Résumé de l’épisode précédent : Cassandra remonte le Rio Machado en compagnie de son guide et s’offre une partie de véritables jambes en l’air. Mais alors que la jeune femme reprend à peine ses esprits après l’orgasme, des cris retentissent : des sauvages les observent ! Hostiles ? Dangereux ?— Simbayoro ! Arrakayu !À travers les flammes du feu de camp, ces deux sombres visages barrés de traits blancs, presque phosphorescents, affolent Cassandra. Une vision inquiétante qui la fait dégringoler du septième ciel sans parachute ! Atterrissage en catastrophe ! Peur panique !Mais les cris sont maintenant accompagnés d’applaudissements frénétiques et les épieurs tapis au sol se relèvent : les voyeurs sont en fait deux jeunes femmes… quasi nues !— Bravo ! Bravo ! C’est du grand art ! Bravo ! Toujours performant, Professor, s’exclament en brésilien les donzelles.Diego se relève à demi.— Dilma ! Arranda ! Mais qu’est-ce que vous… Ça fait longtemps que vous êtes là  ?Les deux jeunes femmes rient en se lançant des regards complices.— Vous étiez en plein puki-kito-banna !Les amants surpris se sont relevés. Cassandra, dans le geste réflexe de l’éternel féminin, masque ses seins et ses regards vont des filles à Diego. Celui-ci, désormais rasséréné, explique la situation :— Cassandra, je te présente Dilma et Arranda, des demoiselles Pilvajõ. Ces cousines sont mes élèves à Belém et Dilma est l’assistante dont je t’ai parlé.— Ah, lâche Cassandra qui n’est pas pour autant rassurée par ces explications. Mais, dis-moi… puki…— Puki ? Puki, ou pukiniké, c’est… la chatte, kito, c’est la queue et banna est une forme verbale qui s’applique aux bêtes qui broutent dans les clairières… Tu assembles tout ça et tu comprendras que ces petites pestes sont là à nous mater depuis notre soixante-neuf !— D’accord, soupire la jeune femme médusée. Et si je comprends bien, le « toujours performant professor » que j’ai entendu sous-entendant que la demoiselle t’assiste dans certains travaux pratiques…Mi-figue mi-raisin, le professeur acquiesce :— Ma foi, elle est assez douée pour les langues… fourrées. Et pas que… Et Arranda tout autant, ajoute-t-il pour ne pas vexer la cousine.— Félicitation à la gymnaste, complimente Dilma. Tu es très souple, mademoiselle.Pendant que Diego explique aux donzelles qui est sa partenaire et le but de son voyage, la gymnaste considère les deux sauvages qui sont simplement vêtues de pagnes rikiki, étroites bandes de tissu retenues à la taille par une cordelette tressée et qui ne cachent que très aléatoirement leurs puki. Toutes deux ont le teint cuivré et de longs cheveux noirs tirebouchonnés qui leur descendent jusqu’aux reins. Dilma est presque aussi grande qu’elle, des traits fins, des yeux verts en amande et un regard rieur. Jolis seins pomelito, hauts et plutôt arrogants, taille fine, hanches étroites, cuisses nerveuses. Sa cousine est nettement plus petite, jolie aussi malgré un front un peu bas, des traits plus marqués et une bouche aux lèvres épaisses. Des yeux noirs insondables, des hanches pleines et surtout une ahurissante poitrine à peine retombante et auréolée de larges tétons. « La version Pilvajõ de ma sœur et moi », pense Cassandra.Si Arranda l’a saluée coude-coude en soufflant « Nous sommes vaccinées », Dilma, elle, la prend dans ses bras, lui glisse un baiser furtif sur les lèvres tout en frottant résolument son sexe contre le sien. Surprise, mais pour ne pas rester en reste, Cassandra la rattrape au moment où elle s’écarte, lui roule un patin d’enfer et, plongeant sa main sous le pagne, capture un abricot qu’elle trouve juteux à souhait. Grand sourire aux lèvres quand elles se séparent, la jeune Pilvajõ commente :— Heyo, je crois qu’on va bien s’amuser tous ensemble. Mais d’abord, on va s’occuper de ton tapin Cassy.