Rencontré en cure, ce petit bout de femme m’avait tout de suite enflammé l’esprit. Peut-être six ou dix ans de plus que moi, d’un charme élégant, elle avait le don de provoquer des sensations troubles au creux de mon corps dès qu’elle m’approchait ou m’adressait la parole. Toute menue, sa silhouette était un appel à la volupté. Elle portait de vaporeuses jupes à fleurs d’où s’échappaient des jambes satinées. Sa petite poitrine se devinait sous les chemisiers. Seuls quelques pulls moulants (sûrement portés à dessein certaines fois) arrivaient parfois à en sculpter la forme. Malgré son âge, elle avait un petit cul formidable, comme fraîchement sorti du moule. Une splendeur naturelle.Dès notre première rencontre, dans ce hall d’entrée, elle avait cherché le contact. Sa voix haute dominait le tumulte. Ses yeux avaient tout de suite brillé et les miens s’étaient remplis de cette petite lumière de désir. Quelquefois, avec certaines personnes, c’est une chose qui se manifeste à la seconde où la voix prend une intonation particulière, où le corps prend des attitudes singulières. Cela ne se décrypte pas de manière intellectuelle, mais c’est un instinct enfoui au plus profond de nous-mêmes, sûrement depuis la nuit des temps, qui remonte à la surface.Malheureusement, tout cela se déroula au milieu d’une assistance de curistes qui ne permettait nullement l’écart que nos pensées du moment nous auraient fait commettre. De toute façon, nous n’allions pas attendre longtemps avant de connaître là où les sentiments rejoignent les ébats charnels.Premier jourSous un prétexte futile, elle m’invita un après-midi, acceptant la présence de mes chiens dont je ne me sépare jamais. Je la trouvai seule. Nous avons juste parlé, lors de cette longue promenade sur les sentiers du fer. Ce n’est qu’avant de partir que, n’y tenant plus, elle m’enserra brusquement dans ses bras, m’offrit ses lèvres et sa bouche dans leur plénitude. Je goûtai avec gourmandise cette délicieuse femme, dont le corps s’agrippait au mien avec une ardeur troublante. Nos lèvres se séparèrent, luisantes, puis se joignirent à nouveau, cherchant dans un souffle fébrile à s’imprégner du goût de l’autre. Étroitement serrés, nous n’arrivions pas néanmoins à cesser nos jeux de langues et de salive. J’emprisonnai son visage entre mes mains et replongeai sans vergogne vers son palais et ses papilles avides, tandis que son étreinte me gardait désespérément contre elle. Je sentais avec quelle force elle voulait m’avoir à elle, me garder contre son ventre. Sa pression s’exerçait au creux de mes reins.Impossible, en cette fin d’après-midi, d’aller plus loin et de nous laisser entraîner par nos sens à vif : il fallait que je rentre, ma logeuse étant mère-poule. Il fallut bien envisager la séparation, la frustration. Nous savions l’un et l’autre que nous devions impérativement ne pas laisser le temps nous séparer trop longuement, profiter de cette semaine qui nous restait. Nous en convînmes, et rendez-vous fut pris pour une cueillette de champignons.Sur le retour, j’étais dans tous mes états. Cela avait été d’une intensité rare mais curieusement, rien n’avait été du domaine du sentiment… pourtant c’est ce que je cherchais. Et je suis persuadé, aujourd’hui, que c’est la raison pour laquelle je n’ai eu aucune retenue avec elle par la suite. Cependant, jamais je ne fus irrespectueux, humiliant ou violent : cela me fait horreur. Nous y avons chacun trouvé notre compte, voilà tout.Deuxième jourJ’ai toujours aimé aller me promener en forêt, l’ambiance qui y règne, le chant des oiseaux, les craquements du bois ou les brindilles qui se brisent à chaque pas, le contraste du paysage et la clarté filtrant entre les feuilles et les branches. Forêt de feuillus ou de conifères, cela m’indiffère, car il y a toujours le mystère de notre enfance : sorcière, méchant loup, obscurité précoce et sonorité relevant parfois du mystère. C’est donc tout naturellement que j’aime m’y rendre avec mes chiens, emprunter les sentiers damnés puis, suivant la tenue vestimentaire, bifurquer vers une clairière ou couper à travers bois.La proposition faite la veille de chercher des champignons avec Agnès me permit aller dans cet univers où la magie de la