Trois pommes et une killeuse »Ca te sortira » qu’il m’avait dit. Par là même, il donnait l’impression de faire une bonne action. Il me prenait en pitié, ce gros con. »Ca te changera de tes bouquins, pour une fois… »Et moi, pauvre toutou, j’avais suivi.J’avais envie de tout sauf d’aller me faire chier toute une soirée dans un bar branché, pour faire risette à je ne sais qui et forcément pour picoler, picoler pour oublier que j’aurais sûrement préféré faire autre chose et en tout cas être ailleurs.D’ailleurs je les adorais moi mes bouquins et on a trop peu de temps à vivre pour faire réellement de telles compromissions… Je n’ai jamais vraiment eu l’impression de vivre mieux en allant soi-disant m’amuser dans des endroits à la mode avec des individus que je n’apprécie guère… en fait d’impression, j’avais surtout celle de perdre mon temps, celle de sacrifier mes passions sur l’hôtel des contingences sociales…Et en plus c’était pour faire plaisir à ce con qui se voulait mon ami et qui croyait me SAUVER. Mais me sauver de quoi, de l’ennui, de la solitude, de la désespérance, de la folie en somme ? Et me sauver pour quoi faire et au nom de quoi, au nom de quel principe tyrannique qui aurait pu imposer que je sois comme tout le monde… or je n’avais rien demandé, juste qu’on me foute la paix et qu’on me laisse délirer comme bon me semble.Mais, bon, le mal était fait. Profondément enfoncés dans les sièges baquets de sa voiture-frime, nous voguions vers ma salle de torture. Qui plus est, c’est le genre de type qui trouve toujours utile de bien te brancher. Il lance blague sur blague et exhibe un sourire radieux tiré aux quatre épingles. Pour sûr qu’on allait s’amuser !Un peu plus tard nous avons fait les présentations. Trois meufs super-classe, pomponnées, maquillées, le look bien branché, bonnes clientes de Séphora. Elles étaient plutôt bien foutues les gredines et surtout très avenantes sauf peut-être la grosse qui était visiblement une gueule de con. En tout cas, de quoi en satisfaire de plus difficiles. Et puis mon pote m’avait prévenu, on allait se les faire, elles étaient là pour ça.Et il n’avait pas menti, elles étaient vraiment là pour ça, je crois que c’est ce qui m’a le plus écœuré, et ce dès le début ! J’ai horreur de ce genre de trip.Lui, il avait des vues sur la petite brune, mais selon ses propres termes la grande blonde était vraiment très bien, des jambes interminables et un beau visage d’ange. »Et puis si tu préfères la grosse châtaigne, elle est d’un abord plus difficile, mais il paraît qu’au pieu c’est une vraie bombe sexuelle. ». »Et tu peux même en avoir deux pour le prix d’une » crut-il bon d’ajouter avec un sale clin d’œil de branleur émérite.Or maintenant que j’étais face à face à ces trois « beautés », je dois admettre qu’elles étaient divines, et pourtant je n’avais plus envie de rien, si tant est que j’eusse pu au cours de ce sinistre début de soirée avoir envie de quelque chose.La brune était la plus enjouée. Véronique qu’elle s’appelait. Donc rien de vraiment timide. Elle était tellement belle qu’elle devait avoir des cohortes de prétendants. Mais ce n’était rien à côté de Solenne, la grande blonde était une véritable barbie-girl, la perfection des bibelots dont on orne les vitrines. La plupart des mecs, pour un sourire de ce genre de meuf auraient vidé leurs portefeuilles, grand bien leur en fasse. Or, à moi, elle m’en faisait des tonnes de sourires. C’est pourquoi je l’ai tout de suite prise en grippe. Elle avait beau m’abreuver de regards dévastateurs, elle ne faisait que m’agacer un peu plus.Je me suis rabattu sur l’autre grosse vicieuse, malgré ses rictus méprisants. Cette bougresse, malgré et surtout à cause de ses rondeurs, était incroyablement séduisante, simplement elle ne le savait que trop. Elle ne se prenait pas pour de la merde et elle avait bien raison. Toutes ses attitudes réclamaient qu’on l’admire, « Regarde comme je suis supérieure, si tu me veux, il va falloir que tu te décarcasses pour me mériter », elle avait vraiment toute ma sympathie.Mais bon, pas très causante, elle ne faisait que défendre son image de beauté fatale et donc je m’emmerdais…Et puis, surtout, il y avait aussi l’autre tache, ce pitre, qui battait des ailes, qui