Une semaine, une longue semaine faite entiĂšrement de cauchemars rĂȘvĂ©s ou vĂ©cus. Le corps meurtrit de partout, les courbatures, lâinconfort, les brĂ»lures dans le ventre, ces bleus Ă lâĂąme qui font que lâon dĂ©pĂ©rit sur place, la privation de libertĂ©, ce ciel que lâon aperçoit Ă travers les vitres sales du hangar et qui donne encore plus le cafard.Heureusement les mauvais traitements des deux autres fous ont cessĂ©, Boubacar a du faire le mĂ©nage et lui seul vient voir Annie maintenant, lui et Ali de temps en temps. Mais comme Boubacar le domine, Ali finit par se lasser et ne vient plus quâĂ©pisodiquement. Boubacar vient toujours avec ses onguents, Annie en a besoin, sinon elle souffre trop. Si son anus sâest remis du viol quâelle a subit de Marco et Charly, pour le reste, elle est toujours au mĂȘme rĂ©gime, tous les jours vers cinq heures du soir, les travailleurs immigrĂ©s arrivent, sevrĂ©s dâamour, prĂšs Ă tout, et sauvagement excitĂ©s. Boubacar les maintient Ă distance et encaisse le montant des passes, puis ils montent un Ă un et sâassouvissent sur le corps de Annie. Cela est bref gĂ©nĂ©ralement, sans caresse ni sentiment, ils se vident les bourses et sâen retournent dans le dortoir sordide quâon leur loue une fortune.Boubacar apporte aussi la nourriture, peu variĂ©e, des conserves souvent, du pain, pas grand chose. Il apporte aussi des dessous quâil trouve sexy, il force Annie Ă se parer de ces horribles oripeaux, Ă se dĂ©verser dessus cette eau de toilette immonde du monoprix du coin. Il lâoblige Ă se maquiller outrageusement, lui a achetĂ© far Ă joue et Ă paupiĂšre, mascara et rouge Ă lĂšvres.Annie se rĂ©signe, se demande quand elle sâen sortira si elle doit sâen sortir, il pĂšse toujours sur elle cette menace dâĂ©limination physique. Chaque fois que la clĂ© tourne dans la serrure elle sursaute, elle a peur de voir surgir les deux autres et quâils la tuent sur place sans autre forme de procĂšs.Une vie faite de peur et routine infernale, sans rĂ©pits sans fantaisie sans relĂąche. Annie sombre dans la neurasthĂ©nie, la drogue quâon lui instille tous les jours la rend un peu plus hĂ©bĂ©tĂ©e chaque fois. Boubacar prend soin dâelle comme on soigne une bĂȘte, il nâa aucune considĂ©ration pour elle, on pourrait mĂȘme dire quâil a un mĂ©pris profond pour Annie, et ne serait ce le capital fric quâelle reprĂ©sente, il lâaurait depuis longtemps Ă©liminĂ© lui mĂȘme. Annie le sait.Et puis il y a ces onguents africains, le premier lui a fait du bien en la soulageant de ses douleurs, mais Boubacar ne sâest pas arrĂȘtĂ© en si bon chemin, le lendemain il apportait un autre flacon dâun autre produit. Il lui en a mis sur le bout des seins et sur le clitoris, aussitĂŽt elle a senti monter une chaleur dans ses extrĂ©mitĂ©s, une chaleur qui sâest vite transformĂ©e en envie irrĂ©pressible de faire lâamour. Elle en Ă©tait folle, elle sâest tordue de dĂ©sir sur le lit, se mordant les lĂšvres pour sâempĂȘcher de crier et de le supplier de lui faire lâamour . Elle a gĂ©mit et rĂ©sistĂ© longtemps sous le regard ironique et curieux de son tourmenteur qui patiemment attendait son heure. A bout de force et de larmes elle a cĂ©dĂ©, suppliĂ© quâil vienne la prendre, sâest offerte Ă lui.Il a dĂ©pliĂ© ses longues jambes, lentement, il sâest mis debout, et a dĂ©fait son pantalon. Tout en la regardant il sâest mis Ă