On peut passer une vie entière à côté du sexe en ne rêvant qu’à ça (Denis Robert)En fait, les mecs, on devrait pouvoir les choisir comme on constitue une armée Warhammer. Sauf qu’à la place de cinquante points de combat, trente points d’orientation et vingt points de chaman, je choisirais plutôt cinquante points de cunni, trente points de caresses et vingt points de conteur.Le gars qui caresse mes seins en me lisant une histoire érotique et qui renonce à me sauter à la fin, je le fais général de mon armée de l’ombre. Une armée discrète, mais efficace, tout comme moi en période de manque.Ce que j’offre en retour ? Physiquement, j’ai quelques arguments. Pour un amateur de seins généreux et hypersensibles, de femmes plutôt grandes et sportives, de rondeurs autour des hanches et de fesses féminines, je peux même être attirante.Intellectuellement, je ne suis pas trop mal dotée non plus. Mais c’est rarement ce qui fait le plus bander un mec. En outre, ma timidité m’empêche de mettre mes atours en valeur. Je suis donc de celles qu’on n’invite pas d’emblée à danser. Plutôt la copine avec qui on bavarde, en écoutant la musique et en matant celles qu’on va essayer de pécho plus tard dans la soirée.Mon plaisir, je le prends de retour chez moi, en imaginant ce que j’aurais pu faire ou subir entre les bras de celui qui n’a rien tenté. Le cas échéant, en lisant un de mes textes fétiches, correspondant à la situation ratée.Ceci dit, je ne suis pas timide. Plutôt cérébrale. Ma zone érogène principale est dans ma boîte crânienne. Accessible à une voix caressante, des propos imagés, sensuels, progressivement érotiques, puis délicieusement excitants.De temps à autre, j’aime bien contempler un beau mec et le bousculer un peu. Une belle verge excitée ne me gêne pas, au contraire, si elle est douce et pas trop intrusive. Mais ce qui me fait vraiment mouiller, c’est que le gars me raconte l’effet que lui font mes caresses, entre son bas-ventre et la pointe de son gland.S’il trouve les mots, tout devient possible. Il peut tout demander et tout prendre, pourvu que ça palpite en lui comme en moi, que ça mouille, que ça gicle.C’est là l’indicateur absolu pour moi. Si le gars arrive à me faire jouir, peu importe comment, et s’il ne laisse pas traîner ses chaussettes dans ma chambre à coucher, je le garde. Jusqu’à ce que mon cerveau se ferme à ses stimulations.Sans fantasmes en guise de préliminaires, le meilleur cunnilingus devient vite irritant. Mes seins durcissent, mais pas de la bonne manière. Les effleurements ne me donnent aucun plaisir, et je ne supporte plus qu’on suce mes pointes ou qu’on doigte ma vulve. Hypersensible je suis, pour le meilleur, mais aussi pour le pire.Tout cela pour expliquer pourquoi je viens régulièrement sur RBB, histoire de stimuler mes neurones érogènes. Et m’offrir de langoureuses séances autoérotiques.Je ne suis pas adepte des vidéos pornos. Voir un type se branler ou copuler comme un forçat me laisse de marbre. En revanche, lire qu’il s’est caressé en écrivant un texte rien que pour moi, me fait décoller à coup sûr.Cette libido un peu particulière inquiète Soraya, mon amie de toujours. Elle pense que ce genre de mec est trop rare pour me laisser une chance de trouver la perle avant mon entrée en EHPAD. Que je me complais dans des fantasmes pour éviter de me confronter à la réalité. Qu’à trente-deux ans, il est temps de me secouer et de prendre les mecs par leur corne.Autant j’adore Soraya quand elle a raison, autant je déteste sa manière de prendre des décisions pour moi. Surtout des décisions qui touchent à mon intime. Et qui influencent ma vie.Genre, m’inscrire à ce groupe de Cérébrales Compulsives Anonymes (CCA) qu’elle a déniché sur la toile. Mes dénégations et ma résistance n’ont servi à rien. Il faut « prendre ton pied par le contrepied de ta libido actuelle », a-t-elle proféré en me faisant promettre de me rendre à leur prochaine réunion.J’ai mollement demandé si elle m’y accompagnerait. Son éclat de rire m’a laissée très seule. Elle est mon exact contraire sexuel, cumule les aventures, assume ses mésaventures et jouit de toutes les bonnes choses qu’on trouve sous la ceinture des mecs. Dans le groupe en question, elle deviendrait monitrice en un tour de main.Assez angoissée par ce saut dans l’inconnu, je me renseigne sur la toile. Voilà ce que je trouve au sujet de cette consororité. Suis-je une cérébrale compulsive ?S’il vous arrive plus fréquemment de fantasmer et de prendre plus de plaisir en pensées qu’en recherchant le contact sexuel, il se peut que vous soyez une cérébrale compulsive.La cérébralité compulsive est une maladie progressive. Ne la prenez pas à la légère, même si vous ne vous en croyez que passagèrement atteinte. Si vous êtes cérébrale compulsive et que vous