Benjamin était content d’avoir eu ce permis de conduire qui signifiait pour lui la liberté de ses mouvements, indépendamment de ses parents. Ils lui avaient trouvé une petite voiture qui était bien pratique, dans cette petite ville de D. Au cœur de la Nièvre où les transports publics ne laissent que peu de possibilités aux jeunes qui veulent se déplacer.Benjamin ressemble à un jeune comme les autres. Un joli garçon aux cheveux châtains avec une petite mèche rebelle en travers du front, mince même s’il mange avec appétit, avec quelques poils sur le menton et un regard intense avec ses yeux verts. Il a reçu une éducation ferme mais affectueuse avec des parents aimants où l’on avait de la pudeur et où on ne parlait pas de sexe. La vie d’un jeune de notre époque dans toute sa banalité. Une bande d’amis qui ne se sont pratiquement pas quittés depuis l’école primaire dans cette petite ville où tout le monde se connaît plus ou moins, des attentes, des rêves et des bières qu’on boit tous ensemble sur un banc en demandant les cigarettes de ceux qui en ont. Et il y a les filles. À 18 ans, Benjamin est encore vierge. Il aimerait bien pouvoir faire l’amour mais difficile pour lui d’aborder celles qu’il trouve mignonnes. On se croit adulte mais on reste encore l’adolescent timide qu’on était, quand les premières fêtes entre copains étaient l’occasion de connaître les premiers flirts, avec l’alcool qui était le meilleur allié où le pire ennemi de ceux qui voulait se donner du courage.Mais il y avait chez Benjamin une tentation qu’il n’avait jamais avouée. Il aimait les filles et les regardait dans la rue, il n’y avait aucun doute. Mais il se sentait excité par la simple idée d’avoir une relation avec un homme. Non pas des sentiments, mais une expérience sexuelle avec un inconnu. Il s’était déjà inséré des doigts dans l’anus et trouvait la sensation agréable. Il pensait qu’être pénétré par une verge pourrait lui provoquer un vif plaisir même s’il n’en était pas sûr. Dans cette petite ville de la Nièvre, difficile de satisfaire ce fantasme sans s’exposer. La crainte que les amis le sachent et en rigolent, que les parents l’apprennent, il en aurait été mort de honte. Difficile d’exprimer à son âge des fantasmes comme celui-ci sous peine de passer pour un « pédé ». Cette crainte donnait à ses fantasmes un piment encore plus irrésistible quand, dans la chaleur de son lit, Benjamin fantasmait à l’idée de s’offrir à un homme plus âgé qui profiterait de son cul, sans lendemain, sans sentiments.Pourquoi des hommes mûrs ? Ce fantasme, s’il le tourmentait de plus en plus souvent depuis quelques mois, n’était pas pour lui une fierté. Le fait d’avoir une relation sexuelle avec un homme lui laissait un mélange d’excitation et de honte. Son éducation n’incluait pas qu’une personne puisse avoir des relations avec une personne du même sexe. Avec un homme plus âgé, cet écart de génération le rassurait plus que d’être avec un jeune de son âge. La distance de l’âge aurait été pour lui comme une distance avec cette expérience qu’il voulait sans pour autant se considérer comme homosexuel. Il avait lu sur internet que beaucoup d’hommes mariés cherchaient des expériences avec d’autres hommes, et souvent plus jeunes. Il n’aurait alors pas beaucoup de difficultés à donner envie, se sachant à son tour source de fantasmes. Et puis un homme plus âgé aurait aussi plus d’expérience pour que ce moment soit meilleur. Les femmes mûres étaient pour lui son autre grande source de fantasmes, il s’imaginait qu’elles aiment les jeunes inexpérimentés comme lui pour leur enseigner les choses du sexe, comme une relation de maître à élève.Ce fantasme l’accompagnait souvent le soir avant de s’endormir. La frustration de ne pouvoir utiliser la connexion familiale à internet pour assouvir la vision de scènes homosexuelles