« Faire comme tout le monde, c’est à la portée de n’importe qui » disait mon grand-père. C’est donc essentiellement pour le plaisir du challenge que j’ai écrit ce petit recueil d’historiettes, toutes extrapolées de véritables faits réels, surfant toutes sur un thème volontairement dérangeant et que vous n’avez donc sans doute jamais lu sur RVBB.Cependant, pour éviter tout malentendu ou incompréhension, je vous demande de ne pas lire ces petits récits en diagonale, sous peine de passer à côté du propos… Sans compter que la clé se trouve sans doute à la fin dudit récit !Bonne lecture.– Nikita– Génies du bal– Alyssa– Joséphine– Les deux sœurs– Banlieue-dortoir– Véronique– Natacha– Élodie– ZahiraNikitaNikita est une fort jolie demoiselle qui, depuis bien longtemps, est à la recherche du grand amour. Oh, des copains, elle en a eu quelques-uns, mais cela n’a jamais duré. La faute à qui ? Ça, c’est une excellente question, merci de l’avoir posée.Mais là , le dénommé Michael, ça a l’air d’être un autre type de gibier : elle a beau ne jamais l’avoir rencontré que par internet, elle a le sentiment que celui-ci, c’est le bon. En plus, hier soir, quand il s’est pointé, elle a été totalement éblouie par ce grand type plutôt beau gosse, impeccable dans son costume visiblement taillé sur mesure et portant une montre de luxe au poignet. De plus, c’est en Porsche – que voulez-vous, tout le monde ne peut pas avoir du goût – qu’il l’a emmenée dîner dans un restaurant étoilé où il lui a fait la conversation de façon absolument exquise. Et, à la fin du repas et comme tout bon gentleman qui se respecte, il l’a simplement raccompagnée chez elle, lui a déposé un chaste baiser sur la joue avant de filer comme le vent… Mais sans avoir oublié de lui offrir un petit paquet cadeau et en lui faisant promettre de ne l’ouvrir que lorsqu’il serait parti.Dans le paquet en question et qu’elle vient d’ouvrir le cœur battant, il a de la lingerie d’une grande marque de haute couture, quelque chose dont elle sait qu’il y en a pour une fortune, accompagnée d’une petite lettre visiblement rédigée à la plume et d’une écriture aussi élégante que raffinée où notre homme lui détaille comment il aimerait que se déroule leur prochaine entrevue.Et, précisément, nous voilà le jour de ce fameux rendez-vous… Il a réservé pour elle une suite au second étage de ce palace cinq étoiles et, le cœur plein d’espoir, elle attend patiemment que son prince charmant ne fasse son entrée. Elle a suivi à la lettre ses consignes : elle ne porte que l’ensemble qu’il lui a offert, à savoir porte-jarretelles, soutif et culotte de dentelle noire, le tout sur une paire de bas accrochés très haut. Lorsqu’elle s’est vue dans le reflet du miroir, elle a failli émettre un petit sifflement admiratif…Mais, pour le moment, elle se contente de respecter le plan de vol qui lui a été transmis : elle l’attend simplement à quatre pattes sur le lit, les fesses en direction de la porte, la lumière éteinte et un foulard de soie noire sur les yeux. Elle entend enfin du bruit, une ombre silencieuse se glisse derrière elle, son cœur s’emballe lorsqu’une main se pose sur son postérieur offert. Dans une invite plus qu’impudique, elle se penche alors en avant, pose sa délicate poitrine sur le drap de satin, elle sent un doigt fureteur se promener sur son intimité… Elle reconnaît la voix qui lui demande s’il peut allumer la lumière.— Comme vous voulez, Michael…— Voulez-vous retirer votre bandeau, s’il vous plaît ?Et là , subitement, pour Nikita, c’est l’horreur… Son chevalier servant n’est pas seul ! En fait, il a emmené avec lui une dizaine d’hommes de tous âges et aux sourires amusés devant le spectacle qui s’offre à eux.— Nikita, je te présente les membres de mon équipe de polo. Tu peux leur dire bonsoir…Parfaitement tétanisée par la peur, la demoiselle est parfaitement incapable de prononcer le moindre mot. Par contre, Michael s’assied à ses côtés.— J’espère que tu réalises que nous aurions pu tous te passer dessus sans que tu t’en rendes compte ?En plus, les chambres de ce genre de palace sont remarquablement insonorisées et, si d’aventure elle avait voulu hurler, personne ne serait venu à son secours.— Mais…— Tu sais aussi que j’aurais très bien pu te demander de m’attendre nue ? Et que tous ces messieurs auraient pu en profiter pour faire quelques photos et ce qui se serait passé s’ils avaient subitement eu l’envie de coller tout cela sur les réseaux sociaux ?Puis, après un silence :— Oh, je te rassure, personne ici ne te fera de mal… De toute façon, tout ce petit monde va s’en aller, n’est-ce pas, messieurs…De fait, en l’espace de quelques instants et quelques salutations, l’assistance a disparu. La porte se referme.— … par contre, à l’avenir, il conviendrait peut-être que vous soyez un peu plus prudente lors de vos prochains rendez-vous, ma chère… Ce n’est qu’un conseil que je vous donne et dont vous devriez, à l’avenir, tenir compte…Pas le temps d’ouvrir la bouche, il a tourné les talons.Génies du balSur la table, il y a une bonne trentaine de scans de clichés divers et variés. Bien qu’améliorés numériquement, ils avouent tous plus ou moins leur âge et il n’est pas besoin d’être spécialiste pour reconnaître qu’ils sont issus d’un appareil du genre Polaroid, 110 ou au mieux d’un 126, mais certainement pas d’un matériel professionnel. La vidéo qui tourne en boucle sur l’immense écran fixé au mur a elle aussi été traitée en laboratoire, mais fleure bon le caméscope des années 80, à l’époque où ils n’étaient pas beaucoup plus encombrants qu’une machine à laver avec une qualité d’image inversement proportionnelle à leur taille.Bien que d’origines diverses, tous ces documents illustrent le même thème : cinq mecs se faisant sucer à tour de rôle par une seule et même nénette, nénette qui accessoirement semble être ravie à la fois de ce qu’elle est en train de faire et d’être immortalisée sur pellicule. Le seul souci, c’est que l’on ne reconnaît jamais qu’un seul des types : James, dont la tronche éberluée traduit bien l’état de stupéfaction dans lequel il se trouve au moment des faits.— C’est bien vous sur les photos ? Et vous reconnaissez cette jeune fille ?Ben, évidemment qu’il reconnaît Virginie… Même si cela remonte à près de quarante ans, il se souvient exactement de cette soirée où lui et ses potes l’avaient rencontrée.À l’époque, ils étaient cinq copains – jeunes et beaux comme le dit l’expression consacrée – et c’était également la grande époque des bals, des virées à douze dans une ex-camionnette des PTT et des retours à quinze à l’heure avec deux grammes dans chaque bras. Une autre époque, quoi.Or, il semblerait que ces cinq potes n’avaient pas leur pareil pour mettre de l’ambiance, à tel point qu’ils étaient régulièrement invités dans des mariages ou autres communions où, a priori, ils n’auraient rien eu à faire : leur sens de la déconne avait le don de sortir ces soirées souvent un peu barbantes de leur torpeur. À l’époque, ils s’étaient même dit qu’ils pourraient peut-être même en faire leur métier, même si celui d’ambianceur n’existait pas encore ! Être payés pour faire les cons, voilà ce qui n’est pas tout à fait rien !Cette soirée-là , il s’en souvient donc comme si c’était hier : c’était un mariage, et Virginie, cousine de la mariée, était venue les chercher à la gare. Au fil des kilomètres, ils avaient sympathisé et ce qui les avait marqués plus que tout, c’est qu’entre la poire et le fromage, elle avait simplement mentionné qu’il ne fallait surtout pas la faire boire, cela lui donnait d’irrépressibles envies de faire l’amour ! C’est le genre de choses qui ne tombe généralement pas dans l’oreille d’un sourd, surtout quand la demoiselle est une ravissante brune à la poitrine aussi ferme que généreuse… Et puis, entre nous, si elle ne voulait pas que cela se sache, en aurait-elle parlé ? Quoiqu’il en soit et quand bien même il valait mieux y aller sur la pointe des pieds, cela ressemblait quand même à une invite sacrément explicite… Mais qu’importe, l’heure n’était pas à ce genre de jérémiades, ils aviseraient plus tard.La soirée s’était déroulée classiquement entre danses, jeux plus ou moins idiots et défis dont la crétinerie est proportionnelle aux éclats de rire, batailles de confettis et autres réjouissances, et il était quelque chose comme trois