Mon père est mort.Je suis dévastée, abattue, effondrée. Pourtant, à cinquante-trois ans, je ne suis plus une enfant, mais sa disparition me laisse sans force malgré tout l’amour que mes proches m’offrent.Seule dans notre grand appartement terriblement vide en l’absence de Marc, parti en déplacement pendant deux jours, je m’installe sur le canapé saisissant au passage une pile de cartes encore non ouvertes. Les noms de certains expéditeurs me sont parfois totalement étrangers quand d’autres me touchent davantage, tout comme certains textes qui sortent des « Sincères condoléances » de circonstance. Telle une automate, j’ouvre et lis chaque courrier, l’esprit embrumé par les souvenirs avec mon papa chéri que je ne reverrai plus.Perdue dans mes pensées, j’entends à peine mon téléphone biper, donnant machinalement un coup d’œil sur l’écran pour connaître l’identité de l’expéditeur : « Isabelle. Banque ».Après quelques secondes de réflexion, je comprends de qui il s’agit : Isabelle, la conseillère bancaire avec qui j’ai sympathisé au fil de mes passages au guichet.Son message n’est pas foncièrement différent des autres, mais je suis étonnée par sa conclusion : « Affectueusement ».Légèrement troublée, je le relis plusieurs fois, cherchant une explication à cette presque familiarité, et lui renvoie une réponse sincère que j’espère non ambiguë.Cette jolie quinquagénaire est certes sympathique, mais je n’ai aucune attirance pour mes semblables, aussi charmantes soient-elles.Inexplicablement intriguée par cet échange, je me surprends à attendre un autre SMS qui n’aurait aucune justification, les circonstances ne se prêtant pas à une conversation soutenue. De fait, le portable reste silencieux, provoquant en moi une inexplicable irritation vite effacée par une envie subite de café qui me fait sortir de mon canapé.Debout dans la cuisine, je repense à Isabelle à la recherche d’indices pouvant expliquer cette proximité au moins virtuelle. Certes, elle est toujours souriante et bien mise lors de mes passages, mais j’imagine qu’elle fait de même avec tous les autres clients.Brune au carré, elle semble avoir des formes si j’en crois ce que son chemisier laisse deviner de sa poitrine. À cette évocation, je souris, me remémorant une scène troublante un samedi matin où, seules dans l’agence, nous avions bavardé plus qu’à l’accoutumée en toute décontraction. Affairée à chercher un document assez bas, elle m’offrait sans le vouloir (?) une vue imprenable sur son décolleté s’ouvrant sur une jolie poitrine dans son écrin de dentelle.Amusée par ce souvenir, je souris dans le vide en me souvenant de ma gêne lorsqu’elle avait débusqué mon regard indiscret sur son anatomie, sans la fâcher, si j’en crois la mimique amusée qu’elle avait affichée avant de poursuivre notre échange. Le portable me tire à nouveau de ma rêverie et mon cœur s’accélère en découvrant presque sans surprise le nom affiché : Isabelle.Vous avez repris le travail ?Je tapote une réponse rapide.— Non.— Un café chez moi, ça vous dit ?Le cœur battant, j’hésite à accepter, mais l’envie de ne plus être seule est la plus forte, si bien que je réponds assez rapidement.Avec plaisir !C’est ainsi que vingt minutes et un léger maquillage plus tard, je suis à la porte d’un appartement du centre-ville qui s’ouvre sur Isabelle au premier coup de sonnette.Toujours aussi classe dans son chemisier crème et sa jupe droite noire, elle me sourit presque tendrement en m’invitant d’un geste.Sitôt le seuil franchi, elle me prend dans ses bras pour une accolade amicale, mais troublante.Sa voix est douce, tout comme sa main qui caresse mon dos et son corps qui se colle au mien. Ses gestes sont emplis d’une tendresse qui me fait presque pleurer si bien que je me laisse aller dans ses bras alors qu’elle est presque une inconnue.J’aime son