SDF – Suite et fin.RĂ©sumĂ© de l’épisode prĂ©cĂ©dent : Seul depuis la mort de ma femme il y a sept ans, je vis une vie parfaitement ennuyeuse. La rencontre fortuite d’une jeune femme sans domicile fixe a commencĂ© Ă changer cela.Une fois sĂ©chĂ©, je remets juste mon boxer et je jette le reste de mes vĂŞtements dans le panier de linge sale. Emma me lance un regard interrogatif. Je hausse les Ă©paules :— On va manger des spaghettis bolognaise, donc je vais forcĂ©ment me tacher, alors torse nu, ça Ă©vitera les taches sur ma chemise.Ça fait rire Emma, qui dĂ©cide Ă©galement de ne pas remettre son t-shirt. Nous nous asseyons donc tous les deux pour manger, uniquement vĂŞtus d’une culotte pour elle et d’un boxer pour moi.Étrangement, ses seins sont lĂ dans toute leur beautĂ©, mais je ne ressens plus le besoin de les scruter Ă tout moment. Quand ils attirent l’inĂ©vitable tache de sauce bolognaise, je me contente de tendre la main et de l’essuyer avec mon doigt. Elle le remarque Ă peine et continue de me parler de la prochaine pièce Ă peindre. C’est amusant, on fait presque vieux couple, lĂ Â !Pas de peinture cet après-midi, nous allons nous promener dans le centre commercial voisin oĂą elle fait quelques achats complĂ©mentaires. Sans en avoir parlĂ©, nous savons maintenant tous deux qu’elle va rester un certain temps Ă la maison.Ensuite c’est soirĂ©e cinĂ©ma/sandwiches. Emma, allongĂ©e sur le canapĂ©, la tĂŞte sur mon torse essaie de comprendre pourquoi je trouve la trilogie des Matrix si intĂ©ressante. Pour elle, seul Keanu Reeves Ă un intĂ©rĂŞt dans ce film, le reste n’est qu’élucubrations mĂ©taphysiques (je ne crois pas qu’elle ait utilisĂ© ce mot, mais c’est globalement ce qu’elle veut exprimer). Je renonce Ă lui expliquer la dimension philosophique du film et je me contente d’apprĂ©cier son corps lovĂ© contre le mien. Devant son hermĂ©tisme face au chef-d’œuvre des frères Wachowski (enfin, maintenant les frères sont tous les deux devenus sĹ“urs, c’est fou comme la sociĂ©tĂ© a Ă©voluĂ© ces vingt dernières annĂ©es), je ne lui impose pas de regarder le dernier opus de la trilogie.Lui embrassant le front, je me lève et lui tends la main. Il est vrai que l’on est maintenant « Ce soir » ! Je n’ai pas oubliĂ© sa promesse.Elle me prend la main en souriant et se lève gracieusement du canapĂ©. Je la guide vers ma chambre, mais passant devant sa salle de bain, elle me laisse continuer seul. J’en profite pour aller me brosser les dents, puis je vais me coucher sur mon lit.Alors que je me demande si elle va vraiment me rejoindre, son ombre apparaĂ®t dans l’embrasure de la porte. Je la vois retirer son t-shirt et sa culotte et elle vient s’asseoir Ă cĂ´tĂ© de moi au bord du lit.— Nous savons tous les deux que je ne suis que de passage ici et que tu ne pourras pas refaire ta vie avec moi. Mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas nous amuser tant que j’habite chez toi.Je souris et la prenant par le bras, je la fais rouler par-dessus mon corps afin qu’elle se retrouve allongĂ©e au milieu du lit. Avant qu’elle ait le temps de bouger, je viens m’asseoir sur ses cuisses. Elle rit de se voir ainsi dominĂ©e. Dieu, que j’ai envie de cette fille !L’ayant ainsi immobilisĂ©e, j’en profite pour la chatouiller sur les cĂ´tĂ©s. Elle rit Ă nouveau et essaie de repousser mes mains, mais je ne la laisse pas faire. Je laisse mes doigts caresser le pourtour de ses seins, dont j’admire la symĂ©trique perfection. Ça a l’air de ne pas lui dĂ©plaire, je peux distinctement observer la pointe de ses seins se durcir. Elle a d’ailleurs arrĂŞtĂ© d’essayer de bloquer mes caresses qui, il est vrai, sont devenues bien plus sensuelles et beaucoup moins chatouilleuses.J’empaume chacun de ses seins puis je pince lĂ©gèrement leurs tĂ©tons entre mes doigts. Puis, me dĂ©plaçant un peu, je me penche pour venir lĂ©cher doucement le mamelon droit. Je l’entends rire et son mamelon se durcit encore un peu plus. Je rĂ©itère le mĂŞme processus avec le sein gauche, et en suis rĂ©compensĂ© par le mĂŞme rĂ©sultat. Les pointes de ses seins sont maintenant bien Ă©rigĂ©es, toutes dures sous ma langue. J’avoue ĂŞtre assez fier de dĂ©clencher si rapidement cette rĂ©action. Fier et heureux qu’Emma apprĂ©cie autant que moi nos petits jeux. Ma langue se dĂ©place entre ses seins et je parsème son torse de petits baisers mouillĂ©s, tout en me dirigeant vers son ventre.Bien sĂ»r, mes mains ne restent pas inertes alors que ma bouche entame cette descente : je recommence Ă faire glisser mes doigts, lĂ©gers comme des plumes, sur ses cĂ´tĂ©s. Elle rit Ă nouveau et lutte pour rester immobile. Je peux sentir ses muscles se tendre Ă chaque fois que mes doigts bougent.Chaque coup de langue sur son ventre dĂ©clenche un lĂ©ger soupir chez Emma. Je la regarde et je la vois qui se mord la lèvre infĂ©rieure. J’arrive au niveau de son pubis et mon nez commence Ă percevoir une douce fragrance musquĂ©e, signe de son excitation, et qui fait monter la mienne. Je reste immobile quelques instants pour respirer Ă fond et m’imprĂ©gner de son odeur intime, tant elle est annonciatrice de douceur et voluptĂ©.Emma gĂ©mit plus fort maintenant et se tortille un peu en essayant de me dĂ©sarçonner Ă nouveau. Je ne me laisse pas faire, mais je recule pour me donner plus de libertĂ© de mouvement, tout en continuant Ă la couvrir de baisers jusqu’en haut de ses cuisses.J’écarte lĂ©gèrement ses jambes et mes baisers, sur sa cuisse gauche viennent frĂ´ler son adorable minou. Cela provoque chez Emma une sĂ©rie de petits tremblements alors que ma langue s’approche de plus en plus de son sexe. Je respire une nouvelle bouffĂ©e d’Emma tandis que je me dĂ©place vers son autre cuisse, en contournant Ă nouveau son sexe.Mon Ă©rection est Ă prĂ©sent d’une rigiditĂ© absolue, mais en profiter pour la pĂ©nĂ©trer ne fait pas partie de mes plans dans l’immĂ©diat. De ce fait, je ressens chez ma compagne une certaine frustration alors que je passe Ă nouveau au-dessus de son joli abricot pour revenir embrasser une cuisse droite toute tremblante. Alors que je m’approche enfin de son sexe, Emma vient presser ses doigts dans mes cheveux. Je peux voir des perles de rosĂ©e sourdre entre ses petites lèvres. Emma est prĂŞte et ses mains viennent s’assurer que je ne vais pas une fois en sorte ignorer son dĂ©sir.Elle a une chatte magnifique, avec des petites lèvres qui dĂ©passent Ă peine des grandes lèvres. Son pubis est soigneusement Ă©pilĂ© et les seuls poils qu’elle s’autorise sont regroupĂ©s en un très mignon ticket de mĂ©tro d’un noir d’encre, pointant vers le saint des saints. Pour le reste, du clitoris jusqu’à l’anus, elle a fait place nette.J’embrasse et j’aspire entre mes lèvres ses nymphes dĂ©licates, geste immĂ©diatement rĂ©compensĂ© par un surcroĂ®t d’humiditĂ©. Elle est maintenant complètement trempĂ©e. Ă€ nouveau, elle laisse percer son impatience et crochant ses doigts plus profondĂ©ment dans mes cheveux, elle cherche Ă tirer ma tĂŞte vers le haut. J’accède Ă sa demande muette, mais j’en profite, en suivant ce mouvement ascendant, pour faire glisser ma langue tout le long de son sillon vaginal, m’abreuvant Ă la source de sa cyprine. En retour, un long tremblement agite ses reins, accompagnĂ© d’un langoureux gĂ©missement.