Suite de « Fruits de Mer-3- » publié sous le n°1188Il était neuf heures et il faisait déjà nuit et froid dehors. Tu as allumé les lampes des tables basses, rempli nos verres de champagne, tu t’es servi un généreux verre de whisky dont tu t’es enfilé la moitié d’une longue gorgée (sans doute pour te remettre de tes émotions .), tu as craqué une allumette sous le petit bois du feu de la cheminée que j’avais soigneusement préparé et qui s’est enflammé aussitôt dans un joyeux crépitement de bois sec et tu as allumé quelques bougies sur la cheminée. L’atmosphère a brutalement changé du tout au tout : l’odeur et le bruit du feu, la lumière et la danse des flammes, la lueur des bougies. La soirée commençait enfin.A peine nous étions nous installés confortablement avec nos verres, le plus près possible de l’âtre, toi sur un canapé, nous par terre sur l’épais tapis persan aux couleurs chaudes qui couvre presque tout le salon, et avais-tu repris une lampée de ton whisky ambré que le téléphone a sonné. Le combiné de l’appareil sans fil étant à côté de toi, c’est toi qui as répondu.— Allô. C’est toi. Salut, où es-tu, on t’attend !…Ah bon ! …Mon pauvre vieux…C’est con ce qui t’arrive.. Tu vas manquer un sacré plateau de fruits de mer et un vin blanc de rêve…Elle va être déçue… Non, non, ne t’inquiètes pas, on s’en occupe.. Mais non, il n’y a aucun problème, les enfants ne sont pas là , il y a deux chambres et une salle de bains de libres, elle aura donc un hébergement tout confort pour cette nuit… Non, non, on ne la laissera pas repartir seule en taxi en pleine nuit pour Ville d’Avray.. Oui, c’est ça, je vais te la passer… Nous aussi on te souhaite quand même une bonne soirée et une bonne nuit.. Allez, salut, à bientôt !. »Nous n’entendions que tes réponses et tes silences, mais nous avions compris : il ne viendrait pas ce soir. Pendant votre conversation je l’ai vue pâlir, ses mâchoires se sont crispées et une méchante moue de tristesse et de colère déformait sa jolie bouche. Tu lui as tendu le combiné et elle s’est réfugiée dans le coin à l’autre bout du salon pour lui parler.Tandis qu’elle chuchotait et écoutait, tu m’as expliqué à voix basses en quelques mots qu’il avait raté son avion, qu’il n’avait pas d’autre vol avant demain après-midi, qu’il ne voulait pas qu’elle rentre seule chez eux cette nuit et que nous allions donc l’héberger. Ton compte-rendu a été interrompu par le ton soudain haut perché de sa voix qui résonnait dans tout l’appartement ;— Salaud !.. Connard !. Je suis sûre que t’es encore avec une de tes poufiasses !. T’es dégueulasse. Je ne te crois pas. Tu me le paieras !. Je t’emmerde ». Et elle a raccroché, en larmes.Nous nous sommes précipités pour la consoler, je l’ai prise dans mes bras et l’ai serrée contre moi, tu lui as tendu des kleenex pour sécher ses larmes, elle s’est mouchée bruyamment et, entre deux hoquets et deux reniflements, nous a raconté. Qu’elle était sûre que son mari la trompait, qu’il n’était jamais là , qu’il trouvait tous les prétextes pour partir en déplacement et rater ses avions de retour, qu’il ne la touchait plus, qu’il ne la voyait même plus, qu’il ne l’aimait plus, que d’ailleurs ça faisait des semaines qu’ils n’avaient pas fait l’amour, etc, etc. Ben mon colon !. Nous qui les prenions pour un couple modèle, qui les pensions fous amoureux et les imaginions très portés sur la « chose », nous tombions des nues !.— Eh merde s’exclama-t-elle d’une voix redevenue claire et joyeuse, je ne vais pas laisser cet enfoiré nous gâcher la soirée, je ne vais pas rester à pleurer sur mon sort pendant que môssieur s’amuse et s’envoie en l’air, je vais me rafraîchir le visage et me refaire une beauté et que la fête commence !. »Sur ce, elle a vidé d’un trait sa coupe de champagne et a filé vers la salle de bain. Encore un peu interloqués par cet orage inattendu, nous nous sommes regardés, avons décidé qu’elle avait raison, que nous allions lui faire oublier tout ça, que nous allions nous amuser à trois et que, puisque nous n’avions plus à attendre son mari et qu’elle restait dormir à la maison, nous avions toute la nuit devant nous pour faire la fête. Nous avons allumé