gesticulait et qui faisait le beau, la roue, le paon, un incroyable spectacle qui en valait la peine. Je crois d’ailleurs que c’est ce qui a attiré l’attention des deux bellâtres de la table d’à côté. Il en faisait vraiment trop ce crétin, il se faisait remarquer, on ne pouvait pas le rater.Quand ils ont vu les minettes, ils se sont tout de suite approchés, sous les prétextes les plus futiles, deux incroyables dragueurs. « All mods con », ça me rappelait les Jam, il ne manquait que les scooters. Les deux sans-gêne sont venus faire sisitte sur nos banquettes, presque à boire dans nos verres pour lorgner les minettes, ça tournait grand Guignol.Plus d’une fois j’ai dû me retenir pour ne pas éclater de rire, presque pire qu’un débat à la télé, tout ce que la société du spectacle peut nous apporter de plus grotesque.Un peu en retrait dans mon fauteuil, en bon consommateur, j’avais presque envie de voir rejouer certaines scènes tellement je nageais dans l’hilarité. Néanmoins, au bout d’un certain temps ça finit par lasser. C’était des caricatures de sitcom et je commençais à bailler.Je suis tombé sur son cul par hasard, une fille en pantalon qui venait de passer dans l’allée. Elle avait un cul énorme et le pantalon n’était pas là pour le masquer. Elle s’est assise deux tables plus loin face à une copine. Elle aussi avait l’air de se faire chier. Elles avaient commandé de superbes coupes glacées surplombées de petits parapluies. Elles n’avaient pas grand chose à se dire, cela se voyait.Quand nos regards se sont croisés, hummm oui, quand nos regards se sont croisés. J’ai trouvé son regard incroyablement pur et profond, j’ai tout de suite accroché. Cette fille là était claire, limpide, tout le contraire des simili-personnes que l’on rencontre d’ordinaire. Et dans les lieux publics on en trouve vraiment pas beaucoup des comme ça.Nous avons regardé ailleurs pour ne pas avoir l’air mais périodiquement nos yeux se retrouvaient, comme aimantés par quelque complicité secrète, de plus en plus souvent, entrecoupés de petits sourires timides mais malins.Pour autant cela aurait dû en rester là car nous étions voués tous les deux à continuer la soirée avec nos amis respectifs. D’ailleurs les deux bellâtres avaient convaincu les filles de terminer en boîte et nous allions partir…Nous étions prêts à partir, nous attendions au vestiaire que mon bien-aimé pote paye l’addition quand les grosses fesses se sont pointées pour récupérer un manteau. Je me suis retrouvé un instant face à elle, elle avait une large cicatrice au coin de la bouche qui rendait son sourire un peu énigmatique… et cette peau tellement blanche. Un quart de seconde, une éternité, j’ai vraiment flashé, ça m’a donné des ailes…Je me suis entendu demander : « Vous aimeriez aller en boîte ? »Et sans hésiter elle a répondu : « Oui, pourquoi pas ! »Sa copine traînait les pieds, elle préférait aller se coucher.Quant aux autres, ils me faisaient la gueule, cela se sentait. Ils devaient se demander quelle mouche m’avait piqué pour que j’invite une fille qui n’avait visiblement rien à voir avec notre monde… Triste monde !Toujours est-il que je me suis retrouvé seul à seul avec elle dans la petite coccinelle de ma nouvelle amie. Nous suivions les autres voitures qui nous entraînaient à l’autre bout de la ville. »Vous avez vraiment envie d’aller en boîte ? » »Oh oui, moi j’adore m’amuser ! » »Le problème pour moi c’est que je ne sais pas danser. » »Ne t’inquiète pas pour ça, ça va bien se passer… Moi c’est Laurine mais tu peux m’appeler Choupette et tu peux me tutoyer. »Choupette était enjouée. Elle respirait la joie de vivre.Le videur à l’entrée de la boîte a tiqué. Une nana en jean c’était pas trop le style de la maison… Mais sur ce coup là , la grosse a été extra. Elle lui a bien fait comprendre qu’il n’était lui qu’une pauvre merde avec une vision totalement étriquée de la réalité et qu’il n’avait en somme qu’à fermer son claque-merde et à nous laisser passer. Un truc sans appel, il n’a pas discuté.Une boîte à l’ambiance ouatée avec une musique mi-disco mi-techno et une foultitude de belles personnes qui se tortillaient sous les sunlights. Nous avons trouvé un petit coin tranquille assez éloigné de la piste. J’ai vu que mon pote était en