À Phil…Sans doute raconterai-je ici comment un jour j’ai eu la révélation de ma nature dominatrice. Sans doute raconterai-je ici mes premières dominations ou certaines des folles soirées organisées par le cercle SM ! Mais aujourd’hui j’ai envie de parler d’autre chose. Parce qu’à la longue toutes ces séances de donjon, avec les esclaves qu’on attache, qu’on dresse, pour nous ce n’est jamais pareil, mais pour le lecteur ça peut devenir lassant.De cette soirée, je n’ai conservé que deux souvenirs, le premier c’est la date, puisque le thème en était halloween, le second c’est.Mais patience l’histoire commence maintenantCes soirées m’embêtaient un petit peu, trop de monde, trop de gens différents et surtout trop de gens bizarres, mais cela faisait tellement plaisir à Clara. Je m’étais habillée d’une tenue qui me laissait quasiment le torse nu, des lanières en cuir noir étant censées figurer un soutien-gorge qui ne soutenait rien du tout. À l’époque ma poitrine était moins volumineuse qu’à présent et je n’avais pas encore mes piercings, mes amis la trouvaient belle et je ne m’en plaignais pas ! Comme je ne me plaignais pas non plus des regards appuyés qu’elle provoquait dans l’assistance !L’incident survint alors, il fut très bref ! Deux mains se posent sur mes seins et veulent commencer à les peloter. Il se croit où, celui-là ? Au Club Med ? Ma réaction fut instinctive, je balançai à l’intrus une gifle magistrale qui l’envoya voir ailleurs.— Tu as eu tort, me dit Clara, ce qu’il aurait fallu lui donner, c’est un bon coup de pied dans les couilles, il ne fallait pas le gifler, il reviendra.Elle ne croyait pas si bien dire. Mais les choses ne se passèrent pas du tout comme elle l’imaginait. Je n’ai pas revu l’olibrius de la soirée, sans doute était-il occupé dans son coin, pour ma part j’étais occupée dans le mien. C’est quelques jours après que je reçus un étrange coup de téléphone :— Bonjour, je vous appelle de la part de Corinne…Il faudra un jour que je dise à Corinne d’arrêter de refiler mon numéro à tout le monde…— Je suis le jeune homme que vous avez giflé l’autre jour ! Vous allez me trouver follement téméraire, mais je souhaiterais vous revoir.Je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas raccroché.— Ah bon ! Parce que vous voulez encore des baffes !— Oui, tout à fait ! Cette gifle m’a terriblement excité ! Et Corinne m’a dit que vous accepteriez de faire des dominations sur des scénarios qu’on vous soumettrait.Elle parle décidément trop, la Corinne.Je ne sais pas pourquoi, je ne l’ai pas envoyé paître.— Et vous pouvez venir quand ?— Je ne sais pas, moi, dans une demi-heure !— Alors dépêche-toi !Et je lui donnai l’adresse ! En l’attendant, je modifiai ma tenue, me dénudant complètement la poitrine, pour ensuite me couvrir d’un corsage super transparent, qu’en plus je laissai ouvert. Le type arriva, ponctuel. L’ayant à peine aperçu, l’autre soir, je ne le reconnus évidemment pas !— Je suis Phil.— Silence ! Tu vas commencer par te mettre à poil, ensuite tu te mettras à genoux, et ensuite peut-être on discutera.— Mais, je… j’avais apporté.— Oui je sais, tu as apporté un scénario, mais ça m’étonnerait qu’en l’écrivant, tu aies indiqué que tu devrais rester habillé !— Je suis obligé ?— Non ! Tu peux aussi repartir !Le type alors se déshabilla, il était assez frêle, fragile même, ses traits étaient délicats, presque efféminés. Tous les poils de son corps, à l’exception toutefois de la toison pubienne, avaient été consciencieusement épilés.Il s’exécuta sans broncher. J’adorais ce genre de situation. Le type peu habitué aux rituels des dominations, qui arrive avec son scénario dans la tête et qui se figure que ça va se passer sans problème… Eh bien, non ! C’est moi, la maîtresse, c’est moi qui dirige les opérations. Son scénario, c’est si je veux, quand je veux et comme je veux ! Mes esclaves sont mes jouets, je les veux dociles et disponibles ! Mais les choses ne sont pas si simples, une domination réussie est une domination où le soumis aura envie de revenir. Et ce point n’est jamais gagné d’avance !Il se relève et aussitôt je le gifle, en dosant le coup.