nature fit le reste. La laisser ouvrir le passage pour observer ses fesses se dandiner, puis inverser les rôles et avoir le plaisir d’observer sa poitrine lorsqu’elle se baissait en évitant une branche un peu trop basse, la prendre doucement dans mes bras pour l’aider à se dégager d’une mauvaise passe et rapprocher nos corps presque involontairement.C’est de cette façon que tout a commencé. Elle était vêtue d’un bas de survêtement en coton vert bouteille et d’un body jaune d’or, recouvert de sa veste de survêtement. Elle avait prévu un goûter avec de la boisson dans un sac de randonnée. La journée était splendide et nous avions une bonne partie de l’après-midi de ce jeudi pour effectuer notre petite balade. Après une heure de marche, elle m’a demandé une pause tandis que nous passions devant une haie, bordant une petite clairière ensoleillée. Quelle ne fut pas ma surprise de la voir sortir de son sac un drap de bain qu’elle étendit sur un lit de mousse, ôter sa veste de jogging, prête à établir son camp de base ! Après avoir discuté de tout et de rien, la conversation dévia sur nos relations : moi, marié, à la recherche de sentiments, elle, recherchant l’âme sœur.Un long silence interrompu par le chant des oiseaux s’installa jusqu’à ce qu’un bruit sec nous surprît et l’apeurât. Mes chiens ! Elle eut pour réflexe de se coller contre moi, en me demandant de rester près d’elle. Ce rapprochement de nos corps m’incita à observer ses yeux et doucement nos bouches se touchèrent, nos yeux se fermèrent, nos langues se rejoignirent pour un baiser tout en douceur. Je sentais ses mains sur mon épaule, le baiser devint passionné, mes mains caressèrent sa joue puis son épaule presque nue. Je me rappelais notre premier baiser. Y avait-il le sentiment que je cherchais ?Après avoir repris nos esprits, un regard agréable me fit comprendre qu’elle désirait recommencer. Je l’enlaçai à nouveau, en laissant mes mains vagabonder sur son corps. Une petite fraise s’érigeait et tendait son body, devenu trop moulant pour mon regard, ce qui eut un effet immédiat sur mon anatomie. Agnès ne put que voir la déformation de mon jogging, ce qui lui procura un sourire d’amusement et sa main rampa vers mon sexe encore caché, constatant la dureté et sa taille en dessous de la moyenne… Devant ce geste, je laissai glisser ma main au niveau des pressions de son body à l’intérieur de son survêtement. Je pus sentir qu’une rosée prononcée avait eu raison de ses lèvres et de leurs environs… elle était bien humide.Après avoir détaché les pressions et caressé ce sillon plein de promesses, je me mis à titiller son petit bouton pendant qu’elle prenait mon sexe dans sa main. Ma bouche descendit doucement sur son corps pour prendre possession de sa fleur, pendant que, de ma main, j’essayais de lui retirer son pantalon. Allait-elle accepter de se retrouver en pleine nature, dans un endroit en partie isolé, dans une tenue dénudée ? Grande fut ma surprise quand elle releva les fesses pour me faciliter la tâche, preuve de son désir de s’exhiber et d’une envie de se laisser aller. Elle retira même son body, se retrouvant nue en pleine forêt. Il est vrai que notre clairière bordée de buissons se trouvait loin de la route et qu’en semaine, les promeneurs sont rares.— Et toi ? Fais de même, dit-elle d’un ton enjôleur.Agnès nue, dans la lumière, les seins arrogants, un téton dardant, l’autre enfoui dans une mauvaise cicatrice mais ne demandant qu’à bondir, le sexe ardent. Agnès implacable, désirable. Femme de feu dans l’âtre de la vie, m’installant sur le bûcher des envies. De nos yeux enflammés s’échappaient mille étincelles qui voletaient autour de nous, se mêlant à nos odeurs intimes, éclairant l’aura de nos désirs, puis s’éteignaient lentement, pudiquement. Seuls dans le monde de la communion, Agnès m’invitait à boire de sa coupe. Elle virevoltait autour de moi, dansait au son de mon désir, fouettait mon torse nu de ses cheveux courts, puis laissait ses mains et sa langue courir les plaines de chair qui la mèneraient encore plus loin dans l’assouvissement de ses envies.Elle rejoignit enfin l’archipel de félicité qu’indiquait mon membre, tendu à l’envie, puis en approcha son visage en goûtant ma peau de ses