— Excusez-moi, je peux vous parler un moment ?Je lève les yeux de mon livre. Celle qui vient de parler est une femme de taille moyenne, très mince, aux longs cheveux bruns. Nous sommes dans un bus à moitié vide pour cause d’été et d’heure creuse. Elle se cramponne à une barre pour ne pas tomber.— Bien sûr.— Voilà. Je suis artiste peintre et je cherche des modèles. Est-ce que ça vous intéresse ?Surpris par sa question, je la regarde un peu mieux. Elle doit avoir une trentaine d’années. Sa silhouette longiligne est habillée entièrement de noir. Elle a l’air si fragile que si le bus faisait un écart trop violent, il la briserait sans nul doute en mille morceaux. Son visage est régulier et serait sans attrait particulier, si elle n’avait pas deux yeux brûlants qui savent vous accrocher.— Écoutez, je ne suis pas modèle. Je n’ai rien contre la peinture, mais…— Je ne cherche pas des modèles professionnels. Ce que je veux peindre, ce sont des hommes ordinaires.Malgré le « ordinaire » qui est un méchant coup pour mon orgueil masculin, je souris. Après tout, je n’ai rien de particulier à faire ces jours-ci. Cette année, de toute façon, mes vacances resteront parisiennes, faute d’argent. Sa proposition commence à m’intéresser.— Vous me paieriez ?— Naturellement Monsieur. Pas énormément, parce que je ne pourrais pas, mais il est normal que vous dédommage.Après m’avoir donné ses coordonnées et pris rendez-vous pour le lendemain, elle descend à l’arrêt suivant. Je regarde s’éloigner ce petit bout de femme. Sa démarche est assurée, altière et très féminine. Elle s’appelle Cécile Hugo.Le lendemain, je me rends à l’adresse qu’elle m’a donnée. C’est en plein 13ème arrondissement, dans un immeuble qui ne paie pas de mine. Elle me fait entrer dans un studio du huitième étage, aménagé en atelier. Quelques chaises, une table, des dizaines de tubes de couleurs et de pots remplis à ras bord de crayons, de pastels et de fusains. Cécile m’indique un paravent derrière lequel je suis censé me déshabiller entièrement. Je veux plaisanter en disant que je ne suis pas compris dans le contrat, mais elle a déjà tourné les talons. Dans un coin de la salle, elle choisit son matériel.Une fois nu, je me sens moins à l’aise. Bien qu’étant pas mal proportionné et plutôt grand, je ne trouve pas mon corps soit irrésistible, mais surtout, la femme en face de moi est entièrement habillée !Elle m’indique une pose qui me paraît simple : assis de profil, les bras posés sur les cuisses. Aussitôt, elle prend un grand carnet et trace à toute vitesse une foule de croquis. L’atmosphère de l’atelier me semble peu à peu s’alourdir. La position que je tiens n’est pas aussi agréable que je me croyais. Mon dos commence à se crisper lentement. Cette femme est une acharnée du boulot, et ne me laisse pas souffler. Elle travaille sans dire un mot, absorbée par les grands gestes gracieux qu’elle effectue, un fusain à la main.Au bout d’un long moment, je me risque à lui poser des questions banales : depuis quand elle dessine, d’où lui est venue cette idée de dessiner des inconnus, si son travail rapporte… Toute à son travail, elle répond à chaque fois d’une courte phrase.Au bout d’un long moment, elle me fait changer de pose. Cette fois-ci, je suis debout face à elle, les bras dans le dos. Je pousse un soupir de soulagement. Je peux enfin laisser aller mon regard ailleurs que sur le carrelage de l’atelier. Naturellement, je prends le temps de contempler mon artiste peintre. Je me dis qu’elle est plutôt charmante, malgré son air sérieux et sa manie de s’habiller en pantalon et pull noirs. Je devine qu’elle doit faire partie de ses femmes qui prétendent qu’elles n’ont « pas de poitrine ». Non seulement c’est faux, mais elle a une chute de reins très bien mise en valeur par un pantalon près du corps. Ses cheveux très longs essaient de cacher un visage aux lèvres rouges et aux yeux brillants. J’essaie de l’imaginer en train de sourire, mais je n’y parviens pas.Deux heures ont dû s’écouler lorsqu’elle m’accorde une pause et me propose un café. Je lance :— Avec plaisir, il fait plutôt frais dans cette tenue ! et miracle, j’ai droit à une moue gentille absolument craquante.