Résumé de l’épisode précédent : Roxane prend soin de Cécile en maniant le fouet. Elle vit avec Albert et Amber. Nicolas, divorcé, est parti vivre en France afin de pouvoir s’occuper de ses deux plus jeunes enfants encore à charge. Il vient rendre visite à Roxane le premier dimanche de chaque mois. — Antoine ? Que puis-je pour toi, mon filleul ? demanda Roxane au téléphone.Roxane était dans un taxi lorsque l’aîné de Nicolas et Méline l’avait contactée.Oh là  ! Il avait une faveur à lui demander. S’il disait « Salut Roxane », cela présageait une discussion simple et légère. Une telle salutation, avec le timbre de voix d’un pauvre chien battu, laissait entrevoir une requête.— Je vais bientôt entrer en voie professionnelle. J’aimerais obtenir un petit coup de pouce histoire de bien commencer ma formation.— Tu veux que j’appelle le directeur de ton école ? supposa Roxane à qui cela ne posait aucun problème.Le monde respirait par piston. Si sa position permettait à Roxane de permettre à son filleul de se voir ouvrir des portes, elle le ferait sans hésiter.— Oui, mais pas seulement. Les places sont chères et cela fait trois fois que je ne décroche pas le précieux sésame.— Quelle école ?— Institut des majordomes de Londres, indiqua Antoine.Majordome ? répéta Roxane en pensées. Cela ne plairait pas à Nicolas. Monsieur le duc qui appréciait de se faire servir n’apprécierait probablement pas que son fils aîné passe de l’autre côté.— De ce fait, j’aimerais beaucoup passer du temps auprès de Ronald, apprendre de lui, recevoir ses conseils. Cela te sera peut-être plus facile de me faire entrer s’il me recommande. Ce serait un tel honneur de recevoir les conseils avisés de Ronald, continua Antoine.Roxane sourit. Antoine parlait d’une voix convaincue et inspirante. Il semblait sûr de lui. On sentait son envie et sa motivation. Roxane trouva étrange que ni Méline, ni Nicolas ne lui ait parlé de ce projet d’avenir.— Tes parents le savent ? demanda Roxane.— Non, indiqua Antoine. J’ai honte, indiqua-t-il.— Pourquoi ? s’exclama Roxane.— Je suis le fils aîné d’un duc. Je suis censé devenir avocat, médecin, rentier ou faire fortune dans l’immobilier. Je dois faire des fêtes et claquer mon argent dans des activités aussi inutiles que démonstratives. Sauf que rien de tout ça ne m’intéresse. J’ai vraiment envie de me sentir utile.— Méline le comprendrait fort bien.— Maman oui mais papa… Il va me hurler dessus, m’humilier, me rabaisser.— Tu as essayé de lui en parler ?— Non ! s’écria Antoine d’une voix terrifiée. Je ne veux pas.— Elle n’est pas payante, cette école ?— Si, environ cinq mille euros. Tu me prêtes l’argent, marraine ? Tu sais, je te rembourserai !Roxane ricana. Il voulait de l’argent, une place dans une école prestigieuse et une lettre de recommandation. Le petit ne manquait pas d’audace, c’était certain.— Que diras-tu à tes parents ?— Que je suis en vacances chez ma marraine. La formation ne dure qu’un mois.— Tu veux un alibi en plus ? s’exclama Roxane, morte de rire.— Marraine ! S’il te plaît ! C’est la meilleure formation au monde. Avoir un certificat permet d’être pris dans les meilleures maisons ensuite. Tu sauras sûrement m’indiquer quelles maisons ont besoin d’un majordome…— Mon carnet d’adresse en sus. Hé bien, tu en veux des choses, mon filleul.— Marraine ! S’il te plaît !— Tu as déjà fait ça au moins ?— J’ai travaillé dans des hôtels pendant mes dernières grandes vacances. C’était génial. J’ai adoré.— Tu n’as jamais été majordome. Je ne risquerai pas ma réputation sur un coup de tête.— Ce n’est pas un coup de tête, assura Antoine. Marraine, je…— Tu vas venir à la maison et te mettre au service de Ronald. S’il est satisfait de toi et seulement en ce cas, je ferai ce que tu me demandes.— Merci marraine ! Merci. Je peux être là demain !Roxane grimaça. Demain ?— Je dois d’abord demander son avis à Ronald, gronda Roxane. Je ne peux pas t’imposer de la sorte.— J’attends son accord avec impatience. Je prépare mes bagages !A ces mots et sans aucune formule de politesse, il raccrocha.« Ben il y a du boulot », pensa Roxane.— Où se trouve Albert ? demanda Roxane à Ronald dès qu’elle fut rentrée.— Dans son bureau, répondit Ronald.