Les personnages : Juliette Cassandra : la meilleure amie de Juliette Roméo Éloïse : la meilleure amie de Roméo Siriac : le meilleur ami de Roméo et le petit ami de Cassandra Flora : une collègue de Roméo Daphné : la sœur de Flora Jonas : un serveur d’un restaurant Marcel : le directeur de Flora et RoméoRésumé de l’acte I : Samedi vers 16h, Cassandra débarque chez Juliette et Roméo ; elle s’est disputée violemment avec Siriac et veut « faire un break ». Juliette, Éloïse et Roméo tentent de lui remonter le moral et lui proposent un restaurant, puis un cinéma. Siriac, de son côté, est décidé à tout tenter pour satisfaire son vieux fantasme de faire l’amour avec deux jeunes femmes. Il invite Flora et Daphné à passer la soirée avec lui, non sans avoir auparavant acheté de puissants aphrodisiaques.Résumé de l’acte II : Samedi soir, Flora et Daphné viennent manger chez Siriac ; pendant ce temps, Juliette, Éloïse, Cassandra et Roméo sont au restaurant. Siriac dépasse toutes ses limites avec ses deux invitées. Cassandra, quant à elle, s’amuse à séduire des serveurs du restaurant. Roméo, tentant désespérément d’obtenir des nouvelles de Siriac, décide de passer chez lui à l’improviste. Tandis que Juliette et Éloïse ramènent Cassandra pour « la calmer », Roméo essaie de raisonner Siriac, mais finit par succomber à nouveau aux charmes de Flora.Résumé de l’acte III : Tandis que Siriac, Flora et Daphné poursuivent leur marathon sexuel, Roméo rejoint Juliette, Éloïse et Cassandra, mais ne dit mot de ce qu’il a vu. Juliette et Éloïse finissent par se convaincre que si Siriac est aussi pénible avec Cassandra, c’est notamment à cause de son vieux fantasme de faire l’amour avec deux femmes. Elles décident de le lui réaliser, sans bien sûr rien en dire ni à Cassandra ni à Roméo. Vers trois heures du matin, elles sonnent chez Siriac. Flora et Daphné ont tout juste le temps de se cacher, et observent, sans comprendre, Juliette et Éloïse se livrer à Siriac. Flora, cachée, parvient à prendre quelques clichés compromettants des trois jeunes gens. Pendant ce temps, Cassandra a réussi à convaincre un des serveurs du restaurant de venir la retrouver et elle s’abandonne à lui à côté de Roméo endormi, qu’elle réveille finalement pour qu’il se joigne à eux.Résumé de l’acte IV : Dimanche après-midi, chacun de leur côté, Siriac et Cassandra se mordent les doigts en repensant à ce qu’ils ont fait la veille. Juliette parvient à convaincre Cassandra de retourner voir Siriac et ils se pardonnent mutuellement, décidant d’oublier ce week-end désastreux. Pendant ce temps, Flora se demande de quelle façon elle va bien pouvoir utiliser les photos qu’elle a prises la veille. Dimanche soir, Juliette, Éloïse et Roméo passent une soirée sympa, persuadés que tout est rentré dans l’ordre.Résumé de l’acte V : Lundi matin, sur son lieu de travail, Flora envoie par mail à Roméo les photos de Juliette, Éloïse et Siriac. Roméo déboule en furie dans son bureau, où elle lui explique tout ce à quoi elle a assisté samedi soir. Roméo enrage et tente d’appeler Siriac à plusieurs reprises. Flora s’en va déposer une copie des mêmes photos dans une boîte aux lettres, en ville. Le soir, lorsque Roméo rentre chez lui, il s’explique avec Juliette et Éloïse, tentant de comprendre. Siriac les rejoint ; les garçons en viennent presque aux mains, mais Juliette parvient à les calmer, et convie Cassandra à les retrouver pour l’apéritif, dès qu’elle aura fini son travail.Résumé de l’acte VI : Cassandra découvre les photos que Flora avait déposées. Siriac finit par s’inquiéter de ne pas la voir arriver. Cassandra appelle Roméo, en pleurs, et lui dit qu’elle va quitter Siriac. Ce dernier essaie de la rejoindre avant qu’elle ne parte, mais il est trop tard. Il parcourt la ville en tous sens rapidement. Juliette, Éloïse et Roméo vont à la pizzeria, espérant que le serveur que Cassandra avait séduit ait de ses nouvelles. Mais aucune trace de leur amie.Acte VII, scène 1Mardi, 02h20L’appartement de Juliette et Roméo(Personne) (La scène est vide et seulement éclairée par une lumière tamisée provenant des fenêtres donnant sur la rue. La porte de la chambre de Juliette et Roméo s’ouvre doucement. On entend des respirations et des ronflements lents et réguliers. Siriac entre, provenant de la chambre. Il referme la porte sans un bruit, et vient s’asseoir sur le canapé après avoir allumé une petite lampe de bureau.)Siriac : C’est impossible de dormir au milieu de tout ce bordel !(Un silence.)Siriac : Et puis j’ai pas l’habitude, moi, de dormir avec trois personnes dans mon lit…(Un silence.)Siriac : Je crois surtout qu’il y a quelque chose qui m’empêche de dormir.