Ă€ nouveau, une lĂ©gère pression de ses doigts cherche Ă m’attirer plus haut. Mais je tiens Ă garder la maĂ®trise du jeu et, de la langue, je pĂ©nètre plus loin en elle pour la lĂ©cher plus intensĂ©ment. Elle gĂ©mit un peu plus fort. Enfin, quand je la sens tendue Ă l’extrĂŞme, le bout de ma langue vient titiller le capuchon de son clitoris, mais je veille Ă ne pas toucher le petit bourgeon lui-mĂŞme. Dans le mĂŞme temps, un de mes doigts investit la place laissĂ©e vacante par ma langue entre ses petites lèvres. Je la masse de l’intĂ©rieur, pendant que d’un mouvement circulaire je poursuis ma progression autour de son mignon clitoris, sans toutefois jamais le toucher.FrustrĂ©e, Emma essaie de faire bouger ses hanches puis ma tĂŞte, afin de l’orienter comme elle en a envie, mais je prends un malin plaisir Ă rĂ©sister et continuer mes taquineries tout en me noyant dans son parfum enivrant. Enfin, arrĂŞtant ce petit jeu sadique, je capitule et cĂ©dant Ă la pression de ses mains, je viens poser la pointe de ma langue sur son clitoris.Quel Ă©lectrochoc ! Elle gĂ©mit, se tord sous la caresse de ma langue. J’enveloppe de mes lèvres son clitoris, dur et dressĂ© comme un petit obĂ©lisque. Elle guide les mouvements de ma langue en pressant sur ma tĂŞte. J’accompagne par ailleurs les ondulations de ses hanches en la pĂ©nĂ©trant de deux doigts, jusqu’à la garde.Je sens alors son corps pris de spasmes irrĂ©pressibles ; le plaisir d’Emma monte en flèche et mes doigts nagent dans un ocĂ©an de cyprine. Pour accĂ©lĂ©rer la progression de cette vague de jouissance, je n’arrĂŞte pas un instant la pression de ma langue, de mes doigts, mĂŞme quand l’orgasme la submerge enfin et que son bassin tressaute sous de violents soubresauts. Elle se raidit une dernière fois puis ses hanches retombent sur le matelas avec un grand soupir.Me soulevant un peu pour libĂ©rer mon sexe dur comme l’acier, je la regarde, abandonnĂ©e, sa tĂŞte roulant d’un cĂ´tĂ© Ă l’autre, les yeux clos, comme si elle voulait dire non, ses seins se gonflant au rythme de sa respiration.M’étant dĂ©lectĂ© de ce spectacle superbe, je replonge engloutir ma langue dans ce fruit juteux puis repars Ă l’assaut de son bouton d’amour. Ses hanches reprennent leur samba : « Ahhh, putain, ouiiiiii » sort de sa bouche alors que je l’emmène vers un nouveau paroxysme de plaisir. Je prends un plaisir intense Ă l’amener vers un deuxième orgasme Ă la suite. J’ai toujours Ă©tĂ© le genre d’homme Ă faire passer le plaisir de sa compagne avant le sien, et, pour moi, Emma se rĂ©vèle ĂŞtre une bĂ©nĂ©diction.La tempĂŞte qui anime ses hanches s’étant calmĂ©e, je vais pour m’abreuver Ă nouveau Ă sa source, mais je me retrouve bloquĂ© par sa main couvrant son sexe.— Je me rends, dit-elle en riant et en retirant sa vulve de ma bouche. C’était incroyable, je ne savais pas qu’on pouvait connaĂ®tre une telle jouissance deux fois de suite.Elle halète en essayant de reprendre son souffle. Il y a encore de petits tremblements le long de ses jolies cuisses.— Juste rĂ©compense pour ce que tu m’as offert sous la douche, dis-je en souriant Ă ce souvenir.Elle me tire Ă cĂ´tĂ© d’elle et m’embrasse profondĂ©ment.— Je dois dire que pour un vieux, tu te dĂ©fends pas mal. Jamais encore on ne m’avait mis au supplice comme tu l’as fait. C’était insupportable, mais, en mĂŞme temps, j’ai adorĂ©.Elle rit encore. Quel rire merveilleux, gratifiant. Je suis assez fier de moi. Elle contemple mon sexe toujours au garde-Ă -vous :— Et j’ai l’impression que toi aussi tu as adorĂ©, monsieur l’étalon ! Je ne savais pas que les hommes pouvaient aussi prendre leur pied en faisant ça.Elle est visiblement surprise qu’un homme puisse aimer faire un cunnilingus. J’imagine que dans les relations sexuelles qu’elle a dĂ» avoir jusqu’à prĂ©sent, ses partenaires Ă©taient plutĂ´t du genre Ă ne penser qu’à leur propre plaisir. Elle pose sa main doucement sur ma verge. Je ne peux empĂŞcher une secousse involontaire de secouer mes reins Ă ce contact. Il n’en faudrait pas beaucoup plus pour que je dĂ©charge.— Doucement, Emma. Je n’ai pas envie d’inonder les draps tout de suite. J’ai envie de te prendre, maintenant.En parlant de la prendre, de fait, c’est elle qui prend alors le contrĂ´le sur moi, me poussant sur le dos, la tĂŞte calĂ©e dans l’oreiller puis enjambant mes cuisses. Je souris bĂ©atement. Je sais ce qui va arriver. J’espère que je vais rĂ©ussir Ă tenir un peu de temps, mais, excitĂ© comme je suis, je ne me fais pas trop d’illusions sur mes capacitĂ©s de rĂ©sistance.Elle positionne doucement ses hanches au-dessus de mon bassin, sa chatte trempĂ©e vient coincer mon Ă©rection contre mon ventre, glissant dessus. Je serre les dents pour ne pas jouir illico.Je sens que mon gland s’engage doucement entre ses petites lèvres et je me prĂ©pare Ă plonger en elle… et elle s’arrĂŞte lĂ . Un vĂ©ritable supplice.— Au fait, tu ne m’as pas encore dit : quelle pièce va-t-il falloir peindre ensuite ? Ta chambre ? Le salon ?Tel est pris qui croyait prendre, voilĂ sa vengeance toute personnelle pour l’avoir fait languir il y a quelques instants. J’essaie de bouger mes hanches pour enfin la pĂ©nĂ©trer, mais elle recule de quelques centimètres, m’empĂŞchant d’atteindre mon but.— Ta chambre ou le salon ? dit-elle en pointant le doigt dans la pĂ©nombre de la chambre.OK. Elle veut jouer Ă ce petit jeu ?— On avait dit qu’on commencerait par… Oh, putain !Au moment oĂą je commence Ă lui rĂ©pondre, elle se baisse et enfonce un quart de ma queue au fond d’elle. Elle est si serrĂ©e que je ne sais pas si j’entrerais complètement en elle. Puis elle s’arrĂŞte Ă nouveau :— Alors ? Quelle pièce ?Elle me regarde avec un sourire diabolique. Puis elle reprend son mouvement de descente, et finalement, je suis enfin totalement en elle. Dieu que son sexe est Ă©troit, enserrant ma queue dans un Ă©crin de velours.Et, une fois encore, elle reste immobile, alors que je suis totalement abutĂ© en elle.La mignonne joue avec moi comme j’ai jouĂ© avec elle tout Ă l’heure. Je ne peux m’empĂŞcher d’en rire.— Tu vois ce que je te disais tout Ă l’heure ?Elle me caresse le visage, c’est le paradis et l’enfer Ă la fois.— S’il te plaĂ®t, ne me laisse pas comme ça, la suppliai-je.Je ris toujours, mais le jeu a assez durĂ©. Elle rit avec moi, puis se lève lentement jusqu’à ne plus garder que la tĂŞte de ma queue en elle. Elle se baisse lentement Ă nouveau et mon rire se transforme en soupir de bonheur.— C’est mieux, comme ça ? demande-t-elle d’une voix langoureuse.Je ne rĂ©ponds pas. Je suis trop occupĂ© Ă essayer de rĂ©sister Ă l’orgasme qui approche.Elle se relève et redescend plusieurs fois. J’adore cette sensation. ĂŠtre profondĂ©ment en elle, puis, quand elle se relève, sentir qu’on a atteint la limite et que ma queue va sortir de sa grotte. Mais Ă chaque fois, elle s’arrĂŞte juste au bon moment avant de me glisser Ă nouveau tout au fond d’elle.Je n’y tiens plus. Alors qu’elle se relève une dernière fois, mes hanches accompagnent le mouvement sans attendre son retour. Il n’y a aucun moyen pour mon cerveau de retenir ma jouissance une seconde de plus. La prenant par les fesses, je m’enfonce en elle brutalement et dans un cri rauque de mâle en rut, j’explose en elle.C’est aussi puissant que sous la douche avant le dĂ©jeuner. Je ne peux pas croire que je suis encore capable Ă mon âge d’une telle Ă©jaculation. Ă€ longs jets, je m’épanche en elle. Quatre fois… cinq fois… six fois… Finalement, mon corps se calme et me laissant reprendre mon souffle.Emma s’écroule sur moi, ses seins Ă©crasĂ©s contre mon torse :— C’est si bon de te sentir en moi. Tu me remplis complètement. Pas comme ThĂ©o avec sa petite bite, me dit-elle en contractant ses muscles vaginaux autour de ma queue.Elle n’a absolument aucun complexe Ă parler de sexe. J’avoue que je n’avais jamais rencontrĂ© une femme comme elle avant.