Un texte lointainement inspirĂ© d’une anecdote vĂ©cue. J’ai dĂ©cidĂ© de laisser l’époque, c’est-Ă -dire, le dĂ©but des annĂ©es 80 (ce qui explique l’absence d’Internet et des smartphones). Bonne lecture : ) Petit serviceFabrice est un de mes grands amis depuis… depuis tout ça… Nous sommes très souvent ensemble, y compris durant nos Ă©tudes Ă la Fac. Il est un peu Don Juan sur les bords, il peut se le permettre, car il est loin d’être moche, mais c’est moins ça concernant les rĂ©sultats. Je trouve que les mailles de son filet sont trop larges. En clair, il ne capture pas forcĂ©ment les poissons qu’il voudrait.Parfois la pĂŞche est bonne. Dans ce cas, il m’emprunte ma chambre universitaire, puisqu’il habite toujours chez papa et maman, et que mĂŞme si la maison parentale est grande, il n’est pas très judicieux d’y apporter ses coquettes conquĂŞtes pour les lutiner.Plusieurs fois, je lui ai serinĂ© qu’il ne fallait pas courir deux lièvres Ă la fois, ou plutĂ´t deux hases. Et qu’il serait bon aussi d’essayer de moins tenter d’épater la galerie, surtout quand c’est fait avec la grâce d’un hippopotame sur patins Ă roulettes. Au bout de quelques Ă©checs bien cinglants, il semble avoir compris (un peu) la leçon. De mon cĂ´tĂ©, il me reproche mon cĂ´tĂ© trop pragmatique. Bref, lui et moi, nous formons une honnĂŞte moyenne.Aujourd’hui, durant la pause du midi, tandis que nous mangeons des sandwiches, assis sur un banc dans l’un des nombreux espaces verts du campus, il m’annonce :— Euh, Patrice, il faut que tu me rendes un petit service…— Avec toi, je me mĂ©fie ! Dis toujours…— Hem, tu vois Magalie…Je lève les yeux au ciel :— Oh oui, que je la vois, ta Magalie ! Ça va faire au moins un mois que tu me bassines avec ! Quoique je ne l’ai jamais vue, cette fille, pas mĂŞme en photo.— Ben voilĂ , elle accepte de dĂ©jeuner avec moi…— Ah ! Tant mieux pour toi ! En tĂŞte Ă tĂŞte, je suppose.— Ben, c’est lĂ que tu interviens…— C’est-Ă -dire ?Assez embĂŞtĂ©, il m’annonce la couleur :— Elle veut que sa copine Christèle vienne avec nous… et moi, que je sois accompagnĂ©. Alors, si tu voulais bien inviter la copine…— La confiance règne chez ta Magalie ! En clair, que je paye pour la copine…— Oui, c’est ça…Je me demande comment Fabrice arrive Ă se mettre dans ce genre de situation. Un brin dĂ©tachĂ©, je pose ma main compatissante sur son Ă©paule :— Pour rĂ©sumer, tu me demandes de tenir la chandelle en compagnie d’une fille que je n’ai jamais vue de ma vie ?— C’est sa meilleure amie. Comme toi, tu es mon meilleur ami. Y a qu’à toi que je peux demander ça.Ma main toujours sur son Ă©paule, je soupire comiquement :— Encore un plan foireux… Mais bon, comme je suis effectivement ton meilleur ami et que je suis aussi une grande âme, je vais t’accompagner, et ce, pour deux raisons.— Ah bon, lesquelles ?— DĂ©couvrir enfin qui est cette fameuse Magalie après laquelle tu cours tant. Et par la mĂŞme occasion, la copine en question. Au fait, tu veux faire oĂą, ta petite sauterie alimentaire ? italien, chinois, grec, maghrĂ©bin, mibanais, brasserie, autre ?— C’est pas encore dĂ©cidĂ©.Je tapote sur son Ă©paule :— Du moment que ce ne soit pas de la choucroute, c’est le principal.— Pas de danger, j’n’aime pas trop ça non plus.— Et pas un truc bio dans lequel on ne mange que de la salade allĂ©gĂ©e Ă des prix de dingue.— Beurk ! Je prĂ©fère encore de la choucroute !— Et si ta dulcinĂ©e aime ce genre de cuisine, tu fais quoi ?Fabrice croise les doigts :— EspĂ©rons que ce ne sera pas de la choucroute ni du bio ! Merci d’accepter, tu me sauves la vie, Pat !— Y a pas de quoi. C’est bien parce que tu es mon ami et aussi que la curiositĂ© qui me pousse.C’est ainsi que je me suis retrouvĂ© conviĂ© Ă un repas rĂ©unissant quatre personnes, dĂ©jeuner pour lequel j’avais de grands doutes !Le repas Ă quatreLe jour J, ou plutĂ´t le midi M, nous nous sommes rendus au restaurant situĂ© en pĂ©riphĂ©rie. Pour l’occasion, Fabrice a empruntĂ© la voiture de sa mère. Au dĂ©part, elle ne voulait pas lui prĂŞter, mais quand elle a su que j’étais de la partie, ça s’est mieux passĂ©.Mains sur le volant, Fabrice râle :— Pourquoi ma mère a plus confiance en toi qu’en moi ! J’suis son fils pourtant !— C’est justement parce que tu es son fils qu’elle te connaĂ®t trop bien. Faut-il te rappeler dans quel Ă©tat tu as ramenĂ© sa prĂ©cĂ©dente voiture, ou celle de ta grande sĹ“ur, et le double trou que ça a fait dans tes maigres finances ?— Grmmf !Nous arrivons sur place une grosse minute avant nos invitĂ©es. Attente nulle, et nous ne passons pas pour des gros lourds toujours en retard. Un point de marquĂ©, c’est toujours ça de pris.Amusant, Magalie et Christèle ont un petit air de ressemblance, presque la mĂŞme bouille, la mĂŞme taille, les yeux clairs, blondinettes, des formes et j’en passe. Tout au plus, Magalie est un peu plus fine, visage plutĂ´t ovale, et Christèle est lĂ©gèrement plus ronde.Et en plus, elles sont habillĂ©es presque de la mĂŞme façon. Du mimĂ©tisme !Je fais chastement la bise Ă l’une puis Ă l’autre. Je constate que les deux filles se dĂ©tendent un peu, mĂŞme si Fabrice surjoue. « N’en fais pas de trop », avais-je bien insistĂ© avant qu’on sorte de la voiture. Peine perdue !Le choix s’est portĂ© sur un grill-restaurant proposant un buffet, une façon de contenter tout le monde. Fabrice et moi y sommes dĂ©jĂ allĂ©s, les prix sont corrects, idem pour la nourriture, mĂŞme si l’offre en viande est curieusement limitĂ©e pour un grill. En contrepartie, pour les vĂ©gĂ©tariens, le choix est vaste. Le seul reproche Ă faire rĂ©ellement sur ce restaurant est son Ă©loignement du centre-ville et de la partie universitaire.