heures du matin. Entre les gosses qui pionçaient depuis un moment et ceux qui avaient ouvertement abusé de la dive bouteille et qui cuvaient le cul sur leur chaise, autant dire qu’il ne restait pas grand monde de vaillant…Par contre, et même si cela peut paraître surprenant, il ne s’agit pas de se bourrer la gueule quand on est censé faire rire toute une assistance, c’est pourquoi ni James ni aucun de ses potes n’avaient picolé outre mesure…Même si passablement fatigués, ils avaient tout de même l’esprit parfaitement clair lorsqu’ils ont vu débouler Virginie qu’ils avaient tous surveillé du coin de l’œil, juste pour vérifier qu’à part une coupe de champagne ou deux en tout début de soirée, elle n’avait pas touché une seule goutte d’alcool. Cela ne l’avait pas empêchée de se pointer le verre à la main en précisant que ce qu’elle préférait dans la vodka-orange, c’était la vodka ! Malheureusement pour elle, de la vodka, ils n’en avaient pas… Et pas plus de whisky ou de mixtures aussi étranges qu’à la mode, tout juste un fond de boisson vaguement à l’orange. Pas d’alcool ? Ce n’est sans doute pas cela qui va l’empêcher d’accomplir son projet, à savoir de les essorer tous les cinq à tour de rôle et ce, le plus naturellement du monde !Vous auriez fait quoi, vous, à leur place ? La demoiselle était ravissante, n’avait visiblement et encore une fois pas picolé ni pris de substances illicites, la soirée était bien avancée et elle leur proposait ce dont ils n’auraient jamais pas osé rêver ! Quoiqu’en vérité, et en y réfléchissant, ils n’avaient accepté de marcher dans la combine qu’en se disait qu’au dernier moment, la demoiselle allait se défiler et que tout cela en resterait là …Sauf qu’aux Jeux olympiques de la dégonfle, Virginie n’aurait eu aucune chance de médaille ! Et le plus simplement du monde, elle s’était agenouillée devant les cinq zigotos qui, le froc sur les chevilles se demandaient à quel moment le réveil allait sonner, et elle s’était mise à tour de rôle à en sucer un tout en branlant deux autres.Le seul petit problème était que la demoiselle était loin d’être discrète – rétrospectivement, ils s’étaient demandé ce qui se serait passé si la demoiselle avait voulu que les choses soient plus sérieuses – ce qui fait que très vite, la partie de la noce qui était encore en état de marche s’était empressée de rappliquer avec force appareils photo et autres caméscopes, sous le regard absolument ravi de Virginie, clairement plus qu’enchantée d’être immortalisée avec parfois trois queues dans la bouche au même moment… D’où cet amoncellement de documents à charge.— Bien sûr que je la reconnais… C’est Virginie.— Et le type, là , c’est bien vous ?— Bien sûr que c’est moi ! J’aurais du mal à le nier, on ne voit que ma tronche !— Dans ce cas, je vous mets en examen pour viol…— Ah bon ? Et pourquoi ? Elle n’était pas assez consentante, selon vous ?— Ce n’est pas la question… Au moment des faits, cette jeune fille était mineure.James s’insurge.— Mais à ce moment-là , nous n’en savions rien ! Et vous trouvez vraiment qu’elle a la tête de quelqu’un que l’on a forcé la main ?Encore une fois et d’un bout à l’autre de la vidéo ou des photos, l’on voit une Virginie absolument aux anges, y compris sur les derniers clichés où elle a tout bonnement le visage couvert de foutre.— Certains témoins nous assurent que vous vous êtes rendus chez elle les jours suivants. Vous pouvez nous en dire plus ?Non, il ne peut pas t’en dire plus, mon père, il n’a pas envie d’aggraver son cas… Parce que c’est à son invite express qu’ils s’étaient rendus plusieurs fois à son domicile en l’absence de ses parents pour se livrer à son activité favorite, la sucette. Cela ne s’était pas reproduit très souvent, mais que James soit seul ou qu’ils y soient allés à trois ou quatre, la seule impression qui était la leur au retour était d’être passés dans une machine à laver en position essorage.— Pourquoi faire ? Pour me redire qu’elle était mineure alors que c’est seule et au volant de sa voiture personnelle à elle qu’elle était venue nous chercher à la gare ? Nous allions faire quoi, à votre avis ? Lui demander ses papiers ?Suivant le vieux principe qu’il vaut mieux fermer sa gueule et passer pour un con plutôt que de l’ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet, notre homme évite également de parler de ce que Virginie disposait de tellement de techniques différentes pour leur faire envoyer la purée qu’il était assez évident qu’elle était très, très loin d’en être à son coup d’essai ! Mais ce genre de précision, cela a toutes les chances de faire désordre dans un dossier d’accusation.— Vous auriez dû… En attendant, elle n’était pas majeure au moment des faits.Là encore, l’affaire est joyeuse dans la mesure où c’est très exactement deux semaines plus tard qu’elle les avait tous invités pour son dix-huitième anniversaire ! Avec, là encore, une demande de cadeau pas piquée des vers : elle voulait en toute simplicité qu’on lui fasse l’amour à dix-huit reprises cette nuit-là …Malheureusement – ou heureusement, cela dépend de quel côté on se place –, tout cela avait eu lieu en fin d’été avec, comme corollaire, la rapide disparition de Virginie pour cause de reprise d’études dans une grande ville loin de tout ce chambard.James a été le seul mis en cause, les quatre autres n’étant clairement pas reconnaissables. Cela aurait-il servi à quelque chose de balancer ses potes de l’époque, cela aurait-il pu alléger sa peine ? Son avocat lui a signifié que non… De toute façon, la juge faisait partie de ce que l’on appelle communément une chienne de garde et rien n’aurait pu trouver grâce à ses yeux. Pendant tout le procès, Virginie a pleuré, pleuré et pleuré encore… Et James a pris dix ans.Ce n’est qu’un petit moment plus tard qu’il a enfin compris ce qui s’était passé, lorsque la sœur de Virginie est venue au parloir avec une lettre qu’elle avait écrite à l’intention de James et où elle expliquait tout. En substance, lorsque le père de Virginie était décédé, sa mère avait voulu faire du ménage dans ses affaires et était tombée sur ces fameux clichés compromettants. Pourquoi ne les avait-il pas détruits ? Peut-être parce qu’il savait qu’il y en avait pas mal d’autres en circulation et que cela ne servirait à rien. Quoi qu’il en soit, pour la matriarche, il était hors de question de donner sa part d’héritage à ce qu’elle considérait comme une salope ! Alors, pour essayer de récupérer les centaines de milliers d’euros et les trois ou quatre maisons qui auraient dû lui revenir de son père, elle a porté plainte… En prétextant que, mineure, elle n’était pas consciente de ses actes et que, quand bien même les images disaient tout le contraire, il s’agissait donc d’un viol.C’était il y a près de quarante ans… Aujourd’hui, une enquête sérieuse sur les faits aurait peut-être été faite, même si en réalité rien n’est moins sûr. Mais à l’époque, pour bien que tes accusateurs aient quelques personnes bien placées dans leur entourage et que l’on ait absolument besoin d’un coupable, on avait vite fait de te faire porter le chapeau même quand il n’était clairement pas à ta taille… Et c’est ce qui s’est produit.Au final, James n’en a jamais vraiment voulu à son accusatrice… À sa place, qu’aurait-il fait, devant un tel paquet de fric ? Il n’en sait rien… Par contre, il nourrit encore aujourd’hui une haine féroce envers le système et les bien-pensants pour qui, dans ce genre d’affaires, tout est forcément d’une extrême limpidité… Même si, à quinze jours près, tout aurait pu être différent.AlyssaAlyssa a vingt ans et elle n’est pas belle, elle est proprement ravissante. Tout en elle est parfait ou presque : son regard de braise, son visage sans défaut, sa taille de guêpe, ses jambes de déesse, ses longs cheveux soyeux qui lui tombent jusqu’en bas des reins… Elle a beau faire et s’habiller comme elle le veut, même de la façon la plus ordinaire, elle rend les femmes folles de jalousie tandis que les hommes n’en finissent plus de baver sur son ravissant minois et sur ses courbes graciles.Sa vie est un enfer : elle ne peut pas se balader dans la rue sans que des sifflets fusent de tous côtés et qu’elle ne reçoive des propositions plus ou moins salaces de tout ce qui ressemble à un représentant du sexe masculin. Quant aux transports en commun, elle n’en