Chapitre 1 : Moi, Hugo, 42 ans…
Hugo Ă 42 ans et a une vie bien rangĂ©e. Trop peut-ĂŞtre… ArrivĂ© Ă la mĂ©diane de son existence, il va dĂ©couvrir la face cachĂ©e de la vie et assouvir les fantasmes qu’il n’aurait jamais oser imaginer mĂŞme dans sa pĂ©riode adolescente oĂą la testostĂ©rone faisait exploser son imagination sexuelle.
Proposée le 3/04/2019 par Equus Votre note pour cette histoire érotiqueNous vous remercions pour vos nombreuses contributions, elles motivent les auteurs à poster leurs histoires érotiques.
Thème: Couple, passionPersonnages: FHLieu: A la maison, intimeType: Roman
Salut ! C’est moi Hugo, 42 ans et donc, selon toute vraisemblance, à la médiane de mon espérance de vie. Dois-je voir le verre à moitié plein ou bien à moitié vide ? Quoi qu’il en soit, quand on se pose ce genre de question c’est que l’on aborde la crise de la quarantaine et que l’on ne sait pas si l’on doit basculer du côté obscur de la vie ou bien du côté jouissif de l’existence. En bref, comme beaucoup de gars de mon âge, la vie me pèse et j’ai tendance à faire des flashbacks sur mon existence passée.
Sur le plan personnel, mon originalitĂ© et mon mode de pensĂ©e s’écartent de l’opinion publique qui a plutĂ´t tendance Ă me rĂ©vulser et donc que j’ignore allègrement. Dans la vie, je suis un crĂ©atif et un communiquant qui exerce la profession de directeur marketing dans une PME du Havre spĂ©cialisĂ©e dans la torrĂ©faction de cafĂ©. Mes collègues ne sont, pour moi, que des relations imposĂ©es par ma Direction avec lesquels je n’ai pas d’affinitĂ©s. Ils me reprochent souvent mon extravagance, allant mĂŞme jusqu’à me traiter de marginal. Moi, je m’en fous complètement. Ils peuvent penser ce qu’ils veulent. Je suis bien dans ma bulle et je ne tiens pas Ă y ĂŞtre accompagnĂ©. Etonnant pour un communiquant me direz-vous… Mais en fait, cela ne m’empĂŞche pas de crĂ©er et Ă sortir des sentiers battus car je suis un Ă©ternel insatiable qui ne se satisfait jamais de ce que j’ai accompli. Dans ma vie professionnelle, je me lance des dĂ©fis et dĂ©veloppe un grand esprit de compĂ©tition. Dans ma vie privĂ©e, c’est tout l’opposĂ© mais vous l’aurez compris, cette situation me convient tout Ă fait.J’ai un pote dans ma vie qui m’accompagne depuis le collège. ThĂ©o est le style d’ami que personne ne soupçonne d’être homo et qui est toujours lĂ quand on a besoin. Le vrai pote sincère et fidèle qui se fout de ce que vous faites et de ce que vous pensez mais, qui rapplique Ă la première sommation. ThĂ©o vit sa vie comme il se doit. Il brĂ»le la vie par tous les bouts. Je l’admire souvent mais j’avoue ne pas toujours comprendre ses positions et ses choix. Evidemment, ThĂ©o me trouve tourmentĂ© par d’innombrables questions philosophiques et existentielles qu’il considère plus comme des problèmes mĂ©taphysiques que comme de rĂ©els freins Ă la joie de vivre. A la fin de nos soirĂ©es rĂ©gulières durant lesquelles nous passons la nuit Ă refaire le monde et Ă nous enivrer de quelques breuvages sympathiques, on se dit que je ferais mieux de vivre ma vie en surfant sur le cĂ´tĂ© positif des choses plutĂ´t que de me laisser aller Ă une certaine mĂ©lancolie saupoudrĂ©e d’une once de spleen. Il est vrai que je suis très axĂ© sur les thèmes rattachĂ©s Ă la mĂ©taphysique, Ă l’irrationnel et aux phĂ©nomènes paranormaux. Vous imaginez les discussions embrumĂ©es par les