— Cette table-ci, ça vous ira ?— Oui, très bien.Les filles sont assises d’un cĂ´tĂ©, et les garçons de l’autre, Fabrice face Ă Magalie, et Christèle face Ă moi. Nous venons de commander les apĂ©ritifs. Je sens comme un lĂ©ger malaise dans l’air, Fabrice n’arrive pas Ă se lancer correctement, et Magalie semble absente. De son cĂ´tĂ©, Christèle esquisse de temps Ă autre un petit sourire en constatant la situation bancale. Moi, je me demande ce que je viens faire dans cette galère !Curieusement, je sens comme une muraille autour de Magalie… C’est rare que je ressente ce genre de chose envers une personne. J’ai un don pour ce genre de chose…Rapidement, les apĂ©ritifs arrivent, et comme je dĂ©teste jouer les tapisseries, je dĂ©cide de prendre la main. Après avoir interrogĂ© ma vis-Ă -vis, sans trop me soucier des deux autres, je dĂ©couvre rapidement que c’est une fan de l’Égypte du temps des pharaons. Alors, naturellement, j’embraye sur ce sujet que je suis loin de dĂ©tester, Ă la grande joie de Christèle toute contente de parler d’autre chose que la pluie et le beau temps.Au grand Ă©tonnement de Magalie et de Fabrice (qui n’arrivent toujours pas Ă trouver un sujet valable de discussion), la liste des pharaons est en train de dĂ©filer, avec des tas d’anecdotes sur le sujet. Je m’attarde sur un Ă©pisode que je connais bien, pour l’avoir lu la semaine dernière : le meurtre de Ramsès III, victime d’une cabale de son harem (au sens large). Je raconte ça comme si j’y Ă©tais.ÉgayĂ©e, Christèle s’exclame :— Maaah, t’as ratĂ© une vocation d’historien, toi !— Peut-ĂŞtre… En rĂ©alitĂ©, j’ai une bonne mĂ©moire.Histoire de ne pas sombrer complètement dans l’anonymat, Fabrice intervient :— Oui, il suffit qu’il lise une fois un bouquin, et un mois plus tard, il est capable de le rĂ©citer de la première Ă la dernière page !— T’exagères, Fab ! Disons que je me souviens des grandes lignes.— Et aussi des dĂ©tails ! C’est pas pour rien s’il est Ă©tudiant en Droit, pose-lui une question sur une loi, il te balance le bon paragraphe ! MĂŞme les profs sont Ă©cĹ“urĂ©s !— Nuance, je n’apprends que les paragraphes vraiment utiles.Magalie s’invite au bal :— C’est très pratique, dis-moi !— Ça aide… mais Ă cĂ´tĂ© de ça, je suis plutĂ´t nul de mes dix doigts question bricolage, mĂ©canique, etc. Je sais nĂ©anmoins planter un clou…— On ne peut pas ĂŞtre douĂ© en tout.C’est ainsi que nous discutons maintenant Ă quatre, avec un recentrage sur l’Égypte puis la Grèce antique quand Alexandre le Grand est devenu pharaon, puis qu’un de ses gĂ©nĂ©raux (PtolĂ©mĂ©e) a pris la succession, rapatriant le corps embaumĂ© du dĂ©funt Ă Memphis puis Ă Alexandrie afin de mieux asseoir sa rĂ©cente lĂ©gitimitĂ©. Tout ça jusqu’à la fameuse ClĂ©opâtre, celle dont le nez a changĂ© la face du monde…Je regarde souvent Magalie, Ă la fois pour sa barrière et pour l’aura que cette jeune femme dĂ©gage. Je comprends mieux pourquoi Fabrice s’acharne. Mais il s’obstine pour des prunes. Je me demande mĂŞme si quelqu’un peut avoir sa chance avec elle.Magalie et Fabrice vont se servir au buffet. Christèle se penche vers moi, murmurant :— Ces deux-lĂ sont mal partis…— Oui, je le pense aussi…— HonnĂŞtement, je pensais m’enquiquiner. Pour tout dire, j’ai accompagnĂ© ma copine uniquement pour lui faire plaisir et pour qu’elle ne soit pas seule avec ton copain.Ă€ mon tour, j’avoue franchement :— Pareil pour moi, avec un zeste de curiosité : dĂ©couvrir cette fameuse Magalie dont Fabrice me cassait les oreilles depuis un bon mois.— Alors, ton avis ?— Je comprends l’acharnement de Fabrice.— Tu ne te mouilles pas…— Principe de neutralitĂ©, je dois bien ça Ă Fabrice.Toujours Ă voix basse, Christèle demande :— Fabrice a beaucoup de succès auprès des femmes ?— Oui et non… Il est bien de sa personne, il parle bien, il n’est pas con, mais il se la joue beaucoup, et ça le dessert. LĂ est son gros problème, son très gros problème.Elle jette un coup d’œil vers le buffet oĂą les deux autres convives sont toujours en train de se servir :— J’ai remarqué… Sinon, s’il ne se la joue pas, il est plutĂ´t bien, non ?— Oui, je te l’accorde. Il a surtout besoin d’une fille qui sache le driver, le piloter, de bien le tenir en main.— Cette fille-lĂ , elle dĂ©crochera le jackpot ?Étant pragmatique par nature, je rectifie le tir :— Jackpot, c’est peut-ĂŞtre exagĂ©rĂ©, mais elle ne sera pas malheureuse, c’est certain.— En tout cas, cette fille, ce ne sera pas Magalie, j’en suis certaine. Je vois bien qu’elle n’a pas le feeling avec lui.— Ça, c’est aussi visible que le nez au milieu de la figure ! Je me demande mĂŞme pourquoi elle a acceptĂ© l’invitation…— Ah ça, mystère !Je m’entends bien avec la copine de l’hypothĂ©tique copine de mon copain (vous suivez ?), mais j’ai vite compris que je n’étais pas le genre d’homme de Christèle. Je suis devenu assez chevronnĂ© pour deviner ce genre de chose, un peu comme si je lisais les personnes Ă livre ouvert.La communication cachĂ©e, non dite… Ce qui m’est souvent utile.Je vous Ă©pargne le rĂ©cit du reste du repas. Tout se passe bien, sauf pour Fabrice qui n’arrive pas Ă se mettre en valeur. Il loupe lamentablement toutes les perches que je lui tends. Toujours sa manie de vouloir trop en faire, d’épater la galerie. NĂ©anmoins, aussi bien pour lui que pour nous, ce fut un agrĂ©able repas, je m’attendais Ă nettement plus sinistre.Après le repasDans la voiture, sur le chemin du retour, Fabrice me demande :— Alors, t’en as pensĂ© quoi ?