une cigarette, j’ai siroté mon champagne et tu t’es servi un deuxième grand verre de whisky « pour m’accompagner ». (Tu vas être bourré avant l’heure mon chéri. Mais je m’en fous car non seulement tu as l’alcool agréablement gai, et ça ne t’empêche pas de bander comme un âne, mais encore ça te permet de durer bien plus longtemps et je pourrais donc user et abuser de toi jusqu’à en mourir de plaisir.).Nos cigarettes et nos verres terminés, en l’attendant, je suis allée récupérer nos plateaux de fruits de mer sur le balcon et les ai installés sur la table de la salle à manger pendant que tu débouchais le vin et allumais les douze bougies des deux gros chandeliers en argent qui seraient notre seul éclairage pour le dîner.Elle nous est revenue toute pimpante et joyeuse, ses cernes un peu gonflées et ses yeux brillants, dernières traces de son bref chagrin, la rendaient encore plus séduisante, troublante, ambiguë, aguichante, mystérieuse.Après avoir décidé d’un commun accord que ces plateaux prévus pour quatre seraient notre seul repas, nous nous sommes attablés, tu as rempli nos grands verres de cristal de ce vin blanc couleur de miel que j’adore et nous nous sommes attaqués à ces montagnes de coquillages et de crustacés en devisant gaiement.C’était vraiment la fête. Tout scintillait à la lueur des bougies : le vin dans nos verres, les étoiles dans vos yeux, le jus iodé des huîtres et des oursins dans leurs coquilles puis sur nos doigts et enfin sur nos lèvres gourmandes, la glace pillée dans les plateaux, le vert sombre des algues, les écailles roses des langoustines, les piquants noirs des oursins, l’argenterie des couverts et encore le vin qui coule au fond de nos gorges qui délie les langues, fait éclater les rires, fait pétiller les yeux, rougit les pommettes et fait monter le ton de nos voix.Obsédée comme je le suis depuis ce matin (C’est pas possible, je dois avoir une bite à la place du cerveau !) mes pensées s’évadent. Je vous regarde prélever délicatement le corail orange des oursins et je vous vois déguster les muqueuses d’un sexe de femme. Vous gobez les huîtres et en buvez le jus qui coule sur vos lèvres et je vous vois boire, manger et dévorer ma chatte. Elle s’attaque de ses doigts délicats, de sa bouche charnue, de ses petites dents bien blanches et de la pointe agile de sa langue à une langoustine et je la vois sucer, grignoter et avaler ton sexe dans une torride fellation. Tu pince l’extrémité la queue d’une langoustine pour en extraire le dernier morceau de chair et mes tétons s’érigent, durcissent et souffrent de ce pincement sauvage. Je regarde la cire fondue descendre le long des bougies blanches et je vois des flots de sperme chaud couler de la petite bouche rose de ton gland. J’en sens même le goût à moins que ce soit celui de son jus à elle ou encore celui de ma mouille qui me trempe la culotte. Je suis folle.Toi, de ton côté, je sens que la température monte aussi. Tu bois beaucoup, tu veilles avec attention à ce que nos verres soient toujours pleins, tu parles et ris fort, ta main s’égare de temps à autre sur ma cuisse et même bien plus haut, l’ouverture de son chemisier qui laisse entrevoir la naissance des courbes de sa poitrine ne te laisse manifestement pas indifférent, à chaque que tu fais un aller et retour à la cuisine pour débarrasser un saladier de coquilles vides et ramener une nouvelle bouteille de vin tu passes derrière moi pour me caresser la nuque, me mordiller l’oreille, m’embrasser à pleine bouche ou même, comme tu viens de le faire, pour glisser une main de propriétaire dans mon chemisier et caresser quelques secondes mes seins en liberté.Elle aussi elle s’échauffe, elle ne perd pas une miette de ton manège, de tes privautés et de tes regards. Elle roucoule, elle minaude, elle rougit, elle ne tire plus sur sa jupe qui dévoile la lisière en dentelle de ses bas, elle pose la main sur ton bras, elle prend mes doigts dans les siens. Bref, elle est parfaitement à l’aise !.Nos conversations sont plus réelles même si, le temps passant et l’alcool aidant, elles sont devenues au cours du repas de plus en plus osées, voire grivoises. Tu as raconté quelques