(Il allume la télé machinalement.)Siriac : J’ai comme un mauvais pressentiment…Acte VII, scène 2Mardi, 02h25L’appartement de Siriac et Cassandra(Personne)(La scène est vide et seulement éclairée par une lumière tamisée provenant des fenêtres donnant sur la rue. On entend retentir la sonnerie du téléphone, qui s’arrête finalement au bout de sept sonneries. Un court instant passe, puis l’on entend s’ouvrir la porte d’entrée de l’appartement. Cassandra entre.)Cassandra : C’est bon, il y a personne. Il est pas là.(Elle allume la lumière, puis vaque en tous sens, rassemblant quelques affaires qu’elle pose en vrac sur la table du salon.)Cassandra (agacée) : Il aura préféré aller retrouver ses maîtresses ! Surtout maintenant qu’il n’a plus à se contraindre de moi…(Elle sort en direction de la chambre et en revient avec un gros sac de voyage qu’elle pose aussi sur la table. Elle retourne dans la chambre et en ressort une minute plus tard les bras chargés de divers vêtements qu’elle enfouit au fond du sac. Elle y bourre ensuite tous les objets qu’elle avait entassés sur la table, puis va vers la salle de bains et répète ce même manège. Elle fouille une dernière fois dans chaque recoin de l’appartement, récupérant à chaque fois une ou deux affaires, puis, lorsque le sac est prêt à exploser, elle le ferme avec difficulté, jette un dernier regard circulaire dans toute la pièce, scrutant chaque photo quelques secondes, charge péniblement le sac sur son épaule et se dirige vers la porte d’entrée. Elle se retourne juste avant de sortir, et semble essuyer une larme.)Cassandra (chevrotante) : Adieu…(Elle sort.)Acte VII, scène 3Mardi, 07h20L’appartement de Juliette et Roméo(Siriac)(Siriac est allongé sur le canapé, emmitouflé dans divers vêtements et dort en ronflant doucement. On entend un réveil sonner dans la chambre. Quelques secondes passent. La porte de la chambre s’ouvre et Juliette entre, nue, en se frottant les yeux. Elle se dirige vers les toilettes et s’arrête en découvrant Siriac.)Juliette : Oh, c’est vrai ! J’avais oublié qu’il était là, lui…(Elle s’approche de lui et le secoue doucement.)Juliette : Eh, Siriac ! Siriac !Siriac (émergeant avec peine) : Hmmmm ?(Il ouvre les yeux et les braque immédiatement sur les seins de Juliette.)Siriac : Ouah, t’es vraiment trop bonne, toi !Juliette : Allez, réveille-toi, il est sept heures et quart.Siriac : Et alors ?Juliette (repartant vers les toilettes) : Alors on se prépare pour aller bosser ; et toi, tu vas aller chercher Cassandra…Siriac (se frottant les yeux et baillant en regardant les fesses de Juliette) : Ouaaaaaaah ! Ah oui, c’est vrai…(Juliette sort et s’enferme dans les toilettes.)La voix de Juliette : Et en attendant, tu peux nous préparer le petit-déj’…Siriac : Euh… De quoi ? Je t’entends pas très bien…(Un silence. On entend la chasse d’eau. Juliette revient.)Juliette (avec un sourire charmeur) : Allez, tu veux bien nous faire ça, hein ? S’il te plaît…(Sans attendre de réponse, elle se dirige vers la salle de bains et sort, tirant la porte derrière elle. Siriac se lève et fait mine de la suivre.)Siriac (à travers la porte) : Si tu veux, je peux venir avec toi à la douche…(En guise de réponse, on entend la porte se fermer à clef.)Siriac : Boâf !(Il sort en direction de la cuisine. Provenant de la chambre, dont la porte est toujours ouverte, on entend la voix d’Éloïse qui gémit doucement. Siriac revient à pas de loups de la cuisine et s’approche de la chambre.)Siriac : Non mais j’hallucine ! C’est pas vrai ! Encore ?La voix d’Éloïse (entre deux gémissements) : Moi je veux bien un… Hmmmm ! ! ! Un café au lait, s’il te… Aaaaaahhh ! S’il te plaît, Siriac !Siriac (dépité) : Oh la la la la la la la la la !(Il tire la porte de la chambre et la claque, puis retourne vers la cuisine. Malgré la porte fermée, on entend Éloïse gémir de plus en plus fort et bientôt, on devine Roméo grogner à son tour longuement.)La voix de Siriac (de la cuisine) : Eh ben au moins c’est du rapide…(La porte de la chambre s’ouvre, Roméo entre, en caleçon, et se dirige vers les toilettes. Siriac entre, portant un plateau de petit-déjeuner.)Roméo : Ça y est ? Tu bosses ?Siriac (narquois) : Alors ? Monsieur est précoce ?Roméo (sortant vers les toilettes) : La seule chose qui fait que je ne t’éclate pas la tête, c’est que tu es en train de nous préparer le petit-déj’…Siriac : Ouais, c’est ça… Eh ben pour le tien, tu pourras toujours aller te faire foutre !La voix de Roméo (des toilettes, imitant une fille) : Allez, mon Siriac adoré, s’il te plaît…Siriac : Ben oui ! Et tu veux pas une pipe, pendant qu’on y est ?Roméo (revenant des toilettes) : C’est si gentiment proposé que ça m’embête de refuser, mais d’un autre côté, je viens d’avoir ce qu’il me fallait…Siriac : Elle t’a sucé en plus ?