— Mon quoi ?En riant, Dilma se tourne, présente ses fesses nues et écartant ses globes jumeaux, pointe son étoile plissée.— Avec ce que t’a mis senhor professor, tu risques de plus pouvoir t’asseoir pendant deux jours !Cassandra convient in petto qu’elle doit effectivement avoir le trou de balle en chou-fleur ! Un légume pourtant inconnu sous ces tropiques…oooOOOooo— Os amigos, nous arriverons !Debout à l’avant du bateau, Dilma vient ainsi de prévenir Diego qu’il faut accoster.La veille, après avoir appliqué sur le côté pile de Cassandra un onguent qui avait miraculeusement refroidi certains échauffements, les deux cousines avaient absolument tenu à prodiguer des soins complémentaires à leur patiente, côté face, soins qui avaient inversement et exponentiellement échauffé certaines muqueuses sensibles. Ne voulant jamais être débitrice de quiconque, Cassandra leur avait appris quelques locutions colorées comme broute-minou, mettre la tête dans l’étau, boire sa tisane au café des deux colonnes ou prendre l’hostie dans la chapelle. Des travaux pratiques très appliqués avaient permis d’illustrer ces charmantes expressions pour le plus grand plaisir des indigènes.Après ces explications de textes, le quatuor avait modifié ses plans pour le lendemain : Diego et Cassandra rebrousseraient chemin et emmèneraient sur leur bateau (plus puissant et plus grand que le leur) les deux Pilvajõ, qui avaient revêtu des tenues conventionnelles, jusqu’à Demarcação pour chercher les provisions nécessaires à la tribu.Le trio féminin avait été sage lors de la redescente rapide dans la fraîcheur relative du petit matin vers le bourg marchand où les achats au comptoir équitable avaient été rapides. La remontée du fleuve, forcément plus lente et sous un soleil de plomb, avait vu les jeunes femmes plus animées… Un quart d’heure à peine après le départ, les Pilvajõ s’étaient débarrassées de leurs frusques occidentales pour retrouver leurs pagnes, avant d’aider, obligeamment, Cassandra à quitter les siennes. La docteure n’avait guère protesté. Les sacs de céréales embarqués constituant somme toute de confortables matelas, quelques puki-puki-banna avaient fait tanguer l’embarcation.(NDLA : l’adjonction du verbe « banna » n’est ici pas obligatoire, doubler puki serait suffisamment explicite. Peut-être, pour être précis, devrait-on d’ailleurs parler de puki-puki-puki en l’occurrence…).Quand ils avaient récupéré l’embarcation des filles et transbordé quelques ballots pour répartir les charges, Cassandra était passée sur la pirogue Pilvajõ avec Arranda qui avait pris la barre. Sur celle de Diego, Dilma aussi avait pris la barre, mais pas celle du bateau ! Elle avait eu à cœur de soulager son professor des surtensions générées par les spectacles saphiques auxquels il avait assisté sans pouvoir y mettre le holà .Cassandra en avait conçu une forme de jalousie, non qu’elle ne soit pas partageuse, mais juste parce qu’elle aurait préféré être à la place de Dilma. Toujours compétitrice, elle avait observé les efforts de l’Indienne, un peu trop vive et acharnée à son goût, et noté, que lors d’un tangage, la jeune femme avait hoqueté plusieurs fois sous l’intrusion brutale de la bite au fond de sa gorge. Le sourire complice de Diego lui avait confirmé qu’elle menait toujours aux points. Et que Dilma se retire lors du jaillissement du foutre lui avait confirmé sa victoire aux points !Mis à part cet intermède, la navigation avait été paisible jusqu’au terme où le quatuor avait commencé à vider les canots.— Votre village est encore loin d’ici ? demande Cassandra qui, inquiète, regarde alternativement l’amoncellement de ballots déposés sur la rive et l’impénétrable forêt.