vapeurs d’alcool… de la vraie masturbation intellectuelle mais bon, c’est tellement bon que j’en redemande Ă chaque fois.Et le sexe dans tout ça ? Eh bien pour ĂŞtre franc avec vous, je suis plantĂ© sur un des deux pĂ´les de la planète. Et oui, ce sont les seuls endroits d’oĂą l’on peut voir toutes les longitudes sans avoir Ă prendre de dĂ©cision pour savoir oĂą aller ou pour connaitre l’heure qu’il est. Purement hĂ©tĂ©ro, mon activitĂ© sexuelle se rĂ©sume, depuis mes 13 ans, Ă des actes masturbatoires qui ressemblent plus Ă des entretiens mĂ©caniques de plus en plus espacĂ©s. DĂ©pucelĂ© Ă 17 ans par LĂ©a, une copine de classe, j’ai eu trois relations qui ont comptĂ©e dans ma vie mais, que j’ai lamentablement flinguĂ© par mon hyposensibilitĂ© et mon air impassible et distant. Il faut dire que je ne me suis jamais investi dans une relation car je crains la trahison et toute forme de traĂ®trise est, pour moi, une phobie. De fait, et tant mieux pour ThĂ©o, je me garde de toute nouvelle amitiĂ©, prĂ©fĂ©rant me contenter de mon ami fidèle.Ma vie se rĂ©sume donc Ă boulot, autoĂ©rotisme de bas niveau et dodo avec quelques Ă©carts toutefois pour des soirĂ©es sporadiques avec ThĂ©o. Pas de sport, pas de tatouages, pas de dĂ©fauts, le type de mec normal, invisible, translucide et toujours fringuĂ© Ă la cool. En clair, je ne suis pas sorti de l’adolescence et ce ne sont pas mes 67 kilos, ni ma pilositĂ© limitĂ©e Ă mon bas-ventre et mes aisselles, qui vont m’aider Ă comprendre que j’appartiens Ă la gĂ©nĂ©ration sacrifiĂ©e et non Ă cette gĂ©nĂ©ration Y que j’adule et envie… En clair, mon existence est fade, mon hygiène de vie est dĂ©plorable, ma sexualitĂ© proche du nĂ©ant mais j’ai la chance d’avoir un corps qui encaisse plutĂ´t bien et qui pardonne mon manque de sĂ©rieux, d’ambition et de dĂ©sir.Avec ce physique, je devrais avoir une vie plus trĂ©pidante tel que celle de ThĂ©o qui lui n’hĂ©site pas Ă profiter et Ă mordre la vie Ă pleines dents. Mais en fait, je cache, au plus profond de moi, un secret qui me torture et me pourri la vie car oui, je dois vous avouer que je n’ai jamais oubliĂ© LĂ©a, cette première expĂ©rience qui marqua Ă tout jamais mon moi adulte et ma libido…LĂ©a Ă©tait le genre de fille banale que personne ne remarque et qui n’avait pas un succès ravageur auprès de la gente masculine surexcitĂ©e par la testostĂ©rone de ces premières annĂ©es de pubertĂ©. Pour ĂŞtre dans la mouvance, je devais le faire, je devais laisser tomber mes stimulations manuelles pour me lancer Ă la conquĂŞte de l’autre sexe et perdre cette virginitĂ© oppressante pour intĂ©grer la communautĂ© de ceux qui l’avaient soi-disant fait ! Comme le disait mon père, tu seras un homme mon fils.
Léa était totalement en phase avec cette recherche de l’autre. Elle aussi voulait faire comme les copines et ne pas passer pour une attardée associable. Après avoir échangé des regards et des sourires pendant le premier trimestre, nous sommes sortis ensemble pendant quatre mois et avons vécu un amour platonique agrémenté de regards, de sourires, de roulage de pelles et de rires. Les révisions communes pour le bac S rythmaient nos vies. Quand nous apprîmes que nous étions reçus au bac nous fîmes une fête du tonnerre avec la promo. Mais la joie fût de courte durée car reçu dans les établissements demandés, nos chemins allaient devoir se séparer à la rentrée prochaine.
