Lors de ma deuxième année universitaire alors que je n’avais que dix-neuf ans, j’avais fait connaissance avec un jeune médecin remplaçant mon docteur de famille. C’était un intermittent de la médecine qui débutait ainsi sa carrière en faisant des remplacements. Il s’intéressait aussi bien à la médecine de ville qu’aux urgences hospitalières où, parfois, il assurait des veilles de nuit. J’étais allé le voir un mercredi de mi-janvier en fin après-midi pour une grosse angine et, comme il n’y avait personne derrière moi dans la salle d’attente, nous avions discuté au moins une heure de biologie et de médecine. Il était intéressé de connaître les motivations de mon choix vers les sciences – j’avais choisi de me spécialiser en biologie moléculaire – et non vers la médecine.De fil en aiguille, nous avions discuté de sujets très divers et, quand même un peu, de ma tendance à avoir chaque hiver une ou deux angines, il m’avait alors conseillé de pratiquer un sport.— Si vous ne voulez pas être malade chaque année en hiver dès qu’il fait froid ou qu’il pleut, vous devriez pratiquer un sport de plein air. Il ne faut pas rester tout le temps enfermé avec vos livres.Comme je m’interrogeais à mi-voix sur le choix que je pourrais faire, il m’avait regardé, car il sentait que j’allais dire « oui » sans avoir trop envie de me jeter dans ce type d’activité. Voyant bien que je n’allais pas suivre ses conseils, il prit alors la parole.— Vous devriez faire de l’alpinisme. Je vous ai examiné, vous avez le bon physique pour ce type de sport. Vous ne faites pas de surpoids, votre cœur bat avec une fréquence basse, vous êtes musclé et vous me semblez être calme. L’alpinisme est un sport très complet et il ne peut que vous faire du bien, tout autant sur le plan physique que celui de l’équilibre psychique.Je le regardais alors avec un air intrigué, car je me voyais mal grimper dans les montagnes et je ne savais pas trop ce que cela impliquait, mais il m’avait forcé la main.— Je termine mon remplacement ce soir ; je pars dans la nuit de jeudi à vendredi faire du ski à Val-Thorens où notre famille a un appartement avec deux chambres à notre disposition. Je rentre dans la nuit de lundi à mardi. Venez avec moi, vous pouvez bien manquer deux jours sans que cela porte préjudice à vos études. Respirer le grand air dans les Alpes devrait améliorer votre état.— Mais ! Je n’ai jamais fait de ski !— Pas important, vous avez l’âge pour apprendre à en faire et cela vous fera du bien. Quand vous reviendrez sur Billancourt, vous serez fatigué, mais aussi en pleine forme.— Mais je n’ai pas l’équipement voulu !— Pas grave, il devrait y en avoir là-bas dans les placards et vous trouverez bien du matériel à louer. J’ai beaucoup d’amis dans cette station, ils se feront un grand plaisir de vous fournir tout ce que peut demander un débutant pour faire du ski. Vous avez votre permis de conduire ?— Oui ! mais….— C’est magnifique ! Nous pourrons nous remplacer pour conduire ma voiture jusqu’aux Alpes. Je serai ainsi beaucoup moins fatigué pour skier. À partir du moment où nous allons dans les montagnes ensemble, je ne serai plus le « Docteur Philippe Marchal », mais tout simplement Philippe. Naturellement, je n’ai pas pu lui faire entendre raison et me défiler, c’était un montagnard enthousiaste et, le jeudi soir, il est venu me chercher à Boulogne-Billancourt où j’habitais encore chez mes parents. J’avais essayé de résister, mais, avec l’aide de ces derniers, il avait obtenu gain de cause. Mère, Père et lui étaient plus que d’accord pour que je quitte la ville pour une virée dans les Alpes. Ma mère voulait que je rencontre d’autres jeunes, mon père voulait que je quitte mes livres, et Philippe voulait m’entraîner dans ses délires alpins.Je me trouve toujours dans l’incapacité de pouvoir dire pourquoi nous nous étions toujours bien entendus, mais cinq ans après cette rencontre, nous étions toujours amis. Quand nous pouvions, si nous avions du temps de libre et si le beau temps était avec nous, nous partions de la région parisienne pour les montagnes, quatre jours, sept à huit jours, et même quinze jours d’affilés. Alpes, Jura, Massif central, les falaises diverses étaient nos terrains de jeux. Le fait d’avoir rencontré Philippe avait été très bénéfique pour moi, car c’était quelqu’un posé, réfléchi, toujours prêt à rendre service. J’étais devenu son compagnon de cordée fétiche, car nous étions toujours volontaires pour nous élancer dans les aventures les plus scabreuses. Certes, je faisais du suivisme, car j’étais moins bien formé que lui en escalade et j’étais, en général, son second de cordée. Cette place m’allait très bien, car je veillais à sa sécurité et, parfois, je l’obligeais à refréner ses envies les plus farfelues. La seule chose qui me gênait un peu c’est qu’il refusait toujours que je paye ma quote-part quand nous avions besoin de louer un lit dans un dortoir ou dans un hôtel pour faire une course en montagne ; je n’étais qu’un étudiant et, d’après lui, il gagnait trop bien sa vie. Cette rencontre m’avait aussi permis de profiter d’une maison avec un grand terrain arboré à Saint-Léger-en-Yvelines près de Rambouillet, maison gérée en SCI par la famille de sa mère, mais qui servait avant tout à Philippe pour se reposer après ses longues virées en montagne ; les autres composantes de la SCI étaient en Espagne ou au Canada ? Dès qu’il m’y avait invité après un raid de quinze jours en juillet dans l’Oberland en Suisse, il m’avait laissé un double des clefs, un numéro de téléphone avec le nom d’un couple de Saint-Léger assurant la surveillance et l’entretien de la maison ; ils étaient toujours au courant des allées et venues de la famille dans ce havre de paix et il était convenu que s’il n’y avait personne durant une période, je pouvais en profiter.— Je te donne un trousseau de clefs ; tu pourras toujours venir ici si tu veux respirer le bon air et déstresser ; il suffira que tu préviennes Nathalie quelques jours avant. C’est elle qui te dira si quelqu’un de la famille vient, ou non. Je dois te dire que depuis que mes parents sont en Belgique, ils ne sont pas revenus ici depuis longtemps, car ils préfèrent aller dans les pays du sud, Italie, Sicile ou Espagne et mes cousins ne viennent presque jamais à Paris ; il n’y a que moi ou ma petite sœur, Julie, qui aime venir ici.Je dois dire que j’appréciais beaucoup les discussions que nous avions sur la vie et sur la biologie. On avait pris nos habitudes : des discussions sérieuses sur les maladies ou la biologie quand nous étions en voiture, des discussions sur les gens (politiques ou people) quand nous montions en refuge ou au pied d’une voie d’escalade. En y réfléchissant, je dois dire qu’il était assez secret sur ses amitiés. Il avait ses amis médecins ou hospitaliers, ses connaissances familiales, et moi avec les amis rencontrés en montagne. Il s’agissait de trois cercles très définis sans intersection réelle.Il me parlait rarement de sa famille, mais j’avais appris par hasard de conversations téléphoniques quand nous étions en voiture ou ensemble à Saint-Léger que son père était militaire, qu’il avait été attaché militaire dans des ambassades, qu’il avait fait l’école de guerre et qu’il était maintenant général en poste à Bruxelles. Il avait un frère plus jeune de deux ans qui était officier, il le voyait très peu, car il était souvent en mission à l’extérieur de la France. Qu’il s’agisse de son frère ou de son père, il n’avait quasiment pas de rapports avec eux, car il se sentait mal à l’aise face à eux ; il était plutôt antimilitariste dans l’âme tout admettant qu’une démocratie avait besoin d’une armée pour exister. Il aimait bien sa mère, mais il la plaignait, car elle devait supporter les obligations liées au grade de son père. Il y avait cependant une personne qu’il adorait, c’était sa petite sœur Julie qui avait de l’ordre d’une demi-douzaine d’années de moins que lui. Elle était, d’après lui, très jolie, très vive d’esprit et très intelligente ; il se désolait qu’elle reste un peu coincée entre ses parents. Depuis trois ans, il avait nettement plus de rapports avec elle, car, squattant l’appartement familial, boulevard Rapp, depuis le départ de ses parents à Bruxelles, il l’avait accueillie lors de sa première année de pharmacie. Cependant, en entrant en deuxième année, elle avait déménagé pour être plus libre dans un trois ou quatre pièces, rue de l’Université, où elle habitait en colocation avec deux amies de fac.Je dois dire qu’il avait été facile pour moi de jouer les seconds de cordée, car Philippe était toujours très intentionné vis-à-vis de moi. Il était d’une famille très aisée ; il ne s’en cachait pas, mais comme il m’appréciait, il voulait que je ne sois pas gêné par les facilités que lui amenait l’argent. Quand nous étions ensemble, il nous arrivait d’aller dans des petites gargotes pas trop chères et quand on partait à Chamonix et que le mauvais temps ne nous surprenait pas, nous pouvions rester une semaine ou deux sous la tente sans problème. Il était facile d’avoir une vie simple avec un tel compagnon de course. Cependant, si l’été était pourri, il était capable de prendre une chambre à l’hôtel pour nous deux et de se consoler avec moi en faisant des repas gastronomiques arrosés de grand cru. Je l’ai vu inviter aussi des comparses d’autres cordées, rendus aussi malheureux que nous par le mauvais temps, à des repas bien arrosés.Très rapidement, je l’avais présenté à mes parents, ma mère était professeur de français, mon père d’espagnol. Ils s’inquiétaient beaucoup de me voir courir les montagnes avec un inconnu. Il y en avait une autre qui avait la même inquiétude, ma petite sœur, Camille ; après la terminale, voulant faire de la biologie, elle s’était engagée dans les études de médecine. Je pense que son choix avait été dicté par les discours de Philippe sur le rôle des médecins dans la société quand je l’invitais à Boulogne pour partager nos repas de famille.Ma vie était bien réglée ; j’étais resté à l’Institut Pasteur après ma thèse de biologie moléculaire. Au début, j’étais payé sur des contrats, puis j’avais été recruté sur un poste de l’INSERM. J’avais alors loué un appartement de deux ou trois pièces, porte de Saint-Cloud. Dès que Philippe allait avoir du temps de libre, je m’arrangeais pour me libérer quelques jours et nous partions grimper sur quelque montagne. Naturellement, parfois, nos espaces de liberté ne correspondaient pas et il n’y en avait qu’un qui pouvait aller s’aérer. C’est dans ces occasions que la maison à Saint-Léger avait beaucoup d’importance pour moi, car elle me permettait de m’aérer en faisant du jardinage, en attendant une nouvelle occasion pour partir en montagne.Mais un jour de début décembre, j’ai eu un coup de fil de Philippe m’annonçant qu’il m’invitait à une soirée habillée le vendredi soir à Saint-Léger, huit jours après. Je dois dire que je fus surpris, c’était la première fois qu’il m’invitait à ce type de soirée ; il allait mélanger ses cercles d’amis ! Ce qui me surprit le plus c’est que, deux jours après, je recevais une invitation officielle par la poste et Camille avait la même chez mes parents. C’était la première fois que nous recevions un tel bristol avec une Invitation officielle pour 19 h 30 et un « RSVP » bien visible. Je m’étais entendu avec ma sœur ; nous nous retrouverions en fin d’après-midi ce jour-là vers 16 h chez nos parents à Boulogne et je l’emmènerais en voiture à Saint-Léger pour arriver vers 18 h 30, Philippe m’ayant demandé d’arriver un peu plus tôt, car il devait discuter avec moi. Il devait avoir une idée de virée dans la neige à me soumettre, ou il voulait, peut-être, me donner des détails sur les personnes présentes.oooooooooooooLe vendredi, comme convenu, j’ai rejoint Billancourt vers 16 h et je me suis déguisé en cadre dynamique avec une chemise blanche et une belle cravate bleue de Prusse, le tout emballé dans un costume bleu-gris foncé. J’ai failli perdre mon calme avec Camille, tout excitée, qui ne savait pas quelle tenue prendre, m’interrogeant sans cesse sur les amis de Philippe, car elle espérait ne pas faire « tache ». Après avoir changé au moins trois fois de tenues et de soulier et m’avoir dix fois posé la même question « Tu crois que je ne vais pas me ridiculiser ? », elle finit par prendre une petite robe noire toute simple lui arrivant au-dessus des genoux et disparaissait dans la salle de bain pour réapparaître une demi-heure après ; il fallait qu’elle se pomponne ! Je dois dire que lorsqu’elle réapparut, elle était vraiment mignonne dans sa tenue avec ses cheveux auburn mi-longs lui tombant sur les épaules ; ma mère juste rentrée du collège était aux anges. Sa fille, d’une élégance sobre, resplendissait dans toute sa jeunesse. Je dois dire que mère et fille me saoulaient par leurs propos, car elles étaient en train de parler des jeunes qu’elle allait rencontrer. Connaissant Philippe, je douchais leur enthousiasme en leur faisant remarquer qu’il allait, peut-être, mélanger pour une raison importante, inconnue de moi, les différents cercles de ses amis, mais que ceux-ci n’avaient, peut-être, pas envie de draguer ma sœur.Nous avions dû quitter Boulogne vers 17 h 15 et c’est ainsi que nous étions arrivés à la villa à Saint-Léger vers 18 h 30. Philippe devait nous attendre, car il nous avait rejoints dès que nous étions descendus de voiture. Après m’avoir fait une courte accolade, il s’était précipité sur Camille en la prenant dans ses bras et en l’embrassant sur les deux joues au coin des lèvres. Il n’y avait pas de doute, il flirtait avec Camille, mais cela ne m’étonnait guère, car dès qu’ils étaient ensemble ils parlaient médecine, chirurgie, urgences, et communiaient dans les mêmes détestations des mandarins de médecine et du conseil de l’ordre des médecins. Il nous avait entraînés, alors, à l’intérieur de la maison, et là, j’avais compris que la réception prévue avait une grande importance, car il avait fait appel à un traiteur, le salon avait été en partie dégagé des meubles, et des planches nappées de blanc posées sur des tréteaux étaient disposées le long des murs avec un nombre incalculable d’assiettes et de plats remplis de nourriture ; nous devrions aussi ne pas mourir de soif, car il y avait un stock de bouteilles diverses contenant aussi bien des boissons alcoolisées que non alcoolisées.