— Ça s’est mieux passĂ© que je ne l’aurais cru…— Tu vois, tu te faisais du mouron ! Ton avis sur Magalie ?Je lui balance ce qui me semble ĂŞtre la vĂ©rité :— Fort mignonne, mais pas pour toi.— Comment ça ?— Cette fille n’éprouve rien pour toi. Ça se lit dans ses yeux, dans son attitude. Elle t’aime bien, mais elle n’ira pas plus loin.Fabrice crispe ses mains sur le volant :— T’es jaloux, c’est ça ?— ArrĂŞte de dire des conneries et regarde mieux la route. Tu me demandes mon avis, je te le donne. Je pense que tu aurais plus de chances avec sa copine.— Ah bon ?— Magalie ressemble Ă une porte fermĂ©e. Christèle est entrouverte.— Oui, mais moi, c’est Magalie que je veux !— Sans doute, mais tu risques d’attendre longtemps pour que Magalie sorte avec toi.Je marque une petite pause, puis j’ajoute :— Et puis… il y a quelque chose de curieux avec Magalie…— Et quoi ?— Je ne sais pas exactement, mais on dirait qu’elle a Ă©rigĂ© une muraille autour d’elle. Elle a vĂ©cu quelque chose de pas clair dans sa jeunesse ?Ă€ ces propos, Fabrice est dubitatif :— Euh non… Aux dernières nouvelles, sa vie a Ă©tĂ© plutĂ´t calme et paisible, elle a grandi dans une famille harmonieuse, du moins, d’après les dires de ma cousine qui est sa voisine depuis la maternelle.— Curieux…La voiture continue sur sa route. Ă€ mon humble avis, Fabrice ferait mieux de laisser tomber. Oui, il est incontestable que Magalie est une femme très bien, mignonne, plutĂ´t intelligente, c’est un fait, mais entre elle et lui, ça n’aboutira jamais.Elle me dirait oui que je ne lui dirais certainement pas non. Avec le recul, je reconnais que Magalie possède beaucoup de points pour me plaire. Mais cette muraille autour d’elle me fait dire que ça n’arrivera jamais.InvestigationsLe mardi de la semaine suivante, après le RU, je suis en train de me diriger comme de coutume vers la bibliothèque. Fabrice ne m’accompagne jamais lĂ -bas, les livres, ça ne le passionne pas trop. Soudain, Ă ma grande surprise, Magalie m’aborde :— Bonjour, Patrice…— Hello, Magalie.— Je peux te parler ?— Pas de problème.Je suppose qu’elle souhaite quelques renseignements sur Fabrice. Peut-ĂŞtre a-t-elle changĂ© d’avis ? Dans la bibliothèque, nous nous isolons dans un coin en retrait, au calme, loin des oreilles indiscrètes. Ă€ voix feutrĂ©e, je commence le premier :— Qu’est-ce que tu veux savoir sur Fabrice ?— Moi, rien. C’est Christèle.— Christèle ? Ah bon ?Magalie sort une feuille A4 pliĂ©e en quatre :— Elle a quelques questions Ă poser…— Hou, il y en a au moins vingt !— Vingt-huit…— Comme aux dominos ou de jours dans un mois lunaire, approximativement car ce n’est pas un compte rond. Fais-moi voir… je vais rĂ©pondre directement par Ă©crit, ça sera plus rapide et silencieux comme ça.— Essaye d’écrire lisiblement…Je rĂ©ponds Ă la première question, puis je lui fais voir :— Ça te va, comme calligraphie ?— Ah ça ! T’es bien le premier garçon qui a une belle Ă©criture !— Merci, merci…En quelques minutes, je rĂ©ponds Ă toutes les questions qui sont nĂ©anmoins assez banales, surtout les premières, sauf les dernières qui deviennent de plus en plus osĂ©es. Magalie s’empare de la feuille, elle consulte longuement tout ce que j’ai pu Ă©crire, puis elle lâche…— Rien Ă redire… T’as rĂ©pondu Ă tout de façon nickel… tu le connais bien !— Il paraĂ®t que je suis son meilleur ami. Si tu ne le pensais pas, toi aussi, tu ne m’aurais jamais demandĂ© de remplir cette feuille, je me trompe ?— Tu n’as pas faux…— Je suppose que nous en avons fini ?— Oui et non…Ma curiositĂ© est Ă©veillĂ©e :— Comment ça, oui et non ?— Ça, c’était la première partie, elle est finie… mais il y en a une deuxième…— Une deuxième ou une seconde ?Placide, Magalie rĂ©pond :— La troisième partie dĂ©pendra de ce que tu vas rĂ©pondre.— Pourquoi ? Il y a une autre feuille Ă remplir ?— Non, non… ce sera purement oral.— Y a des choses que Christèle n’a pas osĂ© coucher sur papier ?— La deuxième partie me concerne : moi.ÉtonnĂ©, j’hausse les sourcils :— Toi ?— Je m’explique : Fabrice ne m’intĂ©resse pas, c’est dĂ©finitif, mais vois-tu, il intĂ©resse beaucoup Christèle. C’est un peu pour ça que je l’avais prise avec moi…C’était donc ça, cette histoire d’invitation pour le repas Ă quatre. Magalie pensait ainsi offrir en quelque sorte un lot de consolation Ă Fabrice. Bien vu de sa part ! Je rĂ©ponds :— Je comprends mieux. J’ai vite compris aussi que Fab ne t’intĂ©ressait pas, vu ton attitude distante avec lui, lors du repas… et aussi Ă tel point que tu t’es jointe Ă notre conversion.Elle opine du chef :— Christèle et toi, vous sembliez bien vous entendre. Christèle m’a avouĂ© qu’elle s’était finalement bien amusĂ©e, qu’elle aimerait bien te revoir pour bavarder, mais que tu n’es pas son type d’homme.— C’est aussi ce que j’avais cru comprendre.C’est alors que, rosissant un peu, Magalie lâche sa bombe :— Mais toi, tu… tu es mon type d’homme.— Moi !?— Euh oui.Un peu Ă©berluĂ©, je souffle un bon coup :— Excuse-moi, mais je ne m’y attendais pas trop… Ce… ce n’est pas l’impression que tu m’as donnĂ©e lors du repas…— Je vois ça… Cependant, j’ai bien vu comment parfois tu me regardais…Je me sens un peu bĂŞta. Je me serais donc trahi sans le vouloir ? Il est vrai que je l’ai souvent dĂ©visagĂ©e, et pas seulement pour sa muraille. Je lâche une pauvre onomatopĂ©e :— Ah…— Pourquoi tu ne m’as pas contactĂ©e ?