nu, prenant le temps de bien ranger ses affaires tandis quâelle lâimplorait. Il sâest tournĂ© vers elle, elle a vu son sexe tendu et noir, elle a tendu les mains vers lui mais il sâest dĂ©robĂ©. En lâĂ©vitant, il sâest approchĂ© dâelle et a posĂ© sa main sur son sexe, il lâa trouvĂ© brĂ»lant de fiĂšvre et trempĂ©. A ce contact, elle a hurlĂ© de dĂ©sir et lâa appelĂ© en elle. Il lâa caressĂ©e pendant quâelle gĂ©missait, folle dâun dĂ©sir chimique qui lui dĂ©vorait le corps.Elle sâest offerte de façon obscĂšne, tendant son sexe vers lui, suppliant quâil lâempale de son membre gonflĂ© de sang, se mettant plus bas que terre pour quâil la touche et la pĂ©nĂštre. Il a fait durer le plaisir, longtemps, longtemps, refusant ses avances, se dĂ©robant quand elle voulait lâattirer Ă elle, lâattisant dâune caresse pour quâelle souffre un peu plus.Enfin il lui a permis quâelle touche son membre, elle lâa pris comme un trĂ©sor, ne lâa plus lĂąchĂ© et lâa attirĂ© sur elle.Elle se lâest mise elle mĂȘme et a poussĂ© un rugissement de satisfaction. Le sexe en elle la soulageait soudain. Avec une force insoupçonnĂ© elle a retournĂ© leurs corps et sâest mise sur lui et l âa chevauchĂ©, plantant vigoureusement sa bite au fond de son vagin trempĂ© et avide. Elle sâest excitĂ© dessus comme une folle, se massant les seins, se tordant les mamelons, se masturbant tandis quâelle sâempalait plus loin encore sur le sexe de Boubacar.Le jeu a durĂ© une Ă©ternitĂ©, Annie faisait des bonds au dessus du sĂ©nĂ©galais, Ă©cartant ses cuisses elle permettait au pieu de chair de sâenfouir au plus profond de son ventre en feu. Boubacar la suivait, fascinĂ© de cette ardeur de femelle insatiable, lâĆil brillant et toujours lucide malgrĂ© le manĂšge infernal qu âAnnie exerçait sur lui. Elle enserrait sa queue dans lâĂ©tau de ses muscles vaginaux, serrant au maximum ce membre dressĂ© et triomphant qui la fouillait au plus intime de ses chairs.Elle jappait et geignait, assise sur le sexe de Boubacar, implorant de lui son sperme, appliquĂ©e Ă faire monter la sĂšve quâil avait en lui, attentive Ă ses moindres tressaillements, goulue et assoiffĂ©e. Il savait se contenir, bloquant le bouillonnement quâil sentait en lui, dĂ©tachĂ© et cruel il observait la folie qui sâĂ©tait emparĂ©e dâAnnie. Elle le suppliait, de plus en plus pressante, gĂ©missante et dĂ©sespĂ©rĂ©e, elle en pleurait dâattendre, tordue et frĂ©missante au dessus de lui.« Je tâen supplie donne moi tout !! »« Comme tu es pressĂ©e et gourmande ! »« Je tâen supplie je âen peux plus ! »« Si, si tu peux attendre encore !! »« Non !!!! non !!!!, je nâen peux plus donne moi ! » et elle lui griffa le torse pour la premiĂšre fois.La gifle la cueillit sans prĂ©venir, elle sâarrĂȘta et se figea comme une statue.« Ne recommence jamais ça ! » Boubacar la regardait de ce regard quâelle ne lui connaissait que rarement, fiĂ©vreux et menaçant comme celui dâun serpent.Annie restait lĂ , suspendue entre son dĂ©sir et la brĂ»lure de sa joue. Son sexe aussi lui brĂ»lait le ventre, elle se fit humble et supplia encore.« Je tâen prie Boubacar, ne me laisse pas comme ça, donne moi ton sperme ! »« Je vais te le donner. »« Oui ! vas-y !! » Dit elle pleine dâespoir.