— J’ai besoin que vous m’y accompagniez, annonça Roxane.Aucune émotion ne filtra sur le visage du majordome. Neutre, impénétrable, mais comment faisait-il cela ? Ronald la suivit sans dire un mot. Lorsqu’Albert ordonnait quelque chose à Roxane, elle posait mille questions, impatiente et curieuse. Roxane jalousait Ronald et son calme olympien. Elle aurait aimé être capable d’obéir comme lui.Elle secoua la tête. Bien sûr qu’elle était capable d’obéir de la sorte. Avec Nicolas. Elle titillait Albert parce que leur relation était ainsi. Mais que Ronald, dominant, puisse lui obéir à elle, qu’il savait soumise, la surprenait toujours. Il était une perle, à n’en pas douter, connaissant sa place professionnelle.— Bonjour chérie ! lança Albert.Roxane et lui s’embrassèrent sobrement. Amber était là , nue, couchée aux pieds de son maître, portant seulement un collier relié par une laisse au poignet droit de son propriétaire.— Salut Amber, lança Roxane.Pour toute réponse, Amber aboya. Apparemment, elle n’avait pas le droit de parler aujourd’hui. Roxane ignora totalement l’évènement, très courant et banal. Albert caressa tendrement le dessus de la tête de la frêle brune à ses pieds.— J’ai besoin de te parler, annonça Roxane. Es-tu disponible ?— Oui, répondit Albert en se tournant un peu vers elle.— Antoine m’a appelée aujourd’hui. Il a besoin de nous.— Ah ? Que pouvons-nous faire pour notre filleul ?— Il ne t’a rien dit, en conclut Roxane.Il avait appelé sa marraine et pas son parrain. Il tentait d’amadouer la femme. Roxane le trouva plutôt malin.— Il a besoin de nous pour entrer en formation, continua Roxane. L’école qu’il vise est difficile d’accès. Il aimerait que nous utilisions notre influence pour lui obtenir une place. Sauf qu’il ne veut pas n’être qu’un boulet pistonné. Il souhaite pouvoir en mettre plein la vue et prouver qu’il mérite sa place.— C’est tout à son honneur, indiqua Albert.— C’est pourquoi il a besoin de vous, Ronald.— De moi ? s’exclama Ronald qui écoutait sans bien comprendre la raison de sa présence dans le bureau du patron.— C’est l’institut des majordomes de Londres qu’il souhaite intégrer.Ronald cligna plusieurs fois des yeux, abasourdi.— Nicolas ne m’en a jamais parlé, gronda Albert.— Nicolas ne le sait pas. Antoine a peur de la réaction de son père s’il l’apprend. Il veut que nous lui servions d’alibi quand il y sera et que nous payions ses frais d’étude.— C’est hors de question que je mente à mon meilleur ami concernant son fils ! s’écria Albert.— Je suis totalement d’accord avec toi, indiqua Roxane, rassurant ainsi son époux. Voilà ce que je propose : Antoine passe un mois ici à notre service sous la supervision de Ronald. Si Ronald est satisfait de son investissement, nous ferons en sorte qu’il participe à la session suivante de l’institut.— Je n’aurai aucune difficulté à lui trouver une place, indiqua Albert, sûr de lui.— En attendant le début de la session, il continuera à servir. Ronald, disposer d’un employé, même débutant, doit vous convenir, je suppose ?— Euh… il faut voir… grommela Ronald.— Vous ne vous plaignez pas mais le travail commence à vous peser. Donner les extérieurs à faire à quelqu’un d’autre de jeune et de vigoureux ne vous plairait pas ?— Ça dépend, grimaça Ronald. Perdrai-je mon aide qualifiée d’intérieur ?Ronald fixa intensément Amber. Dès qu’Albert sortait, Amber était embauchée par Ronald pour nettoyer les chambres, faire le repassage ou passer l’aspirateur. Or Albert sortait tous les jours en ville ou chez des connaissances, son réseau mondain le nécessitant.— Non, assura Roxane. La qualité première d’un majordome n’est-il pas la discrétion ? Antoine va apprendre que les préférences des patrons passent avant tout, qu’il doit faire avec et que cela ne doit pas troubler son travail.— Si les manières de nos patrons nous déplaisent, nous avons normalement le choix de partir, indiqua Ronald.— Évidemment ! s’exclama Roxane. Antoine sera libre d’exprimer son malaise, son inconfort voir son besoin que nous soyons un peu moins expressifs et nous agirons en conséquence le temps de sa formation, si cela vous convient à tous.