persistez dans cette voie, votre état s’aggravera avec le temps.Qui sont les Cérébrales Compulsives Anonymes (CCA) ?Nous sommes une association de femmes qui ont perdu toute aptitude à trouver du plaisir hors stimulation intellectuelle, et qui se sont trouvées dans toutes sortes d’embarras à cause de cette dépendance. Nous tentons, avec succès pour la plupart d’entre nous, d’adopter un mode de vie libérateur. Pour y parvenir, nous estimons avoir besoin de l’aide et du concours d’autres cérébrales compulsives. Sous certaines conditions, la présence d’hommes est possible, mais toujours avec l’accord des participantes.Que se passe-t-il aux réunions des CCA ?Quelle qu’en soit la formule, toute réunion des CCA rassemble des cérébrales compulsives qui s’entretiennent des conséquences de leur dépendance dans leur vie, et échangent des moyens de s’en libérer. L’ouverture à une exhibition douce est au centre d’une démarche généralement en trois étapes : se montrer telle qu’on est, s’ouvrir à l’Autre telle qu’on est, partir à la recherche de l’Autre dans la vérité de son corps et de ses désirs.Une exhibition douce, vaste programme. En gros, je n’en sais pas plus qu’avant, mais à un niveau de réalisme supérieur. À savoir que je vais devoir me foutre à poil devant des meufs compatissantes. Puis accepter des câlins d’autres meufs, plus expérimentées. Et finir je ne sais comment, à offrir la vérité de mon corps à des inconnues, voire des inconnus si l’exercice le prévoit et que le groupe y adhère.Chaud, mais ai-je le choix ? Si elles disent vrai, à défaut de cet effort (surhumain à ce qu’il me semble), mon état pourrait s’aggraver.ooo000oooLa première réunion a pour objectif de s’accepter et d’accepter le regard de l’Autre sur soi. Cela se passe mieux que je le redoutais. Je suis chaleureusement accueillie par une quinzaine de nanas, qui me laissent découvrir leurs rituels après les embrassades de circonstance. Comme souvent dans ces thérapies de groupe, nous commençons par résumer ce qui s’est passé depuis la dernière réunion. Je me contente de me présenter, sans trop de détails.Vient ensuite le moment des travaux pratiques. Sylvie, une des anciennes, prend les deux novices du jour à part et nous explique les principes de base. Aucune participante n’est obligée de faire quoi que ce soit, mais il est fortement recommandé de progresser, fût-ce à son propre rythme.Mises en confiance par le cercle restreint de participantes, nous acceptons de réaliser un exercice correspondant à la première étape : s’accepter et se montrer telle qu’on est, de préférence dévêtue.En cérébrale expérimentée, je ferme les yeux et m’imagine sans peine sur une plage ensoleillée, marchant vers la mer, sous le regard d’un type mignon que j’ai repéré en étalant mon linge de bain. Les yeux toujours fermés, la facilité avec laquelle je me déshabille devant les deux autres nanas me surprend.En imagination, je sens un léger courant d’air chaud sur ma peau pendant que je marche vers l’autre bout de la salle. Je devine l’intérêt croissant du type resté dans le sable derrière moi. Il observe mon corps de haut en bas, caresse mes hanches d’un geste à peine retenu, s’imagine bon nombre de félicités qu’un rapprochement nous offrirait, échafaude des stratégies pour arriver à ses fins et entamer des préliminaires convaincants.Avant d’arriver à mi-parcours, un début de moiteur envahit mon intimité. C’est dire à quel point mon mental a déjà pris le dessus et met mes sens en émoi. J’attends un instant avant de me retourner, comme pour laisser le temps à l’inconnu de mes pensées de s‘approcher et de poser enfin sa main sur moi.J’ouvre les yeux en faisant demi-tour. Ce n’est pas le jeune étalon de mes fantasmes qui me contemple, mais Brigitte, l’autre novice, et Sylvie. Et je prends en pleine figure le choc d’être nue devant des inconnues, même si elles se montrent bienveillantes. Je vois sur leur visage qu’elles ne sont pas dupes du stratagème qui m’a permis de me soustraire à la réalité en faisant semblant de jouer le jeu avec application.Instinctivement, je couvre mes seins et mon bas-ventre avec mes mains. Une bouffée de pudeur empourpre mes joues, je me sens ridicule, pathétique, inhibée.— Tu es si belle ! Ne crains pas de te montrer dans ta vérité. Essaie de revenir vers nous sans fermer les yeux ? Découvre-toi dans nos regards.Sylvie tend les mains vers moi et m’encourage à me lâcher, sans toutefois cesser de me contempler. Avec le courage du désespoir, je mets un pied devant l’autre, le cœur battant la chamade, mais les yeux ouverts. La marche de retour me semble beaucoup plus longue qu’à l’aller. J’arrive toutefois à réaliser l’exercice en pleine conscience.Au moment où j’arrive à leur portée, les deux filles me serrent dans leurs bras, caressent mon visage, mes cheveux, le bas de mon dos. Ainsi réconfortée, ma nudité ne me gêne plus, les caresses me font du bien. Fugitivement, je perçois même des sensations inconnues en surface et entre mes cuisses.