J’avais déjà été marié deux fois.Mon union avec ma première femme avait tenu une petite dizaine d’années avant qu’éclate une succession de violentes disputes. Ensuite divorce, procédures à répétition et grosse galère. Nous avions malheureusement eu deux enfants ensemble, mais leur gentille mère tenait absolument à les écarter de l’abominable monstre qu’était devenu leur géniteur, ce qui ne l’empêchait pas de me faire cracher au bassinet dès qu’il était question de financer études et vacances, et elle n’oubliait évidemment jamais l’inévitable pension. Nous nous détestions cordialement et nous nous parlions le moins possible, uniquement du bout des lèvres ou par Internet interposé.Avec ma seconde épouse, les rapports avaient été beaucoup plus calmes, beaucoup moins tumultueux, plus idylliques aussi mais, quinze ans plus tard, un vilain cancer l’avait terrassée, et elle avait rendu l’âme après 18 mois de souffrance et d’acharnement thérapeutique.À 57 ans, je me retrouvais à nouveau seul, célibataire et solitaire, et vivais comme un vieil ours isolé dans sa tanière, perdu dans un coin très paumé, en plein cœur de la France profonde. Je télétravaillais depuis chez moi, en sous-traitance, pour des sociétés commerciales qui m’octroyaient quelques contrats fugaces. Mis à part ce job très officiel, j’arrondissais mes fins de mois avec un petit lopin de terre : j’avais des chèvres, des ruches, quelques clapiers, un poulailler. Mais le terrain, lui-même, restait en friche, car avec l’âge je devenais très faignant, pour ne pas dire allergique, dès qu’il était question de plantations ou de culture en général.J’aurais aimé être écrivain, mais mon talent restait médiocre et mon livre, commencé dix ans plus tôt, ne dépassait guère plus d’une centaine de pages.Dans le trou du cul du monde où j’avais posé mes guêtres, je n’avais pas trouvé une cohorte d’amis fréquentables. Mon voisin le plus proche, un vieux cultivateur à moitié alcoolique, tenait lieu de faire-valoir. Nous nous voyions assez souvent, une ou deux fois par semaine, et il m’entraînait immanquablement dans sa cave où nous nous enfermions parfois pendant des heures pour déguster une gouleyante vinasse en délirant sur l’âpreté de la vie.De quoi discutions-nous exactement ? Très souvent de mes problèmes financiers qui n’étaient jamais bien loin de mes préoccupations du moment, ou alors du manque de femmes (elles faisaient cruellement défaut dans la région) ou de tous autres sujets de société propres à alimenter des joutes verbales. Nous avions à peu près les mêmes rêves, sensiblement les mêmes idées, et surtout les mêmes désillusions, et nous nous entendions très bien dès qu’il s’agissait de picoler.Ce seul ami fidèle, j’étais souvent enclin à le taxer, parce que j’étais très souvent à sec alors que lui, de son côté, avait pas mal de tunes. Et, ne serait-ce qu’en flattant un tantinet sa vanité, je parvenais en général à lui soutirer quelque argent. Invariablement, il maugréait en rechignant contre ma perfidie et mon intéressement, mais finissait toujours par mettre la main à la poche, au besoin en me traitant de sangsue ou de lèche-bottes, ce qui était, je dois l’avouer, tout à fait justifié.— C’est quand qu’tu vas me rembourser ? braillait alors le vieux Georges, sans trop se faire d’illusions sur ma solvabilité future.Probablement jamais, car mes finances étaient au plus bas depuis des lustres, et plus encore depuis que mes essaims d’abeilles avaient été décimés par la maladie !Le père Salmon, Jojo pour les intimes, avait 67 ans, mais il tardait encore à prendre sa retraite. Pourtant il devait avoir un sacré bas de laine, si j’en crois les âmes charitables. Les mauvaises langues du village racontaient qu’il avait épousé feu son épouse (une riche héritière de propriétaires terriens) uniquement pour sa fortune. Cette femme, que j’avais fort peu connue, était morte quelque temps après mon installation. Le peu de souvenirs que j’en gardais étaient ceux d’une vieille femme ridée, laide et repoussante, complètement usée par les années et par la maladie. Sa laideur contrastait avec la beauté de son homme, car je dois reconnaître que son mari avait dû être plutôt bel homme avant de sombrer dans l’alcoolisme.Le couple avait beau avoir pas mal d’argent, il vivait chichement. Il faut dire que les aléas de la vie ne les avaient pas épargnés. Le fils aîné s’était tué en basculant d’une toiture. Quant au fils cadet, il avait été rayé à tout jamais de la famille le jour où il avait déclaré ouvertement son homosexualité à ses parents. Mieux valait d’ailleurs ne pas évoquer l’existence de ce « dégénéré » quand on parlait avec Jojo, car ça le foutait en général en pétard et il entrait dans une colère noire. Et pour clore ce sombre tableau, la première fille avait été percutée dans sa treizième année par un chauffard que les gendarmes n’avaient jamais retrouvé.Ne restait plus que la seconde fille : Marilyne. À 33 ans, elle vivait toujours à la ferme avec son père. Physiquement, c’était, d’après les piliers de bar du café, le portrait craché de la mère, elle tenait d’elle un visage particulièrement ingrat, abîmé en plus par une cicatrice qui lui déformait les lèvres… Une fille très masculine, grande et baraquée, un véritable garçon manqué. L’image qui me venait tout de suite à l’esprit lorsque je pensais à elle était celle d’une grande gourdasse mal fagotée, perchée sur une échelle et portant des sacs de plâtre sur ses épaules carrées. Je l’avais même vue une fois soulever des poutrelles d’acier qu’un homme ordinaire aurait eu du mal à décoller du sol, autant dire qu’elle était vraiment costaude, la gamine. Elle avait entièrement rénové le premier étage de leur fermette, elle avait effectué ces travaux presque toute seule, sans aucune aide extérieure, juste le concours épisodique du vieux, lorsqu’elle ne trouvait aucune autre solution pour s’en passer. C’était donc une sacrée nana, à défaut d’être une sacrée femme…Ses trois premières décennies d’existence n’avaient pas permis à Marilyne de trouver chaussure à son pied. Le peu d’hommes du coin, qui auraient pu éventuellement s’intéresser à son cas, elle leur fichait la frousse par son comportement autonome et indépendant. Les années passantes, le père désespérait de voir sa fille fonder une famille, et je crois qu’il avait abandonné tout espoir d’avoir un jour des petits-enfants./-*-/-*-/-*-/Un soir que nous étions tous les deux à discuter dans le cellier, et que j’avais une fois de plus besoin de tunes, voilà le vieux Georges qui se mit à critiquer mon laisser-aller et mon côté panier percé, De quoi il se mêle, ce vieux grincheux ?, et de conclure qu’il me faudrait quand même une femme pour me remettre les pieds sur terre, pour me forcer à me remuer un peu le popotin et m’empêcher de boire autant. Quelle mouche l’avait donc piqué ? Je pense qu’il devait en avoir sacrément ras le bol de me filer du flouze !