— Un quart d’heure de marche normalement, alors disons une petite demi-heure avec toi, lui avoue Arranda, mais t’inquiète, tu n’auras pas à porter. Les hommes arrivent.— Mais comment savent-ils que nous…— T’inquiète, j’te dis, la coupe l’Indienne, ils savent !Intriguée, Cassandra réfléchit et, se souvenant du concert de percussions offert un peu plus tôt par les jeunes Indiennes, elle comprend que ces martèlements rythmés sur les canots n’étaient sans doute pas juste une exubérance joyeuse, mais une forme de langage morse, à l’instar des tam-tams africains.De fait, quelques instants plus tard, surgit un groupe d’une douzaine d’hommes. D’abord muets et figés, les autochtones forment un demi-cercle et détaillent l’étrangère avant tout à coup de se mettre à parler tous ensemble. Joyeuse cacophonie ! Visiblement réjouis de ce qu’ils voient, ils baragouinent bruyamment, se poussent du coude ou se donnent des coups d’épaules. Un bel enthousiasme qui ne ravit qu’à moitié la jeune femme qui discerne parfaitement des soulèvements intempestifs de pagnes ! Ces hommes portent en effet des tenues identiques à celles des cousines, moins efficaces en l’occurrence à masquer leurs virilités… en cours de redressement accéléré ! L’Européenne est bien heureuse en tout cas d’avoir un peu plus tôt renfilé un short en jean, mis un soutien-gorge et passé un ample t-shirt bleu marine. Elle craint un instant toutefois que certains ne veuillent lui présenter sans tarder leurs hommages empressés, mais déjà les hommes se répartissent en gloussant les sacs, cartons et ballots et s’engouffrent dans la forêt. Ils courent, malgré leurs charges ! Cassandra s’amuse de voir leurs petits culs musclés tressauter dans leur course. Charmant spectacle qui ne la laisse pas indifférente…Les hommes ont tout embarqué : ni elle, ni Diego, ni les filles n’auront rien d’autre à porter que leurs petites affaires personnelles. Même les deux gros sacs marins de Cassandra ont été pris en charge par les porteurs.Lorsque le quatuor se met en marche à son tour, il y a beau temps que les porteurs ont disparu dans la jungle. Cassandra ne comprend pas comment ils font pour courir alors que le sol est spongieux, encombré de lianes entrelacées qui constituent des pièges qu’elle a bien du mal à éviter. Heureusement que Diego la rattrape à chaque fois qu’elle s’emmêle les pinceaux ! La marche est pénible, mais finalement moins longue qu’elle ne le craignait. Le quarteron débouche bientôt dans une vaste clairière. En arrière-plan, le village, avec, en son centre, une très grande case circulaire devant une grande aire libre. Tout autour, une série de huttes rectangulaires, en bambous, et une autre, pas plus grande, mais plus haute que les autres. « La hutte du chef », se dit Cassandra.Tout le village sans doute est présent pour les accueillir. D’un côté, les femmes et les très jeunes enfants des deux sexes. De l’autre, les hommes, ados, adultes et vieillards. Si les très jeunes enfants sont simplement nus pour la plupart, les femmes portent, soit simplement le pagne traditionnel et exposent donc leurs poitrines nues, soit au contraire, des tenues tout à fait modernes, jeans, jupes, t-shirts. La plupart des hommes ont opté pour le traditionnel pagne, exception faite de quelques-uns qui se contentent d’étuis péniens. Mais pagnes ou étuis, l’immense majorité des hommes est au garde-à -vous !« Hé bé, pense Cassandra, quand il me disait que les Pilvajõ sont les plus grands obsédés de la Terre, Diego ne mentait pas ! Merde, j’ai bon appétit, mais je ne vais quand même pas devoir tous me les taper ? »Au bout de cette édifiante haie d’honneur, deux hommes. L’un, couvert de marques cabalistiques de la tête aux pieds, les yeux exorbités et la mine hagarde, se tient, voûté et sautillant à côté d’un autre, nu à l’exception d’un étui pénien maintenu en direction du sol par des lanières nouées sur ses cuisses. Il n’est ni plus grand ni plus imposant que ses congénères, mais de lui émane un charisme évident. Calme, immobile, il toise durement l’Européenne avant que son regard ne s’adoucisse et qu’un sourire bienveillant n’éclaire finalement son visage.