Éloïse (arrivant, nue, de la chambre) : Mais qu’est-ce que ça peut bien te foutre ?Siriac : J’sais pas… c’est… par curiosité…Roméo (amusé) : Non, c’est par jalousie…Siriac : Bah, pffff, euh, boh… non…(Éloïse s’approche de Siriac en lui souriant d’un air malicieux ; elle s’arrête juste à côté de lui et plaque sa main contre son entrejambe sur son caleçon.)Éloïse : Garde un peu de force pour quand tu vas retrouver Cassandra, non ?Siriac : Euh… bah… si…Roméo : Bon, je vous laisse, je vais à la douche. Siriac, je veux bien que tu me prépares mes tartines, s’il te plaît…(Un silence.)Roméo (inquiet, à Siriac) : Tu ne me dis pas d’aller me faire foutre ?Éloïse : Oui, il doit y avoir quelque chose qui le tracasse…Siriac : Non, non, ça va…(Roméo reste quelques secondes à l’observer, perplexe, puis se dirige vers la salle de bains.)Roméo : Bon, allez, à la douche.(Il essaie d’ouvrir la porte, mais celle-ci est fermée à clef, et il manque de s’y heurter.)Roméo (à l’attention de Juliette) : Eh ben ? Depuis quand tu t’enfermes dans la douche ?La voix de Juliette : Depuis que tout le monde essaie de m’y suivre…Roméo (se retournant et fixant Siriac) : Décidément !Siriac (se faisant tout petit) : Hé hé hé ! Voilà, voilà ! Je crois que je vais aller finir de préparer le petit-déjeuner.(Il sort vers la cuisine. Éloïse sort vers les toilettes.)Roméo (à l’attention de Juliette) : Ça y est, je les ai tous virés ! Tu peux m’ouvrir.La voix de Juliette : De toute façon, j’ai terminé.(Elle ouvre la porte ; Roméo s’y engouffre, Juliette en ressort, vêtue d’un simple peignoir. Elle se dirige vers la chambre et s’y enferme. Éloïse revient des toilettes et s’installe à table.)Éloïse : Aaaah ! Eh ben on va manger…La voix de Siriac (de la cuisine) : Mais c’est vrai que tu penses qu’à bouffer !La voix de Juliette (de la chambre) : C’est de baiser tout le temps, ça lui donne faim…Siriac (revenant de la cuisine avec les bras chargés de pain et de confitures) : C’est vrai qu’en y repensant, t’es vraiment une sacrée salope, quand même…(Il s’assoit sous les yeux consternés d’Éloïse.)Éloïse : Dis donc, je ne m’appelle pas Flora, hein !Siriac : Il a du bol, Roméo, quand même…Éloïse : Si tu lui parles comme ça, à Cassandra, c’est pas étonnant qu’elle se soit barrée…(Un silence. Éloïse mange une tartine.) Siriac : Oh, la vache ! Éloïse, j’ai les boules ! Je sais pas quoi faire…Éloïse (la bouche pleine) : Mange… Moi, quand je sais pas quoi faire, je mange…Siriac : Hein ?Éloïse : Ou des fois, je baise… Mais là, il faut être plusieurs, c’est pas pareil. Enfin, au moins deux, disons…Siriac : Mais enfin, Éloïse, je te parle sérieusement. Je te parle de Cassandra… C’est pas une histoire de bouffe ! Si je bouffais autant que toi, je ferais cent trente kilos ! Et c’est m…Éloïse (l’interrompant) : C’est parce que tu baises pas assez…Siriac : Hein ?(Un silence ; Éloïse observe Siriac, tout en mastiquant.)Siriac : Mais c’est même pas une histoire de baise ! Tu comprends pas ? Je te dis que j’ai les boules ! Je flippe, quoi ! J’ai pas envie que Cassandra me quitte à cause d’une minable histoire de cul avec les salopes de service !Éloïse : Ça fait deux fois que tu me traites de salope… La troisième fois, je te frappe !Siriac : Oh ben j’ai peur ! Au secours !Éloïse (fort, vers la chambre, avec un sourire) : Juliette ! Siriac, il a dit qu’on était les pauvres salopes de service !Siriac : Oh, tu sais très bien ce que je voulais dire… Et puis j’ai pas dit « pauvres » !(Roméo revient de la salle de bains, une serviette autour de la taille ; il traverse la pièce en sifflotant et sort vers la chambre. Siriac le regarde passer en silence.)Siriac (tout bas) : Il a couché avec Cassandra, ou pas ?Éloïse : Qui ça ?Siriac : Qui ça ! Mais t’es conne ou quoi ?(Dans le quart de seconde qui suit, sans prévenir, Éloïse frappe violemment Siriac à deux reprises.)Siriac : Aïe ! Ouille ! Mais putain, tu fais chier ! Je t’ai pas traitée de salope, là !Éloïse : Oui mais j’en ai marre de me faire insulter… Il faut que tu te calmes, Siriac. C’est pas parce qu’il t’arrive des misères qu’on doit tous être à tes bottes ! Tu vas te secouer et bouger ton cul au lieu de te lamenter en bavant devant la vie de ton pote… T’as fait une connerie en invitant Flora chez toi, et maintenant, tu la payes. Alors au lieu de geindre, tu penses à ce que tu vas faire aujourd’hui, et à comment tu vas retrouver Cassandra.(Un silence. Siriac rougit. Éloïse se lève, et emporte son bol et ses couverts vers la cuisine. Juliette revient de la chambre, habillée d’un magnifique tailleur qui l’embellit encore.)Juliette (ingénument) : Qu’est-ce qui se passe ?(Éloïse revient de la cuisine.)