— Te sentirais-tu prête à faire la même chose devant un amant qui t’attire et te respecte. À lui permettre de contempler ce corps qui te va si bien ? demande Sylvie.— Mon Dieu, non ! Ou alors à la lumière d’une toute petite bougie, dans un moment de folie.— Ça viendra. Détends-toi maintenant. C’est au tour de Brigitte.Un peu plus âgée que moi, mère de deux enfants, elle joue une scène dans un registre complètement différent. Après s’être elle aussi déshabillée, elle se met à allaiter un enfant imaginaire. Contrairement à moi, elle n‘évite pas nos regards, mais y répond avec une fierté non dissimulée.Peu à peu, elle s’ouvre physiquement, écarte ses cuisses pour donner une meilleure place à son nourrisson, masse son sein pour faire couler le lait dans la petite bouche.Elle est resplendissante dans son rôle de mère, à la fois fragile et forte, belle, troublante. Lorsque le petit être s’est endormi entre ses bras, elle le dépose dans un couffin imaginaire et vient nous rejoindre.Là, elle craque et se met à pleurer à chaudes larmes.— Brigitte, ma belle, qu’est-ce qui t’arrive ? demande Sylvie en la serrant dans ses bras.— Votre regard sur moi, arrive-t-elle à murmurer entre deux sanglots.— Tu t’es sentie jugée ?— Non, bien au contraire. C’était si doux, si tendre. Si seulement mon homme posait au moins une fois un tel regard sur moi.Nous passons le reste de la réunion à réconforter Brigitte, à lui dire à quel point sa vérité nous touche. Elle finit par retrouver un peu de sérénité à l’heure de nous séparer.Pour conclure, Sylvie nous incite à stimuler nos élans sensuels en présence de personnes qui nous attirent, sans nous précipiter, mais avec une constance qui améliorera nos chances de guérison.Sur le pas de porte, Brigitte me fait promettre de revenir la prochaine fois. Ma présence lui redonne confiance. Elle voudrait que nous progressions de concert. Je promets, sans savoir ce qui nous attend au cours des prochaines étapes.ooo000oooQuinze jours plus tard, au début de la deuxième réunion qui prévoit de s’ouvrir à l’Autre telle qu’on est, je dois avouer que je n’ai pas fait les exercices recommandés. Mais j’ai fait des efforts pour ne pas fantasmer trop souvent. Et je me suis retenue de me caresser en ces occasions. Mon corps commence d’ailleurs à manifester un manque certain en matière de volupté. Applaudissement de l’assemblée, c’est un bon début.Brigitte s’est offerte nue à son mari au sortir de la douche. Il l’a à peine regardée et l’a embrochée avant qu’elle ait eu le temps de s’allonger dans le lit conjugal. Quelques minutes plus tard, il se répandait en elle avec des grognements de satisfaction. Bien entendu, sans l’avertir.Quel gâchis, je suis triste pour elle. Mais elle semble le prendre avec philosophie. Concluant même qu’au point où elle en est, elle serait prête à s’exercer avec un autre homme. Ou peut-être une femme pour commencer ? Elle me regarde avec insistance. Je prends sa main entre les miennes. Accord scellé. Que m’arrive-t-il ?Cette fois, nous sommes quatre filles dans le groupe de débutantes. L’exercice que nous propose Sylvie est nettement plus sensuel que le précédent. Il s’agit de (re) découvrir que les sensations qu’on peut s’offrir soi-même sont très différentes de celles qu’une ou un autre peut nous offrir. Même sur des zones érogènes identiques.Nous devons nous tenir nues à portée de mains d’une autre participante qui observe les gestes autoérotiques que nous faisons. Après quelques minutes, l’observatrice reproduit les mêmes gestes sur le corps de sa partenaire.Sylvie insiste pour que nous décrivions ce que ce contact sensuel provoque en nous de différent. Les deux autres attendent leur tour en observant les transformations des corps et des visages sous les caresses. Bien entendu, il importe que les paroles et les gestes soient toujours bienveillants.Je n’ai aucune peine à jouer le jeu avec Brigitte, dont le corps maternel m’émeut et, en vérité, m’excite. Après l’avoir attentivement observée, je masse longuement ses seins et son ventre.Immédiatement, comme par effet miroir, mes pointes durcissent délicieusement.Brigitte s’amuse de ma réaction, se tourne et m’offre la courbe de ses hanches à contempler.Je pose mes mains sur ses fesses, pendant qu’elle décrit la force du tourbillon qui se déchaîne dans son ventre. Sa croupe est somptueuse et je comprends mieux pourquoi son mec décharge dès qu’il s’y est enfoncé. Les deux autres filles décrivent les picotements d’impatience qu’elles sentent dans leurs paumes.Délicatement, j’écarte les globes laiteux. Brigitte