— Je veux bien faire l’effort pour mon filleul, si cela devait le déranger, annonça Albert.Amber ronchonna. Elle aimait bien vivre nue, à disposition de tous à tout instant. Devoir s’en passer pendant un mois, voire davantage, la peinait clairement.— Mon esclave agira comme je le lui ordonnerai, annonça Albert. J’entends qu’elle préférerait qu’Antoine ne voit pas d’inconvénient à ce que nous continuions nos pratiques. Ceci dit, ce n’est que l’affaire de quelques semaines dans le cas contraire.— J’obéirai, Maître, pleura Amber, rompant ainsi l’interdiction de parler mais Albert ne lui en tint pas rigueur vu la circonstance.— L’ordre le plus horrible du monde pour une esclave : vie vanille à partir de maintenant, rit Albert.Amber gémit et sanglota.— Il arrive quand ? demanda Albert.— Il est en train de faire ses valises. Il est prêt à commencer dès demain, annonça Roxane et Amber en pleura.— Tu vas le dire à Méline et Nicolas ? interrogea Albert.— Qu’il vient chez nous, oui. La raison, non. En revanche, si tout se passe bien, dans trois semaines, Antoine sera chez nous alors Nicolas le verra forcément.— Tu ne comptes prévenir ni l’un, ni l’autre, comprit Albert.— En effet, sourit Roxane. Ça risque d’être très drôle ! En revanche, je vais appeler Méline pour le lui dire. Normalement, pas trop de risque que ça passe du côté de Nicolas vu qu’ils ne se parlent pas.— Peu de chance, en effet, confirma Albert.— Ronald, cela vous convient-il ? demanda Roxane. Antoine sera entièrement sous votre autorité. Vous pourrez faire cesser cette formation à tout moment si mon filleul devait ne pas vous convenir. La lettre de recommandation ne pourra être que positive car un mot négatif de votre part et je n’entreprends aucune démarche pour m’assurer qu’il obtienne une place dans l’institut.— A-t-il reçu une formation ?— Il m’a dit avoir travaillé dans des hôtels.— Pas de formation donc, grommela Ronald. Il va y avoir du boulot. J’accepte d’essayer parce que vos conditions me conviennent. Je le ferai d’abord travailler dehors. Il ne rentrera à l’intérieur du château que si sa motivation et sa persévérance me conviennent. Il dormira chez moi, dans la chambre d’amis.— Vous allez être obligés d’être discrets avec Isabelle.— Nous le sommes déjà , indiqua Ronald. Cela ne changera rien à notre quotidien mais je vous remercie de vous en inquiéter, Roxane.— Parfait. J’envoie le message à mon filleul, en ce cas, en conclut la duchesse sous les gémissements larmoyants d’Amber.##################################Roxane et Albert travaillaient ensemble dans le salon. Ils discutaient de l’organisation d’une réception mondaine importante. Amber, nue, posait sa tête sur la cuisse de son maître qui lui caressait la joue de temps à autre. Elle écoutait l’échange et parfois, Roxane lui demandait son avis. La frêle brune le donnait volontiers. Amber avait un goût sûr en ce qui concernait la décoration, surtout les fleurs, mais elle pouvait aussi apporter un regard neuf sur des placements à table là où Albert et Roxane bloquaient depuis des jours.— Monsieur, madame, le thé est servi dans le salon.Roxane leva le nez de l’écran et sourit. Antoine venait de prononcer ces mots. Amber était invisible derrière le bureau sans que cela n’ait été prémédité. La duchesse ignorait que Ronald avait enfin approuvé l’entrée à l’intérieur du château de son filleul. Il avait franchi la première étape en quatre jours. La deuxième serait-elle aussi simple ?Amber gémit alors qu’Antoine se retirait rapidement sans attendre de réponse. Albert mit l’ordinateur en veille, caressa Amber sur la joue, embrassa sa femme puis se leva. Amber suivit le couple à quatre pattes, reliée à son maître par une laisse.Le thé et les biscuits attendaient sur la table du salon. Albert entra en premier, Amber sur ses talons. Roxane ferma la marche. Le seigneur des lieux prit place sur son fauteuil. Son esclave se plaça à ses pieds tandis que Roxane choisissait le siège en face de son époux.Ronald attendait à la porte, loin des protagonistes, simple observateur d’une scène qui ne le concernait pas. Antoine se tenait droit mais son regard fixait Amber, clignant des yeux, incrédule face à la scène.Roxane s’éclaircit la gorge et Antoine se tourna vers elle. Il la regarda quelques secondes mais, sous le choc, ne broncha pas.