lèvres minces. C’est alors que je sentis, sur cette partie de mon corps qui la réclamait tant, la chaleur aimante et gourmande de la bouche de ma princesse qui captait mon désir ardent. Elle augmenta ma raideur en entourant mon membre de sa langue délicieuse, sa bouche décalotta mon gland, ce dôme rose. La pointe de sa langue l’effleura. Elle le titilla de petites léchettes vives. Il frétilla sous ses petits assauts mouillés. Une moiteur envahit cette belle forme… Les dents râpaient légèrement la couronne du gland pendant que sa langue s’infiltrait entre le gland et le prépuce, la verge et son fourreau… Elle tourna autour, s’insinuant de plus en plus loin. Puis cédant à son envie, elle me proposa, impatiente, le fruit de son corps et ses arômes excitants.Dans la volte-face de notre union, elle plaqua alors la source de son fluide sur mon visage brûlant et offrit ainsi son corps en pâture à ma bouche avide. Quelques instants seulement suffirent à lui donner envie de sentir enfin l’union de nos corps débridés, mais elle subit mon jeu qui s’ingéniait à la mener du bout de son appendice aux rivages de l’orgasme sans l’y laisser accoster. Puis n’y tenant plus, elle brisa sa barque et partit à la nage vers ces terres de plaisir, m’entraînant derrière elle. Ivres d’excitation, nous nous laissâmes aller à la bestialité de nos envies et nous abandonnâmes nos corps pour grimper doucement vers le sommet de cette montagne de laquelle ils verraient de nouveaux horizons. À l’aube de nos orgasmes, nos corps, mêlés dans l’étreinte comme deux lutteurs acharnés, perdirent pied, mais ne manquèrent pas cette ascension, et c’est ensemble que nous parvînmes à ce terre-plein d’extase d’où la vie semble si belle et les ennuis si lointains.De nous il ne resta, après, que deux corps épuisés, repus de plaisirs, admirant notre union buccale. Il resta parfois la plainte d’une jouissance, quelques spasmes de bien-être, nos murmures. Les lumières de nos regards se tamisaient lentement sous nos paupières, pour les laisser se retrouver au pays des songes et prolonger un peu notre plaisir au son du silence, nos cœurs unis dans la symphonie du plaisir. Nos bouches s’unirent dans un combat ultime, échangeant le parfum de nos effluves.Remis de nos ébats, c’est enlacés que nous prîmes la plénitude de notre acte. J’évoquais sa saveur exquise, avec une légère acidité, une cyprine que l’on aime boire, un parfum de femme inégalé, j’étais insatiable. Une partie de ma vie défilait à toute vitesse, mes opérations me rendant stérile et donnant lors de ma jouissance un liquide prostatique transparent d’un goût particulier et très doux, peu abondant, mon adénome enlevé avec brio par un chirurgien habile, tout y passait. J’étais heureux.Troisième jourLe lendemain, c’est complices que nous nous sommes retrouvés à la cure et impatient de nous étreindre, tout nous était indifférent. Nous ne pouvions résister à des baisers volés dans les toilettes, comme deux adolescents à la recherche de sensations. Que faire cette après-midi ? De nouveau une promenade ? Des lieux où la nature verrait deux êtres s’étreindre avec passion ? Oui, et le ventre noué, nous sommes repartis chacun de notre côté.Lors de cette nouvelle promenade, je m’étais juré de porter au sommet cette jouissance, faire sortir ce téton abîmé de sa gangue, et faire vibrer nos vieux corps de frissons oubliés.J’ai toujours aimé ce moment, qui précède les caresses, la découverte du corps de l’autre. Pouvoir admirer la plastique des formes au repos avant la tempête est déjà en soi une jouissance. Puis doucement, avancer la main pour affleurer, flatter, papillonner sur une courbe, sur un bout de sein, sur le friselis d’un pubis. Effleurer la courbe d’un ventre, d’une cuisse, le creux d’un cou, le lobe d’une oreille ! Ah ! Quel voluptueux moment, intense, plein de charme ! Ce sont des moments où les corps se chargent d’émotion, de sensualité.Puis viennent les caresses, d’abord douces, puis de plus en plus franches, appuyées. Elles me permettent de réveiller lentement ton plaisir qui reste tapi dans ton ventre. Pincement, empaumement, tortillement d’un bout de sein. Érection du téton qui surgit des replis de l’aréole. Sein qui gonfle et se tend. Pointe