se déplace légèrement, de manière à me permettre de contempler sa raie sombre. Elle apprécie visiblement notre connivence qui lui permet de s’offrir sans limites. Si seulement son homme pouvait comprendre ce dont il se prive en la délaissant.Excitée comme je suis, je n’ai prêté aucune attention à mon propre corps. Je réalise vaguement que mes cuisses sont largement écartées sur une intimité luisante. Sylvie, dont la respiration me semble soudain un peu oppressée, me retient d’aller plus loin et demande à l’une des autres filles d’entrer dans la ronde.Ce qu’elle fait en caressant l’intérieur de mes cuisses avec une exaspérante lenteur. Elle trouve leur douceur et leur rondeur particulièrement jouissive. Cela me rassure, moi qui les trouve trop enrobées. J’en offre un peu plus en m’allongeant sur le dos. Les yeux des deux filles brillent de désir.Sur un simple signe de Sylvie, celle qui était restée en dehors de nos jeux entre dans la danse en empaumant les seins lourds de celle qui caresse mes cuisses. Nous nous observons mutuellement, sans laisser échapper aucun détail de nos anatomies. L’excitation de l’une pousse l’autre à se dévoiler encore mieux. Il n’y a plus aucun geste de pudeur entre nous. Les regards les plus salaces sont autant de compliments, les gestes doux que nous nous prodiguons montrent à la fois l’admiration et un désir naissant.Une incroyable force érotique émane de notre quatuor. Nous profitons intensément de ce lâcher-prise simultané, parfaitement conscientes qu’il suffirait de peu pour que nous roulions par terre, tête-bêche, langues dardées sur des vulves largement ouvertes, doigts s’immisçant entre des fesses écartées, lèvres ventousées à des bouches gourmandes.Sylvie ne nous en laisse pas le temps. Satisfaite de notre enthousiasme et de notre engagement « ici et maintenant », elle siffle la fin de la récréation.Elle nous douche un peu, en insistant sur le fait que ce qui se passe si spontanément entre inconnues d’un groupe comme le nôtre doit être exercé encore et encore dans les conditions réelles, avec nos partenaires de vie, puis avec des inconnus, si nous voulons vraiment atteindre nos objectifs.Pour mémoire, vaincre la cérébrale compulsive qui sommeille en nous n’est pas une sinécure. Elle reste souvent des années tapie dans l’ombre de notre subconscient et risque de réapparaître au moindre doute sur nos charmes ou suite à l’attitude indigne d’un amant ou d’une maîtresse.ooo000oooUn mois et quelques exercices personnels plus tard, je reconnais avoir une légère appréhension avant de participer à la troisième réunion dont le thème est « partir à la recherche de l’Autre dans la vérité de son corps et de ses désirs ». En d’autres termes, vivre l’intensité d’un corps à corps au point de ne plus avoir de place pour des pensées parasites.Au vu des émotions que nous avons libérées la dernière fois, une montée en puissance sensuelle pourrait avoir des effets dévastateurs sur nos libidos.Nous avons toutes tenté des contacts bien réels au cours des dernières semaines, pour sortir de notre dépendance cérébrale. Celles qui ont des partenaires décrivent leurs progrès avec enthousiasme. Elles sentent la cérébrale compulsive se ratatiner, perdre du terrain, ne plus relever la tête après un exercice réussi.Nous n’avons aucune peine à imaginer la nature des exercices, ce qui donne d’emblée une note particulièrement chaude à la ronde des aveux du début de la réunion. Sauf que celles qui, comme moi, n’ont pas de jouet attitré à se mettre entre les cuisses ont plus de peine à ne pas retomber dans l’ornière. Il faut beaucoup de force de caractère pour ne pas s’offrir une petite escapade cérébrale sous la douche ou en lisant un texte de RBB.Histoire de mettre les choses à plat, j’avoue aux autres avoir cédé deux fois à mes démons. La plus grave en lisant une histoire de vengeance après un viol écrite par un auteur dont le style réveille des sensations très intimes en moi.Sylvie semble déçue, mais explique que ces rechutes ne sont pas rares, et qu’elles ne présagent pas d’un échec probable. La route est longue, le soutien du groupe est fondamental, ensemble nous y arriverons.La réunion d’aujourd’hui, dernière étape du cycle d’initiation des novices, se fera de manière individuelle. Chacune des débutantes reçoit une adresse à laquelle elle doit se rendre, et où elle rencontrera une ou des personnes (mâles ou femelles) capables de la faire avancer dans son travail personnel. À chacune de trouver qui et comment, et de le vivre au plus près et au plus intense de ses désirs en faisant taire son mental.Le papier que je reçois des mains de Sylvie contient l’adresse d’un sex-shop du quartier. Pour du concret, c’est du concret, mais cela semble à ma portée. La seule difficulté sera de ne pas