Résumé de l’épisode précédent : Séverine a osé être modèle, elle y a rencontré Laurent, son voisin.J’ai répondu oui à l’invitation de Laurent, car j’ai toujours eu du mal à dire non.Je n’ai pas ressenti un sous-entendu de la part de Laurent, mais plutôt une envie de faire connaissance, que désire-t-il découvrir après m’avoir vue découverte ? Et je dois avouer que j’aimerais savoir ce qu’il pensait lors de la séance, et Francis, pensait-il la même chose ? Étais-je un bon modèle comparé aux autres ?Je décide de m’habiller sagement pour qu’il n’y ait aucun quiproquo, jean et pull col roulé. Je sonne, Laurent m’ouvre avec un large sourire, nous nous faisons la bise, Francis est déjà là, assis sur le canapé. Il se lève et lui aussi me fait la bise. Je me sens en sécurité avec des gens éduqués. Les premiers mots sont souvent les plus difficiles, là, ils sont à la fois simples, naturels et chaleureux. S’ensuit un échange qui me renseigne sur la relation qu’ils ont avec la peinture. J’apprends que Francis, que j’avais pris pour un voyeur, est en fait une sorte de guide technique dans l’association et que Laurent l’admire beaucoup.— Francis capte la lumière sur les modèles et surtout décrypte les expressions de leur visage.— Je m’applique à deviner les pensées du modèle au fur et à mesure des différentes poses, c’est d’ailleurs moi qui les ai conçues. J’avoue que Nadège a exprimé une vive réserve pour la dernière, mais je lui ai assuré que dans cette dernière pose, le modèle affirmera son caractère.— Jamais de refus ?— Non, des réticences, oui, c’est d’ailleurs dans la cambrure que l’on sait où se situe le modèle dans la relation avec son corps et aussi sa sexualité. Pardon, Séverine, on ne voit pas tout et ce n’est qu’une interprétation de chacun.— Séverine, je t’ai trouvée d’un naturel parfait. Personnellement, je tente au mieux de reproduire sur la toile ce que j’observe.Laurent se veut protecteur comme s’il voulait ne pas trop évoquer la séance, mais moi, je veux en savoir plus sur Francis et son approche des modèles.— C’était la première fois que je posais et j’ai dû paraître très gauche.— Avec Nadège, j’ai insisté pour n’avoir que des modèles qui posaient pour la première fois. Comme on dit, la première impression est souvent la bonne. Vous n’étiez pas gauche, mais réservée avec une pointe de timidité et de pudeur.— Comme chaque modèle avant moi, je suppose.— Chacune est différente donc chacune laisse une sensation plus ou moins fugace.— Racontez-moi quelques anecdotes.Laurent est silencieux, parler lui est aussi difficile que moi, quand je me suis mise à nu. J’espère qu’il va se « lâcher ».Francis reprend :— Une fois, une dame d’un certain âge, soixante-quinze ans, avait insisté auprès de Nadège pour poser. Elle était veuve, son mari avait été très jaloux d’elle et elle voulait se venger. À la première pose se lisait la déception d’être encore habillée. À la seconde pose, elle exhibait fièrement sa poitrine généreuse, la quatrième pose était pour elle l’apothéose, montrer son sexe ouvert recouvert de poils gris la rendait souriante, voire aguichante. J’avais jeté un coup d’œil à Nadège pour lui éviter la dernière pose et ne pas l’offusquer. Elle nous devança en nous apprenant qu’elle était au courant et consentante, je ne sais pas comment elle le savait, mais la dernière pose serait sa vraie vengeance, car son mari n’avait jamais voulu la prendre en levrette… ainsi, elle pouvait – dixit – s’offrir à la terre entière.Nous rions de cette anecdote et je m’adresse à Laurent.— Pour vous, Laurent (il m’a vu dans le plus simple appareil, mais on se vouvoie encore), quelle est la position dans laquelle vous exprimez le plus votre talent ?Découvrant en le disant, le lapsus de mes paroles, je vois Laurent rougir un peu, sa timidité me touche et mon bas-ventre a envie d’être effleuré à son tour.— J’aime chaque pose avec une préférence pour la troisième. On devine plus qu’on ne voit, le modèle a le choix de croiser plus ou moins haut les jambes pour plus ou moins se découvrir. Dans les deux dernières poses, elle n’a pas vraiment la possibilité de se cacher.