qui durcit et lance déjà les premières ondes de désir vers ton ventre.Ventre qui se creuse et ondule. Entrejambe qui s’ouvre et se ferme, cachant et montrant la conque humide et chaude de l’être aimé, que l’on va aimer. Et la descente vers le sexe. Où les doigts découvrent et ouvrent les lèvres qui se graissent à l’humidité du plaisir. Le clitoris, caché dans son fourreau de chair, qui se tend et pointe hors de son repli un peu flasque, doux et soyeux. Les lèvres, fripées et frisolées, qui se laissent écarter pour mieux enserrer les doigts qui les pénètrent, cette chaleur et cette humidité ambiante, le contraste entre la peau des lèvres et le glissant de l’intérieur. La recherche de cette zone si sensible et si difficile à localiser avec le doigt recourbé vers le haut, où l’ongle va gratter doucement pour déclencher de longs spasmes, de longs tressaillements du corps et arracher de longs mugissements, témoins du plaisir qui monte et qui explose. Ce point méconnu, racine du clitoris qui décuple les désirs.Et, là seulement, la récompense d’un sein abîmé qui se durcit, le téton sort, sensible, se tend, attendant ma bouche assoiffée. Que d’années passées pour toi, que de temps perdu pour retrouver ce sein que tu croyais mort.Et la descente continue. Les doigts glissants de cyprine odorante, la fente me dirige vers cette rondelle serrée, plissée qui s’offre à leur approche. Les fesses s’écartent, invitant l’intrusion de ma main et de mes doigts au plus profond de leur raie, me guidant naturellement sous les spasmes du désir. C’est une invitation à pratiquer un lent va-et-vient qui va aboutir à de nouveaux cris de jouissance, avant que tu ne retombes, épuisée par cette première manche.Et sans laisser le temps à ton corps de reprendre son souffle, la verge tendue, les lèvres humides m’accueillent. Dans un mouvement saccadé des reins, j’entame ce lent mouvement alternatif qui me conduit au bord du plaisir. Je te surveille, tu as noué tes jambes autour de mes reins, j’essaie de te guider dans la montée de ton plaisir, qui me force à accélérer ou à ralentir, je me penche sur tes seins et j’en cueille la pointe entre les lèvres, les dents, jusqu’à mon explosion finale qui survient bien avant toi, malgré mes doigts qui sollicitent ton bouton de plaisir. Pardon, pardon, mille fois pardon. Alors ma bouche descendant vers ta fente ouverte, béante de plaisir, je recueille nos saveurs mélangées tandis qu’un doigt s’y glisse pour appuyer sur la racine de ton plaisir. Spasmes ne voulant plus s’arrêter, ton bassin se lève et retombe, tu cries ta joie, ton bonheur, ma bouche aspire ce petit bout de chair, tes sens t’abandonnent, tu jouis, plaisirs retrouvés, me redonnant une vigueur nouvelle.Alors, pantelante, le souffle court, la mèche de cheveux collée au front par la sueur, les seins hérissés, le ventre creusé par le plaisir neuf et encore en vagues, tu me tends subtilement ta croupe et quémandes mon membre dans ton petit trou, cet astre sombre qui m’attire inexorablement. Je le caresse doucement, de toutes les manières possibles et imaginables. Dès le début, ce désir m’avait oppressé. Il se manifestait de nouveau, plus vif que jamais. L’attirance pour cette partie était montée doucement. Tu le comprends, tournes ton visage défait vers moi :— Tu peux, par-là , si tu veux… Je veux bien.— Si j’entre par-là , je ne vais pas tenir longtemps, tu sais ?— Ce n’est pas grave. Viens…Elle m’ouvrit la porte de ce couloir étroit. M’aidant d’une main autour de ma hampe bouillonnante, je progressai vers cette région, peut-être vierge pour elle et aux sensations inconnues. J’y allais à tâtons, sans brusquerie aucune. Un enserrement parfait, divin. Elle se crispa légèrement. Je continuai. Au fond, tout au fond. Puis ce fut la sensation d’un évasement, tout au bout. J’étais complètement fiché en elle, ne bougeant plus. Le gland s’est libéré de l’étreinte du premier passage. Et comme je l’avais prévu, je sentis les prémices du torrent qui s’annonçait.De légers va-et-vient, puis d’autres, de plus en plus forts, cherchant à investir ton ventre au plus profond. Je serre tes hanches de toutes mes forces, donnant libre court à ma fantasia pendant que tu te caresses. Ma main masse un