C’est dur de faire patienter Sélim, qui est comme une bête fauve à la recherche d’une proie… quand il est comme ça, Sélim, il est différent… ce n’est plus le même garçon… on voit la folie dans son regard qui n’arrête pas de glisser…Pour le calmer, j’ai pris son sexe dans ma bouche…— Calme, Sélim… calme, dis-je en le suçant… regarde comme c’est bon cette caresse que je te fais…Sélim ne répond pas… il se laisse sucer et sa queue est tendue… mais je vois bien qu’il a autre chose en tête…Cela ne dure pas une minute… sa respiration se fait plus rapide… Il ne cherche pas à cacher ses râles et son mal-être et éjacule dans ma bouche… je le pompe à fond et recrache discrètement son sperme… Ça l’a calmé, mais je vois bien que la jouissance est loin d’être totale.Jimy n’a pas assisté à la scène. Intelligemment, il s’est éclipsé… enfin je crois qu’il a maté la scène par le trou de la serrure… et a préféré attendre que Sélim ait éjaculé avant de revenir…Il revient avec trois cannettes de Fanta orange.. que nous ouvrons ensemble…— Ça va ? demande Jimy sans diriger sa question à l’un plutôt qu’à l’autre— Non, c’est pas tout à fait ça ! répond Sélim, moi, Jimy, j’arrive à éjaculer huit fois par nuit si je veux… c’est pas parce que je viens de cracher maintenant que j’ai pas une envie folle de toi, tu comprends ?Jimy laisse passer vingt secondes avant de répondre.— Ouais j’te comprends ! Mais j’ai pas envie de me faire mettre, tu vois ?! Enfin pas tout de suite, pas maintenant ! Je te dis pas que ça viendra pas, à un moment ou à un autre… mais pas maintenant…Sélim roule des yeux complètement fous…— Je fous le camp sinon je deviens dingue, et je ferais des conneries.Et après avoir enfilé son seul bermuda et ses baskets, il ouvre la porte et la claque très fort derrière lui.— Il me fout les jetons, ton pote, me dit Jimy, une fois Sélim parti.— Oui , il est bizarre ! mais c’est mon pote… t’en fais pas, tu risques rien… Ça va lui passer !Tout en buvant la boîte de Fanta, je demande à Jimy comment il a atterri là, comme jardinier. Jimy sans se faire prier raconte alors un peu sa vie, moins tendu depuis que Sélim est parti.Il est fils unique, vient d’un village en pleine campagne à cinquante kilomètres de Lyon. Ses parents sont des petits paysans qui tirent le diable par la queue. Il a arrêté l’école à 14 ans… Ça le gonflait, avoue-t-il. Après un apprentissage de deux ans chez un mec, il est entré jardinier à la mairie de son bled… et depuis six mois, il travaille ici à Lyon, où ça gagne mieux, dit-il. Il a toujours été attiré par les mecs, été effrayé par les filles… il va avoir 19 ans le mois prochain… vit dans un foyer de jeunes travailleurs, où il a une piaule. Il aime le reggae… le reggae… et le reggae… et surtout Bob Marley ! D’où ses dreds qu’il caresse devant moi, et dont il a l’air si fier…— Tu sais, des mecs bâtis comme toi, lui dis-je, c’est pas courant ! J’essaie de t’expliquer l’état dans lequel Sélim se trouve… Tu sais, il est frappadingue de toi… tu lui dirais de lécher tes pieds, je crois qu’il le ferait… et comme t’as pas envie de lui donner ton cul… il comprend pas… il se bloque…Jimy ne répond rien… en fait, il a déjà répondu.— Et t’as déjà eu des expériences avant ? je lui demande.— Oui, bien sûr… dans mon village avec les copains, souvent… enfin on s’est branlés… on m’a sucé… Souvent, dit-il en riant, mais le meilleur que j’ai eu jusque là, avant ce jour, c’est au Foyer que ça s’est passé !— Allez raconte, lui dis-je.