— Oui, tu veux dire qu’elle peut dévoiler plus ou moins son pubis et par là même, la teinte de ses poils si elle les a gardés.C’est à mon tour de rougir d’avoir dit cela, je me souviens avoir fait exprès de dévoiler à Francis, qui était face à moi, mes petits poils noirs.— Pour en revenir, Laurent, à notre modèle d’un certain âge, elle nous a offert son popotin grand ouvert grâce à la cambrure extrême de ses reins. Son mari ne devait pas être beaucoup porté sur la chose, car l’appel était très clair.— Francis, te souviens-tu de cette petite jeune, Morgane, elle était si gênée qu’à la troisième pose, j’ai décelé des petites larmes dans ses yeux, j’ai été bouleversé. Malgré tout, c’est un des plus beaux tableaux que j’ai peints.— C’est vrai, tu étais à la place que j’avais l’autre jour pour Séverine et comme tu étais face à elle, tu as pu peindre son désespoir.— Pourquoi elle posait ? Pour l’argent ? Vous n’avez pas eu pitié d’elle ?Je suis très vindicative et la solidarité féminine s’exprime. Laurent et Francis se sentent visés et ils me racontent tout de suite l’histoire de cette pauvre petite et de ses poses difficiles.— C’était au début de notre association, nous cherchions des modèles, mais, comme cela l’a été pour toi, nous ne voulions pas les rémunérer pour nous assurer que ce moment entre peintres et modèle était un moment de partage. Un jeune peintre, Hugo, vingt-cinq ans environ, qui se voyait déjà un très grand peintre, nous proposa son amie comme modèle à la prochaine séance. Les cinq poses étaient connues, pour nous, son amie savait à quoi s’attendre. Nous découvrîmes une jeune fille de vingt ans, blonde, assez petite et boulotte.— Elle était très timide et se cachait derrière Hugo. Elle portait des vêtements amples comme pour cacher sa silhouette, je ne la sentais pas vraiment comme modèle, ajouta Laurent.— Nadège lui montra sa loge et Hugo avait l’air stressé, il lui dit : « on t’attend, tu reviens ». Elle est revenue dans son paréo comme si c’était une couverture, elle n’avait pas l’air d’une personne qui était prête à être nue devant tout le monde.— Vous savez, ce n’est pas évident, vous êtes habillés, vous, les artistes, et ce paréo est notre dernier rempart.— Dernier rempart avant de découvrir les sublimes lignes et courbes que vont sublimer nos pinceaux, osa Laurent.Ce compliment m’est destiné, j’en suis sûre, mes courbes l’ont donc séduit.Ils reprennent ensemble la description de la séance de Morgane.— Ses mains et ses bras dissimulaient sa poitrine et j’avais remarqué qu’elle avait gardé sa culotte sous son paréo. Elle prit la première pose en s’asseyant sur la chaise, Hugo lui demanda de bien poser ses mains sur ses cuisses. Elle nous sourit, donc tout allait bien.— À peine la pose finie, Hugo se précipita vers Morgane et lui dit qu’il allait la guider pour la seconde. « Reste assise » et il baissa rapidement le haut du paréo et dévoila au groupe les seins de la petite Morgane. Ils étaient blancs comme s’ils n’avaient jamais vu le jour, son visage devenait rouge de confusion. « Ça va ? » lui demanda Nadège. « Très bien, très bien ! » répondit Morgane.— Évidemment, tout en peignant, nous étions sceptiques, réussirait-elle à aller jusqu’au bout ? Pour la troisième pose, où elle devait complètement se dévêtir et croiser ses jambes, Hugo était juste allé la voir pour lui expliquer la posture, puis il retourna à son chevalet.— Comme j’étais sur le côté, intervient Laurent, et qu’elle avait choisi de se tourner face à moi, je pus saisir toute la scène. Elle se leva, tourna la chaise et prit conscience qu’elle aurait dû retirer sa culotte dans la loge et que ce striptease allait être très difficile pour elle.— Je comprends qu’elle ait voulu la garder, mais comme je savais que j’allais poser toute nue et qu’il n’y aurait sans doute pas d’aller-retour vers la loge, je ne voulais pas vous donner ce petit plaisir de retirer ma culotte devant vous, artistes un peu voyeurs n’est-ce pas ?— Non, pas vraiment, se défendent-ils d’une même voix.