— Tu es la… non, tu Ă©tais la… la peut-ĂŞtre future petite amie de mon meilleur ami. Chasse gardĂ©e, si tu vois ce que je veux dire…Bien qu’assez troublĂ©e, elle me sourit :— C’est tout Ă ton honneur. Mais finalement… comment dire ça… enfin…— Échange standard ou Ă©change croisé ?— On va le dire comme ça…J’émets une objection :— Tu crois que Fabrice va choisir Christèle comme lot de consolation ?— À ton avis ?— Hmmm… y de grandes chances… toutes les deux, vous avez des points communs. Et puis, une fille qui fait le premier pas, ça aide aussi…Rougissant un peu plus, elle me demande :— Et moi, j’ai des chances ?— HonnĂŞtement, tu me prends de court.— Tu n’as plus de petite copine, si j’ai bien compris…— C’est vrai… Natacha et moi avons rompu, trop de divergences entre nous…Elle approche un peu plus son visage du mien :— Et t’as quelqu’une d’autre en vue ?Comme je flotte, je rĂ©ponds franchement :— Hmmm… peut-ĂŞtre… je ne sais pas…— Tu ne louchais quand mĂŞme pas sur Christèle !?— J’avais dĂ©jĂ compris que j’avais très peu de chances, et c’est toi-mĂŞme qui viens de me confirmer que Christèle ne s’intĂ©ressait pas Ă moi. Elle et toi avez des points communs, c’est vrai… De plus, j’ai bien aimĂ© ta conversation lors du repas, au dĂ©triment de ce pauvre Fabrice.— Donc j’ai mes chances… c’est ça ?Assez confus, j’essaye de remettre mes idĂ©es en place :— Je te remercie de l’intĂ©rĂŞt que tu me portes, Magalie, mais autant prĂ©ciser tout de suite certains points de dĂ©tail…— Je t’écoute.— Dans l’absolu, je recherche une vraie petite amie, pas une passade. De plus, je suis un peu… velcro… si tu vois ce que je veux dire…— Explique…Puisqu’on me le demande, je dĂ©roule mes desiderata :— Ma petite amie, je veux la voir le plus souvent possible, le plus longtemps possible. Sinon si ce n’est pas physiquement, que ce soit au tĂ©lĂ©phone, pour entendre sa voix…— Ah OK… t’es assez fusionnel, c’est ça ?— Je suis totalement fusionnel et tactile.Au dernier mot entendu, Magalie hausse les sourcils :— Ah… tactile…— Tactile ne signifie pas faire systĂ©matiquement des cochonneries sous la couette… Mais j’avoue avoir les lèvres et les mains baladeuses…— Merci pour cette prĂ©cision.Elle hoche la tĂŞte, puis elle enchaĂ®ne :— Toi, au moins, tu ne prends pas en traĂ®tre.— Je joue cartes sur table, j’essaye.— Le cĂ´tĂ© tactile, c’est pas tout de suite, je suppose…J’affiche un large sourire :— Dans ma grande bontĂ©, tu auras un rĂ©pit de quelques jours, deux ou trois, chère Magalie.— T’as un certain sens de l’humour… Ou bien, c’est ta façon de dĂ©courager les filles ?— Comme dĂ©jĂ dit, je joue cartes sur table. Ainsi, il n’y a pas de mauvaise surprise.— T’as dĂ» faire fuir pas mal de filles avec un tel programme…— Ça ne s’est pas limitĂ© qu’à une seule, c’est vrai. Mais ainsi, les deux parties gagnent du temps.Magalie approche son visage encore plus :— Mais tout ça ne me dit pas si je peux postuler…— À ton avis ? Si je t’ai dĂ©ballĂ© tout ça, c’est qu’il y a une raison, tu ne crois pas ?— Je te plais ?Moi aussi, j’approche mon visage du sien :— Oui, j’incline pour ta petite personne… je le reconnais… mais ne m’en demande pas plus, il est trop tĂ´t. Il convient de mieux nous connaĂ®tre.— DĂ©cidĂ©ment, t’es honnĂŞte.— J’essaye.Elle se met Ă sourire :— Au fait, des anecdotes, t’en connais plein, ou t’as vidĂ© tout ton sac lors du repas ?— Au lycĂ©e, on me surnommait Alain Decaux…Elle rougit un peu plus :— Et tu pourrais m’en raconter une Ă chaque fois que je m’endormirai ?— Tu veux que je te t’en raconte une au tĂ©lĂ©phone juste avant de plonger dans les bras de MorphĂ©e ?— Hmmm, je prĂ©fĂ©rerais que ce soit dans tes bras…C’est bien la première fois qu’une fille me fait du joyeux rentre-dedans. Mais ce n’est pas dĂ©sagrĂ©able, c’est nettement mieux que d’être comme un cabot qui cavale après les voitures sans en attraper aucune !— La proposition est allĂ©chante, mais un peu trop rapide…— J’en fais trop, c’est ça ?— Je prĂ©fère ton attitude Ă celle de beaucoup de filles qui minaudent.J’en profite pour poser ma main sur la sienne. Ă€ notre grande surprise, c’est comme si nous avions reçu une petite dĂ©charge Ă©lectrique. Je suis le premier Ă rĂ©agir :— Eh bé ! C’est… c’est surprenant !— Tu crois que c’est un signe ?— Si je laisse parler mon cĂ´tĂ© cartĂ©sien, je dirais que l’électricitĂ© statique doit y ĂŞtre pour quelque chose. Mais ça ne me dĂ©plaĂ®t pas de penser que c’est un mini coup de foudre.Elle se met Ă rire tout doucement. J’aime bien son rire. Oui, cette fille qui vient de se dĂ©clarer me tente. De plus, je perçois nettement moins cette barrière que j’avais entrevue lors du repas.La murailleElle laisse sa main sous la mienne. Nous nous regardons dans les yeux quelques secondes, puis je reprends la parole :— Excuse-moi de te demander ça, mais quelque chose m’intrigue te concernant, et je prĂ©fère te poser la question avant qu’on s’engage plus en avant.— Et quoi donc ?— Je perçois comme une muraille autour de toi, bien que, maintenant, elle semble moins… Ă©vidente que durant le repas.— Une muraille !?— Comme si tu te protĂ©geais de quelque chose ou que tu avais un truc Ă cacher.Elle me regarde Ă©trangement :— T’as quoi d’autre, comme superpouvoirs ?— Comme superpouvoirs ?— Tu mĂ©morises tout ce que tu lis, tu vois des murailles autour des gens. Jamais deux sans trois !— Restons-en Ă deux, c’est dĂ©jĂ pas mal. Je te parle de ça, car ça m’intrigue, et que j’aime les choses limpides.Elle se moque gentiment de moi, une façon de biaiser une Ă©ventuelle rĂ©ponse sĂ©rieuse :— Si tu vois des choses cachĂ©es, je comprends que tu puisses faire peur Ă tes conquĂŞtes. Ă€ moins que ce ne soit une autre technique pour dire non sans avoir Ă prononcer ce mot.