— Ça faisait pas une semaine que j’étais installé, que je me suis retrouvé dans les douches avec mon voisin de chambre… là-bas, c’est cool, précise-t-il… tout le monde y circule à poil sans se prendre la tête… comme par hasard, la serviette qu’il avait autour de la taille est tombé par terre… et j’ai vu qu’il était bien membré… que de se sentir admiré par moi ne le laissait pas indifférent… Et qu’il regardait avec curiosité vers mon sexe, lequel était encore caché par la serviette… J’ai tenu bon… ma serviette n’a pas lâché… j’étais encore un peu gêné, pour dire vrai… physiquement le gars était un peu comme Sélim, tu vois, assez typé !— Arabe ? je demande.— Oui, mais Libanais, m’a-t-il confié plus tard. Il m’a invité à venir boire un thé chez lui… J’avais rien de mieux à faire et j’ai dit oui. Ma piaule, tu verrais ça… elle est triste comme la mort… il n’y a rien d’autre que le lit, la table et la chaise et l’armoire murale… la sienne… c’était la caverne d’Ali Baba ! Superbe !!!En disant cela, je vois le visage de Jimy qui s’illumine.— Je sais pas ce qu’il y avait mis dans son thé mais une heure plus tard, on était les meilleurs amis du monde. Je lui avais raconté ma vie, c’est-à-dire pas grand chose… et lui m’avait raconté son pays, ses amis, la guerre…« Et puis, on a frappé, et un pote à lui, un autre Libanais, m’a-t-il expliqué, est entré… Ils ont d’abord échangé quelques propos en arabe, auxquels je n’ai rien pigé, puis se sont embrassés… Mon ami m’a demandé si ça ne le choquait pas que son ami et lui s’embrassent… Je lui ai dit que non… Il m’a demandé si j’avais une petite amie… Je lui ai dit que non, et que j’étais assez timide avec les filles… « Et toi ? », ai-je demandé… « Moi, j’ai Malik… » m’a-t-il dit en se tournant vers son ami, en souriant… Son ami Malik s’est présenté à son tour… tu ne peux pas imaginer leur gentillesse avec moi… qui étais toujours nu, en pantoufle, avec mes pantoufles aux pieds… Malik m’a regardé intensément, comme vous deux tout à l’heure, et lui aussi m’a dit simplement qu’il me trouvait très beau… j’étais très gêné ! il est venu s’asseoir à côté de moi… a effleuré tout doucement mon épaule avec sa main… puis il a commencé à me caresser… son ami, mon voisin, lequel s’appelle Souphy, est venu s’asseoir à son tour de l’autre côté… nous étions assis tous les trois sur le lit… Et s’est mis à me caresser à son tour…Je ne me suis rendu compte de rien ou presque, lorsque ma serviette est tombée par terre… il m’ont admiré un long moment… échangeant entre eux de longues phrases dans leur langue… mais dans lequel je comprenais bien que j’étais le sujet de conversation… Puis ils se sont déshabillés à leur tour… et se sont… occupés de moi… l’un m’embrassait, l’autre me suçait… et je les ai sucés à leur tour… nos bouches se mêlaient les unes aux autres… c’était magique… et alors que j’étais à moitié fou de bonheur et proche de l’orgasme… Malik s’est relevé… a été mettre l’eau a chauffer sur leur camping-gaz… tandis que Souphy allait mettre un disque de musique classique orientale… ils ont éteint les lumières électriques après les avoir remplacées par des bougies… puis Souphy m’a invité à revêtir une djellaba… Eux-mêmes en ont également enfilés une… j’étais surpris que l’on aille pas tout de suite au bout de notre plaisir…. J’avais tellement envie de jouir… ils se sont marrés… se sont foutus de moi… et m’ont invité à la patience, en m’offrant thé à la menthe et pâtisseries orientales… Quel souvenir ! Ce sont mes meilleurs amis, Jean… je me ferais tuer pour eux… ils sont la bonté même…Moi aussi, je dois avouer que je suis sous le charme… Si Jimy savait à quel point j’ai envie de les rencontrer, ses amis !