Elle s’appelait Lise et avait tout juste trente ans. C’était le genre explosif, tantôt rousse, tantôt brune, avec de grands yeux, une peau claire, des seins lourds, un corps élancé, bref le genre de nana qui fait triquer tous les mecs mais qu’ils n’auront jamais dans leur pieu ! Que de litres de sperme perdus, combien de draps et slips souillés, combien de bobonnes baisées en pensant à elle ? Elle, elle avait l’air d’une jeune des sixties, avec jupette rose, chemisier blanc en coton, et de longues nattes ! Quant à sa bouche, c’était parfait. Voluptueuse, des lèvres bien dessinées, une bouche large, pleine de douceur, ourlée, soyeuse. Un vrai travail de sculpteur, d’ébéniste. Michel-Ange, ou Rodin, n’auraient pas fait plus parfait.Pour résumer, en quelques mots, une bouche à pipe, un aspirateur à bites, une pompe à nœuds ! Le truc dont tout homme normalement constitué rêve toute sa vie. Il faut le dire, j’ai eu tout de suite envie de cette bouche. Cette bouche, rien que cette vision-là, était susceptible de susciter une érection chez n’importe quel mâle.Au départ une annonce, et une photo sur un site SM. La demoiselle semblait cultivée, soumise, très sexuelle. Et puis, une grosse envie, sucer et faire gicler des litres de foutre sur son visage angélique et démoniaque. Un vampire à foutre, une spermophile, voire une spermomaniaque. Spermophile, du latin sperma, semence et du grec phile, ami. Définition que pourrait donner un dictionnaire : qui aime le sperme. Mais cette définition est insuffisante. Lise, c’est une amoureuse. Pas une amoureuse au sens propre du sper… heu, du mot. Non, une amoureuse du pouvoir que peut procurer sa bouche.Elle avait compris une chose. Face à sa bouche, le cerveau d’un homme migrait de son encéphale vers ses couilles, puis de ses couilles, lentement par le canal urinaire, vers le méat, avant d’exploser sur sa face, ou d’inonder sa gorge.Quand il bande, un mec se prend pour le Dieu Priape ! Qui est la vraie divinité ? Celui qui est debout, ou celle qui est à genoux ? Lise avait tout compris. Celui qui est debout vit une illusion, celle qui est à genoux vit une réalité !Quel macho peut comprendre ça ? Combien de mecs en sont conscients ? Combien d’hommes étaient de vrais hommes, c’est-à-dire capables d’offrir un mât dur à sa gourmandise, tout en ayant compris la vérité ? Lise savait la réponse.Bref, dès la vision de cette annonce, j’ai eu un rêve, une envie, un fantasme. Et ceci était devenu réalité. Lise nue, ou plutôt vêtue de ses seuls piercings, d’un collier en cuir clouté et de hautes bottes en cuir. Lise se déplaçant à quatre pattes, seins pendants dans le vide, cul ondulant. Une vraie chatte qui se venait se frotter contre le jean noir de son maître. Tout en déposant ses phéromones, mentalement, elle lançait :— Serveur, j’ai commandé une dose de foutre pour l’apéritif ! Ça vient ?Son impatience était exacerbée, par la protubérance qu’elle devinait gonflée sous les boutons de la braguette ! Quand allait-on la laisser déguster en paix ? Plus l’attente durait, plus elle mouillait ! C’était un jeu cruel de la laisser frustrée, insatisfaite, mais de ce jeu, elle allait sortir victorieuse… Déjà, elle s’en pourléchait les babines, elle en bavait, ce qui accentuait encore son aspect sensuel.Un premier ordre :— À genoux face à moi !Avec une docilité feinte, elle se plaça dans la position demandée.Langue sortie humectant ses lèvres, provocante, regard fixant celui de l’homme, l’air de lui lancer un extrait de Cayenne, un poème de Jean Genet :Viens couler dans ma bouche un peu de sperme lourd !Un deuxième ordre :Fébrilement, elle avait passé sa main gauche sous mes couilles, histoire de soupeser le paquet, histoire de voir combien de giclées elle allait pouvoir en extraire. Des couilles lourdes, bien pleines, dures… Avec la droite, elle tâtait, caressait la braguette, de bas en haut, et de haut en bas, histoire de juger de la virilité, histoire de juger combien de temps cette queue arrogante allait lui résister.Avait-il un slip, ce cochon-là ? Clic, la ceinture western qui s’ouvre, clac, le premier bouton en cuivre, clac, un deuxième, clac un troisième… Et la main droite qui commence à glisser à l’intérieur