— Ça y est… la dernière boîte, il était temps !Steve essuya distraitement une goutte de sueur qui coulait sur sa tempe.— Tu crois vraiment qu’on va rester ici plus d’un an ?— On verra bien…— Pour le moment, grouille-toi, on a encore beaucoup à faire !Un autre déménagement. Le troisième en autant d’années. Steve et moi ne semblions jamais, du moins depuis les quelques dernières années, pouvoir trouver l’endroit idéal où habiter. Cette fois-ci, cependant, j’avais un bon pressentiment. J’avais passé trois mois à ratisser systématiquement la ville pour trouver la « perle rare » et j’avais vraiment l’impression, après maintes recherches infructueuses, de l’avoir trouvée.Nous aurions bien aimé avoir enfin notre propre maison mais, comme Steve devait être muté dans une autre ville, nous avions remis, encore une fois, ce rêve à plus tard. Après des semaines de déceptions, de fausses joies et de journées de visites interminables, j’étais prête à tout laisser tomber. Mais un matin qui n’annonçait pourtant rien de particulier, j’étais enfin tombée sur une petite annonce décrivant une « Magnifique copropriété, le calme de la campagne près du centre-ville. Aubaine ». Ayant lu des tonnes d’annonces du même genre, j’avais donc failli ne pas m’en occuper. À la dernière minute, toutefois, et sans vraiment le réaliser, j’avais décroché le téléphone, composé le numéro et pris rendez-vous. En arrivant devant l’immeuble, je fus conquise. C’était exactement ce que nous cherchions ! D’abord, le logement disponible était au 20e étage. Donc, personne pour nous marcher sur la tête n’importe quand ! Ensuite, le bâtiment avait été construit en croix avec un logement par ailes et l’ascenseur au centre. Pas de voisins immédiats pour nous faire entendre leurs émissions ou leurs bagarres conjugales… Le bonheur ! Et la liste des commodités était encore longue… Bref, j’avais sauté sur l’occasion, j’étais emballée et j’étais certaine que Steve le serait aussi. D’ailleurs, il le fut autant que moi !Journée de déménagement, très épuisante ! Nous avions rencontré notre voisine de palier, Diane qui nous parut charmante… peut-être trop, à en juger par les regards appréciateurs de Steve sur son ample poitrine !Nous avions travaillé fort pour rendre notre nid agréable et après quatre jours de labeur nous étions enfin chez nous ! Et donc, le quatrième soir, après notre premier vrai tête-à-tête, nous avions décidé de prendre l’air sur notre magnifique terrasse. Cette soirée de juillet, douce et chaude, nous berçait d’une brise légère et caressante.Nous avions pris le soin d’éteindre toutes les lumières pour savourer la vue superbe de la ville qui s’offrait à nous. Nous pouvions enfin goûter béatement la tranquillité, avec au loin les accords de blues langoureux d’un voisin et, avec la tranquillité ambiante, nous pouvions entendre toute la conversation de notre belle voisine Diane.— Dommage pour toi, dis-je pour le taquiner, elle semble avoir un petit ami.Steve me sourit et approcha sa chaise de la mienne. Il passa affectueusement son bras autour de mes épaules, laissant sa main balader dans mes cheveux de façon habile. Quelques minutes plus tard, une douce lumière s’alluma dans la chambre de notre voisine. C’est là que nous remarquâmes qu’elle avait réglé le problème des rideaux de façon simple : elle n’en avait pas mis.Sans vouloir être indiscrets, nous avons noté que les deux murs de sa chambre étaient recouverts de miroirs.— Non seulement elle a un petit ami mais, en plus, ils aiment se regarder.Notre voisine, Diane, entra dans sa chambre d’un pas lent, en suivant le rythme de la musique, et retira sa blouse.— Bon ! Voilà ! Tu vas pouvoir te rincer l’œil ! Mon Dieu, quels seins ! La garce ! Qu’est-ce que ce sera quand je ne serai pas là ? Je saurais tout de suite où tu te trouveras si tu ne m’accueilles pas à la porte dès mon arrivée !Je m’étais gourée en pensant que peut-être elle ne faisait que se changer pour être plus à l’aise… Elle refit le chemin inversement avec un slip minuscule et revint en tirant son ami par le bras. Elle le poussa dans la chambre d’un petit geste câlin et enjoué et le fit s’asseoir sur ce qui semblait être une commode. Elle lui retint les poignets au miroir et se mit à lui couvrir le cou et les épaules de petits baisers furtifs, aguicheurs.