train de se faire piquer Véronique par l’un des deux bellâtres, l’ambiance était tendue, cela m’amusait.Le temps de commander une collation et Choupette s’est levée pour m’entraîner vers la piste malgré mes protestations : »Mais je ne sais pas danser ! » »On s’en fout, moi non plus… T’as qu’à faire n’importe quoi, qu’est-ce que t’en as à foutre ? »C’est bien ce que je faisais, mais j’avais l’impression désagréable que tout le monde me regardait et j’avais du mal à m’extraire. C’est Choupette qui m’a libéré. Elle était dans un autre monde, un monde spécialement conçu pour elle et moi et vraiment elle s’éclatait. Du coup, c’était la reine de la piste. Les autres, qui devaient avoir peur de se faire marcher sur les pieds, s’écartaient à son passage. Il fallait la voir se déhancher, complètement folle, complètement délire, levant les bras, remuant dans tous les sens, elle enchaînait danse sur danse, variant gestes et attitudes au gré de ses fantaisies et sans aucun respect envers les attitudes qu’il est habituel d’observer dans ce genre d’endroit. Elle cherchait simplement à s’exprimer sans respecter de langage codé.Plus tard, elle m’a pris par la main et m’a entraîné vers la cage vitrée où sévissait le DJ. Elle était en nage. »Y-en a marre de ces musiques à la con. Ils ne passent aucun rock et rien qui déménage. »Le DJ a eu beau protester, elle s’est mise à fouiller dans ses bacs pour en extraire deux trois titres que personne ne connaissait. »J’voudrais ça et puis ça et puis ça. » »Plus tard, on verra plus tard. »Le blondinet avait la ferme intention de ne pas accéder à notre demande. »Ecoute, nous allons boire un verre. Quand je reviens, si tu le fais, je te file 100 balles… »Nous sommes retournés voir les autres. La grosse et un des bellâtres se roulaient des pelles d’enfer, les autres restaient très sages et avaient vraiment l’air de se faire chier. »M’sieur, m’sieur l’serveur, on voudrait deux vodkas frappées ! »Il savait même pas ce que c’était. »Ben amène-nous des schweppes et une bouteille de vodka, on va s’arranger »Et nous voilà partis à frapper nos vodkas. À chaque fois, le serveur sursautait. Les autres avaient l’air agacés. Une fois bien imbibés nous sommes retournés voir notre copain DJ. Pour 3 morceaux, pour 300 balles il a obtempéré.C’était des trucs inaudibles, complètement délires, cette fille là était trop, la piste s’est vidée à vitesse grand V. Et la reine de la piste a entamé un pogo endiablé, ahurissant et vampirique, sous les yeux estomaqués de tous les habitués. « Rock around the bunker », il fallait oser, suivi d’un techno amphétaminique du plus bel effet.Après les trois morceaux promis, la musique est redevenue raisonnable et nous avons regagné nos sièges. Nous n’avions pas des tonnes de billets de 100 balles à claquer… »Vodka, cul sec ! »Elle riait comme une folle. Elle a envoyé valdinguer son verre par dessus son épaule, il a explosé sur la piste, le serveur a rappliqué avec un regard mauvais. Les autres nous incendiaient.J’ai saisi la bouteille au passage et je me suis levé : « Y-en-a marre, on se casse ».Nous avons eu de la chance, nous aurions presque pu nous faire tabasser par le videur mais il n’était pas là , ce devait être sa pause…Nous roulions vers la mer, les fenêtres grandes ouvertes pour dessaouler. « J’aimerais voir la mer », c’est elle qui avait eu cette idée. Il y avait au bas mot 200 bornes, c’est moi qui conduisais. »Il y a deux choses que tu regardes chez moi : Ma cicatrice et mon gros cul. Mes fesses te fascinent et mon estafilade te met mal à l’aise… Vrai ou pas vrai ? J’ai eu un accident étant môme, j’ai été à moitié défigurée… C’est ça que tu veux savoir ? Ceci dit, ils ne m’ont pas trop mal arrangée, je ne suis pas un monstre quand même… »Et d’éclater d’un bon gros rire sans équivoque. »Quant à mon cul, dans la famille nous sommes toutes comme ça… Mais j’ai l’impression que ça ne te déplait pas. Alors tant mieux pour toi. »Et de se pencher pour me faire un tendre bisou sur la joue.J’étais bien avec cette fille, elle était vraiment sympa.Nous sommes arrivés sur la plage.Pas une seule seconde durant ce long voyage nous ne nous étions ennuyés. Nous avions plein de choses à nous raconter. J’ai appris qu’elle était aide-soignante