Éloïse (à Siriac) : Et pour répondre à ta question : oui, il a baisé Cassandra. Au moins deux fois : une fois avec nous, et une fois avec un autre mec, d’après ce que j’ai compris…(Un silence. Siriac blêmit.)Juliette (à Éloïse) : Euh… c’était nécessaire, ça ?Éloïse (fâchée) : Oui !(Elle sort vers la salle de bains et s’y enferme.)Juliette : Euh… bon… je crois que je vais déjeuner…(Elle s’assoit à côté de Siriac, qui reste prostré, les yeux dans le vide. Elle se sert du café et se prépare des tartines. Roméo revient de la chambre, lui aussi habillé. Il regarde tour à tour Juliette et Siriac.)Roméo : Eh ben ? Quelqu’un est mort ?(Juliette lève la tête vers lui et, du bout des yeux, lui désigne Siriac qui pâlit encore. Roméo hausse les épaules, allume la radio et s’installe à son tour pour déjeuner.)Juliette : Tu pourras garder une clé de l’appart, si tu veux, Siriac. Et si tu sors, tu n’ou…Siriac (l’interrompant froidement, à Roméo) : C’était qui, l’autre mec ?(Un silence. Roméo soutient un instant le regard glacé de Siriac, puis replonge les yeux vers ses tartines et reprend son repas avec désinvolture.)Roméo : J’sais pas.Siriac (hurlant) : C’était qui, bordel !Roméo (calme) : J’sais pas, je te dis, je crois que c’était un des mecs de la pizzeria… Mais on s’en fout, de qui c’était !Juliette : Éloïse a raison, Siriac, je crois qu’…Siriac (l’interrompant encore, hurlant) : Ah merde ! Foutez-moi la paix ! Vous me faites tous chier !(Il se lève et sort en furie vers la cuisine, dont il claque la porte derrière lui.)Roméo : Eh ben ! Il t’aime pas…Juliette (agacée) : Tu vas dire à ton pote de se calmer, Roméo !Roméo : Oui, je crois qu’il va falloir, là… Je finis de bouffer et j’y vais, d’accord ?Juliette (acerbe) : Voilà… comme ça, on dirait Éloïse… La bouffe avant tout…(Un silence. On entend la radio répandre son flot quotidien de guerres, d’attentats, de crimes et de politique. Éloïse ressort de la salle de bains, une serviette autour des cheveux et une autre autour de la taille. Elle se dirige vers la chambre.)Éloïse : Vous l’avez enfermé ?Juliette : Oui, ça va vraiment finir comme ça, on va le faire enfermer !Roméo (à Éloïse) : Non, non, il s’est enfermé tout seul, comme un grand… Je sais pas ce que tu lui as dit, mais il me…Éloïse (froide, l’interrompant) : Je lui ai dit ses quatre vérités !Roméo : Eh, oh ! M’engueule pas ! Je m’en fous, moi !(La porte de la cuisine s’ouvre ; Siriac revient.)Siriac (édulcoré) : Je vous présente mes excuses… Excuse-moi, Juliette, et toi aussi, Éloïse, excuse-moi. Je me suis emporté contre vous, alors que vous n’y êtes pour rien.Roméo : Bah, si, un peu quand même… Elles ont débarqué chez t…(Éloïse, debout derrière la chaise de Roméo, lui tape un coup sec sur la tête, l’interrompant tout net.)Siriac : Non, le seul responsable de tout ce qui m’arrive, c’est moi !(Un silence. Tous l’observent.)Siriac : Je vais y aller ; j’ai peut-être une idée de l’endroit où elle pourrait être. Il faut que je vérifie ça.Roméo : Tu vas pas bosser ?Siriac : Non, je vais les appeler et poser ma journée, ce sera mieux, je crois.(Il s’habille très rapidement, puis reprend sa veste et ses clefs.)Juliette : Euh, mais… tu veux pas manger un peu avant de partir ?Siriac : Non, c’est bon, c’est gentil, mais j’ai pas très faim.(Un silence.)Éloïse : Et tu veux pas te laver ?Siriac (souriant) : Non, j’y vais, vraiment…Roméo : Tu nous tiens au courant ?Siriac : Oui, je repasse ce soir, ou alors je vous appelle. Allez, à plus. Et merci pour tout.(Il sort.)Éloïse (sortant vers la chambre) : Je crois que même un mauvais psy aurait de nombreuses choses à dire…Acte VII, scène 4 Mardi, 09h00Le bureau de Flora (sur son lieu de travail) (Flora) (Flora vient d’entrer dans son bureau. Elle installe diverses affaires, pose sa veste derrière la porte et va pour s’asseoir. Mais elle se ravise, revient fouiller dans les poches de sa veste et en sort une boîte de préservatifs. La porte s’ouvre soudain, manquant de heurter Flora. Roméo entre.)Roméo (enjoué) : Salut !Flora : C’est vrai que tu pourrais frapper, quand même… Salut…(Elle se rapproche de son bureau.)Flora : J’sais pas, imagine que j’aie été dans l’intimité avec quelqu’un ?Roméo : Les gens normaux ne sont pas dans l’intimité avec qui que ce soit à neuf heures du matin au bureau, Flora…(Flora ouvre la boîte et détache chaque préservatif. Elle pose ensuite tous les emballages sur une petite soucoupe vide sur son bureau.)Roméo : Euh… tu attends tant de monde que ça ?Flora : Oh, je ne sais pas… C’est au cas où… Tu veux en prendre un tout de suite ?Roméo (souriant) : Non merci, je sors du lit…Flora (légèrement déçue) : Tu n’as pas montré les photos à tes deux copines ?Roméo : Si. Mais ne t’inquiète pas. Tout va bien.Flora (avocate du diable) : Tout va bien, tout va bien, à mon avis, c’est vite dit ! Elles te trompent n’importe comment avec