— Allez, laissez aller vos paroles, je préfère, j’aime connaître les petites excitations des hommes. Alors, la petite culotte de Morgane, je vous écoute ! J’appuie ma demande par un petit coup d’œil. Laurent se lance :— Morgane était face à moi, son paréo était remis, elle tourna la tête vers Hugo qui faisait oui oui de la tête, cela devait l’exciter de voir sa petite amie se déshabiller devant d’autres hommes, un mélange pervers de candaulisme et de maître-esclave. D’ailleurs, la suite le démontra. Morgane ouvrit son paréo, le garda sur ses épaules pour continuer à se cacher, cela devenait plus excitant. Elle mit ses doigts sur l’élastique et baissa sa culotte par à-coups. Un duvet blond recouvrait son pubis, laissant entrevoir la fente de son sexe. Comme ses cuisses se touchaient, elle les écarta pour laisser passer le tissu, geste ultime d’érotisme. Elle posa son paréo et elle était toute nue face à moi, nous nous sommes regardés, elle savait que j’avais vu sa toison et son sexe, c’est à ce moment-là que j’ai vu ses yeux se brouiller légèrement.— Bravo d’avouer d’être un peu voyeur. Et toi, Francis, à ce même moment l’autre jour avec moi, tes yeux fixaient le même endroit.— Oui, et tes petits poils noirs sur ton sexe épilé m’ont ravi, surtout que tu as fait exprès de les laisser apparaître durant toute la pose. J’ai eu l’honneur de te voir nue avant Laurent. Il s’est rattrapé après, n’est-ce pas Laurent ?— Donc, j’ai peint le visage de Morgane à ce moment, dit Laurent pour couper court à la question de Francis.— La quatrième pose a dû être atroce pour elle ? Face à vous, ses cuisses sur le rebord de la chaise ne pouvaient plus rien cacher.— Elle avait quelques poils blonds sur les lèvres et son sexe exposé ainsi la rendait comme absente. Je vais être vulgaire, mais on pouvait presque lire sur son visage « Allez-y, baisez-moi ». Francis ayant compris que j’ai un côté coquin ajoute :— Á cette même pose, les lèvres lisses et épilées de Séverine étaient magnifiques, elles imposaient le respect, surtout qu’une légère rosée les faisait luire.— Je vous voyais bien excités tous les deux, j’avais l’impression que mon origine du monde pouvait vous mener à la fin du vôtre !— Joliment dit ! Bravo !— Si pour toi la dernière pose a peut-être été délicate et difficile, pour Morgane, ce fut atroce. Hugo avait déjà été ferme pour qu’elle s’asseye face à nous, son sexe ouvert à tous les vents. Pour cette dernière pose, il se leva, se dirigea vers Morgane, lui disant assez crûment de se mettre à quatre pattes « le cul tourné vers nous », c’était son expression. Je la revois aussi, cachant son pubis de sa main en se levant, se tourner doucement, comme pour retarder le moment, se mettre sur les genoux. De plusieurs petites tapes, Hugo les fit mettre sur les deux croix au sol. Imagine : comme elle est plus petite que toi, l’écartement de ses cuisses était très prononcé. Il lui appuya sur le dos pour qu’elle se penche, ce dernier était voûté. Elle ne voulait pas se cambrer, je pense, il lui dit de se mettre sur les coudes. Nous étions derrière elle et déjà, je dois avouer que j’avais une légère érection, toi aussi sûrement, Laurent. Hugo appuya plus fort sur le dos de Morgane pour lui faire remonter les fesses et, comble du goujat, il nous regarda, posa les mains sur les fesses de la pauvre petite et les écarta. Il nous dit « prenez-la, peignez-la, elle est à vous ». Laurent et moi, nous sommes levés, nous avons recouvert Morgane du paréo et ordonné à Hugo de partir immédiatement. Nous ne l’avons jamais revu, et, quant à Morgane, nous espérons qu’elle vit maintenant loin de lui.— C’est très bien, mais vous auriez pu le faire avant…— Tu as raison et notre cerveau ce jour-là a très mal fonctionné. Depuis, chaque modèle a un entretien avec Nadège pour être sûr du libre arbitre du modèle.— J’en déduis que vous m’avez trouvée consentante pour la dernière pose.— Très consentante, ton regard en dessous nous observant prouvait que tu avais réussi à te détacher de ton corps pour voir les pauvres hommes que nous sommes t’admirer…— J’ai même imaginé que d’autres pinceaux vous démangeaient. Vous avez bien une autre anecdote à me raconter ?— Delphine, oui, Delphine, l’anti-Morgane, celle-là, difficile de l’oublier !Les yeux de Francis brillent en évoquant ce souvenir.— Allez, raconte-nous Francis, qui était Delphine ?— Delphine était une voisine de Nadège qui a, comme toi, répondu à l’annonce faite au bas de son immeuble. Je crois que vos points communs s’arrêteront là, à moins que, mais je ne crois pas que l’exhibitionnisme pur et dur soit ton unique libido.