Résumé de l’épisode précédent : Un groupe de randonneur part à l’assaut des Cévennes profondes, guidé par Thomas : deux jeunes amies, Mathilde et Manon, un jeune couple, Laura et Antoine, et un couple ayant la quarantaine, Julien et Cécile. Au gré des deux premières étapes, les ébats des couples sont surpris par les autres – l’ambiance se réchauffe…Jour 3LauraLa nouvelle journée commence par un peu de route – c’est plus reposant que la journée d’hier. J’ai dormi comme une souche, je me sens régénérée. Antoine m’a dit qu’il avait mal dormi. Apparemment, il n’est pas le seul : tout le monde se plaint de la chaleur dans le dortoir. Je culpabilise presque d’avoir si bien dormi. Du coup, la troupe est plutôt silencieuse ce matin.Nous traversons un petit village où Thomas nous fait admirer les belles maisons cévenoles. Nous visitons une petite église magnifique, en lisière de la forêt. À partir de là , la vraie randonnée reprend. En ce troisième jour, mes jambes se sont habituées à l’effort. Je suis dans mon élément, en pleine nature, avec mon homme, et dans un groupe que j’apprécie de plus en plus.Thomas est un guide épatant. Il marche toujours au bon rythme, reconnaît toutes les plantes, et connaît l’histoire de chaque vieille pierre comme si c’était la sienne. En plus, il est sacrément bien foutu, ce qui ne gâche rien à l’affaire. Je me dis que c’est un morceau de choix pour l’une des deux filles. Manon me fait beaucoup rire. C’est une fille très extravertie, pleine d’humour et de facéties. Quant à Mathilde… elle a un côté fragile, si peu sûre d’elle. Elle a l’air de s’excuser d’être là alors qu’elle emplit l’espace de sa présence physique. J’ai rarement croisé une fille si belle. Si je n’aimais pas les mecs…Restent nos deux quadras. Ils sont trop mignons, je les adore. Ils vont si bien ensemble – on voit qu’ils se connaissent par cœur, ils ont les mêmes expressions, ils rient aux mêmes blagues, ils admirent les mêmes choses. J’aimerais que notre couple ressemble à eux dans quinze ans. Ils ont l’air épanouis – j’imagine qu’ils doivent encore bien baiser tous les deux. Sûrement pas autant qu’Antoine et moi – nous on ne peut pas s’en empêcher, c’est tous les jours, on s’aime trop, on est presque des animaux avec le sexe. J’ai besoin de le sentir en moi – preuve de son amour, s’il en était besoin. Est-ce que tous les couples sont comme nous ? Est-ce que ça dure ?MathildeNous arrivons sur un sommet pelé. La vue est grandiose. Mais le soleil tape fort. Je suis en sueur. Les mecs retirent leurs t-shirts. Facile pour eux. Manon se met en soutif. Après tout, je fais comme elle. Laura nous imite. Mais pas Cécile – ah, mais bien sûr, elle ne porte pas de soutif. J’aurais dû m’en douter, avec ses petits seins, ce n’est pas la peine. Je l’envie. Et je l’admire aussi – c’est une très belle femme. À chaque fois que je la regarde, je me sens troublée. Il y a quelque chose d’indéfinissable en elle qui me déstabilise. Ses petites boucles noires qui s’enroulent dans sa nuque ? Ses grains de beauté qui égayent ses pommettes ? Ses yeux pétillants ? J’ai l’impression de rechercher sa compagnie, le son de sa voix, son rire.Qu’en penserait Manon si je lui disais ça ? Elle en rirait, comme d’habitude : cette fille est la joie personnifiée. Elle est ma source d’énergie. Cette nuit, elle m’a prise dans ses bras. Je n’ai pas été surprise, j’ai trouvé cela normal, même si c’était la première fois. Je me suis endormie avec son souffle sur mon visage et sa main dans mon dos – la mienne sur sa taille où la peau est si douce. Pour elle, c’est tout naturel, je crois. Tout est naturel de toute façon. Elle ne se pose jamais de question, alors que moi, tout se chamboule dans ma tête.ThomasJ’ai marché un bon bout de temps avec Manon aujourd’hui. On a bien ri. On va bien ensemble, c’est sûr. On aime les mêmes choses. Je me sens presque intimidé par cette fille si libre, si naturelle. Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec Chloé, l’année dernière. Physiquement, elles se ressemblent un peu – brunes, de tailles moyennes, des jolies formes. J’avais flashé sur Chloé, et nous étions sortis ensemble dès le premier soir de la randonnée. On s’était plus mutuellement. Sexuellement, c’était pas mal aussi, même si elle manquait un peu d’initiative. On s’était revus trois fois après la randonnée, mais on habitait trop loin. Et à la réflexion, nous n’avions pas grand-chose en commun.C’est ce qui me fait peur avec Manon : on se ressemble trop. J’ai peur de mettre le petit doigt dans l’engrenage… ou ailleurs. J’ai allumé mon radar pour détecter un signe de sa part. Mais tous les signaux sont au vert, sauf le plus important, un petit geste qui me montrerait que tout est possible.Et puis hier soir, avec Mathilde… Si ça se trouve, elle n’aime pas les hommes. Mes entrailles se glacent à cette pensée. Non, pourtant, lors d’une conversation, elle m’a parlé de son ancien copain. Enfin, ça ne veut rien dire, elle a peut-être constaté que ce n’était pas pour elle, justement.Je suis tellement perdu dans mes pensées que je manque rater la petite sente qui, après le pont, conduit au spot de baignade.ManonThomas nous a encore débusqué un super spot de baignade. Les vasques sont plus petites que celles d’hier, mais il y en a plusieurs, séparées par de petites cascades. L’endroit est magnifique. Nous posons nos sacs et chacun part se cacher pour passer son maillot de bain. Soudain, j’entends Mathilde jurer :— Merde, j’ai oublié mon maillot de bain au refuge, hier. Je l’avais fait sécher sur la balustrade du refuge, je n’y ai plus pensé ce matin.— Eh bien ça fera un beau cadeau pour les randonneurs suivants, lui réponds-je.— Oui, en attendant, comment je fais ? reprend-elle, d’un air furieux.— Tu n’as qu’à y aller à poil…– T’es gentille, toi. Et vous, vous allez vous rincer l’œil bien à l’aise dans vos maillots ?— Non, on va faire preuve de solidarité avec toi. Pas vrai, lancé-je à la cantonade ?En joignant le geste à la parole, j’entreprends de me déshabiller. Maintenant que c’est dit, je ne peux plus faire marche arrière, même si au fond de moi, je suis morte de trouille. Si les autres ne me suivent pas, je vais me retrouver à poil devant tout le monde. J’aurai l’air maligne. Ça ne me dérange pas de me baigner toute nue. Je l’ai déjà fait par le passé avec des copines. Mais là , on n’est pas entre filles. Comment vont réagir les mecs ?Tant pis, je me lance. Sans me retourner, j’avance dans l’eau. J’aimerais aller vite pour me dissimuler sous l’eau, mais elle est trop froide – impossible de m’y jeter. Cela me semble durer une éternité !AntoinePendant un instant, je me trouve bête, planté là , sans savoir quoi faire. À vrai dire, je mate un peu, c’est vrai. Manon se déshabille, et elle est… bandante ? Je ne devrais pas penser ça, Laura est à côté de moi. Et puis Mathilde franchit le pas, elle aussi. Deux seins protubérants s’extraient de son bustier – ils restent pointés vers l’avant sans bouger. Ouah ! Je suis divisé entre l’envie d’en voir plus et les conséquences que je ne pourrai cacher. Puis la culotte tombe par terre – deux fesses rebondies – je crois deviner une petite toison, mais elle s’est tournée vers la vasque pour rejoindre Manon.Et puis Laura s’y met, elle aussi. Et de l’autre côté de la vasque, Thomas, Julien et Cécile l’imitent – elle a de jolis petits seins, Cécile, et elle ne porte pas de soutif (tiens, une idée à glisser à ma Laura). Un triangle tout noir au bas du ventre. Je crois remarquer que Thomas bande un peu – mais je n’ai pas le temps de voir, il plonge d’un coup dans la vasque.Mauvais calcul, je me retrouve le dernier, avec tout le monde qui me chambre et me regarde, et je bande. Enfin, pas trop franchement, mais suffisamment pour que ça se voie. Que va en penser