— Antoine, je te laisse, je vais montrer la maison à Camille et j’en profiterai pour lui présenter ma petite sœur, Julie, qui est en train de se refaire une beauté.— Si je comprends bien, tu fais cette réception pour présenter la famille.— Oh, non ! Il n’y a que Julie. Mes parents sont toujours à Bruxelles et mon frère Bertrand est en mission je ne sais où. Tu sais que je n’ai pas beaucoup d’atomes crochus avec eux… Tu viens, Camille ?Et c’était à ce moment-là que j’avais commencé à entrevoir la raison de la réception, car Antoine avait pris la main de ma sœur tout en se serrant à elle et je les avais vus monter l’escalier, collés l’un à l’autre, se parlant à voix basse. Camille était une grande cachottière !Après une vingtaine de minutes, Philippe est redescendu seul et il est venu vers moi.— Antoine, je voulais te dire que cette réception est faite en l’honneur de Camille. Après mûre réflexion, nous avons décidé de vivre ensemble. Il n’est pas question de se marier ni de se fiancer pour le moment, ce serait trop stressant pour elle et pour moi, vu l’importance que représente un mariage suivant les principes de ma famille ; nous n’aimons pas les affaires d’État. Nous avons décidé de vivre ensemble en concubinage notoire ; on signera peut-être un PACS, mais ce n’est pas sûr ; tout dépendra de la suite que nous allons construire. Pour le moment, nous nous aimons.Que pouvais-je dire ? J’étais très heureux pour eux, mais, en même temps, un peu défrisé, car cela voulait dire que j’allais devoir diminuer mes sorties en montagnes ; j’allais avoir besoin de trouver un autre compagnon de cordée.— Que te dire, Antoine ? Si ce n’est que je suis très heureux de la nouvelle. Je sais que vous vous comprenez bien et que le caractère de Camille va bien avec le tien. Elle est vive d’esprit, pleine d’empathie pour les autres, surtout pour ceux qui ont des problèmes, elle est plus réfléchie que toi, ce qui fera qu’elle pourra calmer tes désirs d’autres choses, puis je la trouve jolie quand elle sourit. Je commence à comprendre son impatience à venir aujourd’hui. Elle a dû être très heureuse d’admirer les lieux qu’elle ne connaissait que par mes dires. Elle était un peu jalouse de moi. Julie, est-elle au courant ?— Non. Pas encore. Les voilà dans l’escalier, elles descendent. Elles sont vraiment rafraîchissantes dans leur petite robe noire.À peine arrivées en bas de l’escalier, elles vinrent vers nous.— Julie ! je te présente mon ami Antoine, montagnard comme moi, mais aussi chercheur en biologie. Antoine ! je te présente Julie, ma sœur… actuellement étudiante en pharmacie.— Je suis très heureuse de vous rencontrer ; Philippe m’a souvent parlé de vous. Il ne m’avait jamais souligné dans ses propos votre beauté.— Tu ne crois pas que tu exagères, cher frère ; il n’y a pas que la beauté qui compte chez une femme, me susurra Camille à l’oreille. Tu aurais plutôt pu souligner son esprit aiguisé et ses fortes potentialités intellectuelles.— Au fait, Camille ! Antoine vient de m’annoncer la grande nouvelle que vous allez vous mettre en couple. Je tiens à te féliciter, car je suis heureux pour vous deux ; je pense que vous allez former un duo du tonnerre.Je n’avais pas fini de dire ces quelques mots que je m’apercevais que j’avais fait une gaffe, car Julie n’était pas encore au courant. Je m’en étais aperçu tout de suite, car elle avait sursauté et regardait son frère avec un air de reproche. J’avais compris qu’elle lui reprochait de ne pas avoir été mise dans la confidence alors qu’ils étaient très liés tous les deux. Si elle poursuivait un cursus universitaire en pharmacie, c’était sur les conseils de Philippe. Elle voulait effectuer un travail utile en biologie et pouvoir avoir une vie de famille ; elle avait pris conscience en voyant ce que faisait son frère qu’être médecin amenait trop de contraintes dans la vie de tous les jours alors qu’être pharmacienne permettait d’avoir une vie plus normale.— Je vois, Philippe, que tu es toujours aussi secret ; tu aurais pu me parler de ce projet, car cela m’aurait permis de rencontrer Camille bien avant aujourd’hui. Certes, tu m’en avais déjà beaucoup parlé ; je savais que vous aviez entre vous beaucoup d’atomes crochus, mais je n’avais pas pensé que vous alliez essayer de passer votre vie ensemble.Il ne faisait aucun doute que Julie était un peu acide dans ses propos. D’ailleurs, elle ne félicitait ni son frère ni Camille. Elle ne boudait pas, mais c’était tout comme.— Julie ne soit pas trop sévère avec ton frère, car nous avons pris cette décision qu’il y a deux jours. Ton frère voulait depuis longtemps me mêler à sa vie mondaine pour montrer que j’existais, il voulait aussi qu’Antoine, son second de cordée mythique, soit connu de ses amis les plus intimes. Nous avons décidé alors d’un commun accord de profiter de la réception d’aujourd’hui pour mettre à plat notre vie. C’est aussi pourquoi tu es invitée ; beaucoup savaient que Philippe avait une sœur, mais personne ne te connaissait. Il était nécessaire que tu apparaisses enfin pour rencontrer d’autres personnes qu’il s’agisse de femme ou d’homme.Il n’y avait pas de doute : Camille savait s’y prendre, car Julie abandonna son sourire crispé et se pencha sur la joue de ma sœur pour l’embrasser. Nous avions discuté de montagne et de médecine jusqu’au moment où les premiers invités étaient arrivés. Philippe prenait alors Camille par la main et ils étaient partis à la rencontre des premiers couples d’invités. Je me suis retrouvé alors seul avec Julie. Je ne savais pas trop que lui dire et je sentais que je l’impressionnais.— Je sais par Philippe que vous vous êtes lancée dans les études de pharmacie ; est-ce que cela vous plaît ? Ne trouvez-vous pas qu’il y a trop de connaissances à apprendre par cœur ?— Monsieur… ! — Non ! Pitié ! Pas Monsieur : Antoine, tout simplement. N’oublie pas que je suis un ami de ton frère, que nous allons être amenés à nous rencontrer plus souvent puisque tu existes bien et que tu n’es pas une invention de ton frère.Il ne manquait plus que ça, qu’elle me prenne comme un grand de ce monde.— Julie, je suis un chercheur débutant, une sorte d’étudiant attardé, qui essaye de trouver des choses nouvelles pour expliquer ce que sont les phénomènes vitaux et surtout de voir ce que l’on peut faire quand l’inné déraille. Pour le moment, je n’ai pas encore fait grand-chose. Donc, appelons-nous par nos prénoms et je te propose de nous tutoyer comme des amis comme je le fais avec Philippe depuis cinq ans.— Antoine, je ne suis pas contre, mais il faut que je t’avoue un secret ; je ne m’appelle pas « Julie », mais « Madeleine ». C’est Philippe, quand il était adolescent, qui m’a baptisée Julie, car il trouvait que Madeleine faisait trop bon chic bon genre, et que cela n’allait pas du tout avec mes cheveux en bataille lors de nos jeux, ou encore avec les propos de mauvais goût qui sortaient à tout bout de champ de ma bouche quand je discutais en famille. Il aurait pu m’appeler plus facilement « Marie », car c’est mon deuxième prénom, mais j’y avais échappé de justesse en lui criant « Pas question que tu m’appelles «Marie», on va me traiter d’enfant de Marie. Si tu veux, appelle-moi Julie ». Et il a accepté. Il y a cependant des problèmes quand je suis à la maison après une période de vacances avec Philippe. J’ai de la difficulté à répondre au nom de « Madeleine », ou peut-être que je me reconnais mieux en Julie.— Ce que tu me dis ne m’étonne pas de ton frère. J’espère que tu accepteras aussi que je t’appelle Julie. Pour moi aussi, « Madeleine » est un prénom d’une autre époque et me semble trop sérieux, pas assez léger.Nous sommes restés un grand moment à discuter alors que la maison se remplissait des amis de notre hôte. Julie n’arrêtait pas de m’interroger sur ce que je faisais à l’Institut Pasteur. Il m’était difficile de lui faire comprendre ce que je faisais, car ses connaissances en biologie moléculaire et en immunologie étaient honnêtes, mais pas assez pointues pour « intuiter » que je pouvais y trouver un moyen de lutte contre certains parasites. Heureusement, Philippe est venu la chercher pour la présenter à certains de ses amis plus ou moins liés à la fac de pharmacie.Je me suis alors retrouvé seul au milieu d’une foule qui commençait à se réunir autour des tables chargées de nourriture et de boisson. Je dois dire que Philippe avait fait les choses en grand. J’allais passer ainsi deux heures à discuter de groupe en groupe. Philippe m’avait présenté comme un scientifique de haut niveau faisant de la recherche à l’Institut Pasteur et, surtout, comme son second de cordée. Ils étaient plus ou moins tous au courant de nos virées fréquentes dans les montagnes et de nos aventures plus ou moins scabreuses quand nous étions surpris par le mauvais temps. J’étais aussi le frère de Camille qui avait très bonne presse dans le cercle médical ; le seul cercle qui manquait à cette soirée était le cercle familial. Je dois dire que j’avais apprécié au plus haut point ce début de soirée, car les amis de notre hôte avaient des métiers très divers, ils étaient prêts à discuter de tout et nos échanges avaient été toujours très intéressants. Il n’y avait rien de mondain dans leurs comportements.oooooooooooooooVers 22 h 30, j’ai vu Camille venir vers moi ; elle semblait assez soucieuse.— Antoine ! As-tu vu Philippe ? Il y a un problème ; sa sœur ne va pas bien du tout. Pourrais-tu t’en occuper ? Elle a été prise de nausées douloureuses et elle est dans un état second. J’ai l’impression qu’elle a non seulement trop bu et, vu ses yeux, elle a aussi pris de la cocaïne. J’ai vu certaines personnes sniffer des lignes de poudre blanche dans la cuisine et j’ai bien l’impression qu’elle en a fait autant.— Je vais avec toi discrètement la faire monter au premier et nous le coucherons dans un lit.— Je ne crois pas que cela soit possible, car il y a beaucoup de jeunes couples qui, l’alcool aidant, se sont désinhibés et profitent au mieux des chambres ; il y a de nombreuses allées et venues. Ce qui serait bien, ce serait que tu la ramènes à son appartement rue de l’Université et que tu la couches ; il doit bien y avoir un sofa pour que tu puisses y rester jusqu’au moment où elle reprendra ses esprits. Je sais que c’est beaucoup te demander, car tu vas être obligé de quitter la soirée, mais je ne vois pas Philippe s’absenter maintenant, il est le maître de maison.Je n’avais pas encore analysé le plan de sauvetage organisé par Camille qu’elle voyait arriver Philippe. Elle se précipita alors à sa rencontre et eut avec lui un conciliabule de cinq minutes.— Antoine, un grand merci pour ton aide ; Camille vient de me soumettre le problème posé par Julie. Il est dommage qu’elle n’ait pas été capable de se tenir ; je savais qu’elle buvait pas mal dans les fêtes, mais, en général, elle tenait le coup. Dans le cas présent, il semble qu’elle ait pris en plus de la drogue, je ne sais malheureusement pas laquelle. Je pense que le plus sûr serait de la ramener chez elle à Paris, mais, comme elle est en colocation et que je ne tiens pas à ébruiter son comportement, ce serait mieux que tu l’emmènes chez toi. Tu la couches sur le sofa, celui-ci devrait faire l’affaire, j’y ai déjà dormi sans problème.— Camille ! Elle est où la petite ?— Je l’ai couchée sur la banquette arrière de ta voiture en lui mettant un plaid dessus.