Sissi et Paula, deux sœurs autrichiennes, partageaient une location parisienne depuis six mois.Sissi était une très belle femme de vingt-huit ans, grande, mince, au port de reine. Sa poitrine arrogante dévastait les regards des hommes et ramenait leur intelligence à la hauteur de leur bas-ventre. Son corps en perpétuelle demande d’hommages virils (féminins ? bof…) faisait d’elle une mante religieuse à l’appétit inépuisable. Elle séduisait les mecs, les prenait, en jouissait, les dévorait, sans aucun scrupule. Sa beauté et son allure arrogante faisaient d’elle plus qu’une reine, une impératrice.Paula avait deux ans de moins que sa sœur. Elle était aussi plus petite, pas laide, mais sans charme particulier. Ses fesses manquaient un peu de fermeté et ses seins, pourtant pas très gros, résistaient mal à la gravité terrestre. Pourtant, elle bouillait parfois, parce qu’elle avait envie d’avoir une vie sexuelle plus intense, plus proche de celle de son aînée, mais ses appas étaient de piètres appâts pour attirer les amants potentiels. Si, de temps à autre, elle profitait de la faible résistance de quelques quasi puceaux aux abois pour laisser son corps exulter, les volontaires pour l’entretien de sa libido ne se bousculaient pas…Sissi ne se gênait pas pour ramener ses conquêtes à leur appartement et Paula, plusieurs fois, avait été la voyeuse plus ou moins consentante de ses accouplements sauvages, dans pratiquement tous les coins de l’appartement, ainsi que des manifestations sonores du plaisir bruyant que sa coloc prenait en compagnie de l’élu du moment. Quelquefois, elle aurait bien aimé proposer de jouer en trio, mais Sissi, égoïstement non partageuse, n’y souscrivait manifestement pas et, de toute façon, ces messieurs auraient eu beaucoup de mal à jouer leur partition, car les mains, la bouche, le bas-ventre et les reins de Sissi les épuisaient, les vidaient de toutes leurs forces et de tous leurs sucs.Ce vendredi soir, les deux filles étaient allées boire un verre dans un bar voisin, pour marquer l’arrivée du week-end. Assises sur un sofa, elles sirotaient leur troisième mojito en papotant tranquillement quand le regard de Sissi s’illumina : elle venait de voir entrer un homme, sur lequel elle jeta immédiatement son dévolu. Beau, grand, apparemment quadragénaire, viril, brun, l’allure sportive, en bref, Sean Connery jeune.Cet homme serait à elle, cette nuit même. Elle le déshabilla des yeux, imagina son corps, sa virilité, se vit le chevaucher… non, plutôt être dominée, voluptueusement dominée, pénétrée, et l’eau lui vint à la bouche, et son ventre s’embrasa.L’homme alla vers le bar, se commanda une vodka-martini (au shaker, comme…) et la but lentement tout en opérant de son regard un 180° de reconnaissance. Dans les discrètes lumières de la salle, ses yeux rencontrèrent ceux de Sissi qui le fixaient, pour le clouer comme un papillon sur la planche d’une collectionneuse. Mais Franz avait de la bouteille ; il reconnut en cette femme une égale, et se prit à craindre pour son statut de macho. Il devait se protéger, mais surtout ne pas fuir, ne pas refuser le combat. Quand un éclair de lumière lui fit entrevoir, à côté de Sissi, Paula qui, les yeux baissés, protégée par la pénombre, sirotait son verre, un sourire faunesque lui fendit le visage. Non, il n’allait pas fuir… il allait même combattre et, en même temps, bien s’amuser.Il prit son verre en main, se leva et, d’une démarche savamment chaloupée (il l’avait travaillée…), il se dirigea, lentement, vers les deux filles. De sa chaude voix de baryton, il leur demanda s’il pouvait s’asseoir à leur table. Sissi, avec un regard condescendant, daigna lui accorder ce privilège. Sa victoire était trop facile, cet homme se rendait avant même d’avoir été assiégé. Mais, à sa grande surprise, Franz la remercia poliment, presque froidement, se présenta et s’assit entre elles en se tournant ostensiblement vers Paula, à qui il adressa un sourire dévastateur. Paula, ébaudie, ne savait pas quoi dire, que faire… un si bel homme, si… si homme, qui s’intéressait à elle. Elle épiait Sissi du coin de l’œil, se demandant quand son rêve allait se terminer, dans combien de temps il la