Laura ?Je mets fin à mon supplice et imite Thomas en plongeant dans l’eau glacée.JulienC’est si agréable de se baigner à poil ! Nos derniers liens avec la civilisation sont tombés. Nous sommes redevenus de bons sauvages qui flottent dans l’eau fraîche (on se fait à la température, lorsqu’on est dedans, et franchement, la fraîcheur est bien pratique pour nous les hommes, surtout quand on a sous les yeux autant de charmes féminins dévoilés. J’ai bien vu que Thomas et Antoine bandaient. Curieusement, c’est ça qui m’a le plus excité – davantage que les plastiques parfaites des trois jeunettes – sans compter celle de Cécile qui me fait toujours autant d’effet, surtout depuis qu’elle s’est décidée de ne plus porter de soutien-gorge. Je n’ai pas l’habitude de contempler des sexes masculins dans cet état.Avec Cécile, nous nous isolons sur un rocher qui domine la vasque supérieure. Son sommet est plat, le soleil est atténué par les frondaisons des plus hauts arbres. Je m’allonge sur le ventre. Cécile vient se coucher contre moi – son petit corps tremblant est tout froid et humide. Je la prends dans mes bras et l’embrasse. Le soleil nous réchauffe. Elle se détend – me murmure à l’oreille.Je n’arrive pas à croire ce qu’elle me dit. J’ai sans doute mal entendu à cause du bruit du torrent. Je reformule ses mots dans ma tête. Cécile me regarde de ses grands yeux profonds – ce regard qui me fait fondre à chaque fois que je le croise. J’y lis la peur. Et l’amour aussi. Je ne peux vraiment pas lui en vouloir. Quelle situation bizarre, après tout ! N’y suis-je pas moi-même pour quelque chose ? Je me souviens du moment où Antoine s’est levé hier soir : il n’a pu manquer mon sexe reposant sur mon ventre trempé de sperme. Je n’ai pas eu le temps de me cacher, j’ai préféré assumer. Ce qu’a fait Cécile n’est que la conséquence logique. Je n’arrive pas non plus à en vouloir à Antoine – j’imagine que j’aurais fait de même.Je l’embrasse sur les lèvres. Elle fond en larmes. Je la serre contre moi.En contrebas, Laura caresse le dos d’Antoine. Thomas discute avec Manon et Mathilde – tous trois sont allongés sur le ventre sur un gros rocher et bavardent.MathildeThomas et Manon sont repartis à l’eau, suivis par Julien. Cécile vient me tenir compagnie – toujours aussi gentille. Spontanément, elle me propose de me passer de la crème solaire dans le dos.— Avec ta peau de blonde, tu dois faire attention, me dit-elle— Toi aussi, avec toutes tes taches de rousseur— Je sais. Tu voudras bien m’en mettre, toi aussi ?Ses mains sur ma peau m’électrisent. Manon, hier soir, c’était différent – presque de la tendresse. Là , je ressens autre chose. C’est stupide, je le sais bien, Cécile est mariée, on voit qu’ils s’aiment avec Julien. Mais ses mains sur mes fesses – entre mes fesses, même, pour ne rien oublier, qui effleurent ma rosette. Et sur mes cuisses, mes mollets, jusqu’à mes pieds. Et dans mon cou, sur mes épaules. Pas une parcelle ne lui échappe.Sans un mot, elle s’allonge à côté de moi. C’est à moi maintenant. Sa peau est douce, chaude, vibrante. Souple aussi, même sur sa taille, malgré deux grossesses dont on ne décèle presque aucune trace. Je l’enduis méticuleusement, en partant de son cou. J’arrive à sa taille, au creux de ses hanches. Puis ses fesses. Un mouvement imperceptible de son bassin lorsque je passe de l’une à l’autre ? Je recommence – elle aussi, plus de doute. Elle se cambre un peu, entrouvre ses cuisses. Mes doigts glissent sur la face intérieure. Je sens des poils me caresser les doigts, puis… C’est humide, glissant. J’ai dérapé, je crois. Mais plus possible de faire marche arrière.Cécile ne dit rien, se laisse faire. Mes doigts glissent, effleurent des replis de peau tendre. Elle soupire. Un pli de peau plus ferme vibre sous mon doigt – petit grognement – je le suis sur toute sa longueur, le sens rouler entre mon index et mon majeur. Mon