— Sois la bienvenue dans notre clan. Puisse les sauvages que nous sommes t’apporter une paix sereine et combler tes espoirs et toutes tes quêtes, quelles qu’elles soient, Cassandra.Sa voix, profonde et légèrement chuintante, envoûte la jeune femme qui n’essaye même pas de comprendre comment il connaît son prénom. Il lui égrènerait son numéro d’assurée sociale qu’elle n’en serait pas plus étonnée. Elle ressent qu’il a le savoir, qu’il est LA connaissance.L’homme s’adresse ensuite d’une voix forte à la foule rassemblée. Cassandra ne comprend évidemment rien de ce qu’il dit dans la langue Pilvajõ, mais est un peu effrayée par les clameurs et rires que provoque cette déclaration dont elle sent bien être le sujet. Le chef la fait tourner sur elle-même pour que chacun puisse jauger ses qualités…Le chef en impose par son charisme et la jeune femme ne moufte pas lorsque, d’un geste, il la renvoie vers ses compagnes. Elle brûlait d’impatience de lui poser des questions au sujet de sa sœur, mais Dilma lui a bien expliqué de ne jamais s’adresser au chef tant qu’il ne l’y a pas expressément conviée. La jeune femme refrène son impatience et obéit, soucieuse de ne pas créer d’entrée un incident diplomatique ou un crime de lèse-majesté. Elle attendra le bon vouloir du maître des lieux.La veille au soir, les cousines lui ont confirmé que Josefina avait bel et bien séjourné dans leur village, mais c’était avant que les cousines ne rentrent de Belém, qu’elles ne l’avaient donc vue et que seul le chef pourrait lui en dire davantage.Tourneboulée, Cassandra suit Dilma jusque dans sa case où une femme plus âgée les attend. Nouvelle surprise, cette femme que la jeune Indienne lui présente comme étant sa mère diffère franchement de toutes celles aperçues dans la foule. Plus grande que la plupart des autres, Aryan est châtain clair et bouclée, son teint est plus pâle, ses traits incontestablement européens, pommettes saillantes, bouche fine et surtout, yeux vert très clair. Comme sa fille, elle s’exprime dans un portugais parfait, sans l’accent cadencé ni les voyelles supplémentaires du brésilien et Cassandra soupçonne qu’elle soit originaire du vieux continent. Comment a-t-elle échoué ici ? s’interroge-t-elle un peu ébahie. Bon, se dit-elle, il sera toujours temps d’éclaircir ce point plus tard.— Qu’a dit votre chef pour mettre ainsi la foule en joie ?— Il a bien sûr annoncé la fête de demain soir, l’apresentação, ta présentation, où tu seras honorée. Tu seras la reine de la soirée !— Honorée ? J’ai comme qui dirait l’impression que je ne serai pas « honorée » comme à la cour d’Angleterre, mais dans un sens qui n’est pas listé dans le dictionnaire.Les sourires en coin de Dilma et sa mère lui confirmant ses doutes, Cassandra poursuit :— Il est hors de question que je me fasse sauter par tous les hommes du clan ! J’ai bien vu tous les mecs au garde-à -vous dans la haie d’horreur !La jeune femme secoue la tête, hausse les épaules et fait la moue :— Bof, nous ne sommes pas très nombreux. Il n’y a guère qu’une vingtaine d’hommes en âge et en capacité de… t’honorer. À moins que tes dispositions ne redonnent une nouvelle jeunesse à quelques vieux sages… Et puis, dis donc, ta remarque est carrément sexiste : pourquoi n’y aurait-il que les hommes à être intéressés par ton pukiniké ?