délaisserait pour sa sœur… Elle n’arrivait pas à y croire.Franz se montra drôle, la fit rire puis la fit parler, et elle lui conta son goût pour les voyages lointains, son attrait pour l’Amérique du Sud. Il fit l’intéressé, demandant des précisions, riant aux anecdotes que Paula lui contait. Négligemment, il posa sa main sur celle de la jeune femme, qui, de la nuque aux orteils, sentit un frisson la parcourir.Le spectacle de ce rapprochement complice faisait enrager Sissi. Elle tenta de se mêler à leur conversation, de parler de ses diverses expériences sportives, mondaines, tenta une histoire drôle, mais Franz la regardait d’un œil indifférent, lui répondait à peine, poliment, avant de se retourner vers Paula, que ne quittait plus le plus béat/bêta des sourires. Sonnant la charge, Sissi plaqua sa cuisse contre celle de l’homme, mais celui-ci s’écarta d’elle pour se rapprocher davantage de Paula et, en riant, entourer ses épaules de son bras. Quand Sissi vit la tête de l’homme se pencher vers le cou de Paula pour y déposer un baiser, elle devint comme folle… Elle déclara que l’endroit était en dessous de tout, qu’elle s’y emmerdait, se leva et partit.Franz mit à profit cette intimité pour déplacer ses lèvres du cou de Paula vers son oreille, puis vers sa bouche, en profitant de la pénombre pour poser une main sur sa poitrine, lui effleurer les seins puis, devant son absence de résistance, il insinua ses doigts dans son corsage et lui taquina les tétons, puis la pelota avec avidité, la faisant haleter…Certes, ses seins n’étaient pas de marbre, mais ils réagissaient, se montraient exquisément réceptifs aux caresses. La jeune femme voyait sa pudeur s’enfuir à tire-d’aile et s’abandonnait à l’audacieux qui, maintenant, la pelotait sans vergogne ; mais quand il retira sa main de son corsage pour la poser sur ses cuisses, puis remonter lentement, sûrement, vers son entrecuisse, elle poussa un petit cri de surprise et de plaisir. Elle laissa la main la caresser par-dessus son slip, puis se glisser sous celui-ci, frôler son clitoris, et elle soupira profondément pour ne pas crier. Retrouvant, dans un sursaut, le sens des convenances, elle lui dit :— Arrête, arrête… J’ai pas envie ici, je préfère qu’on aille chez toi… tu habites loin ?— Chez moi, impossible. Et chez toi ?Paula était embarrassée, mais l’occasion de prendre sa revanche, bien trop belle, fit la luronne… Enlacés, même s’ils s’arrêtaient souvent pour qu’il l’embrasse et la pelote, pendant qu’elle osait une main vers sa braguette, ils furent très vite arrivés à l’appartement où ils se ruèrent vers la chambre de Paula, vers son lit qui leur tendait les draps, en oubliant, dans leur fureur érotique, de refermer la porte.Conquérant, Franz allongea Paula sur le lit, lui retroussa cavalièrement la jupe, lui retira sa petite culotte et plongea sa tête vers son sexe qu’il lapa, suça, mordilla avec un enthousiasme non feint. Paula rattrapait le temps perdu et se mit à se tortiller sous les coups de langue de son bel amant. Elle respirait de plus en plus vite et de plus en plus fort, puis poussa un petit cri, comme surprise, puis un autre, plus long, pour annoncer son plaisir, puis un troisième, encore plus long, incontrôlé, pour accompagner son orgasme.Franz termina de la déshabiller, se dévêtit à son tour, s’allongea à côté d’elle et recommença à lui caresser, à lui sucer les nichons tout en lui fourrant son sexe dans la main pour qu’elle apprécie la fermeté de ce qu’il s’apprêtait à lui enfoncer dans le ventre. Il lui écarta les jambes, envoya un doigt en éclaireur pour s’assurer de la qualité de l’accueil et, rassuré par l’humidité qu’il avait trouvée, il s’allongea sur elle. Badin, il agita son gland devant l’entrée, comme s’il hésitait à aller plus loin… Paula, allongée, les cuisses ouvertes, supplia Franz d’enfiler sa bite dans son con (sic), ce qu’en bon missionnaire il fit, d’un mouvement lent, mais décidé, provoquant chez sa maîtresse un profond soupir de femme satisfaite. Tel un hussard, il entama sa charge dans le ventre de la femme par une marche légère, puis la poursuivit par un trot plus enlevé, et la paracheva par un galop des plus emportés, qui provoquèrent