sein gonflé, torturant sa pointe, nous sommes seuls dans cet univers de plaisir.Tout se termine par notre apothéose, éclatante, éclaboussante, lorsque ne me contrôlant plus je laisse ma hampe libérer son petit jet. Tu accompagnes chaque contraction, projetant mon jus de lucre dans ton intestin d’une respiration caractéristique et d’un tressautement qui décuplent mon ivresse. Je ne touche plus terre. C’est interminable, presque douloureux. Ta jouissance accompagne la mienne, nous ne faisons plus qu’un. Cet orgasme nous laisse hors d’haleine, le cœur battant la chamade, les jambes flageolantes de terribles tremblements qui nous secouent tout le corps.Alors, je m’écroule sur ton dos, aussi exténué que toi et nous restons là , l’un dans l’autre, sans bouger. Heureux.Quatrième et dernier jourUne porte nouvelle s’ouvrait devant moi. Malgré le peu de temps qui restait, je me suis convaincu que le sexe, c’est très sérieux. Les sentiments mènent au sexe et le sexe mène aux sentiments. Je veux dire qu’il ne faut jamais prendre tout ça à la légère. Cela n’empêche pas du tout de profiter de la vie. La sensation d’avoir, pendant quelques instants, passé les meilleurs moments d’un bonheur volé, celui qui amène un Pourquoi pas, à notre âge, et qui nous fait revivre.Que faire en attendant notre prochaine rencontre, sinon ronger mon frein ? Quand je vois, ce dernier jour, sa voiture se ranger sur le parking à côté de la mienne, je sens la fébrilité me gagner. Je regarde sa tenue, j’essaie de deviner ce qu’elle peut bien avoir mis dessous… Ce qui est frappant, c’est la répétition du désir sexuel. Et pourtant, le plaisir est toujours renouvelé. Puis, fugaces, les questions passent dans mon esprit : elle est si belle, vais-je être vraiment être encore un amant à la hauteur de son désir ? Je suis conscient de ma fragilité. Je sais que, sexuellement, je ne suis pas une machine de guerre ! Ce n’est pas grave, je m’en accommode.Elle fait furtivement le tour de la voiture, de peur d’être aperçue par des voisins, d’autres curistes. Nous retrouvons alors, derrière la porte fermée d’un véhicule, notre étreinte de l’autre jour. Discrètement, elle m’entraîne dans son antre, tel un animal qui veut déguster sa proie.Sur le canapé, nous faisons durer le plaisir. On bavarde, on prend un café. Sa jupe est passablement relevée sur ses jambes fines, gainées de soie. Bas ou collant ? Elle m’y laisse poser la main, m’embrasse à nouveau. Ses cuisses s’écartent d’elles-mêmes, mais je ne remonte pas encore plus haut. Elle adopte une position plus décontractée, sur le côté, une épaule appuyée sur le dossier, plus chatte. Pour cette dernière fois, elle préfère la chambre. Elle m’y entraîne par la main.Debout devant le lit, nous sentons que tout se met en branle et que plus rien ne peut nous arrêter. Je la dépouille de presque tout, découvre des bas et un porte-jarretelles, un petit soutien-gorge d’adolescente. Il me plaît. Une fois débarrassés de leur enveloppe, ses seins se tendent instantanément sous mes doigts. Les tétons très durs, avec leurs aréoles fines, se dressent, loin devant. Même ton sein abîmé répond à l’appel. Sous la succion de mes lèvres, il s’érige et tes gémissements commencent à résonner dans la pièce. J’adore ces petits bouts de chair sombre ! Je prends le temps d’explorer la peau de ton joli fessier, le creux de tes reins, la jointure de tes cuisses et de ton bassin avant de faire tomber ta culotte à tes pieds.Je suis nu également lorsque je m’accroupis devant toi, avec sous les yeux, le triangle aigu et fin de ta motte à peine voilée par un léger duvet brun. J’y aperçois aisément ta fente entre les grandes lèvres qui remontent très haut sur le pubis. J’y pose presque religieusement un doigt pour l’écarter et aller y chercher la manifestation de ton plaisir. Lorsqu’il revient de son voyage, un mince fil transparent et liquide le relie encore un instant au velours qu’il vient de découvrir.Un troisième larron commence à se manifester et sort légèrement de son écrin. J’écarte alors le compas de tes jambes pour m’y asseoir, la tête basculée en arrière. Tes mains se saisissent de mes cheveux pour m’attirer entre tes cuisses. Mes lèvres ouvertes épousent ta forme et je m’abreuve, je