confondre un client innocent avec mon initiateur, et de l’entreprendre sans qu’il comprenne ce qui lui vaut un tel intérêt.N’étant pas franchement une oie blanche, je sais à quoi ressemble un tel lieu. Sauf que celui choisi par Sylvie est particulier. Sans doute pas par hasard. En dehors des rayons de présentation des objets habituels et des cabines masturbatoires, il comprend des arrière-salles, qu’on peut réserver pour des jeux sexuels. Munies d’une vitre sans tain, elles offrent un moment de voyeurisme assez excitant à celles et ceux qui passent.Dans la première, je découvre un soumis entrepris par deux filles qui ne lui épargnent aucun sévice. Je n’arrive pas à reconnaître la personne que je cherche en cet homme que chaque coup de cravache et chaque brûlure près des testicules fait frémir, sans vraiment arriver à le faire bander. Pas non plus dans les deux nanas, qui semblent déjà ne plus trouver grand plaisir à corriger une larve qui gémit à leurs genoux. Le manque d’imagination et de raffinement est criant. Je ne reste pas plus longtemps.Dans la pièce suivante, trois couples se mélangent sur un grand lit circulaire. Les filles montrent un certain entrain à sucer et les mecs à remplir les orifices à portée de bite. Mais les chairs sont molles, les gestes gauches et rien de très excitant ne se dégage de cette gymnastique assez conventionnelle. Peut-être que je réagirais mieux en les entendant râler. Mais là, je ne repère personne par qui je souhaiterais être initiée.Tout change quelques minutes plus tard, lorsque la porte d’un troisième salon s’ouvre. En sort une femme de couleur, dont le visage est caché par un masque traditionnel vaudou. Elle est nue, le corps à peine recouvert d’un voile transparent noir. Un jeune homme la suit, musclé, très appétissant et très nu lui aussi. Ils passent à côté de moi sans me capter, entrent dans la cabine masturbatoire d’à côté et, d’une manière assez brutale, en extraient un type qui se faisait du bien devant l’écran multi-chaînes.Le reste d’érection qui pointe hors de sa braguette laisse supposer qu’il était sur le bon chemin pour une éjaculation libératrice.Le serviteur de la métisse a bloqué les bras du gars et le pousse sans ménagement dans la pièce au bout du couloir. Intriguée, je les suis discrètement.Pas assez apparemment, puisque dès qu’ils ont attaché l’homme à un poteau placé dans un coin de la pièce, ils se précipitent sur moi, me lient les mains et les pieds, et me forcent à regarder dans la direction d’un étrange autel. Devant lequel se trouve une roue en bois, semblable à celle utilisée pour le supplice du même nom au Moyen-âge.Là, je commence à flipper, en priant le ciel qu’il s’agisse de mon initiatrice et non de dingues avides de sensations fortes.La femme ne me laisse pas le temps de cogiter. Le dos tourné, elle se lance dans des mélopées entrecoupées d’incantations fulgurantes, proférées d’une voix gutturale. Sur l’autel, je distingue une statuette masculine ithyphallique et une autre, callipyge, qui ne laissent aucun doute sur la nature de la cérémonie qui va se dérouler.Par-dessus tout, une sono diffuse à plein régime des battements de tambour graves et envoûtants qui m’entrent droit dans le plexus et bloquent toute volonté de résistance. Je suis à leur merci, par la puissance de la mise en scène et du rythme primal.En passe de perdre tous mes repères civilisés, je vois la femme se tourner vers moi en levant une coupe remplie d’un liquide rouge. Je tente de me rassurer au fait qu’elle m’a visiblement évité d’assister au sacrifice d’une poule ou d’une chèvre.— Ceci est le sang de la vie, qui va couler pour toi, Gran Met, éructe-t-elle en s’inondant les seins et le ventre.Elle lève ensuite une coupe remplir d’un liquide visqueux blanc, qu’elle verse également sur son corps.— Ceci est le sperme de la vie, qui va gicler pour toi, Bondye !Le jeune serviteur s’approche alors de la prêtresse, la débarrasse respectueusement de son voile transparent et s’enduit à son tour le corps des coulures colorées.La maîtresse n’est plus très jeune, mais son apparence et son maintien sont impressionnants. Ses seins sont fermes et les larges aréoles invitent à la caresse et aux baisers. Ses hanches sont larges, mais peu enrobées, alors que la finesse de ses mains et la longueur de ses doigts tranchent avec la puissance quasi maléfique de ses gestes.Malgré le trouble dans lequel je suis plongée, la forme de son nombril m’intrigue. Elle me rappelle fugitivement quelqu’un que je connais, sans que je trouve la force de mobiliser de souvenir plus précis.Après avoir pris un couteau sacrificiel sur l’autel, la Mambo agrippe la chemise du prisonnier et la tranche d’un seul coup pour dégager le ventre et le sexe. Le jeune acolyte finit le travail avec le