— Ah, parce que les femmes aussi veulent leur part ! Non mais, quand Diego me disait que vous étiez les plus grands obsédés de la terre, il ne mentait pas ! Rassure-moi, les enfants…Dilma la coupe :— Ah non, les enfants sont sacrés ! Tabou ! Personne ne touche aux enfants sous peine de très sévères punitions ! Et de toute façon, demain soir, les enfants ne seront pas présents à la fête, les aïeules les emmèneront hors du village.— Ah ben j’préfère ! C’est très bien ! Mais bon, une quarantaine d’hommes et de femmes pour une pauvre femme sans défense, c’est de l’abattage ! Ça pourrait me dégoûter de baiser pour six mois !Dilma et sa mère rient de bon cœur !— T’inquiète, les fêtards ne vont pas prendre la file devant toi et attendre leur tour ! Nombreux seront ceux qui auront épuisé leurs réserves bien avant de venir te voir. Et bon, je ne vais pas t’expliquer les détails, mais sache que tu peux refuser, à tout moment. Dès le départ, si tu veux, dès le début de la présentation, mais là , inutile de dire que tu feras beaucoup de déçus et tous te tournerons le dos. Personne ne te touchera, mais te refuser au chef sera considéré comme un affront. Tu pourras faire tes paquets pour retourner d’où tu viens dès demain matin. Tu vois, tu es libre…— M’ouais… C’est très relatif ! Cela dit, pour ce qui est de votre chef, je ne dis pas non… Mais… ce sera… en public, devant tout le monde ?Là encore, les deux femmes s’esclaffent ! Aryan intervient :— Ah ça oui, en public, avec même des observateurs très attentifs qui jugeront de tes capacités ! Après le chef, si tu veux en rester là , à toi de voir… ou alors, tu choisiras tes partenaires. Et tu pourras t’arrêter quand tu voudras, refuser l’un ou l’autre sans explications à donner. Et sache que c’est comme ça en permanence ici : aucune femme n’est jamais violée chez nous. Quand un homme l’aborde, il suffit à la femme de dire qu’elle refuse, makãyo, et l’homme n’insiste pas. Bien sûr, certains parlementent, avancent quelques arguments, mais au final, ils se plient à la décision. Chez nous, on baise avec tout le monde et n’importe qui, n’importe où, n’importe quand, mais chacun, femme comme homme d’ailleurs, a le pouvoir de refuser.Cassandra ne s’attendait pas à cela et pense que ces sauvages sont en définitive bien plus respectueux des femmes que nombre de civilisés de sa connaissance !— Bon, avoue Aryan en riant, des hommes qui disent non… Cela dit, la fête n’aura lieu que si tu satisfais aux tests.— Aux tests ? Je vais devoir passer des épreuves initiatiques d’aptitudes et de compétences ?— Non, explique Aryan en riant, des tests sanguins et salivaires. C’est obligatoire : il n’est pas question que des étrangers contaminent notre peuple. D’ailleurs, le sorcier ne va pas tarder pour les prélèvements.— Ah ouais, je vois le genre, répond Cassandra, affichant une moue dubitative. C’est votre sorcier qui fait les tests ? J’imagine le topo : poudre de perlimpinpin et incantations vaudou !— Sache que notre sorcier, au-delà de son apparence folklo, est médecin, chimiste et laborantin. Il dispose de tous les appareils modernes nécessaires pour réaliser ces tests.— Ah oui ? Et moi, pour faire tourner ses machines, je vais devoir pédaler, nue tant qu’à faire, pendant des plombes pour activer une dynamo ?Cette fois, mère et fille éclatent de rire :— Mais non, nous avons l’électricité !La jeune femme lève les yeux au plafond, mais ne trouve aucune ampoule suspendue.— Très chère, tu es ici dans la tribu la plus petite certes, mais la plus évoluée des Pilvajõ : nous avons un champ de panneaux solaires et des éoliennes qui nous permet d’alimenter l’éclairage de la salle commune, la télé LCD et son décodeur satellite. Nous pouvons aussi recharger nos pc portables. Nous avons même internet via le satellite, mais que nous n’utilisons qu’avec parcimonie. Par contre, c’est vrai, pas d’éclairage dans les cases individuelles : nous n’en avons pas besoin puisque nous passons nos soirées dehors autour du feu quand il fait beau, dans la salle commune s’il pleut. Tu vois, nous ne sommes pas aussi sauvages que tu le pensais peut-être. Tu as beaucoup de choses à découvrir cet après-midi.Après le repas, Dilma fait découvrir effectivement bien des aspects inattendus de cette étonnante tribu.oooOOOooo— Tu as parfaitement réussi les tests.Dilma affiche un air ravi le lendemain matin en annonçant la nouvelle.