— Bon, Antoine, tu viens m’aider, on va la transférer dans ta voiture. Camille, tu vas chercher son manteau, nous l’emmailloterons dedans sous plusieurs plaids. Pense à trouver son sac et nous le rapporter. Il doit y avoir ses clefs dedans, elle pourra ainsi rejoindre son logement après son dégrisement. Vérifie qu’il y a aussi son smartphone pour que je puisse avoir des contacts avec elle.Pendant que Camille récupérait les différentes affaires de Julie, nous l’avons transférée avec Philippe de sa voiture à la mienne. Bien qu’elle n’ait plus aucun tonus et qu’elle soit prise par moment d’envies de vomir, nous n’avions pas eu trop de problèmes pour son transfert qu’elle avait fait en titubant, coincée entre son frère et moi. Cela s’était fait avec la plus grande discrétion, car les voitures étaient derrière la maison sous les arbres. Nous l’avons installée, emmaillotée dans son manteau sous plusieurs plaids couchés en chien de fusil sur la banquette arrière. Juste avant que je quitte les lieux avec mon paquet amorphe, chantonnant des mélopées faites de phrases inintelligibles mises bout à bout, Antoine me donna ses dernières recommandations : si tu sens que son état empire, tu vas aux urgences à Compiègne, à Versailles ou à Paris en fonction de l’endroit où tu es. Je pense qu’elle est dans un état assez stationnaire pour supporter ce court voyage ; elle a déjà vomi, il se peut que cela recommence, mais j’ai l’impression qu’elle va cuver alcool et drogue, tout calmement, durant ton retour sur Paris. Si elle a froid, pense à ma doudoune (veste en duvet) que j’ai mise dans ton coffre de voiture ; elle sera trop grande pour elle, mais elle devrait l’aider à avoir chaud.Je suis alors parti, j’étais heureux de rendre service à mon ami, mais je plaignais un peu Julie, car il ne faisait aucun doute que son frère allait lui remonter les bretelles dès qu’il la reverrait. J’avais, peut-être, un peu trop de compassion pour elle, mais, durant son transfert, je l’avais sentie fragile. Il faut dire qu’elle était très fine de corps avec de petites fesses, elle ne faisait pas du tout son âge. Elle ressemblait plus à une ado montée en graine, car elle faisait de l’ordre de 1,70 m. J’essayais de revoir ses traits, mais j’en étais bien incapable, car je n’avais pas trop fait attention à elle. D’ailleurs, après qu’Antoine fut venu la chercher pour le présenter à quelques sommités médicales, je ne l’avais plus revue, j’avais été de groupe en groupe sans faire attention aux autres personnes isolées.Quand j’avais quitté la maison de Saint-Léger, mon moral était au beau fixe ; j’étais content, je rendais service à un de mes amis ; cependant, cela n’allait pas durer. Brusquement, Julie s’était dressée sur la banquette arrière en hoquetant et en se plaignant du ventre.— Monsieur ! Arrêtez-vous ! J’ai envie de vomir et j’ai très mal au ventre, il faut que je me soulage. Monsieur… !Je voyais bien qu’elle se tordait de douleur, mais je ne pouvais pas m’arrêter brusquement au milieu de la chaussée. Par chance, alors que je réfléchissais sur la conduite à suivre et que j’avais déjà pas mal ralenti, je vis un sentier s’enfoncer dans les bois sur le côté gauche de la route, sente qui avait le mérite, pour nous, en voiture, de n’être pas interdite complètement à la circulation. La barre bloquant le passage avait été déposée de côté, ce qui allait me permettre de m’enfoncer avec la voiture dans le massif forestier. J’ai alors roulé à petite vitesse sur une centaine de mètres et arrêté la voiture au milieu du chemin dans une portion de forêt de haute futée assez aérée avec une belle litière épaisse de feuilles mortes et des bosquets arbustifs. J’avais à peine arrêté la voiture que Julie se précipitait hors du véhicule tout en se débarrassant de son manteau ; elle avait fait à peine quatre ou cinq mètres qu’elle s’écroulait dans la boue du chemin pour vomir puis elle partit en titubant sur une vingtaine de mètres se cacher derrière des arbustes pour régler ses problèmes intestinaux.J’étais assez content qu’elle ait ces petits problèmes, car elle allait être soulagée et elle rejoindrait la voiture pour dormir tranquillement jusqu’à Paris. Cela aurait été trop facile. Je restais à patienter debout auprès de la voiture, mais, ne la voyant pas revenir, je commençais à m’impatienter. Aurait-elle fait un malaise ? Avoir des coliques et se soulager peut durer un certain temps, mais celui-ci me semblait bien long et j’étais gêné pour intervenir trop rapidement. Au bout de dix minutes, ne la voyant toujours pas revenir, je finis par me diriger vers l’arrière du bosquet où elle s’était cachée. Qu’elle ne fut pas ma surprise, il n’y avait pas de Julie, mais il y avait ses traces, elle avait laissé un collant, une petite culotte noire tâchée et la cause des dégâts. Je dois dire que ce n’était pas une bonne surprise. Il ne manquait plus que cela ! Elle était partie, jambes nues à travers les arbres, en titubant, en pleine nuit. Je me voyais déjà, téléphonant à la gendarmerie pour leur expliquer que j’avais perdu ma passagère plus ou moins alcoolisée au milieu des bois. Je me précipitais au volant pour manœuvrer mon véhicule de façon à éclairer la forêt en arrière du bosquet paravent.Je n’en menais pas large. Julie était en train de divaguer sans manteau, sans collant, avec des chaussures de soirée au milieu des bois, et moi, j’essayais de la repérer. Heureusement, assez rapidement, j’avais entendu une sorte de plainte rauque et je n’avais pas hésité à aller dans cette direction. J’avais, alors, aperçu Julie agenouillée au pied d’un arbre, se balançant sur elle-même et émettant une mélopée faite de phrases inintelligibles mises bout à bout. Je me précipitais vers elle et, sans précaution, la pris sous les aisselles pour la redresser. Que n’avais-je pas fait ! Elle se mit alors à hurler.— NON ! NON ! LAISSEZ-MOI, JE NE VOUS AI RIEN DEMANDÉ ! PAS QUESTION D’ÊTRE VIOLÉE— Julie ! Je suis Antoine, l’ami de ton frère, laisse-moi te ramener à Paris.— NON ! NOOONNNN ! Je sais ce que tu veux faire, tu veux me violer !— Si tu veux, nous téléphonons à Philippes, il te le dira : tu dois rentrer chez toi pour te reposer. Je te fais le numéro et je te passe le téléphone dès que j’ai ton frère au bout du fil.— Il n’en est pas question ; NON ! NON ! JE NE ME LAISSERAI PAS FAIRE. JE N’AI PAS DE FRÈRE !Si elle n’avait fait seulement que crier, mais, malheureusement pour moi, en même temps qu’elle clamait avec ses hurlements sa révolte, elle me donnait des coups de pied et elle essayait de fuir mes bras en se contorsionnant dans tous les sens. Têtue comme une mule, elle allait finir par m’échapper après m’avoir mordu jusqu’au sang la main gauche. Sous la douleur, je la lâchai et elle partit aussitôt en titubant entre les arbres, s’enfonçant encore plus dans le sous-bois. Par suite d’une faute d’inattention je perdais assez rapidement tout contact visuel avec elle. J’étais vraiment dans mes petits souliers, j’avais beau avancer en balayant au maximum la zone de mon regard, je ne voyais aucune trace d’elle. Je me préparais à prévenir la gendarmerie quand je l’entendis gémir. Elle n’était pas très loin, elle était debout, complètement amorphe, appuyée à un arbre ; elle regardait autour d’elle comme perdue dans ses rêves.Pour mon malheur, elle m’aperçut et sembla reprendre vie ; elle poussa alors un grand cri :— NOOOONNNNN… J’AI DIT NOOONNN !Elle se précipita alors sur moi avec un bâton d’environ un mètre de long, de quatre à cinq centimètres d’épaisseur, qu’elle se mit à balancer devant elle pour atteindre ma tête. Heureusement pour moi, elle n’était pas au mieux de sa forme et ses coups m’atteignirent à l’épaule. Je dois dire qu’elle manquait de force, mais que la répétition rapide des coups m’avait fait assez mal pour me mettre dans un état de vive colère ; je lui balançai alors une gifle magistrale.— ÇA NE VA PAS ! IL N’EST PAS QUESTION QUE TU FASSES N’IMPORTE QUOI !Ma gifle et ma gueulante n’allaient pas la calmer, elle allait revenir à la charge à coups de pied et, vu qu’elle avait toujours ses souliers de soirée aux bouts pointus, je dois dire que mes jambes allaient vite souffrir.— CELA SUFFIT, JULIE ! TU VEUX LA MANIÈRE FORTE ? TU L’AURAS…La colère aidant, j’attrapai alors Julie par la taille, je profitai qu’elle était fine et de style « poids léger » pour la balancer sur mon genou gauche et lui balançai un salve d’une dizaine (ou plus, je n’ai pas compté) de très fortes claques sur les fesses. Je dois dire que je n’avais interrompu la salve que lorsque j’avais eu mal aux mains ; elle ne s’attendait pas à cette punition sévère, d’autant plus sévère que mes mains avaient eu un contact direct avec son fessier, car, en la forçant à se courber sur mon genou, le bas de sa petite robe s’était remonté, mettant à jour ses fesses nues puisqu’elle avait abandonné sa culotte dans la forêt.Au début de la correction, elle avait essayé de se défendre, mais elle lâcha rapidement prise devant la fessée très appuyée que je lui distribuai sur les deux fesses. Je dois dire que je ne regrettais rien ; elle avait tiré sur la ficelle et celle-ci cassait. Elle se mit alors à gémir et sangloter, et quand je la lâchai elle s’écroula sur le sol à mes pieds, recroquevillée comme un fœtus dans le ventre de sa mère. C’était aussi à ce moment-là que j’avais pris conscience qu’elle était quasiment nue. Il était donc urgent de la ramener à la voiture.— MAINTENANT, J’ESPÈRE QUE TU ES CALMÉE ! JE PEUX RECOMMENCER ! TU VAS À LA VOITURE !— …Aucune réponse, des gémissements et quelques sanglots. Voyant qu’elle ne bougeait plus, je me baissai pour la remettre sur pied. Mal m’en a pris, car elle recommença à s’opposer à moi, m’envoyant des paquets de feuilles à la figure, des coups de pied dans les tibias et esquivant en se tortillant toutes mes approches pour la saisir. Il ne faisait aucun doute qu’elle était fine de corps et légère, mais elle avait une réserve d’énergie cachée en elle. Je commençai à être plus qu’énervé, car je me voyais rester dans la forêt un grand moment si je n’arrivais pas à obtenir qu’elle bouge et elle multipliait aussi les risques d’attraper froid.— TU VAS À LA VOITURE ! JE NE PORTERAI PAS !— …Je me mis à sourire en moi-même quand je vis à trois mètres derrière elle un bosquet avec des arbustes aux branches bien droites. Je me précipitai sur elle sans rien dire, la contournai alors qu’elle se couchait sur le dos dans les feuilles mortes tout en armant ses jambes repliées pour m’attaquer si je venais à elle, et j’allai jusqu’à un arbuste dont je prélevais une tige longue d’environ 80 cm avec une section de 4 à 6 mm, bien souple, puis je revins vers elle, ainsi armé et l’apostrophai.— Tu vas jusqu’à la voiture ! Il n’est pas question que je reste ici à te surveiller ; en plus, tu n’es pas couverte ; pour le moment, tu as chaud, car tu te démènes, mais tu vas avoir bientôt froid et tu vas être toute mouillée.— NOONN… JE NE BOUGERAI PAS… TU N’AURAS PAS LE PLAISIR DE ME KIDNAPPER ET DE ME DÉFLORER…— Lève-toi !Comme elle n’obtempérait pas, je me précipitai à ces côtés et je lui octroyai plusieurs coups de badine assez fort sur le corps, les fesses et les jambes. Je dois dire que cela la fit réagir.— VOUS ÊTES FOU ! VOUS N’AVEZ PAS LE DROIT !