Un ciel toujours trop bleuScĂ©nario : Kisha oceane_cercle@hotmail.comRĂ©Ă©criture : Claude gelĂ©e lelorain@hotmail.comNotre petite cabine avait deux couchettes en  » V « , que l’on pouvait transformer en triangle parfait grâce Ă un coussin d’appoint, Ă placer au centre. Au-dessus se trouvait un grand panneau en plexiglas bleutĂ© qu’on pouvait ouvrir.Je finissais par haĂŻr ce ciel artificiellement bleu, plantĂ© lĂ au-dessus de ma tĂŞte Ă chaque fois que j’essayais de trouver un moment d’intimitĂ©. Et depuis trois semaines, dieu sait que j’avais besoin d’intimitĂ© Ă bord de ce 12 mètres pourtant luxueux, dans lequel j’avais le sentiment de mourir de confinement.C’étaient les parents de mon amie AurĂ©lie qui m’avaient invitĂ©e sur ce maudit rafiot. Ils l’avaient louĂ©, pour visiter (comme presque tous les ans) une  » belle rĂ©gion  » comme ils disaient, Ă chaque fois diffĂ©rente.Cette annĂ©e-lĂ c’était la Grande-Bretagne, Cowes, sur l’île de Wight. Nous avons remontĂ© la Cornouaille. La beautĂ© de la cĂ´te et le confort du voilier ne parvenaient pas un instant Ă me faire oublier le temps : très anglais.Le voilier faisait 12 bons mètres et avait trois cabines. AurĂ©lie et moi on avait la cabine avant, dans le nez du bateau. C’est pour ça que le lit Ă©tait triangulaire. En mer la cabine jouait Ă saute-mouton, et j’étais malade. Une fois au port, elle se rĂ©vĂ©lait tout aussi inconfortable, et de lĂ venait mon irascible mauvaise humeur. En fait, la forme triangulaire nous amenait immanquablement Ă ce que nos pieds se touchent puis nos jambes. Ce qu’AurĂ©lie appelait intimitĂ© se rĂ©vĂ©lait pour moi une insupportable promiscuitĂ©.Il faut que je m’explique, ce n’est pas tant d’avoir Ă partager cet espace minuscule oĂą nous Ă©tions en permanence obligĂ©es de faire attention Ă ne pas heurter l’autre qui m’insupportait. Non c’était bien autre chose…Par exemple, le soir au mouillage dans ces petites rivières caractĂ©ristiques du coin, mon amie aime se tenir debout sur le lit, le buste passĂ© au travers du sky-dome, pour regarder la mer ou le port. Elle discute comme ça avec moi, des petites choses de vacances et ce sont les seuls moments oĂą je me sens relaxĂ©e. Dans ces moments, je la retrouve telle que je la connais depuis plusieurs annĂ©es scolaires.Mais comme nous dormons en petite culotte et en tee-shirt, c’est dans cette tenue qu’elle se poste. Depuis le dĂ©but, elle me prĂ©vient :  » tu sais ce qu’il y a de bien en bateau, c’est qu’on partage beaucoup plus de choses qu’à terre « . Effectivement, je ne cessais de m’en apercevoir.La première fois qu’elle s’est mise debout lĂ , j’étais assise sur ma couchette, et c’était le deuxième jour de la croisière. J’ai eu son petit derrière immĂ©diatement sous les yeux. Sa culotte Ă©tait rentrĂ©e entre ses fesses. Le tissu en Ă©tait roulĂ© par inadvertance, dans le pli. Et voici ce qui m’a fait mal : je suis restĂ©e fascinĂ©e par le grain de sa peau.Ă€ ma grande consternation, elle avait les jambes Ă©cartĂ©es, et les lèvres de son minou Ă©taient moulĂ©es par le coton qui Ă©tait trop remontĂ©. Le galbe de ses jambes impeccables se raccordait avec une infinie dĂ©licatesse dans la courbure suave des adorables pĂŞches qui construisent son petit cul. L’imperceptible duvet blond qui veloute sa peau de blonde bronzĂ©e (malgrĂ© les intempĂ©ries) scintillait dans le rai de lumière tombant du roof. Le tableau d’ensemble Ă©tait, je le compris aussitĂ´t, une des plus belles choses que j’avais vues de ma jeune existence.J’en ai eu mal tellement c’était beau. Comme une torsion du ventre. En bas. Et il a fallu se coucher. Je me suis dĂ©shabillĂ©e et j’ai tardĂ© avant d’enfiler T-shirt et culotte de nuit. Elle a fait comme si la promiscuitĂ© Ă©tait naturelle, et a juste dit :  » tu es bien jolie Kisha « . C’était ma petite vengeance. Je ne