pouce vient se poser à l’entrée de sa grotte – y glisse sans l’avoir voulu, juste parce que c’est là sa place. Je l’enserre entre mes doigts – elle se cambre davantage, m’invitant à aller plus fort et plus loin. Sous mes doigts, sa petite tige s’est gonflée, prête à exploser. Je la caresse comme je ferais de la mienne. Elle est prise de secousses incontrôlables que j’accompagne encore, jusqu’à ce qu’elle gise, inerte, sur le rocher.Encore sonnée par ce que je viens de faire, je m’allonge à côté d’elle. Elle tourne la tête vers moi et me gratifie d’un tendre sourire. Ses lèvres formulent un « merci » muet.LauraAntoine s’est endormi. Je le regarde, tel un grand fauve assoupi. Son corps exhale une virilité naturelle qui m’attire au plus haut point. Ma main divague sur son dos, sur ses fesses. J’hésite à aller plus loin, jusqu’à la naissance de ses bourses. J’aime tellement le voir dormir. Et puis… nous ne sommes pas seuls.Où sont les autres, d’ailleurs ? Dans l’eau, si j’en crois les bruits d’éclaboussures. Ah non, pas tous. Il manque… Ah oui, Cécile et Mathilde, là -bas, sur le rocher. Elles sont au soleil et se passent de la crème dans le dos. Je me demande ce que je ressentirais si c’était une fille qui me le faisait. Mathilde est en train de tartiner Cécile. C’est bien long, je trouve. Elle en passe du temps sur ses fesses.Ou alors ? Est-ce que je rêve ? Que fait-elle au juste ? Sa main disparaît entre les fesses de Cécile, plus de doute possible. Ses gros seins se balancent en cadence de ses mouvements de va-et-vient. Je pousse un petit cri qui réveille Antoine. Il me jette un regard interrogatif. D’un coup d’œil, je lui désigne la scène. Il comprend du premier coup d’œil – l’effet sur son bas-ventre est instantané ! Je me rends compte que je suis trempée. De l’autre côté de la vasque, Mathilde est en train de faire jouir Cécile.CécileJe finis la journée de marche dans un état cotonneux. Les émotions de la journée ont été trop fortes. Ce matin, je me sentais si mal après la scène avec Antoine. Je n’osais parler à personne, surtout pas à Julien que j’avais le sentiment d’avoir trahi. Je m’étais décidée à tout lui avouer, avec une énorme boule dans le ventre – comment allait-il le prendre ? Son baiser plein de tendresse, à la fin de mes explications maladroites, synonyme de pardon (ou de quoi d’autre encore que je n’ai peut-être pas bien compris) a été une délivrance. Je me suis soudain sentie libérée d’un poids énorme.Mais que s’est-il passé exactement après avec Mathilde ? J’ai l’impression de l’avoir cherchée. Depuis qu’elle m’a complimentée, hier, j’éprouve un sentiment diffus et inexplicable à son égard. Lui passer la crème solaire sur son dos m’a procuré des frissons que je n’aurais pas cru possibles dans une telle situation. Et quand son tour est venu… je me suis laissé faire. J’étais tétanisée… et tellement désireuse… ça ne sert à rien de le nier. Avant même qu’elle ne s’approche de mon intimité, j’étais trempée de désir. Je n3’attendais que cela.Mais passent encore mes propres élucubrations de quarantenaire en mal de caresses. Pourquoi a-t-elle fait cela ? Que ressent-elle exactement ? Mes sentiments ne me font pas peur, je saurais les maîtriser – et j’ai Julien sur qui me reposer (une nouvelle séance de confession s’impose, et la boule dans mon ventre a refait son apparition). Mais les siens ?AntoineCe soir, nouveau refuge – nouveau dortoir. Le spectacle de Mathilde doigtant Cécile m’a bien émoustillé – j’aimerais bien trouver un coin discret pour y entraîner Laura. Et je suis sûr qu’elle aussi. En y repensant, c’est chaud tout de même ! Deux filles ensemble, c’est mon fantasme. Si ma Laura pouvait faire de même, j’en serais trop heureux. Si j’avais parié sur deux filles dans le groupe, j’aurais parié sur Laura et Manon – ce sont les deux plus délurées. Pas sur cette timide de Mathilde. Et pas sur Cécile – une