— Tu as beau jeu de me faire la morale, Jojo, vu tout ce que tu t’enfiles par ailleurs comme pinard !— P’tet ben qu’j’en bois plus que d’raison. Mais, justement, j’peux t’dire que du temps où Louison était encore là, j’me saoulais quand même moins souvent qu’maintenant et qu’c’est depuis qu’elle est partie que j’bois pour oublier.— Pour oublier quoi ? Qu’elle n’est plus là à te casser les couilles ? Tu as vraiment la mémoire courte, moi je crois que tu craignais surtout son balai. Je me souviens d’une fois où on s’était planqué dans les bosquets pour picoler peinards… pendant que ta belle et douce arpentait le caveau pour te mettre des coups de canne… Et, je crois bien qu’à l’époque tu picolais encore plus que maintenant tellement tu ne pouvais plus la supporter, ta mégère.— Un peu d’respect quand même, c’est d’une morte dont tu parles.— Foutaises ! Tu fais amende honorable, maintenant. Mais tu étais le premier à vouloir la trucider et je crois bien qu’elle n’aurait pas été malade, c’est ce que tu aurais fini par faire, elle t’en faisait voir de toutes les couleurs.— T’envenimes le tableau, mon gars. Les femmes, c’est sûr qu’on les exècre quand on les a, mais quand on les a plus, eh bien on les pleure et on les regrette… et puis, tu sais, une femme, ça a toujours besoin d’argent, alors ça te motive pour en gagner. Ça te secoue, ça t’encourage, et tu n’peux pas rester comme toi comme une larve…— La larve, elle te dit bien des choses. Tu oublies que j’ai déjà donné en matière d’emmerdeuse. Et maintenant, je suis tout seul, je suis peinard, tranquille, heureux, et je n’ai pas besoin en plus d’une pétasse qui trémousse son cul dans la baraque !— Même pour tirer ta crampe ? Ch’suis sûr qu’ça t’dirais quand même un beau petit cul bien dodu pour y planter ta trique. T’es encore jeune et plein de ressources, tu devrais en profiter pendant que tu bandes encore. Ce n’est pas quand tu auras mon âge que tu pourras t’tirer des jouvencelles.— Parce qu’tu veux dire qu’à ton âge on bande plus ?— J’veux dire qu’la petite pilule bleue m’est parfois bien utile…— Ah vieux sagouin, ça veut donc dire que tu baises encore !— Et pourquoi donc qu’j’baiserais plus, faut bien profiter de la vie, quand même !— Eh bien moi, une fois de temps en temps, juste quand l’envie m’en prend, ça m’suffit largement.— C’est ce qu’on dit pour se consoler quand on n’a pas d’autres occasions sous la main pour faire l’amour… Et tu fais ça avec qui ? Avec des putes ? Des petites jeunettes ? Probablement avec la grosse Josette, on t’a vu encore l’autre jour traîner du côté de chez elle.— Oui, la grosse Josette, et puis Françoise, et Anne-Marie… Il n’y en pas 36 000 dans le coin : ces braves mères de familles qui arrondissent leurs fins de mois en nous offrant leurs grâces l’après-midi quand leurs Jules ne sont pas là.— C’est bien ce que je te disais, ce sont toutes des putes.— Parce que toi, tu baises avec des gentes dames ?— Françoise et Anne-Marie, j’ai même jamais essayé, je n’aime pas trop ce genre d’allumeuse. En plus leurs maris sont au courant, ce sont un peu des macs. Quant à Josette, je n’connais personne au village qui ne lui soit passé dessus, faut bien qu’elle trouve des sous pour nourrir ses marmots. Mais c’est une brave fille avec un cœur gros comme ça et je l’apprécie beaucoup.— Un cœur gros comme ça et des nichons encore plus gros, vieux pervers ! Comme ça tu vas me dire qu’avec Josette ?— Ça fait bien longtemps que je ne suis pas allé la voir la Josette.— Alors, avec qui tu baises ?— Ça ne te regarde pas.— Allez, Jojo, tu peux bien tout raconter à ton vieux pote !— Uniquement si tu promets d’rester discret.— Promis, juré, craché par terre.— Eh bien, par exemple avec la veuve Machard.— Avec cette vieille peau ?— Pas si vieille que ça, on a exactement le même âge.— Elle est bonne au moins ? Elle a l’air coincée du cul.— Tu oublies que le père Machard était une sacrée fripouille doublée d’un fieffé vicieux et qu’à sa bonne femme, il lui faisait faire les 400 coups. Elle est donc allée à bonne école. Quand tu lui demandes de s’exhiber dans un champ, elle s’exhibe. Tu lui demandes de la prendre par le petit, elle te le donne sans rechigner, elle demande que ça que tu l’encules.— Tu m’en diras tant, on ne le dirait pas comme ça. Fais quand même gaffe qu’elle ne te mette pas le grappin dessus. Pour moi, en amour, rien ne vaut une petite pute vicieuse : tu la payes, tu la tires, au moins elle t’en donne pour ton argent et vous vous quittez bons amis.— Ça c’est sûr, mais ce n’est pas ça qui va regonfler ton porte-monnaie, mon bonhomme, parce que ça coûte un peu chérot ce loisir-là. D’ailleurs combien qu’tu m’dois au juste ? 8000 ? 9000 ? 10 000 ? Sûrement beaucoup plus, depuis l’temps que tu m’empruntes… Et pourquoi d’ailleurs que j’te file tout ce pognon ? D’ailleurs toi, qu’est qu’tu fais pour moi, à part me soutirer de la tune et avaler mes godets ?— Nous y voilà ! Qu’est-ce que t’aimerais que je fasse pour toi, Jojo ? Que je te lèche le cul ? Que je te suce la bite ?— Berk, t’es dégueulasse, tu m’dégoûtes, j’suis pas pédé ! Arrête de parler comme ça. Elles me font gerber toutes ces petites fiottes, on devrait les enfermer toutes ces pédales. Et y a déjà assez d’un dégénéré dans la famille !Voyant que le temps était en train de se gâter, et pour ne pas le laisser retomber sur son énième diatribe contre les homos, j’ai immédiatement changé de conversation.— N’empêche qu’une bonne femme à demeure ça coûte encore plus cher qu’une pute, et que ce n’est pas avec mon porte-monnaie troué que je vais me la payer. Et puis t’en connais beaucoup, des gonzesses qui accepteraient de venir vivre dans mon gourbi ?— J’confirme : aucune, ou alors une vraie souillon. Chez toi, c’est vraiment trop dégueu, une femme normale ne voudrait d’cette vie-là pour rien au monde. Cinq ans que tu parles d’retaper tes pièces du bas et t’en as même pas fini une seule. Et si un jour la baraque s’écroule, on te ramassera à la petite cuillère sous des tonnes de gravats.— Il ne faut rien exagérer, les murs sont encore solides.— Les murs oui, mais le toit menace de s’effondrer en plusieurs endroits. C’est pas quand tu seras vieux, avec des crampes partout, que tu pourras la retaper, ta baraque.— Ce n’est pas quand je serai vieux et avachi que je pourrai profiter de la vie. D’ailleurs, quand je serai vieux, je serai mort, je préfère me faire bouffer par les vers que devenir un vieux débris…— Pfut, parce que moi j’suis un vieux débris ? Merci du compliment, ça m’va droit au cœur. Tu dis ça maintenant, mais plus tu vas vieillir et plus tu vas t’accrocher à la vie. Tu feras comme tout le monde et tu regretteras d’avoir dit de pareilles conneries. Ça m’désespère de voir des mecs comme toi perdre leur temps à rien glander.