Il fait encore très chaud malgré la nuit tombée et tout le monde s’amuse à la soirée de Laura.Tout le monde sauf moi. Pourquoi ne suis-je pas dans l’ambiance ? Parce que, plaquée à cinquante-trois ans par un mari volage, j’ai du mal à sourire en ce moment.C’est ma pétillante collègue qui a insisté pour « me changer les idées », mais je regrette de me trouver au milieu de jeunes dont je pourrais être la mère même si, je dois l’avouer, ils sont tous très sympas avec moi.Pourtant j’avais au début l’envie de venir choisissant pour la première fois une tenue plus séduisante comme un signe de renaissance depuis la séparation.Mais finalement, ma robe courte me paraît inappropriée malgré mon bronzage sans parler de mes dessous de dentelle que personne malheureusement ne verra ce soir …Perdue dans mes pensées négatives je ne l’entends pas arriver sursautant au contact de sa main sur mon épaule dénudée.— Ça va ?— Oui.Ma précipitation pour lui répondre ne lui échappe pas et son regard vert émeraude lit en moi comme dans un livre ouvert.Elle me sourit pourtant pressant mon coude avant d’ajouter.— Tu me promets de ne pas partir en douce ?— Promis.Son sourire est sincère, mais bref, car elle repart happée par un invité assoiffé.Pensive, je l’observe évoluer au milieu de ses invités avec naturel alternant sourires, plaisanteries et rires.La trentaine débutante, elle a débarqué dans mon service il y a deux ans environ. Souriante, efficace au travail et toujours de bonne humeur nous nous sommes rapidement entendues malgré notre différence d’âge.Mais son invitation m’a toutefois surprise, car je ne pensais pas la côtoyer en dehors du bureau.Inconsciemment je la cherche du regard et lorsque nos regards se croisent, je ressens une complicité troublante. Car Laura est notoirement lesbienne n’ayant pas caché son orientation sexuelle, évoquant parfois une certaine Ingrid a priori absente ce soir, sans non plus en faire un combat.De mon côté, en dehors d’une approche maladroite vite repoussée d’une voisine, je n’ai connu aucune expérience homosexuelle au grand regret de mon futur ex-mari qui rêvait d’un trio.Peut-être voulait-il le proposer à la pouffe avec qui il est parti ?Cette pensée me fait sourire furtivement au moment où Laura passe devant moi un plateau à la main.— Tu es belle quand tu souris.— Merci.Mais elle est déjà repartie m’offrant la jolie vue de ses fesses que j’imagine sous sa robe ample.Peut-être aurais-je accepté un trio si la seconde femme avait ressemblé à Laura ? Ressemblée seulement, car Laura est trop jeune pour moi.Je ris toute seule prenant conscience de l’énormité de ma pensée : m’imaginer avec une femme en âge d’être fille qui plus est …Un second mojito chasse facilement ces idées déplacées tout en me faisant oublier le temps qui passe si bien qu’il est deux heures lorsque je la cherche du regard pour l’informer de mon départ imminent. Je l’aperçois, seule le portable à la main, au coin de la terrasse désertée à présent par beaucoup de monde.— Merci pour cette soirée.Elle paraît déçue.— Tu pars déjà ?— Déjà ? Il est plus de deux heures !— Tu ne bosses pas demain.Je lui suis reconnaissante de ne pas ajouter que personne ne m’attend et dois concéder qu’elle a raison.— Pourquoi tu ne restes pas dormir ? J’ai une grande chambre d’amis.— C’est gentil, mais je ne veux pas déranger. En plus, je n’ai pas d’affaires de rechange.— C’est pour nuit pas une semaine.— C’est pas faux.Un échange de regards plus tard, j’accepte pour son plus grand bonheur démonstratif qu’elle dépose un baiser si près de mes lèvres que j’en frémis.— Génial ! Je vais l’aérer et reviens de suite.C’est finalement à trois heures que le dernier invité est parti, nous laissant seules dans la toute relative fraîcheur de cette nuit d’été. Assises dans un canapé en rotin dans la pénombre nous profitons du silence que Laura brise au bout d’un moment :— Je peux te faire une confidence ?— Bien sûr.— Tu es ma collègue préférée.Je pouffe malgré moi surprise par cette sortie presque enfantine.— Tu te moques. Ce n’est pas gentil.— Suis flattée sincèrement.— En plus tu as un charme fou.— Là, c’est toi qui te moques.— Du tout. J’adore ton regard, ton sourire et le reste …— Le reste ?Surprise par ce compliment inattendu j’attends sa réponse le rythme cardiaque subitement plus rapide.