« Mais tu vas me promettre avant quelque chose ma jolie ! »« Oui, dis moi je te promets tout ce que tu veux mais donne moi ton sperme ! »« Je vais te le donner mais avant je vais tâenvoĂ»ter. »« Quoi ? que vas tu faire ? »« TâenvoĂ»ter, aprĂšs cela tu nâauras plus jamais de plaisir quâavec moi ! »Sans rĂ©flĂ©chir, Annie acquiesça.« Oui, donne moi fais de moi ce que tu veux ! »Boubacar la repoussa et se leva, Annie suivait ses gestes depuis le lit et se masturbait furieusement en le dĂ©vorant de son regard de folle. Il ouvrit un flacon minuscule qui contenait un liquide transparent comme de lâeau. Il sâen versa une goutte sur un doigt et sâapprocha du lit, il murmurait des mots en wolof complĂštement obscurs tout en Ă©talant le liquide sur le front de la fille.Annie sentit une lĂ©gĂšre fraĂźcheur sur son front, vite attĂ©nuĂ©e par le doigt qui lâĂ©talait et faisait pĂ©nĂ©trer le produit sous la peau. Quand ce fut fait, Boubacar se rallongea, Annie sâempala Ă nouveau sur lui et recommença son manĂšge. Son excitation nâĂ©tait nullement tombĂ©e et elle lima de son vagin le membre dâĂ©bĂšne qui lui distendait les chairs. Elle alla si vite et si bien que Boubacar se laissa aller bientĂŽt, fermant les yeux il sâabandonna Ă la jouissance. En saccades puissantes le sperme jaillit de son gland et vint baigner le col de lâutĂ©rus de celle qui le chevauchait.Annie eut un tressaillement de tout son corps et une longue plainte rauque sortit de sa gorge, elle resta immobile sur sa bite tant quâil cracha en elle sa semence brĂ»lante comme le vent des savanes de son pays. Elle contracta ses muscles sur la queue qui giclait encore, comme pour la traire et lui extraire jusque la derniĂšre goutte de sa substance. Elle sâacharna Ă prendre tout ce qui pouvait ĂȘtre pris et Ă garder en elle la sĂšve visqueuse quâelle sentait se dĂ©rober de son ventre. Elle sâabattit sur le flanc et maintint sa main en coquille sur son sexe pour garder le sperme en elle.Elle haletait de tant dâeffort et de dĂ©bauche sous lâĆil amusĂ© de Boubacar qui restait attentif mais impassible devant le corps couvert de sueur dâAnnie.Un peu plus tard, Annie se refait une toilette intime dans le local attenant au bureau et elle constate les dĂ©gĂąts que son corps a subit durant sa semaine de dĂ©tention. Son sexe autrefois si joliment refermĂ© en forme dâabricot est bĂ©ant. Ses lĂšvres pendent misĂ©rablement et le clitoris encore gonflĂ© dâun dĂ©sir malsain darde entre ses lambeaux de chair que sont ses lĂšvres. Ses seins aussi gardent le souvenir de ce dĂ©sir chimique que Boubacar a insinuĂ© en elle. Les mamelons en sont enflĂ©s, Ă©rigĂ©s et sensibles, tandis que ses globes mammaires semblent ĂȘtre gonflĂ©s comme des outres prĂȘtes Ă Ă©clater. Ils sont dur et trĂšs sensibles au toucher.Annie se demande ce qui lui arrive, ce que ce sorcier lui a fait. Elle a un dĂ©goĂ»t de son corps et termine avec peine son nettoyage.Boubacar sâen va, la laissant seule avec ses dĂ©mons une fois de plus, dehors le jour est gris et Ă travers des vitres sales, semble encore plus dĂ©sespĂ©rĂ©. Annie lĂšve ses yeux vers le petit coin de ciel et se perd dans une rĂȘverie dĂ©sespĂ©rĂ©e.Des pas dans lâescalier la tirent de sa lĂ©thargie, des Ă©clats de voix, ils sont plusieurs pense-t-elle avec crainte, que va-t-il encore lui arriver ? Peut il lui arriver plus vil et plus dĂ©gradant que ce quâelle a endurĂ© jusquâici ?Boubacar prĂ©cĂšde trois autres noirs qui lâaccompagnent. Ils rient trĂšs forts tous les quatre et parlent