m’abreuve avec volupté. Je ne suis jamais rassasié de ce breuvage et de cette douceur. Ton bassin tremblant se soude à ma bouche et tes gémissements félins redoublent.Mon sexe n’est encore qu’à demi gonflé. Lorsque je me relève, je t’incite à t’en emparer, ce que tu fais avec une infinie douceur. Je mets quelque temps à durcir plus franchement : il faut m’apprivoiser. Tu t’assois sur le bord du lit, ma verge toujours dans la main. J’ai très envie de ta bouche également, tu le sais. Tu me regardes. Après l’avoir câliné avec application, tu glisses lentement l’organe de chair à l’intérieur de ta bouche comme le premier jour de notre folie dans les bois. Mais quelle différence, quelle passion, quelle envie ! Tes va-et-vient précautionneux et tes doigts flattant mes bourses finissent par lui faire atteindre une taille raisonnable et par m’amener tout près du point critique. J’ai envie que ça dure, de profiter au maximum de cet instant…Je sors de cet antre mouvant et chaud pour plonger à nouveau du chef vers ce sillon humide à souhait que j’adore. Je sens, tu jouis, bien que tu ne prononces pas un mot, mais tes cris ont changé de registre, plus rauques, plus profonds… Mes lèvres pincent ton capuchon extrayant ton bouton gorgé de sang qui palpite au grès de tes gémissements. Ma langue en fait le tour se délectant de ta liqueur. Mon doigt inquisiteur vient te prendre avec douceur et se pliant te fait partir en arrière.Je sais que tu es capable de jouir à répétition, d’une longue suite d’orgasmes rapides et épuisants. Tu t’allonges sur le lit et je replie littéralement tes cuisses, presque collées à ta poitrine et là , la porte de ton ventre s’ouvre. Et cette visite oculaire de ton vagin est à la hauteur de ce que je sentais. Large au début, il s’adapte lentement à son inquisiteur en se contractant. Un étui parfait. Je m’y glisse doucement, lentement, appréciant chaque millimètre.La route de pubis à pubis se réduit, jusqu’au contact, où nos buissons se rencontrent. Tu es très belle lorsque ton ventre palpite à chaque frottement de mon gland sur tes muqueuses glissantes à souhait ! Mes coups de reins t’ébranlent et tu te cabres.Il faut que je me calme sinon, comme la première fois, tout va partir trop vite. Je stoppe un instant, emboîté dans ce moulage capitonné, je fais rouler entre deux doigts ton petit tube de chair. Comme tu halètes ! Les voisins en ont sûrement entendu. Je m’en fiche ! J’ai envie de profiter de nous à plein. Quand je te demande de te retourner, tu t’exécutes volontiers et me présente ton derrière de façon si obscène ! La petite fleur sombre lovée au fond de la vallée entre tes fesses attire mon regard.Non, pas encore, pas ça…Je recommence alors mon voyage au creux de ce couloir souple qui m’absorbe, ivre de cette poésie lubrique qui nous agite tous les deux dans une offrande sauvage. Je ne cesse de te caresser le creux du dos, les hanches, le fessier. Puis je me retire à nouveau. Tu as encore eu un orgasme, violent et bref.De nouveau sur le dos, la tête sur l’oreiller, tu me serres contre toi et m’amène à empaler une ultime fois mon sexe. Et la décharge ne tarde pas à venir. Les pensées en fusion, je laisse la jouissance m’envahir et me lâcher au fond de toi. De moi je laisse ! Je veux t’en remplir, t’en verser des litres dans les entrailles ! Je sais que je n’y arriverai pas : seules quelques gouttes sont parties, je suis en toi, je ne peux m’arrêter de te pénétrer ! Je voudrais m’enfoncer encore plus loin, là , là , là , dans les tréfonds obscurs de ton corps, gonfler ton ventre de mon liquide, remonter plus haut, encore et encore, d’envahir ta chair dilatée de ma hampe trop courte, jusqu’au cœur !