parle même pas : elle a constamment droit à un florilège de mains baladeuses qui s’attardent sur son cul magnifique ou sur sa poitrine somptueuse. Et malheur à elle si elle tente de s’habiller autrement qu’en jean, la dernière fois qu’elle a osé mettre une jupe et qu’elle a pris le métro, elle a eu beau distribuer les gifles, au moins quatre ou cinq mecs ont réussi à attraper sa culotte et à lui déchirer au beau milieu de ce wagon bondé. Elle est rentrée chez elle le cul à l’air et la boule au vente, se promettant de ne plus porter ce genre de vêtements qui la mettent vraiment en danger.Mais cela n’a pas suffi… Hier, alors qu’elle revenait de son jogging, trois jeunes garçons lui sont tombés dessus. Ils ne l’ont pas insultée, pas frappée, mais ils l’ont tout de même entraînée dans un sous-bois où ils avaient préparé un endroit douillet bien à l’abri des frondaisons. Avec la température qu’il faisait, pouvoir rester à l’ombre était précieux ! Là , avec fermeté mais sans véritable brutalité, ils l’ont allongée sur cette couche pas vraiment improvisée et, pendant que l’un d’eux lui tenait les bras, l’autre lui a ôté ses chaussures ainsi que son pantalon de course. En voyant apparaître ses ravissants compas, ils n’ont pu retenir un petit sifflet d’admiration.— Excuse-nous, tu es trop belle… Tu nous rends fous, tu sais cela ? Nous sommes désolés mais cela fait trop longtemps que tu nous tortures… Ce n’est pas humain d’être merveilleuse à ce point…Lorsque son petit haut est allé rejoindre le reste et que l’un des garçons l’a soigneusement plié, elle a compris qu’elle n’avait pas affaire à des violeurs ordinaires…— Laisse-nous te regarder… Ne crie pas, ne te sauve pas, tu es tellement éblouissante…Alors, espérant sans doute que l’affaire en resterait là , Alyssa leur a permis de la contempler, et tout y est passé, son adorable petit cul, sa si jolie chatte aux lèvres étroitement closes, ses seins si admirablement dessinés…— Laisse-nous te faire l’amour, nous t’en supplions… Ne nous oblige pas à te tenir, nous ne voulons pas te faire de mal…Bien entendu, elle ne s’est pas laissé faire, mais cela n’a rien changé, les trois hommes l’ont prise à la chaîne… Mais encore une fois, sans brutalité, sans violence, sans insultes… Et tandis qu’ils la pénétraient, elle avait remarqué à quel point ils étaient beaux et bien bâtis… Certes, ils n’étaient pas dignes de sa beauté, mais ils étaient loin d’être repoussants… Et à chaque instant, ils s’excusaient, la suppliaient de leur pardonner, qu’ils n’étaient que des misérables qu’elle avait envoûtés et qu’elle avait rendus totalement incapables de se contrôler…Et quand tout a été fini, ils ont rampé à ses pieds… Lui ont demandé une fois encore, les yeux pleins de larmes, de bien vouloir les pardonner même s’ils ne le méritaient pas… Qu’ils iraient d’eux-mêmes se livrer à la police tellement ils avaient honte de l’avoir sali de leurs mains…Alors, Alyssa s’est rhabillée et est rentrée chez elle…Eh bien non, Alyssa n’est pas rentrée chez elle pour la bonne raison que cela fait des mois qu’elle n’a plus le droit d’en sortir… Et lorsqu’elle le faisait, le harcèlement dont elle était victime n’était pas celui sur lequel elle vient de fantasmer : non, pour elle, c’était plutôt les insultes, les regards dédaigneux et les crachats… Bref, tout ce qui fait le quotidien des femmes voilées.Ils la font bien rire, tous ces gens de la télé qui ne cessent de défendre le port du voile comme étant un droit inaliénable ! C’est sans doute vrai mais il faudrait aussi s’assurer que certaines de ces femmes ne le font pas par obligation, juste pour ne pas se faire cogner comme c’est son cas, par tous les représentants masculins – père, frères, oncles, grands-pères – de leur entourage, comme c’est le cas pour Alyssa.En attendant, son vrai rêve à elle, c’est de tomber sur un « vrai français » qui l’emmènera loin de toute cette famille qui l’étouffe et avec qui elle pourra enfin enfiler l’une de ces légères petites robes d’été qui la font tant rêver… Et qui, pourquoi pas, la laissera bronzer en bikini sur une plage de sable blanc, une coupe de champagne à la main… Et peu importe si, à la suite de cela et au détour d’une balade, quelques mains baladeuses s’aventuraient sur des formes gracieuses.Mais pour ce dernier point comme pour le reste, ce n’est malheureusement pas pour demain.Joséphine— Bon, faisons court, Mathieu : aimerais-tu coucher avec moi ?Le garçon, qui n’en est pourtant pas à son coup d’essai, est un poil décontenancé… Ce coup-là , on ne lui a jamais fait ! En plus, Joséphine fait partie des plus jolies filles de la fac, qui ne compte pourtant pas beaucoup de laiderons. Il essaie de ne pas perdre complètement pied.— Attends, tu t’es regardée ? Tu connais beaucoup de garçons qui te diraient non ? Tu es ravissante !— Merci… Mais pour cela, il faudrait que tu me rendes un petit service.— Lequel ?— Je voudrais que tu te débrouilles pour me ramener Anastasia ici… J’ai deux mots à lui dire.— Ah bon ? On peut savoir ce que tu lui reproches ?— Elle fait courir le bruit que je suis une salope qui couche avec n’importe qui. Et ça, tu vois, ça me tape un peu sur le système.Quand un homme traite une femme de salope, c’est généralement et précisément, parce qu’elle refuse d’en être une… Et accessoirement que l’on a affaire à un abruti fini, mais ça, c’est un autre sujet. Mais quand c’est une femme qui en qualifie une autre de ce charmant sobriquet, les raisons sont plus variées… La plus courante étant la jalousie, l’une enviant la liberté de corps et d’esprit de l’autre et bien souvent, la réussite qui va avec.— En même temps, tu es très loin d’être la seule à y avoir droit… C’est le traitement qu’elle réserve à toutes les filles qui passent à sa portée, et encore un peu plus lorsqu’elles sont mignonnes comme toi.— Sans doute, mais les autres, tu vois, elles font ce qu’elles veulent ! Non, j’aimerais juste que tu la ramènes ici… Ou chez toi, ça ira bien aussi.Bien que préoccupé, Mathieu sourit. Ce plan a beau sentir l’embrouille à cinquante pas, la perspective de mettre Joséphine à l’horizontale est un aiguillon loin d’être négligeable.— D’accord, mais tu sais comment elle est ! Tu la dragues, elle fait mine de s’intéresser à toi jusqu’à ce qu’elle te colle un vent de tous les diables… Et ensuite, elle vient te faire une crise de jalousie parce t’as osé passer à autre chose et sortir avec une autre nana !— Oui, je sais, c’est pas gagné, mais je crois que le jeu en vaut la chandelle, je n’ai qu’une parole.Encore une fois, Joséphine est un enchantement et beaucoup seraient prêts à se damner juste pour passer un bon moment avec elle.— Hé ! Tu ne vas rien faire de mal, hein ! Je n’ai pas envie de me retrouver complice d’un meurtre ou d’une connerie comme ça !— Ça, je peux te le promettre… Je ne lui ferai pas de mal.Le garçon hausse les épaules.— Si tu le dis… Et pour ma récompense, tu comptes t’y prendre comment ?Même s’il s’est retrouvé à la rue quelques instants, Mathieu n’en a pas pour autant complètement perdu le nord.— Assied-toi, tu vas comprendre…Ça, pour comprendre, il comprend vite, le gaillard ! Joséphine vient de s’agenouiller devant lui et, d’un geste précis, elle a extirpé le sexe du garçon de sa prison de toile et, le temps qu’il réagisse, le voilà déjà tout au fond de sa gorge. Il en voit trente-six chandelles ! Elle pompe, elle pompe, elle pompe… Et c’est d’ailleurs presque avec difficulté qu’il parvient à la décoller de sa queue.— Hé ! Du calme ! Tu vas me tuer !De fait, elle vient de le sucer avec une telle vigueur qu’il a l’impression que s’il l’avait laissée faire, elle lui aurait carrément dénoyauté les baloches bien avant que l’instant fatidique ne soit arrivé. Alors, elle reprend plus tranquillement son ouvrage, lèche cette fois le gros mandrin avec amour et délicatesse, lui malaxe posément les joyeuses tandis que ses lèvres se posent sur son gland et que sa langue s’attarde sur le frein.Bien entendu, le résultat ne se fait pas attendre… Mathieu a eu beau prévenir que les digues venaient de céder, Joséphine ne s’est pas retirée, accueillant le sourire aux lèvres les longs jets blanchâtres qui lui zèbrent désormais le visage. Et, pour faire bonne mesure, elle s’empresse de récolter ce divin nectar du bout de ses doigts avant de les porter à sa bouche. Le garçon n’en croit pas ses yeux.