— La prochaine fois, on devrait essayer de jouir en mĂŞme temps. Ce devrait ĂŞtre intense, me murmure-t-elle.Elle se rassied sur moi, profitant des dernières raideurs de mon sexe. Elle se balance d’avant en arrière, ma queue encore fichĂ©e profondĂ©ment en elle.Enfin, elle se soulève dĂ©licatement, laissant ma queue reposer sur mon ventre et viens s’allonger Ă cĂ´tĂ© de moi. Je sens un flot de chaleur humide recouvrir mon bas-ventre et mes cuisses.— J’ai l’impression que nous avons un peu tachĂ© les draps et qu’il va falloir les changer, dis-je en souriant.— Ce n’est pas grave, ça n’a rien de sale, ça montre juste le plaisir qu’on a pris tous les deux.Elle se serre contre moi, la tĂŞte calĂ©e sur mon Ă©paule, les seins collĂ©s contre mon flanc. Ce qui est sĂ»r, c’est que je ne vais pas bouger maintenant : c’est si bon de la sentir blottie contre moi.Je tire les draps sur nous. Tant pis pour le mĂ©lange de cyprine et de sperme qui macule les draps, je n’ai aucune envie de bouger et cela ne m’empĂŞchera pas de dormir contre Emma. Au pire, quand nous serons rĂ©veillĂ©s, cela me donnera une excellente raison de me doucher Ă nouveau avec elle.**********Il nous a fallu trois jours pour synchroniser nos orgasmes.Emma semblait dĂ©terminĂ©e Ă tout faire pour y arriver. En ce qui me concerne, je pense que c’était dĂ©jĂ très bien, quelle que soit l’issue. Mais j’avoue qu’elle avait raison d’avoir dit que ce serait intense. Ce fut grandiose !Pendant ces deux jours, nous avons passĂ© plus de temps au lit… ou sous la douche… ou sur la table de la cuisine… enfin, bref partout oĂą cela nous venait Ă l’idĂ©e, qu’à peindre les pièces de la maison.Elle m’a avouĂ© n’avoir pas une très grande expĂ©rience en matière de sexe, mais elle Ă©tait volontaire pour tout essayer, partout, tout le temps. Et moi, je me sentais un nouvel homme, rajeuni, puissant et fier du plaisir que je lui donnais. Nous avons visitĂ© toutes les pièces, j’ai plongĂ© mon sexe dans tous les orifices que la nature lui a donnĂ©s et, Ă chaque fois la jouissance a Ă©tĂ© au rendez-vous, pour chacun.Il m’a fallu moins de trois jours pour tomber amoureux d’elle.Je savais qu’elle n’allait pas rester et j’essayais de rester rĂ©aliste quant à ça. D’une certaine manière, le savoir dès le dĂ©part l’avait rendu acceptable. Je voulais juste qu’elle soit heureuse et je voulais ĂŞtre l’une des raisons de ce bonheur.**********Le jeudi suivant arrive très rapidement. J’ai promis Ă Emma que je retournerai travailler vendredi. Elle craint que je ne gâche ma vie juste pour ĂŞtre avec elle. Elle a raison. Emma est ma drogue et je ne veux perdre aucune des minutes oĂą je peux ĂŞtre avec elle.Pendant qu’elle s’entretient avec le Dr Fontanet, au centre pour problèmes « dys », je joue pour la première fois depuis une semaine Ă un jeu sur mon tĂ©lĂ©phone… et je me fais Ă©craser par mon adversaire. Ses doigts doivent bouger Ă la vitesse de la lumière… Et les miens ont eu d’autres occupations ces derniers jours.Emma sort du bureau avec un grand sourire.— Je sais lire. Je veux dire, ce n’est pas encore parfait, mais le Dr Fontanet m’a fait lire.Elle tient dans ses bras pleins de livres.— Et j’ai beaucoup de devoirs.— Je ne comprends toujours pas comment elle gère si bien les chiffres, me dit le docteur. C’est tout simplement incroyable de voir comment elle peut calculer. Habituellement, la dyslexie perturbe toute symbologie.— Mais non, c’est simple, rĂ©pond Emma. Il n’y a que dix chiffres et les règles ne changent jamais. Vingt-six lettres, qui ne se prononcent en plus pas toujours pareil, c’est bien plus compliquĂ©Â !— Vous travaillerez sur ces exercices cette semaine et cela deviendra bientĂ´t pour vous une seconde nature. Vous verrez que les lettres ne sont pas plus compliquĂ©es que les chiffres, mais sources de magnifiques histoires que vous prendrez plaisir Ă lire plus tard. Je vous vois la semaine prochaine Ă la mĂŞme heure.Oui, eh bien, en attendant, moi, je meurs de faim et c’est l’heure de mon entrecĂ´te-frites.Emma m’a taquinĂ© toute la journĂ©e Ă propos de Julie. Je suis sĂ»r qu’elle se fait un film, inventant quelque chose qui n’existera pas, mais je l’ai bien pris. J’ai juste peur qu’elle soit un peu déçue quand elle verra que Julie n’a pas pour moi l’attirance qu’elle imagine.MĂŞme s’il est un peu tard quand nous arrivons Ă La Boucherie, nous devons quand mĂŞme attendre quinze minutes pour avoir une table. Quand nous sommes finalement assis dans un box Ă l’arrière du restaurant, une jeune serveuse vient rapidement nous tendre la carte.— Bonjour, je suis Charlotte et je m’occuperai de vous aujourd’hui.Je peux voir la dĂ©ception sur le visage d’Emma. Je suis en quelque sorte devenu son Pygmalion et elle me voit comme un chevalier blanc auprès de qui toutes les femmes libres, et Ă peu près de mon âge, vont se pâmer. J’avoue qu’il y a aussi une trace de dĂ©ception dans mon esprit. C’est toujours bon de se sentir dĂ©sirĂ© et j’aurais aimĂ© croire au rĂŞve d’Emma. Elle commande son coca et moi, ma bière.J’explique Ă nouveau Ă Emma que si une serveuse nous sert très gentiment, c’est pour obtenir un bon pourboire, et je lui rappelle que la plupart des femmes ne me calculent tout simplement pas, comme disent les jeunes. Je remarque, alors que je pontifie sur ce sujet, qu’elle a cessĂ© de m’écouter et sourit largement en regardant derrière moi. Je me retourne pour savoir ce qui la rend si heureuse et je manque tomber de mon siège : Julie s’approche de notre table avec un coca et une bière.— Bonjour tous les deux ! Charlotte vient de recevoir un grand groupe. On dirait bien que c’est encore moi qui vais m’occuper de vous aujourd’hui.Le sourire de Julie est radieux. Ses longs cheveux blonds sont rassemblĂ©s en queue de cheval, mais quelques mèches se sont libĂ©rĂ©es et viennent encadrer son beau visage. Je n’avais pas remarquĂ© ses yeux bleus la dernière fois que j’étais ici. Alors que lĂ , ils accompagnent merveilleusement son sourire mutin.— Je suis ravi de vous revoir, Julie.Je lui souris en retour. Elle a un peu rougi. Emma nous dĂ©visage l’un après l’autre avec elle aussi un grand sourire, tel le chat du Cheshire, dans Alice au Pays des Merveilles.— C’est gentil de vous souvenir de moi, Alain. Bien, si je n’ai rien oubliĂ©, une entrecĂ´te Black Angus, saignante, avec des frites et une sauce bĂ©arnaise, dit-elle en comptant les aliments sur ses doigts.— Exactement ! Vous avez une mĂ©moire bien supĂ©rieure Ă la mienne, Julie.Pourquoi est-ce que je me sens comme un ado boutonneux essayant de flirter pour la première fois ? Je suis assis ici avec une femme de la moitiĂ© de mon âge qui prĂ©tend ĂŞtre ma fille, mais qui, en fait, couche avec moi, tout en m’encourageant Ă draguer la serveuse. C’est dingue ! Et en plus, je m’amuse comme un petit fou Ă la suivre dans son petit jeu.— J’aime bien quand vous mettez vos cheveux en queue de cheval. Ça vous va bien.J’espère que mon compliment ne sonne pas trop faux.— La flatterie ne vous dispensera pas du pourboire, vous savez.Elle rit en me serrant l’épaule.— Je passe vos commandes en cuisine et je reviens tout de suite.Je regarde sa jolie silhouette s’en aller vers la cuisine. Pas aussi mince qu’Emma, mais pas mal du tout. Emma m’attrape le bras :— Avoue que tu l’aimes bien. Un sourire narquois dĂ©vore son visage, vous flirtiez tellement qu’elle a oubliĂ© de prendre ma commande.Elle s’amuse comme un petit diable Ă jouer les entremetteuses.