en wolof, leur bonne humeur serait presque communicative tant ils semblent gais et heureux. Annie aperçoit un jeune homme parmi le groupe, difficile de lui donner un age, entre seize et dix huit ans peut ĂȘtre ? Il regarde Annie du coin de lâĆil, sans trop oser lâaffronter de face. Les deux autres inconnus sont nettement plus ĂągĂ©s, entre trente et quarante, voir plus pour lâun dâeux. Annie ne peut avec exactitude leur donner un age.En attendant ils ne sâoccupent pas dâelle ou si peu. Ils se prĂ©occupent de confectionner un repas qui semble ĂȘtre un repas de fĂȘte, Annie est intriguĂ©e, elle les regarde sâaffairer autour du petit rĂ©chaud que Boubacar a installĂ© lĂ . Tout le monde rit trĂšs fort en sâaffairant, Annie cherche la raison de cette fĂȘte, mais elle ne voit pas. Elle voudrait raccrocher le festin Ă quelque chose dont elle soit exclu, quâelle ne fasse pas les frais de la fĂȘte.A force de chercher, elle finit par reconnaĂźtre que lâon est Dimanche et que cela fait juste une semaine quâelle est entre les pattes de cette bande. Elle se sent un peu rassurĂ©e, finalement ils ne font que leur repas vespĂ©ral, Boubacar a certainement invitĂ© ses amis Ă manger. Mais pourquoi ici au hangar ? Il a bien un domicile oĂč il peut recevoir ! Sa crainte revient au grand galop, et dâautant plus que les hommes de temps en temps sâapprochent dâelle et la pelote sans vergogne en faisant des remarques en leur idiome, tout cela au milieu de grands Ă©clats de rire. Annie se sent Ă nouveau excitĂ©e par ses mains sur elle, elle voudrait sâen dĂ©fendre, mais la drogue est souveraine et submerge sa volontĂ©. Son sexe se mouille Ă son corps dĂ©fendant et ses tĂ©tons Ă©rigĂ©s jaillissent de sa poitrine comme de petits obus. Les hommes la regardent et rient trĂšs forts tout en mangeant. Ils lui ont apportĂ© une Ă©cuelle avec du riz et du poulet iassa. Annie apprĂ©cie cette nourriture Ă©laborĂ©e, la premiĂšre depuis son arrivĂ©e au hangar. Elle mange avec appĂ©tit, quand elle a finit son Ă©cuelle, on la lui emplit de nouveau et Annie remange de plus belle sous le regard amusĂ© de ses geĂŽliers.EncouragĂ© par les trois autres, le plus jeune se lĂšve et vient prĂšs dâAnnie, il sâassoit Ă cotĂ© dâelle et pose timidement sa main sur son sein. Les autres lui beuglent des encouragements auxquels il rĂ©pond par plus dâempressement. Il caresse Annie sans trop de dĂ©licatesse, lui pressant durement les seins. Annie essaie de se soustraire, mais elle en a envie malgrĂ© elle, en plus le poulet est bien Ă©picĂ© et contribue Ă faire monter en elle la chaleur du stupre. Les autres se lĂšvent et Ă grands renforts de cris et de rire ils Ă©cartent les cuisses dâAnnie et propulsent le jeune homme sur elle. Ils prennent le sexe en Ă©rection du garçon et le fichent dans le sexe offert de la femme. Une grande effervescence rĂšgne alors tandis que le jeune garçon se met Ă haleter sur son ventre. Annie laisse faire, Ă la fois rĂ©signĂ©e et excitĂ©e de cette verge qui la fouille. Le garçon est dur comme du bois et ne tarde pas Ă se rĂ©pandre en elle sous les vivas de ses compagnons.Les libations reprennent, le garçon est interrogĂ© par ses aĂźnĂ©s et les Ă©clats de rire repartent de plus belle. Ils rient, ils mangent et le plus ĂągĂ© vient Ă son tour rĂŽder autour de la couche dâAnnie, il la pelote vigoureusement, palpant ses formes, Ă©tirant ses bouts de seins. Annie veut sâen dĂ©fendre mais ne peut guĂšre, rĂ©pondant aux attouchements de son tourmenteur. Il finit par venir sur elle et la pĂ©nĂštre Ă son tour, il la regarde intensivement pendant que son sexe se fiche en elle. Il est trĂšs gros, bien plus que Boubacar et il lui Ă©cartĂšle les chairs.