— On dit « Oui, Maîtresse ! »— Oui, Maîtresse !— Tu vas mettre les mains derrière ton dos, et tu ne les bouges plus.— C’est que.— C’est que quoi ?— Oui, maîtresse !— Bon, je vais te faire plaisir, regarde.Et tout en parlant, j’ôte mon chemisier, libérant ma poitrine, je sens qu’il n’en peut plus, le pauvre.— Alors ? Elle est comment, ma poitrine ?— Magnifique, maîtresse !— Alors baisse la tête et regarde-la !Le pauvre bandait comme un sapeur rien qu’en matant mes nichons. J’en éprouvai une certaine fierté !— Alors, c’est quoi, ton scénario ?— Ben.— Ben quoi ? Tu l’as perdu en route ?— Non ! J’aurais voulu vous tripoter les nichons, et vous m’auriez giflé jusqu’à ce que je sois obligé d’arrêter, et après, en punition, j’aurais eu droit à une fessée !Voilà qui avait le mérite d’être simple et de sortir de l’ordinaire— Et tu crois que je vais accepter cela ?— Je suis venu pour cela, maîtresse !— Bon, vas-y !Il n’y croyait plus, il s’empare sauvagement de mes seins, et les pelote, les caresse, les malaxe, je le laisse faire un moment, cela a l’air de le surprendre, et puis j’y vais, je dose mes gifles, il ne faut quand même pas qu’il s’arrête à la première. C’est un jeu, son visage devient tout rouge, il me pelote toujours, il s’enhardit même et attaque mes tétons, le voici qui baisse la tête pour essayer de me les sucer ! J’augmente la force de mes gifles, il résiste à une gifle, à deux, à trois, à quatre, pas à la cinquième, il est vaincu et n’insiste plus ! Alors il se tourne et m’offre son petit cul ! J’attends un petit peu, je ne suis pas pressée ! Et soudain je tape, je tape de plus en plus fort, mais ce type encaisse bien, j’essaie de taper plus fort, mais je me fais mal aux mains, à ce stade, normalement, je ne continue plus, je prends un instrument, souvent un martinet ! Je le lui dis !— Non je n’aime pas les instruments !— Tu as essayé, au moins ?— J’ai essayé le martinet, ça me fait trop mal !— Parce que ça cingle, mais j’ai quelque chose qui ne cingle pas !— Non ! Maîtresse ! Je voudrais…— Dis donc ! Ça te plairait de revenir ?— Bien sûr !— Alors tu te tais !J’allai chercher une brosse à cheveux, le genre grand modèle avec plein de piquants.— Rassure-toi, je vais me servir du côté plat !— Non !— Mais tu vas te taire un petit peu !Je commençai à taper, sans trop forcer !— Alors, c’est comment ?— C’est pas mal du tout !Du coup je m’arrêtai et attendis sa réaction !— Je, je crois que j’en veux bien encore !— Tu ne crois pas que tu exagères ? Ce sera pour la prochaine fois. Mais tu as vu comme tu bandes, tu veux jouir comment ?— C’est que j’avais envisagé une suite.— La prochaine fois, la suite, je n’ai pas que toi à m’occuper.— Maîtresse, laissez-moi vous parler juste trente secondes et après je ferai ce que vous voudrez, et si vous voulez que je parte, je partirai.— Bon, trente secondes, pas une de plus !— J’ai un copain qui m’attend dans la voiture en bas ! Il serait ravi que vous lui fassiez subir le même sort qu’à moi.J’avoue que je ne m’attendais pas à ce genre de chose !— Tu le connais depuis quand, ton copain ?— Depuis dix ans, c’est un ami d’enfance, un type formidable, super intelligent, plein d’esprit, un joyeux luron, mais il est super complexé et trop timide.— Et il a les mêmes fantasmes que toi ?— Souvent, nos fantasmes, on les bâtit ensemble, en parlant.— Vous vous excitez en vous racontant des histoires de cul ?— Oui, des fois !— Et vous avez fait des choses ensemble ?— Euh.— C’est quoi « Euh », c’est oui ou c’est non ?— Des petits trucs !