Je dois avoir l’air idiot, là , assis dans ce bar, à faire glisser mon index sur le rebord de mon verre à bière. Et je tourne, et je tourne. Ce n’est pas un essai musical, mais un procédé simplet pour essayer de fuir la pensée qui me tenaille : Pourquoi ma femme m’a fait ça ?Vingt ans de mariage, sans histoire, avec quelques très rares scènes de ménage ; comme tout le monde, quoi ! C’est sûr qu’au lit, ce n’est pas Byzance ! Je suis peut-être trop ardent, trop impétueux ; c’est vrai que j’en voudrais toujours plus. J’ai cru qu’elle était moins passionnée que moi par le sexe : rares sont les fois où c’est elle qui a déclenché nos ébats. Et, petit à petit, je me suis habitué à cet état de fait, la croyant bien incapable de frivolités. Je me trompais !Tout a commencé le mois dernier, un matin, en arrivant au travail. Mon supérieur hiérarchique m’a annoncé que je devrais l’accompagner samedi (c’est-à -dire le lendemain) à Paris. Il en était désolé et m’a, en compensation, accordé mon après-midi.Ayant bouclé mon dernier dossier à treize heures seulement, j’ai préféré déjeuner au restaurant de l’entreprise. C’est donc vers quinze heures que je suis arrivé à la maison, tout heureux de faire une agréable surprise à ma femme. Ce fut réussi ! Je ne fus pas étonné de voir les portes-fenêtres grandes ouvertes par cette belle journée de juin, et pénétrai donc sans faire de bruit à l’intérieur.Personne ! Du moins dans la salle à manger.En prêtant l’oreille, je perçus un bruit faible, sans être capable de dire de quoi il s’agissait ni d’où il provenait. À tout hasard, je me dirigeai vers le fond de la pièce, en direction de notre chambre. Plus d’hésitation possible ! Le bruit provenait de notre chambre ! Et quel bruit ! Une femme gémissait, ma femme, car plus je me rapprochais de la porte, moins le doute était permis ! Pas besoin de la voir, pour reconnaître son timbre familier. Voilà maintenant qu’elle criait :— Plus fort, vas-y, défonce-moi !Sidéré, abasourdi, hébété, effondré, les mots me manquent pour exprimer mes sentiments à ce moment. Je me mordis les lèvres pour ne pas crier ma stupéfaction et mon horreur. Ma réaction fut immédiate et minable. Je pris la fuite !Je me retrouvai, sans savoir comment, sur le périphérique, la radio à fond, le pied au plancher, jusqu’à ce qu’un automobiliste me klaxonne pour mon comportement anormal. Je stoppai aussitôt et me mis à pleurer. Quand je me fus un peu calmé, je fis un effort pour tenter de revoir dans ma tête ce qui s’était passé : je n’avais pas vu de voiture sur le parking, je n’avais pas aperçu le moindre objet indiquant une présence étrangère dans la maison, et pourtant, j’avais entendu ma femme jouir d’un autre ! Un instant, j’envisageais un godemiché, mais je connaissais son horreur pour ce genre de chose. Je cherchais ensuite parmi nos connaissances qui pouvait bien être ce mystérieux individu dont ma femme réclamait les assauts.La mort dans l’âme, je rentrai à la maison. Pas plus de voiture sur le parking ! Volontairement, mon entrée ne fut pas discrète, mais je la trouvai, radieuse, assise dans un fauteuil, un livre à la main. Son accueil fut chaleureux et c’est moi qui eus toutes les peines à afficher un léger sourire.Je passai plusieurs jours dans un état de nerf effroyable puis je décidai de percer l’abcès. Ma femme travaillant à mi-temps, je savais quels après-midi elle se trouvait à la maison. Trois fois, j’inventai au travail de menus prétextes pour retourner à la maison y chercher quelques documents oubliés. À chaque coup, je trouvai ma femme, visible et sage comme une image. Ce n’est qu’à ma quatrième tentative, un jeudi, je m’en souviens, qu’en rentrant, j’entendis les mêmes sons lubriques que la première fois.Je m’approchai aussi discrètement que possible de la porte de la chambre et je me baissai pour mettre l’œil à la serrure. Le spectacle était édifiant : sur le lit qui, malheureusement pour mon observation, n’est pas tout à fait face à la porte, j’apercevais la partie haute du corps de ma femme. Elle était nue évidemment, appuyée sur ses coudes ; sa tête était rouge de fièvre, elle se trémoussait comme jamais je ne l’avais vue, et elle criait :— Suce, mon salop, suce, allez, lèche bien ma fente !Je n’eus pas le