J’étais parti pour faire des courses, et en passant près du MacDo, machinalement je tourne la tête et qui je vois ? Une fille plutôt jolie avec un chemisier tout blanc et des nichons énormes…— Putain, mais t’as vu ça, c’est pas possible !Un coup d’œil dans le rétro, un coup de frein un peu trop brusque et vlan !!! Un gros taré me rentre dans le cul. Je ne sais même pas d’où il sortait. Mais, merde, ce gros con, il ne pouvait pas faire gaffe !À peine extrait de ma voiture que je me fais salement incendier. Je suis un imbécile, un demeuré, un abruti, doublé d’un triple con, je ne sais pas conduire, je mériterais une bonne mornifle ! Comme je me sens quand même un peu pisseux, je préfère fermer ma gueule surtout que l’autre n’a vraiment pas l’air commode et que, au vu les circonstances, il est fort peu aimable. J’ai peur de recevoir une grosse baffe tellement il me semble énervé.Mais oui, on va les remplir ces saloperies de papiers. Le seul problème, Monsieur, c’est que j’ai malencontreusement omis de payer mon assurance et que, par conséquent, je ne suis pas couvert contre ce genre d’incident. Mais ça, je trouve préférable de ne pas trop lui dire, déjà qu’il parle d’appeler les flics.En plus c’est le genre méticuleux et vraiment très chiant. Vous savez, le petit crobard qu’il faut faire sur la déclaration, tout juste s’il ne prend pas son double-décimètre pour fignoler ça au micron près. Mais non, je sais, le trou que j’ai de l’autre côté du pare-choc ce n’est pas à cause de cet accident. Pour sûr que je le sais, banane. Je vous dis, le mec chiant qui ne peut pas s’empêcher de vous faire la morale, tu m’étonnes que les jeunes deviennent violents !Toujours est-il que je suis en train de remplir mes petits papelards quand… qui je vois passer sur le trottoir d’en face ? Je vous le donne en mille : ma grande et belle gonzesse avec ses gros nichons et son petit chemisier blanc. Du coup, le mec, mon vis-à-vis, j’ai presque envie de l’embrasser et de lui faire des papouilles, tellement je suis heureux de l’avoir retrouvée. Putain ! Quelle nana ! Je la suis des yeux, elle se dirige vers le centre commercial.Allez hop, mon pote, on abrège, moi j’ai quelque chose sur le feu… Mais non, le voici encore qui tergiverse, il prend son temps, il fait chier, je vous dis c’est un nuisible, tout pour emmerder l’honnête citoyen. Et le voici qui recommence avec sa morale à quatre sous, mon Dieu mais qu’il m’agace !J’ai réussi à m’en dépatouiller, à grand peine. Je suis remonté en voiture et j’ai démarré à donf, comme un abruti, rien que pour l’imaginer en train de m’insulter. Qu’est-ce que j’en ai à foutre moi que son beau-frère soit juge d’instruction, basta, moi je lui fais la nique.Sur le parking du « géantissimo » centre commercial, tout le monde le sait, il n’y a pas une seule place de libre, ou alors si, à l’autre bout du parking, au diable vauvert, à 850 mètres de la porte d’entrée et à condition d’attendre une plombe qu’une place se libère et que personne ne te la chipe. Tout le monde le sait, c’est comme ça. Ils ont construit ce centre gigantesque et, rien que pour emmerder les consommateurs, ils ont veillé à ce que le manque de places de parking soit flagrant et endémique. Des choses comme cela sont inévitables.Toujours est-il que chacun cherche à être un peu plus malin que ses comparses et qu’à ce petit jeu il n’y a aucune raison que je me fasse niquer. Et voilà donc que je rentre négligemment dans une allée réservée aux livraisons et que, tout aussi négligemment, je pose ma caisse sur un zébra, arguant du fait qu’à cette heure-là il ne doit pas y avoir trop de livraisons. Et puis, mince, j’ai perdu assez de temps comme ça !Et de m’engouffrer dans la galerie marchande à la recherche