« Câest mon fils qui tâa fait lâamour » lance-t-il Ă Annie. Celle ci nâose pas parler, toute attentive quâelle est au sexe de gĂ©ant qui la laboure.« CâĂ©tait la premiĂšre fois quâil faisait lâamour Ă une blanche » continue-t-il.« Il n âavait fait lâamour quâĂ Dakar avec ses cousines. Maintenant câest un vrai homme !Annie est figĂ©e dâhorreur et de dĂ©sir. MalgrĂ© elle son sexe se lubrifie et lâhomme va en elle plus librement.« Il a aimĂ© ta peau, je crois quâil a envie de recommencer avec une blanche maintenant ! »Lâhomme se saisit de ses Ă©paules et se propulse au plus profond de ses chairs et dĂ©verse en grognant son sperme abondant en elle. Il regarde Annie droit dans les yeux, il a un sourire ironique aux coins de ses yeux. Il se relĂšve et rejoint la table pour continuer le repas. Les autres lui font place et lui lancent des remarques cochonnes sur la blanche quâil vient de saillir. Lâhomme rĂ©pond avec forces fanfaronnades et la discussion se poursuit, Annie sent bien quâelle est le centre de tous les quolibets.Le quatriĂšme finit par se dĂ©cider, Annie se demandait quand viendrait son tour, elle est prĂȘte Ă subir encore cet homme, elle se dit quâil sera sans doute le dernier pour aujourdâhui, car il nây a personne dehors Ă faire la queue pour le plaisir dĂ©risoire et exorbitant de sâallonger sur son corps et de jouir. Aujourdâhui, le spectacle est privĂ©, rĂ©servĂ© aux proches de Boubacar. Lâhomme vient et comme les autres il la pelote de partout avant de la saillir. Annie lâaccueille avec soulagement en se disant câest le dernier, et aussi parce quâelle en a toujours envie.Lâhomme se met Ă battre des reins sur son ventre et rapidement il lui lĂąche tout son foutre, comme les autres au fond de son vagin qui nâen peut plus.Quand il se retire, il fait comme les autres et retourne Ă la table pour manger encore et encore. La soirĂ©e se passe ainsi entre cris et rires et des caresses forcĂ©es qui font monter dans le corps dâAnnie des bouffĂ©es de dĂ©sir. Elle nâen avait pas tout Ă fait fini, ils la reprendront encore une fois ou deux selon leur dĂ©sir et puis ils sâen iront parce que demain est un autre jour.Annie se dit que demain sera pire quâaujourdâhui, allongĂ©e sur son lit dĂ©foncĂ© elle pleure Ă chaudes larmes. Boubacar lâa attachĂ©e comme tous les soirs, chĂšvre retenue par ce piquet, elle est abattue de dĂ©sespoir.A travers les larmes elle aperçoit le sommier dĂ©foncĂ© constituĂ© de lames dâacier dont certaines sont cassĂ©es. Son dĂ©sespoir croit Ă la vue de cette ferraille innommable. Pourquoi ?Mais tout Ă coup Annie tarit ses larmes et regarde mieux dans la pĂ©nombre son sommier pourri. Les morceaux de lames sont coupants comme des couteaux !Un fol espoir lui naĂźt dans le cĆur. FĂ©brilement, elle repousse le matelas comme elle peut et fait apparaĂźtre le sommier. Elle tend la corde qui lâenserre, la corde atteint un morceau de fer rouillĂ© et Annie se met Ă frotter fĂ©brilement la corde contre le mĂ©tal. Le chanvre se met Ă friser autour du contact avec le fer, bientĂŽt