— Soit tu obéis, soit je continuerai à te fouailler et je te préviens que la force de mes coups ira en augmentant. TU VAS À LA VOITURE !Pour bien marquer l’instant, je lui distribuai à nouveau sur les fesses et sur les jambes plusieurs cinglées. Elle essayait de se défendre en se recroquevillant, mais à la suite d’un dernier coup de badine assez fort, elle daigna se lever pour faire trois à quatre pas en titubant vers la voiture. Je pensais alors que tout allait entrer dans l’ordre, mais presque de suite, elle se rallongea en boule sur le sol. Elle voulait vraiment s’opposer à moi. Je ne lui dis rien, mais à partir de ce moment je décidai de la flageller dès qu’elle montrait des signes de vouloir se recoucher sur le sol. Elle, elle n’arrêtait pas de m’insulter et de me traiter de tortionnaire. Je sais, elle n’était pas vaillante, mais chaque fois que je voulais l’aider, elle me donnait des coups de pied ou elle jouait la morte. Essayez de déplacer un corps inerte et vous verrez que ce n’est pas facile du tout ! Au bout de cinquante mètres, elle s’était plus ou moins assagie en faisant de plus grandes distances. J’avais trouvé le coup de main et je lui cinglais fesses et cuisses dès qu’elle montrait des velléités de se recoucher par terre. Je dois dire que les derniers cent mètres furent assez rapides, car elle n’appréciait pas du tout les cinglons sur ses mollets. À la fin elle courait comme elle pouvait tout en sanglotant pour se mettre à l’abri dans la voiture où je la rejoignis. Je ne lui ai pas adressé la parole, je l’ai obligée à remettre son manteau et je l’ai emmitouflée dans la veste de duvet de Philippe, car elle tremblait de froid. Il faut dire qu’elle avait rapidement perdu ses souliers (que j’avais heureusement récupérés) et qu’elle marchait pieds nus depuis un certain temps sur la litière humide de la forêt. J’avais récupéré dans mon coffre un pied d’éléphant (demi-duvet pour bivouacs impromptus en haute montagne que l’on enfile pour avoir chaud aux jambes) et lui glissais ses jambes dedans après lui avoir frictionné les pieds pour les réchauffer. Je ne sais pas si c’est la chaleur qui régnait à l’intérieur de la voiture ou le fait d’être complètement emmaillotée dans des duvets chauds, mais dès qu’elle fut allongée sur la banquette, elle arrêta de sangloter et de hurler des insanités. Elle semblait avoir retrouvé un certain calme. Finalement, nous avons pu nous extraire du bois et partir à Paris où nous arrivions vers 1 h du matin.Je dois dire que je n’avais pas grand moral ; il y avait encore un obstacle à franchir : obtenir qu’elle puisse aller de mon parking à mon appartement au troisième étage sans se faire remarquer. Cependant, nous allions avoir de la chance. Quand elle était descendue de voiture, elle était toujours dans un état second, mais elle était calme et se laissait faire. J’avais pu la faire sortir de la voiture sans problème, lui enlever pied d’éléphant, veste duvet et arranger son manteau pour la rendre présentable. Au premier regard, il était impossible pour quelqu’un ne la connaissant pas de deviner qu’elle était quasiment nue sous son manteau. Seules choses qui n’allaient pas : ses cheveux ébouriffés, sa figure avec des traces de larmes, son rimmel dégoulinant et ses chaussures pleines de boue. Je l’avais prise par un bras et soutenais son corps avec l’autre, nous étions partis, à petits pas bringuebalants, vers les ascenseurs et, par chance, nous n’avions rencontré personne. J’avais poussé un grand « ouf » de soulagement quand, après avoir traversé tout le parking et pris l’ascenseur, j’avais pris conscience que je n’avais rencontré aucun voisin.Dès l’appartement atteint, je l’avais fait asseoir dans un fauteuil et je lui avais proposé une boisson chaude. Ce qui aurait été bien, c’était de lui offrir un grog avec du rhum, mais, vu sa surcharge alcoolique des dernières heures, il n’en était pas question et je lui offris une verveine menthe. Je n’étais pas sûr qu’elle accepte, mais on verrait bien. Je profitai de ce petit moment de calme pour envoyer un message à son frère Philippe : Bien rentrés sur Paris ; petit retard dû à station-service fermée.ooooooooooooooo— Julie ! Tu vas prendre une boisson chaude pour te réchauffer avant d’aller dormir. Tu prendras mon lit ; moi, je prendrai le sofa. Est-ce que tu es d’accord pour une verveine menthe ?— …Elle était devenue muette ; elle regardait autour d’elle, complètement perdue, elle bougeait lentement la tête, mais son regard était vide. Quand elle se tourna vers moi, elle semblait ne pas me voir, ses yeux ne s’accrochaient à rien, elle était dans un autre monde. J’allai à la cuisine et lui préparai un grand mug de tisane bien sucrée que je m’empressai de lui apporter. Elle n’avait fait aucun commentaire quand je le lui avais mis entre ses mains. Elle l’avait pris et, comme il était un peu trop chaud, elle l’avait posé sur ses genoux en l’enserrant de ses deux mains. Une manière comme une autre de se réchauffer les doigts.— Julie ! Cette nuit, tu dors ici ; demain, quand tu seras réveillée, je te ramènerai chez toi, rue de l’Université. Sache qu’il n’est pas question que je parle à quelqu’un de ce qui s’est passé cette nuit. J’ai été un peu rude avec toi, mais c’était pour ton bien, je ne pouvais pas te laisser toute seule dans les bois alors que tu n’avais quasiment rien comme habit chaud pour te protéger ; au mieux, tu serais tombée malade, au pire cela aurait pu t’être fatal, nous sommes en hiver ! Le scénario de ce soir pour les autres est le suivant : je suis parti de Saint-Léger alors que tu étais plus ou moins consciente de la réalité ; tu as dormi durant tout le trajet sur Paris qui a été un peu plus long que prévu, car j’ai dû prendre de l’essence. Arrivée chez moi, tu as pris une douche et tu t’es couchée. C’est cette histoire que je servirais à ton frère et rien d’autre. Je ne te parlerai plus jamais du rodéo de ce soir. Si tu ne comprends pas pourquoi je me suis montré sévère vis-à-vis de toi, je te donnerai des explications, mais seulement si tu le demandes. Tu es capable de les trouver par toi-même. Maintenant, Julie, tu viens avec moi dans la salle de bain, car il faut que tu prennes une douche avant de te coucher, qu’il s’agisse de ta tête ou de tes jambes, elles sont pleines de boue et il n’est pas question que tu salisses la literie.Je n’avais pas attendu qu’elle me réponde. Comme elle avait presque fini son mug de tisane, je le lui avais pris des mains et l’avais aidée à se relever puis, la prenant par la main, car elle n’avait pas encore un pas assuré, je l’avais emmenée à la salle de bain. J’étais assez surpris, car elle ne s’opposait plus à moi, elle se laissait faire, mais j’avais l’impression qu’elle était dans un autre monde. Elle me regardait sans me voir de la même façon qu’elle regardait autour d’elle sans rien imprimer de ce qu’elle voyait. Elle était ailleurs, comme une somnambule se déplaçant dans la nuit. Je lui montrai comment régler la douche, je lui trouvai un gant de toilette, du gel douche, du shampoing, et sortis d’un placard un grand drap de bain turquoise ; je lui montrai où se trouvait le sèche-cheveux.— Julie ! Tu prends une douche rapide, je vais te chercher un de mes pyjamas. Comme cela, tu auras quelque chose sur le dos si tu dois te lever cette nuit. Je te laisse.Et j’allai dans ma chambre en récupérer un. Je traînai un peu puis retournai vers la salle de bain. Tout de suite, n’entendant pas de bruit d’eaux, je pris conscience qu’il y avait un problème. Julie se serait-elle enfuie ? Première idée qui m’était venue, mais elle était toujours à la même place, debout devant la baignoire, elle n’avait pas bougé d’un iota, elle chantonnait une mélopée inaudible en se balançant doucement ; elle était ailleurs. Par moment, elle tournait un peu la tête et, chaque fois, j’avais l’impression qu’elle ne comprenait rien à ce qu’elle voyait et pourtant elle dardait des regards fixes sur son environnement.Prenant conscience qu’il n’était pas question que je la brusque, car tout son corps respirait la fragilité, je décidai d’intervenir doucement sans lui faire de réflexion. Elle était comme une enfant qui ne comprenait plus ce qui l’entourait, j’allais l’aider à se doucher.— Julie, il faut que tu te douches, je vais t’aider.Je lui retirai alors ses souliers puis sa robe et son soutien-gorge. Elle se laissait faire mollement comme si je n’avais été qu’un ectoplasme. Pourtant c’était l’instant où elle aurait pu hurler en criant que je voulais la violer. Toute nue, elle semblait ne pas s’en apercevoir. Je lui fis enjamber le bord de la baignoire et elle s’assit au milieu tout en chantonnant des comptines. Elle était devenue une petite chose. Je commençai à la doucher en partant de la tête. Il n’y eut aucun problème avec les cheveux et le visage, car pour moi, ces parties n’étaient pas aptes à réveiller ma libido, mais quand je suis arrivé à sa poitrine, je dois avouer qu’elle s’était réveillée et que mon boxer était devenu très étroit. Ce que j’avais devant les yeux, ce n’était pas une enfant de cinq ans, mais une magnifique naïade perlée de gouttes d’eau étincelantes sous les lumières de la salle d’eau. Elle était magnifique avec ses cheveux légèrement brun roux tombant sur ses épaules et égouttant sur son dos et sa poitrine ; celle-ci était ornée d’une paire de petits seins en forme de poire pointant vers le haut, ornés chacun d’une aréole brune surmontée d’un petit téton brun-rose. Je dois dire que son corps resplendissait de jeunesse et je n’ai pas résisté au plaisir de prendre du gel douche dans mes mains et de les lui masser. Elle ne disait rien, son regard portait sur le lointain, mais j’ai arrêté quand je me suis aperçu qu’elle commençait à entrouvrir ses lèvres et à respirer plus rapidement, son corps réagissait, ses tétons durcissant sous mes caresses. Je ne pouvais pas continuer à les masser, car il ne faisait aucun doute, vu mon état, que l’envie de prendre ses tétons dans ma bouche aurait été plus forte et je me serais montré licencieux. Je ne pouvais pas me le permettre par respect pour Julie et surtout pour Philippe. Les deux devaient pouvoir me faire confiance.La partie la plus délicate allait commencer pour moi quand je l’avais fait se lever dans la baignoire pour laver le reste de son corps. J’avais sous mes regards et sous mes mains une belle jeune fille. J’étais attiré par son corps, mais il fallait que je me gouverne ; il n’était pas question que j’en profite pour faire n’importe quoi. Je me suis mis alors dans la peau d’un infirmier s’occupant d’une malade, mais je dois avouer que cela allait être difficile pour moi. Je regrettais d’avoir eu l’idée de la laver. Pour les pieds et les jambes, ce fut facile, mais quand je me suis attaqué à son intimité je ne savais plus où me mettre et, à un moment, j’avais dû avoir un visage des plus enflammés quand elle s’était tournée vers moi avec un regard perplexe et interrogatif quand je me suis attaqué à ses parties les plus intimes. Je dois avouer que je n’avais pas trop insisté sur son sexe et son sillon anal. J’avais essayé d’être le plus neutre, le plus doux possible, et de noyer mon gant de gel douche afin qu’elle puisse oublier que c’était un homme inconnu qui la lavait. J’avais vraiment l’impression qu’elle avait ressenti des sensations quand je m’étais intéressé à cette partie de son corps, mais j’avais eu le courage de garder mon calme.Dès qu’elle avait été lavée, je l’avais séchée le plus rapidement possible et l’avais entraînée vers la chambre après lui avoir mis une veste de pyjama sur le dos. Je dois dire que j’étais un peu perturbé, car lors de la douche j’avais pris conscience des traces laissées sur son corps par les flagellations successives et les fortes claques données à ses fesses. Son dos, ses fesses et ses cuisses étaient couverts de bleus ou de grandes stries. Elle ne semblait pas en souffrir, mais il y avait des chances pour que la douleur se réveille quand elle aurait digéré les boissons et drogues ingérées. Je ne perdis pas de temps et l’entraînai vers la chambre, il était urgent qu’elle puisse se reposer.— Julie ! Étends-toi sur le lit, sur le ventre. Je vais te passer une pommade cicatrisante à l’arnica pour essayer d’amoindrir les douleurs que tu pourrais avoir à la suite de mes traitements. Tu mettras le pantalon après.Elle restait muette, mais ne fit aucune difficulté pour s’étendre à plat ventre sur le lit. Pendant qu’elle s’installait, la tête dans l’oreiller, j’allai chercher la pommade dans la salle de bain. J’en avais toujours en réserve, car elle me permettait de soigner les légères blessures que je me faisais lors de mes courses en montagne.Après avoir relevé sa veste de pyjama par-dessus sa tête, je lui passai l’onguent que j’avais été chercher en massant, plutôt en lui triturant, les épaules, pour la décontracter. Durant l’épisode de la forêt, elle avait dû effectuer de nombreux mouvements brusques instinctifs, sources potentielles de courbatures pour la suite. Cela éviterait qu’elle soit réveillée par des crampes. Je continuai en descendant par le dos. Chaque fois que mes mains rencontraient une trace d’un de mes coups de badine, j’insistais un peu en massant énergiquement pour faire pénétrer le produit. Les mouvements de mes mains étaient classiques de bas en haut et vice versa, et de gauche à droite ou l’inverse en débordant sur les côtés avec toujours ce souci de faire rouler tous les muscles de son dos entre mes doigts. Par la suite, je suis arrivé aux fesses et aux cuisses ; leurs vues m’ont catastrophé et déconcerté. C’était un mélange de bleus plus ou moins noirs ou jaunes et de stries plus ou moins gonflées s’entrecroisant. Je ne pensais pas l’avoir corrigée aussi sévèrement. Certes, elle m’avait beaucoup énervé en n’obéissant pas à mes ordres, mais je n’avais jamais eu l’impression de lui avoir asséner mes coups avec force, peut-être que sa peau marquait facilement ? En même temps que j’inspectais les résultats de mes actes, je pensais aux explications que j’allais devoir servir à Julie le lendemain tout en m’excusant. Je ne savais pas trop comment faire, mais je continuais mon travail de massage et de remise en forme. Je dois dire que passer avec mes mains la pommade sur ses fesses et ses cuisses fut pour moi pendant longtemps un de mes meilleurs souvenirs. Elle avait des petites fesses fermes, douces et onctueuses, son bassin en forme d’amphore se terminait par des cuisses musclées sans un gramme de cellulite. J’avais eu un grand