— Maintenant, la balle est dans ton camp, ma chérie, lui souffle Aryan, tu veux ou tu veux pas, mais vu les performances de ta sœur à sa Présentation, je ne doute pas que tu auras à cœur de faire aussi bien qu’elle ! Nous aurons un beau spectacle !La mettre en concurrence avec sa sœur est sans doute un moyen efficace de convaincre Cassandra de déployer un maximum de talents, a pensé Aryan. Elle ne pouvait pas savoir que c’était là en fait l’argument infaillible : depuis sa plus tendre enfance, la puînée a toujours voulu surpasser sa sœur en tous domaines ! Autant dire que la jeune femme accepte immédiatement et s’en trouve motivée.— Au fait, Josefina a satisfait combien de partenaires ?Aryan secoue doucement la tête et pose son index sur ses lèvres : elle n’en dira pas plus sur ce point, mais apporte quelques explications quant au déroulement de la soirée.— Tu dois savoir que tes partenaires masculins, hormis le chef, se retireront avant d’éjaculer ou alors porteront des capotes : les traditions Pilvajõ interdisent en toute circonstance que la semence de l’un soit mêlée à d’autres. En effet, en cas de fécondation, on ne saurait pas qui est le père de l’enfant à venir. C’est un tabou ancien, mais strictement respecté. Donc une femme qui n’est pas sous pilule ou stérilet doit attendre ses menstrues avant d’avoir un rapport abouti avec un autre partenaire et de toute façon, même protégée, elle patientera au moins une journée entière.Cassandra est éberluée par ces explications : capote, stérilet, pilule ! En fait de sauvages, réalise-t-elle, ils sont sacrément modernes les Pilvajõ ! Elle est aussi quelque peu rassurée : l’idée de se faire remplir le vagin de sperme ne la réjouissait pas, loin de là  : « Ma foune n’est pas un silo à foutre » !— En l’occurrence, si toi-même, tu n’as pas de protection, le chef ne te fécondera pas, pas question de faire courir le risque d’une grossesse à une étrangère ! Et tu peux éventuellement l’obliger à porter une capote, mais sache que nous sommes tous sains, exempts de MST, et Covid aussi d’ailleurs, et nous sommes testés régulièrement par notre sorcier-docteur.— Je prends la pilule, donc pas de problème. Mais j’avoue que vos usages me sidèrent : pour des sauvages présentés comme brutaux et même pire, vous êtes vachement civilisés !Après toutes ces explications, le temps a passé et il se fait faim. Mère et fille proposent de déjeuner. Au menu, diverses salades mêlées originales et des morceaux de volailles rôties.— Waouh ! Il est délicieux votre poulet !— En fait, c’est du hocco mitu, un gallinacé local que nous élevons en volière.Cassandra mange de bon appétit des mets passablement épicés qui l’altèrent. Elle boit régulièrement de longues rasades de la boisson locale dont le goût est à la fois sucré et acidulé.— Normalement, les repas se prennent en commun sur l’agora ou dans la case commune. Mais tant que tu n’as pas passé ta présentation…— Bon, lâche Dilma à la fin du repas, passons aux choses sérieuses. Il faut te préparer pour la fête. Déshabille-toi !Un instant figée par cet ordre, Cassandra s’exécute lentement. Pour une raison qu’elle-même ne s’explique pas, se dévêtir devant la mère de l’Amérindienne la gêne. Sans doute parce que celle-ci, de toute évidence, est européenne. Elle quitte son t-shirt et son short, mais se détourne pour enlever slip et soutien-gorge