savais pas si elle m’avait provoquĂ©e, mais si c’était le cas, je lui retournais bien.Au matin, je l’ai regardĂ© dormir. Un nouveau rai de lumière, bleu, tombait cette fois sur sa chevelure. C’est seulement quand les parents nous ont rĂ©veillĂ©es en frappant que je me suis aperçue que mes jambes s’étaient emmĂŞlĂ©es avec les siennes, Ă cause de la forme de la couchette. Elle a sursautĂ© et s’est dĂ©gagĂ©e aussitĂ´t pour rejoindre sa famille, gĂŞnĂ©e.La journĂ©e fut exĂ©crable, crachin et pluie en constituèrent l’essentiel, ma mauvaise humeur s’installait. Nous sommes restĂ©s au mouillageLe soir, elle a repris son poste de vigie, en rĂŞvant, mais cette fois le courant de la mer descendante nous avait fait tourner autour de l’ancre. Pour regarder la cĂ´te elle devait me faire face. MĂŞme T-shirt, mĂŞme culotte un peu lâche, vous savez, de celles qu’on a longtemps portĂ©es, dont la texture est un peu usĂ©e et tellement plus douce, bref qui sont tellement confortables. Mais tellement propices Ă faire voir qu’elles sont justement très confortables. Je suis restĂ©e complètement bĂ©ate Ă regarder sa douceur.J’aurai pu approcher mon visage tout près et sentir son odeur. Ses lèvres Ă©taient visibles dans le bâillement de sa culotte.On s’était souvent trouvĂ©es nues ensembles. Mais lĂ c’était la situation, et ma position de voyeuse qui m’excitait.Et cette excitation ne me lâchait pas. Le besoin d’intimitĂ© en devenait obscène et prenait toute la place dans ma tĂŞte. Je m’efforçais de faire bonne figure Ă ses parents, mais cela ne les trompait pas beaucoup. S’ils ne savaient pas pourquoi, je pense qu’ils commençaient Ă regretter sĂ©rieusement de m’avoir invitĂ©e.Deux jours plus tard, après le repas de midi, ces frustrations rĂ©pĂ©tĂ©es me poussèrent Ă prĂ©texter un mal de tĂŞte rĂ©curent pour m’isoler dans la cabine. Non seulement le prĂ©texte Ă©tait idiot, mais en plus je m’en rendais compte. Cela mettait le ridicule de la situation Ă son comble. Mais, en marins habituĂ©s au manque d’espace, les parents n’osèrent rien dire et eurent l’intelligence de me laisser aller bouder sans trop insister.La cabine Ă©tait dans un dĂ©sordre indescriptible. Bouquins en cours, linge sale, affaires de toilettes, traĂ®naient pĂŞle-mĂŞle, dans un nĂ©gligĂ© typique de l’état de vacances. J’entamais une tentative de rangement, pas très convaincue, mais au moins je pensais que ça allait m’occuper.Je ne tardais pas Ă ramasser le maillot d’AurĂ©lie. Elle s’en Ă©tait servi le matin mĂŞme, pour nager autour du bateau : comment trouvait-elle la force d’aller dans cette flotte quasi-glaciale ? Je n’en avais pas la moindre idĂ©e.Rouge vif, une pièce, le tissu achevait de sĂ©cher, avec la plus grande difficultĂ© dans cette atmosphère confinĂ©e.J’ai eu envie de l’essayer, je m’inventais le prĂ©texte qu’il m’en fallais un neuf, et que j’avais envie de voir comment le rouge allait Ă mon teint asiatique. Ce rouge me rappelait le drapeau vietnamien, ça avait un sens particulier.Je me dĂ©shabillais et l’enfilais (petits claquements d’élastique, glissement des seins dans la forme) pour constater aussitĂ´t deux choses. Le tout petit miroir de toilette n’était pas ce qui se fait de mieux pour un essayage, et AurĂ©lie Ă©tait dĂ©cidĂ©ment plus petite que moi. Le miroir Ă bout de bras, je ne pouvais me voir que par morceaux. Et notamment mon entrejambe moulĂ© et comprimĂ© par le tissu Ă©lastique.Je soupirais, des dĂ©sirs me labouraient les flancs, des souvenirs de jambes entrecroisĂ©es s’imposaient Ă moi. Mais je dĂ©cidais de continuer ce rangement stupide. Las, mon ramassage me fit empoigner le sweater de nuit de mon amie. Je l’approchais de mon visage, en Ă©prouvais la douceur – elle Ă©tait très rĂ©elle – et son odeur m’a enveloppĂ©e aussitĂ´t. Pas son parfum, non, vacances et bateau, on n’en mettait plus. C’était