dans un hôpital, que son beau-frère était coureur de rallye et qu’elle adorait les bananes flambées. Et je l’ai bassinée pendant 150 kilomètres avec mes recherches en psycho-somatologie.Elle m’a dit « Fonce, j’aimerais rouler dans les vagues ». Alors moi, comme un con, j’ai foncé. Bien évidemment je me suis enlisé dans le sable mou de la plage. Impossible d’avancer ni de reculer : Nous étions dans de beaux draps !!! »Viens, c’est pas grave, on verra ça après… »Elle s’est tout de suite désapée, entièrement décapée. Madame sans gêne je vous dis et sans aucune fausse pudeur. « Tu devrais en faire autant ». Et elle s’est mise à courir vers les vagues malgré le froid automnal.J’ai mis plus de temps à me déshabiller. Il faisait vraiment froid, elle était vraiment folle, l’eau devait être gelée. Je l’ai rejointe au bord de l’eau, son cul était énorme, terriblement excitant. Malgré l’air glacé je me suis mis à bander. Elle m’a pris par la main et nous avons couru en pataugeant dans le ressac. Pas plus loin que les pieds, mais ça nous éclaboussait de partout. Nous avons couru, couru, avant de nous affaler un peu plus loin sur le sable mouillé. »J’adore qu’un mec bande pour moi… J’ai follement envie de faire l’amour ! »Elle m’a entraîné un peu plus haut, nous avons roulé sur le sable. Nous en avions partout, ça collait à nos corps mouillés, rien de très agréable mais dans l’instant présent nous nous en soucions peu.J’ai commencé par la sucer, sa chatte était trempée, très salée également, elle était en phase avec la nature. Elle écartait les cuisses et me tenait la tête, n’hésitant pas à me guider pour se faire mieux bouffer tout en se tortillant d’envie sur le sable. Mais l’envie était trop forte, elle avait un besoin urgent de se sentir pénétrée. Elle m’a attiré vers elle, en elle, ma queue l’a défoncée, l’a pilonnée. Elle en voulait encore, plus fort, plus loin, avec toujours plus de hargne…Puis, d’elle-même elle s’est mise à quatre pattes, ses seins pendants sous elle, me présentant son énorme fessier. »Salaud, avoues, tu aimes ça reluquer mon gros cul. Elles t’excitent mes grosses fesses ! Vas-y défonce-moi, j’adore ça. »Et moi de la pilonner par derrière avec force en ahanant comme un goret, n’hésitant pas à chaque coup de bite de lui fesser son gros derrière.Nous nous sommes écroulés tous les deux de jouissance. Un plaisir bestial, absolu, à peine couvert par le bruit du ressac et les souffles du vent glacé. Quel pied ! J’avais joui en elle sans aucune protection, à cette époque là aussi j’étais suicidaire. Mais pour rien au monde je n’aurais regretté cet instant d’extase.Par la suite elle m’a entraîné à nouveau dans les vagues. L’eau était glacée, à la limite du supportable. Puis, pour nous réchauffer nous avons refait l’amour, cette fois moins dans l’urgence et donc plus calmement, prenant donc le temps de varier les plaisirs… avant de nous endormir repus sur le sable, tendrement enlacés…Une ou deux heures plus tard, nous nous sommes réveillés complètement frigorifiés mais heureux de nous être enfin trouvés. Notre pauvre voiture complètement ensablée faisait triste figure, il fallait s’en occuper…Les mois qui suivirent Choupette est devenue ma « régulière ». Ceci dit nous vivions chacun de notre côté, avares de nos indépendances respectives. Tous les deux ou trois jours elle venait me retrouver : mon appartement était beaucoup plus grand et dans un quartier beaucoup plus huppé.Durant ces longs mois qui scellèrent notre union, je crois qu’à aucun moment nous ne nous sommes ennuyés. Cette fille était extra, un véritable chou, la sagesse en personne. En toutes circonstances elle savait s’amuser, la vie avec elle était un feu d’artifice perpétuel, délicieuse, déroutante, extraordinaire.Elle s’est éteinte onze mois plus tard dans un banal accident de voiture, c’est sa mère qui conduisait.Je vous raconte tout cela parce que récemment justement je l’ai revue sa mère. Après l’accident elle avait quelques vertèbres cassées. À force de rééducation elle s’est plus ou moins rétablie.En évoquant l’accident, nous avions tous les deux les larmes aux yeux, c’est con mais c’est comme ça.Puis elle s’est retournée et s’en est allée… C’est vrai qu’elle avait, elle aussi, un cul énorme…