— C’est quoi des petits trucs ?— Des branlettes !— Des branlettes, pas de pipes ?— Si deux ou trois fois !— Et vous ne vous êtes jamais enculés ?— Non !— Ça ne te plairait pas ?— Si !— Et pourquoi tu ne fais pas ?— Je n’ose pas lui en parler !— Ah bon ! Dis-lui de monter !— Maîtresse ! s’il te plaît— Quoi ?— Oblige-nous à le faire !— C’était bien mon intention !Voir deux mecs faire l’amour était l’un de mes fantasmes, j’avais déjà vu des types se faire des trucs, dans les soirées SM, mais il s’agissait de mecs complètement bodybuildés à moustaches qui ne m’excitaient guère. Certaines dominatrices s’amusaient à contraindre des soumis à avoir des relations sexuelles forcées, ce n’était pas non plus mon trip. Non, ce qu’il me fallait, c’est deux hommes presque ordinaires, et là , j’en avais l’occasion. Les conseils de Clara me revenaient à l’esprit :— Ne monte jamais deux hommes ensemble : contre un homme, tu pourras toujours te défendre, contre deux, c’est impossible.Mais non, je ne risquais rien.Ça y est l’autre était là , maintenant. Phil ne m’avait pas dit qu’il était aussi laid, binoclard, trapu, bedonnant, le visage balayé d’un rictus ridicule, la peau constellée de défauts divers, berck, berck, mais je me devais de faire bonne figure maintenant !Éric (il s’appelait Éric) ne se fit pas prier. À poil, il passait mieux, moins frêle que son copain, et mieux monté, mais comme l’autre il était presque entièrement épilé ! Je décidai de jouer le jeu, mais d’aller plus vite !— Vas-y tripote-moi les seinsÉric était beaucoup plus délicat que Phil, en me tripotant les seins, j’avais l’impression qu’il découvrait quelque chose. J’appris beaucoup plus tard que c’était en fait une vraie découverte. J’étais son premier contact féminin ! J’hésitai un instant à gifler ce visage si ingrat, mais après tout, il était venu pour cela, et il eut sa dose de baffes. Moins résistant que son ami, il ne tarda pas à me tendre son postérieur, que j’attaquai directement à la brosse, sans que cela ait l’air de le gêner.— Maintenant sucez-vous !Les deux types étaient tellement excités qu’ils roulèrent par terre en se suçant mutuellement. En quelques brèves minutes, ils parvinrent à la jouissance.— La prochaine fois, vous vous enculerez !— Oui, maîtresse ! me répondit Phil.J’étais, quant à moi, mouillée d’excitation, l’envie de me masturber me tenaillait.— Viens me lécher.— Qui, moi ? !— Oui, toi !Le pauvre Éric n’avait jamais fait cela de sa vie, il faisait ce qu’il pouvait, mais manquait cruellement d’expérience, je pris le parti d’être gentille.— Tu suces très bien, mais maintenant, c’est le tour de ton copain.Ce n’était pas l’extase absolue, mais au moins Phil savait ce qu’il faisait et parvint à me faire jouir rapidement ! Je pris congé de ces deux zouaves.Il me fallait maintenant faire deux choses : téléphoner à Corinne, pour lui dire d’arrêter de donner mon téléphone à tout le monde ! Et téléphoner à Clara, pour lui raconter tout cela, ensuite lui dire de venir et de passer ensemble une bonne soirée complice. Mais les choses ne se passent jamais comme on les prévoit ! J’entends encore Clara me dire :— Une dominatrice ne fait pas cela !Ça veut dire quoi, ce genre de phrase ! Je suis libre ! Je fais ce que je veux, il n’y a pas plus de vraie dominatrice que de vraie pizza ou de vrai couscous ! J’ai raccroché !— Allô, Corinne !— Bonsoir, Chanette !— Je ne te remercierai jamais assez d’avoir donné mon téléphone à Phil, j’ai passé avec lui un super moment !— Sans déconner ?!— Viens me rejoindre, je suis toute excitée, je vais te raconter tout, et si après je suis encore excitée, tu en profiteras !— J’arrive !J’ai souvent revu Phil, il est devenu mon compagnon, puis mon mari. En aurait-il été autrement si, ce fameux jour d’Halloween, je lui avais botté les couilles, au lieu de cette gifle magistrale ?