— Je sais dire non. Si tu ne m’intĂ©ressais pas, je t’aurais dĂ©jĂ rĂ©pondu : dĂ©solĂ©, mais c’est non. Mais je ne crois pas te l’avoir dit.Magalie tergiverse, sa bouche se tord dans un Ă©trange sourire crispé :— Je pense que tu as l’esprit assez large…— C’est vrai, je le pense aussi… Mais oĂą veux-tu en venir ?— Je crois que je peux te faire confiance…— Je le suppose aussi. Un truc difficile Ă dire te concerne ? Une cicatrice par exemple…Elle fait ma moue :— J’aurais prĂ©fĂ©rĂ©, tu vois… Non, pas de cicatrice…— Une manie Ă©trange ?— Pas de manie Ă©trange…— Fabrice m’a dit que tu avais eu une enfance heureuse.— Il a eu raison de te dire ça.Je me prends au jeu de la devinette :— Donc c’est pas par lĂ qu’il faut creuser… Bon, soyons mĂ©thodique et commençons par le commencement : tu es bien une femme, il me semble…— Oui, je te rassure, je suis une femme, bien que… certains… certains diront que non…Ah bon ? Je suis dĂ©jĂ en train de viser pas loin de la cible ? Je questionne :— Tu n’es quand mĂŞme pas trans ou hermaphrodite, Ă ce que je sache !— Je suis bien nĂ©e femme, je me sens femme, je suis une femme…— Tu es bien physiquement une femme, n’est-ce pas ?Ă€ la fois agacĂ©e et amusĂ©e, elle rĂ©torque :— Je te rassure, Patrice, je n’ai pas de coucougnettes entre les jambes, si c’est ça que tu veux rĂ©ellement me demander. Et normalement, je peux ĂŞtre mère, accoucher, allaiter et tout le tralala.Donc Magalie est bel et bien une femme. Je suis perplexe :— Excuse-moi, Magalie, mais lĂ , j’avoue que je ne comprends pas : t’es vraiment une femme, mais certains disent que non. Et t’es pas trans, hermaphrodite et j’en passe. Non, je ne comprends pas, un truc m’échappe…— C’est ça que j’aime aussi chez toi, tu es capable de dire que tu ne comprends pas, que tu ne sais pas.— Merci pour ce compliment.Elle soupire :— Normalement, je n’aurais rien dĂ» te dire, mais c’est toi qui m’y as poussĂ©e avec ton histoire de muraille.— Tu ne m’as rien dit, puisque je ne sais toujours pas de quoi il en retourne !— Mais tu sais qu’il y a quelque chose.Je presse ma main sur la sienne :— Est-ce que ton petit secret est vraiment gĂŞnant pour que nous fassions d’abord plus ample connaissance ?— Euh… non…— Très bien. Dans ce cas, essayons de nous voir le plus souvent possible… Nous aborderons cette muraille plus tard.Elle m’adresse un sourire lumineux qui me fait chavirer :— Ça me va très bien comme ça !Certaines personnes diront que cette façon de faire n’est pas très romantique, je le concède, mais je pense sincèrement que c’est une bonne façon de mettre en place des fondations solides, car je vise le long terme. Je n’ai jamais cru au grand amour, au coup de foudre, Ă tous ces trucs qu’on voit dans les films Ă deux sous. Si je me dĂ©niche une petite amie avec qui je m’entends bien et avec qui je peux laisser parler mon double cĂ´tĂ© fusionnel et tactile, je ne chercherais pas Ă comprendre plus loin que le bout de mon nez : je signe tout de suite.Tant pis pour les paillettes dans les yeux et les petits cĹ“urs qui voltigent…Premières dĂ©couvertesNous nous sommes revus le jour suivant, puis les autres qui venaient après. Je m’entends très bien avec Magalie, il est indĂ©niable qu’elle m’attire et c’est rĂ©ciproque. Nous avons beaucoup parlĂ©, discutĂ©, Ă©changĂ©, sur plein de sujets. Nous sommes souvent sur la mĂŞme ligne, mais pas toujours, de quoi conserver quelques petites diffĂ©rences.Très vite, je ne me suis plus contentĂ© de l’embrasser que sur la joue…Très vite aussi, j’ai laissĂ© parler mon cĂ´tĂ© tactile, sachant nĂ©anmoins me retenir en public pour ne pas l’indisposer. Visiblement, ça plaĂ®t Ă Magalie que je sois très enclin aux caresses et aux bisous.D’autant qu’elle se laisse faire sans minauder :— Toi au moins, tu ne bâcles pas les prĂ©liminaires… Euh… enfin, je veux dire…— J’avais compris, Magalie. J’adore laisser courir mes mains sur les courbes de ton corps, bien que je n’aie pas encore explorĂ© tous tes monts et vallĂ©es enchanteurs.— T’as l’art de dire des cochonneries enveloppĂ©es d’un beau papier-cadeau, toi !— En parlant de papier-cadeau…J’en profite illico pour mettre mes mains sous son T-shirt, venant cueillir pleinement ses seins par-dessus son soutien-gorge. Elle proteste mollement :— Halala ! T’en loupes pas une, toi !— Non, non, plutĂ´t deux, tu vois !— Double crĂ©tin !Tandis que je la pelote allĂ©grement, elle annonce :— Au fait, Patou, t’es au courant que Christèle et Fabrice sortent officiellement ensemble ?— Oui, bien sĂ»r. Fab m’a tout racontĂ© en log, en large et en travers. Si j’ai bien compris, elle s’est jetĂ©e Ă son cou et il n’a pas trop cherchĂ© Ă comprendre, ravi de l’occasion.— Ah ça, il a fait moins de chichis que toi !