— Je crois qu’elle n’a mĂŞme pas remarquĂ© que j’étais lĂ Â ! rigole-t-elle.Emma sourit, mais je sais qu’elle est aussi très sĂ©rieuse. Je crois qu’Emma m’aime bien, maintenant, pas seulement pour le sexe, mais aussi parce que je reprĂ©sente pour elle une nouvelle chance de repartir du bon pied dans la vie. Et mĂŞme si elle sait qu’elle me quittera, elle ne souhaite pas le faire tant que cela implique que je sois Ă nouveau seul. En fait, je pense qu’elle en fait plus pour moi que je n’en fais pour elle.Julie revient quelques instants plus tard, toute gĂŞnĂ©e :— Je suis dĂ©solĂ©e, j’ai oubliĂ© de prendre la commande d’Emma.Je la sens un peu mal Ă l’aise, mais, avouons-le, ça me fait plaisir de la revoir.— Nous savions que vous reviendriez.Je rigole gentiment en essayant d’attĂ©nuer sa gĂŞne.— Vous devez ĂŞtre très occupĂ©e avec toutes ces commandes Ă prendre.Elle sourit puis prend la commande d’Emma. Pour se faire pardonner, elle prend un peu de temps pour discuter avec « ma fille ». Moi, je me tais et je les regarde l’une et l’autre. Il me semble qu’Emma apprĂ©cie la personnalitĂ© de Julie et que c’est ce qui la pousse Ă jouer les entremetteuses.Lorsque Julie dĂ©pose enfin mon plat devant moi, comme la dernière fois j’ai droit Ă une grosse portion de frites supplĂ©mentaire, accompagnĂ©e de son beau sourire. Elle sait s’y prendre avec les clients qu’elle apprĂ©cie ! Et c’est vrai que je suis sensible Ă son attention. Je suppose que ça doit se voir sur mon visage, car elle me serre Ă nouveau l’épaule, puis laisse sa main glisser doucement le long de mon bras avant de retourner Ă son service. Emma me lance un regard enjouĂ©Â :— Si tu lui demandais, elle viendrait bien boire un verre chez toi après le service. Aucun doute, elle t’aime bien !C’est vrai qu’elle a vraiment l’air d’apprĂ©cier ma compagnie, en faisant plus que ce qui serait nĂ©cessaire pour garantir un bon pourboire. Je pense qu’en ce qui concerne les relations entre les gens, Emma est meilleure juge que moi.Cependant, je ne suis pas encore prĂŞt Ă laisser Emma repartir. Nous sommes trop bien ensemble et je voudrais qu’elle en ait terminĂ© avec le Dr Fontanet avant de passer Ă autre chose.— Encore une semaine ? dis-je en la regardant.Elle sait ce que je veux dire. Je ne suis pas le genre d’hommes Ă avoir deux femmes dans sa vie, et je veux profiter de ma belle relation (et du sexe aussi, il faut bien l’avouer) avec Emma un peu plus longtemps. Elle me sourit et me caresse le bras.— Oui, bien sĂ»r, encore une semaine. On a encore des choses Ă dĂ©couvrir ensemble, non ?Je hoche la tĂŞte et rĂ©ponds Ă son sourire. Elle redevient cependant très sĂ©rieuse :— Nous deux, c’est pour le fun, pour le plaisir, mais avec une femme comme Julie, ça pourrait ĂŞtre pour toute une vie.C’est vrai. Elle a raison. Je ne sais pas comment Emma fait pour, si jeune, avoir autant de maturitĂ©. Le repas terminĂ©, Julie nous amène l’addition et attrape ma carte de crĂ©dit. Elle me dit qu’elle va chercher le terminal de paiement Ă©lectronique et qu’elle revient.Je donne les clĂ©s de la voiture Ă Emma et lui dit que je la rattraperai. Elle part sur un mignon clin d’œil. Julie revient rapidement avec la machine, je tape mon code et elle me donne le reçu.— Comment ĂŞtre sĂ»r d’être Ă une table oĂą vous faites le service la semaine prochaine ?Tout en lui demandant ça, je pose doucement ma main sur la sienne. Elle me sourit et laisse sa main sous la mienne un instant. Puis elle l’enlève en me caressant le bras au passage et me rĂ©pond :— Demandez-le simplement Ă l’accueil. Vous devrez peut-ĂŞtre attendre quelques minutes de plus.Sa main s’attarde sur mon bras. J’en aime sa douceur.— Ce n’est pas votre fille, n’est-ce pas ?Elle me souriait toujours alors que sa question est loin d’être innocente.Les femmes et leur intuition ! Je pense tout d’abord Ă mentir, rejette immĂ©diatement l’idĂ©e, puis vais pour lui parler de Emma, mais je pense que ça serait inutile. Comme sa main est toujours sur mon bras, je sais que tout n’est pas perdu. Je choisis de lui dire la vĂ©ritĂ©Â :Je n’explique rien, je ne plaide rien, je la regarde juste droit dans les yeux et lui dis la simple vĂ©ritĂ©. Elle s’approche de mon oreille.— Merci de ne pas m’avoir menti. J’attendrai avec impatience de vous voir ici la semaine prochaine.Je sens son souffle faire bouger mes cheveux et cela envoie un petit frisson parcourir mon corps. Elle retire lentement sa main et retourne avec hĂ©sitation Ă son travail. Elle a l’air plus sexy maintenant qu’elle sait. Je ne sais pas pourquoi, mais je la trouve plus dĂ©sirable…— Elle savait que tu n’étais pas ma fille, dis-je Ă Emma dans la voiture.Emma me sourit.— Oui, je savais qu’elle Ă©tait intelligente. Vous feriez un très joli couple, tous les deux.Ça y est. Pour Emma, je suis dĂ©jĂ mariĂ©.— Elle veut toujours te voir, non ?— Ouais. Il faut avouer que tu l’avais bien percĂ©e Ă jour dès la première fois.Le lendemain, il faut bien que je retourne enfin au boulot. Rien n’a changĂ©, je m’y emmerde toujours autant. Peut-ĂŞtre plus, mĂŞme…Étonnamment, je n’ai que très peu de questions sur mon absence, alors que ça ne m’était pas arrivĂ© depuis une Ă©ternitĂ©. Face Ă ces rares interrogations, je mens et rĂ©ponds qu’il s’agissait de problèmes familiaux privĂ©s. La plupart semblent se satisfaire de cette explication. Seule Marianne, la rĂ©ceptionniste ose un sourire narquois après ma rĂ©ponse. Encore cette satanĂ©e intuition des femmes !Nous avons convenu, avec Emma, que je ne rentrerai pas Ă la maison pour le dĂ©jeuner. Elle veut Ă©tudier sa lecture et selon elle, si je rentre, elle ne pourra pas s’empĂŞcher de me sauter dessus. En fait, je pense qu’elle essaie de commencer Ă me sevrer un peu d’elle, comme d’une drogue addictive. Je la comprends et l’apprĂ©cie d’autant plus pour ça. Nous savons tous les deux, qu’elle n’est que de passage dans ma vie et que, bientĂ´t, elle partira, quitte Ă retourner chez ses parents.Je file donc « Chez Norbert » pour le dĂ©jeuner oĂą je retrouve avec plaisir Corinne, fidèle au poste. Autant reprendre tout de suite les vieilles habitudes !— Bonjour Alain, comment vas-tu ? me salue Corinne alors que je rentre dans son restaurant.— Je vais très bien, Corinne, et toi ? dis-je avec un grand sourire.— Eh bien, ça fait plaisir de te voir si souriant.Elle me rend mon sourire visiblement heureuse que je le sois aussi. Elle reste un instant auprès de moi.— Juste pour ton information, il y a un gars un peu louche qui est Ă la recherche de cette fille Ă qui tu avais payĂ© le repas la semaine dernière.Elle ne souriait plus.— Et je sais qu’un de nos clients lui a dit qu’elle Ă©tait montĂ©e dans ta voiture.Elle se rapproche de moi :— Ce gars m’a fait très mauvaise impression. Le genre connard agressif. J’espère qu’il ne va pas te causer de problèmes.Merde ! Je n’ai clairement pas besoin que cet abruti de ThĂ©o, si c’est bien lui, dĂ©couvre oĂą est Emma.— Ne t’inquiète pas, Corinne. Rien que je ne puisse gĂ©rer. Disons simplement que ce sera beaucoup mieux, si le « connard agressif » ne revoit jamais plus cette fille. Elle s’appelle Emma, au fait, et elle mĂ©rite vraiment d’être connue.Je la fixe dans les yeux, puis la remercie de m’en avoir parlĂ©.