parfum, comme j’aime sentir sa poitrine contre la mienne et pour la première fois une femme me rend toute chose faisant réagir mon corps de manière inattendue. Le pouls rapide, je tente de masquer mon trouble avant de croiser à nouveau son regard sombre de brune.Un léger sourire aux lèvres, comme si elle avait lu en moi, elle m’entraîne au salon, la main au creux de mes reins.L’appartement est grand, bien décoré et sans trace de désordre, presque désert en fait. Vit-elle seule ? Est-elle mariée ? Je n’en sais rien en fait, le port d’une alliance ne voulant plus rien dire de nos jours.Assise sur son canapé, je la regarde s’affairer dans la cuisine tout en poursuivant notre conversation pour le moment sans grand intérêt. Encore perturbée par le contact de nos corps, je la regarde différemment, admirant ses formes finalement moins pleines que je l’imaginais en dehors de sa poitrine ronde qui m’a tant troublée au point que je sens encore la mienne sensible dans mon soutien-gorge.Que m’arrive-t-il ?Et ce n’est pas son sourire à son retour dans le salon qui va faire baisser la tension ressentie. Ce n’est pas celui d’une vague relation qui reçoit, mais plutôt celui d’un fauve qui guette sa proie.Sa voix est aussi chaude que son regard qui fait presque vaciller le mien.— Oui, s’il vous plaît.Son chemisier était-il aussi ouvert à mon arrivée ? Je ne suis pas sûre. J’ai soudain une vue imprenable sur son soutien-gorge de dentelle qui masque à peine ces seins qui m’ont tant troublée lors de notre contact récent.Elle prend son temps pour me servir avant de s’asseoir en face de moi, croisant naturellement ses cuisses gainées de noir. Elle est magnifique de sensualité et doit probablement le savoir.— Ce n’est pas trop dur ?Le retour sur terre est brutal et je sens aussitôt mes yeux s’embuer.Et je me confie. Pour la première fois depuis le décès de mon père j’ouvre mon cœur à une quasi-inconnue. Et elle m’écoute. Attentivement. Avec une tendresse dans le regard qui m’émeut au point que je finis par laisser couler quelques larmes sur mes joues au grand dam de mon maquillage. Je ne réagis pas lorsque dans un mouvement de compassion elle pose sa main sur mon genou dénudé, faisant agréablement frémir ma peau. Je n’interromps pas ma confession lorsqu’elle se lève pour s’asseoir tout près de moi sans me quitter des yeux. Je ne la repousse pas lorsqu’elle remet en place une mèche de cheveux derrière mon oreille frôlant au passage mon lobe hypersensible.Je n’ai pas le temps de m’offusquer qu’elle dépose un tendre baiser sur mes lèvres ourlées de rose et reste inexplicablement passive, laissant une douce chaleur envahir mon corps si froid depuis le départ de mon papa. Isabelle n’entreprend rien de plus, sa main sur mon genou et sa bouche sur la mienne. Elle me laisse le temps de la découverte avant une éventuelle réaction qui finalement la surprend peut-être.Doucement, j’entrouvre mes lèvres invitant de fait sa langue à partir à la découverte de la mienne ce qu’elle fait avec une douceur affolante qui se transforme bientôt en passion dévorante. Je me laisse dévorer la bouche d’autant plus facilement que sa main me rend dingue en frôlant mon sein à travers mon chemiser, jouant déjà avec une pointe dressée. Je gémis frémissant entre ses bras qui enveloppent mon corps alangui par un désir nouveau qui humidifie déjà ma culotte de satin. Notre baiser est délicieusement long, rendant nécessaire une pause durant laquelle nos regards parlent pour nous. Les yeux dans les yeux, elle se confie à son tour.— J’en rêvais depuis si longtemps…— Ah bon ?Mon étonnement est sincère.— Oh oui !— Je n’ai rien vu.— Heureusement ! répond-elle, l’air malicieux.— Ah bon ? Et pourquoi ?