femme mariée…Bon, pour Laura, je fantasme grave, c’est vrai. Je sais qu’elle n’est pas attirée par les femmes. En tout cas, c’est ce qu’elle dit. Après tout, je dis bien la même chose pour les hommes, et je dois avouer que la scène d’hier soir m’a bien excité. Rien n’est figé ?Comme il y a deux étages de couchettes, je m’installe à celui du haut avec Laura. J’aimerais qu’on soit seuls, mais Manon vient nous tenir compagnie, même si elle a le tact de se mettre à l’autre bout. Et mince, Thomas aussi. On ne va pas être tranquilles pour se faire des câlins. Il ne reste qu’à espérer qu’il fasse bien noir, et à se mordre les lèvres.ThomasLa soirée est agréable – nous la passons sur la terrasse à regarder le soleil se coucher. J’avoue que je ne suis pas très concentré. L’air de rien, j’ai pris une place sur les couchettes du haut, entre Laura et Antoine et Manon. Il faut que j’arrête de me faire des films… reste zen, tout en contrôle. En tout cas, c’est l’occasion rêvée. Les deux tourtereaux ne feront pas attention à nous.Le repas s’est achevé – Mathilde, Laura et Antoine sont de vaisselle ce soir. Cécile et Julien sont allés faire un tour. Je me retrouve tout seul avec elle. Manon s’est accoudée à la balustrade et regarde au loin dans l’obscurité qui tombe sur les collines. Je la rejoins. Mes bras sont à quelques centimètres des siens – je sens la chaleur qui émane de sa peau – une distance tout juste acceptable pour ne pas être équivoque. Je la regarde – elle tourne la tête vers moi et me sourit – j’ai l’impression qu’elle rougit.Je fais durer cet instant. On n’entend que les grillons chanter. À la cuisine, derrière nous, le vacarme de la vaisselle a cessé. Manon parle à voix presque basse, de sa voix chaude, presque grave. Elle se sent bien ici – on est libres, sans contraintes. On a formé notre petite société de Sept, avec ses propres règles – celles de la société des hommes sont en train de se dissoudre, doucement. C’est étonnant, je pensais la même chose. Mais quelles règles ? Elle se tait. Son bras touche le mien maintenant. Sa peau est douce comme je l’imaginais.JulienCécile m’a emmené faire un tour dans les ruelles du hameau désert. Elle est très câline – peut-être ressent-elle encore le besoin de se faire pardonner ? – mais je l’ai déjà fait. Je n’arrive pas à savoir pourquoi, mais je n’éprouve aucune jalousie à l’idée qu’elle ait branlé Antoine. Ce qui m’inquiète un peu, c’est que ça m’exciterait plutôt…Devant la petite chapelle romane, Cécile se plante vers moi, me prend les deux mains et plonge son regard dans le mien – dans l’obscurité, ses yeux brillent.— Julien, il faut que je t’avoue encore une chose.Mon estomac se noue aussitôt. Elle ne s’est pas contentée de le masturber, c’est ça ? Je n’ai pas le temps de me projeter la suite de ce film qu’elle enchaîne.— Cet après-midi, sur les rochers. Pendant que tu te baignais avec Thomas et Manon. J’étais avec Mathilde – en plein soleil, on cramait, alors on s’est passé de la crème solaire. Enfin. Je lui ai passé de la crème solaire dans le dos.Alors là , un petit signal d’alerte s’est allumé dans mon cerveau. Ma femme passant ses mains sur le corps d’une fille aussi superbe ! Et j’ai raté ça. Que va-t-elle me dire de plus ? Je la sens chercher ses mots. A-t-elle fait l’autre face ? Je l’imagine déjà massant les superbes seins fuselés.— Et puis ça a été son tour. Elle a fait mon dos, mes épaules, mon cou. Et puis elle est arrivée aux fesses. Et puis… je ne sais pas comment te dire comment c’est arrivé, mais là où elle était, il n’y avait plus besoin de crème solaire…Elle bute sur chaque mot. J’essaye de me représenter la scène, mais je sais que je n’arriverais jamais à la hauteur de la réalité. Je l’encourage d’un sourire. Il faut bien avouer que je bande à tout rompre.