— J’imagine, dit-elle. Je suis plutôt contente de ma matinée. Je vais vous libérer, mais… seriez-vous d’accord pour revenir demain après-midi ? Je voudrais vous essayer à la peinture et au pastel.Je ne peux m’empêcher d’éclater de rire. Je dis :— Essayez-moi, je vous en prie, mais elle a déjà tourné le dos, vexée sans doute par mon air moqueur.Le lendemain, à l’heure dite, je sonne à nouveau à la porte de l’atelier. Quand Cécile m’ouvre, l’ambiance est toute différente. Elle a un large sourire aux lèvres. En entrant, je constate qu’une jeune femme est en train de se rhabiller. Elle me salue de derrière le paravent, d’un grand signe de main. Cécile me présente alors Manon, qui est sa modèle du matin.— Je peins un peu moi-même, et je peux te dire que Cécile est très douée, me dit Manon.C’est une jeune femme pétillante, aux cheveux blonds bouclés. Son sourire m’accroche immédiatement.— Cécile m’a proposé de rester cet après-midi. Ça te dérange ? Je voudrais la regarder travailler.J’autorise et vais me déshabiller.Sans doute à cause de la bonne humeur de Manon, je me sens moins gêné par ma nudité qu’hier. Les poses s’enchaînent. Manon est assise par terre, contre un mur de l’atelier. Les deux femmes devisent joyeusement. Je suis surpris de voir la métamorphose de Cécile. Elle parle et rit beaucoup, sans gêne. Peu à peu, c’est Manon qui m’indique les poses que je dois prendre. Elle vient souvent me prendre le bras, me faire tourner légèrement.Manon pousse aussi Cécile à faire de gros plans et à détailler mon anatomie. Amusé à mon tour, j’encourage l’artiste, qui se voit obligée de s’approcher de moi, de se mettre à genoux, de me tourner autour.Chaque contact avec Manon a sur moi un effet électrique. En me dictant des poses, elle m’effleure souvent. Elle se colle quelquefois à moi, et je peux sentir ses seins caresser mon dos. Bientôt, et malgré mes efforts pour me contrôler je sens mon sexe gonfler et se relever.Manon pouffe, je rougis, et Cécile dessine toujours. Malgré moi, je suis à présent en pleine érection, debout face à ces deux femmes. Cécile lève finalement les yeux, et avec une petite lueur dans le regard, me dit de ne pas m’inquiéter, que ça arrive souvent. Bien entendu, Manon lui ordonne de croquer sur le papier ma verge érigée. Cécile s’exécute. À quelques centimètres de moi, elle s’assoit par terre et commence à noircir le papier à toute vitesse. Lorsqu’elle relève la tête, je peux sentir son souffle sur moi. Je la vois esquisser au pastel la roideur de ma verge, les veines saillantes, et insister sur la brillance du gland violacé.Quant elle en a terminé, je suis dans tous mes états. Manon suggère que nous allions tous dîner ensemble. Je remarque alors qu’il est relativement tard, et que cet après-midi s’est écoulé en un clin d’œil. Je me rhabille, et Manon et Cécile, apparemment complices, m’emmènent dans une brasserie.Cécile et Manon s’installent sur une banquette rouge, tandis que je prends place face à elles. Malgré une musique un peu forte qui nous oblige à crier, l’ambiance est chaleureuse. Tandis que la conversation va son chemin, je sens un pied frôler le mien. Il remonte le long de ma jambe, très lentement, jusqu’au genou, puis redescend. Lorsque je veux l’identifier il se dérobe, puis revient. J’ai beau dévisager les deux femmes, je ne sais à laquelle attribuer cette caresse. Cécile, les cheveux vagues, me transperce de ses yeux brillants. Manon prend des poses languides et sourit d’un air engageant.Nous sortons du restaurant bras dessus bras dessous. Manon propose alors de nous raccompagner en voiture. Elle s’arrête d’abord en bas de chez Cécile, qui doit donc nous quitter. Elle nous fait la bise à tous deux, longuement. Je la sens partir à regret.Je donne mon adresse à Manon mais, lorsqu’elle s’arrête à nouveau, je ne reconnais pas l’immeuble. Elle sourit:— C’est chez moi.— Je me disais aussi que je ne connaissais pas !