ton meilleur pote, et toi tu trouves que tout va bien ?Roméo : Pourquoi n’importe comment ?Flora : Bah, j’étais là, je t’assure, y avait pas de quoi sauter par la fenêtre…(Roméo l’observe sans comprendre.)Flora : Bon enfin, quoi qu’il en soit, je serais toi, je coucherais avec moi…(Roméo ne peut s’empêcher de rire.)Roméo : C’est ridicule ! Mais au moins, ça me fait rire. Et ça me fait d’autant plus rire que les choses ne se passent à l’évidence pas comme tu l’aurais souhaité, n’est-ce pas ?Flora (ingénue) : Quelles choses ?Roméo (soudain fâché) : Par contre, c’est n’importe quoi ce que t’as fait à Siriac !Flora (ne comprenant visiblement pas de quoi parle Roméo) : Euh…Roméo : T’es contente de toi ?Flora (souriant) : Hmm, là tout de suite, pas spécialement, mais en général, oui.Roméo : Je vois pas quel intérêt t’avais à lui faire ça…Flora : À lui faire quoi ?Roméo : Ne fais pas l’innocente ! Tu ne te rappelles pas ce que tu as fait à Siriac, et que je pourrais avoir à te reprocher ?Flora (comptant sur ses doigts) : Euh… alors… dans l’ordre depuis samedi soir : une pipe, encore une pipe, une branlette espagnole, après on a baisé, ensuite encore une pipe, et puis…Roméo (l’interrompant sèchement) : Je te parle de ce que tu as fait hier !Flora : Ah non ! Hier c’est pas moi, je ne l’ai pas vu…Roméo : Et t’es pas allée en bas de son appart poser des photos dans sa boîte aux lettres ?Flora : Ah bah si, je voulais quand même qu’il ait des souvenirs de sa soirée de samedi…Roméo : Oui eh ben le problème, c’est que c’est Cassandra qui risque d’en avoir des souvenirs…Flora : Ah ? Je croyais qu’ils étaient plus ensemble…Roméo : Eh ben si, on a réussi à les rabibocher.Flora (réfléchissant) : Mais c’est formidable ce que tu m’annonces là…Roméo : Tu veux une claque, ou quoi ? Je te dis que tu viens de foutre son couple en l’air et t’es heureuse ?Flora (songeuse) : Bon, eh bien je vais l’appeler…(Elle sort un téléphone de son sac et appelle.)Roméo : Flora ! Siriac n’est pas libre !Flora (reposant le téléphone) : Oui, tu as raison, c’est la messagerie.Roméo : Je voulais dire qu’il n’est pas célibataire !Flora (souriant et s’avançant lascivement vers Roméo) : Oui, comme toi ?Roméo (résistant et reculant d’un pas) : Oui ! Comme moi ! Et je ne succomberai plus, Flora !Flora (ironique) : Bravo ! Et tu mets des patches ?Roméo (soudain désinvolte) : Et puis, je te dis, de toute façon, je viens de baiser…Flora (s’approchant encore) : Tu me connais bien mal…(La porte s’ouvre soudain, percutant Roméo.)Roméo : Aïe ! Mais c’est vraiment de la torture de venir dans ce bureau !Flora : Je devrais peut-être mettre un écriteau : « Frapper avant d’entrer »…(Marcel entre.)Roméo : Ah, bonjour, monsieur le directeur…Marcel : Bonjour, Roméo. Bonjour, Flora.Flora : Vous pourriez frapper, quand même, avant d’entrer…Roméo : Oui, je sais pas moi, mais imaginez qu’on ait été dans l’intimité, là ?Marcel : Les gens normaux ne sont pas dans…Roméo (l’interrompant) : Oui, oui, ça va, je sais.(Un silence. Marcel, gêné, observe lourdement Roméo.)Marcel : Vous n’avez pas de travail, là, Roméo ?Roméo : Si, mais j’ai besoin de Flora…Marcel : Ah la la ! Si je vous écoutais, la moitié de mes employés auraient besoin de Flora !Roméo (cynique) : Et l’autre moitié, ce sont des femmes ?Flora (fière) : Oh, Roméo, tu exagères…(Un silence.)Flora (prenant sa soucoupe remplie de préservatifs, à Marcel) : Je vous offre quelque chose ?Marcel (les yeux écarquillés) : Mais enfin, Flora…Roméo : Oh, vous fatiguez pas…Marcel (rougissant) : Bon, je crois que je vais vous laisser travailler. Je reviendrai plus tard.Roméo (grommelant) : C’est ça ! Et moi, je vais foutre des caméras, ici !Marcel (feignant de ne pas l’avoir entendu) : Eh bien, à plus tard !Roméo (hors de lui) : Et puis, on touche pas à Flora, monsieur le directeur ! C’est chasse gardée, vous m’avez bien compris ?Flora : Ah bon ?Marcel (se reprenant) : Écoutez, Roméo, je vais oublier ces menaces, et vous, vous allez oublier ce que vous avez vu ici. Et nous allons tous reprendre nos habitudes de travail en tout bien tout honneur. Est-ce bien clair ?(Roméo bougonne quelque chose d’incompréhensible. Marcel le regarde, puis observe Flora, et il quitte la pièce. Flora se jette au cou de Roméo.)Flora : Ah, Roméo, j’aime t’entendre parler comme ça. Tu serais prêt à te battre pour moi ?Roméo (se dégageant) : Mais tu comprends rien ! C’est pour toi que j’ai fait ça, pour que tu sois tranquille, qu’il te foute la paix…Flora (contrariée) : Ce que je comprends, c’est que je vais perdre ma prime mensuelle de mille euros avec tes conneries !Roméo : Mille euros par mois pour que tu lui fasses des pipes ? Mais j’hallucine !Flora : Bof… On appelle ça : joindre l’utile à l’agréable…Roméo : Ouais, ben moi, j’appelle ça : faire la pute !Flora (innocente) : Tu le trouves pas bien, Marcel ?Roméo : Bon, écoute-moi bien ! Tu ne t’approches plus de moi ! Tu ne t’approches plus de Siriac ! Tu ne t’approches plus de Marcel !Flora : C’est ça, et puis je m’engage chez les Carmélites ?Roméo : Au couvent ou ailleurs, je m’en tape !Flora : Et qu’est-ce que ça peut bien te foutre que je me tape Marcel ?Roméo : Je sais pas. C’est moral…Flora : C’est toi qui ferais bien de rentrer dans les ordres ! Et Siriac ?Roméo : Quoi, Siriac ?Flora : C’est aussi pour la morale ou c’est de la jalousie ?Roméo : Oh ! Tu me saoules !