— Ramène-la-moi ici et le reste sera à la hauteur, je te le promets…— Comment ça ?— Je te rappelle qu’il te reste deux autres façons de visiter et de décorer mon petit intérieur, et tu y auras droit quand tu me l’auras amené… C’est plus clair, comme ça ?Tu parles ! Message reçu fort et clair, comme on disait à une époque.Le problème, c’est qu’Anastasia est un véritable spécimen… Elle fait partie de ces filles qui, sous prétexte d’être plutôt jolies, s’imaginent être Miss Univers et que le monde est à leurs pieds. Résultat, elle se trimbale une sacrée réputation de pétasse et d’allumeuse qu’elle entretient à plaisir en insultant tous ceux et celles qui passent à sa portée.On ne va pas s’étendre sur les subterfuges qu’il utilise mais c’est sous le prétexte fallacieux d’avoir oublié un document qu’il parvient à l’entraîner chez lui, où l’attend bien évidemment Joséphine. Et là , le garçon assiste alors à une bagarre entre filles d’un genre assez particulier : de toute évidence, cette dernière est une experte de la baston… Mais, alors qu’elle pourrait tout simplement ravager la tronche de sa rivale, elle se contente de la secouer quand elle pourrait violemment la gifler, de l’immobiliser lorsqu’elle pourrait lui casser le bras ou lui démettre l’épaule.Par contre, et quand bien même elle ne cesse de se débattre, Anastasia est bel et bien sur le point de se retrouver à poil, le froc sur les chevilles et la culotte de coton délavée en boule sur le sol. La suite ? En vérité, bien malin qui peut vraiment dire ce qui s’est passé dans la mesure où, parvenu à cet instant, Mathieu s’est proprement fait lourder… Devant la furie qu’était devenue Joséphine, il n’y avait rien d’autre à faire.Et après ? Eh bien, dans un premier temps, il n’y a jamais eu la moindre trace de coups et donc de poursuites judiciaires. Dans un second, Anastasia s’est subitement calmée et est devenue presque fréquentable… Il semblerait même qu’elle se soit trouvé un mec et que leur relation soit en passe de devenir de plus en plus sérieuse.Mais pour savoir par exemple si Mathieu a eu sa récompense, eh bien… Là et encore une fois, personne n’en sait rien.Les deux sœursLa nénette qui vient de se pointer à la boutique est sans doute loin d’être un canon, mais ça ne l’empêche pas d’être particulièrement agréable à l’œil. Que fait-elle là  ? Eh ben, en fait, son patron est le pote d’un deux deux proprios de la boîte et, tant qu’à faire, autant faire vivre les gens que l’on connaît…Petit détail amusant et a priori seulement connu des deux compères, Anaïs est également la maîtresse de son employeur et, à en écouter ce dernier, elle n’est pas farouche et a par-dessus tout un appétit assez féroce.— Si elle continue, je vais les avoir comme des raisins secs !Bien évidemment, cela n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd et, comme de bien entendu, les voilà tous deux et à tour de rôle en train de tenter leur chance… Qu’elle ne soit pas farouche, ce n’est pas difficile à deviner, il suffit d’entendre la façon qu’elle a de répondre aux questions souvent un tantinet tendancieuses des deux hurluberlus.Par contre, ce n’est pas parce qu’elle dispose d’un joli minois qu’elle n’est pas pour autant équipée d’un cerveau… Alors, quand bien même en aurait-elle envie et seraient-ils de très bons amants – ce qui reste accessoirement à prouver – elle n’a aucune envie de s’enquiquiner avec deux blaireaux comme eux ! Elle ne va certainement pas prendre le risque de perdre un type qui, en plus d’être très correct avec elle et de lui faire très correctement l’amour, passe son temps à l’emmener en Espagne, en Grèce ou je ne sais où sous prétexte de colloques et de réunions diverses… Bref, pour eux, il ne leur reste plus qu’à se la mettre sur l’oreille et passer à autre chose.Enfin oui, mais non : notre héroïne, que l’on va appeler Angélique, finit par s’émouvoir à son plus ou moins protecteur du gringue incessant de ces deux zouaves.— Ah bon ? Ce n’est pas la première fois que tu te fais baratiner dès que j’ai le dos tourné mais, d’habitude, tu ne m’en parles pas…— Oui, mais là , c’est un peu différent… D’abord, ils ne sont pas vilains et, d’après ce que m’en ont dit quelques copines, au paddock, ils ne se débrouillent pas trop mal…— Et t’as peur de craquer ?— Un peu, oui… Mais c’est toi que j’aime…Claude – le patron – se marre intérieurement : il sait pertinemment qu’entre Angélique et lui, ce n’est pas vraiment de l’amour… C’est, comment dire… Une relation gagnant-gagnant, comme l’on-dit aujourd’hui. Elle lui offre ses charmes, il l’emmène un peu partout avec elle et tout le monde est content.— Ne dis donc pas de bêtises, sourit-il… Tu vas simplement leur dire de passer au magasin ce soir et, euh… on verra bien.Naturellement, l’heure de la fermeture ayant à peine sonné, les deux types sont au point de rendez-vous prévu.— Alors, pas la peine de se raconter des salades, je sais que vous draguez tous les deux Angélique qui, comme vous le savez forcément, est aussi ma maîtresse…En général, ce genre de plan ne sent pas bon : on a déjà vu perdre des clients et des amitiés se fissurer pour moins que ça.— … mais, à côté de cela, je lui suis infiniment reconnaissante d’avoir eu le bon goût de me prévenir qu’elle vous trouvait quelque peu à son goût… C’est pourquoi je vais vous proposer quelque chose à tous les trois.Un ange passe, sans qu’il sache bien lui-même ce qu’il fait là .— La semaine prochaine, je suis obligé de partir avec ma femme qui veut absolument que l’on aille voir sa famille. Ce voyage va durer une semaine et, pour faire simple, Angélique, je te laisse libre de choisir, tu feras ce que tu veux.— J’avoue que je ne comprends pas, répond cette dernière.— C’est pourtant simple… Si tu veux coucher avec un de ces lascars – ou les deux, même – tu fais exactement ce que tu veux, je ne t’en tiendrais pas rigueur.— Tu te moques de moi ?— Pas du tout… La seule condition est dans un premier temps que je veux absolument que tu me racontes en détail tout ce qui se passe et que, dans un deuxième, cette semaine passée, tu reviennes dans mes bras.— Et sinon ?— Je ne te fais pas de dessin… Mais ne t’inquiète pas, j’ai au pire un pote qui cherche une employée comme toi.— Et si je ne couche pas ?— Je me répète, je ne t’oblige strictement à rien, ni dans un sens ni dans l’autre… Mais si d’aventure j’apprenais que tu m’as menti, je pourrais le prendre très mal.Cette capacité qu’a Angélique de ne pas se poser de questions au moment de passer à la casserole est également son point faible qui lui a bien souvent joué des tours pendant sa jeunesse, où ses histoires d’amour – histoires de cul serait plus juste – ne duraient jamais bien longtemps. Et, d’une certaine manière, la rencontre de son amant-patron a été une bénédiction dans le sens où elle a enfin trouvé quelqu’un apte à lu éteindre cet incendie intérieur qui la consume et lui apporter, par la même occasion, une bonne dose de stabilité dans sa vie éternellement compliquée. Nymphomane ? Non, certainement pas, juste gourmande de la vie, gourmande de l’amour.Toujours est-il que, pendant trois jours et malgré les sollicitations plus que pressantes des deux zigotos, elle reste de marbre… Et ce malgré les appels téléphoniques de Claude qui la presse de tout lui raconter, sans doute pour renouveler son stock de positions et de techniques sexuelles diverses.Mais le soir du quatrième jour, Angélique n’y tient plus… Elle a fait le tour de ses multiples sex-toys et plus rien ne parvient à clamer ses ardeurs. Elle se rend alors chez nos deux gaillards et là , naturellement, c’est le feu d’artifice ! Et un coup sur le bureau de l’entrée, et un autre sur la vitre de la photocopieuse qui, comme de bien entendu, se met en route au moment le plus crucial, et encore un autre dans la camionnette… Malheureusement, l’un des deux gars doit s’occuper de sa vieille mère invalide tandis que l’autre s’occupe de la garde des enfants de sa sœur : ils ne passeront donc pas la nuit avec la donzelle qui, pourtant, aurait bien aimé ne pas s’arrêter en si bon chemin.Les jours suivants sont à l’avenant… D’autant que, et sans doute par pure coïncidence, les deux compères sont parfaitement complémentaires : le premier est doux, délicat, raffole des dentelles et excelle au petit jeu du broute-minou, ce qui