pantalon du gars.Comme la prêtresse, le pauvre type n’est plus tout jeune. Les marques de l’âge et des plaisirs de la vie sont visibles sur son tour de taille, mais il reste assez appétissant pour qui apprécie les hommes mûrs. Malgré sa tenue débraillée, il arrive à garder un reste de prestance, et ne cesse d’observer sa tortionnaire. Un début de frémissement anime même son membre lorsqu’il regarde le corps nu près du sien. Sa contenance me donne un peu de courage.Le moment de s’occuper de moi semble venu. Le jeune homme, que la Mambo appelle Guédé Nibo, me détache les mains et les pieds, pendant que la femme me retire mes habits un à un, avec nettement plus de douceur que pour le prisonnier.Tout en murmurant des incantations incompréhensibles, elle trace sur ma peau nue des signes rituels de sang et de sperme. Je suis terrifiée, mais quelque chose me fascine en elle, et ses effleurements me font frissonner. Je sens déjà que, quoi qu’elle m’impose, je serai incapable de me rebeller.Elle tient sa proie, la cérémonie peut commencer. D’une pression des mains sur mes épaules, elle me fait mettre à genoux.— Oh, Bondye, veux-tu le sang ou le sperme ? Parle maintenant, le sang ou le sperme ? La jeune femme t’appartient, à toi de décider, le sang ou le sperme ?À chaque fois, elle tape avec son couteau rituel sur l’autel. Sa voix est complètement transformée. Elle répète les mots de manière mécanique, comme si un être supérieur prenait possession d’elle et allait guider ses gestes.Peu à peu, elle se met à danser d’un pied sur l’autre, au même rythme que les tambours assourdissants. Je ne vois pas son visage, mais je sens dans ses mouvements que la transe n’est plus loin. Ses muscles tressaillent, ses mains se crispent, ses pieds battent le sol à une vitesse vertigineuse, un souffle rauque s’échappe de sa gorge.J’ai si peur. Je suis suspendue à la décision de l’Être supérieur, en priant, vraiment en priant, qu’il choisisse le sperme et non le sang, quoi qu’il m’en coûte.Enfin, la femme se jette au sol, roule sur elle-même, avant de finir prosternée devant l’autel.— Donne son dû à Gran Met ! Que le sperme gicle ! hurle-t-elle à mon intention, sans se relever.Le jeune serviteur me pousse alors tout contre le prisonnier, dont le sexe encore timoré arrive juste à hauteur de ma bouche. Libérée de toute inhibition par le cérémonial qui a précédé, je me vois prendre le sexe en main, puis en bouche. Mécaniquement, sans la moindre hésitation, je commence à en lécher le bout. Je ne suis plus moi-même, j’ai une mission divine à accomplir et je mets tout en jeu pour y arriver.Dans un premier temps, la verge se dresse et reprend une belle ampleur contre mes lèvres. La Mambo comme sortie de sa transe s’approche et, à travers l’orifice buccal du masque, se met à lécher la hampe et les couilles encore gonflées depuis la sortie de la cabine de branlette. Les premières secousses qui traversent le sexe bien érigé laissent présager du meilleur.C’est malheureusement à ce moment que la métisse choisit d’alterner plaisir et douleur sur le corps sans défense de celui qu’elle appelle maintenant Papa Guédé. À deux mains, elle tord les tétons du gars qui retient bravement ses gémissements, mais souffre visiblement le martyre. D’un coup, sous l’effet de la surprise et de la douleur, son érection disparaît. Depuis ce moment, tous mes efforts pour le faire bander restent vains.La prêtresse entre dans une colère noire. Je suis une mauvaise femme, qui ne respecte pas la volonté de Gran Met, incapable de faire gicler le sperme d’un Loa en rut, hurle-t-elle en me bousculant pour reprendre ma place et glisser le sexe de l’homme entre ses lèvres.Pour me punir, le serviteur me saisit sans ménagement sous les bras et, d’un coup de hanche, me jette sur la roue, le ventre contre le bois. Il m’attache solidement, les jambes et les bras largement écartés. Sans défense, je me mets à pleurer dans l’attente du pire.Entre deux sanglots, j’entends la femme encourager Papa Guédé, exiger qu’il se lâche, qu’il donne sa semence à Maman Brigitte, qu’il honore Bondye d’une abondante offrande. Il n’en faut pas plus pour que le type se vide dans la bouche de la vestale, qui, entre deux gorgées, le félicite avec force détails sur la consistance et le goût de sa semence porteuse de vie.Attachée comme je suis sur la roue, je ne peux pas voir ce qui se prépare autour de moi, maintenant que l’Être supérieur a reçu le dû que j’ai été incapable de faire jaillir. J’entends vaguement les deux officiants échanger quelques mots, mais je n’en comprends pas le sens.Apparemment apaisée par la rasade de jus viril qu’elle a consommée, la Mambo revient vers moi et invite le jeune gars à en faire autant de l’autre côté de mon corps meurtri. Des mains douces, mais puissantes