(Il ouvre la porte ; au moment de la franchir, il s’arrête et se retourne.)Roméo : J’aimerais que tu arrêtes de foutre le bordel dans nos vies, tu comprends ?Flora (amusée) : Moi aussi, je t’aime…(Roméo la regarde fixement. Elle passe lentement sa langue sur ses lèvres en se frottant doucement les seins.)Roméo (visiblement avec un effort) : Oh, merde !(Il sort et claque la porte. Flora, souriant, retourne s’installer à son bureau et sort quelques affaires de travail. Le téléphone du bureau sonne.)Flora (décrochant) : Allô ? … Ah oui, monsieur le directeur. … Oui, il est parti.(La porte du bureau s’ouvre, Roméo entre.)Roméo : Une dernière chose…Flora (au téléphone) : Ah, non. Il est revenu.Roméo (d’un air agacé) : C’est qui ?Flora (avec un sourire, posant la main sur le téléphone) : C’est ta femme, Roméo, elle demande si elle peut aller dormir chez Siriac…Roméo : Oh, va chier !Flora (reprenant sa conversation au téléphone) : Allô ? … Oui. … Bien sûr, oui.(Ses yeux s’illuminent soudain. Elle les fixe sur Roméo en souriant.)Flora (au téléphone) : Mille cinq cents euros ? Ça me va. … Oui, entendu. … Eh bien à tout à l’heure, alors.(Elle raccroche, sous les regards inquisiteurs de Roméo.)Flora : C’était Marcel ; t’as entendu ? On a renégocié ma prime…(Elle se lève et va embrasser Roméo.)Flora : Merci, mon Roméo. Grâce à toi, je vais gagner cinq cents euros de plus par mois…(Un silence. Roméo bouillonne.)Flora (s’agenouillant) : Ça mérite bien une petite pipe, ça…(Roméo la regarde faire, sans rien dire. Elle déboutonne rapidement son pantalon. Il ferme les yeux, comme en proie à un vif tourment. Elle le caresse un peu entre les jambes. Il recule de deux pas et s’appuie sur la porte, pour ne pas qu’elle s’ouvre.)Roméo (avec difficulté) : Bon, alors, juste une pipe…(Flora, riant, extrait du caleçon de Roméo son sexe durcissant et le prend bientôt dans sa bouche. Elle le masturbe et le suçote doucement, tout d’abord, jusqu’à ce qu’il devienne bien dur, puis le suce plus vivement.)Roméo : Oh, hmmm ! T’es vraiment la meilleure, à ce jeu-là…Flora (la bouche pleine) : Hmmblmmmblmmbl bllllbbbllmmm !Roméo : Ouais !(On entend frapper.)Roméo (fort) : C’est occupé ! Revenez plus tard…Flora (retirant ce qu’elle a en bouche) : T’exagères, si ça se trouve c’est important…Roméo : Je m’en fous !(Flora se remet à sa tâche. Le téléphone de Roméo, dans la poche de sa veste, se met à sonner.)Roméo : Oh, merde ! Mais c’est pas vrai !Flora : Laifchfe chtfomber…Roméo (se saisissant du téléphone) : Non, si ça se trouve c’est important.(Il observe l’écran une seconde ou deux, puis décroche d’un air incertain. Flora continue de le sucer avidement.)Roméo : Allô ? … Ah, c’est toi, ma puce ? Je savais pas qui c’était ce numéro, c’est celui de ton boulot ?(Flora se met à gémir puissamment en poursuivant sa fellation, et en regardant Roméo d’un air provocateur. Roméo lui fait les gros yeux et tente par divers gestes de lui dire de s’arrêter.)Roméo (au téléphone, hésitant) : Ce bruit ? Euh…Flora (très fort) : Hmmmm ! Hmmmmmmm ! Hmmmmmmmmm !Roméo (au téléphone, anxieux et tentant le tout pour le tout) : Non, c’est rien, c’est Flora qui me fait une pipe…(Flora s’arrête, stupéfaite, et attend la suite des événements.)Roméo (au téléphone) : Bah oui, évidemment que je déconne !(Il respire, puis passe sa main derrière la tête de Flora et la presse vers son sexe. Flora s’en saisit à nouveau et se remet à le sucer.)Roméo (au téléphone) : Oui. … Ah bon ? … Eh ben, appelle Siriac, alors. … Son numéro ? Ah non, je le connais pas par cœur ; il est dans mon répertoire. Eh ben je l’appellerai tout à l’heure. … Oui. … Okay. … Moi aussi. Bisous.(Il raccroche et essuie la sueur sur son front.)Roméo : Mais tu voulais qu’elle t’entende ou quoi ?Flora (se reculant) : Ben oui, évidemment…(Roméo la regarde un instant fixement, s’interrogeant.)Roméo (finalement blasé) : Bah, laisse tomber ! Tiens, suce !