— Et comment s’est finie la soirée ? je demande avec curiosité.Jimy a appris à maîtriser le temps, je vois… il boit une longue gorgée de Fanta et me regarde en souriant, avant de poursuivre :— Ils ont tout voulu savoir sur mes goûts sexuels… et surtout sur mon expérience… mais ils ne mettaient aucune pression dans leurs questions… Ils m’ont demandé à leur tour jusqu’où j’aimerais aller avec eux, dans les jeux de l’amour… voyant que j’avais de la peine à répondre, ils m’ont invité à me détendre, à continuer à boire du thé, à les regarder faire, et à intervenir quand je le jugerais bon… Mais ils m’ont quand même demandé d’attendre un bon quart d’heure avant d’aller vers eux… Et là, j’ai assisté au plus beau spectacle sexuel de ma vie… je les ai vus se déshabiller avec des gestes tendres, mais aussi avec humour… puis se caresser les pieds, les jambes, le dos, s’effleurant, se chatouillant même, jusqu’à faire naître chez l’autre une chair de poule source de plaisir… s’embrassant, jouant de la langue sur toutes les régions du corps… l’un d’eux avait un peu de poil sur le torse et les épaules, Malik… l’autre, Souphy, était parfaitement imberbe… il m’a avoué, après, s’épiler toutes les semaines, à la demande de Malik. J’ai vu des positions que j’ignorais jusque là… Un 69, ce peut être magnifique, lorsque ce sont deux artistes qui le pratiquent… avec l’envie de se donner l’un à l’autre… puis ils se sont léché l’anus en me regardant à tour de rôle… puis Malik a pénétré Souphy, avec un tel naturel… une telle joie… un tel plaisir… que leur râle… lorsque Malik a connu l’orgasme… m’a procuré une telle jouissance que sans bouger d’un doigt… j’ai éjaculé sur le visage de Souphy… j’ai commencé par m’excuser… mais Malik… sans rien dire a mis un doigt sur ses lèvres, m’invitant à me taire… et a léché le sperme qui coulait sur le visage de son ami… Depuis, il ne se passe pas un soir, sans que je sois dans les bras de l’un ou de l’autre… souvent, nous sommes tous les trois…— Et jamais ils ne t’ont pénétré…— Non, jamais… Jamais je n’ai voulu… je ne suis pas encore prêt… mon cul, j’ai envie de le donner à quelqu’un de particulier… quelqu’un que je n’ai encore jamais rencontré… mais je sais que ça viendra…— Moi, par exemple ? je demande au hasard.— Non, c’est pas toi ! répond-t-il en rigolant.C’est marrant cette façon de voir les choses… cette spiritualité dans la sexualité… que je respecte… profondément !— Et tu as une idée de l’heureux élu ? C’est un garçon, au moins ?— Oui, c’est un garçon… j’aimerais quelqu’un de très vigoureux, mais en même temps de très fragile… oh, je ne sais pas … ça viendra tout seul.— Et tes deux vieux, ceux qui étaient sur le tracteur… ils te foutent la paix comme ça, toute la journée ?— Oh, tu sais, il y en a un qui a tout juste 40 ans passés… Leur problème c’est qu’ils picolent dur ! Celui dont je viens de te parler, je lui fais une gâterie, une fois par semaine… je lui taille une petite pipe, quoi… parfois, seulement une branlette, et il me fout une paix royale. Je fais ce que je veux, et en plus, j’aime bien mon boulot et rester dehors.Lorsque Sélim revient dans la pièce, il nous retrouve nus, allongés sur le sol l’un contre l’autre, son sexe dans ma bouche, le mien dans la sienne… en fait, il arrive juste au moment ou Jimy et moi avons un orgasme extraordinaire.— Mmmmmmmmmmmmmmmmmmhhhhhh !!!Voilà ce que Sélim nous entend dire.