avant, rougissante, de se retourner à nouveau et d’exposer sa pleine nudité. Si elle ne se raisonnait pas, elle userait de ses mains pour cacher son sexe et ses seins.Cassandra est alors installée sur une sorte de table étroite couverte de linges. Elle est allongée, fesses au bord du plateau, jambes pendantes. Surprise, elle voit Dilma tenant ce qu’elle reconnaît être une grosse poire de lavement terminée par une longue canule effilée. Elle n’a pas le temps de se récrier que l’indigène lui fourre la canule dans le sexe et injecte puissamment un liquide tiédasse. Cassandra se sent confuse en sentant cette eau s’échapper de son vagin et s’écouler entre ses jambes. Pisser devant témoin n’a jamais été de ses fantasmes et c’est bien ce qu’elle a l’impression de faire à ce moment-là . Déjà , une autre poire pleine remplace la première et le même flot irrésistible s’épanche dans son sexe et inonde ses cuisses. Pas le temps de s’appesantir, mère et fille l’ont attrapée sous les aisselles, fait descendre de la table, retournée et rallongée à plat ventre. Elles lui écartent les jambes de part et d’autre du plateau. Cassandra, qui anticipe la suite, proteste et voudrait se dégager, mais des mains fermes la maintiennent en position.La canule est enfoncée sans ménagement dans son fondement et le liquide gonfle son rectum. Le sphincter, heureusement, se contracte lorsque la tige ressort. Une nouvelle dose est injectée, puis très vite, une troisième, une quatrième encore. Cassandra serre les fesses de toutes ses forces pour éviter d’exploser ! D’horribles crampes la torturent, mais elle ne peut bouger, fermement maintenue qu’elle est aux épaules et aux cuisses. Elle gémit sous les crampes et la crainte surtout de ne pouvoir retenir l’abject mélange qui glougloute de ses intestins l’affole. Précautionneusement, finalement, le duo mère-fille l’aide à se relever et la mène vers la sortie arrière de la hutte. Soutenue sous les aisselles, quasiment portée, Cassandra marche doucement, cuisses serrées, jambes en X vers de hautes herbes, s’y accroupit et se libère bruyamment. C’est une explosion qui éclabousse ses jambes et sûrement celles de ses compagnes. Le soulagement physique est quasiment jouissif, mais l’Européenne se sent profondément ravagée, anéantie par cette situation humiliante, et plus encore, dévastée d’avoir souillé les jambes de ses voisines de ses miasmes infects. Chancelante, elle est reconduite vers la hutte, mais avant d’y entrer, les trois femmes nettoient leurs souillures à l’eau claire d’une grande cruche. Toujours un peu confuse, Cassandra est ramenée sur la table où Aryan lave alors la totalité de son corps, face et envers, avec une grosse éponge végétale. Puis Dilma vient verser sur son torse et son ventre une sorte de crème onctueuse qu’elle fait pénétrer dans la peau par massages doux et circulaires. Aryan prend le relais sur le haut du corps quand sa fille s’occupe des cuisses et des jambes.Cassandra est encore incapable de parler, toujours sonnée par le traitement… en profondeur qu’elle a subi, mais les effluves doucereux du lait flattent ses sinus, dissolvent peu à peu la boule d’amertume qui bloquait sa trachée et calment son amère colère. Il lui semble que cette crème apaise son épiderme autant qu’elle le tonifie. Les massages, tour à tour puissants ou à peine effleurant, horripilent sa peau, réveillent ses sens et la plongent doucement dans une béatitude gourmande. Lorsque les doigts d’Aryan s’attardent sur ses tétons grenus, Cassandra sent sourdre une irrésistible volupté qui ouvre les vannes de son désir et submerge tout aussitôt son puits d’amour. Elle s’attend et espère alors que les doigts de Dilma qui pétrissent l’intérieur de ses cuisses vont venir s’aventurer dans la ria inondée de son intimité. Mais