— C’était juste un frôlement au début, mais… je crois que j’étais mouillée… elle dut le sentir… elle est revenue… a continué… c’était… bon ! Oui, très bon, très doux. Je me suis laissé faire. On ne pouvait plus s’arrêter à ce stade. J’ai joui. Comme une folle.C’était sa première fois avec une fille. Et elle a adoré. Non, je ne lui en veux pas. Comment ne pas lui avouer que l’un de mes fantasmes les plus fous vient de se réaliser ? Un fantasme que je n’avais jamais osé lui révéler, et qu’elle est venue m’offrir toute seule, après plus de quinze ans de vie commune. Tout d’un coup, j’ai l’impression que notre voyage est en train de basculer – les règles s’étiolent, les limites se dissolvent. C’est comme si une porte s’était ouverte sur un champ de possibles dont nous avions oublié l’existence.ManonCécile et Julien viennent de rentrer, tendrement enlacés. Thomas m’a amené un nouveau verre de muscat que je sirote en contemplant la nuit. Je sens les vibrations de son corps, là , juste contre moi. Nos bras se sont touchés tout à l’heure – ses poils m’ont chatouillée, caressée. Toujours accoudés sur la balustrade, nous nous regardons. Nos lèvres se touchent. C’est chaud et humide. Sa langue vient en moi, joue avec la mienne – nos haleines parfumées au muscat se mélangent.Ses bras puissants m’enserrent – cela faisait déjà quelque temps que je n’avais pas ressenti cette sensation enivrante d’être enlevée de la surface de la Terre. Mais là , il y a quelque chose en plus. L’alcool ? Non, je ne crois pas, même si ça joue certainement. Je m’étais pourtant juré de rester chaste pendant cette randonnée. Mais cette règle n’a pas tenu. Comment lui résister ?Son t-shirt a volé par-dessus la balustrade. Mes doigts se promènent dans les poils de son torse. Mon top suit la même trajectoire – il dégrafe mon soutien-gorge d’un geste habile (ce n’est pas un débutant). Je me délecte du contact de nos peaux, de mes seins qui s’écrasent sur son torse, de ses mains qui parcourent mon dos, mes épaules, ma nuque. Les miennes vont à la rencontre de ses fesses fermes de guide, éliminent l’obstacle du short, et jouent avec l’élastique du boxer. Je sens sa tige dure contre mon ventre.Il me repousse légèrement et fait glisser ma jupe. Puis ma culotte. Je suis nue, offerte. Il me déguste du regard, je le sens. Je m’appuie des deux mains sur la table de la terrasse derrière moi, penchée en arrière. Accroupi devant moi, ses lèvres viennent à la rencontre de mon intimité. Il prend son temps, j’adore ! Par mouvements concentriques, il part de mon nombril, explore mes hanches, mes cuisses. Puis joue avec les poils de mon pubis. Ouf, il n’est pas du genre à n’aimer que les filles épilées. Il a l’air d’adorer. Il est entre mes cuisses. Je les écarte pour le laisser passer. Sa langue, ses lèvres me lapent, me sucent. Avec délicatesse, il écarte mes replis de peau de ses lèvres. Sa langue s’enfonce en moi – je feule de plaisir – puis vient trouver mon clito, joue avec – je ne peux m’empêcher de gémir. C’en est trop !— Viens, prends-moi ici ! m’entends-je dire.Nous sommes sur la terrasse. Les autres dorment-ils ? S’ils veulent aller aux toilettes, nous verront-ils ? Et les habitants du hameau ? Ils sont deux ou trois – il y a une fenêtre allumée à cette maison là -bas. Mais à cet instant, c’est le cadet de mes soucis. Et pour tout dire, ça m’exciterait même. Je me tiens à la balustrade et lui présente mon cul. Sa queue est là , dure, raide, longue. Je la sens s’enfoncer doucement entre mes chairs humides, hésiter à l’entrée – non, ne te trompe pas de trou ! Ouf, ça y est, c’est le booon ! Oh, que c’est bon d’avoir une queue en soi ! Oh qu’il me fait du bien !