— Et que veux-tu que je fasse ? Y-a rien à faire par ici.— Écoute, y a un truc que je veux te dire depuis bien longtemps… j’tourne ça dans ma tête mais ça n’sort pas… tiens, reprends-toi donc un godet… et trinquons ensemble à notre amitié.— Qu’est-ce qu’tu veux me dire de si important pour me jouer tout d’un coup du violon ?Tandis que je sirotais sa vinasse, il me regardait en coin, un regard que je ne lui connaissais pas et qui ne présageait rien qui vaille. Un curieux pressentiment m’envahit soudain, comme si la douce tranquillité dans laquelle je m’étais installée allait soudain s’assombrir.— J’crois bien qu’j’ai une solution à tous nos problèmes, me dit-il soudain avec emphase… aux tiens comme aux miens, reprit-il en finissant son verre.— On joue au loto et on gagne ?— Arrête de déconner, sois sérieux au moins cinq minutes.— Je t’écoute, je t’écoute… Je suis tout ouïe, ouvert à toutes propositions… surtout, si tu comptes me coucher sur ton héritage ; d’ailleurs, fais-moi donc tout de suite une donation que j’en profite un max de ma belle vie, tu peux être sûr que je saurai quoi en faire de ton pécule.— T’es vraiment désespérant, impossible d’discuter sérieusement avec toi…— Parler sérieusement ? Tu n’es pas un peu malade, Jojo ? Bon Dieu, qu’est-ce qui t’arrive ?— Malade, non, mais pas éternel non plus, alors y faut quand même qu’j’y pense un peu, avant d’me retrouver un jour entre quatre planches.— Tu es bien grave tout d’un coup. Tu as un cancer ? Un problème cardiaque ?— J’ai une proposition très sérieuse à te faire.— Je sais, tu l’as déjà dit, arrête de tourner autour du pot, crache-la ta Valda.— Pourquoi tu ne te mettrais pas avec Marilyne ?— Avec Marilyne ?— Ben oui, ma fille, Marilyne !J’étais en train d’avaler une gorgée et j’ai failli recracher ce que j’avais dans le gosier sur la tronche de ce vieux Georges. J’ai juste eu le temps de détourner la tête pour éclabousser la barrique, en recrachant tout le précieux liquide.— J’sais bien qu’Marilyne c’est ni la plus belle ni la plus excitante des filles du patelin, mais elle est encore jeune, elle a des compétences, et surtout, elle a la tête sur les épaules. En plus, c’est une sacrée bosseuse…— Une travailleuse de force, tu veux dire.— J’te jure qu’elle arrangerait bien ta masure ! Et qu’vous feriez un beau petit couple… Et puis, c’est pas moi qui t’jetterais la pierre si tu continuais d’aller voir les putes une fois qu’tu l’auras mise en cloque…Une fois que je l’aurai mise en cloque ? Je venais juste de finir mon verre et, de nouveau, j’ai recraché tout ce que j’avais dans la bouche.— Putain, mais tu ne pourrais pas prévenir quand tu dis des conneries !— Ce ne sont pas des conneries, c’est une demande en mariage.— Mais elle est d’accord, au moins, ta Marilyne ? Tu lui en as déjà parlé ?— Aussi curieux que cela puisse paraître, oui, on a déjà évoqué ce sujet ensemble. Mais j’voulais aussi avoir ton avis, savoir c’que toi t’en pensais…— Ce que j’en pense ? J’en pense que tu bois trop. Arrête donc de délirer comme ça. De toute façon, ta Marilyne, elle serait malheureuse avec un vieux pingouin comme moi. Tu te rends compte, je pourrais facilement être son père, j’ai presque deux fois son âge…— Moi, j’avais bien 15 ans de moins que la Louison ! Faut pas s’arrêter sur ce genre de détail. Et puis, qu’est-ce que t’en sais qu’elle n’voudra pas de toi ? Depuis qu’tu la connais, t’y as même jamais fait la cour. Si ça s’trouve, elle n’attend qu’ça, la bougresse, que tu lui fasses un peu de rentre-dedans.— Ce n’est vraiment pas le genre de fille à qui on peut conter fleurette ! Si je la draguais, elle penserait que je me fiche de sa gueule et elle n’aurait pas tout à fait tort.— Tu ne sais pas écouter les femmes, mais j’te jure qu’elle t’apprécie beaucoup, à chaque fois qu’on parle de toi j’vois ses yeux qui brillent. Et quand j’ai évoqué cette possibilité de vous mettre ensemble, elle semblait plutôt d’accord.— Elle n’a pas dû non plus sauter de joie. J’ai quand même 24 ans de plus qu’elle !— Moi, à sa place, je ne ferais pas trop la fine bouche car avec son visage ingrat, elle va finir vieille fille. Ça a beau être ma progéniture, il faut bien reconnaître que je l’ai faite hideuse.— Traiter sa fille de « moche », faut que tu sois salement pervers.— Plus simplement réaliste.— Je suis sûr que si elle t’entendait, elle t’enverrait bouler et te foutrait une sacrée beigne.— Il manquerait plus que ça qu’elle porte la main sur moi, j’suis quand même son père ! Elle m’doit respect et obéissance. Et c’est pas ma faute à moi si elle a hérité des traits grossiers de son laideron de mère.— Nous ne sommes plus au Moyen Âge. Les filles ne sont plus asservies au diktat de l’autorité familiale. Ce ne sont plus les parents qui décident de les marier à qui les arrange. Tu forcerais vraiment ta fille à épouser un homme qu’elle n’aime pas ?— S’il le fallait, pour son bien, pourquoi pas. Les futures reines épousaient bien des hommes qu’elles ne connaissaient pas. Et qui te parle d’abord de « forcer » qui que ce soit. Crois-moi sur parole, j’ai d’bonnes raisons de croire qu’elle ne serait pas hostile à cette union, ajouta alors le vieux sur un ton pour le moins énigmatique. Et du moment que toi tu es d’accord, je me fais fort de vous arranger le coup.— Je ne voudrais pas rendre cette jeune femme malheureuse, je ne voudrais pas qu’elle se sente obligée à quoi que ce soit, en particulier d’épouser un vieux.— Elle ne sera pas plus malheureuse avec toi que toute seule. Et, une fois que tu y auras enfoncé deux ou trois fois ta bite, tu verras qu’elle y reviendra, et plutôt deux fois qu’une. Ce sont bien toutes les mêmes, ces chiennes avides de queues… Officiellement, pour faire bon genre, elles crachent volontiers sur le sexe mais, dès qu’elles y ont un tant soit peu goûté, elles ne peuvent plus s’en passer et deviennent pires que nous. Et au bout de quelques années, elles sont tellement avides que c’est nous qui finissons par nous sauver à triples enjambées pour échapper à leurs étreintes.— Tu crois vraiment qu’elle accepterait de coucher avec moi ?— J’en suis convaincu. Ce que je te propose c’est simplement de l’essayer quelques semaines. Si cela ne va vraiment pas, alors tant pis pour elle, et tant pis pour toi, on avisera. En revanche, si vous êtes bien ensemble, pourquoi ne pas faire vie commune…— L’essayer pendant quelques semaines ? Mais Jojo, tu es un grand malade ! Tu prostitues ta fille ?— Pas du tout, je lui conseillerai juste de t’essayer. Et, si ça ne lui plaît vraiment pas, bien entendu, de te jeter.— Bougre d’entremetteur, tu n’as vraiment aucune moralité… Mais ce n’est pas ça le vrai problème : le VRAI problème c’est que ta fille elle ne me fait pas bander, je la trouve moche, masculine, pas excitante, et je n’en veux vraiment pas !