de la belle : tout simplement l’enfer !!! Un ramassis de cloportes, ça grouille dans tous les coins. On peut difficilement marcher et puis les gens ne sont pas spécialement sympas, ils refusent toujours de s’écarter. Putain, faites chier, j’ai quelqu’un à retrouver, moi.Tandis que je progresse à grand peine, je furète de tous côtés à la recherche d’une paire de seins. Pourtant j’en vois des seins, des petits, des gros, des moyens et des sympas, de toutes tailles et de tous profils, il y en a tout plein partout autour de moi des belles paires de loches, et certains à faire damner les saints ! Dommage qu’ils ne soient pas tous nus et qu’on ne puisse pas les toucher, les tripoter, les malaxer.J’imagine « Pouet, pouet ! », l’enquête IPSOS, l’étude comparative… ou alors le camelot qui harangue la foule… « Approchez, Messieurs, Mesdames, et surtout vous Messieurs, ce que je vous propose aujourd’hui est une affaire exceptionnelle car il ne s’agit pas ici de toucher un sein, de toucher deux seins, de toucher trois seins ou que sais-je encore… mais non, car aujourd’hui c’est votre jour de chance et c’est toute une galerie de beaux nichons bien pleins qui vous sont proposés, des petits, des gros, des durs, des mous et même… des gigantesques… et vous pourrez les toucher, les palper, les pétrir, les téter et tout aussi bien les malaxer… Et pour le même prix, si vous m’achetez trois douzaines de miches, je vous propose, et cela offert gratuitement par la maison, cette bonne grosse paire de grosses tétasses… et j’ajoute même en prime les nichons de la fermière, ceux de l’esthéticienne et puis, puisque vous m’êtes sympathique, également ceux de ma femme, généreuse et gracieuse et toujours le… sourire… pour vous être agréable… »En ce qui me concerne, tous ces petits tétins mirifiques finissaient par danser devant mes yeux ébahis telles de scintillantes étoiles éthérées, voluptueuses et quelque peu poétiques. Dame, j’en avais le tournis. Et je perdais l’équilibre. À chaque instant je manquais même de m’effondrer au beau milieu de deux gros globes qui m’attiraient comme un trou noir. Mon Dieu ! Tout ceci était tellement à portée de la main, alors que nul ne pouvait en profiter, quelle tristesse !Allons, vieux, ressaisis-toi et pense à ta mission. Rappelle-toi Barbara, c’est pour elle que tu es là. J’ai pris l’escalator pour prendre un peu d’altitude. L’endroit était tellement immense que je commençais vraiment à me décourager. Eh bien justement, à ce moment précis, alors que j’étais en train de fouiller dans les magasins de chaussures (d’ailleurs là aussi il y avait de beaux p’tits lots !) et que je commençais un tant soit peu à me laisser aller au désespoir… eh bien justement je l’aperçois, en contrebas, un gros paquet à la main et elle progresse vers la sortie… Merde, re-merde, je vais encore la perdre. Voilà que je joue des coudes, que je pousse pépère dans les orties, et de me faire incendier par une bonne femme, et de me faire arraisonner par un redresseur de tort… et les emmerdes qui continuent.Et quand j’émerge dehors… Mais où est-elle ?Elle, je ne sais pas où elle est, mais ma voiture je la vois bien, elle est sur la dépanneuse, en route pour la fourrière. Je l’aperçois au beau milieu du parking. Et, contre toute logique, il n’y aurait même pas un tout petit embouteillage pour l’empêcher de progresser… Il manquait plus que ça ! Zut et re-zut, et tout ça pour cette belle femme qui s’est envolée dans la nature en emportant mes dernières illusions et ses nichons avec…Machinalement mes yeux se portent sur l’arrêt de bus et là, qui je vois : statistiquement improbable. Eh bien, ma nana avec son petit chemisier joyeusement rempli et qui attend sagement son bus, le dit bus qui, comme un