— C’est normal, Alain. Sois juste prudent. Je n’aimerais pas perdre l’un des clients qui me donnent les plus gros pourboires.Elle me sourit Ă nouveau. Je sais qu’elle m’aidera si j’ai le moindre problème avec l’autre crĂ©tin. Je lui souris et lui tapote la main. C’est nouveau, ça aussi. Je n’avais pas l’habitude de toucher d’autres personnes. Mais depuis que j’ai rencontrĂ© Emma, il semblerait que je sois devenu un peu plus extraverti.Cela semble plaire Ă Corinne. Je me demande soudain si je ne me suis pas auto-enfermĂ© dans ma vie merdique, Ă ne pas essayer d’établir de liens plus personnels avec les gens que je voyais tous les jours. Bon, de toute façon, remuer le passĂ© ne me servira pas Ă grand-chose. Mais je me fais le serment d’essayer d’être plus sociable Ă partir de maintenant.Je passe un dĂ©jeuner fort agrĂ©able et, ayant pour une fois acceptĂ© de nouer le dialogue avec Corinne, je connais maintenant le prĂ©nom de ses trois petits-enfants et de leurs perspectives respectives en ce qui concerne leurs Ă©tudes supĂ©rieures. Je suis Ă©tonnĂ© de voir Ă quel point elle Ă©tait prĂŞte Ă m’en dire beaucoup tout simplement parce que je suis prĂŞt Ă l’écouter. Cela me procure une sensation de bien-ĂŞtre et de confort que je n’ai pas ressentie depuis la mort de ma femme.J’ai ainsi une nouvelle amie. Bon, d’accord, une amie qui attend que je lui donne un pourboire, mais une amie quand mĂŞme.Retournant Ă ma voiture, je me sens tout guilleret, sifflant l’air de « La Cantina » de La Guerre des Étoiles.— Dis-moi oĂą est Emma, le vieux !La voix est venue de derrière moi. Je me retourne et contemple, navrĂ©, un jeune homme qui visiblement n’a pas les mĂŞmes idĂ©es que moi sur ce qu’est le bon goĂ»t. VĂŞtu de vĂŞtements noirs sales et usĂ©s jusqu’à la corde, avec beaucoup trop de piercings aux oreilles, sans oublier celui qui lui transperce les deux narines… J’observe, un peu rĂ©vulsĂ©, qu’il a mis une sorte de rouge Ă lèvres. Ses cheveux hirsutes sont aussi sales que ses vĂŞtements, et les Ă©normes bracelets en cuir cloutĂ© qu’il porte aux poignets lui donnent une allure qui se voudrait virile, mais qui, avec le reste de sa personnalitĂ©, est juste comique. Je le regarde dans les yeux :— Va te faire foutre !Je n’ai pas la moindre envie de lui paraĂ®tre sympathique ou mĂŞme juste poli. Il est peut-ĂŞtre un peu plus grand que moi, beaucoup plus jeune aussi, mais il ne me fait pas peur. L’amour que je porte Ă Emma a dissipĂ© toute peur.— Dis-moi simplement oĂą elle est, vieux croulant et j’te ferai pas de mal !Il fait un pas de plus vers moi. Il n’est pas ouvertement agressif. Je n’apprĂ©cie pas vraiment le « vieux croulant » mĂŞme si j’ai sans doute l’âge d’être son père.Je crois qu’il n’est pas nĂ©cessaire de mâcher mes mots :— Si tu lui fais encore du mal, ThĂ©o, je t’arrache ta putain de tĂŞte.Il est visiblement surpris que je connaisse son prĂ©nom. Pour lui signifier que la conversation est finie et que je n’ai plus l’âge de jouer Ă celui qui a la plus grande, je me retourne pour monter dans ma voiture. Ce n’est pas ce minable qui va gâcher ma journĂ©e.J’entends alors dans mon dos le bruit clairement reconnaissable de l’ouverture d’un couteau Ă cran d’arrĂŞt. Comme j’avais quand mĂŞme anticipĂ© un mouvement d’humeur de sa part, je me retourne rapidement pour lui faire Ă nouveau face. Ce faisant, je sens une douleur sur le cĂ´tĂ©. Cela ne me fait pas vraiment mal, aussi je suppose qu’il a ratĂ© son coup lorsque je me suis retournĂ©.Vilaine erreur de sa part. Il n’aurait pas dĂ» s’approcher si près de moi.Ma main gauche se lève et saisit le col de son blouson. Je pense qu’il est surpris que, malgrĂ© son coup de couteau, je me dĂ©place si vite. Je tire son visage vers moi et j’enfonce mon poing droit dedans. Je sens ses jambes se dĂ©rober, mais, me souvenant de ce qu’il a fait Ă Emma, un flux d’adrĂ©naline me traverse et rĂ©armant mon poing droit, je le frappe une deuxième fois, encore plus fort. Il s’écroule sur le sol, essayant de me tirer Ă lui.Au loin, j’entends Corinne crier Ă Norbert d’appeler la police et des pas se rapprocher de moi. Mais je n’en ai pas fini avec cette petite frappe.— Tu t’approches encore une fois d’elle… Je frappe encore son visage. « … Et je fais de ta gueule un tel cauchemar que mĂŞme ta mère ne reconnaĂ®tra pas !Et pour appuyer mes mots, je le frappe encore une fois.— Putain de connard !J’entends des os se casser sous ce dernier coup. J’avoue qu’à ce moment je n’arrive plus vraiment Ă rĂ©flĂ©chir. Ma main droite commence Ă me faire mal et elle est couverte de sang. Ça n’a aucune importance. Je vais pour lui balancer Ă nouveau mon poing dans la gueule quand je sens des mains me saisir et me tirer loin de lui. Je me dĂ©bats, je n’en ai pas encore fini, mais, heureusement, l’adrĂ©naline retombe et ma rage commence Ă s’estomper.J’ai du sang partout sur moi. Je rĂ©alise que je l’ai peut-ĂŞtre tuĂ© et, Ă vrai dire, je m’en fous.Corinne, qui m’a tirĂ© en arrière, crie :— Alain, oh, mon Dieu, il vous a poignardĂ©.Retrouvant enfin mes esprits, je rĂ©alise que tout ce sang qui inonde ma chemise, ce n’est pas le sien.Tout devient noir, soudain. Je m’écroule sur le sol du parking.**********Bip… Bip… Bip…Ce son incessant qui m’a rĂ©veillĂ© martèle dans ma tĂŞte. J’essaie de l’ignorer et de me rendormir. Mais je ne peux pas. Une intense douleur diffuse dans tout mon flanc droit. J’aimerais juste me rendormir pour ne plus la ressentir. Mais je n’y arrive pas.J’essaie alors d’ouvrir les yeux, mais la lumière qui m’assaille est trop violente.Je sens une douce chaleur caresser tendrement mes cheveux. Certes, on est ami maintenant avec Corinne, mais nous ne sommes pas encore si intimes.Je suis dans le coaltar, mon cerveau est embrouillĂ©. Qui peut ĂŞtre si doux avec moi ? Cette pensĂ©e me ramène Ă la mĂ©moire la bagarre sur le parking…— Alain, rĂ©veille-toi !— Emma ?— Docteur, il est rĂ©veillĂ©, crie-t-elle. Putain, Alain, tu m’as fait tellement peur !Je peux entendre une intense Ă©motion dans sa voix. J’ouvre les yeux faiblement et je vois son beau visage. Elle me sourit, mais elle a les yeux rouges d’avoir beaucoup pleurĂ©. Et c’est Ă cause de moi. Je me sens affreusement coupable.— Je suis dĂ©solĂ©. Je ne veux pas que tu aies peur pour moi.— Ce n’est pas ta faute, Alain, c’est la mienne. Je t’ai dit que j’étais maudite et que je fais du mal Ă tous ceux qui m’approchent.J’entends maintenant des larmes dans sa voix. Comment peut-elle se blâmer Ă la place de ce connard de ThĂ©o.— Eh bien, regardez qui est rĂ©veillĂ©.Un homme de belle prestance en blouse de mĂ©decin entre dans la pièce.— Vous savez que ça a Ă©tĂ© très limite pour vous ? Heureusement, vous ĂŞtes arrivĂ© rapidement dans mon bloc opĂ©ratoire. Il arbore un sourire contagieux. Vous avez fait une grosse hĂ©morragie, tant externe qu’interne, mais je crois que j’ai tout bien recousu. Je regrette de vous informer, monsieur Prieur, que vous paierez encore vos impĂ´ts l’annĂ©e prochaine.Je l’aime bien. Sarcastique, certes, mais très sympathique. J’essaie de rire, mais mon cĂ´tĂ© me fait bien trop mal.— Cette douleur est l’un des effets secondaires de la petite exploration au bistouri que j’ai faite dans votre corps. Le plus gros de la douleur devrait disparaĂ®tre d’ici trois/quatre jours, mais cela restera inconfortable pendant quelques semaines. Au fait, nous sommes dimanche, 17 h. Vous ĂŞtes restĂ©s deux jours dans le coma.Il sourit toujours. Je suppose qu’il est fier de m’avoir sauvĂ©.— Le Dr Blanchard est celui qui a convaincu l’hĂ´pital de me laisser rester avec toi, me dit Emma, visiblement admirative du praticien.— Merci Docteur. Je suppose que je vous dois ma vie.Ă€ vrai dire, je ne sais pas trop quoi dire Ă un homme qui vous a sauvĂ© la vie.