(Flora se remet à le sucer. Il penche la tête en arrière un instant, savourant les caresses qu’elle lui prodigue. Au bout de quelques dizaines de secondes, il ressort son téléphone et appuie deux ou trois touches. Flora l’observe sans s’arrêter.)Roméo (au téléphone, entrecoupé de profonds soupirs) : Oui, salut, c’est Roméo. … Ça va ? … T’as trouvé quelque chose ? … Bon, écoute, je viens d’avoir Juliette, et elle… hmmmm ! … Non, non, ça va. … Elle me dit qu’elle sait peut-être où Cassandra aurait pu aller.Flora (se reculant) : Ah, c’est Siriac ?(Elle se relève. Roméo reste debout le sexe tendu.)Flora : Tiens, passe-le-moi.Roméo : Non, je ne…(Elle se saisit du téléphone.)Flora (au téléphone) : Allô, Siriac ?Roméo : Oh putain mais tu me fais chier !Flora (au téléphone) : Oui, Roméo m’a parlé de ça, mais il ne faut pas être fâché après moi…Roméo (se tenant le sexe) : Et je fais quoi, moi, maintenant ?(Flora, l’ayant entendu, s’approche de lui et le masturbe doucement tout en poursuivant sa conversation téléphonique.)Flora (au téléphone) : Oh, tu sais, moi je ne comprends pas très bien qu’on puisse réagir comme ça. … Mais dis-moi, maintenant que tu es seul, … mais non je ne vais pas trop vite … bon enfin, en tout cas, si tu veux passer à la maison ce soir, c’est avec plaisir. … Pourquoi tu te marres ? … Ah, c’est nerveux ? … Bon. Je te laisse, il y a Roméo qui m’attend. … Je te le repasse.(Elle tend le téléphone à Roméo ; il s’en saisit. Elle reste quelques secondes debout devant Roméo, dardant sur lui ses yeux brûlants.)Roméo (au téléphone, observant Flora) : Allô ? … Quoi ? … Mais non, je ne fais rien de mal. Qu’est-ce que tu vas te mettre en tête ?(Flora se déshabille lentement devant Roméo, qui se met à trembler et à bégayer.)Roméo (au téléphone) : Euh… je… je ne sais pas, elle m’a… elle m’a parlé d’un endroit où elles… où… euh…(Flora se retourne et agite ses fesses devant Roméo.)Roméo (au téléphone) : Non, non, tout va bien, je t’assure. … Quoi ? … Oui, un endroit où elles avaient l’habitude de se retrouver après le boulot, avant.(Flora se recule d’un ou deux pas, se collant contre Roméo, plaquant le sexe de celui-ci le long de sa raie.)Roméo (au téléphone) : Quoi ? … Mais non, je suis pas sourd, mais, euh… Y a Flora qui… Enfin, euh… Bon, c’était quoi ta question ?(Flora se saisit du sexe de Roméo d’une main et le guide jusqu’à l’entrée du sien.)Roméo (au téléphone) : Avant quoi ? … Ben, euh… avant qu’on les connaisse…Flora (lentement pénétrée) : Aaaaahhhhhhhhhhaaahhhhhhh !Roméo (au téléphone, réprimant un gémissement) : Ce bruit ? Euh, c’est rien, c’est Flora qui… euh… qui a mis les doigts dans une prise…Flora (oscillant légèrement de haut en bas) : Hmmmm ! Aaaaaaah ! Oooooh ! Hmmmmm !Roméo (péniblement) : Euh, écoute, je crois qu’il… qu’il vaut mieux que tu appelles Juliette toi-même, hein ? D’accord ? … Okay, à plus.(Il raccroche, range en tremblant son téléphone et précipite ses deux mains autour des hanches de Flora, qui se penche en avant. Il se met à la défoncer à toute allure.)Roméo : T’es vraiment… hmmm !… une salope… aaaha !… on avait dit… hmmmm !… juste une pipe…Flora (entre deux gémissements) : Oh, j’aime trop quand tu me baises comme ça, Roméo ! Hmmmm ! C’est trop génial ! Ouiiiiii ! Aaaaaah ! Continue !Acte VII, scène 5 Mardi, 18h30L’appartement de Juliette et Roméo(Juliette, Éloïse, Roméo) (Éloïse est assise sur le canapé, Juliette attablée, déguste une tasse de thé. Roméo va-et-vient debout, à côté d’elles.)Roméo (à Juliette) : Alors ? Siriac t’a rappelée ?Juliette : Oui, je lui ai dit tout ce à quoi j’avais pensé. Il m’a rappelée il y a une heure et il m’a dit qu’il avait tout essayé : chez eux, son boulot, le parc, les collègues et les copains de Cassandra qu’il connaît…Éloïse : Et ?Juliette : Et rien…(Un silence.)Roméo : Je trouve qu’il t’appelle beaucoup, ces temps-ci, non ?Juliette : Oh ! C’est tout ce que tu trouves à dire ? Et toi, t’as parlé à Flora ?Roméo (hésitant) : Euh… pas plus que ça…Juliette : Comment ça, pas plus que ça ?Roméo : Ben, je lui ai dit que je trouvais ça vraiment salaud, ce qu’elle avait fait, mais c’est tout. Qu’est-ce que tu voulais que je lui dise d’autre ?Éloïse : Et ?Roméo : Et rien…Juliette : Elle t’a pas…(Elle est interrompue par le bruit de la sonnette.)Roméo (soulagé) : Entrez !(Juliette regarde Roméo avec insistance ; Siriac entre, l’air ravi.)Siriac : Salut tout le monde !Roméo : Alors ? Tu l’as retrouvée ?Siriac : Qui ça ?Éloïse : Ça y est ! Ça recommence !Siriac (à nouveau dépité) : Ah… Cassandra ? Euh… non… non…Juliette : Siriac ! Tu as bu ?Siriac : Non, rien encore.Roméo : Eh ben tu devrais !