l’odeur de sa peau.J’enlevais le maillot pour passer le sweater, sentant couler sa chaude douceur sur ma poitrine Ă la place de la fraĂ®cheur piquante du maillot pas tout Ă fait sec. Je n’en pouvais plus, je cessais de me raconter des histoires, je cherchais dĂ©libĂ©rĂ©ment sa culotte de nuit, la trouvais sous les draps jetĂ©s par terre, et la portais Ă mon nez. C’était diffĂ©rent, plus fort et plus doux encore, et la tĂŞte m’en tournait pour de bon. Je me suis allongĂ©e, en disposant la culotte sur l’oreiller. Je m’imprĂ©gnais de l’arĂ´me, il Ă©tait trop tendre et dĂ©licieux. Je me suis roulĂ©e en boule, mes bras tendus, poings entre les cuisses, comprimant mon sexe dans un Ă©lan de dĂ©sir. L’image d’aurĂ©lie Ă son poste d’observation occupait tout l’écran de mes yeux fermĂ©s. Ses jambes s’enroulaient en pensĂ©e dans les miennes.Mes cuisses se frottaient dĂ©jĂ l’une l’autre sans que je puisse les contrĂ´ler, mes doigts passaient sur ma propre humiditĂ©, qui s’était dĂ©clenchĂ©e aussitĂ´t.D’autres images se formaient, confuses. Sans le vouloir, je pense que mon Ă©ducation refusait de voir ce que mon cerveau dĂ©sirait. Une peau douce, proche de mon visage, floue et odorante. Mais l’envie emporta la dĂ©cision : je me suis mise Ă imaginer AurĂ©lie m’embrassant doucement d’abord, sous l’oreille droite, dans le cou, puis, par petits bĂ©cots successifs se dirigeant vers ma bouche, tout en douceur et en gradations que mon cerveau demandait pour s’accommoder de ma gĂŞne.Mes lèvres se dĂ©ployaient sous mes caresses, j’inondais mes doigts pour leur livrer le passage qu’ils connaissaient si bien, les laisser accĂ©der Ă ces recoins de dedans moi, qui me donnent tant de satisfactions.Les lèvres imaginaires de la bouche de mon amie se posèrent avec douceur sur les miennes, infiniment fraĂ®ches et mouillĂ©es, lĂ©gères et aĂ©riennes. J’enfouissais en rĂ©alitĂ© mon visage plus profondĂ©ment encore dans ce linge qui masquait, il y a peu, ce si joli endroit de son corps qui me faisait tellement envie.Je m’allongeais sur le dos, disposais la culotte sur mon visage, il me semblait maintenant y sentir le souvenir d’une humiditĂ© chaude. Je ne savais pas si je l’imaginais. Je relevais les genoux et les Ă©cartais le plus loin que je pouvais, de deux doigts, je caressais mes lèvres autour des deux autres toujours plongĂ©s en moi.J’ai eu un plaisir saccadĂ©, presque en sanglots, comme des convulsions Ă©lectriques, qui me laissèrent pantelante, Ă©puisĂ©e, dans la mĂŞme position.Un grand fracas, plus grand dans mes oreilles que dans la rĂ©alitĂ© sĂ»rement, me tira Ă ce moment de ma torpeur. AurĂ©lie avait ouvert le skydome. Conne que j’étais, j’avais oubliĂ© qu’on ne pouvait s’enfermer nulle part sur cette foutue barcasse.Je ne sais pas qui de nous deux fut la plus embarrassĂ©e, mais Ă la rĂ©flexion, peut-ĂŞtre aucune. De toute façon, la nature de mes occupations ne laissait aucun doute.J’ai vu son visage confusĂ©ment, moitiĂ© masquĂ© par sa culotte qui me bouchait encore la vue. Elle est entrĂ©e, en tremblant sur ses bras appuyĂ©s de chaque cĂ´tĂ© de la trappe. Je n’avais pas vraiment prĂ©vu ça, je me sentais Ă©carlate. » C’est ma culotte ?  » Elle avait la voix comme soudainement enrouĂ©e. Je n’ai pas pu rĂ©pondre par autre chose qu’un raclement de gorge et mon silence. Un long moment est passĂ© avant qu’elle ne s’empare de sa culotte qui Ă©tait retombĂ©e sur le lit, elle la renifla brièvement. Je m’étais redressĂ©e, et j’avais passĂ© mes jambes dans son sweater. Finalement après un long calme, elle fouilla des yeux le dĂ©sordre gĂ©nĂ©ral, elle cherchait, cherchait, puis elle a semblĂ© s’arrĂŞter sur l’objet de sa convoitise, il lui suffisait de tendre le bras pour s’en emparer, le retourner sous toutes les coutures et l’approcher de son nez Ă son tour.Bien sĂ»r, il s’agissait de ma propre culotte…  » Elle est mouillĂ©e « chuchota-t-elle. Ça ne me surprenait pas outre mesure.  » Tu te caresses en pensant Ă moi alors ?  » Je ne pouvais toujours pas donner de rĂ©ponse.  » C’est vraiment très gentil, ça me fait tout drĂ´le… Je trouve ça… gentil « . Je reprenais subitement confiance, pas trop cependant puisque je n’ai rĂ©ussi Ă rĂ©pondre que :  » je n’ai pas pu m’en empĂŞcher. « Sa rĂ©action fut curieuse, elle me passa un bras autour des Ă©paules et m’embrassa sur la joue, l’air un peu perturbĂ©.  » Les parents font la sieste « . Je n’ai pas vu le rapport aussitĂ´t. Il m’a fallu quelques secondes avant de comprendre le sens de son appel. Puis elle s’adossa Ă la coque, en attente. Alors c’est moi qui me suis enhardie. Tout doucement en essayant de ne pas faire de bruit, j’ai dĂ©bouclĂ© son jean. J’étais dans un Ă©tat oĂą je me regardais faire, comme quand on se dĂ©couvre un nouveau courage, dont ne se savait pas capable l’instant d’avant.J’ai tirĂ© sur son pantalon, d’abord elle a rĂ©sistĂ©, puis elle a levĂ© les fesses. Ses jambes me sont apparues, interminables et musclĂ©es. Elle tremblait. J’ai retirĂ© son pull marin, je l’ai laissĂ©e avec son soutien-gorge, puis je me suis assise Ă nouveau en face d’elle. Elle Ă©tait fondante, Ă nouveau, toujours Ă©clairĂ©e par ce bleu obsĂ©dant, comme une feuille rĂ©agissant au moindre friselis de vent, tendue comme un arc dĂ©sirant. J’ai retirĂ© son sweater que je portais toujours parce que je voulais qu’elle me voie nue. Je voulais qu’elle me regarde intensĂ©ment. J’ai Ă nouveau Ă©cartĂ© les jambes afin qu’elle ne puisse rien manquer de l’état dans lequel elle m’avait mise, qu’elle en aie fait exprès ou pas. Et j’ai recommencĂ© Ă me caresser, prenant toujours garde cette fois Ă ne pas faire de bruit. Je voulais la provoquer, presque la blesser, en tout cas la choquer. Je ne sais pas oĂą j’ai trouvĂ© cette Ă©nergie de la provocation.En tout cas elle y a Ă©tĂ© rĂ©ceptive, elle m’a regardĂ© faire un long moment, et ce regard, accĂ©lĂ©rait la montĂ©e de mon plaisir. Je savourais ses yeux posĂ©s sur moi, avec une dĂ©lectation nouvelle.Finalement elle s’est dĂ©cidĂ©e Ă se dĂ©shabiller, et elle entama sur elle-mĂŞme une longue sĂ©rie de caresses et de câlineries Ă©quivalant aux miennes. Nous Ă©tions engagĂ©es dans un jeu de miroir oĂą chacune, je crois, regardait l’autre comme Ă©tant soi-mĂŞme. Je nageais d’ailleurs dans une douce confusion, ne sachant plus quel plaisir j’éprouvais. Je crois bien que chacun de ses soupirs Ă©tait provoquĂ© par les prĂ©misses de ma jouissance, et que moi-mĂŞme je frissonnais de son propre plaisir. Elle s’écartait elle aussi largement, je savais qu’elle cherchait Ă dĂ©clencher exactement les mĂŞmes sentiments chez moi, en miroir d’excitation. J’entendais un nouveau clapotis, ce n’était pas cette fois le bateau qui l’émettait…Nous avons joui simultanĂ©ment. Pour notre malheur, nous avons Ă©touffĂ© les soupirs qui nous venaient en se jetant le visage dans les oreillers. Je mordais le tissus de rage, de souffrance et de la frustration de ne pas pouvoir me laisser aller, mais mĂ©langĂ© aux spasmes d’exultation qui me soulevaient les reins, la mixture de sensation m’a quand mĂŞme fait perdre la tĂŞte.J’ouvrais les yeux pour voir ceux d’AurĂ©lie, froncĂ©s d’avoir eu du plaisir, sa bouche entrouverte, dans une pose d’abandon adorable. Elle Ă©mergea pour me sourire :  » pourquoi on a pas fait ça plus tĂ´t ?  » demanda-t-elle,  » promets-moi qu’on recommencera « . Je l’en assurais d’autant plus facilement que j’en mourrais d’envie.Mais dĂ©jĂ on entendait des pas sur le pont. C’était ratĂ© pour aujourd’hui, les vieux sortaient de la sieste. Je ne savais pas que le lendemain, le mauvais temps s’étant levĂ©, je serais malade Ă en crever et que cela allait changer le cours des vacances…