elle sent le diamĂštre de la corde qui diminue. PartagĂ©e entre fĂ©brilitĂ© et application, Annie poursuit en poussant des gĂ©missements de bĂȘte. La corde rĂ©trĂ©cit de plus en plus, Annie se concentre autour de son ouvrage, elle nâa mĂȘme pas conscience que ses poignets saignent.Et soudain la corde se dĂ©chire et lui fait deux bracelets autour des poignets. Annie est libre de ses mouvements et panique soudain face Ă cette libertĂ© qui nâen est pas une. Elle jette des regards autour dâelle, elle cherche oĂč sont ses vĂȘtements, ceux quâelle avait Ă son arrivĂ©e, ils sont lĂ dans un coin, sales mais bien prĂ©sents. Annie se prĂ©cipite, elle enfile sa jupe et son corsage dĂ©pourvu de boutons, met ses chaussures.AprĂšs ?Elle regarde autour dâelle, comment faire ? la porte est fermĂ©e Ă clĂ© bien entendu. Elle jette un regard dehors. Il y a bien une passerelle autour du bureau. Elle se saisit dâune chaise et la balance dans les vitres. Cela produit un bruit affreux. Annie sâarrĂȘte, le souffle coupĂ©, elle a lâimpression que tout Paris lâa entendu.Rien ne se produit, elle risque un regard par le trou bĂ©ant, câest la nuit la plus noire. Elle amĂšne une chaise, monte dessus, passe une autre chaise Ă lâextĂ©rieur. Elle enjambe la fenĂȘtre et se retrouve dans la coursive.Lâescalier, vite lâescalier ! Elle dĂ©vale les marches de ferrailles qui font un bruit dâenfer. Annie est complĂštement paniquĂ©e. La voilĂ en bas dans le grand hangar dont la porte est fermĂ©e. Dans le noir, ses mains cherchent Ă tĂątons. Il y a une porte, bloquĂ©e. Annie sâacharne sur la porte, ses mains fouillent dans le noir et trouvent. Ce sont des verrous qui ferment la porte, elle actionne les verrous et la porte bascule, elle est dans une cour.Annie sâarrĂȘte, Ă©tourdie par lâair frais de la nuit, sa tĂȘte tourne et elle doit sâappuyer contre le hangar. Elle reprend conscience, sa respiration est rapide et saccadĂ©e. Elle jĂšte un regard circulaire, des murs et des grillages, un portail au bout de la cour et qui donne sur la rue. Inutile de chercher, le portail est fermĂ©. Annie est comme une bĂȘte sur le point de retrouver la libertĂ©, lâinstinct la guide, elle se dirige vers le grillage qui sĂ©pare le hangar dâun terrain vague et suit le grillage.Banco ! elle trouve le trou dans les mailles de fer. Elle sây faufile, elle a quittĂ© le hangar !. Elle suit le grillage jusquâĂ une palissade qui borde la rue. Annie suit toujours la palissade et trouve la faille encore une fois. Elle passe la tĂȘte dans lâouverture et voit une rue chichement Ă©clairĂ©e et luisante de pluie.Elle ne sâĂ©tait pas aperçu de la pluie !Il nây a personne, il est trĂšs tard, elle se faufile encore et la voila dans la rue. Elle marche vite sans savoir vers oĂč aller. Un carrefour, elle tourne au hasard et continue, serrant son corsage contre sa poitrine, elle accĂ©lĂšre et se met Ă courir sans trop savoir vers quoi. Elle dĂ©bouche sur une rue plus passante, se sont les quais de Gennevilliers. Elle longe les quais, quelques voitures passent et Annie se cache Ă chaque fois quâelle entend un bruit de moteur. Elle continue Ă courir, encore des voitures, elle se planque, terrorisĂ©e. Cette fois la voiture ralentit, elle sâarrĂȘte, son moteur tourne au ralentit. Un faisceau de lumiĂšre, Annie se fait toute petite, elle cache sa tĂȘte dans son lambeau de corsage.