— Allons, ne dis pas ça pas avant de l’avoir essayée, comment peux-tu savoir qu’elle ne te plaît pas avant d’avoir testé ses qualités. J’peux t’dire qu’avant de tomber malade, au lit, la Louison, c’était une sacrée chaudasse ; alors si la fille tient de la mère, ce serait dommage de passer à côté d’un si bon coup…— Chaudasse ou pas, c’est hors de question, ta fille est tout sauf bandante !— Comme tu veux, tant pis pour toi…Georges était en train de négocier sa progéniture comme on négocie une génisse à la foire. Il en vantait les mérites, mettait en évidence ses incroyables qualités. L’étape suivante aurait été de l’exhiber entièrement nue devant moi, de me montrer ses charmes :« Regarde donc ces beaux nichons, admire ces gros cuisseaux, reluque-moi cette chatte poilue. Admire encore cette corpulence, vois comme elle est bien musclée ! C’est d’la bonne bidoche, ça, monsieur. De la viande ferme à point, bien goûteuse et bien fraîche, du tout premier choix. Et puis, quelle génitrice ! Regarde donc ces grosses mamelles et cet appareil reproducteur en parfait état de fonctionnement. »Mais je freinais des quatre fers et mon manque d’entrain pour la jeunette était on ne peut plus visible, j’étais buté comme un âne : je n’en voulais sous aucun prétexte, ce qui incita mon interlocuteur à dévoiler un peu plus ses cartes.— Tant pis pour toi, car il se pourrait bien qu’en plus je lui donne une belle dot ! Et même une très belle dot, ajouta-t-il lentement, en insistant lourdement sur le mot « très », sur le mot « belle », et sur le mot « dot ». J’crois savoir qu’ça arrangerait bien tes affaires, ce bon paquet de fric. Alors, faut qu’t’y réfléchisses un peu plus que ça, mon gars, en t’disant qu’un beau pécule vaut bien d’faire quelques concessions. Et puis, si c’est sa laideur qui t’effraie tant que ça, t’auras qu’à lui faire mettre un masque ou la baiser par-derrière. De toute façon, dans le noir, tu n’verras pas la différence. Un trou c’est un trou, c’est toujours bon à prendre et il fait toujours bon y mettre sa bite.La « très belle dot » miroitait maintenant devant mes mirettes, je ne pensais plus qu’à ça et voyais déjà le matelas de biffetons étalés devant moi. C’est certain, cela valait peut-être la peine d’y réfléchir et, probablement aussi, de faire quelques efforts.— Et ça monterait à combien, cette jolie dot ?— Ah ça j’peux pas t’le dire exactement. Mais en tout cas, à plus d’argent que tu en as dépensé au cours de ces dix dernières années.— Fichtre ! Une telle somme !— Et bien plus encore si je ne m’abuse. Mais il y aura aussi des conditions. Il faudra que tu promettes de ne pas divorcer sans mon consentement, que tu la rendes heureuse.— Parce que je dois me marier en plus ?— Vingt dieux oui, tu ne voudrais pas que mon petit fils n’ait pas de père !— J’avais déjà oublié cet aspect des choses.— Et l’autre condition, c’est que tu fasses tout son possible pour ensemencer son ventre le plus vite possible. J’aimerais connaître la joie d’être grand-père.— Pour résumer, elle accepte de vivre avec un vieux, j’accepte de vivre avec une moche, on se marie, on fait un môme et tout le monde est heureux.— T’as tout compris, Pierrot, tope là, on fait affaire, me dit Jojo en me tendant de nouveau un godet. J’négocie la chose avec elle dans les jours qui viennent et j’te l’envoie après… Et j’crois bien qu’t’auras plus grand-chose à faire pour la convaincre de venir s’allonger sur ta couche. Enfin si t’es pas trop nigaud…Au fond de moi, quelque chose me disait que ce plan était salement foireux. Et j’imaginais mal que la jeune femme puisse être en quoi que soit intéressée par toutes ces turpitudes./-*-/-*-/-*-/Toujours est-il qu’un beau matin, alors que je ne pensais déjà plus à cette discussion et que je venais à peine d’ouvrir ma porte, j’eus la surprise de voir Marilyne débouler chez moi vêtue d’un bleu de travail :— Bonjour, monsieur Dupuis, papa m’a dit que vous cherchiez une assistante pour vous aider à poser du carrelage dans votre salon, m’a-t-elle dit d’emblée, toute guillerette. Alors, me voici, je suis disponible pendant au moins deux semaines et je me ferai un plaisir de vous assister dans vos travaux.Cela faisait six mois, au moins, que le chantier était en branle et qu’il n’avançait pas. J’avais acheté tout le matériel, c’était déjà un bon début, mais mon gros poil dans la main était solidement accroché… C’était toujours la même chose avec moi, je n’avais aucun courage pour continuer ce que j’entreprenais.Je n’ai pas manifesté d’emblée un enthousiasme délirant face à la proposition de ma visiteuse et j’ai vu immédiatement qu’elle en était vaguement contrite. J’aurais peut-être dû sauter de joie et m’extasier de sa visite. Mais en la regardant, j’ai préféré ne rien en faire. Non, je n’avais jamais éprouvé aucun désir envers cette femme, fût-elle jeune et pleine d’entrain, et n’en éprouverais probablement jamais.— On peut remettre ça à plus tard, si vous préférez, monsieur Dupuis.D’un autre côté, cela aurait été méchant et maladroit de l’envoyer bouler.— Pierrot, tu peux m’appeler Pierrot…Je lui rappelais mon prénom à chaque fois que nous nous rencontrions, mais elle s’obstinait à m’appeler toujours « monsieur Dupuis », la différence d’âge sans doute.— C’est vrai, excusez-moi monsieur Du… enfin, Pierrot… Comme je vous le disais, on peut remettre ça à plus tard si ça vous dérange. J’aurais dû annoncer ma venue.— Je crois que tu as raison, il faut que je m’y mette et ta contribution me va droit au cœur, Marilyne. Ça fait longtemps que je traîne tous ces travaux, mais c’est vrai que tout seul, je suis un peu démotivé.— C’est sûr qu’à deux c’est plus facile, et moins décourageant, s’est-elle enthousiasmée.— Comme tu dis…— En tout cas, je suis à votre entière disposition, maintenant ou plus tard, comme vous voulez. Papa m’a dit qu’il y en avait probablement beaucoup de choses à faire, parce qu’il m’a aussi parlé d’une salle de bain, d’un escalier, d’une cuisine… de consolider la charpente également.— Le saint homme que voilà ! On va peut-être déjà commencer par le séjour, ai-je répondu, soudain effrayé par tant d’ardeur… Tu me laisses juste le temps de me changer, j’en ai pour deux minutes. Y-a du café dans la cuisine, si tu veux, tu t’en sers une tasse.C’était une gentille fille avec un très bon fond. J’en avais de multiples preuves. Souvent, des vacanciers, qui passaient dans le coin à la recherche de la solitude, venaient s’enliser dans notre chemin bourré d’ornières. Lorsqu’elle était dans les parages, Marilyne était toujours la première à leur porter secours. Et puis sa façon d’arriver ainsi toute guillerette, ça m’aurait vraiment fait mal au cœur de l’attrister.