anecdotes de ta journée, toi, la sienne puis moi, la mienne. Toi, c’était sympa et marrant mais encore très mondain et professionnel. Elle, c’était déjà plus chaud, surtout quand elle a décrit et commenté avec force détails anatomiques les modèles, hommes et femmes, qui posent dans son atelier et la sculpture qu’elle est en train d’achever. M’étonne pas qu’elle doit avoir le feu au cul et que l’instrument de son mari doit lui manquer !. Moi, j’ai bien entendu soigneusement édulcoré et censuré mon rapport : l’anecdote de l’écailler vous a bien fait rire et le récit de mes courses de sous-vêtements pour toutes les deux t’a, comme je m’y attendais, particulièrement excité. « Je veux voir » as-tu supplié, « montrez-moi ces dessous d’enfer, je vous en prie ». Nous avons pouffé de rire toutes les deux, des rires un peu trop hauts perchés, un peu nerveux. « Plus tard, peut-être, si tu es sage, on verra »..Nous nous sommes levés de table sans débarrasser, tu es parti de ton côté et nous du nôtre pour nous laver les mains poisseuses du jus des fruits de mer et satisfaire des besoins urgents dus à la quantité de liquide déjà ingurgité aggravés par notre excitation sexuelle. Nous avons encore piqué un grand fou rire en nous rappelant mutuellement les consignes pour faire pipi sans déranger notre harnachement de bas et porte-jarretelles.Nous t’avons rejoint dans le salon. Tu avais ramené de la cuisine une nouvelle bouteille fraîche dans un seau à glace et trois verres propres, tu avais ranimé le feu et tu étais déjà avachi sur un canapé en train de fumer une nième cigarette.L’ambiance était étrange, très intimiste mais en même temps presque tendue. L’euphorie bruyante de la fin du dîner était retombée, nous chuchotions presque, le crépitement du feu devenait assourdissant. Nous ne savions pas trop quoi faire ni que dire, nous n’osions nous regarder dans les yeux et nous nous demandions chacun dans notre for intérieur comment allait se poursuivre cette soirée, de quoi sera-t-elle faite. Le temps s’était arrêté ; L’anxiété de notre attente et le trouble de nos esprits et de nos sens électrisaient l’air et retenaient nos souffles.—  »Choses promises, choses dues ! » As-tu soudain décrété avec une voix forte et autoritaire qui a mis fin à cette gênante torpeur.—  »Je veux enfin voir les achats de cet après midi ! »Nous nous sommes regardé toutes les deux en riant, conscientes que nous ne pouvions faillir à nos promesses et, après un bref conciliabule chuchoté au creux de l’oreille, nous t’avons annoncé en chœur :—  »D’accord, nous allons donc te faire un défilé de mode ! »Nous avons éteint toutes les lumières du salon, laissant pour seul éclairage les longues flammes du feu dans la cheminée, les huit bougies allumées sur la cheminée et leurs huit reflets qui dansent dans le miroir ; nous avons poussé sur le côté la table basse, laissant libre le passage entre les deux canapés et fermé la double porte séparant le salon de la salle à manger, qui sera l’entrée des artistes, et j’ai mis un disque de musique langoureuse en montant le son un peu plus fort, pour l’ambiance « hot show ».Pendant que nous nous affairions, tu as rempli nos trois verres de vin blanc, et, le tien à la main, tu t’es confortablement réinstallé dans ton canapé.—  »Je commence ! » a-t-elle déclaré, péremptoire, et, tandis qu’elle s’éclipsait dans la salle à manger, je suis venue me blottir contre toi, nous nous sommes regardés tendrement, nous rassurant mutuellement, les yeux brillants d’excitation et tu m’as embrassée avec violence, dardant ta langue épaisse jusqu’au fond de ma gorge, comme tu le fais avec ta bite quand tu me « forces » à te sucer, puis tu as littéralement mordu et mâché mes lèvres, en m’arrachant des petits cris de douleur, pour me les rendre, en un doux baiser, rouges, gonflées et palpitantes.Toc, toc, toc… Elle annonce le début du show. Nous nous redressons, les yeux rivés sur la porte, en spectateurs attentifs et impatients. Elle fait son entrée, comme un mannequin de haute couture, perchée sur de hauts talons, la tête droite, les yeux fixés sur la glace de la cheminée vers laquelle elle se dirige, la démarche ondulante, avec