Éloïse : Ça a pas l’air de te rendre malade, de pas savoir où est Cassandra…Siriac : Pfff ! Ben si, mais…(Il hésite. Un silence.)Juliette : …mais quoi ?Siriac : Ben, je crois que c’est vraiment cuit, là ! J’ai passé la journée à la chercher et à essayer de l’appeler, depuis plein de téléphones différents, mais rien, que dalle ! Elle décroche jamais. Elle veut plus me voir. J’ai plus qu’à penser à autre chose…Juliette : Tu crois ?Siriac : Si elle voulait me pardonner, elle me laisserait lui parler…Juliette : Moi aussi, j’ai essayé de l’appeler…Roméo : C’est vrai qu’elle est un peu chiante, quand même là ! Moi aussi j’ai essayé et elle s’en fout…(Un silence.)Éloïse : Eh ben moi, j’ai pas essayé…(Un silence.)Éloïse : Bon, tout le monde s’en fout…Juliette (à Siriac) : Tu manges avec nous ?Siriac (fier) : Non, je suis invité !Éloïse : Ah c’est pour ça que t’étais tout content, tout à l’heure ?Siriac (avec un sourire) : Oui ! Je vais chez Flora !Juliette : Hein ?!?Éloïse : N’importe quoi !Roméo : Pfffff !Siriac (à Roméo) : T’es jaloux ?Roméo : Oh la la ! T’as fini de dire des conneries ?Juliette : Tu vas vraiment aller passer la soirée chez Flora ?Siriac : Ben… oui.Éloïse : Bon alors, tiens, on va te donner une petite fiole de cyanure, tu lui mettras discrètement dans son verre…Juliette : C’est vraiment fini avec Cassandra, alors ?Siriac (faisant semblant de ne pas avoir entendu) : Bon, eh ben, allez, ça va être l’heure, je vous laisse.(Il s’éloigne vers la porte d’entrée.)Siriac : Qu’est-ce que vous faites, vous, ce soir ?(Un silence.)Éloïse : Rien de spécial… on mange, on baise, on dort…Roméo (à Siriac) : Comme toi, quoi…Siriac : Ne sois pas jaloux…Roméo : Oh, tu me saoules ! Dégage !Siriac : Allez, à plus.(Il sort.)Juliette : C’est vraiment n’importe quoi ! Qu’il aille au diable !Acte VII, scène 6Mardi, 20h40Le salon de Flora(Flora, Siriac) (Flora et Siriac sont allongés nus en soixante-neuf sur un tapis à même le sol, lui en dessous. Siriac lèche sa partenaire avec avidité, les mains posées sur ses fesses, et elle le suce profondément et rapidement, en lui caressant les testicules. Tous deux gémissent puissamment. Sur une petite table, près du canapé, on peut voir posé un plateau avec deux verres et une bouteille d’apéritif.)Siriac : Oh, c’est vraiment trop génial !Flora : Hmmm ! Ouiiii ! Aaaah !(Cela dure encore quelques instants, puis Flora se redresse et reste agenouillée au-dessus du visage de Siriac qu’on devine continuer de la lécher. Elle se caresse les seins en gémissant toujours. Elle finit par basculer sur le côté et vient se positionner à quatre pattes à côté de Siriac, les fesses bien levées, et elle le provoque d’un regard brûlant. Celui-ci se relève en hâte et vient à genoux se placer juste derrière elle. Il guide son sexe contre celui de Flora.)Siriac : Râââaaaaah ! Tu vas voir ! Hmmmuuuuuh !Flora : Ooooooohhhh ! Hmmmmmmm ! C’est boooon !(Siriac se met à la défoncer à toute allure. Flora hurle presque. Siriac se raidit soudain et, criant longuement, assène encore trois ou quatre coups de bassin saccadés à sa partenaire. Siriac finit par s’écrouler par terre, sur le dos. Flora reste quelques secondes encore dans la même position, avant de se relever.)Siriac : Alors ? Heureuse ?Flora : Mmoui, c’était pas mal. Je vais me nettoyer un peu. Ressers-toi, si tu veux.(Elle sort. Siriac se relève et ramasse son caleçon.)Siriac : Aaaaah ! Oh ça mérite bien un autre apéro…(Il se rhabille vaguement, puis s’assoit sur le canapé et se sert un autre verre. Flora revient, toujours nue. Siriac l’observe avec un sourire. Elle vient s’asseoir à côté de lui.)Siriac : Tu te rhabilles pas ?Flora : Tu crois que ça vaut le coup ?Siriac : Oh, ben, je dirais que t’as quand même au moins quelques minutes devant toi…Flora (se relevant) : Il te reste pas de ton champagne mystérieux de l’autre fois ? Je l’avais bien aimé, celui-là…Siriac : Non.(Flora va-et-vient au milieu du salon.)Siriac (à part) : Et puis vu ce que ça m’a coûté, je suis pas prêt d’en racheter !Flora : Quoi ?Siriac : Non, rien. Je me disais que t’es vraiment trop bonne…Flora : Ça y est ? Tu rebandes ?Siriac : Non, du calme, attends un peu, quand même !(Un silence.)Flora (innocente) : Et t’as pas des copains qui font rien, ce soir ?Siriac : Non, moi, j’ai pas de copains, j’ai que des copines.Flora : Ben voyons ! Et Roméo ?Siriac : Euh, non, non. Il est très occupé, ce soir… Il a bien assez à faire avec ses deux chéries.Flora : Ses deux grognasses, oui !Siriac : Mais enfin, qu’est-ce que tu leur reproches, à Juliette et Éloïse ?Flora : De m’avoir volé Roméo !Siriac : Bah oui ! Et puis comme elles te reprochent la même chose, c’est une histoire qui va s’arranger, c’est sûr…Flora : Mais j’ai pas envie que ça s’arrange ! Je les emmerde !Siriac : Eh cool, zen, relax ! Tiens, viens t’agenouiller, là…(Flora regarde Siriac un instant. Puis elle sourit, et s’avance jusqu’à lui. Elle s’agenouille entre ses jambes et entreprend de lui masser doucement le sexe à travers son caleçon.)Siriac : Et ta sœur ? Elle fait quoi, ce soir ?