plaisir à la masser, à triturer ses muscles, elle se laissait faire. Elle appréciait ! Ces moments ne furent pas faciles pour moi, car ma libido commençait à me travailler et je ne savais pas si j’allais résister aux envies qui naissaient en moi.Je suis resté longtemps sur les fesses, puis sur les cuisses et enfin sur les mollets. Par acquit de conscience (peut-être pour mon plaisir), après être descendu jusqu’aux pieds, je suis remonté vers les cuisses où j’ai repris mes massages plus lentement en remontant vers son intimité. Tout alors s’était enchaîné : j’avais changé ma méthode, je n’entourais plus chaque cuisse avec mes deux mains, je les massai légèrement, le pouce vers l’intérieur, les quatre autres doigts vers l’extérieur. Je m’arrangeais sans le vouloir pour que le pouce descende bien sur la face interne de chaque cuisse. Je n’ai pas su exactement quand Julie s’était mise à gémir doucement. Je l’avais alors surprise a tourner la tête en arrière et à me regarder fixement avec ses yeux noirs, pupilles brillantes grandes ouvertes. Elle n’avait rien dit et s’était repositionnée sur la couette en se nichant encore plus dedans, tout en écartant un peu plus ses jambes. Je continuai mon manège en remontant vers le haut alors que mes doigts descendaient de plus en plus entre ses cuisses. Je dois dire que ce qui se passait (faire gémir une fille avec ses doigts) m’amenait un certain plaisir. Je ne réfléchissais pas plus longtemps et, sans aucun complexe, mes mains (et surtout mes doigts) s’étaient mises à cajoler l’entrejambe de Julie. Je remarquai très vite qu’il y avait concordance entre ses gémissements et les actions de mes mains. Petit à petit, j’arrivai au centre de sa féminité. J’étais hypnotisé par sa touffe triangulaire rousse gardant son antre. J’aurais bien aimé voir sa figure, mais elle l’avait enfoncée dans son oreiller qu’elle enserrait de ses deux bras. Cela ne l’empêchait pas de se trémousser et sa bouche ne pouvait plus se dispenser de faire entendre des gémissements. Je pris alors la décision, sans rien lui demander, de glisser les doigts de ma main droite jusqu’à son sexe, elle se mit alors à haleter et ahaner. Elle voulut alors se tourner vers moi, mais y renonça quand mes doigts s’insinuèrent entre ses deux grandes lèvres pour les caresser. Rapidement, j’allais sentir sous mes mains la tétanisation de tous ses muscles. Je lui donnai, alors, avec ma main gauche, une grande claque sur les fesses. Le résultat fut un sursaut de sa tête avec un regard affolé vers moi, un grand cri, suivi de moult tremblements de tout son corps et un liquide visqueux s’écoulant entre les doigts de ma main droite, elle venait d’avoir un magnifique orgasme. Elle me jeta alors un regard rapide plein de confusion avant de se renfoncer dans la couette.Elle ne m’avait pas répondu, elle n’osait plus me regarder, elle devait être confuse de s’être laissé aller sans résister à mes massages, devenus caresses. Je décidai alors de la faire riper sous la couette en abandonnant le pantalon de pyjama par terre à côté du lit, car elle semblait ne plus pouvoir résister au sommeil. Elle se laissa faire et durant son transfert, elle attrapa une de mes mains pour y mettre un baiser sans porter aucun regard sur moi. En réponse, je lui avais mis un baiser sur son oreille gauche en lui souhaitant de beaux rêves et je quittai la chambre. Alors que je passais le pas de la porte, elle avait relevé un peu sa tête et m’avait fixé intensément comme si elle avait craint de m’oublier. Cela me permit de voir ses joues toutes rouges, des larmes dans ses yeux et une confusion énorme dans son regard. Elle devait être gênée et se sentir un peu humiliée de ses gémissements, ses cris, et les mouvements anarchiques de son corps. S’envoyer en l’air devant un inconnu, cela ne se faisait pas tous les jours.oooooooooooooooIl devait être vers 2 h du matin quand je me suis retrouvé seul dans la cuisine, j’en ai profité pour prendre une bière (je l’avais bien méritée) et surtout pour réfléchir. Qu’allais-je faire le lendemain de Julie ? Il m’était très vite apparu qu’il fallait éviter de faire intervenir Philippe. Il fallait que je mette un embargo total sur ce qui s’était passé dans la forêt, c’était une affaire personnelle entre Julie et à moi. Sur le plan pratique, je lui avais proposé de la ramener chez elle le lendemain, il y avait un problème, car il ne lui restait qu’une petite robe plus ou moins ruinée par ses galipettes sur le sol dans les bois et aucun sous-vêtement. Je devais donc m’occuper de sa garde-robe avant de la ramener pour éviter les questions de ses colocataires. Je me mis à inspecter l’état de son manteau et celui de sa robe. Le premier ne posait pas de problème, il n’y avait que des feuilles plus ou moins accrochées et deux traces de boue que je supprimai rapidement avec un peu d’eau. En revanche, la robe était hors d’usage immédiat et je n’étais pas sûr de la réponse d’un « pressing » sur sa possibilité de récupération. Il fallait donc prévoir faire des courses pour elle dès le lendemain. Sans plus réfléchir, une fois ma bière bue, j’étais allé jeter un œil à Julie qui dormait tranquillement sans souci apparent dans mon lit. Je profitai de ce moment pour envoyer un texto à Philippe :Julie n’a pas fait de difficulté ; elle est maintenant endormie et ne semble pas faire de cauchemar.Puis j’avais récupéré mon duvet sarcophage de haute montagne dans lequel je m’étais glissé pour dormir sur le sofa.Malgré une nuit courte, j’étais debout le samedi vers 8 h 30 ; je ne savais toujours pas ce que j’allais faire de Julie, si ce n’est que j’avais déjà pris la décision de ne surtout pas la réveiller. Qu’elle dorme en paix, elle aura déjà beaucoup à faire avec elle-même quand elle ouvrira les yeux. Je pris un petit-déjeuner frugal à base de café puis partis faire des courses, car j’allais avoir sûrement à remonter le moral de la dormeuse quand elle se réveillerait. Il n’y a rien de mieux qu’un petit-déjeuner avec des viennoiseries pour commencer une bonne journée. Trois quarts d’heure après, j’étais de retour avec des croissants, des pains au chocolat, du pain frais et du jus de citron pressé. J’étais ainsi armé pour lui proposer quelques douceurs à son réveil. En fait, je n’allais pas avoir à me plaindre, car je passais une matinée des plus calmes en travaillant sur un rapport scientifique, elle n’avait commencé à bouger que vers 10 h 30. Je ne me suis pas précipité vers elle, j’ai attendu qu’elle vienne jusqu’à la cuisine. Avant, je l’avais entendu vadrouiller dans les toilettes et la salle de bain, mais quand elle est arrivée dans la cuisine, marchant pieds nus, sans bruit, j’ai eu un vrai choc. Elle semblait être en grande forme, visage reposé, yeux brillants de curiosité. Elle était magnifique dans ma veste de pyjama lui arrivant au ras des fesses et mon gros chandail écru sur ses épaules, avec ses cheveux ébouriffés et ses jambes fines et musclées. Comme elle ne regardait pas dans ma direction (j’étais dans la salle de séjour), j’avais pu ainsi l’admirer sans vergogne puis elle s’était tournée vers moi et me voyant, ses joues étaient devenues rouge-écarlate. Elle m’a alors regardé avec un regard confus tout en baissant la tête. J’ai bien compris qu’elle n’était pas à l’aise du tout devant moi, mais cela ne l’empêchait pas de me dire quelques mots à voix basse.— Monsieur… ! Je… je vous prie de m’excuser…J’interrompis rapidement son calvaire, je n’allais pas la déstabiliser en lui demandant des excuses en bonne et due forme ;— Julie hier je t’ai demandé de m’appeler Antoine et de me tutoyer ! De plus qu’est-ce que je t’ai dit cette nuit ? Il n’est pas question que je parle avec toi de ce qui s’est passé à Saint-Léger. Tu ne pourras m’en parler, si tu en sens le besoin, que dans quinze jours au plus tôt. De même, je ne dirai rien à Philippe. Pour moi et pour lui, tu as dormi tout le temps du trajet entre Saint-Léger et Saint-Cloud.— Merci, Antoine ! Vous…— Que t’ai-je dit, Julie ?— Je sais, Antoine, mais je n’ai pas l’habitude et c’est la première fois que je te rencontre.— Tu sembles être bien reposée. Il est un peu plus de 11 h ; je te propose que nous prenions un petit-déjeuner ; j’ai été chercher des viennoiseries et j’ai une machine Nespresso, mais si tu veux du thé, je peux t’en faire.— Je veux bien du café, me dit-elle d’une toute petite voix.— Nous sommes samedi, tu ne dois pas avoir de cours qui t’attendent. Il faut que nous fassions réellement connaissance, sinon tu vas continuer à m’appeler « Monsieur » toute ta vie. Si tu as déjà horreur de moi, je suis prêt à te ramener après le petit-déjeuner, en fait après le « brunch » vu l’heure, chez toi rue de l’Université. Cependant, si tu acceptes de me supporter, j’ai des propositions à te faire pour occuper l’après-midi : 1/tu t’habilles avec ce qui peut t’aller et nous allons nous balader dans Paris ou jeter un coup d’œil à un musée après avoir déjeuné dans un restaurant ;2/ nous prenons le métro pour aller dans les Grands Magasins où nous achèterons une panoplie de jeune fille bien élevée, puis on déjeunera dans un restaurant ;3/ tu es encore fatiguée de la soirée d’hier, nous ne sortons pas maintenant. Je prépare un pique-nique avec ce qui existe dans les placards, j’ai du pain, acheté de ce matin et après tu feras la sieste pendant que je ferai la vaisselle, lancerai ma machine à laver le linge et ferai un peu de ménage. J’en profiterai aussi pour donner quelques nouvelles de toi à ton frère. Après, nous sortirons et te trouverons des vêtements pour rentrer chez toi. Qu’en penses-tu ?Pendant l’énoncé de tous mes programmes, elle me fixait de ses deux yeux noirs aux pupilles dilatées comme si elle avait voulu me sonder au plus profond de mon âme et savoir ce que cachaient mes propos. C’était bien la première fois que je voyais quelqu’un me regarder avec une autant d’acuité. Elle n’avait pas répondu tout de suite, j’avais senti qu’elle réfléchissait, mais qu’elle ne savait pas quelle solution prendre, je me suis même demandé si elle n’allait pas me proposer autre chose.— Antoine ! Je vais mieux que cette nuit, mais je ne suis pas très en forme, j’ai encore envie de dormir et j’ai toujours le ventre un peu embarrassé. Pourrai-je rester ici pour me reposer. Ce n’est pas la peine de me préparer des choses compliquées, je n’ai pas très faim.— Pas de problème, nous mangeons ici, mais il va falloir que tu m’aides et que tu aies des idées de recettes simples. On devrait être prêt à manger vers 13 h et finir vers 14 h. Tu ne prends pas de café et tu colonises mon lit. Je te réveille à 17 h et je t’emmène avec ma voiture à Boulogne, il y a un centre commercial à côté de la mairie avec un parking souterrain. Comme tu n’as plus rien à te mettre, on achètera une robe ou un pantalon, un tee-shirt avec un pull dans un magasin de vêtements et comme tes dessous n’existent plus, tu devrais trouver ton bonheur dans une boutique « Princesse Tam Tam ».— Tout cela c’est très bien, mais je n’ai pas un sou sur moi, je devais dormir à Saint-Léger et Philippe devait me ramener dimanche. Il n’est pas question que tu payes pour moi, à la rigueur je veux bien que tu me prêtes de l’argent, mais je te rembourserai au fur et à mesure que je recevrai ma dotation mensuelle de mon père.— J’agis avec toi comme Philippe a toujours agi avec moi. Je suis maintenant un chercheur et toi une étudiante qui est dans une mauvaise passe donc je t’aide, car je le peux. Il n’est pas question que ton frère soit mis au courant. Naturellement, je t’autorise à me rembourser et on verra pour l’échéancier. Ce soir après les achats, quand tu seras relookée, je t’invite au restaurant donc il te faut une tenue adéquate pour ce dîner, même si ce n’est pas un restaurant étoilé qui nous accueillera. Tu as besoin de ces habits aussi pour rejoindre ton logement. Si je te ramène dans les habits qui te restent, tes amies te poseront beaucoup de questions ; il en est de même si tu leur dis qu’il faut qu’elles t’apportent une tenue ici, à moins que tu aies beaucoup d’imagination pour construire in scénario plausible.— T’inquiète pas ! Je n’ai pas l’intention de les faire venir ici avec mes affaires. Elles sont beaucoup trop indiscrètes et j’aurais droit à la même question durant le reste de l’année : pourquoi je me retrouve avec des habits dégradés chez un « soi-disant » ami ? De plus, je les connais, toutes les deux sont à la recherche de leur « homme » et dès qu’elles seraient entrées ici, elles n’arrêteraient pas de te draguer. Elles peuvent être un peu casse-pieds ! Pour le moment, je considère que c’est moi qui ai la priorité pour le faire, mais sois rassuré, je n’en ai pas l’intention, me dit-elle tout en souriant malicieusement.— Ne crois-tu pas qu’il serait de bon ton que tu enfiles un pantalon, car, dès que tu bouges, tu montres à tout le monde tes fesses et ton petit trésor ? Tu n’es vraiment pas présentable !