À son attitude très « professionnelle » lors de ce premier contact, j’avais nettement l’impression que son père s’était contenté de lui dire quelque chose comme : « Va donc proposer ton aide au voisin, il a besoin que quelqu’un l’assiste pour faire des travaux ». Et qu’il ne lui avait pas parlé de parties de jambes en l’air et encore moins de vie commune. Quel filou, ce vieux Georges ! S’il s’était contenté de lui dire cela, c’était pour moi un sacré traquenard, comment voulait-il que je m’en sorte pour draguer sa fille ?En plus, cette femme me semblait trop claire et trop limpide pour être offerte aux manigances et qu’on lui joue des entourloupes par-derrière, c’aurait été vraiment dégueulasse. Elle arrivait chez moi pleine de bonne volonté, prête à m’épauler pour me faire plaisir et je n’avais pas du tout envie de lui causer du tracas et encore moins de la violenter dans l’arrière-cuisine. « Surtout que je n’avais aucune envie de la culbuter, dans la cuisine ou ailleurs », pensai-je en m’habillant tristement.En mon absence, la jeune femme avait déjà pris les choses en main, faisant l’inventaire des outils et des matériaux, décidant des tâches qu’il allait falloir faire, et dans quel ordre on allait les faire. Dès mon retour, je me retrouvai embarqué malgré moi dans cette aventure que je n’avais pas vraiment choisie, mais à laquelle je ne pouvais désormais plus me soustraire… Énergiquement et avec autorité, la chef de chantier m’invita à porter la télé, la chaîne Hi-fi, ainsi que la plupart des meubles dans une des chambres d’amis, sans que j’aie trop mon mot à dire. Le séjour se retrouva en un tour de main à moitié vide.Puis, décidant que je n’avais sans doute pas le bon outillage et qu’il me manquait aussi quelques cartons pour vider le restant des meubles, Marilyne fit un saut jusque chez elle et revint une demi-heure plus tard, les bras chargés de burins, de marteaux et d’un perforateur. Elle semblait bien décidée à en découdre avec le vieux sol défraîchi auquel elle s’attaqua après m’avoir aidé à vider complètement la pièce. La défonceuse faisait un boucan assourdissant et soulevait des tonnes de poussière, tandis que la carreleuse s’activait avec obstination. De mon côté, je n’avais pas grand-chose à faire, qu’à regarder et à fermer les portes pour éviter que la poussière ne se propage.Un peu plus tard, je suis allé chercher des bières et, quand je suis revenu, ma compagne était déjà toute en nage. Elle venait de finir un coin, mais elle suait sang et eau, avec de larges auréoles de transpiration sous les aisselles. Elle avala d’un trait sa mousse, sans sourciller et sans prendre le temps de reprendre sa respiration. Puis elle me toisa, en me regardant finir la mienne, avec un soupçon de dédain dans le regard. À son humble avis, je ne devais pas être suffisamment à la tâche. D’ailleurs, elle m’en fit bientôt le reproche ouvertement :— N’ayez pas peur de vous activer un peu plus, monsieur Dupuis.Puis elle me conseilla de m’occuper de ceci, et me suggéra de faire de cela, me donna des consignes très précises pour que je sois le plus efficace possible, prenant visiblement son rôle de contremaître très au sérieux. Il s’agissait surtout pour moi d’évacuer les gravats.L’héritage que le vieux m’avait fait miroiter était en train de m’échapper. J’avais déjà fait une croix dessus, j’avais été assez naïf pour penser qu’un paquet de biftons suffirait à me motiver pour vivre avec cette fille, mais non… tout à fait impossible. Déjà parce qu’elle ne m’attirait absolument pas et parce qu’en plus elle allait perturber mon existence.Nous avions bossé toute la journée, je ne comptais plus les heures ! Le jour déclinait et j’étais complètement sur les rotules. Nous n’avions fait qu’une petite demi-heure de pose à midi et, par la suite, cinq minutes par-ci, par-là, à peine le temps de boire un coup. Avec elle, il fallait toujours travailler, c’était pire qu’une stakhanoviste. Je lui ai suggéré d’arrêter là pour aujourd’hui, mais elle n’avait pas l’air décidée, elle voulait absolument terminer la partie « défonçage » avant la nuit. Elle avait de l’énergie à revendre ! De mon côté, je n’en pouvais plus. J’ai décidé d’abandonner, j’ai quitté la pièce et suis allé m’effondrer dans un des gros fauteuils qui s’étaient retrouvés par hasard dans le couloir. Rien qu’à la voir s’agiter, cette fille m’épuisait. Vivre avec elle, hors de question, je n’aurais pas tenu une semaine à ce rythme d’enfer.C’était l’heure de l’apéro, j’ai avalé un premier verre de Whisky, suivi de son frère jumeau. J’étais tellement crevé que j’ai piqué du nez. Elle est venue me rejoindre beaucoup plus tard dans ce living improvisé où nous avons siroté la énième mousse de la journée.— Eh bien, dis donc, sacré travail ! me suis-je extasié.Elle m’a tendu un sandwich bien charnu qu’elle avait savamment concocté pendant que je roupillais.— Ce n’est que le premier jour, a-t-elle cru bon d’ajouter pour enfoncer le clou.— On pourrait peut-être faire une petite pose, ai-je suggéré, dépité.— Avec moi, il ne faut jamais que ça traîne ! a-t-elle tranché en avalant d’un coup le reste de sa cannette de bière, avant d’émettre un rôt tonitruant.Cela m’a foncièrement choqué d’entendre une femme éructer ainsi, un véritable tue l’amour. J’avais l’impression de me retrouver côte à côte avec un vieux pote maçon et attendais d’un instant à l’autre à ce qu’il glaviote dans son mouchoir. Comment, dans ces conditions, aurais-je pu aborder des sujets plus intimes avec elle ? À vrai dire, je n’ai même pas essayé, je n’en avais pas envie, renonçant une fois de plus devant l’ampleur du désastre.Nous avons grignoté un morceau de barbaque séchée en regardant piteusement la télé, chacun de notre côté, sans aucun échange verbal, il faut dire que nous étions tous les deux complètement lessivés.Je m’attendais benoîtement à ce qu’elle s’en aille après dîner, mais j’eus la surprise de la voir s’éterniser. Elle se proposa pour une petite liqueur, car elle se souvenait qu’un de mes cousins m’avait offert une bouteille d’excellente mirabelle. Tout en sirotant son pousse-café, elle avalait hypnotiquement une série américaine à la con en restant bien engoncée dans mon fauteuil. Plus le temps passait, plus cette Marilyne me débectait. Alors, au diable la richesse, fini la belle dot, pourvu qu’elle me fiche enfin la paix ! Un intermède pub plus tard où, sous son impulsion, nous bûmes encore un verre, il commençait vraiment à se faire tard et j’étais complètement HS, je bayais aux corneilles comme le dernier des vauriens. Je me suis endormi dans le canapé. Un peu plus tard, quelqu’un m’a soulevé, me prenant par l’épaule, et m’a forcé à gravir les escaliers.