— Je ne répondrai qu’en présence de mon avocat ! Francis, continue l’histoire de Delphine (Bizarre, je tutoie Francis comme un vieux copain alors qu’avec Laurent, j’ai encore une réserve).— Delphine était une jolie femme d’une trentaine d’années, elle voulait poser et avait suggéré à Nadège une ou deux poses qu’elle désirait exécuter. Nadège lui avait répondu qu’après les cinq poses référencées, elle pourrait nous les proposer. Quand elle arriva au local, sa tenue était pour le moins cavalière, mini-jupe et bottes de cow-boy, chemisier un peu – beaucoup – ouvert sur un décolleté pigeonnant. Elle alla se changer et elle revint avec le paréo qui ne cachait pas grand-chose. La première pose fut celle de ses longues œillades aux peintres avec quelquefois un clin d’œil appuyé. Pour la seconde pose, ses seins eux aussi nous faisaient des clins d’œil, elle contractait un muscle pectoral puis l’autre pour faire bouger ses seins, assez drôle, c’était très nouveau pour nous. Avant la troisième pose, elle enleva rapidement le paréo et s’étira de manière exagérée devant nous. Elle était épilée complètement et montrait sa vulve dès qu’un peintre la regardait. Elle prit la troisième pose sans plaisir, la suggestion n’était vraiment pas son dada. Elle a adoré écarter ses cuisses face à nous, son sexe n’avait plus de secret pour nous et, d’ailleurs, pour personne, je crois. Elle avait décollé ses lèvres pour faire sortir son clito et celui-ci, d’une belle taille, semblait en érection.— Alors, les peintres, vous aussi aviez vos pinceaux en érection ?— On assistait plus à un spectacle peep-show qu’à une pose de modèle, mais nous n’étions pas au bout de nos surprises.— Vite, la suite !— À la fin de cette pose, elle vint vers nous, nue, bien sûr, et déambula entre nos chevalets. Elle nous frôlait avec la pointe de ses seins et faisait des commentaires : « Tu as peint mon clito comme une sonnette qui attend le serpent », « C’est ton pinceau qui l’a fait dresser comme ça », « Mon téton droit est trouble, regarde de plus près pour qu’il soit plus clair », « Tu sais bien dessiner la poitrine, pour les fesses, tu seras un génie », « Allez, j’y retourne, n’oublie pas de sublimer mon p’tit trou, c’est une grotte à plaisir ». Sa dernière position n’avait rien d’artistique ni d’érotique, deux globes, une fente, un trou, un cul à son image.Je ne peux m’empêcher de revenir sur ma séance et surtout sur ma dernière pose.— Et moi, j’avais quelle image dans cette position ?Francis et Laurent échangent un regard. Laurent supplie de ses yeux Francis pour qu’il réponde. Francis se lance :— L’image du désir, le nôtre, bien sûr, et aussi le tien. La rondeur de tes fesses tournées vers la lune, le chemin entre tes deux collines, tes lèvres luisantes de désir et ton regard implorant l’envie d’être plus proche, très très proche, tout cela m’a fait réaliser un de mes plus beaux tableaux, il est d’ailleurs chez mon encadreur.— Que d’honneur ! Merci.— Pour la suite avec Delphine, ce n’est pas un tableau qu’il fallait faire, mais une vidéo. Au milieu de la pose, elle passe sa main entre ses cuisses et commence sa masturbation, deux doigts glissaient dans sa fente et titillaient son clito, sa respiration s’accéléra et elle nous dit « c’est cette pose-là que je voulais vous proposer, c’est plus naturel » et elle continua de plus belle, son sexe commença à couler, elle soupira de plus en plus fort et tout d’un coup enfonça son majeur dans sa grotte à plaisir et elle cria « c’est bon, je jouis ». Plus personne ne peignait et chacun rangeait très vite ses affaires. Elle est allée vers toi, Laurent, que t’a-t-elle dit ?— Si tu as de la peinture à la fraise, je veux bien sucer ton pinceau !Nous sommes partis presque en courant tellement cette séance était incroyable et surréaliste.— Francis, tu as vu juste, je ne pourrais jamais atteindre ce seuil de vulgarité.Nous continuons à parler quand Francis prend la parole :— À vous deux, Séverine et Laurent, j’aimerais faire une proposition. Venir poser ensemble dans mon atelier !Un regard complice avec Laurent et nous convenons de nous retrouver la semaine prochaine…