— Parce que tu ne serais peut-être pas venue…Elle reprend ma bouche avant que je ne réponde, jouant de sa langue pour me faire taire. Je gémis en sentant des doigts défaire un à un les boutons de mon chemisier au froissement troublant comme une promesse érotique. Je me laisse faire, comme souvent avec mon mari, mais pour la première fois avec une semblable déterminée à me débarrasser de tout vêtement superflu.Désormais en soutien-gorge je soulève même mes fesses pour lui faciliter l’accès à la fermeture de ma jupe qui glisse bientôt sur mes jambes nues. Les yeux fermés, je n’ose affronter son regard posé sur mon corps plus si ferme, me félicitant au passage d’avoir choisi de la lingerie coordonnée.Les paupières toujours closes j’accepte le compliment en frémissant au contact de ses lèvres qui effleurent mon cou pour glisser lentement vers ma poitrine tendue par le désir. Car oui, j’ai envie de tendresse, de caresses et de plaisir.Ses doigts remontent maintenant le long de mes flancs cheminant lentement vers mes seins sensibles qui n’attendent que cela en fait.Je ne peux retenir un gémissement lorsque sa langue agace les pointes tendues qui pointent sous la fin tissue. Isabelle s’attarde longuement, alternant légers contacts et hommages appuyés, voire vives morsures me faisant rapidement me tortiller sur le canapé. Je frémis de plus belle lorsque je sens ses doigts glisser dans mon dos puis dégrafer mon soutien-gorge jeté à terre offrant ainsi mes seins sans défense à sa bouche gourmande qui s’en empare aussitôt.Elle lèche, suce, aspire mes aréoles avec un art consommé traduisant une pratique régulière des joutes féminines que je découvre avec bonheur.— Ils sont à toi !Je ne peux retenir cette évidence rouvrant enfin les yeux pour croiser son regard brillant au moment où elle gobe mon sein gauche tandis qu’elle pince le téton droit me faisant crier pour la première fois.Loin de la freiner, ma réaction la conforte dans son attitude découvrant bien vite que j’adore cette sensation limite douloureuse, mais terriblement excitante. D’autant que sa main frôle désormais l’intérieur de mes cuisses là où la peau est la plus fine,jouant avec l’élastique de ma culotte sans jamais le franchir.Cette caresse m’a toujours rendue dingue, mais à la différence de mon mari, Isabelle prend son temps, me faisant gémir sans discontinuer, l’implorant bientôt de caresser ma vulve gonflée.Ma voix est celle d’une enfant quémandant une dernière histoire avant de s’endormir, mais le sexe que ses doigts découvrent enfin est celui d’une femme mûre excitée comme jamais.Je tremble lorsqu’elle écarte mes lèvres sensibles recueillant par la même ma cyprine qui a depuis longtemps imbibé ma culotte presque gênante. Ses ongles courts agacent délicieusement mes muqueuses remontant lentement vers mon clitoris qui n’attend que cela.Affolée par sa bouche et ses mains, j’implore une pause illusoire tant mon corps tremble d’envie. Isa accède pourtant à ma demande, ralentissant ses caresses sans les interrompre totalement ce qui est encore pire – ou mieux ! Le pouce tout près du clitoris et la langue pointue sur mon téton, elle me regarde si sensuellement que je ne peux me retenir plus longtemps avançant mon bassin dans une invite explicite.Je lâche un râle lorsque ses doigts se mettent en mouvement dans ma culotte moite, fermant les yeux pour me préparer à l’orage. Car je me connais et sais reconnaître un orgasme foudroyant avant son apparition, comme je sais aussi que je ne vais pas simuler, comme parfois avec Marc !Les narines pincées et les mains maladroites sur son dos je me laisse doigter « à la hussarde » dans une impatience partagée. Loin de son lit et pas totalement nue, j’ondule sous le duo index-majeur redoutablement efficace avec leurs mouvements circulaires qui me font m’ouvrir davantage. Je caresse maintenant maladroitement sa tête trop perturbée par ce qui se trame pour ne pas être égoïste, lâchant des