— Le reste. Tu veux que je te fasse un dessin ?Elle rit comme une enfant espiègle contente de son effet qui me laisse sans voix puis, prenant conscience de la force de son aveu, respecte mon silence avant de parler plus bas :— Je te montre ta chambre ?— Oui.Je la suis en direction de la maison de pierres à peine éclairée par des lanternes qui lui confèrent un air mystérieux.Suivant Laura de près je n’ai pas le temps de réagir lorsque subitement elle se retourne pour déposer un tendre baiser sur mes lèvres avant de subitement s’écarter.— Désolée, murmure-t-elle.— De ?— T’avoir choquée.— Je ne le suis pas.— Non ?— Non.Laura est à nouveau tout près de moi frôlant mes doigts tandis que sa bouche cherche à nouveau la mienne dans un contact plus appuyé. Malgré nos lèvres toujours closes, je ne peux m’empêcher de lâcher un léger gémissement.Je la sens sourire puis reculer à nouveau son visage pour s’assurer inutilement de mon assentiment.— Vraiment pas choquée ?— Vraiment pas.Son troisième assaut est le bon, collant alors sa bouche sur la mienne pour darder sa langue que la mienne accepte avec gourmandise.Notre baiser est sensuel, prolongé et forcément mémorable, car c’est le premier que j’échange avec une femme dont je sens la poitrine se coller à la mienne.Je gémis envahie de sensations nouvelles, mais qui finalement produisent les mêmes effets, tendant mes seins et humidifiant ma culotte de dentelle.Sans lâcher ma bouche, Laura m’entraîne délicatement plus loin dans la maison obscure se repérant probablement sans difficulté pour atteindre une chambre éclairée par la lune.Sans me laisser souffler, elle m’allonge dévorant ma bouche maintenant avec une avidité qui promet …Seul le bruit de notre baiser et des vêtements froissés trouble le silence de la nuit.Je sursaute presque lorsque je sens sa main remonter le long de ma cuisse en direction de l’ourlet de ma robe, mais totalement conquise je la laisse faire.— Tu en as aussi envie que moi ?Sa question m’étonne autant que ma réponse.Elle gémit à son tour glissant ses doigts sous ma robe suffisamment évasée pour ne pas entraver leur progression. Les yeux fermés je me laisse faire presque honteuse de l’état dans lequel elle va découvrir ma fine culotte de dentelle.— Tu en as vraiment envie, on dirait …Nous rions nerveusement tandis qu’elle frôle l’objet de sa convoitise.Je gémis sous sa douce caresse écartant légèrement les cuisses pour m’offrir davantage. Ses doigts aux ongles courts sont à la fois légers, mais présents, me faisant rapidement perdre pied d’autant que Laura abandonnant ma bouche me murmure à l’oreille :— Je rêve de ton corps depuis des mois.— Oui ?— Oui.Sa deuxième main a désormais défait les boutons de ma robe accédant ainsi à la poitrine légèrement tombante, mais maintenue par un soutien-gorge assorti.— J’adore quand tu viens avec ton tee-shirt noir moulant.— Lequel ?— Celui avec un cœur dessus. Il dessine tellement bien tes seins que j’avais envie de les caresser.À ces mots, elle les frôle effectivement les faisant se dresser davantage à travers la dentelle agaçant doucement les pointes.— Quand en plus tu portes ton Levi’s en même temps tu es magnifique.Sa sincérité me fait chaud au cœur et ailleurs si bien que je l’aide lorsqu’elle me débarrasse de ma robe offrant mon corps lourd aux rayons de la lune.Sa bouche reprend la mienne pour un baiser si tendre que j’en ai les larmes aux yeux osant enfin caresser son corps moins sec que je ne le pensais. Ses fesses sont rondes sous le tissu léger et sa poitrine ferme est troublante contre mon épaule.Sa bouche libère à nouveau la mienne pour glisser dans mon cou tandis qu’elle découvre adroitement mes seins qui ne demandent que cela.Mon léger râle lui confirme que je suis aux anges oubliant la nouveauté de la chose et comme dans une transmission de pensée, elle me demande doucement :— C’est ta première fois ?— Oui, avouai-je.— Tu aimes ce que je te fais ?