un déhanchement appuyé et provocant, fait trois allers et retours de la porte à la cheminée, dans le couloir formé par les deux canapés, et disparaît à nouveau.Pour son premier passage, elle avait déboutonné son chemisier noir, légèrement rabattu en arrière pour dégager le rond de ses épaules et nous laisser admirer son soutien-gorge à dentelle très ajourée duquel ses seins lourds et comprimés tentaient de s’échapper à chaque balancement de ses hanches, le teint mat de sa peau, le velours de son ventre et l’œil malicieux de son petit nombril. Elle avait aussi ôté ses bas ; avec l’un, elle s’était bâillonnée, avec l’autre, elle s’était liée les poignets qu’elle tenait croisés derrière son dos ; à chaque demi-tour, elle faisait virevolter sa jupe pour nous laisser entrevoir sa petite culotte rouge et son porte-jarretelles, devenu inutile, dont les attaches jouaient dans le mouvement en fouettant le haut de ses cuisses. Quant elle est sortie, il n’y a pas eu un mot, nous avons bu une grande gorgée de vin blanc et guetté son retour.Pour le second acte, elle n’avait gardé que ses chaussures, son slip et son soutien-gorge ; les deux bras tendus en l’air, dansant au rythme de la musique, elle faisait tournoyer au-dessus d’elle son chemisier et ses bas d’une main, sa jupe et son porte-jarretelles de l’autre ; elle a fait ses trois allers et retours en tournant sans cesse sur elle-même, lentement, balançant à hauteur de nos yeux, tantôt sa croupe, tantôt son pubis, tantôt le triangle sombre de sa toison, que nous devinions dans la transparence de la dentelle rouge, tantôt l’ombre du sillon de son cul remontant bien au-dessus de son slip.Son dernier passage achevé, elle a négligemment jeté ses vêtements en tas par terre, derrière le canapé, sur lequel, dans un grand rire de gorge elle s’est assise très dignement en croisant les jambes, bien haut, face à nous, le regard fier et provocant. Nous avons applaudi chaleureusement, je me suis levée pour la féliciter d’un chaste bisou sur le coin des lèvres, toi tu lui as tendu un verre de vin et une cigarette allumée qu’elle a prise avec un remerciement poli, presque mondain, comme s’il ne s’était rien passé, comme si elle n’était pas presque nue, « habillée » de ses seuls sous-vêtements et de ses escarpins…C’était mon tour ; j’ai quitté la pièce en vous laissant seuls, chacun dans son canapé, vous faisant face, toi toujours en chemise et pantalon et elle quasiment à poil.Une fois seule dans la pénombre de la salle à manger que n’éclairait plus que deux bougies des chandeliers qui finissaient de se consumer, j’ai rapidement mis au point mon scénario… Elle avait frappé très fort ! Il fallait donc que je fasse encore mieux ! …J’ai frappé à la porte pour capter votre attention et je suis entrée. Je suis restée un instant figée dans l’entrebâillement, un peu émue, certes par ce que je m’apprêtais à faire, mais aussi par le spectacle : la danse des flammes du feu et de celles des bougies, reflétées à l’infini dans les miroirs, les vitres, les verres, les bibelots d’argent et tout ce qui pouvait briller, y compris vos yeux rivés sur moi, donnait un étrange éclairage à la pièce, jaune orangé, sans cesse en mouvement et faisait courir sur les murs et le plafond des ombres étranges et fugitives. C’était un peu comme cet été lorsque nous nagions nus, sous l’eau, la nuit, dans la piscine de la villa, éclairés par les seuls reflets ondulants de la lune, des étoiles et de la lumière orange des lampadaires du jardin.Ce petit moment d’émotion passé, je suis entrée franchement et ai commencé la première partie de mon défilé, de la porte à la cheminée, de la cheminée à la porte, trois fois, comme elle, passant et repassant au milieu de vous, toi affalé dans le canapé de droite, elle sagement assise et attentive, dans celui de gauche, vos visages, vos yeux, vos souffles à hauteur de ma taille.Pour ma première scène, j’avais choisi d’enlever tout le haut, dénudée de la racine des cheveux à la ceinture de ma jupe. Au premier passage je gardais mes seins nus bien emprisonnés dans chacune de mes mains, ne laissant apparaître que mes tétons rouges reposant dans le creux de