c’est une bouche qui vient embrasser son sourire vertical, une langue incisive qui fend le flot de son miel, des lèvres délicates qui suçotent les abondantes dentelles déployées de son coquillage nacré. Cassandra s’abandonne, comblée par cette douceur qui efface les violences subies. Elle se sent belle, propre, comme neuve, vierge impatiente et tremblante.Dilma monte sur la table, s’assied sur son sexe. L’indigène a enlevé son pagne et frotte doucement sa vulve contre la sienne. Le contact du fruit juteux sur le sien est un délice, les mièlines s’additionnent, les lèvres se froufroutent, provoquant d’inconvenants bruits de succion excitants. Cassandra croise le regard bienveillant d’Aryan qui s’est retirée du jeu, mais observe le manège torride. Elle se sent confuse un instant, être baisée par la fille devant la mère la gêne, mais les pressions du sexe de Dilma s’accentuent, s’accélèrent, et le plaisir montant balaye d’un coup ses dernières pudeurs. À l’unisson de sa compagne, Cassandra roule des hanches, ventouse sa figue à l’amande douce. Elle profite de sa position pour empaumer les seins ronds et titiller les sombres aréoles pigmentées, cerneaux café sur les cabosses chocolat.Les moules s’abrasent presque maintenant sous le déchaînement des hanches brutales, les clitos excités s’entrebranlent avec ardeur. Cassandra se sent emportée dans un maelstrom ascensionnel. Plus vite qu’elle ne l’aurait cru, le plaisir la stratosphérise brutalement, avec une puissance dévastatrice. Elle rue, s’atomise dans une félicité radieuse même si dans cette ascension lumineuse, elle réalise que son envolée est solitaire. Elle voudrait tant partager ce chaos libérateur avec sa vaillante compagne, jouir en duo rodéo, s’unir à elle corps et âme dans ce charivari époustouflant. Cette absence ternit son plaisir et son frustrant solo suspend son envol : elle se contraint à faire pause comme on appuie sur le bouton du lecteur vidéo, quitte, elle en est consciente, à ne pas pouvoir reprendre son voyage orgasmique. Peu lui importe, à cet instant, donner lui paraît tellement plus important que recevoir, partager, tellement plus essentiel que profiter.Elle sent les efforts forcenés de Dilma qui, là , frotte son sexe impatient sur sa cuisse dans une recherche désespérée de jouissance. Cassandra utilise le peu de conscience et de forces retrouvées pour appuyer sa cuisse contre la conque avide et balance brusquement une puissante paluche sur les fesses de la belle Indienne. La vigoureuse claque tétanise un instant la jeune fille, ses yeux écarquillés témoignent de sa surprise, mais le large sourire qui se dessine ensuite invite manifestement Cassandra à recommencer. Une autre claque suit, les tapes se transforment en cuisante fessée. Le buste de Dilma se redresse, bascule légèrement en arrière, ses seins érigés tendus vers le ciel. Dilma crie, geint, pleure et rit sous la volée qui incendie son cul et Cassandra, heureuse, la voit grimper les ultimes marches du tremplin céleste.À l’instant où Dilma, vaincue par son désir, embarque pour Cythère, que ses reins cisaillés par la transe la font s’abattre sur Cassandra, celle-ci stoppe la fessée et plonge quatre de ses doigts dans la fente béante, écrase le sensible champignon tétanisé avec son pouce. L’Amérindienne, dans sa frénésie extatique, trouve la force de lui rendre la pareille. Cette intrusion subite de doigts brutaux dans sa chatte reconnecte instantanément Cassandra au plaisir. Ainsi crochetées à l’unisson, les deux femmes se fondent dans le transport divin, se chamboulent dans le torrent déchaîné de la passion ; leurs bouches s’unissent, leurs lèvres se soudent, elles s’époumonent l’une de l’autre.Une divine petite mort soustrait un instant ces elfes impudiques à la pesanteur terrestre.