— Ce ne sera pas nĂ©cessaire, monsieur Prieur. Vous savez bien que l’esclavage est interdit ! Non, cet hĂ´pital prĂ©fère largement les espèces sonnantes et trĂ©buchantes !Je ris et la douleur me transperce comme une lance. Je grimace en essayant de retenir le prochain rire. Le mĂ©decin reprend son sĂ©rieux.— Je vais demander Ă une infirmière de vous administrer un antidouleur Ă spectre local pour que vous puissiez respirer un peu plus facilement. Ou souhaitez-vous quelque chose de plus puissant pour vous rendormir, monsieur Prieur ?— Appelez-moi Alain, s’il vous plaĂ®t, docteur. Un antidouleur ira très bien, si vous arrĂŞtez avec les blagues. J’ai besoin de parler Ă la ravissante demoiselle que voilĂ , dis-je en dĂ©signant Emma de la tĂŞte.— Eh bien, Alain, je vous laisse seuls. Je passerai vous voir demain matin, lors de ma tournĂ©e.Il se dirige vers la porte et me laisse avec Emma.— Ce n’est pas toi, la malĂ©diction, Emma, c’est ThĂ©o.Je reviens Ă ce qu’elle me disait avant que le Dr Blanchard ne nous interrompe.— Tu dois rester loin de lui. Tu ne dois en aucune manière lui faire savoir oĂą tu es.Je me sens soudainement si impuissant. Je ne serais pas en mesure de lever le petit doigt si ThĂ©o revenait pour rĂ©cupĂ©rer Emma.— Je crois qu’en ce qui le concerne, il n’y aura plus de problème, monsieur Prieur.Merde, on ne peut pas ĂŞtre tranquille dans cet hĂ´pital ! Nous sommes Ă nouveau interrompus, mais cette fois, c’est par un homme qui me tend sa carte de police.— Je suis le lieutenant Philippe, du commissariat de la ville. Le dĂ©nommĂ© ThĂ©o Dutois ne fera pas de mal Ă quiconque avant pas mal de temps selon moi. De nombreux tĂ©moins ont jurĂ© que ce ThĂ©o vous avait poignardĂ© de dos, monsieur Prieur. Et mademoiselle Lepicard, ici prĂ©sente, nous a informĂ©s des motifs possibles de cette agression.C’est amusant. Ce que me dit le lieutenant est super important, et pourtant, ce qui me saute Ă l’esprit, c’est que je couche depuis une semaine avec une femme et que c’est la première fois que j’entends son nom de famille.Le lieutenant sort un cahier et un stylo.— Monsieur Prieur, pouvez-vous me confirmer que ce ThĂ©o vous a poignardĂ© en vous attaquant par-derrière ?— Oui, c’est exact.— Trois tĂ©moins confirment que si vous avez frappĂ© monsieur ThĂ©o Dutois, c’était en Ă©tat de lĂ©gitime dĂ©fense. Il faut savoir que monsieur Dutois Ă©tait en libertĂ© conditionnelle pour une histoire de trafic de drogue. Avec cette tentative de meurtre sur votre personne, sa libertĂ© conditionnelle a Ă©tĂ© rĂ©voquĂ©e et monsieur Dutois dort actuellement en prison après avoir reçu des soins dans ce mĂŞme hĂ´pital. Soit dit en passant, vous n’y ĂŞtes pas allĂ© de main morte, mais la plainte de monsieur Dutois contre vous a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e irrecevable.Il reprend :— Globalement, il devrait rester en prison pour les dix-quinze prochaines annĂ©es, selon ce que dĂ©cidera le jury de la cour d’assises lors du procès Ă venir pour tentative de meurtre. Donc, oui, je ne pense pas que mademoiselle Lepicard ait besoin d’avoir peur de le rencontrer pendant un certain temps.Eh bien ce trou du cul mĂ©rite ce qu’il lui arrive. L’officier se tourna vers Emma :— Et pour sauvegarder sa rĂ©putation, nous respecterons le souhait de mademoiselle Lepicard qui ne portera pas plainte pour proxĂ©nĂ©tisme.Ainsi, elle leur avait tout dit.— Merci beaucoup, Lieutenant. Vous Ă´tez un gros poids de ma poitrine, lui avouais-je.— J’avoue que ça fait plaisir de mettre de tels individus Ă l’ombre pour un certain temps. Il sourit : le capitaine voulait que je reçoive une dĂ©claration verbale lorsque vous vous rĂ©veilleriez. Nous allons avoir besoin d’une dĂ©claration officielle signĂ©e lorsque vous aurez la possibilitĂ© de passer au commissariat.Il nous dit au revoir et nous laisse enfin seuls.— Tu vois, Emma : je suis vivant et ThĂ©o va pourrir en prison. Il n’y a pas de malĂ©diction, juste une justice.Je tends la main et repousse derrière son oreille une mèche qui avait glissĂ©.— J’ai eu tellement peur quand ils sont venus Ă ta maison. Ils recherchaient un parent et je ne connaissais personne Ă appeler. Elle tremble un peu. Je pensais que tu allais mourir Ă cause de moi et que j’étais totalement impuissante.J’enroule mon bras autour d’elle et la fais s’asseoir sur le lit Ă mes cĂ´tĂ©s. Ça me fait un mal de chien, mais je n’émets pas un son.— Tu sais que mĂŞme si bientĂ´t je partirai, je t’aimerai toujours, Alain ?Je suis aussi surpris que ravi de l’entendre le dire. Nous savons tous les deux que notre relation ne peut s’inscrire que dans le court terme quoi qu’il arrive.— Oui, enfin, non… je n’en Ă©tais pas sĂ»r. Je sais seulement que moi je t’aime.Elle se penche et m’embrasse avec passion. Et bizarrement, toutes mes douleurs s’envolent pendant ces quelques instants.— J’avais tellement peur que tu meures sans que je puisse te le dire.Elle se blottit plus près.— Je veux dire, que tu meures, ça aurait Ă©tĂ© terrible, mais ne pas pouvoir te dire que je t’aimais, ça me semblait encore pire.Elle m’embrasse Ă nouveau, sa langue venant s’enrouler autour de la mienne, puis, dans un souffle, elle murmure :— Dieu, que je suis contente que tu ne sois pas mort.Elle m’attrape et me rapproche d’elle : ça fait très, très mal, mais je supporte la douleur stoĂŻquement, sans Ă©mettre le moindre son.Après un long moment d’indicible bonheur oĂą nous restons blottis l’un contre l’autre, silencieux, une infirmière entre et demande Ă Emma de partir, les heures de visite Ă©tant terminĂ©es. Comme lui a demandĂ© le Dr Blanchard, une fois partie, elle me fait une piqĂ»re d’antidouleur sur le cĂ´tĂ© droit, ce qui rapidement soulage la douleur et me permet de rejoindre plus facilement les bras de MorphĂ©e.**********Emma passe les quatre jours suivants Ă l’hĂ´pital, juste Ă parler de tout et de rien avec moi. Elle fait Ă©galement ses devoirs avec moi et je suis surpris de la rapiditĂ© de ses progrès. Pour quelqu’un qui ne savait pas lire une seule phrase il y a moins de deux semaines, elle arrive maintenant Ă lire sans problème les articles des journaux qui traĂ®nent dans la salle d’attente de l’hĂ´pital. Les techniques que le Dr Fontanet lui a enseignĂ©es sont peut-ĂŞtre un peu Ă©tranges, mais elles semblent faire des miracles avec Emma. Je suis sacrĂ©ment fier d’elle.Certes, elle a encore un vocabulaire très pauvre. Après tout, les Ă©tudes montrent qu’à l’oral, un français moyen n’utilise qu’environ cinq cents mots, alors qu’avec l’écrit, le vocabulaire d’un français faisant Ă©tat d’une bonne « culture gĂ©nĂ©rale » monte Ă quatre mille mots.Pendant les jours oĂą elle reste constamment avec moi, je lui explique patiemment tous les mots sur lesquels elle bute. Et si Emma a commencĂ© ses lectures de magazines avec un « Voici » trouvĂ© dans la salle d’attente, le dernier jour, je lui ai fait acheter au point-presse de l’hĂ´pital un exemplaire de « Psychologies » : on reste dans le « people », mais d’un point de vue qualitĂ© littĂ©raire, c’est quand mĂŞme d’un autre niveau. Et elle me le lit quasiment intĂ©gralement !Vendredi, alors que je suis dans cette chambre depuis une semaine, Emma m’annonce une nouvelle qui me fait mal, sans que je laisse transparaĂ®tre ma tristesse : elle me dit qu’avec l’aide du Dr Fontanet, elle a trouvĂ© un travail et un appartement. Je suppose que ces deux-lĂ se sont rapprochĂ©es plus que je ne le pensais.Je suis bien sĂ»r ravi pour Emma, mais Ă©galement triste de la savoir bientĂ´t loin de moi. Je sais qu’elle doit aller de l’avant et que c’est une très belle opportunitĂ© pour elle. Je ne veux pas ĂŞtre l’égoĂŻste qui pense qu’il peut lui donner tout ce