La porte s’entrouvrit sans grincer. D’ici on voyait le lit. Elle glissa doucement la tête dans l’encadrement de la porte et écouta le silence. Tout était plongé dans le noir, à l’exception d’un rayon lunaire qui venait se pencher sur le lit. Les plis désordonnés couvraient les jambes d’un corps immobile.Le volet fermait mal, et ce depuis plusieurs mois, elle le savait. Elle chercha quelques secondes le bruit d’une respiration, qui lui arriva, calme et lente. Il dormait. Alors elle se glissa à l’intérieur de la pièce, silencieuse et ferma doucement derrière elle la porte. Elle s’immobilisa et chercha de nouveau le souffle de l’endormi. Rassurée, elle franchit d’un pas félin les mètres la séparant du lit.Elle se dévêtit et laissa glisser avec lenteur sa robe légère au sol. Il faisait chaud et l’on entendait les grillons dehors. La fenêtre était ouverte. Elle posa un genou sur le lit, laissant au sol un petit tas de tissu. Nue, elle s’approcha du corps tiède. Le drap montait jusqu’à ses hanches. L’espace d’un instant, sa tête passa dans le rayon lumineux, éclairant un sourire. Elle posa ses doigts sur le drap et tira doucement celui-ci en arrière.Le creux d’une fossette s’installa sur le visage féminin. Il dormait nu pour son plus grand bonheur. Il dormait, étalé au centre, sur le dos. Son torse se soulevait par intermittence, preuve qu’il rêvait paisiblement. Elle s’agenouilla au-dessus de lui et l’observa, le scruta de ses yeux comme une mort-de-faim.Elle posa sa main sur sa cuisse et remonta doucement, en le caressant. Elle frôla son sexe mais retira sa main. Il fallait ne pas le réveiller. Qu’il continue de rêver. Elle guetta une réaction de sa part, mais aucun signe d’éveil n’apparut. Elle se pencha alors avec lenteur sur le torse de son homme et déposa ses lèvres humides sur sa peau. Une pluie de cheveux glissa de ses épaules et vint caresser la poitrine du dormeur qui frissonna.Elle changerait son rêve en rêve érotique coûte que coûte. Elle joignit sa main à sa bouche et effleura de ses doigts la peau aux odeurs musquées. Elle remonta, longea ses épaules, son cou, dessina le contour de sa mâchoire, de ses lèvres, le nez et redescendit sur la poitrine, légère. Elle réprima l’envie montante de glisser ses doigts autour de son sexe.Lentement, se répéta-t-elle, lentement.Elle mordit sa lèvre inférieure et posa sa joue sur lui. Elle entendait son cœur battre sourdement. Elle se redressa et se plaça au-dessus de lui, dans le même sens. Elle plia les bras et fit fondre sa bouche sur ses tétons, laissant sa langue les frôler. Sous ses cuisses elle sentait des tensions s’accumuler.Il rêvait maintenant d’autres choses, de beaucoup plus sensuelles. Elle délaissa le haut de son torse et glissa dans le creux de ses hanches, embrassant avec faim sa peau. Une main vint se placer à l’intérieur de ses cuisses et elle le caressa, remontant et descendant, s’approchant toujours plus de son sexe. Lorsqu’elle posa ses doigts sur ses bourses, pleins de douceur, elle les referma et les fit rouler avec lenteur dans sa main.Elle aimait ce contact si précieux et dangereux.Elle respira profondément et entreprit de résister au désir qui la taraudait. Sa langue réclamait son dû. Pour attiser sa soif, la femme laissait sa langue parcourir l’aine et s’égarer sur ces cuisses.Ses doigts relâchèrent leur emprise et remontèrent vers son sexe qui manifestement ne restait pas insensible aux sensations et au rêve du dormeur. Elle enroula ses doigts autour de ce membre qui s’érigeait et goûta ce premier contact longuement. Dans sa main, cet objet vivant s’animait, et semblait se débattre, conscient que cette main n’était pas