mes index ; au second passage, j’ai relevé les bras très haut, les doigts croisés au-dessus de ma tête, laissant mes seins libres se balancer, rebondir en cadence sur mon torse, vivre et se durcir sous la brûlure de vos regards ; au troisième passage, plus lent et plus langoureux, je les ai caressés amoureusement, en ai souligné le galbe du bout des doigts, en ai pétri la chair ferme, dessiné les aréoles de petits coups d’ongle circulaires, pincés et tirés les tétons qui se sont mis à bander comme deux petites bittes affolées que j’ai léchées de la pointe de ma langue, les ai soupesés comme des fruits mûrs pour vous en faire imaginer le poids, les ai tendus vers vous comme des offrandes… Mon bas ventre se tordait de plaisir… Je suis sortie, dans un grand silence car la musique venait de s’interrompre et vous ne pipiez mot, complètement en apnée dans votre aquarium de feu.La musique revenue, je suis entrée pour le deuxième acte. J’avais remis mon chemisier blanc sans le boutonner et enlevé ma jupe plissée noire. Je n’avais plus que mes souliers à talons, mes bas de soie noire bien tendus par mes jarretelles noires également et mon slip de satin opaque, noir lui aussi, avec juste la petite perle nacrée cousue à mi-hauteur de mon pubis, à la hauteur de ma petite perle nacrée à moi… J’ai défilé lentement en m’appliquant bien à me déhancher, à onduler, à vous séduire, à être belle et pute à la fois… Trois passages… Un premier juste pour la vue, les mains sur les hanches, sur mon chemisier, une épaule en avant, le menton posé dessus ; un deuxième, pour une vue améliorée, les bras écartés tenant mon chemisier grand ouvert et remonté au-dessus de mes reins, le dos cambré, le pubis en avant, je croisais loin et haut le compas de mes jambes et, enfin, en guise de salut final, je me suis penchée, loin en avant, le buste jusqu’au sol, en une révérence faussement princière aux flammes de la cheminée, pointant vers vous mon cul qui tendait à le faire craquer le tissu de mon slip ; un troisième et dernier passage pour les sens… J’ai dansé avec la musique les lumières et les ombres, je me suis caressée partout où ma chair était nue, gémissant et feulant doucement de plaisir, puis je me suis caressé le cul et le sexe à travers le satin de mon slip, dessinant de mes mains et de mes doigts, les rondeurs, les renflements, les fentes et tous les secrets qui y étaient encore cachés… Fin du deuxième acte, retour dans les coulisses…Pour le troisième et dernier acte, J’avais enlevé les bas, le porte jarretelle et le slip, remis ma petite jupe plissée d’écolière et reboutonné mon chemisier jusqu’à la pointe des seins. Je voulais que vous restiez concentrés sur le bas de mon corps, sur mes cuisses chaudes, sur mon bas-ventre épilé exhibant la fente indécente et trempée de mon sexe nu, sur mes fesses pleines rebondies et tatouées, sur le long sillon sombre et moite qui les fendent et, peut-être, si vous avez été sages, sur mon petit trou du cul dont l’œillet brun foncé était, à cet instant de la soirée déjà bien accueillant. Il faut dire qu’avec ce que tu m’as fait subir hier soir, il aurait eu mauvaise grâce à ne pas être très « détendu »…Trois petits tours… Le premier, sans les mains… Je me suis bien amusée quand j’ai lu dans vos regards le désappointement de me voir rhabillée… J’ai pris la position de la danseuse classique, les bras formant un cercle au-dessus de ma tête, et j’ai fait le premier aller et retour en pirouettant sans cesse sur la pointe des pieds. En virevoltant ainsi, ma jupe plissée remontait au-dessus de ma taille, en corolle, comme le volant d’un tutu, vous dévoilant la totale nudité que je vous cachais ; vous avez eu ensemble un murmure de surprise et de contentement et, dans un même mouvement, vous vous êtes un peu penchés pour mieux voir… J’ai adoré…Le second, sans la jupe… Consciente que mes pirouettes, si elles vous avaient plu, vous avaient donné le tournis et ne vous avaient pas permis la vision détaillée que je voulais vous donner, j’avais enroulé ma jupe autour de ma taille en la coinçant dans ma ceinture, et, comme tout à l’heure, quand j’avais encore mes sous-vêtements, j’ai défilé sagement