l’incitait encore plus à chercher à passer à l’acte. Il aurait aimé voir des films gays, juste pour être sûr que ça pourrait lui plaire, mais c’était difficilement possible. Comme pour les filles, le poids de la timidité, de l’éducation et du manque d’expériences bridait ce sexe qui bandait plusieurs fois par jour en attendant de pouvoir donner ou recevoir du plaisir, laissant des traces blanchâtres sur ses caleçons. La peur de passer à l’acte nourrissait le fantasme, le fantasme nourrissait le désir.Il savait qu’à quelques kilomètres de D. Se trouvait un bois connu pour être un lieu de rencontres homosexuelles. On en plaisantait dans les familles. Celui qui était soupçonné d’avoir ce genre de goûts tombait sous l’expression « d’aller de temps en temps au bois du T. ». Benjamin se disait que ce lieu pourrait être envisageable. Il n’y avait pas dans la région de lieux de rencontres homos comme des bars ou des discothèques et même si c’était le cas, il ne pouvait s’imaginer pousser la porte seule de ces établissements. Pendant plusieurs semaines, cette idée d’aller dans ce bois trottait dans sa tête. Le pour et le contre se mélangeaient dans son esprit : l’excitation de la rencontre avec un inconnu, y aller seul, sentir une sexe le pénétrer, la peur des maladies, le goût d’un sexe, le plaisir, la peur que ses proches l’apprennent, être agressé, avoir un orgasme, la honte d’une sexualité différente, toucher un sexe dur, la douleur de la pénétration, le sperme, mettre un préservatif, la gendarmerie qui viendrait faire une descente, le doute sur sa sexualité…Un samedi après-midi, Benjamin se décidait à y aller. Ce fantasme l’obsédait et il voulait le satisfaire pour calmer ces films qui se déroulaient dans sa tête. Il se disait qu’il était un peu dérangé de faire des choses comme ça mais durant le trajet, son cœur battait fort, sa queue grossissait dans son pantalon en même temps que sa bouche devenait sèche. Il venait de trouver l’endroit mais décidait de se garer un peu plus loin pour ne pas que quelqu’un puisse reconnaître sa voiture garée sur la petite clairière en terre battue qui donnait sur le petit chemin forestier bien connu des amateurs de plaisirs discrets et rapides. Le chemin qu’il faisait à pied pour atteindre cette clairière lui avait rendu la bouche complétement sèche à cause de l’excitation. On était en novembre, il faisait froid et le ciel était lugubre. Benjamin pensait qu’avec ce temps, il n’y aurait personne. Ça n’aurait pas été décevant pour lui, le simple fait d’être présent ici était déjà une victoire de sa volonté. Mais sa queue avait débandée sous le coup d’une légère angoisse qui l’envahissait à mesure qu’il se rapprochait du chemin forestier. Les feuilles tombées donnaient plus de visibilité au regard dans cette forêt. Une Opel Corsa grise était garée mais on ne devinait personne.Après avoir fait une cinquantaine de mètres sur ce chemin, il vit un homme se rapprocher sur sa droite à travers les arbres. Ses pas faisaient craquer les branches mortes et soulever quelques feuilles mortes. Benjamin croisa son regard pendant une seconde et l’expression de cet homme ne laissait aucun doute sur ce qu’il cherchait ici. Il l’avait regardé avec insistance, le visage fermé et concentré de celui qui veut et attend quelque chose. Benjamin continua lentement sa route, sans s’arrêter, le cœur battant la chamade, paralysé par la peur d’être si près d’un homme qui pourrait répondre à son fantasme. L’homme semblait avoir arrêté de marcher, il n’entendait plus ses pas derrière lui. S’arrêtant à son tour, Benjamin vit l’homme à une vingtaine de mètres qui n’osait plus continuer, sans doute pensait-il que ce jeune homme n’était visiblement pas là dans cette forêt pour ce qu’on y fait habituellement. Benjamin fit alors demi-tour. Passer devant lui en faisant mine de s’être trompé de chemin pourrait peut-être provoquer un dialogue, l’excitation lui avait redonné une belle érection mais il n’était pas sûr des intentions de cet homme. Ce n’est qu’en se rapprochant qu’il vit que ce cinquantenaire avait son sexe sorti de la braguette de son pantalon. Un gros vers blanc que l’homme touchait de sa main sans s’arrêter de regarder Benjamin. L’homme lui demanda simplement :— Tu as envie ? en lui montrant du regard sa queue et Benjamin répondit par un timide « oui », la gorge serrée.