dont elle a besoin. Bien sĂ»r, je n’en dis rien Ă Emma.Le lendemain, elle ne passe me voir qu’en coup de vent en fin de journĂ©e. Elle a dĂ©mĂ©nagĂ© le peu d’affaires que nous avions achetĂ©es ensemble dans son nouveau studio meublĂ©.Quand je quitterai l’hĂ´pital, mardi, elle m’aidera Ă rentrer chez moi, mais je n’y retrouverai pas sa prĂ©sence chaleureuse. Le dimanche et le lundi qui suivent, je profite au maximum de sa prĂ©sence : ce sont les derniers jours que je passerai avec elle. Mon cĂ´tĂ© me fait toujours mal, un peu comme si j’avais une Ă©longation musculaire. Certes la douleur aiguĂ« du dĂ©but a bien disparu comme le Dr Blanchard l’avait dit, mais je souffre autant physiquement que mentalement, Ă l’idĂ©e de ne plus avoir Emma, nue Ă mes cĂ´tĂ©s dans mon lit. Alors je me satisfais de l’avoir Ă mes cĂ´tĂ©s, tout habillĂ©e. Faute de grives, on mange des merles !Lundi, le Dr Blanchard vient me voir dans la matinĂ©e pour me dire que cet après-midi, je subirai une Ă©chographie et un bilan sanguin final, et que si les deux se rĂ©vèlent OK, je serai libĂ©rĂ© mardi matin.Il retire ensuite un flacon et une seringue de sa blouse.— Cela supprimera pour la journĂ©e ce pincement que vous ressentez encore sur le cĂ´tĂ© droit. Je vous recommande cependant de ne pas trop bouger, mais on m’a assurĂ© que ce ne serait pas nĂ©cessaire.Il me fait un sourire et un clin d’œil en me piquant avec la seringue.Je ne suis pas trop sĂ»r de ce qu’il veut dire, ni de qui il parle quand il dit « on », mais il m’a sauvĂ© la vie alors j’ai confiance en son jugement.— Vous avez une heure, Emma.Il quitte la pièce et Emma y pĂ©nètre, prenant soin de fermer la porte Ă clĂ©.Elle s’approche de la fenĂŞtre en souriant et ferme les rideaux. Je commence Ă comprendre ce qui va se passer et j’ai un peu peur pour mes points de suture. Elle se dĂ©place sur le cĂ´tĂ© du lit et retire lentement son t-shirt. Pour une fois, elle ne porte pas de soutien-gorge et ses seins parfaits pointent de manière arrogante vers moi.— Le Dr Blanchard est de l’avis que la prĂ©sence rapprochĂ©e des personnes qu’on aime est très utile au bon rĂ©tablissement des maladesElle attrape ma main et la pose sur sa poitrine. Je caresse tendrement ses jolis seins.— Je l’avoue, j’aime beaucoup ce docteur, dis-je en souriant.Je commence Ă rapprocher mon autre bras, celui du cĂ´tĂ© douloureux, pour profiter des deux seins Ă la fois, mais Emma me repousse gentiment sur le lit.— Tiens-toi tranquille ! J’ai promis au docteur que tu ne dĂ©penseras pas d’énergie inutilement.Elle se penche vers moi et m’embrasse d’un long baiser passionnĂ©. Puis sa main caresse mon visage et glisse ensuite sous les draps le long de mon bon cĂ´tĂ©, jusqu’à venir caresser ma virilitĂ©.— J’ai goĂ»tĂ© ta bouche, maintenant, je vais goĂ»ter le reste de ton corps.Mon sexe palpite Ă ses mots. Sa bouche reprend le mĂŞme trajet que sa main et elle alterne baisers et petits coups de langue en descendant le long de mon torse.— Je me demande si tu apprĂ©cies ça autant que moi.Elle me fait un sourire et poursuit sa descente. Une sorte de tente soulève le drap au niveau de mon bassin. Oh ! que cette fille sait comment me faire bander. Elle sourit Ă cette Ă©rection que je ne peux cacher.— Il me semble qu’effectivement, tu apprĂ©cies, toi aussi.Je ne dis pas un mot. J’ai trop peur de briser le sortilège de cet instant magique.Elle tire le drap vers le bas et expose ma virilitĂ©. Je suis dur comme le roc, excitĂ© autant par ses mots que par ses baisers descendants. Sans oublier une abstinence forcĂ©e de plus d’une semaine, malgrĂ© la prĂ©sence quotidienne d’une Emma toujours si excitante.Elle se penche sur le lit et caresse ma poitrine et mon ventre avec ses tĂ©tons, avant de donner un petit coup de langue sur la pointe de mon sexe. Celui-ci tressaille involontairement et elle glousse en l’embrassant Ă nouveau juste pour observer Ă nouveau cette rĂ©action. Et cela fonctionne comme prĂ©vu.Elle pose son genou sur le bord du lit pour se donner plus de mobilitĂ© et engouffre la tĂŞte de ma queue dans sa bouche. Mon sexe tremble quand sa langue vient chatouiller le pourtour de mon gland. Elle tend alors la main et se saisit tendrement de ma verge pour la stabiliser et ses coups de langue deviennent alors plus amples, plus chauds, plus humides. Je gĂ©mis de plaisir, mais Ă aucun moment je n’enlève mes yeux de ce spectacle si hautement Ă©rotique.Elle me regarde de nouveau dans les yeux et sourit. Elle lèche ensuite ma virilitĂ© depuis les testicules jusqu’au gland sans un instant me lâcher du regard. Puis elle engloutit Ă nouveau ma queue et je sens sa langue tourbillonner tout autour du gland. Je sens une tension qui commence Ă poindre dans mes hanches, mais grâce Ă la piqĂ»re du Dr Blanchard, je ne ressens aucune douleur. Merci Docteur !Emma retire sa bouche et lâche ma queue. Je suis saisi par une brusque sensation de manque et je soupire de dĂ©ception. Emma grimpe sur le lit et se positionne Ă mes pieds.— Je veux te voir jouir pour moi.Ma queue sursaute Ă ces mots. Elle baisse Ă nouveau la bouche vers mon Ă©rection tout en me fixant des yeux. Je gĂ©mis Ă nouveau. Dieu que c’est difficile de se retenir ! Sa langue masse maintenant mon pĂ©rinĂ©e, juste en dessous de mes testicules. Puis comme prĂ©cĂ©demment, elle remonte jusqu’à engloutir une fois de plus mon gland, ne se rendant pas compte Ă quel point il m’est devenu difficile de me retenir. Quelles sensations incroyables !— VoilĂ une sucette au goĂ»t dĂ©licieux.Elle parle la bouche pleine. Ce n’est pas bien, Emma !— Je me demande si je pourrai tout avaler ?Ses lèvres descendent et la moitiĂ© de mon sexe a bientĂ´t disparu dans sa bouche. Quelles sensations : humiditĂ©, chaleur… c’est incroyablement merveilleux. Elle me regarde toujours dans les yeux, puis se relève un peu avant de plonger encore plus bas, jusqu’à ce que les trois quarts de ma rigiditĂ© soient enfouis dans sa bouche voluptueuse.— Oh, putain, ce que c’est bon !Je gĂ©mis en sentant poindre mon orgasme. Elle ne bouge plus, je pense qu’elle ne peut pas aller plus loin, je sens la rĂ©sistance dans sa gorge. Pas un instant elle ne m’a lâchĂ© du regard, et je me dis qu’elle est incroyablement sexy et sensuelle en me regardant.Mes cuisses commencent Ă trembler. Des larmes apparaissent Ă ses yeux alors que je sens la rĂ©sistance cĂ©der soudainement et que le reste de mon sexe disparaĂ®t dans sa gorge.C’en est trop pour moi, je ne peux plus rĂ©sister. Le premier spasme jaillit directement dans le fond de sa gorge, et, pour ne pas s’étouffer, elle relève la tĂŞte pour ne plus garder que mon gland en bouche. Je continue Ă jouir en de longues saccades, et, alors mĂŞme que son regard reste plantĂ© dans le mien, je la vois dĂ©glutir rapidement plusieurs fois pour avaler toute ma semence. Je veux l’amener Ă se relever, mais elle me fait signe que non et continue Ă me boire, giclĂ©e après giclĂ©e. Jamais je n’ai connu une telle apothĂ©ose lors d’une fellation, et une fois encore, Emma m’a fait connaĂ®tre un orgasme totalement dĂ©vastateur.Ma bite commence finalement Ă se dĂ©tendre. Elle me fait toujours l’amour avec sa bouche, toujours aussi tendrement. Puis elle retire enfin sa bouche et me sourit. Elle donne quelques petits bisous Ă mon sexe en train de se rendormir puis rampe le long du bon cĂ´tĂ© de mon corps pour venir s’allonger Ă cĂ´tĂ© de moi dans le lit. Je rapproche sa tĂŞte et l’embrasse profondĂ©ment. Ce faisant, je goĂ»te aux restes de mon sperme dans sa bouche, mais ça m’est Ă©gal, l’embrasser pour la remercier est plus important que cet Ă©ventuel dĂ©sagrĂ©ment.