du froc. Pas de tissu, juste une sorte de saucisse très dure. Là, intérieurement, elle commença à vibrer.L’air ridicule, le froc sur les chevilles, mais la bite triomphante, je jouissais de la vue que m’offrait la vie en ce froid jour d’hiver. La plus belle des putes qui allait me sucer, et me faire jouir. À genoux, torse de salope bombé, tétons frémissants de désir, langue sortie, regard d’allumeuse !Un troisième ordre :Un sourire triomphant emplit son visage. Les yeux brillaient, la langue naviguait suavement d’une commissure à l’autre. Une plissure des paupières, comme pour savourer l’instant, quelques secondes où le temps semblait suspendu à ses lèvres.Ce qui n’allait pas tarder, à être suspendu à ses lèvres, c’est le truc rouge qui pointait, non pas une truffe de chien, un nœud, un bout, un gland ! Un petit bisou sur le méat pour commencer pendant que sa main gauche soupesait délicatement mes deux grosses prunes, et que la droite s’emparait de la tige. Un autre bisou sur le frein, puis un titillement de la langue. Et des baisers, qui par petits sauts migrent jusqu’au scrotum.C’est le supplice de Tantale. Voir cette femme superbe, prendre son temps, déguster son phallus érigé, le savourer… Et la langue, qui remontait, remontait, remontait en suivant la veine, puis descendait, descendait, descendait, avant de remonter, pour me faire monter au septième ciel ! Le silence, aucun bruit dans la pièce en dehors du délicat murmure de la fellation qui m’était prodiguée.Titiller le méat, lécher le gland, le gober, lentement, s’empaler, lèvres serrées, la bouche sur ce phallus, étranglant cet objet à sa base, l’aspirant comme une ventouse. Visiblement, elle avait lu tout Jean Genet :Suce mon membre dur comme on suce un glaçon.Mordille tendrement le paf qui bat ta joue,Baise ma queue enflée, enfonce dans ton couLe paquet de ma bite avalé d’un seul coup.Étrangle-toi d’amour, dégorge, et fais ta moue !Ceci dit, il faut quand même ajouter quelque chose, car elle avait une féminité que n’avaient pas, loin de là, les partenaires amoureux de ce grand poète ! Cette féminité, elle se manifestait sur chaque pouce de son corps. Un corps délié, des seins un peu lourds, mais naturels, et un petit abricot glabre, la taille fine d’une femme qui n’a pas encore porté le fruit de l’homme, et des fesses, des fesses à faire rêver tout sodomite.Je ne regardais même plus la pendule, il aurait été insultant, vexant, de voir mon attention distraite par autre chose que la scène qui se déroulait entre mes cuisses ! À chaque fois que je me sentais partir, elle relâchait la pression. Tortionnaire !Quand elle voulait faire une pause, elle se contentait de rester devant sa sucette bouche ouverte, offerte, me lançant des regards enflammés, provocants. Et, moi, répondant à cette invitation, je saisissais ses tempes entre mes mains, violais cet orifice béant, cherchais la caresse de sa langue, trouvais le fond de sa gorge, sentais son désir, sa gourmandise, son appétit.C’était bon de sentir en elle, cette envie de moi. Peut-être était-ce simplement l’envie de ma semence, mais quelle importance ! Moi aussi, j’avais envie de cette femme, à moins que ce ne soit seulement de sa bouche.Jouir dans sa bouche, voilà, ce que je voulais à cet instant précis. Elle était là, toujours à genoux, à nouveau bouche en offrande. Moi, de la main gauche, je caressais ses doux cheveux, tandis que la droite, je m’astiquais consciencieusement la bite, le frein posé sur sa langue sortie, le méat visant son palais.Elle, elle ne me jetait plus un regard, toute son attention était tournée vers l’explosion qui approchait, espérant une grosse giclée de foutre épais et gluant.Et, le voilà, première contraction, premiers cris réciproques, premier jet.Sur sa langue, sur son palais, sur ses lèvres, sur le bout de son nez, sur la pointe de son menton, le résultat attendu, son dessert, son champagne préféré, du caviar d’homme… Elle rayonnait, rougissante du plaisir qu’elle venait de prendre ! Elle n’en avait pas laissé une goutte, guettant les dernières larmes, léchant tout, pressant mes couilles puis trayant ma queue, comme pour en extirper le jus, tout le jus…Septième ciel atteint et pulvérisé !FinÉrik