chez sa partenaire de bruyantes marques d’enthousiasme.Sissi, énervée, humiliée, s’était couchée, nue comme d’habitude, et ruminait sa défaite dans son lit en essayant vainement de se concentrer sur un roman. Elle tenta, en vain, de se masturber avec son sextoy préféré, mais le cœur n’y était pas : l’objet paraissait bien mièvre rapporté à la verge chaude et vivante qu’elle imaginait poindre du ventre du bel indifférent. Quand elle entendit Paula rentrer, elle se prit à rêver qu’elle avait été délaissée par le beau gosse, mais quand elle entendit des gémissements de plus en plus soutenus, puis des petits bêlements de chevrette craintive, de plus en plus forts, elle n’eut plus de doutes : Paula était bel et bien en train de se taper le mec !Mais elle pouvait accepter une telle défaite, une telle humiliation ; son esprit se rebellait, surchauffé par le feu qui dévastait son corps. Un éclair de folie la fit se lever, sortir de sa chambre, se rendre dans la chambre d’en face. Les yeux hagards, elle vit l’homme allongé sur sa cadette… des fesses musclées qui montaient et descendaient au-dessus d’un corps qui n’était pas le sien et qui faisaient pousser à sa sœur des cris qu’elle-même aurait voulu pousser… Dans un dernier mouvement, dans un dernier rugissement, Franz jouit dans le ventre de Paula puis se laissa retomber à côté d’elle, qui le contemplait d’un regard de femme satisfaite, repue, presque amoureuse.En découvrant la présence de Sissi qui les regardait, éperdue, il ne put s’empêcher de sourire et de porter un regard, sincèrement admirateur, sur le corps magnifique qu’elle lui offrait. Sissi, ravie, se crut encouragée et posa une main sur le sexe de l’homme, qui luisait du plaisir pris et donné. Franz contempla le corps nu que Sissi lui proposait, se surprit à imaginer le caresser, de ses mains, de ses lèvres, de sa langue, de son gland… Abandonnant son sourire ironique, il la fixa droit dans les yeux, vit ses larmes de détresse, s’attendrit, et au lieu de la congédier, il lui dit, de sa voix chaude :— Tu peux l’embrasser, si tu veux…Bien sûr qu’elle le voulait ! Ce sexe, rouge, recroquevillé et épuisé par le combat qu’il venait de mener, la fascinait. Des yeux vaincus de Sissi sortaient des larmes, de frustration, de rage, mais aussi du violent désir du corps de cet homme, qui venait, avec une autre, de se vautrer dans le stupre, mais acceptait enfin le don qu’elle lui faisait, de son corps à elle, de le pénétrer, de le besogner, jusqu’au plaisir.Paula avait posé sa tête contre l’épaule de Franz, qui regardait avec gourmandise Sissi qui, telle une vierge craintive, se collait contre lui. Timidement, sa main s’empara (enfin !) de son sexe au repos, encore luisant de son sperme et de la cyprine de Paula, puis approcha ses lèvres, déposa une timide bise sur le gland, puis s’enhardit à le prendre en bouche pour le sucer et le lécher comme on suce et on lèche une exquise confiserie. Elle oublia de se venger de son humiliation et, au lieu de le mordre férocement, la tigresse se fit chatte : avec lenteur et dévotion, elle dégusta le sexe qui, dans sa bouche, sous les effets conjugués de ses lèvres et de sa langue, reprenait longueur, grosseur et fermeté.Franz, tout en caressant le corps alangui de Paula qui se reposait contre lui, fixa Sissi dans les yeux et lui dit :— Vas-y, baise-moi !Sans plus se faire prier, Sissi enfourcha le ventre de Franz et, dans un râle de plaisir, elle s’empala sur la queue, maintenant bien raide, qui pointait vers sa chatte. Elle prit le temps de savourer pendant un instant la fermeté de ce qui était dans son ventre puis commença à agiter ses fesses autour du sexe de son (enfin !) amant. Franz, embrassa Paula pour la réveiller, lui montra Sissi assise sur lui puis, pour lui faire accepter le plaisir de Sissi, glissa sa main vers son clitoris pour le masser avec une infinie délicatesse…Sissi, enfin baisée, et Paula, pas plus jalouse que ça (bien que son ventre ne fût pas entièrement rassasié) jouirent en même temps, dans un même cri, de la main et du sexe du même homme qui, allongé sur le lit, ravi, savourait le plaisir qui illuminait les visages des deux sœurs, de ses deux maîtresses.