— C’était tout simplement incroyable, dis-je en la regardant dans les yeux.— Je n’avais jamais rĂ©ussi Ă mettre toute une queue dans ma bouche. C’est une sensation très bizarre, mais j’ai adorĂ© te faire ce plaisir.Elle en est visiblement heureuse. Cette fille aime vraiment le sexe. Cela rend l’expĂ©rience tellement meilleure. Ça va me manquer.— Le Dr Blanchard a dit qu’on ne pouvait pas faire l’amour, alors j’ai fait la meilleure chose qu’on pouvait quand mĂŞme faire.— Tu en avais parlĂ© au Docteur ?Je n’en reviens pas de voir jusqu’oĂą cette fille peut aller quand elle veut quelque chose.— Ouais, et il a autorisĂ© le sexe oral. Il m’a dit que la piqĂ»re attĂ©nuerait les petites douleurs que tu pourrais ressentir.Emma a reçu une ordonnance pour une pipe ! J’adore ce docteur.— Il m’a dit que tu ne serais pas prĂŞt pour le sexe avant une semaine environ. Alors je l’ai obligĂ© Ă faire des compromis.Emma est ravie de ce qu’elle a fait. Et je suis admiratif devant son opiniâtretĂ©.— Tu vas me manquer, Emma.J’ai besoin de le lui dire. Je veux qu’elle sache que j’adore tous les moments que l’on passe ensemble.— Toi aussi, tu me manqueras. Plus que tu ne le sauras jamais, dit-elle en me serrant contre elle.— Tu sais que si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, mĂŞme pour dĂ©crocher la lune, tu pourras m’appeler Ă n’importe quel moment.Elle me sourit gentiment :— Je ne quitte pas la planète, Alain. Ni mĂŞme la ville. On va Ă©videmment rester en contact. Simplement, espèce de sexe sur pattes, tu ne pourras plus profiter de mon corps, dit-elle en m’assenant un coup de coude, heureusement du bon cĂ´tĂ©.Nous rions ensemble. J’espère que nous arriverons Ă dĂ©sactiver cette attirance sexuelle entre nous et Ă poursuivre une relation juste amicale. Je ne suis pas sĂ»r que ça sera possible, mais, pour Emma, cela semble avoir du sens.— Dieu que je t’aime.Je le pense de tout mon cĹ“ur.— Moi aussi, vieil homme.Elle sourit alors que nous nous câlinons pour la dernière fois.**********Elle me ramène Ă la maison mardi, comme promis. Une maison rĂ©cemment repeinte, entièrement rangĂ©e et immaculĂ©e. Emma fera une excellente maĂ®tresse de maison, autant qu’une maĂ®tresse tout court, pour l’homme qui saura la sĂ©duire.Nous nous sommes dĂ©jĂ dit tout ce qui devait ĂŞtre dit lundi, aussi je reçois un petit baiser sur la joue quand elle quitte la maison pour de bon. Dieu, que cette fille va me manquer. La maison est Ă nouveau vide.Quand la sonnette retentit Ă 17 heures, je grommelle :Je suis encore un peu endolori et me lever du canapĂ© me coĂ»te quelques gĂ©missements.Je tangue jusqu’à la porte et j’essaie de ne pas avoir l’air Ă©nervĂ© quand je l’ouvre. Debout sur mon porche, en jean et en t-shirt, ravissante, Julie est lĂ , un air sĂ©rieux sur le visage et les mains jointes derrière son dos. Je suis stupĂ©fait de sa prĂ©sence ici, et sous le choc, je ne me pose mĂŞme pas la question pourtant Ă©vidente de savoir comment elle sait oĂą j’habite.— Oh merde ! dis-je Ă voix haute en me souvenant. Oh, pardon, Julie… je suis tellement dĂ©solĂ©. Écoutez, je sais que vous n’allez pas me croire, mais je n’ai pas oubliĂ© notre rendez-vous, j’étais tout simplement Ă l’hĂ´pital. J’ai eu une alter…Elle s’avance vers moi et pose son index sur mes lèvres, en me faisant un grand sourire et je rĂ©alise qu’elle n’est pas du tout fâchĂ©e. Mon cerveau redĂ©marre enfin :— Mais vous le savez dĂ©jĂ , je suppose.— Emma est passĂ©e jeudi soir pour vous excuser de ne pas pouvoir venir Ă notre rendez-vous hebdomadaire. Elle m’a tout dit.— Merci Emma !Bon, j’espère juste que tu ne lui as pas vraiment TOUT dit, me dis-je en rougissant.Elle me regarde en souriant tendrement :Merde, oĂą sont mes bonnes manières ?Je lui souris.— Ça me fait plaisir que vous soyez venue.Je m’efface pour la laisser rentrer, elle a amenĂ© un gros sac avec elle.— J’ai apportĂ© un dĂ®ner si vous avez faim. Je crois comprendre que vous aimez bien les entrecĂ´tes de bĹ“uf Angus, sourit-elle.— Alors lĂ , ça me fait VRAIMENT plaisir que vous soyez venue.Je constate que son jean dĂ©voile beaucoup plus ses jolies courbes que son uniforme au restaurant. Julie est vraiment une très belle femme.— Ça ne vous ennuie pas si on se tutoie ? Je serais plus Ă l’aise.— Pas du tout, ce sera effectivement plus simple, dis-je en posant des assiettes sur le comptoir.Julie sort de l’emballage qui les tenait au chaud deux belles entrecĂ´tes, un monceau de frites et un petit pot de sauce bĂ©arnaise.Nous faisons plus ample connaissance pendant le repas. Julie a Ă©tĂ© mariĂ©e une fois, mais elle a divorcĂ© après cinq ans d’une relation guère gratifiante. Son mari, un passionnĂ© de pĂŞche Ă la ligne, n’avait pas rĂ©ussi Ă faire un peu de place pour sa femme Ă cĂ´tĂ© de sa passion.Mine de rien, elle me glisse innocemment qu’elle ne sort actuellement avec personne et n’a pas d’enfants. Petite Emma, tu l’avais si bien percĂ©e Ă jour !Son père est dĂ©cĂ©dĂ© il y a quelques annĂ©es et sa mère habite une petite ville dans le nord de la France. J’en apprends plus sur elle en trente minutes que sur tous les gens que j’ai cĂ´toyĂ© ces sept dernières annĂ©es toute ma vie.Le repas achevĂ©, nous nettoyons ensemble la vaisselle puis nous nous asseyons sur le canapĂ©.— Est-ce que tu aimes Emma ?Ouf ! Je n’étais pas du tout prĂ©parĂ© Ă une question comme celle-lĂ . Tout ce que je sais, c’est que mentir n’est pas une option.— Oui, c’est une fille merveilleuse. Mais elle n’a fait partie de ma vie que très peu de temps. Nous savions tous deux que cela ne pourrait pas durer.— Elle m’a dit tout ce que tu as fait pour elle. Je sais qu’elle t’aime aussi. Julie s’arrĂŞte une seconde : je suis trop vieille pour tourner autour du pot, donc je serai directe. Est-ce que tu envisages d’être Ă nouveau intime avec elle ?Elle me fixe de ses beaux yeux bleus. Peut-ĂŞtre essaie-t-elle d’y lire la vĂ©ritĂ©.— Non ! Je lui souris, Emma est une fille merveilleuse, qui mĂ©rite un merveilleux avenir avec quelqu’un de son âge.Julie se dĂ©place sur le canapĂ© et plaçant une main derrière ma tĂŞte, elle me surprend avec un baiser passionnĂ©. Un baiser doux, accueillant, porteur de promesses de bien d’autres choses encore. Je lui rends son baiser avec une Ă©gale passion.Quand nous avons rĂ©cupĂ©rĂ© notre souffle, elle reprend :— Quand Emma m’a tout dit sur vous deux, je ne savais pas quoi faire. Puis j’ai dĂ©cidĂ© que j’avais envie d’essayer de t’aimer et je pensais que toi aussi tu avais l’air de bien m’apprĂ©cier. Ton passĂ© est ce qu’il est et je serais stupide d’être jalouse de ton passĂ©.Peut-ĂŞtre qu’Emma ne lui a pas tout dit, finalement. Elle poursuit :— Il est Ă©vident que tu es un homme bien, et j’ai très envie de nous donner une chance Ă tous les deux, si toi tu le veux.— J’adorerais ça, Julie.Je caresse ses cheveux en admirant ses yeux bleus. Julie me sourit et m’embrasse Ă nouveau, cette fois sans plus aucune retenue, comme libĂ©rĂ©e, dĂ©livrĂ©e.Je me dis Ă ce moment qu’Emma est une vraie fĂ©e. Et elle a dĂ» user de ses talents magiques pour amener Julie ici. Elle ne voulait pas que je sois de nouveau seul.Je suis sĂ»r que je vais aimer Julie, si belle, si simple, si gentille. Mais, Dieu, que j’aime encore Emma. Elle a bouleversĂ© ma vie !— Maintenant, Emma a dit que je devais attendre Ă cause de tes blessures, mais, en attendant, je suis un peu intĂ©ressĂ© par ce truc du paradis et de l’enfer dont elle m’a parlĂ©.Oh ! Putain ! Emma lui a tout dit !