— Monsieur Dupuis, vous serez mieux dans votre lit, allez, encore un petit effort.Elle m’a porté, plus que je me suis traîné, avant que je ne m’affale à moitié ivre dans mon lit./-*-/-*-/-*-/J’ai passé une nuit complète sans même me réveiller pour aller pisser. Lorsque j’ai enfin émergé, avec un mal de crâne épouvantable, j’ai eu du mal à me lever. J’ai posé les pieds par terre et c’est là que j’ai entendu un ronflement derrière mon dos. Machinalement, je me suis retourné, elle était allongée complètement à poil sur mon lit et semblait dormir sereinement. Je n’en croyais pas mes yeux, elle n’avait gardé ni son soutif ni sa culotte et moi aussi j’étais à poil. Après m’avoir aidé à me coucher, elle avait même pris la peine de me déshabiller. Avions-nous fait des choses ensemble ? Peu probable, vu la gueule de bois que je me trimbalais ce matin-là.Je me suis dirigé vers les toilettes au radar, je titubais presque, je me suis bien vidé avant de regagner la chambre, bien décidé à récupérer mes affaires et à la laisser dormir. Mais quand je suis entré dans la pièce, elle se tenait debout au milieu et me faisait face dans le plus simple appareil, avec la plus grande désinvolture qui soit, et elle ne cherchait manifestement pas à se cacher, peu gênée d’exposer ainsi sa nudité devant un homme qu’elle connaissait à peine. Pour ma part, j’osais à peine la regarder. Mais mes yeux ne pouvaient s’empêcher de dériver tantôt sur sa poitrine, tantôt sur son bas ventre. De longs nichons étrangement mous pour une femme de son âge et une chatte excessivement poilue, revêtue d’une épaisse toison brune : c’est l’impression générale que j’en retirais. Son corps n’était finalement pas si mal que ça, même s’il n’avait rien d’exceptionnel. C’était surtout son visage qui faisait sa laideur.— J’espère que je vous inspire ! dit-elle avec un petit sourire ironique.Ça m’a laissé bouche bée.— Hier, je vous en ai trop fait baver avec mes travaux et je pense que l’alcool vous a achevé. J’en suis vraiment désolée, c’était pour vous provoquer. Aujourd’hui, nous pourrions faire une pause, apprendre à nous connaître. Puisqu’il est question d’essayer quelque chose ensemble, alors essayons, vous n’êtes pas d’accord ?Incapable de la moindre réaction, je suis resté figé sur place. Je devais être perdu dans un rêve, les idées de Jojo m’avaient pollué la tête.— Et j’aimerais aussi que vous me baisiez. Ce que vous avez entre les cuisses me semble très prometteur, ajouta-t-elle en désignant ouvertement ma queue vaguement gonflée par la vision de sa nudité.Sans hésiter une seule seconde, elle s’approcha de moi et m’agrippa la verge.— En tout cas, moi j’ai très envie, dit-elle en me branlant un peu. Sauf si je vous dégoûte vraiment trop, je propose que nous fassions l’amour.Ma bite parla pour moi, elle se raidit, se dressa et devint rapidement dure comme la pierre entre ses mains expertes. Sans plus attendre, Marilyne s’agenouilla devant moi et engloutit le mât de chair avec une bouche goulue. Moi qui l’avais imaginée encore vierge et pucelle, manifestement, ce n’était pas le cas, elle pompait mieux qu’une professionnelle et à ce rythme la jouissance ne tarda pas à venir. Elle me donna le coup de grâce en malaxant mes couilles et engloutit toute ma jouissance qui n’arrêtait plus de s’écouler dans sa bouche avide. Elle n’arrêta pas jusqu’à avoir avalé la dernière goutte de sperme. Puis elle se redressa.— Alors, ça vous a plu ? demanda-t-elle, convaincue de son effet.— Parfaite, tu as été parfaite, fus-je obligé d’avouer.J’avais du mal à m’en remettre tellement cela avait été bon. Je crois bien qu’aucune femme ne m’avait autant fait jouir de cette façon-là.— Moi aussi j’ai envie de te donner du plaisir. Allonge-toi sur le lit, je vais m’occuper de toi.Sans se faire prier, elle se retrouva bientôt offerte, cuisses écartées, prête à se faire déguster. Ne voulant pas être en reste après sa performance, je fis du mieux que je pus, faisant fi d’une odeur forte et d’une forêt de poils très dense. Son clito généreux demandait des coups de langue précis, il aimait être frôlé, suçoté, mais il ne fallait pas y aller trop fort non plus, c’est dans la suggestion qu’elle prenait le plus son pied. Quant à sa grotte, elle était avide de mes doigts et de ma langue, l’idéal étant de m’enfoncer profondément en elle puis de remonter lentement vers son bouton.Elle jouit plusieurs fois en s’exprimant librement sans censure. À peine avait-elle joui que je prenais un malin plaisir à recommencer mes attouchements et mes léchages pour la conduire à nouveau au Nirvana.— Oh la vache, je n’en peux plus ! me dit-elle finalement en se redressant tout d’un coup, vous léchez très bien les chattes. Allez, je vous donne 14 sur 20 !— 14 sur 20 : c’est tout ?— C’est déjà pas mal pour un début, vous pourrez encore apprendre à mieux me connaître. Allez, venez, dit-elle en se relevant, pour me remettre de mes émotions, j’ai envie d’un petit déjeuner et après on ira se balader et discuter.Toute joyeuse et toute guillerette, une tornade de bonheur. Elle ramassa vite fait ses vêtements et descendit en tenue d’Eve dans la cuisine en me laissant tout pensif.« Un bon coup au lit, oui c’est probable, mais ça ne suffit pas non plus à faire un couple. Et puis c’était l’excitation de la première fois, provoquée aussi par des circonstances inhabituelles. Peut-être qu’ensuite je n’aurais plus envie d’elle ! »Je l’ai rejointe dans la cuisine, elle avait préparé la table avec ce qu’elle avait pu trouver dans le frigo. Elle s’était habillée avec des habits qui me rappelaient vaguement quelque chose.— Je me suis permis de fouiller dans la penderie, car si nous allons nous balader, je pense que je serai mieux comme ça qu’en bleu de travail.— C’était une robe de mon ex-femme.— J’espère que je ne vous ai pas froissé en l’empruntant ?— Non, tu as bien fait, mais elle est trop courte pour toi.— Oui, je sais, je suis une grande perche !— Nadine faisait au moins dix centimètres de moins que toi et n’était pas spécialement petite… En tout cas, la robe te va bien !— Merci, c’est gentil.— Tu peux la garder si elle te convient. Je n’ai jamais pris la peine de vider les armoires. Et pourtant cela fait plus de trois ans qu’elle n’est plus là.— Vous devez me trouver sans gêne ?— Ben non, pas du tout, j’aime bien les gens comme toi qui ne se posent pas trop de questions. Et ici, tu es chez toi, tu fais comme tu le sens !— Ça y est, on est mariés ? dit-elle en me lançant un clin d’œil.Et devant mon air parfaitement ahuri :— Mais non, je plaisante, ne vous inquiétez pas ! Il ne faut pas prendre au pied de la lettre tout ce que je dis. Ce qu’on va faire, c’est qu’on va emmener de quoi nous restaurer, comme ça on pourra pique-niquer quelque part.J’aimais bien cette jeune femme. Avec son humour décalé, elle portait en elle une certaine notion du bonheur et une bonne dose d’insouciance. Elle ne se prenait pas la tête et je trouvais ça très bien. Putain, elle était en train de me séduire, je n’en revenais pas.Elle décida d’enfiler les baskets qu’elle avait amenées dans son sac et m’encouragea à en faire autant.