— Alors suis-moi, je connais un endroit tranquille dans la forêt. Tu viens souvent ici ?— Non, c’est la première fois.— Tu as quel âge, tu me parais jeune pour fréquenter un lieu pareil…— Je vais avoir 19 ans en mars, je cherche juste du plaisir en fait.— Et quoi exactement ?— J’aimerais bien sucer mais je sais pas si je voudrais aller plus loin…— Ok, on verra bien comment tu te sentiras. Tu es mignon toi, tiens, on est presque arrivé, c’est le petit bosquet que tu vois à gauche vers le talus.L’homme n’avait rien de bien séduisant à vrai dire. Il était plutôt petit, les cheveux bruns dégarnis et un embonpoint qu’on devinait sous son blouson bleu sombre. Il parlait avec le souffle court de celui qui excité par le plaisir à venir, visiblement habitué à ce genre de rencontres. Il avait un air cochon, vicieux qui n’était pas pour déplaire à Benjamin qui ne cherchait pas à placer des sentiments dans cette rencontre. Seul le plaisir et le contact sexuel avaient de l’importance.— Allez, tu veux te mettre à genoux pour me sucer un peu ?Benjamin était à genoux devant cet homme dont il ne connaissait même pas le prénom. Il commença à sucer le sexe pas encore raidi de son amant de la forêt. C’était chaud et la peau du prépuce était douce quand il la pinçait avec ses lèvres. Il sentait son eau de toilette bon marché et dans cette situation, elle avait une bonne odeur : celle d’un homme à qui il suçait le sexe. C’était le parfum d’un moment intime en forêt.— Il fait froid, hein ! Mais continue à sucer, ça va venir…Lentement, Benjamin sentait que la queue prenait de plus en plus de place dans sa bouche et en voulant la branler, il voyait pour la première fois face à lui un sexe bandé. C’était chaud, sa main glissait le long du membre avec plaisir et il regardait ce gland lisse et brillant, bien plus gros que le sien. Il regardait tout de même autour de lui si personne ne venait. Mais tout était calme. Suçant de nouveau, il caressait avec plaisir les testicules qui était plaqués sous l’effet du froid contre le corps de cet inconnu. Sa main était posée sur la tête de Benjamin et cherchait à donner du rythme à ses allers-retours. Benjamin goûtait avec plaisir l’impression d’être une sorte de jouet sexuel, de sentir l’odeur d’un sexe. De la salive coulait de sa bouche à mesure que la pression de cette main sur sa tête s’accentuait. L’homme soudain s’arrêta, sortit la queue gluante de la bouche de Benjamin et lui demanda de baisser son pantalon pour le caresser un peu.Benjamin avait remonté son blouson pour défaire son pantalon, baisser son caleçon et montrer sa queue. Trop ému de la situation et peut-être sous l’effet du froid, il ne bandait pas mais son excitation était à son paroxysme. L’homme caressait son sexe d’une main et de l’autre lui caressait l’entrejambe en cherchant à approcher ses doigts de son anus. Benjamin se retourna et par réflexe se pencha en avant en plaçant ses mains contre un arbre. Il se sentait prêt à être pénétré. Son initiateur se prépara, sortit un préservatif qu’il plaça sur son gland en le déroulant avec la rapidité que donne l’habitude. Il mouilla le bout de ses doigts pour humidifier le trou de Benjamin et le bout de latex. Sans chercher à le pénétrer avec des doigts au préalable, il plaça son sexe à l’entrée de l’anus et demanda