Il fallait donc profiter de ces derniers instants de promiscuitĂ© et se dĂ©couvrir en laissant dernière nous l’insouciance de notre enfance. Durant l’Ă©tĂ© 1994, planquĂ©s dans l’appartement de ses parents qui avaient dĂ©sertĂ© les lieux pour aller vaquer Ă des occupations estivales sur la cĂ´te vendĂ©enne, nous nous sommes laissĂ© aller et avons provoquĂ© notre première fois. Nous avions tous les deux dix-sept ans.Elle avait fait les choses bien LĂ©a. Elle avait cuisinĂ© un petit dĂ®ner et mĂŞme piquĂ© une bouteille de vin dans la cave de son père. Tout Ă©tait rangĂ© et propre comme Ă l’habitude. LĂ©a s’Ă©tait faite belle et dĂ©sirable en mettant un petit bustier et un short qui mettait en valeur ses formes. Un fin maquillage soulignait les traits de son visage et un parfum de vanille Ă©manait de son corps. Moi, j’Ă©tais comme Ă mon habitude avec mon jean, mon tee-shirt blanc et mes baskets.J’étais tellement obnubilĂ© par cette première fois que je ne me rappelle mĂŞme plus ce que j’ai bien pu manger ce jour-lĂ . Quant Ă la boisson, j’ai peut-ĂŞtre dĂ©gustĂ© un grand cru mais mon ignorance et mon excitation m’aurait aussi bien fait accepter un vinaigre qu’un divin nectar. A ce moment-lĂ , seule LĂ©a et la promesse d’une expĂ©rience nouvelle comptait pour moi. J’avais la gorge nouĂ©e, le trac et mon cerveau d’adolescent bouillonnait et bouclait sur des questions mĂ©taphysiques. Après ce repas, nous sommes allĂ©s sur le balcon qui entourait l’appartement de ce bâtiment de la porte OcĂ©ane. Le parvis, en contrebas de l’immeuble, Ă©tait occupĂ© par une foule compacte et bruyante qui profitait des derniers instants de cette si belle journĂ©e. Je ne vis pas le temps passĂ© aveuglĂ© par celle qui me recevait et qui me donnait sa passion. Pendant que le jour laissait place Ă la nuit dans la chaleur et la moiteur de cet Ă©tĂ© 1994, nous attendions le dĂ©clenchement du feu d’artifice cĂ©lĂ©brant la fĂŞte nationale en nous tenant par la taille. Nos mains dĂ©rapaient et devenaient de plus en plus entreprenantes. Ce n’est pas mon Ă©ducation sexuelle qui allait me faciliter la vie car elle se rĂ©sumait Ă sa plus simple expression c’est-Ă -dire la fonction biologique du sexe. Je ne savais pas trop quoi faire de ce corps qui m’était offert. J’étais d’une maladresse totale et d’une timiditĂ© redoutable qui abaissait ma virilitĂ© au niveau zĂ©ro et me transformait en une vĂ©ritable lopette. Je ne sais pas trop si j’avais envie de toucher et de malaxer par passion ou bien par dĂ©sir de vouloir faire ce qui me semblait ĂŞtre la normalitĂ© au regard de mon expĂ©rience de spectateur passif du petit et du grand Ă©cran.Bref, la soirĂ©e coulait comme la sueur dans mon dos. La douceur de la peau de LĂ©a contrastait avec la moiteur de la mienne. Elle ne disait rien et semblait apprĂ©cier mes caresses qui ressemblait alors plus Ă des palpation qu’à des gestes tendres et sensuels.