— J’ai envie d’aller faire un tour du côté de l’ancien étang, ça fait une éternité que je ne suis pas allée par là. Et le petit sentier n’est pas bien entretenu. Vous avez une machette, Monsieur Dupuis ?Je n’en avais pas, mais lui tendis un grand couteau qui ferait l’affaire au cas où il y aurait des ronces à couper./-*-/-*-/-*-/Nous voici donc partis tous les deux comme des randonneurs en direction de la montagne. Je n’étais pas spécialement emballé par les balades à pied, mais entre ça et continuer les travaux, il n’y avait pas photo. Une fois le hameau hors de vue, elle quitta le silence religieux qui s’était installé entre nous.— Je trouve que c’est plus sympa de discuter comme ça en se promenant qu’assis à une table entre quatre yeux. Déjà parce que le regard des autres me met mal à l’aise. Je sais que je suis plutôt moche, mais on peut en discuter, je n’ai aucun tabou pour ça. J’ai hérité des traits grossiers de maman et en plus j’ai eu deux accidents coup sur coup lorsque j’étais gamine.Sur ce, elle marqua un temps d’arrêt et se retourna vers moi.— Mon père a eu un accident de voiture où j’ai eu l’arcade sourcilière cassée et le nez déformé. Et l’année d’après, à la suite d’une crevaison, je suis tombée dans un petit ravin avec mon vélo. Et cette estafilade qui va jusqu’à ma bouche et endeuille ma lèvre supérieure est la conséquence directe de ma rencontre avec la paroi rocheuse, ajouta-t-elle en me la montrant du doigt. Enfin bon, mon visage n’était déjà pas terrible avant ces accidents et ils n’ont fait que confirmer, a-t-elle ajouté avec un sourire sans ombrage.Elle avait repris la route et continuait à parler.— Mes parents ont toujours voulu faire quelque chose pour que je sois plus belle. Ils se sont renseignés pour des opérations de chirurgie esthétique, et pour eux les considérations financières n’étaient nullement un frein. C’est moi qui ai freiné des quatre fers, j’étais une préado en rébellion totale et je m’en foutais totalement que les garçons s’intéressent aux autres filles et pas à moi. S’ils ne s’intéressaient pas à moi, c’est simplement parce que c’étaient des gros cons. Mon adolescence a duré fort longtemps, au moins jusqu’à 25 ans, en fait jusqu’à ce que ma mère tombe malade. J’écoutais du hard rock, je fumais de la beuh, je faisais de la moto sans casque et quelques mini-larcins, je me suis retrouvée plusieurs fois chez les gendarmes, et je me faisais sauter par qui voulait bien de moi. Ben, je vous rassure, ils n’étaient pas non plus pléthore dans les parages, ajouta-t-elle en se tournant vers moi et en me décochant un clin d’œil. La maladie de maman m’a complètement calmée, mon père déprimait et n’était pas loin de se laisser aller. Je suis devenue adulte tout d’un coup et, quoi qu’il en dise, pendant deux ans j’ai presque tout assumé toute seule.Elle laissa passer un temps mort puis reprit :— Depuis, j’ai réfléchi à tout ça et je n’ai aucune envie de me faire charcuter pour faire la belle. Pour quel résultat d’ailleurs ? Je suis comme je suis, j’ai appris à me supporter et ce n’est pas en changeant d’apparence que je serai mieux dans ma peau. Papa dit que je devrais me maquiller, aller plus souvent chez le coiffeur, m’habiller à la mode… Déjà, je fais des efforts, je pars systématiquement à la chasse aux quelques poils que je traque sur mon visage et ça m’arrive aussi, quand il y a une soirée, de mettre un peu de rouge à lèvres. Mais dans l’ensemble, c’est vrai que je ne suis pas féminine, je ne passe pas des heures à me pomponner et à me regarder dans un miroir, je n’achète pas des sous-vêtements sexy. Les trucs de filles, ça n’a jamais été trop mon truc. Quand j’étais gamine, je préférais bricoler avec mon grand-père ou m’occuper des animaux avec ma grand-mère qu’aller glousser avec mes copines.Elle s’arrêta à nouveau.— Je dois vous saouler ! Vous vous êtes sûrement endormi en écoutant mes sornettes ? demanda-t-elle sans se retourner.— Pas du tout, Marilyne, je bois toutes tes paroles et je trouve ce que tu dis très intéressant.— Toujours est-il que je suis quand même vaguement sociable et capable de faire quelques efforts pour faire plaisir à un homme. À l’approche de la trentaine, je me suis inscrite sur des sites de rencontre, car je dois reconnaître que j’étais en manque de câlins et de galipettes. J’aurais bien aimé trouver aussi un amoureux qui vive avec moi, mais j’ai très vite déchanté. Sur ces sites-là, des hommes sérieux, il n’y en a pas beaucoup, et des hommes sérieux qui auraient envie de venir s’enterrer dans notre coin de paradis, encore moins, et même pas du tout quand on n’est pas Miss France. Et donc ce sont pour la plupart des dragueurs, des queutards, nombre d’entre eux ont déjà une copine, et quand ils n’en ont pas cela ne change pas grand-chose. Ils insistent en général lourdement pour obtenir un rendez-vous et, en cas de rencontre effective, vous n’êtes qu’un élément de plus dans leur tableau de chasse. Pourtant, pour mes premiers rendez-vous, me croirez-vous, j’avais mis toutes les chances de mon côté, épilation des dessous de bras, épilation du maillot, passage chez la coiffeuse et tentative de maquillage, enfin tout ce dont vous n’avez pas pu profiter ce matin. Donc s’il faut vraiment m’épiler je sais le faire, mais je n’aime pas ça, je trouve que ça fait mal et que cela m’irrite.— En ce qui me concerne, je préfère les femmes au naturel, je n’aime ni les froufrous ni les chichis. Feu mon épouse qui était une solide campagnarde originaire du coin, c’est d’ailleurs pour cela que je suis venu vivre ici, ne mettait pas de maquillage et ne s’épilait pas non plus.— Avec moi, vous devez être servi alors !— Oui, ne change rien pour moi. Il y a juste une chose qui m’a un peu choqué hier… c’est quand tu as roté après avoir bu ta bière. Mais après je me suis dit que moi aussi je n’arrêtais pas de roter et qu’il n’y avait finalement aucune raison pour qu’une femme ne fasse pas pareil. Comme quoi on peut être con parfois.— En tout cas, s’il y a des choses qui vous gênent vraiment, il ne faut pas tarder pour les dire, il n’y a rien de plus négatif que les non-dits et les rancœurs.— Alors comme ça, tu allais sur les sites sur Internet, Jojo ne m’en a jamais parlé.— Je ne lui en ai pas trop parlé non plus. Pour être franche, j’ai rencontré pas mal de monde, beaucoup trop sans doute. Un certain nombre d’entre eux m’ont sautée, ceux qui étaient les moins chiants et qui n’étaient pas rebutés par mon faciès. Mais à chaque fois c’était pareil, une rencontre, parfois deux rencontres et ensuite plus de nouvelles. Au bout d’un certain temps, j’en ai eu ma claque de ces sauteries éparses qui ne menaient à rien. Je me suis désinscrite de tous ces sites il y a de ça plus d’un an, car je préfère finalement me masturber que perdre un temps précieux dans des bavardages pour des étreintes fugaces. Et vous, de votre côté, c’est la veuve poignet pour vous satisfaire ?— Oui, ça m’arrive assez souvent, c’est vrai… Et je dois aussi avouer que je vais parfois voir des prostituées, ai-je rajouté avec une petite voix.