à Benjamin de plier tout doucement ses jambes en basculant le bassin pour faire entrer en douceur sa bite. Après la troisième tentative, Benjamin sentit que son trou s’était élargi et que la queue pénétrait son intimité, élargissait son muscle intime.Il n’avait pas mal contrairement à ce qu’il avait pu lire sur la sodomie. Une douce chaleur envahissait son bas-ventre, la sensation du sexe dans son anus lui procurait un vif plaisir en lui coupant toute possibilité d’avoir une érection malgré les caresses de l’homme qui du bout des doigts caressait son sexe circoncis. Il sentait la respiration bruyante de son étalon qui faisait en douceur de petits allers-retours tout en lui demandant si tout allait bien. Il laissa tomber de la salive sur son sexe pour lubrifier encore un peu et accéléra la cadence. Penché en avant, embrassant de ses bras le petit arbre qui lui servait d’appui, le blouson remonté au niveau du nombril, Benjamin goûtait à sa première sodomie avec le délice d’avoir eu le courage d’aller jusqu’au bout de l’expérience.Les mains calleuses de l’homme sur ses hanches (il devait avoir un métier manuel pour avoir des mains aussi râpeuses) lui procuraient une agréable sensation, il se sentait soumis, dominé par la lubricité d’un cochon trop content d’en profiter sur un jeune qui avait l’air de goûter au cul pour la première fois. Benjamin découvrit aussi par la même occasion, que son corps pouvait donner du plaisir à un autre, qu’il pouvait soulager l’excitation d’un homme en écartant tout simplement ses fesses pour laisser entrer sa queue. Il se sentait un peu salope et il aimait ça. Il n’y avait pas de recherche des deux côtés autre que celle du plaisir et ils en étaient bien contents. Ils étaient venus dans ce bois pour du cul, le premier avec sa curiosité et son émotion, le second avec son habitude.L’homme ne tarda pas à jouir, Benjamin sentait ses mouvements désordonnés et ses râles en même temps que sa queue s’enfonçait jusqu’à la garde. Il resta quelques instants puis se retira de Benjamin. En se retournant, il vit avec plaisir le préservatif remplit de sperme qui pendait au bout de la queue. L’homme l’enleva, fit un nœud et le jeta plus loin. Tout en essuyant sa queue avec un mouchoir et en lui en proposant un pour nettoyer son anus dilaté, il lui demanda s’il avait aimé.Benjamin sentait une petite douleur dans son anus mais qui n’était pas désagréable. Il répondit d’un « oui » aussi bref et timide que le « oui » qui avait débuté l’échange avec cet homme qui semblait ne plus faire trop de cas de Benjamin maintenant qu’il avait joui. Il lui demanda simplement s’il avait besoin d’être ramené quelque part. Benjamin ne voulait pas dire la vérité pour qu’il puisse identifier sa voiture et lui dit simplement qu’il connaissait un chemin à travers les prés pour retrouver le petit village voisin où il habitait. L’autre lui dit alors qu’il venait souvent les samedis ici et que s’il voyait sa voiture, il pourrait lui donner de nouveau « des coups de sa pine ». Sans trop savoir pourquoi, Benjamin lui demanda s’il était marié. L’homme eut une mine de dégoût avant de lui dire que non. Ils n’avaient plus rien à se dire.Le terme « coups de pine » résonnait dans la tête de Benjamin durant le trajet retour. Il était encore ému de ce qu’il avait réussi à faire, ne pensant pas qu’il en aurait été capable. Il avait donné du plaisir à un homme et même s’il n’avait pas éjaculé, la vision de ce préservatif contenant la semence avait été pour lui une source de plaisir. Il avait eu du plaisir à donner du plaisir. Il espérait simplement ne pas croiser cet homme quand il sera avec sa famille ou ses amis. Il aurait eu du mal à cacher son trouble face à cet homme qui lui a révélé le plaisir de la sodomie. Il rentrait chez ses parents avec la sensation agréable de son cul dilaté.