Était-ce le repas, le parfum de vanille de LĂ©a ou bien le bruit de fond de la foule qui m’enivrait ? Ou bien Ă©tait-ce les vapeurs de l’alcool qui inhibait ma prudence ? Je n’en sais rien mais en revanche, je changeais, je commençais Ă oser et Ă m’aventurer sur des zones inconnues oĂą finalement je me sentais bien. Peu Ă peu, je prenais possession de mon nouveau jouet et ça ne me dĂ©plaisait finalement pas.Mes mains courraient sous le bustier de LĂ©a qui n’avait pas une grosse poitrine. Ma main s’arrĂŞta sur son sein gauche comme pour sentir son cĹ“ur battre et dĂ©chiffrer un code qui me laisserait deviner les intentions ultimes de ma dulcinĂ©e. Comme foudroyĂ©, je fus parcouru d’un frisson qui Ă©tait bien diffĂ©rent de tous ceux que j’avais pu connaitre dans ma brève vie. J’abordais un Ă©tat second tout en abandonnant toutes les notions de biensĂ©ance que je connaissais. J’entreprenais des caresses de plus en plus osĂ©es poussĂ© par le dĂ©sir de dĂ©couvrir l’interdit et le tabou dictĂ© par le mutisme de ma famille et de l’éducation nationale. J’étais suspendu dans un vide intersidĂ©ral dans lequel mon corps me donnait des messages inconnus et jamais ressentis jusqu’à prĂ©sent. Vint alors le moment tant attendu oĂą LĂ©a me chuchota le mot le plus doux de ma jeune existence. – « Vient » me dit-elle en arborant un sourire d’une dĂ©licatesse incommensurable.Elle qui ne disait jamais rien avait dĂ©cidĂ© de l’étape suivant de notre relation. Elle prit ma main, m’amena Ă quelques mètres de lĂ et poussa la porte vitrĂ©e de la chambre qui donnait sur le balcon.EnivrĂ© par l’alcool et excitĂ© par l’adrĂ©naline du moment, nous nous sommes assis sur le lit puis nous avons Ă©changĂ©s des caresses malhabiles qui, contrairement Ă l’habitude dĂ©viaient vers nos bas ventres et vers le buste de LĂ©a. Mes mains Ă©taient moites mais je voulais aller aussi vite que possible pour atteindre le saint Graal que reprĂ©sentait pour moi la virginitĂ© de LĂ©a. En fait, je me foutais pas mal de tout ça car, une seule chose comptait pour moi, Ă savoir, la pĂ©nĂ©tration de ce corps imaginĂ© lors de mes actes d’autoĂ©rotisme. La fenĂŞtre grande ouverte, dans le bruit de fond gĂ©nĂ©rĂ© par la foule, nous faisions nos vĂ©ritables premiers pas de couple.Pour LĂ©a aussi, c’était la première fois. Comme moi, ses mains Ă©taient devenues moites mais elle Ă©tait un peu plus entreprenante. Elle haletait et Ă©tait certainement paniquĂ©e par l’inconnu qu’elle allait devoir affronter, par la douleur potentielle, le dĂ©goĂ»t possible, l’envie… Moi, je n’étais pas mieux et je me demandais si j’allais ĂŞtre capable d’érection, comment j’allais mettre cette foutue capote et surtout comment je devais pĂ©nĂ©trer cette vulve sans faire tout foirer et passer pour la pire des merdes. L’Ă©chec me torturait et mon cerveau tournait Ă plein rĂ©gime pour passer en revue les commentaires des copains aussi puceaux que moi, mon Ă©ducation, mes connaissances… Je tentais d’anticiper des plans d’action Ă toutes les situations que je pourrais rencontrer.Oui, nous focalisions sur la pĂ©nĂ©tration et rien d’autre. L’erreur typique des adolescents mal prĂ©parĂ©s Ă cause d’une Ă©ducation sexuelle bâclĂ©e et limitĂ©e par des tabous qui rendent l’acte abjecte et purement reproductif. Vous l’aurez compris, ce qui devait arriver arriva et forgeât Ă tout jamais mon existence et mon activitĂ© sexuelle d’adulte…© Copyright : Ce rĂ©cit comme tous les autres sont protĂ©gĂ©s par le Code de PropriĂ©tĂ© Intellectuelle.
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