provocante, cambrée, les mains posées sur le haut de mes fesses, les hanches se balançant au ralenti, la fente de mon sexe nu s’entrouvrant à chaque pas ; Je vous ai laissé m’examiner longuement, comme une esclave offerte à l’encan sur un marché, et je vous ai octroyé à nouveau une belle et basse révérence, les fesses écartées à l’extrême pour que vos regards fiévreux puissent plonger dans les profondeurs humides de mon con et de mon cul grands ouverts.Le troisième, avec les mains… Pour mon dernier passage, je n’ai pas touché à mon ordonnancement. Nue des chevilles au nombril, j’ai repris mon pas lent et chaloupé, tournant très lentement sur moi-même pour que, chacun votre tour, vous puissiez me voir sous tous les angles, tantôt pile, tantôt face, et, les yeux fermés, j’ai recommencé à me caresser comme à la fin du second acte. Mais il n’y avait plus ni soie ni satin pour garder le mystère des intimités caressées. Non, cette fois-ci vous avez pu tout voir ; voir, côté face, ma main droite pétrir mon mont de vénus, mes doigts en ciseaux ouvrir ma fente, mon index frotter en tournant le bouton nacré de mon clitoris, mon majeur disparaître dans ma vulve, en ressortir luisant de ma mouille et s’essuyer sur les plis de l’aine ; voir, côté pile, la paume de ma main gauche frôler délicatement les rondeurs de mes fesses, mes doigts suivre la vallée de ma raie, du coccyx où elle prend naissance jusqu’à l’intérieur de mes cuisses, tout là -bas en bas, où ils rejoignent le doigt de mon autre main en train de fouiller mon sexe, ma main écarter cette raie pour laisser le passage à mon majeur qui flatte le bord ourlé de mon anus avant d’y plonger jusqu’à la garde… Je devenais folle, j’avais oublié jusqu’à votre présence, j’étais seule dans mon trip, en plein délire… Je ne sais pas jusqu’où je serais allée si, le disque terminé, le soudain silence ne m’avait ramenée sur terre…Pétrifiée, je me suis redressée lentement, j’ai dégagé ma petite jupe plissée qui est retombée sur ma nudité, j’ai ouvert les yeux et je vous ai regardés quelques secondes qui m’ont paru une éternité dans ce silence trop lourd…—  »Magnifique ! » as-tu murmuré d’une voix douce et rauque,—  »splendide ! » a-t-elle soupiré en écho,puis, sortant de votre torpeur, vous avez bruyamment manifesté votre admiration complice.Tremblante, moite, émue et rougissante (était-ce de honte ou de fierté, après ce que je venais de faire ? Je ne saurais le dire.) je me suis précipitée sur toi pour te serrer bien fort dans mes bras, les seins écrasés contre ta poitrine, la tête nichée dans ton cou que j’ai couvert de baisers et de larmes salées en attendant que se calment les battements affolés de mon cœur et que je retrouve ma respiration coupée par cet instant de trop forte émotion.Pour me réfugier ainsi tout contre toi, comme un oisillon imprudent qui retrouve son nid, je m’étais installée à califourchon sur tes genoux, le sexe dans l’ouverture de tes cuisses, le bas-ventre collé à l’énorme bosse qui déforme ta braguette (depuis un moment déjà  ! …), Mes cuisses, posées sur mes mollets, enserrant les tiennes, le tout dissimulé par ma jupe qui, dans le mouvement, était retombée gracieusement en un cercle pudique.Tu m’as bercée tendrement en murmurant à mon oreille de jolis mots d’amour qui m’ont calmée et rassurée. Elle a remis de la musique, est venue s’asseoir contre toi, les jambes repliées sous ses fesses, a posé sa tête sur ton épaule libre et m’a caressé doucement les cheveux dans la nuque.C’était la pause, nous étions bien, blottis les uns contre les autres, tendres et sereins ; seule était à nouveau presque palpable la tension de notre attente, inquiète ou intriguée, de la suite. Nous le savions tous les trois, et le voulions sans doute, le jeu avait déjà été trop loin pour ne pas aller jusqu’au bout ; mais quel bout ? … Qu’allions nous découvrir derrière chacune des portes de l’interdit que nous oserions ouvrir ? … Jusqu’où irions-nous ? … Délicieuse attente que je partageais avec tout mon corps qui s’était mis à frissonner, la pointe de mes seins qui durcissaient à nouveau et mon sexe baillant entre tes cuisses qui recommençait à s’inonder…