là pour observer.Elle remonta ses yeux vers le visage de l’homme toujours endormi, mais qui gémissait doucement de temps à autre. Rêvait-il d’une blonde ? D’une brune ? D’une collègue ? De la dernière actrice du porno qu’il avait visionné ? Ou, elle avait l’audace de l’espérer, d’elle ?Sa main, satisfaite de son effet s’anima, resserrant sa poigne et entreprit de le branler d’abord avec douceur. Elle savait qu’elle ne tarderait pas à le réveiller. Plus sa queue durcissait entre ses doigts, plus ses doigts se refermaient.Son regard se fixait sur son visage. Elle voulait le défier du regard au moment où il ouvrirait les yeux, où il rassemblerait ses pensées et comprendrait. Cela ne tarda pas. Dans un gémissement plus rauque que les précédents, il souleva la tête et rencontra son regard mutin et son sourire malin.D’instinct il se redressa sur les coudes… Profitant de son attention, elle se pencha sur lui et goûta de ses lèvres son sexe. Sa langue le lécha, vint caresser le bout de son sexe. Elle referma ses lèvres sur lui et le plongea dans sa bouche, le narguant de sa langue à l’intérieur.Ses doigts entreprirent de soupeser ses bourses. Il leva sa main et vint glisser ces doigts dans ses cheveux, lui dictant un rythme, son rythme, lui arrachant des gémissements. Puis ses mains la lâchèrent pour venir la prendre par les bras. Il la tira vers lui et la poussa sur le lit sans ménagement.Il posa sa bouche sur la sienne, avide de baisers et descendit sa main entre ses cuisses. Ses doigts fouillèrent le sexe de sa diabolique ombre, la maintenant muette de sa bouche. La connaissant, il trouva ce qu’il cherchait et se vengea des sévices reçus, la maintenant immobile, lui rappelant qui dominait.D’abord réticente, elle se laissa néanmoins couler dans ses bras, capturant sa langue dans sa bouche et lui laissant la mener au plaisir. Très vite elle sentit ses reins se nouer et une douce humidité envahir le bas de son ventre. Ses tempes battaient furieusement le rythme des doigts qui la caressaient. Lorsqu’il la sentit tendue, prête à jouir, il cessa brutalement ses caresses.Elle lâcha un grognement de mécontentement et le fusilla du regard. Celui-ci répondit en la faisant basculer sur le ventre. Il la recouvrit de son corps et posa ces lèvres dans son cou. Elle pencha la tête et souleva les fesses vers lui, appuyée sur les coudes et se cambra. Il guida son sexe entre ses cuisses et la pénétra avec lenteur, réprimant un profond soupir.Elle-même savoura ce sentiment de le recueillir au fond d’elle. Ce sentiment augmenta lorsqu’elle sentit ses fesses s’appuyer contre lui. Mais très vite la faim de chair revint et brisa l’attente. Il se retira et la prit encore, de manière plus brusque. Elle aimait ces assauts. Son plaisir, leurs plaisirs, éveillés par leur caresses réciproques prenaient possession de leur corps. Elle le voulait, plus vite, plus fort. Il la désirait, plus encore.Qui gémissait ?La seule chose certaine, c’est qu’elle sentait venir ces vagues et cette écume. La mer lui léchait les orteils et venait effriter le sable dans sa tête. Elle se sentit submergée par un assaut plus violent que les autres, et jouit dans un gémissement soupiré. Son ventre se noua et, sur ses paupières mi-closes, défila son plaisir assouvi.Lui-même l’accompagna de près et s’écroula sur son dos. Il embrassa ses épaules, sa nuque et glissa un bras sous la poitrine de la femme. Il emprisonna d’une main un sein rond et doux. Elle tourna la tête et souffla sur ses paupières et l’embrassa. Elle caressa ses lèvres, de sa langue.Il approcha sa bouche de son oreille et en mordilla le lobe.— Je croyais que tu ne pouvais pas venir ?