— Hummm ! fit Steve, ça devient intéressant…Je me contentai d’avaler ma salive… Diane embrassait maintenant plus fougueusement le cou, les épaules, les bras, le torse, en glissant ses petites mains sur le corps velu de l’homme qui restait assis sans bouger. Tout à coup, elle le tira par les poignets, se retourna et le fit se tenir debout, devant elle. Puis elle lui fit signe du doigt de ne pas essayer de s’approcher d’elle. Nous pouvions la voir jusqu’à la taille, de la fenêtre, et presque tout le reste, par réflexion, dans le miroir. Diane grimpa sur la commode où l’homme était assis plus tôt, et se mit à danser souplement au rythme de la musique. Elle avait vraiment des seins à me faire pâlir de jalousie… et à faire rougir Steve jusqu’aux oreilles. Il la regardait, un peu timide mais fasciné, ne sachant s’il préférait la regarder, elle, ou son reflet dans l’un des miroirs.— Ça coûte moins cher que dans un bar ! fit-il remarquer, le souffle court et le regard fixe.C’est à ce moment-là qu’il fit pivoter sa chaise de façon à pouvoir glisser son autre main le long de ma cuisse, en remontant plus vite que prévu qu’il n’en avait l’intention à ma culotte. Diane, elle, dansait toujours, se léchant à l’occasion ses seins volumineux et agaçant son ami en jouant avec son slip, un sourire narquois aux lèvres. Elle glissait parfois son doigt furtivement sur son sexe. Son copain se massait lentement au travers de son jeans, obéissant et soumis, se contentant de regarder.Steve, de son côté, entreprit de me caresser avec insistance. J’étais déjà excitée, j’éprouvais aussi une petite gêne à regarder ce spectacle irrésistible. Je laissai Steve me caresser sans intervenir. Je me savais moite et chaude, et les doigts que Steve glissa en moi trouvèrent vite leur cible. Il me caressa à un endroit précis qui déclencha un orgasme gênant de par son intensité et sa promptitude… L’ami de Diane enleva son jeans, révélant un organe bien éveillé… et plongea leur chambre dans l’obscurité…Nous avions poussé ensemble un soupir de déception. Je remarquai alors l’érection immense qui ornait le pantalon de Steve et que j’avais dédaigné jusqu’ici… du Fer ! Je me mis à genoux devant elle et la glissai presque entière dans ma bouche, (j’adore sincèrement lui accorder ce petit plaisir. J’adore ce sentiment de puissance que sa queue dans ma bouche me procure. Je suis alors Le vrai maître de la situation). Je me mis à l’aspirer de ma bouche exigeante, glissant ma langue autour de lui comme un baiser passionné, l’embrassant profondément. Je fis durer ce plaisir. J’accélérai le rythme de mes caresses humides en l’engouffrant plus profondément jusqu’à ce que je sentisse sa résistance prête à l’abandonner. Je ralentis alors graduellement, m’amusant à le lécher, à le sucer, laissant doucement ma main prendre la relève. Après un moment, je le happai de nouveau et recommençai ce petit jeu. Mes lèvres se resserrèrent autour de son membre qui durcissait toujours. Finalement, la quatrième fois, je le laissai jouir et m’asperger du fruit de mon travail…Quelques jours plus tard, je croisais Diane… je me sentis rougir ! Elle me demanda si nous étions bien installés. Elle me dit qu’elle avait toujours habité des étages élevés et me demanda comment je trouvais la vue… !Dernière journée de vacances… Steve m’invita au restaurant et la conversation se dirigea automatiquement vers notre voisine. Nous nous demandions si elle savait que nous la regardions.— Mais non, disait Steve, comment pouvait-elle savoir que nous étions sur la terrasse ?— Je ne sais pas… Mais même de notre chambre, on pourrait très bien voir.— Non, j’ai… (Steve eut une brève hésitation) j’ai fait le test et c’est trop loin. L’angle n’est pas bon…— Ahhh ! m’exclamais-je, feignant l’insulte. Il me semblait bien que tu t’arrangerais pour en tirer le maximum !— Oh ! Tu vas me dire que ça t’a choquée, ou peut-être, laissée indifférente ?