commencent alors à masser mon dos, puis mes fesses, douloureusement crispées. Elles arrivent peu à peu à me détendre, même si, ainsi offerte à leurs désirs les plus fous, je reste angoissée.Est-ce le battement délirant des tambours, est-ce leur manière de s’emparer de mon corps, je n’en sais rien, mais je dois bien reconnaître que l’emprise de la panique diminue. Lentement monte en moi une forme étrange de bien-être sensuel, malgré ce qui m’attend encore, dont j’ai totalement perdu la maîtrise.Mon corps ne se refuse plus lorsqu’une main glisse entre mes fesses et va frôler ma vulve. Je suis incapable de percevoir si cette main est féminine ou masculine. Qu’importe, elle me fait du bien. Pire, j’ai maintenant envie de la sentir plus intrusive. J’ai envie de vraies caresses, de lèvres sur ma fente, d’une queue, comme celle de Papa Guédé, mais entre mes cuisses.Comme si elle lisait dans mes pensées, Maman Brigitte dépose la statuette masculine sur le bas de mon dos. En prenant soin d’introduire le sexe démesuré entre mes fesses, à l’orée de ma rosette plissée. Associée à tout ce que je viens déjà de vivre, la sensation est bouleversante et fait tomber quelques barrières supplémentaires.Peu importe de quelle manière, j’ai faim d’un truc qui me pénètre. Plus question de rêve éveillé ou de fantasme, je veux un truc oblong, avec ou sans mec au bout, avec ou sans statuette. J’ai un besoin viscéral de me sentir possédée par un phallus qui écarte les parois de mon intimité, qui distende mon vagin jusqu’à la limite de la douleur. Je sens que je mouille déjà d’impatience. Ce qui n’échappe évidemment pas à la servante du dieu Bondye.— L’Être supérieur t’offre une chance de te racheter. Ouvre-toi, fais gicler le sperme. Mais avant, tu dois donner ton sang en échange du sperme de vie.D’un geste vif, elle passe la lame de son couteau rituel sur le bas de mon dos. La coupure est douloureuse, mais cette douleur ajoute encore à mon désir de possession. Le sang coule dans le creux de mes reins. La Mamba le recueille sur ses doigts et s’en enduit les seins. Elle fait de même sur le sexe de Guédé Nibo, dont le membre tendu est maintenant tout près de mon visage. Au moment où il le glisse dans ma bouche, la femme enfonce dans mon ventre le phallus de la statuette, par saccades, exactement comme le ferait un mâle jouissant.Ma bouche et mon vagin envahis, je me sens flotter dans une demi-inconscience sur une vague de plaisir qui déferle au plus profond de moi. Je n’ai jamais vécu quelque chose de semblable avec aucun de mes amants. C’est plus envahissant qu’un orgasme en devenir, plus violemment pénétrant qu’une sodomie, plus jouissif qu’une fontaine qui déborde sur la main d’un amant fougueux. Je ne m’appartiens plus, je suis ouverte au plus offrant, pourvu qu’il vienne enfin jouir en moi.Juste avant de déborder dans ma bouche, Guédé Nibo se retire et monte en équilibre sur la roue. Après avoir jeté la statuette par terre, il lèche longuement la coupure au bas de mon dos. Maman Brigitte léche le sang sur la bouche du jeune homme que ce contact excite encore plus.D’un mouvement souple, il s’allonge sur moi, son ventre et son torse plaqués contre mon dos. Déjà sa tige pénètre en moi. Elle est aussi large que je le désirais et le rythme de ses reins, identique aux battements des tambours, me rend folle de désir.Envoûtée, libérée de tant de chaînes qui bridaient mes orgasmes, je m’ouvre à l’homme, retiens de toutes mes forces son membre au fond de mon ventre et attends avec impatience que sa liqueur de vie inonde mes entrailles.Malgré son état d’excitation, malgré la formidable éjaculation qu’il sent monter, il fait preuve d’assez de maîtrise pour prendre encore le temps de me mordre la nuque en prononçant les paroles rituelles qui doivent accompagner son offrande virile à Gran Met.Cet attouchement sur une partie aussi sensible de mon corps me fait basculer. Je pousse un formidable cri de volupté au moment où je jouis de tous mes muscles intimes, de toutes mes glandes, de toutes les fibres orgasmiques de ma féminité. Mon corps ne m’appartient plus. Mon amant a toutes les peines du monde à contenir les basculements chaotiques de mes hanches pour éviter de se faire expulser de mon vagin éjaculant bien plus abondamment qu’il ne saurait le faire.Fermement plaquée contre la roue, j’attends de toutes mes forces qu’il rende les armes. Aucun homme n’est capable de résister à une femelle dans un tel état. Aucun.C’est pourtant bien ce qui menace de se produire une nouvelle fois, tant il semble arriver retenir l’explosion finale. Je n’y comprends rien, tente désespérément par des ondulations de la croupe d’augmenter son excitation. Peine perdue. Il continue à me pénétrer au rythme des percussions, c’est délicieux après l’orgasme