a le don de l’expédier sur orbite en deux temps, trois mouvements. Et quand il consent enfin à la pénétrer, elle est à chaque fois dans un tel état qu’elle repart pour un autre tour de manège dès que sont franchies les portes de sa boîte de pandore.L’autre, par contre, c’est tout le contraire… Il est plutôt du genre à se glisser derrière elle sans prévenir, à déchirer sa culotte – à tel point qu’elle n’en portera plus jusqu’à la fin de la semaine – et à lui fourrer l’obélisque sans la moindre préparation dans des quickies où, là encore, elle a fait de la stratosphère sa seconde demeure.Parallèlement, bien sûr, Claude a droit à son petit compte-rendu hebdomadaire, il ne cesse d’une part de lui dire que c’est une salope mais également qu’elle ne perd rien pour attendre et que ce qu’il va lui coller en rentrant lui fera oublier tout ce qu’elle est en train de vivre. Et elle le connaît, il en serait bien capable ! Par contre, il précise bien qu’il sera de retour dimanche dans la matinée et que donc, ce samedi sera la seule opportunité de passer la nuit avec ses deux chevaliers servants. Et, accessoirement, ils vont profiter de cette soirée forcément mémorable pour enfin réaliser ce qui était leur fantasme commun, à savoir prendre la demoiselle en double et, à tour de rôle, lui visiter les douves, le donjon et même la salle de garde, le tour jusqu’au petit matin.Bref, ce sera une Angélique totalement ravagée et arborant des cernes jusqu’aux oreilles qui accueillera Claude et son épouse – qui ne se doute de rien, à moins qu’elle ne s’en foute carrément – à l’aéroport…Notre histoire aurait pu s’arrêter là , tout ce petit monde ayant décidé, comme convenu, de reprendre sa petite vie d’avant et Angélique de ne plus revoir ses deux rossignols à moustaches.Mais, environ deux ans plus tard, qui voici que voilà , la sœur d’Angélique ! Seul souci, c’est que quitte à ne pas être charitable, on ne peut pas dire que ce soit la même, la faute à un strabisme plus que prononcé – et en plus, elle louche, comme dirait l’autre – qui ne relève pas vraiment le niveau d’une apparence plus que quelconque. Mais qu’importe : pour les deux associés, une cliente est une cliente et doit donc avoir droit au meilleur, tout comme tous les autres.C’est là qu’un os va se glisser dans la moulinette : pour obtenir les meilleurs résultats possibles, il est inutile de travailler en se prenant le chou, la bonne humeur et le sourire sont les meilleures armes pour, encore une fois, faire en sorte que les objectifs de formation soient pleinement remplis en un minimum de temps.Or, ce soir-là et au magasin où travaille Angélique, la discussion entre clientes va bon train et il est fortement question que les deux patrons d’une certaine entreprise que nous connaissons désormais assez bien seraient des dragueurs et des baratineurs… Ce qui était peut-être effectivement le cas de par le passé dans la mesure où les deux responsables ont, depuis, tous deux trouvé chaussure à leur pied et que l’heure n’est plus à ce genre d’âneries.Et donc, ces dames s’empressent de se raconter tout ce qui leur serait arrivé ou dont elles auraient été témoins sous le sourire plus qu’amusé d’Angélique… S’ils avaient la moindre idée de ce qu’elle a connu, elle, avec les deux intéressés ! C’est à ce moment que Neunœil, surnom affectueux donné à la sœurette de notre héroïne, se pointe la gueule enfarinée en prétendant qu’elle-même et pas plus tard que la semaine dernière, s’est encore fait baratiner par l’un des deux… Ce qui n’aurait strictement aucune importance si celle qui partage la vie de ce gars en question n’était pas à cet instant dans l’assistance.Noémie n’est pas du genre jaloux, elle aussi a une vie avant de rencontrer son mec mais, désormais, elle s’est rangé des voitures, tout comme lui… Enfin, jusqu’à cette révélation, c’est ce qu’elle pensait. Alors, bien sûr, lors du retour à la maison, ce n’est pas tout à fait la scène de ménage, mais pas loin !— Putain ! T’aurais baisé sa sœur, je comprends, elle est ravissante ! Mais elle, c’est un thon !L’explication qui s’ensuit est forcément houleuse mais, à force d’explications et de serments, l’homme finit par désamorcer temporairement la bombe, en se promettant de mettre les choses au clair dès qu’il rencontrera cette chère Neunœil… Et, dès le lendemain, dès qu’il en a la possibilité, il s’empresse – en y mettant les formes, encore une fois un client est un client – de lui faire comprendre qu’il y a un léger malentendu, qu’il n’a jamais eu la moindre vue sur elle…Et là , la nénette pique une colère de tous les diables, comme quoi elle n’est pas assez bien pour lui, qu’il se moque des handicapées en leur faisant miroiter des choses qui n’existent pas… Le mari se radine le lendemain, fait lui aussi un scandale, mais là , il se fait envoyer chier en quatre mètres sur trois, quelque chose de velu. Mais Neunœil n’en reste pas là … Dépôt de plainte auprès des flics pour harcèlement, gestes déplacés et tout le toutim…La suite ? En vérité, personne ne sait véritablement ce qui s’est passé ultérieurement. D’après ce que l’on en a su, et c’est à prendre au conditionnel, Angélique aurait été interrogée par les condés à qui elle aurait déclaré que sa sœur était une personne toxique, jalouse de l’existence réelle ou supposée de sa sœur, et qui passait son temps à s’inventer une vie, quitte à risquer de foutre celle des autres en l’air.Au final, le seul point dont on soit certain est que, dans l’affaire, personne n’est jamais allé en prison et qu’a priori, il n’y a jamais eu de procès. Si, à l’époque, tout porte à croire que tout s’est arrangé à l’amiable, nul ne sait comment cette histoire se serait passée si elle avait eu lieu de nos jours, avec une justice et des médias toujours friands de sensationnel.Banlieue-dortoirAvec l’aimable collaboration d’un autre auteurDix-huit heures trente, tout est calme dans cet immense lotissement. L’homme regarde sa montre, sa cible doit être revenue du travail et il sait qu’elle sera seule : désormais, plus rien ne s’oppose à la réalisation de son projet.Il sonne, elle ouvre, elle pâlit.— Qu’est-ce que tu fous ici ? Je t’ai dit de ne jamais revenir !— Eh ben perdu ! Je suis là  !— Et qu’est-ce que tu veux ?— La question n’est pas là , la question est de savoir ce que toi tu veux, espèce de salope !— Ce que je veux ? Que tu te casses, connard !Elle tente de refermer la porte, mais l’homme a déjà mis son pied dans l’embrasure. D’un robuste coup d’épaule, il fait valdinguer la femme à l’autre bout du couloir tandis qu’aussitôt le seuil franchi, il s’empresse de mettre un tour de clé derrière lui. Quoi qu’il advienne, il ne sera plus dérangé.Terrorisée ? Horrifiée ? Apeurée ? Ce n’est pas véritablement le genre de la femme qui s’empresse aussitôt de passer à la contre-attaque : cela fait des années qu’elle pratique les sports de combat, cette ordure va l’apprendre à ses dépens !Les deux uppercuts qu’elle lui lance lui parviennent en pleine face tout comme les monstrueuses savates qu’il se prend dans les chevilles mais, malheureusement pour elle, le coup de genou en direction des joyeuses du type n’atteint pas son but, ce qui déclenche un accès de fureur supplémentaire chez le gars qui, en réaction, lui balourde alors une formidable mandale qui expédie sa victime sur le lit de la chambre. Passablement sonnée, elle n’a pas le temps de réagir lorsqu’il sort de sa poche trois cordelettes qu’il attache aussitôt à ses poignets ainsi qu’à sa cheville gauche.— Alors ? On fait moins la fière, maintenant ?— Ordure ! Dégueulasse ! Fumier !Une autre gifle, cette fois nettement moins violente que la précédente, la fait taire.— C’était quand même une sacrée idée de m’emmener dans une chambre avec un lit à barreaux… T’avais prévu ton coup, salope !— C’est toi la salope ! C’est toi qui as baisé cette petite pute de Johanna ! Me faire ça, à moi, avec ma meilleure amie !— Qu’est-ce que ça peut bien te foutre ? Elle aime la bite, tout comme toi ! D’ailleurs, tu vas me le dire !— Crève, charogne !L’homme sourit, il vient de se saisir d’un coupe-papier qui traînait sur la table de chevet et qui sert ordinairement à ouvrir le courrier. La pointe n’est pas très acérée, mais nettement assez pour l’usage qu’il compte en faire : le poser juste sous l’œil de la femme qui, cette fois, se met brusquement à paniquer.