— Je n’irai pas jusque-là…Nous nous regardâmes aux prises avec des souvenirs agréables et, tout de suite, la même idée : rentrer au plus vite !En arrivant, on entendit de la musique, du Hard Rock cette fois. L’appartement de Diane était illuminé de plusieurs lampes de couleurs. Cela nous donnait une sensation étrange. Les deux corps des amants s’étreignaient dans ce décor mystérieux. Diane et un homme différent de la dernière fois. Elle était à genoux sur le sofa, les coudes appuyés au dossier, son dos et ses fesses étaient offerts à son solide gaillard aux cheveux longs, bâti comme un joueur de football.— Viens dans la chambre, chuchota Steve, comme si nos voisins pouvaient nous entendre. Ils sont dans le salon, cette fois-ci, on les verra mieux de là-bas.— Oui, oui. Je te suis.La vue était meilleure, c’est vrai. Diane toujours dans la même position, mais le gars qui plus tôt était immobile derrière elle, semblait maintenant explorer son corps dans ses moindres détails. Il se masturbait d’une main, et de l’autre, caressait Diane. Il la pénétrait de ses doigts exigeants, devenant prudent derrière, puis passait sa langue sur ses fesses consentantes. Mais c’est la main avec laquelle il se masturbait qui me fascinait. Elle semblait imposante, de taille supérieure à la moyenne mais ne recouvrait que la moitié de la longueur de son énorme pénis… gigantesque ! Frénétiquement, Steve et moi avions enlevé nos vêtements et je pris place sur le bord de la fenêtre dans la même position que Diane. Steve imitait l’homme et me caressait de plus en plus intensément. Finalement, il s’introduisit en elle. Je me disais que ça devait être douloureux ! Mais quel coup d’œil ! Il prit son temps. Diane devait l’attendre avec impatience parce qu’elle se rua sur lui, le faisant la pénétrer brusquement en elle. Steve fit la même chose. Tout en regardant, nous essayâmes de synchroniser nos mouvements aux leurs. J’étais fascinée par leurs corps luisants, souples et déchaînés. Les seins de Diane se balançaient au rythme endiablé de leur frénésie. Je pouvais aussi imaginer, plus que la voir, l’énorme queue s’enfoncer toujours de plus en plus profondément.L’homme accéléra le rythme et Steve aussi. Ils ralentirent en même temps, firent une pose en nous serrant les épaules et le cou, s’emparèrent de nos cheveux, puis reprirent de plus belle. Ils semblèrent jouir en même temps ! Steve me fit asseoir au bord de la fenêtre et me lécha avec effusion, me fit jouir de sa langue une autre merveilleuse fois. Mon seul regret fut que, malgré l’intensité farouche, tout cela avait été un peu bref.Tu crois qu’on devrait arrêter de les regarder ? demandais-je à Steve, le souffle court.— Pourquoi donc ? Je n’y vois rien de mal… Et entre nous, ça ou un film, tu ne crois pas que le choix est facile ?— Oui, surtout ceux que tu choisis… beurk !— Pardon, madame, la prochaine fois tu iras !— Ce ne sera peut-être plus nécessaire, surtout si elle change de gars chaque semaine…En effet, Diane changeait régulièrement de partenaire.Un après-midi, elle m’invita à boire une « sangria », que nous partageâmes en parlant de nos vies respectives. Je restais muette sur nos petits espionnages ! En rentrant, le téléphone sonna, c’était Steve qui m’annonça qu’il arriverait bientôt. Je m’étendis donc sur le sofa pour lire. Soudain, un air de jazz me parvint de chez Diane. Je regardai par la fenêtre et la vis les cheveux mouillés, avec une simple serviette autour du corps. Elle s’étendit sur une de ses chaises longues, ferma les yeux et retira sa serviette.Elle avait un corps magnifique. Je l’admirais ainsi sans contrainte. J’avais la quasi-certitude qu’elle savait que nous regardions. Elle tourna son visage vers moi, me vit ou me devina sur mon sofa et sourit. Elle saisit un arrosoir, fit gicler sur son corps un filet d’eau et le répandit sur tout son corps. La brise, sur son corps, la fit frissonner. Elle ferma les yeux, flattant la pointe de ses seins durcis. Elle passa ses mains ainsi avec un regard nostalgique. Son corps semblant apprécier la caresse se dressa, elle massa ses seins avec plus de vigueur et les pétrit avec insistance.Je n’avais jamais été attirée par une femme et je ne l’étais pas vraiment