fait exprès, se pointe justement pour prendre ses passagers.Putain, merde ! Je vais le rater. Je me mets à courir comme un dératé, un 400 mètres digne des jeux olympiques, j’en crache tous mes boyaux et j’arrive juste pour m’écraser la tronche contre la porte vitrée. « Putain, ouvre, connard, tu vas ouvrir, enfoiré. » Mais le chauffeur joue au petit prince, il en a rien à foutre. Mais crénom, tu vois pas que ton car est immobilisé, qu’il est bloqué dans un embouteillage, et que t’as rien d’autre à faire que d’ouvrir cette putain de porte !Finalement, il finira par l’ouvrir après m’avoir bien fait baver.— L’arrêt de bus ce n’est pas là, c’est là-bas, qu’il me dit sans se démonter.Je prends un billet au prix fort pour me faire pardonner.— Et dire merci, ça vous étoufferait ?Et puis quoi encore, il veut pas non plus que je lui roule une pelle ! Bon, calmos, t’es pas là pour te chamailler. Je progresse vers le fond du bus. Mais elle est où cette salope ? Mais là, stupeur : il y a effectivement une femme avec un chemisier blanc et une poitrine plus qu’opulente mais… rien à voir avec l’original, il y a erreur sur la personne.Quelle déception ! Mais à travers la vitre, qui je vois : l’original en personne, l’original qui trottine sur la chaussée avec ses petites gambettes, et son bon gros paquet toujours à la main. Putain, mais quels nichons ! Mais quels nichons ! Faut pas laisser partir ça, ce serait vraiment dommage…Come back auprès de mon charmant conducteur de la RATP et me voici en train de lui faire des papouilles afin qu’il daigne accepter, par sa sacro-sainte gentillesse et pour l’amour d’autrui, de m’ouvrir cette saloperie de porte qui m’empêche de me déplacer.Mais rien à faire, cet âne bâté est têtu : on ne lui fera pas le coup deux fois. Putain, mon pote, j’ai payé, qu’est-ce que tu m’emmerdes. Sur ce je m’énerve un peu et même un peu beaucoup et l’on en vient presque aux mains, en tout cas à de copieuses insultes et pas piquées des vers. Et si je me calme pas, il va appeler les flics… et moi qui voulais juste qu’il ouvre cette porte. Eh bien, non il ne veut pas, le Monsieur, et je crois bien que, s’il n’y avait pas les autres passagers, il ferait même exprès de rouler non-stop jusqu’au terminus, rien que pour me faire chier.Toujours est-il qu’à cause de ce connard, maintenant j’ai presque deux kilomètres à me taper, sans compter la greluche qui, pendant ce laps de temps, a largement le temps de se sauver.Mais, ce jour-là j’ai de la chance. Je la repère de loin, elle est en chemin pour retourner au MacDo. Le temps qu’elle boive son coca, j’aurai bien le temps d’y arriver. Ceci dit, je presse le pas, une minute sans elle c’est une minute de trop.Mais ces lolos, hummm oui, ces lolos, comment peut-on avoir une poitrine aussi divine. En soi c’est presque un abus de position dominante ou une atteinte à la pudeur, ça ne devrait pas être permis ces choses-là. C’est trop bien. Ceci dit, puisque ça existe, il faut savoir en profiter.« Bonjour Monsieur MacDo ». Je lui serre la paluche.Je me sens d’humeur guillerette, tout en rentrant dans le MacDo. Il y a une petite serveuse qui passe en minijupe tout près de moi, j’ai presque envie de lui pincer les fesses tellement je suis heureux. Allons, il faut que je me calme, je ne suis pas venu pour ça.Mais là, stupeur et consternation, ce n’était pas mon jour : qui je vois en plein milieu de la salle ? Mais je rêve ! Je me frotte les yeux ! Je cauchemardise. C’est un cauchemar.Il y a bien entendu ma belle matrone, tous seins dardés, obus dressés au garde-à-vous… Mais cette sinistre donzelle est en train de bécoter un olibrius du style retors… Je l’attendais avec un Big Mac et je la trouve avec un p’tit mac…Connasse ! Y a pas d’justice !