gémissements au fur et à mesure de l’escalade du désir. Je sens mon corps réagir comme jamais pointes tendues et sexe presque dégoulinant, fruit de ses caresses combinées divinement efficaces.Peu de mots sont échangés, comme si la phase d’échanges était remise à plus tard, après l’apothéose en attente… Mon bassin s’agite au rythme de ses doigts qui me font languir là où ceux de mon mari m’auraient déjà délivrée.Je lâche un cri lorsque son pouce écrase mes lèvres pour parfaire sa caresse pénétrant mon sexe trempé avant de repartir comme si tout n’avait été qu’un rêve. Je grogne de dépit, la faisant rire.— Tu veux encore ?— Oui…Et elle recommence avec un peu plus de vigueur me faisant cambrer dans un long râle qui résonne dans la pièce. Je m’agite bientôt au rythme de ses doigts qui s’agitent dans un ballet parfaitement synchronisé me menant bientôt au point de rupture dont je l’avertis.Elle gémit aspirant un téton dressé avec une avidité qui me rend dingue lorsque je sens ses dents participer à la fête. Je n’en peux plus ! Je gémis, me tortille, m’agrippe à ses épaules pour bientôt exploser dans un cri de gorge primal qui vient du fond de mon corps tétanisé de plaisir. Je jouis, immobilisant sa main entre mes cuisses serrées au point qu’elle ne peut poursuivre sa caresse me laissant trembler de tout mon être au point de presque perdre connaissance.Le tsunami est si violent que toutes les digues sautent entraînant avec elles des semaines de tension.Soudain, j’éclate en sanglots, pleurant à chaudes larmes pour la grande surprise d’Isa qui m’attire contre elle pour me consoler.— Ça va aller, ma chérie, murmure-t-elle en me prenant dans ses bras.Sa voix est aussi douce que ses mains qui caressent mon dos nu tandis qu’elle dépose des baisers sur mes cheveux et me serre contre elle. Inexplicablement, je prends conscience à cet instant du caractère anormal de la situation : je suis quasi nue contre une femme qui vient de me faire jouir alors que j’ai dit « Je t’aime » à mon mari ce matin. Soudain, je tente d’échapper à son étreinte, mais, telle une cavalière maîtrisant un cheval rétif, elle me retient.Sa voix presque ferme me calme aussitôt et je me rassois toute contre elle redécouvrant avec bonheur la chaleur de son corps.— C’est normal de culpabiliser, mais tu n’es pas venue par hasard, non ?Devant mon silence, elle poursuit.— Tu as besoin d’une tendresse différente et je suis là pour te l’offrir.Je tripote machinalement son chemisier tout en l’écoutant comme une sœur cadette écouterait son aînée.— Je ne te demande rien de plus que ce que tu auras envie de me donner.Touchée par ses mots tendres, j’ose enfin un geste défaisant un premier puis un second bouton découvrant peu à peu la naissance de sa poitrine. Blottie dans son cou, je ferme les yeux, profitant de l’instant de plénitude juste troublé par le bruit sensuel du zip de sa jupe qu’elle ôte adroitement mêlant ses cuisses gainées de nylon aux miennes. Le contact est aussi doux que sa bouche qui s’empare de la mienne pour un baiser presque amoureux qui me fait fondre. Je me laisse embrasser, puis bientôt dévorer par une femme sûre d’elle qui s’empare de mes seins comme un homme le ferait, avec fermeté, voire autorité.Mon corps réagit à nouveau comme parfois avec mon mari,le premier orgasme passé. Mes seins gonflent encore et les tétons se tendent.J’ai encore envie d’elle !Isabelle me chevauche désormais, mais la position est trop inconfortable pour être maintenue si bien que rapidement elle se met debout, me tendant la main.— Viens dans la chambre.Le cœur battant, je la suis en admirant sa magnifique silhouette soulignée par sa magnifique parure de lingerie noire peut-être choisie en mon honneur, et me laisse à nouveau embrasser debout au pied de son lit qui va devenir notre refuge pour les heures à venir.