Enigme aux visages transparents. Les interrogations quotidiennes virevoltent sans fin derrière ma tête, aux franges du sommeil, des angoisses et des lueurs. Elles cherchent à retrouver la forme des songes familiers. Et moi, sans jamais les prononcer, je bats des ailes presque à l’aveuglette, planant au-delà des fenêtres.Je me demande : et après ?Maintenant est sans arrêt derrière. Je néglige trop souvent de poser des jalons et la fuite en avant est d’autant plus périlleuse. Le présent n’existe pas. C’est une invention idiote. Nous avançons constamment dans le futur et nous n’y prenons même pas garde. Et nous l’oublions. Et nous n’arrivons pas à le préserver.À peine la vie a-t-elle poussé que nous avons déjà entre nos mains de quoi la dissoudre, la vaporiser, l’atomiser, entre deux réunions syndicales, entre deux prix Nobel, entre deux merveilles du monde, entre deux vaccins, entre deux meetings, entre deux pauses, entre deux guerres, entre les jambes, et j’en passe…À deux, toujours par deux. Je n’aime pas les paires, elles m’angoissent. Deux et deux font quatre, c’est déprimant. Chiffrer est toujours aléatoire, quoi que l’on fasse. Croire que seules les équations mènent l’univers, quelle absurdité ! Et nous, alors ? On fait quoi, là-dedans ? On se fait mener par le bout du nez ?De mon nez à moi coule une rivière. Des pollens y sont entrés. Je ne me plains pas, c’est une chance qu’il y en ait encore. Pourtant, ça me fait pleurer. Un vrai paradoxe, comme on dit. Une rivière et une fontaine : je suis comblé. Pour peu qu’on y ajoute une madeleine, le tableau est complet et je retombe en enfance. Tant mieux. Ainsi, je peux me permettre de ne pas me remettre à jour au compteur des adultes.Je crois que ça tombe bien. En effet, en ce moment, j’ai une fâcheuse (je ne sais pas pour qui, d’ailleurs…) tendance à revenir sur la pente glissante de l’onanisme. Tout est prétexte. Il suffit que je croise la silhouette adéquate, n’importe où, dans la rue, à la campagne, par la fenêtre. Chaque rencontre un tant soit peu provocante alimente mes batteries.Il ne me faut pas grand-chose.Pour l’heure, il y a d’abord le formidable petit cul de Sylvie. Sa proximité réveille en moi une lubricité joyeuse, mais malheureusement atténuée par la proximité de son mari. Oh, ce n’est pas qu’il soit d’un gabarit à étouffer mes ardeurs, mais une certaine timidité, malgré tout, et un semblant de scrupules m’empêche d’aller plus avant. Et quel dommage qu’elle ne porte jamais de jupe ! Je pense que si c’était le cas, la morale serait un frein bien dérisoire à ma concupiscence…Il m’arrive fréquemment, après nos rencontres professionnelles ou une certaine intimité toute relative, de chercher l’isolement propice aux attouchements masturbatoires. Tout en flattant avec tendresse ma queue toute émue, j’essaie de deviner ce qui se cache côté face, sous la toile de pantalon de cette petite bonne femme excitante.D’après sa chevelure, j’imagine un joli petit frisottis châtain, sans prétention foisonnante. Je le vois très bien s’hérisser au moindre effleurement de mes doigts avides, mais délicats quand même, il ne faut pas abuser. Aux plis de ce même pantalon, là, juste à l’entrejambe, je devine un pubis étroit et légèrement proéminent, aux lèvres boudeuses. Je sais avec quoi les petits malins qui me lisent risquent de faire rimer cet adjectif… Fi de ceux-là, je continue malgré tout.Mes doigts, je les vois très bien alors s’enquérir de l’état d’avancement de son excitation naissante. Ce qui m’échauffe le plus à cet instant de mes fantasmes, c’est de me demander comment cela se manifeste. J’essaie d’imaginer ce que peut produire chez elle ma main qui s’immisce entre ses cuisses et au-delà. Pousse-t-elle des petits cris ? Se contente-t-elle de soupirer avec plus ou moins d’intensité en fonction de la progression ? Et comment son corps tout entier réagit-il ?Elle, je la vois bien se mordre une phalange et ne plus trop savoir comment retrouver son équilibre. Des petits cris de souris, j’en suis sûr. Surtout quand le doigt devient plus fouineur et commence à s’enfoncer à l’intérieur. Je sens que c’est très chaud. Que ça doit dégouliner très vite.Là, ma seringue durcit sévèrement. J’en suis encore au stade d’un massage un peu sec. Je serre un peu plus à la base de la verge en dégageant bien le gland. La rougeur sanguine est prometteuse.Je ferais ensuite descendre le pantalon, mais pas tout en bas, à peine à mi-cuisses. Je ne vois pas du tout quel genre de culotte elle a l’habitude de mettre. En tout cas, j’adorerais contempler ce postérieur si aguichant.L’autre jour, si je ne m’étais pas retenu, je me serais bien jeté sur le haut qu’elle portait, vous savez, ces espèces de tee-shirt sans manches et sans bretelles qui enserrent l’abdomen et la poitrine comme un fourreau, jusque sous les aisselles… Tout blanc, le truc, et les charmants seins tout ronds prisonniers de la toile élastique. Je l’aurais baissé d’un coup, par derrière, et les deux melons bien mûrs auraient jailli à l’air libre. Elle a l’âge des tétons solides et saillants. Un petit index entre les fesses ajoute du piment, et permet de me lubrifier naturellement le creux de la main.Delphine, elle, a pour elle l’attrait de la jeunesse. Dommage qu’elle ne s’enveloppe que de vêtements informes. Difficile de se faire une idée de ses courbes. Ah, non, tiens, l’autre fois, elle est passée (mais pas seule), et je me souviens de ses épaules dégagées, dorées à souhait, et des bretelles de son soutien-gorge. Je crois que tout est parti de là.De mémoire, des petits seins. Le reste, on a l’impression qu’elle le cache. Tant mieux, c’est la surprise et la place de l’imagination. C’est sa bouche que je connais le mieux, visuellement. Et ça tombe bien, car j’ai surtout envie d’elle, de mieux la connaître. M’emparer de ses lèvres et de sa langue avec la mienne… Mmm ! Ça me stimule. Tant de choses à lui faire découvrir… L’inverse est peut-être vrai aussi !Je l’assiérais sur moi pour bien voir ses yeux au moment où je l’empalerais tendrement. Ici, peut-être, sur mon fauteuil. À la rencontre du duvet charnu de sa petite brioche toute chaude.Avec elle, tout est à découvrir. Et comme la chair est faible, et parfois défaillante, il faudrait prendre garde de ne pas tout envoyer trop vite au fond du capuchon… Et oui, la chair est également dangereuse, quelquefois.Ourf ! D’ailleurs, puisqu’on en parle, j’ai une éjaculation foudroyante, dans le creux de ma main libre… Pourvu que je n’en mette pas partout !C’est malin ! Qu’est ce que je vais faire de ça, maintenant ?Le bureau de Sylvie n’est pas loin… Si je m’écoutais…