— Oh oui encore, continue comme ça, bien fort ! Oh oui ! Ne t’arrête pas, fais-moi jouir. Oh oui, fais-moi jouir ! Oh que c’est bon ta queue ! Oh, mets-la-moi encore. Oh ouiiiiii !Je ne sais pas si je l’ai pensé ou crié. Mais lui a hurlé son plaisir quand il m’a inondé juste après que j’aie eu le plus bel orgasme de ma vie.MathildeManon m’a abandonnée cette nuit. Pourquoi ? La nuit dernière, nous avons dormi dans les bras l’une de l’autre. Et cette nuit, elle me fuit. A-t-elle peur ? Ou alors, avec Thomas…Et maintenant, il y a Cécile. Là , juste à longueur de bras, avec son mari. Je les entends qui s’embrassent. Leurs corps bougent de concert – ils ne vont pas faire l’amour à côté de moi, j’espère ? Ils chuchotent pendant de longues minutes. Puis silence.Puis soudain, sa main. Là , contre mon bras. Elle me prend par la main avec une infinie douceur. Et me tire vers elle. Le geste est doux, mais ferme, impérieux. Je ne résiste pas, je m’approche en glissant sur le matelas. Elle me prend par l’épaule, puis par la taille, m’attire vers elle. Je me livre, ma main glisse sur son ventre nu… et y rencontre une autre main, aux doigts puissants. Il me prend doucement dans sa main et m’entraîne dans un passionnant voyage d’exploration, à travers collines et vallons.Nos doigts pincent un téton – elle gémit doucement. Ses lèvres viennent à ma rencontre. Je fonds, je rêve, je m’abandonne. D’autres lèvres viennent se mêler à notre baiser, une barbe de trois jours pique mon visage. Nos trois langues jouent un improbable ballet. Et toujours ma main dans la sienne, qui descend entre ses deux petits seins, titille le nombril, se perd dans la toison bouclée. Je retrouve sa grotte humide, mais cette fois, je ne suis plus seule. Il me guide – il la connaît, je le sens bien, elle semble apprécier, elle est totalement trempée. L’exploration nous pousse entre ses fesses (elle a remonté ses genoux pour nous livrer le passage), dans sa raie, sur sa rosette.Puis c’est sa main à elle qui vient me caresser. Sans hésiter, je la sens s’immiscer sous l’élastique de ma culotte. Elle semble hésiter. De mon autre main, je la guide, tout en relevant ma jambe pour lui faciliter l’entrée – ma culotte n’est plus qu’un dérisoire rempart de tissu trempé qui ne sert plus à rien. Ses doigts viennent à la rencontre de mes désirs. Mon clitoris vibre sous ses caresses, je vais jouir. C’est impossible de ressentir une chose pareille ! Une femme me fait jouir ! Je me liquéfie littéralement lorsque l’orgasme me submerge.Je reprends doucement mes esprits. Julien a glissé sur Cécile. Dans le noir, je ne vois rien, mais je devine qu’il s’enfonce en elle. Je n’ose m’immiscer dans leur jeu de couple. Je suis comblée, mais je me sens un peu abandonnée. Mais Cécile ne m’a pas oubliée. Sa main retrouve la mienne. Ses doigts s’agrippent aux miens. Peu à peu, elle enfonce ses ongles dans ma paume. Je la sens se tordre dans tous les sens, comme si elle souffrait le martyre – mais je sais que ce n’est que du plaisir. Puis, à son tour, Julien se cabre, je sens ses mouvements puissants et saccadés, puis l’abîme de la béatitude.Plus rien ne bouge. Au-dessus de nous, les bruits ne laissent planer aucun doute sur ce qui se passe…LauraVraiment pas possible de ne pas faire de bruit. C’est tellement bon. J’adore quand Antoine me prend fort, sans douceur. Ça réveille tout ce qui est bestial en moi – et dieu sait qu’il y en a !En allant me rincer aux toilettes, je ne peux pas rater Manon se faisant prendre en levrette par Thomas, sur la terrasse. Je reste à les contempler quelques minutes, le sperme de mon chéri coulant sur mes cuisses.Soudain, la porte du dortoir s’ouvre : c’est Cécile. Je sursaute en retenant un cri de surprise et cherche instinctivement – et vainement – à cacher ma nudité. Elle a le même réflexe : elle aussi est nue, et je jurerais que ses cuisses elles aussi ruissellent d’un plaisir encore chaud. Elle aperçoit les deux amants de la terrasse, et reste figée devant le spectacle.Lorsque Manon jouit en se renversant sur la balustrade, nous nous éclipsons toutes les deux vers la salle de bain où nous faisons notre toilette intime côte à côte, comme deux complices du même vice.