— De quoi tu te plains ? Je rattrape le temps perdu !Elle se met Ă rire. On dit que femme qui rit est Ă moitiĂ© dans ton lit. Ça me convient bien, d’autant que nous n’avons toujours pas consommĂ©, je ne me suis jamais aventurĂ© sous la ceinture, exception faite de ses gambettes.En revanche, au-dessus de la ceinture, j’ai dĂ©jĂ explorĂ© plus d’une fois. J’adore taquiner ses tĂ©tons qui deviennent si vite durs. J’adore aussi ses larges arĂ©oles qui chapeautent chacun de ses seins en forme de poire. Manger des fruits, disent-ils Ă la radio et Ă la tĂ©lé ! Moi, je veux bien mourir d’indigestion !D’ailleurs, en parlant de ça, pourquoi me gĂŞnerais-je ? Nous sommes dans un coin isolĂ© d’un des nombreux parcs qui Ă©maillent le campus, il fait beau, les petits oiseaux chantent, et j’en passe. D’autoritĂ©, j’allonge Magalie sur la verte pelouse, elle se laisse faire sans souci, sachant pourtant très bien que j’ai des idĂ©es pas très nettes en tĂŞte.L’instant d’après, ses seins en forme de poire que j’adore tant dĂ©guster sont, tour Ă tour, dans ma bouche, ce qui amuse beaucoup sa propriĂ©taire. Je lèche, je lape, je tète, je suce, je mordille avec une joyeuse application ce que Dame Nature a dĂ©cidĂ© de rendre diffĂ©rent entre un homme (plat) et une femme (rond). De temps Ă autre, afin de maintenir un judicieux Ă©quilibre, je capture les lèvres sucrĂ©es de ma petite amie.La vie est belle. Il devrait toujours en ĂŞtre ainsi…Autre dĂ©couverteMagalie et moi sommes dans ma chambre universitaire, celle que Fabrice m’empruntait de temps Ă autre quand il avait de la chance, et qu’il m’emprunte toujours avec sa nouvelle copine attitrĂ©e. Ce qui provoque parfois quelques soucis de gestion de planning…Pour ma plus grande satisfaction, Magalie n’a jamais fait de chichi pour saisir ma verge Ă pleine main pour me branler. Quelques jours plus tard, c’est dans sa bouche que la caresse se fait. Elle suce très bien, Ă©tant assez ludique dans ses lĂ©chouilles et suçouilles.La plupart du temps, c’est mode alternatif que ça se passe : elle sur ma verge ou moi sur ses seins, l’accès Ă ce qui se cache sous sa petite culotte n’étant toujours interdit, Ă tel point qu’elle reste en pantalon ou en short quand elle est en jupe ou en robe. Une autre barrière, en quelque sorte…Elle vient juste de finir son job (comme les disent les anglophones), m’ayant scrupuleusement vidĂ© de mon trop-plein. Un peu fatiguĂ© par toute cette libĂ©ration, la verge molle, je bâfre joyeusement son sein gauche. Durant ce temps, s’emparant d’un essuie-tout, elle enlève les traces luisantes qui maculent ses lèvres si habiles.Je dĂ©laisse sa poitrine pour m’étonner auprès d’elle :— Ma chĂ©rie, tu acceptes sans problème de me faire des fellations, ce dont je te remercie vivement, mais tu ne veux pas que je t’offre la rĂ©ciproque…— Je… je ne suis pas encore prĂŞte…— En revanche, pour me sucer, tu es prĂŞte…La rĂ©ponse tombe, d’une logique imparable :— Je sais bien que, vous les garçons, vous avez des tensions et qu’il faut vous vidanger de temps Ă autre pour Ă©viter que ça explose.— C’est dit en de bons termes… Enfin, je ne vais pas râler sur le fait que tu me fasses de belles et bonnes sucettes charnelles, mais ça me semble Ă©trange que je ne puisse pas d’offrir la rĂ©ciproque…— Tu aimes ce que je te fais ?— Deux fois plutĂ´t d’une !Elle se met Ă rire :— Tant mieux !— Justement, j’aimerais te faire jouir comme tu arrives si bien Ă le faire pour moi…— C’est que…— Juste te lĂ©cher pour te faire jouir, un cunnilinctus pour parler scientifiquement.IndĂ©cise, Magalie tangue. Je vois bien qu’elle hĂ©site entre deux chemins. C’est alors qu’elle me pose une question Ă laquelle je ne m’attendais pas :— Patou, est-ce que tu m’aimes ?— Euh… oui, bien sĂ»r…— Est-ce que tu m’aimes vraiment ?— Bien sĂ»r !— Au point de passer outre sur certaines choses ?Je demande aussitĂ´t :— Ferais-tu allusion Ă ta barrière ?— Oui, c’est ça…— Tu m’as dit que ta barrière ne gĂŞnait pas le fait que nous soyons ensemble.— Pour l’instant. Mais si nous allons plus loin, ça risque de le faire…— C’est toi que j’aime, Magalie, mĂŞme s’il paraĂ®t que tu ne serais pas pour certaines personnes une vraie femme, mais j’ai des doutes, des gros doutes… Pour moi, tu es indĂ©niablement une femme, une vraie de vraie !— Pourtant…Le temps semble suspendu. HonnĂŞtement, je ne sais pas quoi faire, alors j’attends un signe, un mot, quelque chose qui fasse incliner la balance Ă droite ou Ă gauche. Si ça tarde trop, alors j’aviserai, en espĂ©rant ne pas choisir le mauvais chemin. Ă€ moins qu’une troisième solution existe…— Si… si tu y tiens tant que ça, fais-le, Patou…— Tu me parles de quoi exactement ?— Ton truc scientifique…— Avec plaisir et pour ton plus grand plaisir !Elle se contente de sourire, malgrĂ© le fait qu’elle apprĂ©hende la suite.Pour mettre un maximum de chance de mon cĂ´tĂ©, je l’installe au mieux sur mon lit, avec un oreiller sous sa tĂŞte. Assez fĂ©brile, je dĂ©boutonne son short pour y dĂ©couvrir par-dessous une petite culotte sombre. DĂ©licatement, j’enlève le premier vĂŞtement, me demandant ce qui m’attend quand j’ôterai le second…J’ai confirmation que Magalie est une vraie blonde, en tĂ©moigne son bosquet qui est de la mĂŞme couleur que ses cheveux, et je ne pense pas que ça soit dĂ» Ă une teinture. En revanche, la vraie surprise est cette mini-tour qui Ă©merge de ses boucles soyeuses. C’est indubitablement un clitoris surdĂ©veloppĂ© et non le cinquième membre masculin. Je viens de comprendre la source de certaines rĂ©ticences de ma nouvelle petite amie.Me penchant prestement, je donne un suave coup de langue sur ce bouton rose bien Ă©vident. Magalie frĂ©mit :IncitĂ© et excitĂ©, je donne d’autres coups de langue qui entraĂ®nent d’autres gĂ©missements, puis le feu aux joues, Magalie repousse ma tĂŞte :— Ce… ça ne te choque pas ?— Pourquoi ça devrait me choquer ? Ton clitoris est simplement plus grand que la moyenne.— On… on ne dirait pas un petit pĂ©nis ?— Vaguement… Tes tĂ©tons ressemblent aussi Ă des mini-pĂ©nis quand ils sont Ă©rigĂ©s. J’adore les sucer, les lĂ©cher, ce n’est pas pour autant que je me sens gay dans l’âme.Elle ne rĂ©pond rien. Je la regarde en souriant :— C’était ça, ton gros problème ? Que j’ai une tendance homosexuelle ? Que je sois bi ? Parce que ton clito ressemble Ă une mini-verge ?