— Il n’y a pas de honte à ça, chacun trouve son plaisir comme il l’entend.— Marilyne, c’est vrai que je ne t’ai jamais draguée et je suis allé jusqu’à dire à ton père que c’est parce tu étais trop moche et nullement excitante. Mais en réfléchissant un peu, je m’aperçois que je ne t’ai jamais regardée non plus. Un quart de siècle nous sépare et c’était pour moi rédhibitoire. Tu te rends compte quand même que tu es plus jeune que mes enfants ! En plus, tu étais la fille de mon pote. Je n’ai jamais rien envisagé avec toi pour ces raisons. Mais « trop moche », c’est monstrueusement débile d’avoir pu penser et dit des choses comme ça, vraiment je m’en veux pour ça, et « pas excitante », depuis ce matin j’ai un gros doute sur la véracité de ce propos, surtout quand je regarde ton cul onduler dans le sentier devant moi.— Tiens, tiens, vous m’en direz tant ! Vous aimez mon cul ?— Je l’ai en ligne de mire depuis notre départ et il est bien galbé.— Je crois bien que ce matin, j’ai oublié de mettre une culotte sous ma robe. Vous aimeriez vérifier et voir mes grosses fesses rondes ?Sur ce, elle s’approcha de l’arbre le plus proche et se pencha vers lui en cambrant ses fesses vers moi. Je ne fis pas prier, venant derrière elle, je la troussai de suite. Son cul bien blanc et très poilu apparut devant mon regard émerveillé. Je me mis instantanément à bander comme un sagouin. Et il ne me fallut pas longtemps pour sortir ma bite et la tapoter contre son fessier charnu. Elle se cambra un peu plus avec un soupir de femelle en chaleur.— Baisez-moi, Monsieur Dupuis, baisez-moi, j’ai trop envie de vous. Je n’arrête pas de mouiller en repensant à ce matin.Effectivement, sa chatte était trempée, ma bite plongea en elle comme dans une mare de mouille.— Ah putain, quel beau cul, dis-je en lui claquant sévèrement les fesses, comme pour la punir d’être aussi excitante.Et je me mis à la labourer sans ménagement en regardant ma trique aller et venir entre ses fesses. Elle gémissait à chaque coup de reins. Sentant qu’à ce rythme je ne tarderais pas à venir, elle se désengagea soudain.— J’ai envie de profiter de vous plus longtemps. Allongez-vous donc dans l’herbe, je vais venir m’empaler sur votre trique.Sur ce, elle retira complètement sa robe et vint s’accroupir au-dessus de moi pour s’embrocher sur ma queue raide. Ainsi, elle pouvait mieux maîtriser le rythme de cette étreinte et l’adapter à son propre plaisir.— Moi, en revanche, reprit-elle, j’ai déjà eu envie de vous, je me suis même déjà masturbée en pensant à vous, j’aime les hommes de votre âge et vous en particulier. Et maintenant que je sens votre queue en moi, je suis aux anges et j’adore ça.De plus en plus excitée, elle se mit à accélérer le rythme en gémissant de plus en plus fort. De mon côté, je sentais que ça allait venir, elle accéléra encore comme une furie en criant, faisant ballotter ses seins mous en tous sens et provoquant ma jouissance. Elle hurla de plaisir mais continua les allers et retours le long de ma verge jusqu’à m’avoir entièrement vidé de tout mon jus.— Ah la vache, que c’était bon ! consentit-elle.— Oui parfait ! admis-je aussi de mon côté.— J’ai envie que vous me baisiez encore. Mais je pense qu’une petite pause va être nécessaire en ce qui vous concerne.Ma bite luisante de nos sécrétions mélangées finit par ressortir de son ventre et par glisser le long de sa cuisse. Elle se releva et tendit la main vers moi pour m’inviter à en faire autant.— Alors comme ça, tu t’es déjà branlée en pensant à moi ? demandai-je intrigué.— Oui, ces derniers temps, et même assez souvent ! avoua-t-elle sans hésiter. Par deux fois, je vous avais surpris dans les bois en train de vous astiquer, les images se sont gravées dans ma tête et c’est devenu comme un de mes fantasmes. Par la suite, plusieurs fois j’ai essayé de vous draguer en vous lançant des petites allusions ou des regards de biche… Mais vous n’étiez absolument pas réceptif à mon manège ou préfériez ne rien comprendre. Et j’en étais toute dépitée. C’est moi qui ai eu l’idée d’en parler à mon père et de monter tout ce stratagème pour vous approcher.J’en suis resté comme deux ronds de frite. Moi qui pensais que la jeune fille était venue me voir contrainte et forcée alors que c’était à sa propre initiative. Je n’en revenais pas. Ça avait été plutôt moi le dindon de la farce !Marilyne reprit sa route sans autre commentaire et sans prendre le temps non plus de se rhabiller, faisant juste attention que les orties et les ronces n’effleurent pas sa peau nue. Ainsi j’eus le plaisir d’admirer son corps, dans le plus simple appareil, tout le reste du trajet. Nous atterrîmes au bout d’un petit quart d’heure près d’un petit point d’eau entouré de roseaux.— C’est là que nous allons pique-niquer ! annonça-t-elle, toute guillerette.Alors que je m’étais assis sur une grosse pierre, elle déposa son sac et vint me rejoindre. Elle s’assit sur mes genoux et se lova contre moi, soudain très chatte.— Mais avant de manger, j’ai envie d’un gros câlin, le sexe c’est bien mais la tendresse c’est encore mieux. Je suis si bien blottie comme ça entre vos bras !— D’accord pour un câlin, mais à une seule condition, c’est que tu me tutoies et que tu arrêtes de m’appeler Monsieur Dupuis.— Comme vous voudrez Monsieur Dupuis ! répondit-elle avec humour.Et elle tendit ses lèvres vers moi pour un interminable baiser qui nous emmena hors du temps dans notre idylle naissante./-*-/-*-/-*-/Le ventre de Marilyne s’arrondit de jour en jour. Bientôt dix mois que nous sommes ensemble et ce ne sont que des moments de bonheur.Nous ne sommes toujours pas mariés, mais le père Jojo s’en occupe, paraît-il. Question travaux, ça a bien avancé, j’ai même du mal à modérer ma compagne qui tient absolument à terminer la chambre de bébé avant que celui-ci arrive.Le week-end dernier, nous avons reçu Jérémy et son petit ami, un gars vraiment charmant. Le père Georges n’est bien entendu pas au courant de cette visite, même si Marilyne ne désespère pas de réunir un jour sa famille.— Monsieur Dupuis, me feriez-vous l’honneur d’une bonne saillie ? demande ma gourgandine avec un regard enjôleur entre deux coups de pinceau.— Dans ton état, je ne sais pas si c’est bien raisonnable.— Raisonnable, je ne sais pas, mais tellement bon que j’en ai salement envie !Il ne lui faut que quelques minutes pour se désaper et s’allonger sur le sol entre les papiers journaux et les traces de peinture. Entièrement nue sur le sol souillé, elle va s’en mettre partout.— Tu es radieuse, chérie, la grossesse te va à ravir.— Ça me change, moi qui suis d’habitude tellement moche.Son humour au dixième degré fait qu’on ne peut que l’aimer, et moi, vraiment, je l’adore !Et ma trique qui s’approche de façon impérieuse de sa forêt vierge partage également mon point de vue.