— Antoine ! Je te ferais remarquer que tu connais bien mon corps avec tous mes secrets ; je crois même que tu y as touché avec beaucoup de doigté. D’après ce que je vois, tu n’es pas devenu aveugle et tu n’es pas paralysé. Je sais que, dans la bonne société, cela ne se fait pas de rester ainsi, mais le créateur m’a ainsi faite et je suis fière de son travail. Cependant, il n’est pas question que tu recommences. Ce sera un petit secret entre nous que je garderai jusqu’à la fin de ma vie.— Méfie-toi, on peut s’enrhumer par les fesses.Elle me regardait tout par en dessous avec un grand sourire, une manière de me dire « Cause toujours ; tu m’intéresses ». C’était un acte très réfléchi, elle faisait tout pour me chauffer comme si elle avait envie de me goûter en tant qu’homme.J’allais découvrir ensuite une autre facette de Julie. Dès que j’avais proposé de nous mettre à la cuisine, elle avait opiné de la tête et s’était précipitée sur la partie congélateur du frigo avant que je puisse ouvrir la bouche puis sur les placards. Elle était devenue hyperactive.— Antoine ! Il y a de la Moussaka, il y en a assez pour deux, j’adore. Tu as des avocats, c’est pas mal comme entrée si tu es d’accord. As-tu des fruits ?— Oui, derrière toi, sur le plan de travail.— Je te propose : avocats à la vinaigrette, moussaka Picard, fruits frais avec des sorbets. Il y en a plein dans le congélo. Et tu as aussi de la fourme d’Ambert si cela ne te suffit pas ; pour moi, c’est superflu, car je serai rassasiée même sans fromage. Pour la boisson, ce sera simplement de l’eau, car j’ai trop bu hier soir.Je n’avais pas ouvert la bouche depuis le début et, en moins de cinq minutes, elle avait fait le menu du repas et mis la table. Elle m’était apparue alors d’une très grande efficacité, un peu trop grande même à mon goût, car j’aime faire les choses dans le calme. Je devais, cependant, reconnaître qu’elle voulait m’aider et, surtout, ne pas être un poids pour moi. Elle continuait sur sa lancée et se mit à inspecter tous les placards de la cuisine et les tiroirs. Elle voulait voir, soi-disant, comment un célibataire endurci s’organisait chez lui pour survivre. Peut-être qu’elle voulait, surtout, me faire admirer ses fesses et son intimité secrète, car quand elle levait ses bras au-dessus de sa tête le bas de ma veste de pyjama lui remontait largement sur le dos et le ventre ! Elle me prenait un peu la tête avec ses propos, elle n’arrêtait pas de faire des commentaires sur mes ustensiles. Je dois dire qu’elle avait beaucoup d’humour. Finalement, après quelques minutes d’intermède, nous avons fini par nous asseoir pour déjeuner. Elle a bien été obligée de me laisser parler, car elle s’était mise à me poser toute une série de questions sur ma formation et sur ce que je faisais à l’Institut Pasteur. Elle s’est montrée à partir de ce moment-là beaucoup plus posée et vive d’esprit. Il ne faisait aucun doute que son attitude d’avant repas ne correspondait pas à sa vraie nature, cela avait été un moyen pour elle d’évacuer le stress de se retrouver toute seule avec moi. Elle connaissait peu de garçons en dehors de ses frères avant d’intégrer la fac de pharmacie, et là ; il y avait plus de 80 % de filles. Elle avait fait toutes ses études secondaires dans les maisons de La Légion d’honneur. Il ne faisait aucun doute que c’était la première fois qu’elle se trouvait seule dans un logement d’homme qui n’était pas un de ses frères. Ce qui était bizarre, c’est que durant tout le temps où elle était restée à la cuisine, elle ne fit aucun effort pour être plus présentable ; elle était toujours avec ma veste de pyjama lui arrivant seulement aux fesses. Se tenir à moitié nue dans la cuisine semblait être pour elle un moyen de montrer une certaine liberté revendiquée face aux autres. Je n’avais pas à m’en plaindre, mais je plaignais l’homme qu’elle prendrait dans ses filets comme compagnon ou mari, car elle risquait d’être souvent ingérable.Après avoir pris notre café, je l’ai accompagnée à ma chambre pour vérifier si tout était en ordre.— Julie, profite bien de mon lit ; fais une bonne sieste. Je te réveillerai vers 17 h et nous irons à Boulogne au centre commercial.oooooooooooooooJe retournai à la cuisine pour m’occuper de la vaisselle et du linge. J’en profitai pour appeler Philippe, mais il était sur répondeur ; je lui laissai donc un message pour dire que tout allait bien pour Julie, qu’elle avait retrouvé son état normal. Ce n’était pas tout à fait vrai, car cela faisait à peine quinze minutes que je l’avais abandonnée dans ma chambre qu’elle réapparaissait dans la cuisine, avec des traces de larmes sur les joues.— Ça ne va pas, Julie !— Non ! Dès que je suis seule, je stresse, je me pose plein de questions : que va penser mon frère ? Que vont dire ses amis ? Que va dire Camille ? Pourquoi ai-je pris de la drogue ? Et bien d’autres encore, je suis complètement paniquée.— Le mieux pour toi, c’est de porter tes réflexions sur d’autres sujets. Pense aux achats que tu vas faire en fin d’après-midi, prépare un scénario pour tes copines, car elles vont t’interroger sur ta soirée à Saint-Léger, elles vont te demander s’il y avait des filles intéressantes et, surtout, si tu avais pu flirter avec des garçons.— Je ne vais pas y arriver, je sens toujours mes fesses et elles me font penser à ma conduite d’hier soir, je suis bouleversée par ce que j’ai fait. Est-ce que tu pourrais m’aider à m’endormir, Antoine ? Tu viens t’asseoir sur une chaise auprès du lit et tu me prends une main, j’ai souvenir que les contacts de ta main ont fait des miracles cette nuit. Nous discuterons de choses et d’autres, je pense que cela me calmera les nerfs et que je m’endormirai.Il manquait plus que cela ; je connaissais les « Dames de Compagnie », mais c’est la première fois que j’entendais parler d’un « Homme de Compagnie. Je me sentais assez intrigué par la demande et je m’interrogeais sur son sérieux. Ne serait-ce pas un moyen de flirter avec moi ?— Je veux bien t’accompagner et rester avec toi, mais j’espère que tu t’endormiras rapidement.J’allais avec elle jusqu’à ma chambre ; elle se glissa sous la couette et je m’installai sur une chaise à son chevet sur la droite en lui tenant une de ses mains et malheureusement nous avons repris notre discussion sur ses problèmes avec les gens rencontrés dans la soirée : que pensaient-ils d’elle ? Elle avait un grave problème concernant le ressenti des autres vis-à-vis d’elle. J’essayais de cerner le problème et de lui trouver des arguments pour la calmer. Brusquement, elle s’était assise sur le lit en éclatant en sanglots. Je m’installai alors sur le lit à côté d’elle, la pris dans mes bras et la câlinai de façon à arrêter sa crise de larmes. J’avais trop bien réussi, car elle s’était endormie dans mes bras et pour ne pas la réveiller je m’étais mis à côté d’elle sur le dos tout en l’allongeant sous la couette. Elle m’était apparue psychologiquement très fragile. J’avais gardé une de mes mains sur une des siennes et, ce qui devait arriver avec mon manque de sommeil de la dernière nuit, je me suis aussi endormi à ses côtés. En fait, je n’étais pas exactement à ses côtés, car elle était sous la couette et moi j’étais au-dessus de celle-ci.J’avais été réveillé peu de temps après par une petite main qui s’était glissée sous mon tee-shirt ; je n’avais pas bougé pour voir ce que cette main allait faire. Elle se déplaçait sur mon torse tout doucement. Julie s’était réveillée et profitait de mon sommeil assez profond pour partir à la découverte de mon corps. Je dois dire que j’ai continué à rester immobile pendant plusieurs minutes pour ne pas déranger l’exploration en cours de Julie. Toutefois très rapidement elle allait réveiller ma libido et je n’avais pas pu conserver plus longtemps mon immobilité ; elle s’était dressée sur un coude et ses yeux s’étaient portés sur moi. Ce n’étaient plus ses doigts qui tâtaient ma poitrine, mais une de ses mains. Dans les mouvements qu’elle avait entrepris pour se mettre sur un coude, elle avait quitté la protection de la couette et sa veste de pyjama s’était entrouverte me permettant de voir ses seins. Ce fut un appel pour moi, je les pris dans mes mains alors qu’elle se penchait sur mon torse pour y semer une multitude de petits baisers tout mouillés. Il n’y avait eu aucune parole d’échangée. Quand son regard s’était porté sur moi, elle m’avait souri et je lui avais répondu par un sourire.Par la suite tout en semant des baisers un peu partout sur ma poitrine, elle s’approcha encore plus au-dessus de moi et souleva mon tee-shirt en le faisant passer au-dessus de mes épaules et de ma tête. Elle était complètement débraillée et si proche de moi que je n’avais rencontré aucune difficulté pour prendre ses deux seins dans mes mains, à les masser, les caresser tout en faisant rouler dans mes doigts leur petit téton. Elle commençait à gémir sous mes caresses quand, ce qui devait arriver survenait, nos deux corps se touchaient et nos bouches se rejoignaient sans aucune parole échangée. À peine avais-je posé mes lèvres sur les siennes que son corps se collait au mien, que ses bras m’enserraient ; moi, je l’avais pris de suite aux épaules et l’avais serrée dans mes bras pour sentir ses seins s’écraser sur ma poitrine. Nos bouches avaient commencé une sorte de danse où chacun voulait avoir le dessus sur l’autre, c’était un mélange d’échange sauvage et de douceur, nous étions dents contre dents, nous échangions nos respirations, nous échangions nos salives, nos langues s’entrechoquaient et se poursuivaient d’une bouche à l’autre. De temps en temps, nous marquions un temps d’arrêt pour respirer profondément, mais nous ne pouvions pas éviter que l’un ou l’autre ne revienne à la charge pour embrasser l’autre de cette manière animale qui fait que nous ne pouvions pas séparer nos bouches. Ce baiser allait durer longtemps, car ni Julie ni moi n’étions décidés à le rompre.Comme toutes les bonnes choses ont une fin, notre échange tumultueux de baisers cessa après un dernier tout doux, tout baveux et nous nous sommes retrouvés côte à côte sur le lit, sur le dos nous tenant par la main, silencieux, mais respirant fortement sous l’impact de l’émotion. Elle, elle était quasiment nue, en partie cachée par la couette, moi j’étais torse nu, installé contre son épaule. Je ne savais pas quoi dire, je ne m’attendais pas à cela, et je me posais cette question en moi-même : me suis-je fait manœuvrer par Julie ? Voulait-elle exactement ce qui était arrivé entre nous ? Celle-ci était dans tous ses états, elle respirait lentement par à-coup, elle n’osait pas me regarder. Je lui avais jeté des coups d’œil discret pour m’apercevoir qu’elle regardait fixement le plafond ; elle semblait prise de court, un peu dépassée par les évènements.— Julie ! Ça va ? Je ne pensais pas que nous arriverions à cela. Je n’avais rien prévu de tel !— Antoine ! Ce n’est qu’un baiser, ce n’est pas le premier pour moi, mais je me souviendrai de celui-ci. Je n’avais jamais autant été tourneboulée de ma vie !— Je suis comme toi ; ne ferions-nous pas mieux d’oublier et partir faire les courses.— Non ! Nous devons nous connaître mieux. C’est bien de connaître ton âme, mais je veux aussi connaître ton corps. Tu es trop habillé, me dit-elle d’un air malicieux.Elle se leva alors d’un bond, nue comme Ève dans le jardin d’Éden, et se précipita sur mon pantalon. Elle déboucla ma ceinture, le dézippa en même temps qu’elle tirait sur lui pour me l’ôter. Encore une fois, elle me surprenait par l’énergie qu’elle était capable de faire surgir quand elle avait une idée en tête et son idée présente c’est qu’il fallait que je sois nu puisqu’elle était nue. Elle voulait me goûter, mais je pense que je n’étais pas contre et que la réciproque était aussi intense pour moi que pour elle. Une fois qu’elle fut sûre que j’étais aussi nu qu’elle, elle se recoucha à mes côtés, mais sur la couette et non dessous. Ses mains alors partirent à la reconnaissance de mon corps. Elle était magnifique avec sa chevelure en pétard, ses joues rouges et son grand sourire malicieux. Il ne faisait aucun doute sur ce qu’elle voulait. Moi j’étais un peu réticent, car j’allais trahir son frère Philippe ; il ne faisait aucun doute que Julie voulait faire l’amour avec moi.— Julie ! Si nous continuons, tu sais ce qui va se passer ? Nous allons coucher ensemble.— Oui ! Nous allons baiser ! je veux devenir « femme » ! Je pense qu’il en est temps. Tu es le premier garçon qui me donne envie de passer ce cap.Il n’y avait aucun doute, c’était la première fois pour Julie. Je me sentais honoré, mais en même temps j’avais des scrupules de lui prendre sa virginité. Il fallait que je lui souligne que c’est un acte qui ne peut se faire qu’une fois.