— Bon, tu vas me le dire, que tu aimes la bite…Absolument tétanisée par la peur, elle s’entend répondre en bredouillant :— Oui, j’aime la bite…— Ah oui ? Tu l’aimes où, la bite ?L’envie de lui répondre quelque chose dans le genre « dans ton cul, connard » est immense mais le moment est peut-être mal choisi. Qu’importe, il ne perd rien pour attendre.— Dans ma chatte…— Rien que dans ta chatte ? T’es sûre ?Rien ne semble calmer l’homme qui, pourtant, est à deux doigts de triompher. Terrassée mais pas vaincue, la femme fait mine d’entrer dans son jeu.— Non… Dans le cul aussi…Si elle parvient à faire un peu baisser la pression, elle profitera d’un moment d’inattention pour, à l’aide de sa jambe libre, lui remonter les valseuses entre les omoplates, et ensuite… Eh bien, ensuite, on verra.— C’est vrai ? Tu aimes quand on t’encule ?— Oui c’est vrai, j’aime ça…— Et les grosses bites de blacks dans ton cul, ça te plaît ?— Oui j’aime ça… Tu as raison, je suis une salope…Le stratagème semble fonctionner puisqu’il desserre l’étreinte, allant même jusqu’à reposer le coupe-papier sur la table de nuit. Mais a-t-il réellement été dupe de la supercherie ? Elle a confirmation du parfait contraire lorsqu’il lui décoche de nouveau une monumentale gifle à l’instant précis où, à l’aide sa jambe libre, elle s’apprêtait à lui envoyer les baloches sur orbite.— T’y a cru, hein, connasse ? Oui, t’es une salope, mais tu ne m’auras pas comme ça ! Allez, assez discuté, allons-y !Les yeux pleins de terreur, elle le voit se ressaisir du coupe-papier. Que va-t-il lui faire, cette fois ? Elle n’a pas longtemps à attendre, c’est à la manche de son tee-shirt que l’homme vient de s’attaquer. Bigre, elle savait le presque couteau tranchant, mais à ce point ! Partant du poignet, il vient de remonter jusqu’à l’épaule, le tissu se déchire largement jusqu’à mettre sa poitrine à nu.— T’as même pas de soutif et tu joues les saintes nitouches… Tu me dégoûtes…Et oui, la femme est effectivement seins nus sous son vêtement de sport… Lorsqu’elle revient de son boulot, elle aime bien se débarrasser de ce carcan qui l’étouffe mais qui lui évite pas mal de réflexions lorsqu’elle bosse. Une fois, elle a profité de ce que c’était l’été et qu’il faisait fort chaud pour tenter le débardeur sans rien dessous : plus jamais… Elle a eu l’impression d’être un animal de foire que tout le monde, à commencer par ses collègues féminines, venait voir et juger. Et dire que c’était quasiment la norme dans les années 70…Quoi qu’il en soit, elle se retrouve bien vite torse nu et l’homme empoigne alors ses seins. Misère… Sa poitrine a toujours été son point faible : dans le bus ou le métro, elle a régulièrement affaire à quelques mains baladeuses plus ou moins volontaires. Lorsqu’il s’agit de son cul, la distribution de gifles est immédiate mais elle doit toujours prendre sur elle-même pour ne pas se laisser faire lorsqu’il s’agit de ses nibards. C’est une véritable malédiction ! Le simple contact d’une main au travers du soutif l’électrise… Et encore, personne ne se doute de ce qu’il se passe alors entre ses jambes ! À chaque fois, c’est un véritable combat entre son corps et sa tête et elle sait qu’elle va craquer s’il continue, ce qui lui est doublement insupportable.— Connard ! Abruti ! On ne traite pas une femme comme ça !— Toi, une femme ? T’es qu’une salope !— Je vais porter plainte ! Tu iras en prison !Il rigole.— Porter plainte ? Pour la reconstitution ? Voilà une bonne idée !— C’est ça ! T’arriverais même pas à faire jouir une chèvre !— Une chèvre, peut-être pas, mais une chienne comme toi, oui !— Fumier ! Crevure ! Charogne ! Je te tuerai !— C’est ça ! Parle à mon cul !Cette fois, l’homme est à califourchon sur la jambe libre de la femme, ce qui lui laisse tout loisir pour entailler la jambe de pantalon jusqu’à l’aine.— Tu vas pouvoir lancer une nouvelle mode…Bien qu’en dentelle, la culotte de la femme est loin d’être sexy, et elle a visiblement quelques heures de vol. Là , il ne cherche même pas à la découper : il s’en saisit et d’un geste brusque, il la déchire d’un trait.— T’as vraiment tout pour plaire… T’avais vraiment rien de plus dégueulasse à mettre sous ton froc ?— Je t’emmerde ! T’as compris, ça ? Je t’emmerde ! Et ma culotte aussi, elle t’emmerde !Pour toute réponse, l’homme se redresse et, farfouillant dans sa braguette, en sort un sexe de belle taille qu’il lui colle sous le nez.— Fais-moi mal et je te crève un œil. Mords-moi et je te crève les deux. T’as compris ?Mais la femme, bien entendu, ne l’entend pas de cette oreille… Mais, lorsque le gars lui colle le coupe-papier sous l’orbite droite, elle s’empresse d’ouvrir la bouche en grand tandis qu’il lui enfonce son énorme chibre jusqu’aux amygdales. Elle multiplie les hauts le cœur mais rien n’y fait, il reste planté dans cette position jusqu’à ce qu’elle étouffe, ne se retirant qu’à la dernière seconde.— Maintenant, tu me suces ou je recommence… C’est clair ?Tu parles ! Comme si elle avait vraiment le choix ! Alors oui, elle le suce comme elle peut… Sa langue glisse sur l’énorme gland décalotté qu’elle meurt d’envie de déchirer à coups de dents. Oui, mais voilà , finir sa vie en nocturne, cela ne l’enchante pas ! Alors, elle s’efforce de lui donner ce qu’il veut, espérant intérieurement qu’elle réussira à le faire jouir et donc que ce viol en restera là . Maigre consolation sans doute, mais quand tout semble perdu, il reste quelquefois une lueur d’espoir.— C’est pas vrai, t’aimes vraiment ça, crevure ! T’as tellement peur de te faire troncher que t’en es là , à me sucer comme la dernière des putes ! T’aimes ça, hein ?Oui, en temps normal, la femme aime effectivement bien prendre le sexe d’un homme en bouche pour le mener ensuite par le bout du nez. Mais là , les circonstances sont légèrement différentes et le seul désir qu’elle a serait de l’émasculer définitivement avant de lui faire bouffer ses couilles au sens propre et à la première occasion.— Assez plaisanté, passons aux choses sérieuses ! Si tu gueules, je te crève ! T’as compris, pétasse ?Oh que oui, elle a compris…— Écarte les jambes, espèce de pute !Encore une fois, elle tente de résister mais l’homme est décidément trop fort. Il présente alors sa queue à l’orée de la chatte de sa victime.— Alors, on fait moins la mijaurée ? Tu vas l’aimer, ma bite !En guise de réponse, elle profite de ce que l’homme a un peu trop approché son visage du sien pour lui cracher une énorme morve à la gueule, ce qui lui vaut une nouvelle mornifle de derrière les fagots. L’outrage n’est plus loin, elle a beau serrer son sexe autant qu’elle le peut, un seul coup de reins a suffi pour que la grosse queue pénètre tout au fond d’elle. Pour elle, c’est l’enfer, non pas à cause de la douleur mais parce que son corps vient une fois de plus de la mettre dans une invraisemblable situation ! Tout à l’heure, lorsqu’il lui tripotait les nichons, elle a senti son fourreau s’humidifier et c’est donc un sexe totalement détrempé qui s’est ouvert devant lui.— Tu vois que t’en mourrais d’envie ! T’es une salope, va falloir te le mettre dans la tête !— Va chier, connard !Insensible aux insultes, l’homme continue de la pilonner comme un furieux. Et si la femme croyait qu’elle venait de vivre l’enfer, ce qui est en train de se produire est bien plus terrible encore, dans la mesure où le type vient de poser son index sur son petit organe. Comment peut-on parler de plaisir dans une situation pareille ? En attendant, elle sent monter de son ventre une sensation qu’elle connaît bien et qui, chez elle, se termine bien souvent par un petit voyage dans l’espace. Et cette jouissance plus honteuse, il est hors de question qu’elle l’offre à cette ordure !Alors elle serre les dents, à deux doigts d’arracher les draps tellement elle se crispe dessus, elle s’efforce de relâcher son ventre pour donner un minimum de plaisir à cette queue qui la fouille au plus profond d’elle-même, mais rien n’y fait… Et, lorsqu’au bout d’un long moment qui lui semble à elle une éternité, l’homme se vide enfin dans un rugissement de bête blessée, elle n’a pour tout recours que de tourner la tête et mordre l’oreiller pour ne pas crier… Soudain, pour elle, c’est le trou noir, dont elle ne s’extirpe que difficilement. Jouissance ? Certainement pas… Il s’agit plutôt d’une perte de connaissance, elle reprend son souffle.Quelques minutes plus tard, l’homme l’a détachée et, contre toute attente, elle s’est blottie dans ses bras.