— Carrément.Elle rit puis poursuit son exploration de mon torse caressant mes seins, ses lèvres suivant de peu ses mains.Je l’implore presque de poursuivre alors que je sais qu’elle va le faire, mais la belle rousse prend son temps léchant mes seins avant de se diriger lentement vers mes tétons dressés.Je gémis longuement au premier contact abandonnant à regret son corps pour m’agripper aux draps frais. Laura enroule sa langue autour d’une pointe rugueuse inondant mon corps de vagues de désir qui me font gémir de plus belle d’autant qu’elle glisse dans le même temps une main entre mes cuisses les écartant doucement pour accéder à mon pubis.Instinctivement je me cambre telle une chatte qu’on caresse, tremblant tout le long de la remontée vers la source du plaisir.Car oui, je me sens dégouliner, trempant la dentelle si fine qu’elle paraît absente ne constituant en rien un obstacle pour Laura.Je lâche un râle au premier contact que j’ai à peine le temps de digérer qu’elle écarte la culotte pour accéder à mes lèvres gonflées.Experte comme elle semble être la jolie rousse frôle ma vulve pour mieux débusquer mon clitoris qui n’attend que cela …À partir de cet instant je ne suis plus moi-même. Je suis une bête qui feule, se tord sur elle-même pour tenter d’échapper à ses deux doigts qui ondulent sur la crête tout en espérant qu’ils me m’abandonnent pas.— Vas-y. Lâche-toi !Conseil superflu tant je suis envoûtée par le démon du désir que Laura a réveillé en moi. Longtemps assoupi, bien avant ma séparation, je retrouve entre les mains d’une femme toutes les audaces de ma jeunesse.Cette fois c’est moi qui cherche sa bouche pour lui transmettre mon envie que mon sexe dégoulinant se charge de lui confirmer.Le souffle bientôt trop court pour me contenir plus longtemps, je lâche une dernière phrase avant de m’abandonner pour de bon :Et je jouis. Longuement. Puissamment. Bruyamment.Les cuisses serrées, j’emprisonne sa main sur mon sexe pour que jamais mon orgasme ne cesse.Je sens mon vagin se contracter un nombre incalculable de fois, libérant des flots de cyprine qui vont fatalement inonder ses draps.Puis le calme revient dans la chambre au rythme de ma respiration qui peu à peu se ralentit.Laura est allongée à côté de moi. Je la sens plus que je la vois et à l’instant présent cela m’arrange, car je ne suis pas sûre de pouvoir affronter son regard.Trempée de sueur et de cyprine je dois lui offrir un drôle de spectacle dont je m’excuse bientôt :— Désolée…— De ?— Pour tes draps …Elle pouffe se collant à moi presque amoureusement pour me rassurer. Je frémis au contact de sa poitrine nue réalisant qu’elle a probablement profité de ma torpeur post-coïtale pour se débarrasser de sa robe.— Tu es si belle quand tu jouis …— Merci.Nos bouches se trouvent facilement pour une étreinte pleine de sensualité d’autant que nos seins se frottent dans un ballet terriblement troublant.Laura roule sur moi, mêle ses cuisses aux miennes et plaque sa vulve à la mienne. Un nouveau frisson m’envahît d’autant nos tétons se frôlent et que son bassin imprime peu à peu le rythme immuable de la copulation.Je caresse enfin son dos pour glisser vers ses jolies fesses sans rencontrer aucune entrave alors que je porte encore ma culotte souillée.— Attends… On n’est pas sur le même pied d’égalité.Elle sourit sans lâcher ma bouche interrompant juste sa danse sensuelle le temps que je jette au loin le tissu encombrant.Enfin nue, je laisse Laura reprendre l’initiative calant mon rythme au sien dans le grincement caractéristique du sommier fortement sollicité.Je sens sa toison se mêler à la mienne tandis que nos vulves unissent leurs sécrétions.Nos gémissements deviennent plus présents au fil des minutes témoins de notre excitation partagée pour bientôt se transformer en borborygmes peu audibles, mais évocateurs :— … bon … aimes … jouir … bientôtLaura tient la cadence donnant maintenant de violents coups de reins n’ayant rien à envier à ceux des amants les plus endurants. Le lit nous encourage en grinçant crescendo prélude à un nouvel orage de plaisir.Agrippée à ses fesses, je l’encourage lâchant de petits cris non simulés à chaque onde de plaisir sentant un nouvel orgasme surgir :— Je vais jouir, Laura …Et je jouis à nouveau peu de temps avant la jolie rousse qui se tétanise entre mes bras dans un long cri qui résonne dans la nuit provençale.Il nous faut de longues minutes pour récupérer et nos regards et nos sourires en disant plus que n’importe quel discours, c’est en silence que nous nous endormons enlacées malgré la chaleur revenue.