— Est-ce que tu veux que… enfin tu veux… Je…J’éclate de rire face à cette pudeur inattendue de la part de cette fille à l’air si déluré. Je prends le visage de Manon entre mes mains, et l’embrasse doucement. Lentement, nos langues se rencontrent, se touchent. Puis, dans un gémissement, elles se mêlent furieusement. Nous nous séparons le temps de descendre de la voiture, après quoi elle se jette à mon cou. Dans le hall, dans l’ascenseur, nous nous embrassons. Je sens contre moi sa respiration accélérée, sa poitrine s’écrase contre mon torse et nos ventres se frottent outrageusement l’un à l’autre, tandis que mes mains pétrissent ses fesses à travers sa jupe. Nous sortons de l’ascenseur échevelés. Elle ouvre sa porte et nous entrons.Aussitôt la porte refermée, je la plaque contre le mur du couloir, j’embrasse sa bouche, son visage, son cou. Le parfum de ses cheveux me rend fou. Je trousse sa jupe et pose ma main au creux de son entrejambe brûlant. J’écarte le barrage de la culotte et mes doigts s’insinuent entre ses lèvres. Son sexe semble en fusion. Je la pénètre d’un, puis de deux doigts. Elle gémit sourdement. Je soulève son bustier, j’arrache son soutien-gorge. Elle pousse ma tête entre ses seins opulents. Je les lèche, les suce, les mord. Nous nous séparons le temps de faire voler les vêtements qui nous restent.Manon est une belle jeune femme aux seins lourds et aux hanches larges. Je la sens prête à subir les assauts les plus violents. Une fois nus, je la couche sur son lit. Nos peaux entrent enfin en contact et je suis frappé par la chaleur que son corps dégage. Ses mains vont le long de mon corps, et finissent par s’attarder sur mon bas-ventre. Elle soupèse mes bourses et lèche la base de ma verge, puis sa langue m’escalade jusqu’au gland. Penchée sur moi, elle fait entrer mon sexe dans sa bouche. Elle entame un lent mouvement en enroulant la langue autour de mon sexe. Allongé sur le lit, je vois sa tête se lever et s’abaisser sur moi. À travers le rideau de ses cheveux, je devine ses lèvres arrondies autour de mon sexe luisant de salive. J’écarte quelques boucles blondes, et je vois ses yeux mi-clos, et ses joues déformées par mes va-et-vient. Le plaisir est si fort que je ne peux le retenir. J’éclate dans sa bouche à l’improviste.Surprise par mon orgasme, elle s’écarte, et les derniers jets viennent se répandre sur mon ventre. Après avoir déglutit, elle murmure :— On était si pressé, Monsieur ? Voyons comment tu peux te rattraper.Je n’ai pas de souvenir très distinct de la suite de notre nuit, si ce n’est l’image de Manon à califourchon sur moi, criant tout ce qu’elle pouvait tandis que ses cheveux battaient son visage.Le lendemain matin, alors que je m’apprête à partir après un petit déjeuner pris à deux, je lui lance, fanfaron :— Tu as eu bien raison de commencer à me faire du pied sous la table, hier soir !Elle me lance un regard interrogateur et aussitôt, je comprends que j’ai probablement commis une gaffe. Je balbutie que j’ai du me tromper et qu’en tout cas, cette nuit était formidable. Nous nous quittons avec un très chaste baiser.Une fois dans la rue, je suis dans un état de confusion extrême. Cécile ? Est-il possible que ce soit elle qui m’ait provoqué sous la table du restaurant ?Peut-on dire que je me précipite chez Cécile ? Aussi agréable que soit le souvenir de Manon, oui, on peut le dire, je me précipite chez Cécile. Il doit être 10 heures quand je sonne à sa porte.Heureusement, elle est là. Elle me fait entrer, l’air assez froid.— Comment s’est terminée ta soirée ? demande-t-elle, en fouillant dans un désordre de papier.Je rougis, je ne sais que dire. Elle ne me lâche pas :— Manon était-elle à ton goût ?Je réalise que cette femme, que je ne connaissais pas il y a deux jours, est en train de me faire une scène de jalousie. Je voudrais m’approcher d’elle, mais elle me maintient à distance d’un regard.