— T’es sûre que t’as pas envie de faire l’amour normalement ? Moi j’en ai marre de ces mises en scène, sans compter qu’un jour, cela finira mal…— N’empêche que t’as pas idée du panard que je viens de me prendre… Rien d’autre n’est aussi fort.— Mais on pourrait pas tout simplement aller baiser dans ma camionnette, quitte à se mettre à un endroit où l’on pourrait être vus ? Je sais que tu aimes ça…— Ah, un viol en forêt, j’avoue que ça pourrait être sympa…— Mais pas un viol, merde, un simple coup de queue, ça ne te dirait pas, pour changer ?— Pourquoi faire ? C’est d’un banal…— Ah bon ? Tu veux que je demande à des copains de venir nous reluquer, aussi ?— Pour reluquer ? Si au moins ils me baisaient, je ne dis pas non…L’homme ne sait même plus quoi dire.— Bah… S’il n’y que ça pour te faire plaisir, cela peut s’arranger…— Purée… un viol collectif… Tu sais que tu me rendras folle, un jour ?Déjà , l’homme a tourné les talons. Il sait qu’un jour, il finira par quitter cette femme qui n’a de cesse que de le faire tourner en bourrique avec ses fantasmes hors du commun. Et puis surtout, il sait que s’ils devaient un beau jour se faire surprendre par le mari et quand bien même lui aurait-elle juré qu’elle n’agirait jamais comme ça, elle aurait beau jeu de prétendre qu’il s’agissait d’un vrai viol et il se retrouverait en prison… Ce qui s’est probablement déjà produit.VéroniqueIl y a une quinzaine de jours, un dépôt de plainte a eu lieu : la dénommée Véronique affirme avoir été violée dans un appartement plutôt cossu d’un immeuble de banlieue, le présumé coupable a été mis en examen, écroué et, pour le moment, les deux fliquettes chargées de l’affaire en sont à l’enquête de voisinage… Dans ce genre de plan, en général, personne n’a rien vu mais là , c’est légèrement différent.— Elle ? Violée ? Vous rigolez ? Putain, si l’on jouit aussi fort qu’elle en se faisant violer, n’oubliez pas de donner mon adresse à son agresseur ! Je me ferai une joie de l’accueillir chez moi !Ce genre de témoignage, ce doit être le quinzième que les deux représentantes des forces de l’ordre reçoivent de la part de voisines qui, la plupart du temps, s’en amusent. Et les deux enquêtrices, elles, sont à deux doigts de criser.Récapitulons : depuis environ deux ans, Véronique se rendait régulièrement à l’appartement de l’accusé, la plupart du temps seule, mais quelquefois accompagnée d’un ou de plusieurs hommes que, par ailleurs, aucun des témoins n’est capable de reconnaître tant ils étaient nombreux. Logiquement, sur un coup comme ça, personne n’aurait dû savoir ce qui se passait une fois la porte close mais c’était sans compter avec les invraisemblables vocalises que la plaignante poussait lorsqu’elle prenait son pied ! L’hiver, bien sûr, tout était calme mais, dès que les températures remontaient et que les fenêtres restaient ouvertes, ce n’était pas la même musique…Au final, le proprio de l’appartement a été condamné, plus par principe qu’autre chose, au motif qu’être consentante vingt fois ne signifie pas qu’on ne le soit la vingt et unième… Quant au fait que l’on puisse jouir, surtout de façon aussi explosive dans de telles conditions, les experts ont estimé que cela était tout à fait possible. Il n’empêche que sur ce dernier point, l’ensemble de l’assistance, qu’il s’agisse du juge, de l’avocat, ou du public, tout le monde est resté dubitatif…NatachaL’affaire qui est plaidée ce jour-là est tristement banale : une jeune employée a été harcelée sexuellement par Dominique, la personne dont elle recevait les consignes. Dans un premier temps, il s’agissait de commentaires sur son opulente poitrine, qu’elle devrait en profiter avec de plus grands décolletés, que porter un soutif avec d’aussi beaux atours était une hérésie… Ensuite, il y a eu des allusions parce qu’elle était toujours en pantalon alors qu’elle serait tellement mieux en jupe, avant de passer aux diverses mains au cul et autres tripotages prétendument involontaires de ses deux magnifiques obus, sans oublier les allusions graveleuses où il était fortement question d’en faire son quatre-heures ou, qu’avec une souris comme ça dans son grenier, le chat n’en aurait plus longtemps à vivre !Alors, au début, Natacha a tenté la conciliation… Qui n’a rien donné. Elle a contacté son employeur pour lui expliquer le problème, mais cela n’a rien donné. Alors, elle a porté plainte… L’enquête a été rondement menée et, sans surprise, il y a eu licenciement… Nous en sommes donc au procès.— Et donc, comment cela se passe-t-il, depuis son licenciement ?— Très bien… Je n’ai plus aucun problème.— Pas de soucis avec vos autres collègues ?— Au contraire, ils sont charmants.Le procureur se tourne alors vers Dominique qui, dans son box, ne sait plus où se mettre.— Mais vous vous rendez compte que, si vous aviez été un homme, vous auriez été immédiatement condamnée ? Ce genre de comportement est tout simplement intolérable !Et oui, c’est là que ce procès prend tout son sens : Dominique est une femme, probablement lesbienne, et a cru que, protégée par sa position, elle pouvait tout se permettre… Cependant, à la grande surprise de l’assistance, la main de la justice a tremblé et la prévenue n’a été condamnée qu’à du sursis et à payer les frais attenants à ce procès. Certains mauvais esprits ont aussitôt ajouté que les discriminations sexistes n’étaient sans doute valables que dans un seul sens…(histoire 100 % vraie parue il y a quelques jours le journal local)ÉlodieIl fut un temps, notamment dans quelques contrées isolées de la Russie Tsariste, où les populations avaient de bien curieuses coutumes : l’une d’entre elles étaient que si d’aventure une épouse ne se pointait pas à la messe – un autre grand classique de l’époque – avec un œil poché la lèvre éclatée, une dent en moins et le bras en écharpe, c’était la honte pour elle et elle était montrée du doigt ! Si un homme ne cognait pas sa femme régulièrement, c’est qu’il ne l’aimait pas et, encore fois, c’était la honte ! Cela vous semble absurde ? Pourtant, ouvrez quelques livres d’histoire et vous verrez que cela a vraiment existé… Notez, plus près de nous, on peut se demander ce qui pousse certaines femmes à rejoindre les rangs de Daesh alors qu’elles savent pertinemment qu’elles ne seront cantonnées qu’au rôle de serpillière… Et encore, si cela n’engageait qu’elles, ce ne serait rien ! Elles partent là -bas avec leurs gosses tout en sachant que leurs filles n’iront jamais à l’école et ne seront jamais soignées correctement si d’aventure elles tombaient malades…Bien moins grave (puisqu’il s’agit de personnes consentantes) on sait que certaines femmes aiment être humiliées, rabrouées, rabaissées avant de se retrouver nues face à des inconnus, attachées dans des positions aussi invraisemblables que douloureuses, avant de subir de la part de leur maître des séances interminables de martinet, de cravache, de fouet ou de badine… En sachant que ce qu’elles endurent sur le coup n’est rien à côté de ce qui les attend par la suite, les divers hématomes mettant parfois des semaines à s’estomper, tout comme les estafilades causées par tous ces objets contondants. Bon, de façon plus prosaïque, on peut aussi se questionner sur ce qui pousse certains non-professionnels à s’inscrire à d’invraisemblables Iron Man ou autres Ultra-Trails pour le simple plaisir de souffrir pendant des heures dans la chaleur du désert, la moiteur de l’Amazonie ou le froid de l’Antarctique. On peut aussi se demander qui paie leurs factures et leurs voyages, puisqu’il est assez improbable que l’on puisse réussir à être capable de courir 25 ou 26 heures d’affilée, dans des conditions extrêmes avec des dénivelés de folie en s’entraînant vaguement une ou deux heures par jour après le travail… Mais sur ce dernier point, c’est un autre problème.Mais, et elle a beau ne pas être ni Russe ni islamiste, ni adepte du BDSM ni même sportive, quoiqu’elle s’impose une demi-heure de jogging deux ou trois par semaine, il n’en demeure pas moins que notre amie Élodie n’en est pas moins dévastée… Une fois de plus, elle vient de se faire larguer par un garçon qu’elle avait rencontré une bonne semaine plus tôt. Et pourtant, il avait tout