…Je n’en peux plus. Je fixe mon regard dans le tien, hagard. Tu t’es mordue une phalange en jouissant avec moi, mieux que les autres fois. Et durant cette accalmie, seuls quelques mots se sont échappés de tes lèvres :Tendrement je vais rejoindre la fente de feu, de nouveau j’y bois nos saveurs exquises. Je t’apaise. Tu fermes les yeux, le calme t’envahit. Je me glisse le long de toi pour laisser mon esprit vagabonder.Ma bouche garda de longues heures le goût et l’odeur indéfinissables de nos ébats. Je n’étais pourtant pas à un âge où j’avais une envie carnassière de sexe, de tout explorer, de tout essayer. Que s’était-il passé pendant ces quatre jours ? D’ailleurs, pour toi-même y avait-il de véritable amour ? Je ne l’ai jamais compris. Je voulais attraper au vol un maximum d’instants de plaisir intense. Nous avions faim tous les deux.L’heure de la séparation approchait, alors nous nous pendîmes l’un à l’autre, nos bouches frénétiquement soudées. Sa jambe enserra ma cuisse par derrière comme dans un étau, emprisonnant ainsi mon bassin contre le sien, que je sentis alors frémir. Je percevais la révolution de tous les sens prendre possession de moi dans une sorte de cavalcade intérieure incontrôlable.Ce corps tout fin dont je pouvais faire le tour si aisément tentait presque d’entrer en moi. C’était pourtant moi qui étais entré en elle la dernière fois, moi qui m’étais introduit dans les profondeurs de sa chair. Ce souvenir dont elle ravivait la flamme désorganisait tout, mon esprit, mes pensées, les pulsations de mon cœur, ma vie… Désir dévorant.Je prenais soin de contrôler un tant soit peu les émotions qui me submergeaient, de fouiller lentement ce vagin qu’elle m’offrait presque avec sauvagerie. Les phalanges de son index entre les dents, elle me fixait par intermittence. Je ne me lassais pas de regarder son corps se tordre sous le plaisir que nous nous procurions. Sa bouche, le bout de ses seins si durs, le creux de ses épaules, je m’en nourrissais avec un bonheur sans égal. Je voulais tout goûter.Une nouvelle fois, elle semblait voler d’orgasmes en orgasmes, très vite. On aurait dit qu’elle voulait rattraper quelque chose de perdu jusque-là et qui n’avait attendu que cet instant pour naître. Je me retenais tant que je pouvais, fasciné. De pause en pause, je réfrénais la jouissance qu’elle faillit faire jaillir à plusieurs reprises. L’ouïe contribuait tout autant que les mouvements de nos bassins à la montée fulgurante de notre ravissement charnel. J’entendais nos corps, attentif à tous les bruits que la combinaison des fluides qui s’en épanchaient pouvait produire. Je suis persuadé qu’il n’y a rien de comparable !Il fallait que je sorte d’elle. Elle émit un petit cri différent des autres lorsque je me retirai. Je l’aidai à se relever pour l’amener vers le bord du lit. Je me mis à genoux par terre. Relevant et écartant les jambes, elle m’offrit une fontaine que je lapai comme un matou. Elle se donnait dans une impudeur totale. Cela m’encouragea à lui écarter outrageusement les fesses. De la main et de la langue, je lui tapissai le sillon ainsi dévoilé de ma salive et de tout ce que je pouvais recueillir du sirop aphrodisiaque épais s’écoulant des bassins profonds enfouis au cœur du dôme de son bas-ventre frémissant. Elle jouit, longuement, dans un feu d’artifice projetant son bassin loin de moi.Elle s’assit au bord du lit, prenant sa tête entre ses mains. Toujours à genoux, je les lui pris doucement, lapant les larmes qui coulaient de ses yeux. Tristesse ou bonheur ! Que penser de ces yeux rouges ? Que penser de cette tête qui s’abandonnait, mouillant mon cou ?— Nous sommes amants, nos corps se sont mélangés, nos âmes aussi… Mais mets-toi debout, moi aussi je te veux.Assise, me fixant, l’air de dire « Je le fais pour toi… ». Cadeau sublime. Elle entreprit de câliner ma verge tendrement. Elle commençait à bien la connaître. Elle prit tout son temps pour en appréhender la douceur, la fragilité, la faire s’épanouir au creux de sa main. Sa bouche rejoignit bientôt sa main. Un cadeau de plus. La chaleur irradia tout le bas de mon ventre et je m’emplis de la vue de cette femme mûre, si belle, dont la bouche épousait, avec une touchante hésitation, l’objet de son désir. Plus rien ne nous différenciait l’un de l’autre.