— Euh… pas tout Ă fait…Pas tout Ă fait, dit-elle. Je crois que j’ai mis le doigt sur une partie de l’explication :— Magalie chĂ©rie, tu possèdes un clitoris plus grand que la moyenne, et quelque part, tant mieux. Au moins, je n’aurais pas de souci pour le dĂ©nicher. Et s’il est sensible, je crois que je vais me faire un plaisir de te faire très souvent jouir avec ma bouche, mes lèvres, mes doigts et j’en passe !— Rhooo, Patou ! Comment t’arrives Ă dire des trucs pareils aussi naturellement ?— Je peux faire pire, tu sais…Elle se rĂ©cuse aussitĂ´t :— Non, non, non, pas la peine de m’expliquer, je te crois sur parole !— Dommage !Je me penche aussitĂ´t vers ce clitoris diffĂ©rent de tous ceux que j’ai eu la joie de connaĂ®tre de plus près. Il est temps de faire jouir ma petite amie, elle a du retard sur moi. Alors, je me pense aussitĂ´t sur son clitoris hors norme pour entamer un cunni dantesque, du moins, je l’espère.Ça se prĂ©sente très bien, il semble que toute la surface de ce long bouton rose soit effectivement fort sensible. Je lèche, je suce, ma langue virevolte autour de cette tour. Parfois, je l’aventure un peu plus bas, dans sa fente pour venir y cueillir un peu de cyprine.Magalie frĂ©mit, tangue sous ma langue et mes lèvres. Sa fente ruisselle de plus en plus. J’aime contempler ses lèvres intimes de plus en plus luisantes. J’ose alors aventurer un doigt Ă l’orĂ©e de son intimitĂ©. La rĂ©action est immĂ©diate :Alors je continue, bien dĂ©cidĂ© Ă faire jouir Ă fond ma petite amie, parce qu’elle le mĂ©rite bien, parce qu’elle y a droit, parce que je le veux, parce que je veux l’entendre gĂ©mir, jouir. Je veux que tout son corps soit assailli de tremblements, qu’elle exulte avant de sombrer dans la petite mort, durant laquelle je veillerai sur elle.Et c’est exactement ce qu’il s’est passé…Suite de dĂ©couverteÉpuisĂ©e par sa jouissance, Magalie reprend petit Ă petit son souffle, tandis que je veille sur elle. Soudain, elle ouvre la bouche :— Tu ne fais pas les choses Ă moitiĂ©, toi !— N’oublie pas toutes les fois oĂą tu m’as procurĂ© du plaisir…Elle se relève un peu, puis son regard se dirige vers son entrejambe oĂą son clitoris Ă©merge toujours de son blond buisson :— Visiblement, ça ne te gĂŞne pas…— Je dirais mĂŞme que ça m’arrange, je crois te l’avoir dit et dĂ©montrĂ©.— Cependant, ça ne m’arrange pas quand je vais Ă la mer ou Ă la piscine.Assez Ă©tonnĂ© par cette transition, j’avoue sans dĂ©tour :— HonnĂŞtement, je ne comprends pas…— Ben, le problème, c’est quand je suis en maillot de bain.— En maillot de bain ? Tu veux dire que ça se voit ? Ça rebique ?— Ben oui !Tout problème possède au moins une solution :— Il existe des maillots de bain avec des volants ou des sortes de jupette. Ça cache.— Comment tu sais ça ?— En allant Ă la plage, tout simplement ! Depuis bien des annĂ©es, mes parents vont tous les ans Ă la mer, celle du Sud, et ce, avant ma naissance. Et ils restent facilement un mois sur place. Donc le bord de mer et sa faune, je connais très bien !— Je vois d’ici le type de faune…Je me contente de sourire, elle aussi. Une idĂ©e germe en moi :— Hmmm, et si ton clitoris Ă©tait plaquĂ© contre ton pubis par une chaĂ®nette ou un Ă©lastique ?— Faut-il que la chaĂ®nette tienne !— Quelque chose me dit que t’as essayé…Elle m’envoie une petite grimace comique. Puis elle redevient sĂ©rieuse :— Ça ne te dĂ©range pas que je sois… enfin… comme ça ?— Je n’ai pas pris mes jambes Ă mon cou, Ă ce que je sache.— Figure-toi que c’est arrivé !Je m’étonne franchement :— Tu rigoles !?— HĂ©las non !— Oublie ces abrutis ! Moi, j’ai un meilleur programme pour toi : je vais te faire oublier tous ces imbĂ©ciles, du premier au dernier !Magalie sourit :— Et concrètement, ça signifie quoi ?— Que tu deviens ma petite amie et maĂ®tresse attitrĂ©e aux yeux du monde entier, et que je me ferais un plaisir de te faire jouir un nombre incalculable de fois !— T’es bien prĂ©somptueux !— DĂ©monstration !Je lui offre une très belle dĂ©monstration dans toutes les règles de l’art buccal, une attestation de mes dires qui sera suivie de bien d’autres…EmbellissementsLes semaines suivantes, comme beaucoup de jeunes de notre âge plus ou moins en couple, nous sommes souvent Ă l’horizontale, surtout quand le matelas est de premier choix. De plus, j’adore ĂŞtre en elle, son petit bouton rose heurtant mon pubis. Oui, nous faisons Ă prĂ©sent l’amour de façon très naturelle, et ceci, dans diverses positions.Je ne parlerai pas de nos jeux parfois un peu Ă©tranges, du moins par rapport Ă la plupart des couples. Je me bornerai Ă Ă©voquer nos duels Ă l’épĂ©e. Vous n’en saurez pas plus.De plus, depuis ce fameux jour, pour ma plus grande satisfaction visuelle, Magalie ne rechigne plus Ă se montrer toute nue devant moi, y compris faire voir ce qui rebique Ă travers sa blonde touffe. Ce qui m’inspire souvent :— Comme j’aime chĂ©rir ce mignon clitoris, j’ai pensĂ© Ă quelque chose…— Mon dieu, mon Dieu ! J’entrevois le pire !M’agenouillant prestement, je noue un petit ruban autour du bouton rose bien Ă©rigĂ©. Toujours Ă moitiĂ© assise au bord du lit, Magalie est tellement stupĂ©faite qu’elle ne rĂ©agit pas. Il lui faudra quelques secondes pour rĂ©agir :— Mais… mais… mais… tu me fais quoi, là  !?— Un beau nĹ“ud-ruban, c’est Ă©vident !— Enlève-moi ça tout de suite !