fermer l’œil de la nuit Ă cause des gĂ©missements explicites qui proviendraient de l’étage de l’équipe d’athlĂ©tisme Ă©tatsunienne. « Une tentative de dĂ©stabilisation extrĂŞmement sophistiquĂ©e, d’après l’officier de la DGSE AndrĂ© M. Depuis l’utilisation d’ondes basse frĂ©quence pour dĂ©stabiliser les diplomates amĂ©ricains de l’ambassade de La Havane, les yankees ont appris leur leçon, et ils sont passĂ©s Ă l’étape supĂ©rieure : un dispositif diabolique que la France devrait s’empresser d’acquĂ©rir si elle ne veut pas ĂŞtre Ă la traĂ®ne des puissances du XXIe siècle »L’origine du bruit a aussi fait dĂ©bat au village olympique. Certains, pensant qu’il Ă©tait impossible de tenir un effort si intense aussi longtemps, penchaient pour la diffusion en boucle d’un film porno sur une immense enceinte, d’autres estimaient que c’était probablement un effet secondaire du viagrorique, le nouveau produit dopant dont tout le monde parle, mais que personne ne prend.Dans tous les cas, une longue queue s’est formĂ©e devant la chambre en question pour tenter de percer les mystères de ce feu d’artifice auditif. Vers 5 h du matin, un homme en larmes s’est enfui de la chambre, bientĂ´t poursuivi par une jeune fille, manifestement surprise de la haie d’honneur et des applaudissements du couloir tout entier. Les valeurs de l’olympisme sont dĂ©cidĂ©ment plus vivantes que jamais ! L’identitĂ© des protagonistes est malheureusement encore inconnue, affaire Ă suivre.Dans un registre plus grave, plus d’une vingtaine de kimonos auraient Ă©tĂ© dĂ©robĂ©s dans l’entrepĂ´t hautement sĂ©curisĂ© et top secret du 16 rue Marcel Cachin de L’Île-Saint-Denis. Le judoka B. Douillet, pourtant favori au titre, a abandonnĂ© la compĂ©tition en entendant cette terrible nouvelle, inconsolable de ne pas pouvoir combattre avec son kimono fĂ©tiche. Un drame pour l’équipe de France ! Le principal suspect est un agent de sĂ©curitĂ© du nom de B. Alat, dont le badge a Ă©tĂ© activĂ© en dernier sur les lieux du dĂ©lit. Nous reproduisons ici sa photo. Tout renseignement susceptible de permettre d’identifier sa localisation doit ĂŞtre communiquĂ© aux autoritĂ©s compĂ©tentes.BenoĂ®tCet après-midi, BenoĂ®t est d’humeur joviale. Il a rĂŞvĂ© d’un remake de Pretty Woman avec lui dans le rĂ´le de Julia Roberts et la jolie Italienne dans celui de Richard Gere. ĂŠtre un escort-boy, ça l’a toujours fait fantasmer, et toute sa vie il a rĂŞvĂ© qu’une richissime femme d’affaires l’emmène dans son bolide pour vivre une torride histoire d’amour. Il s’est rĂ©veillĂ© tout Ă©mu de ce rĂŞve romantique et tout dur des images mentales de la nageuse. Il revoyait ses lèvres pulpeuses, son parfum capiteux, ses seins dĂ©licats… Il l’a cherchĂ© sur Internet, mais pas moyen de la trouver, surtout qu’il doit y avoir une erreur sur le site officiel des JO : il est indiquĂ© que l’équipe d’Italie de natation synchronisĂ©e ne s’est pas qualifiĂ©e. Mais c’est normal, ça n’aurait pas Ă©tĂ© bien que ce soit trop facile : dans toute comĂ©die romantique qui se respecte, il faut des pĂ©ripĂ©ties. Et BenoĂ®t n’est pas connu pour lâcher l’affaire.Alors il sautille plus qu’il ne marche vers le village olympique, son bouquet de roses Ă la main. Il a mis son plus beau costume, d’une agrĂ©able couleur verte, qui semble plaire Ă de nombreux passants qui se retournent sur son passage. Il a tellement de succès qu’un attroupement semble se former autour de lui. Ils ont mĂŞme l’air jaloux de son vĂŞtement, voire un peu agressifs, bien que sa carrure n’invite pas trop Ă ce qu’on lui cherche des noises.Soudain, la gamine d’hier fend la foule en courant, et vient vers lui.— Fuis, ils sont après toi, c’est un complot !— Mais… qu’est-ce que tu racontes— T’as pas vu les infos ?