pour lui plaire… Survêtement blanc Lacoste, bagarreur et passablement rouleur de mécaniques en plus d’être grande gueule, macho au-delà de l’imaginable, adepte de 8.6 et des joints avant d’aller se coucher à huit heures du matin, ex-amateur de tuning, il représentait son idéal masculin. Le problème, c’est que notre pékin en question a voulu aller plus loin, et qu’elle l’a suivi dans les caves… Mais qu’au moment crucial, elle s’est refusée à lui. Pourtant, s’il avait insisté, il aurait su à quel point elle en avait envie ! Envie de tout son cœur, de toute son âme, de tout son corps ! Mais que, sous ses atours de blaireau moyen, notre homme n’était pas complètement abruti, il s’est arrêté là … Au prix de quelques insultes de haute volée dont ce genre de personnage a le secret. Et là , contre toute attente, Élodie en a hurlé de rage et de dépit ! Non, ce qu’elle aurait voulu, elle, c’est qu’il lui balance quelques mandales de derrière les fagots, l’expédie sur le matelas crasseux et, tout en la traitant de tous les noms, l’étrangle à moité pendant qu’il lui aurait arraché ses vêtements. Et quand il l’aurait embrochée de sa forcément grosse queue, elle en aurait été à deux doigts de tomber dans les pommes tant le plaisir aurait été violent. Ensuite, il l’aurait baratté comme un furieux sans jamais desserrer son étreinte et cesser de la traiter de pute ou de salope, jusqu’au moment où il se serait déversé en elle où, cette fois, elle se serait carrément évanouie, submergée par sa jouissance. Mais ce ne sera pas encore pour cette fois…Parce que l’amour classique avec des mecs respectueux de sa personne, très peu pour elle ! Il faut de la brute de décoffrage, de l’homme, du vrai, du viril – qui a dit du gros con –, du qui ne s’encombre pas d’une pétasse dans son genre ! Une fois, alors qu’elle était plus jeune, elle avait bien failli connaître ce genre de type…Elle ne sait même plus trop pourquoi elle avait accepté de suivre cet ouvrier du bâtiment aux grosses mains calleuses… Par contre, au détour d’un chemin, il lui en avait balancé une qu’elle n’avait pas anticipée et, à moitié sonnée dans les hautes herbes, l’homme s’était précipité sur elle avec l’intention évidente de la violer. Manque de chance, au moment fatidique, le gars ne bandait pas… Et ça, ça fait plutôt désordre ! Alors, il l’avait laissée là , à moitié à poil sous la pluie froide de ce mois de novembre, et c’est à pied qu’elle avait dû rentrer chez elle, à dix bornes de là …Aujourd’hui encore, Élodie recherche l’oiseau rare… Le découvrira-t-elle un jour ? Pour sa sécurité et sa santé mentale, il faut lui souhaiter que non.ZahiraVingt heures, Zahira allume la télévision. Comme d’habitude, le monde va mal… Rien de véritablement nouveau sous le soleil ! Mais comme quelques millions de téléspectateurs, elle essaie quand même de se tenir au courant, comme ça, par principe, tout en essayant de faire abstraction du ton faussement compatissant qu’utilisent les journalistes. Comme s’ils en avaient réellement quelque chose à faire de toutes ces existences foutues en l’air ! Non, plus la situation est critique, plus le taux d’audience et les dividendes augmentent et le reste, on s’en fout.Ce jour-là , et faute d’un tremblement de terre, d’un crash d’avion ou d’un nouveau scandale politico-financier qui ne débouchera jamais sur rien – et surtout pas sur la condamnation des responsables – l’heure est à un fait divers, le viol d’une jeune femme dans un pavillon de banlieue. Et là , c’est un défilé de psy qui viennent expliquer combien le traumatisme est important pour la victime et, surtout, l’on interroge les voisins qui n’ont en réalité rien vu du tout et ne connaissaient pas vraiment la malheureuse, les amis qui ne comprennent pas et la famille dévastée… Comme si cela permettait d’ajouter des pièces au dossier !Pourtant, même si Zahira ne le mentionne jamais, elle ne sait que trop bien ce que représente ce calvaire…C’était, c’était… il a longtemps, du temps où elle n’était qu’une jeune fille et qu’elle vivait tout là -bas, dans un obscur petit pays d’Afrique où, une fois de plus, l’heure était à un mélange de guerre civile et d’épuration ethnique, même si ce dernier terme n’existait pas encore.Comme l’ensemble des autres villageois, elle avait vu arriver deux camions et une vingtaine d’hommes armés jusqu’aux dents… Inutile de parlementer, tout le monde savait ce qui allait se passer, d’autres villages des alentours en avaient fait les frais ! Ils allaient flinguer tous ceux qui se présenteraient, mettraient le feu à ces cahutes de paille et de bois dans lesquels les survivants se seraient planqués et ils n’auraient qu’à attendre que tous ces hommes, femmes et enfants n’en sortent pour éviter d’être brûlés vifs pour les découper à coups de machette !Et encore, ça, c’était s’ils avaient de la chance… À une quinzaine de kilomètres plus au sud, les femmes avaient été obligées de regarder leurs enfants se faire griller vifs sur un bûcher improvisé.Alors, elle a eu une idée… Une idée un peu folle mais qui permettrait peut-être de sauver ses jeunes frères et sœurs dont elle avait la garde depuis que ses parents avaient été exécutés sous leurs yeux. Derrière sa case, il y avait une sorte de bar de brousse, un boui-boui infâme où l’on buvait essentiellement une sorte de gnôle locale tout juste bonne à nettoyer les parebrise… Et encore, à condition de ne pas le faire avec une clope au bord des lèvres sous peine de risquer d’incendie.Elle s’y est précipitée et, après s’être dépoitraillée et faisant mine d’être ivre, est sortie dans la rue, une caisse de ce tord-boyaux dans chaque main… C’était quitte ou double : soit ils allaient soigneusement l’aligner à l’arme automatique et la fête serait finie – mais franchement, un peu plus tard, un peu plus tôt – soit ils allaient se précipiter vers elle et se ruer sur l’alcool !C’est cette seconde option qu’ils ont choisie, sans quoi elle ne serait plus là pour s’en souvenir… Enfin, cela n’a été que le début, l’occasion était trop belle ! Ils auraient d’ailleurs préféré qu’elle se défende, qu’elle les insulte, qu’elle les griffe, mais non, elle s’est simplement affalée dans la poussière sans opposer la moindre résistance… Encore une fois, elle était censée être ivre !Alors, bien sûr, ils se sont déchaînés… Combien d’hommes lui sont passés dessus, ce jour-là  ? Sans doute la compagnie entière, gradés y compris, et peut-être même que certains s’y sont repris à plusieurs fois ! Elle les a laissés tout faire, y compris lorsqu’ils l’ont retournée et l’ont fourrée par la porte de derrière pour tenter d’effacer ce sourire béat qui ne la quittait pas. Indifférente à ce qui était en train de lui arriver ? Certainement pas ! Mais, du coin de l’œil, et tandis qu’elle s’efforçait de capter l’attention de ses tourmenteurs, l’ensemble de la population planquée jusque-là dans les cases était en train de disparaître dans les hautes herbes. Peu importe ce qui était en train de se passer et ce qui se déroulerait ensuite, sa victoire à elle serait totale dans quelques minutes puisque le village serait vide et que les soldats en seraient à tous jamais pour leurs frais !Par contre, elle ne saura jamais pourquoi, après avoir foutu le feu au village, ils l’ont abandonnée alors qu’elle était encore en vie…Quelques mois plus tard, Zahira déboulait en France après un interminable voyage effectué bien évidemment dans des conditions épouvantables. Et, comme elle savait qu’attacher trop d’importance à ce qui s’était passé là -bas signifierait que ces ordures avaient gagné, elle a décidé de refaire sa vie, de se trouver un mari – obligatoirement un blanc, son envie de massacrer tous les hommes noirs qu’elle rencontrait ne la quittait pas – et c’est ce qui s’est produit…Aujourd’hui, elle est la grand-mère comblée de six petits-enfants qui, tout comme l’homme dont elle partage la vie depuis près de quarante ans et de ses filles, ne sauront jamais rien de ce qui s’est passé là -bas, il y a si longtemps…Mais si vous parveniez à lui faire évoquer ce passage de sa vie, elle ne vous dirait pas que c’est le jour où elle a été violée par une vingtaine de soldats passablement éméchés… Non, elle vous dirait simplement que c’est le jour où, à elle seule, elle est parvenue à sauver son village, et que le reste n’a finalement aucune importance.