— Pas question !Je me redresse aussitĂ´t, pour venir m’allonger sur elle :— J’aimerais… non, j’exige que tu le gardes un certain temps…— Mais t’es malade dans ta tĂŞte !— Je te l’apprends peut-ĂŞtre, mais il existe des bijoux pour tĂ©tons, idem pour la chatte. Ce serait bien que ton mignon clito en porte aussi.— T’es fĂ©tichiste ou quoi ?Mon torse contre ses seins, je chantonne :— Je creuserai la terre – Jusqu’après ma mort – Pour couvrir ton corps – D’or et de lumière…— Pfff ! C’est mĂŞme pas de toi !— Vaut mieux emprunter aux gĂ©ants que d’inventer soi-mĂŞme des choses ridicules…— Hmmm, ça se discute… Je serais curieuse d’entendre une poĂ©sie venant vraiment de toi.— Je pourrais t’inventer un centon, avec un c, sans te dire que c’en est un.Elle me regarde avec de grands yeux ronds :— Un quoi !?— Un centon, cĂ©-eu-ĂŞn-tĂ©-o-ĂŞn : c’est une Ĺ“uvre littĂ©raire ou musicale, constituĂ©e d’élĂ©ments empruntĂ©s Ă une ou plusieurs autres Ĺ“uvres, le tout rĂ©arrangĂ© afin de fabriquer une nouveautĂ©.— Du plagiat, quoi !Je rectifie :— Non, non, un hommage plutĂ´t. Tu piques un vers Ă Racine, un autre Ă Corneille, un Ă Baudelaire, et ainsi que suite, et hop, tu ponds une poĂ©sie sublime.— Si c’est si facile, il faudra que tu me pondes une poĂ©sie sublime Ă ma gloire, un de ces jours !— Pas de souci, mais pas maintenant.— Ah bon ? Et pourquoi ?Je me presse totalement sur elle, bien dĂ©cidĂ© Ă abuser d’elle !— Parce que j’ai trop envie de toi !— Yiiik ! Au vioool !La suite serait dĂ©lectableMalheureusement, je ne peuxPas la dire, et c’est regrettableNous aurions bandĂ© plus qu’un peuCar la belle, au moment suprĂŞmeCriait « encore ! », jouissait beaucoupSous l’homme auquel, le jour mĂŞmeElle avait fait tirer ses coupsJe sais, je sais, ce n’est pas de moi, j’emprunte encore. Il n’empĂŞche que ce petit ruban m’a donnĂ© des idĂ©es…Bien que je ne sois pas très douĂ© de mes dix doigts, avec de la motivation, on arrive Ă faire de belles choses, surtout si on achète les outils adĂ©quats. C’est ainsi que je m’amuse Ă concevoir des bijoux indiscrets qui dĂ©corent le corps de ma belle Magalie.Mes premiers essais n’ont pas Ă©tĂ© une franche rĂ©ussite, je n’avais pas encore pris le coup de main avec les maillons. Mais une fois qu’on a compris le truc, ça va nettement mieux. Avec un peu d’imagination, il est facile de dĂ©tourner certaines choses non initialement prĂ©vues. De plus, il y a un magasin Loisir et CrĂ©ation Ă deux pas de chez moi.— Eh !? C’est quoi, ça ?— Un essai, ma chĂ©rie…Quand elle m’a vu arriver avec ma première crĂ©ation, elle Ă©tait partagĂ©e entre l’incrĂ©dulitĂ© et le fou rire. Maintenant, elle apprĂ©cie beaucoup, mĂŞme si parfois, elle me traite de pervers. Elle met souvent l’un des bijoux que je lui ai inventĂ©s : une chaĂ®nette qui se fixe autour de la taille dont une branche descend vers son pubis afin d’entourer par un petit anneau son clitoris. Elle met aussi assez souvent des chaĂ®nettes qui relient ses tĂ©tons, et mĂŞme parfois quand nous sortons le soir…À prĂ©sent, je lui conçois des tenues complètes qu’elle revĂŞt pour diffĂ©rentes occasions, comme faire l’amour, ou sous une robe quand nous sommes de sortie. Quand on possède le bon outillage, on peut facilement rĂ©aliser de belles choses, Ă condition de se renseigner avant. Avec un peu de tissu, des Ĺ“illets et des chaĂ®nettes, c’est fou ce qu’on arrive Ă fabriquer ! Pour ce qui est montrable, diverses personnes nous ont souvent demandĂ© oĂą nous avions achetĂ© cet article. Nous biaisons pour l’instant en disant que ça a Ă©tĂ© achetĂ© Ă l’étranger, loin.Magalie est dĂ©jĂ sortie, uniquement habillĂ©e par mes soins, si on excepte bien sĂ»r ses chaussures (et ses bas en hiver). Ă€ ce sujet, plus d’une fois, ma chĂ©rie m’a dit en plaisantant :— Patou, si tu rates ta carrière dans le Droit, tu sais comment te convertir !— Je ne pense pas que ma famille apprĂ©cierait !— La mienne non plus, je te rassure !Depuis maintenant quelques mois, Magalie et moi, c’est une affaire qui marche très bien.Repas deux couplesPour fĂŞter le premier anniversaire de ce fameux dĂ®ner qui a mis en place nos deux couples, c’est-Ă -dire Christèle-Fabrice et Magalie-Patrice, nous avons dĂ©cidĂ© de retourner au mĂŞme endroit. Cette fois-ci, dès le dĂ©but, tout s’est très bien passĂ©, chacun ayant sa place.Pour les personnes qui veulent tout savoir, Magali porte un bijou très indiscret (de ma confection, il va de soi) Ă son clitoris sous sa culotte en soie noire. Savoir qu’elle porte ce genre de chose est très excitant, aussi bien pour elle que pour moi.Une fois les apĂ©ritifs arrivĂ©s sur notre table, Fabrice lève son verre :— À nous quatre et aux joies du capricieux destin !Nous buvons tous une gorgĂ©e. Fabrice ajoute, l’air songeur :— Bien que le mot puisse prĂŞter Ă confusion, nous avons finalement pratiquĂ© l’échangisme.Ma fiancĂ©e rectifie :— Le mot « échange » serait plus juste. Échangisme, ça serait le fait qu’en sortant d’ici, que Patrice reparte avec Christèle, et que toi et moi, nous en fassions de mĂŞme.— Lors du premier repas, c’était bien mon intention ! Mais bon, ça ne s’est pas dĂ©roulĂ© comme prĂ©vu. Mais finalement, tout est bien qui finit bien !Un peu plus tard, je pars me servir au buffet. Alors que je suis en train de prendre des feuilles de vigne, Christèle s’approche de moi, son assiette remplie de cruditĂ©s diverses. Ă€ mon grand Ă©tonnement, elle me glisse en catimini, en frĂ´lant dĂ©libĂ©rĂ©ment mon bras avec son sein :— Ça ne me dĂ©plairait pas, cet Ă©changisme-là …Avant que je ne sois revenu de ma surprise, elle s’éloigne en pouffant de rire…