qui m’a ravagée, mais sa déferlante ne se produit toujours pas.Au contraire de moi, qui sent monter un nouvel orgasme, encore plus violent que le premier. Maman Brigitte s’en rend compte et enfonce sa main entre les fesses de mon étalon.Juste avant que mon corps soit tétanisé par le plaisir, je sens des doigts se glisser entre les couilles du gars et mon clitoris. La vibration qu’elle exerce sur nos deux sexes provoque une sensation invraisemblable, qui déclenche à la fois mon orgasme et la première giclée de sperme, comme si mon étalon avait attendu ce geste sacré avant de se vider en moi de tout ce qu’il a accumulé au cours de nos jeux érotiques.Entre nous, le sang de ma coupure s’étale sur son ventre et sur mon dos, et nous unit comme l’exige le sacrifice aux dieux vaudous.Tout étant accompli, la prêtresse va libérer Papa Guédé, qu’elle gratifie de caresses ciblées sur son sexe à nouveau réveillé. Après ce qu’il vient de voir, il n’est pas long à éjaculer une seconde fois sur les seins et le ventre de la Mamba, qui étale la semence de ses belles mains fines.Juste avant de passer la porte, elle retire son masque. Malheureusement un peu trop vite. Même sonnée par le plaisir que Guédé Nibo et elle m’ont donné, j’arrive enfin à comprendre pourquoi ce nombril particulier évoquait quelque chose en moi.Le doute n’est plus permis, je connais cette femme. Je la connais même comme si elle m’avait faite. D’ailleurs, c’est exactement ça, elle m’a faite…Putain, mais que vient faire ma mère dans cette aventure ? Pour une fois que je tente de me prendre en mains, de me libérer des griffes de mon éducation et de ses conséquences dont je souffre aujourd’hui encore, il faut que nos chemins se croisent au plus intime de ma vie de femme. Et de la manière la plus obscène.Moi qui croyais tout désir éteint en elle depuis la mort accidentelle de mon père, je la découvre fringante et chaude comme la braise.Le choc est violent. Je me mets à trembler de tout mon corps. Même libérée de mes liens par Nibo, je n’arrive plus à reprendre mon souffle. Il abandonne son rôle vaudou et me serre tendrement entre ses bras, prononce des mots très doux, caresse mon corps d’une manière apaisante.Je me laisse finalement aller contre lui. Il me fait du bien, son contact me redonne envie d’affronter la réalité. Et d’aller demander des explications précises à ma mère.ooo000oooCelles-ci arriveront quelques jours plus tard, sous forme d’une longue lettre :Ma chérie,Je ne t’avais jamais caché mes origines afro-américaines. Pardonne-moi de n’avoir pas su te parler plus précisément de mon enfance et des initiations que j’ai reçues à ce moment.J’y avais renoncé pour ne pas provoquer d’interférences avec ce que tu vivais en France. Je ne voulais surtout pas t’influencer avec ces histoires pendant ton adolescence.Pour diverses raisons, que je veux bien partager avec toi si tu le désires, un profond retour en arrière s’est produit après la mort de ton père.J’ai eu l’occasion de parachever mon initiation au culte vaudou, et je l’ai accepté comme un signe de la vie.Au moment où j’ai réalisé qui était la femme que Lucas / Guédé Nibo avait attachée sur la roue, il était trop tard. Interrompre la cérémonie aurait provoqué de grands malheurs. J’ai donc demandé la protection des dieux sur toi, et j’ai fait de mon mieux pour te faire découvrir un peu de la force qu’un tel rituel peut libérer.Je comprendrais que tu m’en veuilles et que tu ne souhaites plus me parler. J’en souffrirais profondément, mais je le respecterais si tel devait être notre destin.Sache toutefois que rien de ce qui s’est passé aujourd’hui ne change l’amour que j’ai pour toi. Bien au contraire, ta manière de répondre à ce que nous t’avons imposé m’a impressionnée. Je suis fière de toi.Maman (tout court, sans Brigitte).Après cela, j’ai décidé de revoir ma mère et nous ai donné une chance de mieux nous comprendre.Une fois acceptée l’idée qu’elle est une femme comme toutes les autres, avec des désirs et des délires, et surtout une libido toujours très vive, notre relation s’est apaisée. Sans recevoir l’initiation pour autant, il m’arrive même de faire profiter un amant de son expérience érotique.Ceci dit, je n’ai toujours aucune idée de qui aurait dû m’initier dans le sex-shop. En tout cas pas ma mère. De toute façon, je ne suis plus retournée aux réunions.Cela n’a pas empêché ma relation à l’Autre de se transformer radicalement. Je reste une cérébrale, mais plus compulsive. Disons, une cérébrale qui préfère un Lucas bien excité dans son lit, à une histoire de RBB sur un Lucas impalpable.Toutes nos nuits ne ressemblent pas à l’épisode du sex-shop. Mais voilà plusieurs mois que sa manière de me faire l’amour me procure toujours autant de plaisir. Que demander d’autre au Gran Met ?