courage d’entrer. Une nouvelle fois, c’est au volant de ma voiture que j’essayai de me calmer. Ce jour-là , je rentrai bien tard, ayant cru trouver dans l’alcool, un ami de naufrage ! Je n’entendis pas les remarques de ma femme et m’affalai sur le lit, encore tout habillé. Quand je me réveillai, au matin, j’eus droit à la foudre méritée de mon épouse. J’inventai un gros, un énorme problème au travail. Elle haussa les épaules et me fit la tête pendant trois jours (un événement, chez nous).Voilà , depuis ce jour, je veux et redoute ma prochaine visite impromptue, car je sais, que cette fois, j’ouvrirai la porte.J’ai passé en revue, toutes nos connaissances, toutes nos relations. Pas le moindre indice ! Je ne comprends pas ! J’ai essayé, plusieurs fois, le soir, de tester cette nouvelle ardeur au lit, mais sans le moindre succès ! Je me dois de reconnaître qu’à mes offres, elle préfère celles d’un bel inconnu ! Difficile à vivre !Il est quinze heures dix à ma montre. Mon verre est désespérément vide depuis déjà bien longtemps. Quinze heures trente-cinq, je me lève, règle ma boisson et décide de rentrer à la maison. Il faut que je sache !Tout le long du chemin, j’espère trouver ma femme, dans son fauteuil, en train de lire.Je pénètre dans la maison, elle n’est pas dans la salle. Je me dirige vers la chambre. Elle est bien là  ! Elle ne parle pas, elle gémit d’une façon sans équivoque. Bon sang ! Qu’elle m’excite à feuler de la sorte ! Mon sexe ne s’y trompe pas ! Il aime visiblement ces sons qui proviennent de la chambre : ces sons, car en plus de ma femme, j’entends un grognement sourd et lubrique. Je me baisse et lorgne par le trou de la serrure.Décidément, la vue n’est pas idéale ! Cette fois, ma femme est à quatre pattes, du moins, c’est ce que j’imagine, car je ne distingue que sa tête qui repose (si on peut dire) sur le lit. Je ne vois que sa nuque, son bras gauche, les doigts de sa main, telles des serres, s’accrochent au drap. Elle ondule plus qu’elle ne bouge ; en revanche, leurs râles deviennent de plus en plus forts.J’entrouvre légèrement la porte. Ils ne m’entendent même pas. Ma femme ne regarde toujours pas dans ma direction. Je continue mon mouvement et là , devant moi, se déroule le spectacle le plus incroyable qu’il m’ait été donné de voir, au-delà de tout ce que je pouvais imaginer… Ma femme se fait baiser par Téo ! Et elle prend un plaisir ahurissant à subir ses coups de boutoir. Elle en redemande. De voir cette scène, je suis pris entre le dégoût et une folle envie de jouir. Je vois, quand elle se soulève, les seins de ma femme qui ballottent comme le feraient des poires mûres et juteuses sous l’effet du vent. Elle est tellement prise par ce qu’elle est en train de vivre qu’elle ne me voit pas : elle a fermé les yeux. Qu’elle est provocante ainsi offerte à ce mâle qui, sans relâche, la transperce de ses violents coups de reins !Le spectacle est aussi érotique qu’il est choquant ! C’est la première fois que je vois ma femme prise par un autre, et je dois bien avouer que j’y trouve un plaisir masochiste. Sans relâche, il lance son pieu au fond du sexe de mon épouse qui, visiblement, en redemande !C’est alors qu’elle ouvre les yeux !Elle me voit, dans l’encadrement de la porte. Ce que je dois avoir l’air godiche ! Ses yeux respirent la lubricité et l’obscénité et m’invitent à la rejoindre. Elle n’a pas à parler. C’est plus que je ne peux en supporter dans mon état. Je jette littéralement mon pantalon et slip et me précipite vers sa bouche.La dévergondée n’attendait visiblement que cela. Elle aspire mon sexe profondément et je me mets à aller et venir dans ce sexe improvisé. Quand je lâche mon premier jet de sperme, elle me répond par un gémissement significatif : elle aussi vient de jouir !Il nous faut bien quelques minutes pour récupérer. Je tiens ma femme dans mes bras et je suis heureux.Elle se met sur moi et me demande :— Tu ne m’en veux pas ? Tu dois croire que je suis une vraie cochonne vicieuse ? Tu n’as pas honte de moi ?—  Non, mon amour ! Je t’aime !Et je me tourne vers Téo, qui, assis dans un fauteuil, nous observe. Pour un peu, on dirait qu’il sourit !Un détail que j’ai oublié de vous signaler, chers lectrices et lecteurs : Téo, c’est notre Labrador !