par Diane, mais son attitude désinvolte, sensuelle, et son corps sublime firent naître en moi une excitation brutale. Je la regardai et pris conscience de mon corps… de la soif de caresse de mon corps. Je me mis dans la même position qu’elle et me caressai les seins.Elle s’était enhardie et ses doigts emmêlaient sa toison entre ses cuisses dorées. Elle écarta les jambes et ses ongles s’enfoncèrent dans la chair douce entre ses cuisses. La main droite écartant les lèvres humides et la main gauche s’humectant de salive, sa langue et sa bouche les léchant doucement. Ses deux mains se joignirent. Elle caressait doucement le clitoris, le taquinant, la main épousant son sexe dégoulinant. J’éprouvais de la difficulté à la suivre car mon excitation me rendait impatiente. Elle accéléra, d’abord imperceptiblement, puis presque frénétiquement. Son visage exprimait sans retenue ce qu’elle ressentait : son sourire vague avait fait place à un air de concentration intense pour ensuite se crisper. Elle arrêta soudain et força ses mains à caresser encore sa poitrine, les jambes bien serrées. Son visage se détendit. Elle se caressa le corps comme si une étreinte invisible ensevelissait son corps. La main hésitante, elle retourna vers son bas ventre, et recommença ses caresses, rêveuse. Elle n’avait pas encore joui et je me sentais si proche d’elle, j’étais convaincue à ce moment qu’on ne pouvait l’une sans l’autre jouir ! Je recommençai à me caresser aussi, la regardant se mordre la lèvre inférieure. Je sentais en mon ventre palpiter la jouissance imminente et inévitable, quand Steve fit son entrée !Il me regarda un moment silencieux. Il ne fit que s’approcher pour voir ce que je regardais si intensément et ce qui causait mon émoi. Je vis son pantalon se gonfler immédiatement.J’arrêtai mes caresses et constatai que Diane avait vu Steve arriver. Elle ralentit aussi, attendant la suite. Il vint s’agenouiller à mes pieds, m’embrassant les jambes, les cuisses…Quand sa langue glissa sur mon sexe, je pus à peine retenir mon cri. Je me sentais tendue, prête à exploser. Diane de son côté accéléra la cadence. Sa tête se secouait en tout sens, elle se releva et s’agenouilla sur sa chaise, les jambes écartées. Je sentais qu’elle allait jouir et je voulais partager cet instant avec elle. J’implorai Steve. Il plongea ses doigts et me caressa frénétiquement tout en me donnant encore du plaisir de sa langue. Diana plongea ses mains pour la faire basculer vers l’orgasme, je jouis si fort que mon ventre se secoua pendant un long moment. Steve, n’y tenant plus, empala avec violence et acharnement mon corps sans aucune résistance. Je m’assis sur lui et le caressai amoureusement de mon bas ventre, doucement. Il me balança sur le dos et me souleva les jambes sur ces épaules. Il me défonça brutalement jusqu’à ce qu’il explosât…— Et maintenant, tu crois toujours qu’elle ne sait rien ?— Non…— C’est vraiment une belle façon de m’attendre…— Tout le plaisir était pour moi !Par après, nulle nouvelle de Diane… Deux semaines plus tard, le concierge m’apprit qu’elle avait déménagé. Finies les soirées de voyeurs ! Steve et moi étions tristes. Pendant un laps de temps, nous regardions défiler les visiteurs pour l’appartement en imaginant qui seraient nos futurs voisins ? Le gros barbu avec son minuscule caniche ? La dame seule et ses trois chats ? Assurément pas. Le couple dans la trentaine, qui se tenait par la main comme des nouveaux mariés ? Tiens, tiens…Ce fut eux qui finalement prirent l’appartement. Nous les invitâmes à prendre le thé. Ils aimèrent la façon dont nous avions mis nos rideaux : absents !Après avoir bavardé, ils retournèrent chez eux.Steve regarda l’appartement d’un air songeur. Il avait l’air d’un gamin tout à coup !— Tu es fatiguée ?— Ça dépend pourquoi ?— J’ai une idée…Sur ce, il mit un disque de blues et alluma deux lampes qui diffusèrent une lumière ambrée. Nous avions entendu les voisins prendre l’air sur leur terrasse.Steve s’approcha de moi et commença à me mordiller les oreilles et le cou.— Mais, qu’est-ce que tu fais ?— Si on leur souhaitait la Bienvenue ?Et il m’entraîna près de la fenêtre…