— Alors j’avais raison. Tu l’as sauté, cette… blonde !Elle dit cela dans un hoquet. Elle se tourne d’un coup, et va s’appuyer à la fenêtre ouverte.Il y a un long silence. Je regarde son dos immobile. Finalement, je m’approche d’elle. Elle regarde la rue d’un œil sec, acéré. J’articule :Elle me fixe :— J’aurais tellement voulu, tu comprends, être à sa hauteur… Elle est belle. Elle a du te faire superbement l’amour. Je me suis forcée, je t’ai fait des avances, mais tu n’as rien vu. Maintenant c’est trop tard.Du bout du doigt, j’effleure sa joue. Je la sens secouée par des sentiments contraires. Soudain, elle se colle à moi et m’embrasse fiévreusement. Puis elle se recule, observant ma réaction. J’attrape ses épaules et, la serre contre moi en l’embrassant à mon tour. Elle se détend peu à peu. Les yeux fermés, elle me laisse couvrir de baisers son corps mince. Mes mains sont sur sa taille, et s’insinuent sous son pull noir. Elles le remontent et découvrent deux petits seins doux aux pointes érigées.— Je veux te faire tout ce qu’elle t’a fait. Tout, et même plus, souffle Cécile.Je l’embrasse, puis pousse doucement sa tête vers ma ceinture. Elle comprend, et vient s’agenouiller à mes pieds. Elle ouvre mon pantalon et dégage mon sexe. Elle le presse un moment entre ses longues mains, jusqu’à ce qu’il soit en pleine érection. Sa langue vient ensuite titiller le bout de mon gland. Elle en fait le tour, le gobe et le mouille. Puis elle lève les yeux et avale mon sexe en me fixant droit dans les yeux. Je frémis en voyant ma verge pénétrer ce noble visage. Je place mes mains de part et d’autre de sa tête et lui indique le rythme à suivre. Docile, elle me laisse prendre possession de sa bouche. J’accélère peu à peu le rythme, jusqu’à cogner à chaque coup au fond de sa gorge.Alors que je suis au bord de jouir, elle se dérobe et vient m’embrasser. Elle ouvre ma chemise, léchant et mordant chaque parcelle de ma poitrine. Je finis par être nu devant elle. Reprenant l’initiative, je lui enlève son pull. Je prends le temps de cajoler sa poitrine du bout des lèvres, lui arrachant des soupirs de contentement. Je la dénude ensuite entièrement. Sa toison intime coupée court m’affole, et je la couche par terre pour pouvoir mieux la découvrir. Du bout du doigt, je parcours la longueur de ses lèvres roses. Je dégage un clitoris tendu, que je porte à mes lèvres. Aussitôt, Cécile se cabre sous une onde de plaisir. Je butine son clitoris jusqu’à ce que chaque coup de langue, chaque baiser entraîne un cri. Cécile a abandonné toute retenue, son sexe tout ouvert devant moi, elle ondule sous mes caresses. Je m’attaque alors à l’entrée de son vagin, dans laquelle j’insinue ma langue. Peu à peu, mes caresses deviennent plus fermes, plus appuyées. Cécile agite sa tête dans tous les sens et ses cheveux battent le sol.Je me place alors sur elle et la pénètre. Elle s’accroche à mes épaules et croise les jambes autour de moi. Son sexe épouse parfaitement le mien. Elle répond à chacun de mes coups de reins par un cri. Notre corps à corps devient de plus en plus enfiévré, et nous roulons sur le sol, emmêlés.Peu à peu, je sens le plaisir monter. Je me retire alors. Cécile ouvre les yeux, l’air étonnée. Je l’aide à se relever et je la mets à la fenêtre, les mains sur la balustrade. Elle hésite mais je la rassure :— Personne ne peut nous voir, nous sommes au dernier étage.De toute façon, je ne doute pas que tout le voisinage ait été mis au courant de nos activités par les cris que nous avons poussés.Je la regarde s’accrocher à la balustrade, les cheveux répandus dans le dos, collés par la sueur. Elle se cambre, s’offre. Je caresse de la main ses reins et son cul offerts. J’attrape ses hanches et la pénètre ainsi. C’est elle qui vient à la rencontre de ma verge, me donnant des coups violents qui manquent à chaque fois de me faire sortir d’elle. Lorsque nos gestes deviennent trop frénétiques, je me retire, et viens me placer à l’entrée de son cul. Cécile se tend et se mord les lèvres pour ne pas crier tandis que je m’enfonce dans son anus. Tout au fond d’elle, je commence à bouger, lentement, puis rageusement, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus se contenir et hurle à chacun de mes coups. Elle jouit ainsi, criant face à la fenêtre tandis que je me répands dans son cul.Je ne retournai jamais chez Manon, mais Cécile me vit chaque jour de l’été.