— Soyons un peu sérieux, Julie. Il ne fait aucun doute que tu me veux en toi, mais es-tu sûre que tu ne le regretteras pas plus tard si tu tombes amoureux d’un garçon avec qui tu voudrais partager ta vie.— Antoine, je sais qu’il s’agit d’un acte unique dans la vie d’une fille. Depuis que je suis une ado, je me suis toujours demandé comment cela se passerait ; j’ai beaucoup pensé à ce moment et je me suis construit beaucoup de scénarios. Certains m’ont aidée à assouvir mes désirs par des caresses, mais la réalité est beaucoup plus belle. Aujourd’hui, je me sens en communion avec toi, je ne sais pas si cette journée est un début, une étape ou une fin, mais je sais que ma « première fois » avec toi va être quelque chose de magnifique. Je me trompe, peut-être, mais ce sera un bon souvenir. Je ne sais pas ce que sera notre futur, mais je ne te reprocherai jamais ce que nous allons faire. Maman m’a toujours dit, que ce soit entre quatre yeux ou quand elle m’a emmenée voir la gynéco pour me prescrire la pilule pour la première fois, que c’était à moi seule qu’incomber la responsabilité d’avoir des rapports intimes avec un homme. À la fac, je dois t’avouer que j’ai eu des avances de certains garçons, mais je me suis toujours arrangée pour ne pas répondre par l’affirmative, car je ne ressentais rien pour eux. Avec toi, c’est différent, quand hier soir en début de soirée j’ai descendu avec Camille l’escalier menant aux étages et que je t’ai vu à côté de Philippe mon cœur s’est mis à battre différemment, je me suis sentie attirée par toi. Je dois t’avouer que les bêtises que j’ai faites à cette soirée – trop boire, prendre de la drogue – étaient le résultat de deux désillusions : mon frère qui ne m’avait rien dit à propos de Camille, l’ami de mon frère, un dénommé Antoine, qui m’avait snobée durant toute la soirée. À trois reprises, tu es passé à côté de moi sans me voir, sans me parler ; pour moi, cette soirée avait un goût de fiel, je n’existais pas.— Julie ; ce n’était pas voulu ; il y avait beaucoup de monde et je passais de groupe en groupe sans trop faire attention à ceux que je ne connaissais pas.— Je sais, mais ce n’est pas facile d’être quelqu’un qui n’attire l’attention de personne. Tu t’es rattrapé depuis, et ce, au centuple.Je me penchais alors sur elle, couchée sur le dos, elle était souriante, confiante, détendue sans aucune appréhension pour la suite.Je m’approchai d’elle et posai mes lèvres sur les siennes toutes mouillées de salive, elle les reçut avec délice, car elle était prête à glisser sa langue entre mes lèvres, mais je n’insistai pas et ma bouche était partie à la découverte de son corps : petits baisers sur son nez, ses yeux, coups de dents la faisant sursauter, sur ses oreilles, coups de langue avec suçons sur son cou. Je marquais mon territoire. Elle ne disait rien, mais, par les mouvements de son corps, elle montrait qu’elle appréciait. Petit à petit, ma bouche arriva à la hauteur de sa poitrine, j’avais déjà admiré de près ses petits seins dans la nuit, mais, là, ils étaient en pleine lumière et mes mains s’en saisirent pour les enserrer, les malaxer. Mes doigts n’arrêtaient pas de jouer avec ses tétons, les roulaient entre pouce et index, ils s’étaient dressés et étaient devenus durs. À partir du moment où ma bouche et mes lèvres, mes dents avaient commencé à jouer avec ses tétons, elle avait commencé à haleter et à gémir. Elle était tombée sous mon pouvoir, j’en étais tout ému.Mes doigts pinçant toujours plus ou moins ses tétons, ma bouche continuait son travail de topographie corporelle à la recherche de ses zones les plus érogènes et descendait petit à petit sur son ventre vers son nombril puis vers son mont de Vénus avec des hauts et des bas dans ses gémissements. J’allais atteindre son petit triangle roux, elle s’apprêtait à bien écarter ses jambes pour me recevoir quand je changeai de tactique. Brusquement, je quittai son ventre pour descendre mordiller ses pieds. J’étais tout heureux de lui jouer ce petit tour, car elle avait cru durant quelques secondes que j’allais cesser de jouer avec son corps.— Antoine ! t’arrête pas, Antoine… miaulait-elle d’une voix rauque.Je ne lui répondis pas et j’allai continuer ma découverte de son corps en partant cette fois du bas pour remonter vers la tête. Très rapidement, je repris très activement mon travail topographique sur ses deux pieds. Ils étaient si petits et ses orteils si mignons que je ne pouvais leur rendre hommage qu’en jouant avec eux en les suçant, les mordillant plus ou moins fortement dans le désordre. Je calquais mes actions sur l’intensité de ses gémissements et je commençai alors ma remontée vers son intimité, alternant de façon anarchique mes actions sur la jambe gauche ou la droite, puis sur l’intérieur des cuisses. Il n’y avait aucun doute, elle était en train de perdre tout contrôle de son corps, ses membres partant dans tous les sens et sa respiration étant réduite à des ahanements rauques d’intensités variables. Je lui coinçai alors ses cuisses avec mes coudes pour éviter les coups sur mon visage, passais mes mains sous ses fesses avec douceur, vu mes mauvais traitements de la veille, et amenai son bassin étroitement contre ma bouche. Je posai alors mes lèvres sur son sexe, mordillai ses grandes lèvres, aspirai son petit bouton par saccades successives et, enfin, introduisis ma langue dans son antre. Elle partit alors complètement en vrille, elle n’était plus maîtresse de son corps, de ses cris. Elle s’agitait dans tous les sens, me donnait des coups avec son bassin, cherchait à être le plus près possible de mon corps pour se fondre en moi et, malgré ses mains ramenées sur sa bouche, elle ne pouvait pas s’empêcher de s’égosiller.Antoine… ! Oui… ! Oui… ! Antoine…Brusquement, j’avais senti tous ses muscles se tendre et elle explosa dans de grands cris et gémissement, tête renversée en arrière, joues écarlates, jambes largement ouvertes, partant dans tous les sens en plusieurs ondes successives puis elle finit par atterrir sur le dos en mettant ses deux mains sur son visage. Elle resta alors immobile, reprenant petit à petit une respiration normale. J’avais toujours ma tête entre ses cuisses, ma bouche léchant son sexe qui laissait sourdre ses sécrétions les plus intimes ; j’étais heureux de ma prestation et je me retirai le plus doucement possible de ma position afin qu’elle jouisse au maximum de cet instant.Elle n’allait pas bouger pendant un certain temps puis elle mit sa tête sans parler dans mon cou dans le creux de mon épaule.— Antoine, c’est extraordinaire, je ne m’attendais pas à de telles sensations. C’est toujours ainsi ? Je commence à comprendre pourquoi une fille peut courir après un garçon.Puis elle se tut, restant sans bouger contre moi. Je m’aperçus au bout d’un moment qu’elle s’était un peu assoupie avec des traces de larmes sur ses joues, mais je ne bougeais pas, me contentant de caresser avec une de mes mains son dos, ses fesses. Je n’avais pas pu assouvir mes pulsions sexuelles, mais j’étais heureux d’avoir pu mettre Julie dans tous ses états. Puis, brusquement, elle retrouva ses forces.— Dis ! Antoine ! Tu m’as bien eue, je suis toujours vierge. J’ai l’impression que tu veux faire l’amour avec moi à reculons. Pourquoi ? Je t’ai dit qu’il n’y a aucun engagement entre nous, je désire qu’un garçon me pénètre pour la première fois et je t’ai choisi, car je ressens beaucoup de choses avec toi quand je te vois, quand je te touche, quand je te hume. Tu ne veux pas ?— Julie, ce n’est pas cela, nous avons jusqu’à 17 h pour te transformer en femme. C’est un grand moment pour toi et tu ne pourras jamais revivre cet instant. Donc, prenons notre temps, je construis tes souvenirs de ce jour.Elle s’écarta alors de moi et se mit sur un coude pour bien me regarder. Il ne faisait aucun doute qu’elle était très émue, elle avait pris un air sérieux tout en m’envoyant un regard interrogatif. Elle comprenait soudain que j’allais la déflorer dans les quelques minutes qui suivraient. Elle souriait, mais je la sentais prête à pleurer. Je m’étais dressé et je la recouvris de mon corps tout en écartant ses cuisses avec mes bras et mes coudes. Je commençai à positionner ses jambes sur mes épaules pour faciliter ma pénétration. Il n’y aurait aucun problème, car je n’avais jamais vu un sexe féminin aussi mouillé. Elle avait fermé les yeux dans l’attente de la suite et, brusquement, elle poussait un cri « Oui ! C’est a moi de jouer ! » et me bouscula. Comme je l’avais déjà remarqué, elle avait le pouvoir d’emmagasiner en elle un stock d’énergie considérable et de le dépenser dans des actes ultras rapides.Je n’avais rien compris sur le moment si ce n’est que je me retrouvai sur le dos et qu’elle se retrouvait à califourchon sur mon ventre.— Laisse-moi faire, Antoine. Je m’occupe de la suite. Je la retrouvais alors avec ses yeux pleins de malice, pupilles brillantes grandes ouvertes.Elle se recula un peu, se courba pour caresser mon pénis, érigé droit vers le ciel comme l’obélisque sur la place de la Concorde. Elle lui donna quelques bisous, le prit dans la bouche pour le sucer doucement et lentement sur la plus grande partie de sa longueur. Après avoir goûté à l’homme que j’étais, elle redonna sa liberté à mon sexe pour s’en saisir avec ses deux mains et, se soulevant un peu, elle l’inséra à l’entrée de son sexe. Vu, l’humidité qui régnait sur et dans son intimité il n’y avait aucun problème de glisse et, concentrée sur ses gestes, elle s’empala par petites secousses successives sur mon pénis. Je dois dire qu’au début, j’étais resté immobile, mais, dès qu’il se fut retrouvé à s’enfoncer dans son antre, je n’avais pu résister à ce réflexe naturel qui entraîne l’homme à bouger son bassin pour aller au contact le plus étroit possible avec le sexe de sa partenaire. Elle essaya, cependant, de freiner mes mouvements, car il n’y avait aucun doute qu’elle voulait par sa propre action se débarrasser de sa virginité. Je ne m’aperçus pas de ce moment spécial, mais brusquement elle se remit sur le dos avec un grand sourire en m’attirant au-dessus d’elle, plus ou moins en fermant les yeux pour savourer cette première fois où nous étions en complète communion. Elle acceptait à présent que je prenne les opérations en charge ; elle n’était plus vierge, j’avais pu m’enfoncer en elle jusqu’à la garde et je commençai alors ma cavalcade, alternant des mouvements lents avec des mouvements rapides jusqu’au moment où je ne fus plus maître de moi-même, moment où j’étais parti en un galop effréné, assourdi par les gémissements de Julie qui avait planté ses ongles dans mes épaules. Je me déversai alors en elle brusquement tout en lui pinçant les fesses avec mes doigts pour quelle atteigne le nirvana en même temps que moi. Essoufflés, nous sommes retombés côte à côte sur le lit.Nous sommes restés un long moment épaule contre épaule, sans rien dire, puis nous nous sommes glissés toujours silencieux sous la couette. Elle s’est collée à moi, m’enserrant dans ses bras et coinçant mes jambes sous les siennes. Comme je renâclais un peu, car je ne pouvais pas bouger, elle me força à rester ainsi.— Antoine ! J’ai besoin que tout mon corps soit en communion avec le tien. Ne bouge plus.oooooooooooooooNous nous sommes assoupis et vers 17 h 30 Julie, toute rayonnante, me réveillait.— Il faut faire des courses, nous avons juste le temps !Elle prit alors un de mes tee-shirts, mon gros pull de montagne en laine écrue et un de mes boxers, mis à sa taille avec des épingles à nourrice, et se revêtit de son manteau. Je lui passai une grosse écharpe pour emmitoufler son cou et sa figure, car il ne faisait pas chaud dehors et nous sommes partis en voiture pour le centre commercial « les Passages » de Boulogne-Billancourt. Notre transfert a été de courte durée et s’est fait dans de bonnes conditions, car nous étions en fin d’après-midi d’un samedi et nous allions de parking souterrain à parking souterrain.Une fois sortis de la voiture et avoir gravi plusieurs escaliers, nous nous sommes rués sur les boutiques. Nous sommes tombés rapidement sur « Zara » où Julie allait trouver son bonheur en achetant un pantalon, un tee-shirt et un gros pull d’hiver. En revanche, cela a été plus difficile pour trouver les dessous. Nous avons dû sortir du centre et trouver une boutique qui en vendait dans une rue à côté. Pour ne pas gêner Julie lors de ses achats de lingerie intime, je me préparai à la laisser entrer seule dans la boutique en lui confiant ma carte bancaire, mais elle n’a jamais voulu.