— Oui, je t’aime !C’était faux, je le pensais, mais si c’était vrai pour elle, le serait-ce aussi pour moi ? C’était autre chose qui faisait trembler son ventre, qui poussait une main à se plaquer sur mes fesses afin de m’attirer plus profondément en elle.Mon attention est ailleurs, je sens que je suis troublé par ses gestes. J’ai du mal à rester debout. Mes jambes tremblent légèrement. De petits sursauts démontrent que ses agissements créent des émotions que je ne peux entièrement contrôler. Elle redouble de caresses, avec sa bouche, ses lèvres… en même temps, son menton joue avec mes testicules. Ses mains se serrent sur mon fessier, puis reviennent sur ma verge alors que sa bouche aspire une à une mes boules. Les faisant rouler sous son palais, les mâchouillant finement, tirant la lobule testiculaire, peau les recouvrant… Avec ses lèvres, elle joue ainsi pendant quelques minutes.Puis ses doigts montent sur mon torse et s’arrêtent sur mes seins, triturant gentiment les bouts qui réagissent immédiatement en se durcissant. Après quelques instants d’amusement, de titillement, sa main droite revient au pénis qu’elle tient droitement sans effort. Elle descend et remonte doucement, emmenant le fourreau, cette peau qui recouvre la verge. Son autre main, pas inactive, s’insinue dans le sillon de mon postérieur, rasant une rosette ourlée.Sa bouche revient sur l’objet de convoitise, le sexe a grossi. Il s’est développé à l’extrême… le phallus… tel que ses lèvres s’avancent pour l’avaler en partie. Sa main durcit sa pression sur ma verge et accentue les allées et venues… Elle est remplacée par sa bouche qui l’engloutit entièrement et chaudement. Ses doigts s’introduisent en elle, ressortent luisants. Je sens un doigt coquin écarter mes fesses, ouvrir ma rondelle inviolée et s’introduire lentement. Il s’y glisse, tourne, cherche et trouve ce renflement derrière ma verge, qui va décupler mon plaisir, ce massage prostatique que peu de femmes et d’hommes connaissent.— Haaa… encore… j’aime ! dis-je, dans un râle de plaisir.Sa tête entre en action, entraîne un va-et-vient choisi… un mouvement lent, puis de plus en plus rapide… doux et ferme. Sa bouche aspire, tire dessus en remontant, enserre de ses lèvres et offre un orifice lubrique. Sa langue reste à titiller ce délicieux gland. Pointue, elle entre et arrondit son unique fente, le méat où s’expulse le sperme. Puis glisse vers le minuscule morceau de chair tendu, ce petit « frein » qui passe entre ses deux incisives, il est là juste sous ce renflement, ce gland… comme s’il le rattachait au reste du sexe… et il est très sensible, ce filet de la verge… très sensible à sa langue.La torture d’attendre, de se conditionner pour laisser l’excitation gagner du temps, pour se délecter encore plus… pour s’enivrer par cette flamme de jouissance qui envoie aux anges. Souffle court dans un monde de gémissement. Je me contracte fortement. Son doigt s’agite fort… Une explosion liquide et trouble tapisse l’intérieur de sa bouche. Sa main s’occupe toujours… elle continue le va-et-vient comme pour essorer, et aspire pour ne laisser aucune goutte de nectar se perdre… que cette liqueur de vie puisse s’extraire entièrement… Derrière, son doigt sort doucement, comme pour se faire pardonner.Je pousse des râles de plaisir… huuummmm… quelle satisfaction pour elle d’entendre ces rugissements qui sortent du plus profond de ma gorge !Son souffle sur mon sexe brûlant… mon sexe luisant, cette douche nacrée qui s’est répandue… ma sève… elle la fait tourner en rond dans sa bouche, son palais absorbe les saveurs fruitées et épicées de ce liquide qui engorge ses sens, à en faire chavirer ses yeux de bonheur et d’extase. Ce nectar des dieux chatouille sa luette et glisse comme du miel dans sa gorge.Que de larmes versées quand le moteur de la voiture s’est mis à tourner…Voilà , mon histoire est écrite. Je préfère m’arrêter là , la suite serait forcément plus compliquée. Le retour à la réalité plus dur. Peu importe si cette histoire était réelle ou si j’ai rêvé… C’était un beau fantasme. La réalité est parfois ingrate, elle s’accorde rarement à nos désirs.Pourtant, cette femme existe quelque part, je l’ai tellement désirée, j’ai honte de me sentir si dépendant d’elle, si faible face à son existence. Que va-t-elle faire de cette histoire ? La garder pour elle ? La livrer sur la place publique ? La partager avec d’autres ?Pour moi, l’écrire m’a apaisé, me l’a fait vivre comme quelque chose d’extraordinaire, d’impossible, mais pourtant tellement enviable.Serait-il possible que mon fantasme trouve un écho chez quelqu’un ? Peu importe… c’est une bouteille à la mer, une goutte dans le désert, je n’en attends rien !Sauf…