— Euh non…— Des photos de toi partout ! Y’a mĂŞme une vidĂ©o qui tourne… Pas de temps Ă perdre, viens, je t’expliquerai en route !Et Lola le prend par la main et l’entraĂ®ne vers la première entrĂ©e de parking souterrain qu’elle trouve.SamirUn scandale d’État.C’est le cĹ“ur serrĂ© que j’écris ces lignes difficiles Ă lire pour tout Français. Mais les preuves sont irrĂ©futables, et le rĂ´le du journaliste est de porter la plume dans la plaie. Une officine interne aux renseignements français, dirigĂ©e par le colonel A. Mercaillon, qui a prĂ©cĂ©demment tentĂ© d’intoxiquer ce blog de thĂ©ories farfelues, et composĂ©e des agents B. Alat et M. Debailly, est responsable du vol des kimonos. Ils Ă©taient sous couverture, le premier d’un agent de sĂ©curitĂ©, la seconde d’une nageuse de water-polo. L’objectif de ces traĂ®tres Ă la patrie Ă©tait de dĂ©stabiliser les athlètes français pour empĂŞcher qu’ils brillent lors de ces JO Ă domicile.Il semblerait que les deux agents aient usĂ© de leurs charmes pour parvenir Ă leurs odieuses tentatives de dĂ©stabilisation. Corruption ? Fourberie ? TraĂ®trise ? Un rapport d’enquĂŞte indĂ©pendant doit ĂŞtre Ă©tabli pour tirer toutes les consĂ©quences de cette faillite majeure de nos services de renseignement. En attendant, l’équitĂ© sportive ayant Ă©tĂ© bafouĂ©e, il serait prĂ©fĂ©rable que l’ensemble des Ă©quipes de France se retirent de la compĂ©tition, pour s’assurer du dĂ©roulement serein des Ă©preuves restantes dans ces jeux. Quelle tristesse, quel dĂ©shonneur pour notre belle patrie !ÉpilogueAprès avoir mis un point final Ă son dernier article, Samir peut enfin se relâcher et profiter pleinement de la douceur des lèvres qui s’activent autour de son sexe sous le bureau. Il se sent honteux de vendre ainsi sa dĂ©ontologie journalistique. Mais quand elle a sonnĂ© Ă la porte, avec son dĂ©colletĂ© plongeant, ses cheveux bruns comme une cascade sur ses Ă©paules dĂ©licates, les bras chargĂ©s de paquets de fusillis Barilla, il n’a pas pu rĂ©sister. Cela lui coĂ»tera peut-ĂŞtre sa carrière. Ou peut-ĂŞtre sera-t-il un hĂ©ros de groupes complotistes qui verront en lui le lanceur d’alerte qu’ils attendaient comme le messie. Dans tous les cas, il sent qu’il ne rĂ©sistera pas longtemps. « Tu peux jouir dans mia bocca si tu veux », il ne va pas s’en priver.BenoĂ®t et Lola ont fui ensemble dans un van, comme Ernest et CĂ©lestine partis dans un road trip improvisĂ©. Ils sont soulagĂ©s de ne pas ĂŞtre seuls dans ce moment difficile. BenoĂ®t pleure Ă chaudes larmes cette nageuse italienne qui a su si dĂ©licatement conquĂ©rir son cĹ“ur. Lola envisage d’entrer dans un couvent, maintenant qu’elle a connu cette nuit d’ivresse, cet apogĂ©e, rien ne pourra avoir autant d’intensitĂ© dans sa vie. Mais elle a aussi croisĂ© le regard d’un triple-sauteur paraguayen qu’elle a trouvĂ© pas mal du tout. Faudra qu’elle se renseigne.Myriam se sent trompĂ©e, flouĂ©e, trahie. On lui avait promis du sexe torride avec des sportifs aux corps de rĂŞve, elle n’a eu droit qu’à quelques coĂŻts rapides, des ellipses malvenues, des positions pas folichonnes, aucun orgasme. Elle n’a mĂŞme pas pu faire usage de ses gros seins ! Surtout qu’elle se serait bien tapĂ© cette Italienne dont elle a goĂ»tĂ© le parfum ambrĂ© sur le sexe de Valentino. Ce sera pour une autre fois… Pour le moment, elle pleure sur son sort, dans son voilier en partance vers les Bahamas, pour aller retrouver son oncle Guillaume. Elle se sent misĂ©rable, indigne de la France, des espoirs de promotion que le colonel Mercaillon avait placĂ©s en elle, de la longue lignĂ©e des Debailly, un Ă©chec ambulant. Mais c’est lĂ une nĂ©cessaire leçon de vie. La jeune femme fait ainsi l’expĂ©rience des vĂ©ritables valeurs de l’Olympisme, dont la devise cardinale, souvent ânonnĂ©e stupidement comme un mantra stĂ©rile, prend maintenant tout son sens : le plus important dans toute cette histoire, c’est d’y avoir participĂ©.