— Antoine, pas question que tu restes dehors à m’attendre, tu viens avec moi. Tu ne vas pas me dire que mes achats de dessous vont t’intimider ! En plus, c’est toi qui payes.Elle me prit, alors, par ma main, me tira derrière elle tout en se précipitant sur la porte de la boutique qu’elle ouvrit en s’exclamant pour que tout le monde entende :— Chéri ! j’ai besoin de toi ! Il faut absolument que tu me conseilles ! Il faut que ma lingerie t’attire tout en me plaisant !Je dois dire que j’ai dû rougir et que je ne m’attendais pas à cette déclaration. Il ne faisait aucun doute que j’étais pour elle son petit ami et qu’elle voulait absolument rendre cela presque institutionnel. Le résultat fut que la responsable de la boutique, toute souriante, s’est précipitée sur nous pour la conseiller. J’assistais alors à son papillonnage de stand en stand, guidée par la patronne de la boutique. Elle passait des culottes, tangas, shortys, strings aux soutiens-gorges, aux porte-jarretelles, bas, des nuisettes aux autres chemises de nuit et déshabillés. Elle faisait plaisir à voir et elle faisait tout ce qu’il fallait pour me mettre mal à l’aise en me demandant d’arbitrer ses choix. J’avais l’impression qu’en l’absence de quelqu’un d’autre dans la boutique elle se serait revêtue seulement d’une culotte et d’un soutien-gorge coordonné, et m’aurait poussé sur un étal de culotte ou de nuisette pour faire l’amour avec moi. Il n’y avait pas d’hésitation, elle faisait tout pour m’exciter, la patronne de la boutique la regardait avec indulgence, elle avait compris le jeu de Julie, car après avoir payé (une somme rondelette !), elle me susurra : — Passez une bonne soirée, mais prenez les précautions nécessaires. Je dois dire que je venais d’admirer Julie dans un shorty blanc avec des parements de dentelles, les seins enfermés dans des bonnets équivalents créés pour pousser l’homme à découvrir ses trésors cachés.En sortant de la boutique, Julie s’était collée à moi.— Alors ! Tu te sens comment, maintenant que tu es redevenue une fille sérieuse avec toute ta panoplie d’habits ?C’est alors que je ressentis ma première contrariété vis-à-vis d’elle.— Antoine ! Je te remercie pour tous les achats que tu as faits pour moi ce soir. Je te rembourserai ; il faudra que tu me donnes les notes.Brusquement, elle me coinça contre un encadrement de porte cochère, mit les bras autour de mon cou et écrasa ses lèvres sur les miennes puis, sans plus attendre, me déclara à mi-voix :— Antoine ! Qu’est-ce que je t’aime !Je ne m’attendais pas à cela. Pour moi, jusqu’à ce moment-là, je n’avais pensé à ce qui m’arrivait avec Julie que comme une aventure heureuse, plutôt spéciale destinée à cesser rapidement. J’allais être obligé de réfléchir à notre futur commun. Je ne lui répondis pas, lui dévorai ses lèvres et envahis sa bouche de ma langue. Notre baiser allait durer un certain temps puis nos bouches se sont séparées et la main dans la main, nous avons fait un tour dans le quartier en léchant les vitrines des magasins. Je dois dire que j’étais heureux de réchauffer sa petite main dans la mienne alors qu’elle avait la tête sous mon bras, blottie dans le creux de mon épaule. Je ne sais ce qu’elle pensait, elle était silencieuse, mais je la sentais comme anesthésiée par son amour naissant.Nous avions fini par rejoindre le parking et, après avoir récupéré la voiture, nous étions rentrés chez moi. Après une petite pose dans l’appartement, mon intention était d’aller rapidement au restaurant avant la cohue de 20 h. Mais avant de partir, j’avais obtenu de Julie qu’elle se déshabille pour que je puisse inspecter l’état de ses fesses.— Antoine, tu vas m’envoyer prendre un bain, me dit-elle malicieusement. Je ne suis pas contre si tu me laves comme hier soir.— Je veux bien, mais ce ne sera pas maintenant ; je veux simplement voir si tes bleus régressent et si les stries qui marquent ta peau diminuent.J’étais assez content de ce que j’avais pu observer, car bleus et stries étaient nettement moins marqués que 24 h avant. Je lui tartinai alors une nouvelle couche de pommade et, in fine, lui donnai une grande claque sur les fesses pour l’obliger à quitter le lit rapidement. Il ne faisait aucun doute qu’elle appréciait au plus haut point mes caresses « pommadeuses » et qu’elle était prête, enfoncée dans la couette, à ronronner comme une chatte sous mes massages-caresses. Elle se révolta un peu sous l’effet brûlant de ma claque.— C’est ton habitude de donner des fessées aux filles ? Tu pourrais être plus doux.— Je te connais un peu trop bien maintenant et je sais que des petites douleurs sur ton postérieur sont très efficaces pour te faire bouger rapidement.— Tu n’es pas obligé de me rappeler mes bêtises. Tu m’avais promis de faire silence complet dessus.— Excuse-moi, mais parfois, j’ai une certaine difficulté à oublier le rodéo de la nuit dernière. Quand je me heurte à ton comportement têtu, j’ai toujours envie de te donner une vraie fessée, celle que, arrivé chez moi cette nuit, j’aurais dû te donner et que je n’ai pas pu faire, vu ton état. Cette correction n’avait rien à voir avec tes divagations dans la forêt, mais avec le fait que tu as trouvé le moyen de prendre de la drogue. J’espère que le chao causé par cette expérience te servira de leçon pour le futur, mais sache, que si je découvre que tu recommences, sans aucun remord tu y auras droit.J’avais dû dire ces paroles avec un certain sérieux, car elle ne me répondait rien, baissait la tête en se détournant et se rhabillait rapidement. Je voulais être avant huit heures au restaurant pour dîner rapidement. Nous étions pressés de nous retrouver tous les deux seuls sous la couette.C’est là que j’allais être à nouveau surpris par les habitudes bien ancrées de Julie : elle dormait toute nue et, dès cette première nuit passée en commun, elle m’obligea à être aussi nu qu’elle. Elle voulait sentir mon corps contre elle, sous elle, sur elle ; j’ai dû m’habituer à avoir ses jambes dans les miennes, ses bras dans mon cou, sur ma poitrine. Pour la première nuit cela n’allait pas m’être facile de la satisfaire, mais nos libidos aidants, les jeux de l’amour allaient assez nous fatiguer pour nous entraîner dans un sommeil réparateur. Comme le lendemain matin, je râlais après notre méli-mélo, car j’avais des courbatures, elle me fit remarquer qu’étant nus, nous étions toujours prêts à nous caresser et à nous accoupler. Elle me dit aussi que la présence d’une culotte sur elle pour la nuit était le signe qu’elle avait ses règles et que ce n’était pas la peine de lui poser la question. Elle avait fait toute sa scolarité en internat et cela avait été pour elle et pour beaucoup de ses compagnes le signal de ce désagrément. Elle n’avait jamais beaucoup apprécié les filles qui en faisaient tout un plat pour bien montrer qu’elles étaient normales ou pour se plaindre du phénomène.oooooooooooooooLe lendemain, après avoir, encore une fois, fait l’amour, nous étions allés marcher, main dans la main, le long de la Seine après avoir rejoint l’île Saint-Louis. Nous étions restés assez silencieux, elle dans ses pensées, moi dans les miennes. Quand elle se tourna vers moi, elle me sourit et je lui répondis en souriant, mais il y avait une certaine tension entre nous. Elle, elle devait penser à sa déclaration d’amour de la veille restée sans réponse, moi, je soupesais toutes les suites possibles de cette déclaration. Que représentait Julie pour moi ? Était-il sérieux d’essayer de développer des liens avec elle ? Fallait-il en parler à Philippe ?— Antoine, tu pourras me ramener en début d’après-midi chez moi ; je pense que les filles ne seront pas là, car, si mes souvenirs sont bons, elles devaient aller passer le week-end dans la région de Reims. Elles ne devraient rentrer qu’en fin d’après-midi.— Il n’y a pas de problème ; je t’invite au restaurant à midi, nous y allons tôt pour ne pas avoir de monde et nous rentrons à Saint-Cloud aussitôt après. Je t’emmènerai en voiture rue de l’Université. J’ai une question à te poser maintenant beaucoup plus sérieuse. Comment vois-tu l’avenir ?Il fallait bien que je pose cette question ? Dans un enthousiasme primaire, elle m’avait déclaré qu’elle m’aimait, mais est-ce que c’était sérieux ou était-ce le résultat de la découverte de l’amour physique ?— Je dois te dire que j’ai déjà couché avec des filles ; elles le voulaient, mais elles n’étaient jamais restées avec moi plus d’un week-end. Ce n’est pas pour cela que je ne les revoyais pas de temps en temps, mais aucune ne voulait prendre au sérieux ces rencontres. Elles voulaient rester libres. Elles avaient des désirs, elles m’appréciaient, mais elles ne m’aimaient pas et elles n’avaient pas envie de tomber amoureuses de moi. Maintenant, je dois te dire que je me sens attiré par toi, mais nous ne nous connaissons pas et je ne sais exactement ce que je ressens pour toi. Faire l’amour quand on est en plein accord c’est merveilleux, mais cela ne suffit pas.— Je sais, Antoine ; quand je te vois près de moi, j’ai envie de te toucher, j’ai envie que tu me caresses, mais cela ne suffit pas. J’aimerais que nous apprenions à nous connaître ; il se peut que je pleure quand je te quitterai, j’ai la larme facile, mais sache que j’ai grandement apprécié notre rencontre, nos discussions autant que nos jeux sexuels, mais je ne sais pas exactement où j’en suis de mes sentiments. Je connais ton adresse maintenant, tu me donneras ton 06, je te donnerai le mien et tu auras mon adresse. Je serai heureux de te revoir pour discuter pour faire des activités en commun et, peut-être, pour dormir côte à côte après s’être éclatée avec toi. Je sais que je vais avoir du mal à t’oublier, mais je ne suis pas obligé de le faire.— Moi aussi, Julie, je vais avoir du mal à oublier ce week-end non prévisible.Nous avons, comme prévu, continué notre programme, nous avons déjeuné vers 12 h et nous sommes revenus sur Saint-Cloud où nous avons pris le café assis face à face dans la cuisine, ma main posée sur l’une des siennes. Julie m’a donné un aperçu de ses activités futures, elle allait partir passer les vacances de Noël à Bruxelles et celle d’hiver à Val-Thorens avec ou sans Philippe. Elle ne savait pas encore si Camille allait venir dans les Alpes et elle ne savait pas ce que Philippe avait prévu pour Noël.En fait, la suite était prévisible. Dès le dimanche soir, les échanges téléphoniques entre nous ont commencé. Dès le mercredi qui suivait ce week-end, Julie avait trouvé un prétexte pour venir à Saint-Cloud me voir, J’étais la personne-ressource idéale pour lui expliquer un problème d’immunologie et ce soir-là elle ne rejoignit pas la rue de l’Université, elle passait la nuit avec moi. Elle devenait ainsi un grand sujet de discussion pour ses colocataires qui étaient tout excitées de cet évènement. Naturellement, nous avions fait l’amour. Pour la première fois, tout s’était passé dans un grand calme rempli de douceur ; je l’avais caressée en prenant mon temps avec mes mains, ma bouche et la langue sans oublier ses endroits les plus intimes, elle m’avait rendu la pareille et je n’avais pas pu l’empêcher de prendre mon sexe dans la bouche. Elle voulait sentir la dureté de ma virilité sur sa langue. Suite à ce traitement, je me suis rendu compte que ma verge n’avait jamais été aussi dure et aussi rigide, j’en profitai alors pour l’exciter au maximum en la baladant à l’entrée de son sexe sans le faire pénétrer, caressant ainsi ses grandes lèvres puis je la pénétrai lentement par à-coups la rendant ainsi folle de désir et incontrôlable.Par la suite sans qu’il y ait eu une règle de définie, nous avions pris l’habitude de nous rencontrer tous les week-ends ce qui n’empêchait pas Julie d’apparaître chez moi sans que ce soit prévu. Pour faciliter les choses, je lui avais donné rapidement un double de mes clefs. Il y eut bien une séparation de dix jours à Noël, mais un peu après j’avais invité un dimanche les trois colocataires de la rue de l’Université à Saint-Cloud pour que Julie me présente à ses amies rendant ainsi réelle ma présence à ses côtés. Les vacances d’hiver furent celles de deux couples, Philippe et Camille, Julie et moi. Philippe fut surpris, Camille, un peu moins, car elle avait observé un certain changement dans mon comportement ; j’étais moins brusque avec les éléments féminins et je faisais plus attention aux avis d’elle et à ceux de notre mère. Aux vacances de printemps, nous prenions la décision de vivre ensemble ; Julie quitta son nid de la rue de l’Université et vint me rejoindre dans celui de la porte de Saint-Cloud. Il y eut quelques tensions avec sa famille, car nous avions décidé de vivre en concubinage notoire sans fiançailles et sans signature de PACS, suivant ainsi l’exemple de Philippe et Camille. Nous sommes toujours ensemble après cinquante ans de vie commune, mais mariés depuis la naissance du premier enfant (une fille) trois ans après notre rencontre ; nous en avons eu quatre (trois filles et un garçon) finalement. Julie était prête à en avoir d’autres, mais après réflexion elle avait trouvé qu’une famille de six personnes ce n’était pas si mal que cela. Quant à moi, j’avais toujours été prêt à faire plaisir à Julie, mais je trouvais que j’avais déjà beaucoup de mal à mettre de l’ordre dans la maison avec une femme et quatre enfants.