— Le thé, Antoine ! s’exclama Roxane.— Hein ? Oui, pardon… Bien sûr, madame la duchesse.— Roxane, le contra-t-elle. J’ai horreur d’être appelée par mon titre, même par mes serviteurs.— Bien, mad… Roxane, se corrigea Antoine.Il s’avança, attrapa la bouilloire remplie d’eau chaude et l’approcha de la tasse de sa marraine.— Antoine ? l’arrêta Roxane.Il leva les yeux sur elle.— As-tu déjà fait du thé une seule fois dans ta vie ? On met d’abord le thé puis l’eau chaude.Ronald secouait la tête de dépit et levait les yeux au ciel. Antoine devint aussi rouge qu’une tomate, balbutia deux mots incompréhensibles puis rougit encore davantage.— Pardon ? lança Roxane.— J’ignore votre préférence en matière de thé, marraine.— Au caramel sans sucre ni lait, annonça volontiers Roxane.Antoine tendit la main vers la boîte de thé correspondante.— Heureusement que tu es venu, gronda Roxane. On sert le maître de maison en premier. L’épouse ne vient qu’en second. C’est comme ça. Ça s’appelle l’étiquette. Je sais, c’est désuet, c’est vieillot, c’est tout sauf égalitaire, c’est injuste surtout quand on sait que c’est moi qui rapporte l’argent à la maison mais tu sers Albert avant moi, point.Antoine se crispa. Il recula sa main avant de se tourner, penaud, vers Albert. Son visage devint cramoisi lorsque ses yeux passèrent sur Amber.— Quel thé souhaitez-vous déguster, Albert ? demanda Antoine.— Monsieur le duc, précisa Albert et Antoine gémit, ou Monsieur Mean. Si mon épouse réclame quelques familiarités de la part du personnel, ce n’est pas mon cas.— Je suis désolé, monsieur le duc, couina Antoine.— Vert, pas de sucre, un nuage de lait, annonça froidement Albert.Il soupira. Il n’aimait pas avoir à faire cela. Il appréciait Ronald avec qui tout était simple et pourtant, Albert le savait, bientôt, il leur faudrait engager un nouveau majordome et cela ne pourrait évidemment pas être Antoine, leur filleul. Ronald avait le droit de se reposer après une longue vie au service des Mean. Ce galop d’essai plongeait Albert dans des gouffres de mélancolie.— Le candidat réel sera plus professionnel, promit Roxane. Antoine est débutant. Ça ne sera pas le cas du remplaçant de Ronald.Albert grommela tandis qu’Antoine lui servait correctement son thé avant de s’occuper de Roxane.— La dame boit-elle également un thé ? demanda Antoine en fixant Albert, cherchant clairement à éviter le plus possible de regarder Amber.— Elle en a l’autorisation, annonça Albert. Esclave, souhaites-tu boire un thé ?— Oui, maître, très volontiers.— Indique tes préférences à notre apprenti majordome très tendu.C’était peu de le dire. A « esclave », Antoine avait sursauté. A « maître », il s’était mis à trembler convulsivement.— Verveine et menthe, sans sucre ni lait, annonça Amber de sa voix aiguë hyper féminine qui donnait envie de décrocher la lune pour elle.Antoine y sembla totalement insensible. Il clignait rapidement des yeux, cherchant à comprendre la scène se tenant sous ses yeux, mais aucun début de commencement d’érection n’était visible. Clairement, ce genre de relation ne l’excitait pas. Roxane le catégorisa immédiatement dans la catégorie « Vanille pur souche ».Le jeune homme servit avec professionnalisme l’esclave puis recula de quelques pas pour laisser ses patrons déguster leur pause de quatre heures. Albert et Roxane discutèrent de tout et de rien, surtout pas de la réception à venir. Les gâteaux disparus, Albert s’en retourna au bureau avec Amber tandis que Roxane restait dans le salon.— Ronald se chargera du débriefing, annonça Roxane. Moi, ce que je veux savoir, c’est ton ressenti par rapport à ce que tu viens de voir.— Je suis… gêné, admit Antoine.— Choqué ?— Non, répondit-il immédiatement. Comment peux-tu accepter que ton mari ait une femme nue à ses pieds ?— Tu préférerais qu’il me le cache et qu’une semaine par mois, il prétexte un rendez-vous mondain ou un séminaire d’entreprise pour aller la retrouver dans mon dos ? Tu trouverais cela plus acceptable ?Antoine grimaça.— Vivre en couple demande de faire des compromis, continua Roxane. Mes besoins et ceux d’Albert sont incompatibles. Je le sais. Il le sait. Il met de l’eau dans son vin. Je l’encourage à satisfaire ses besoins avec Amber. Ainsi, nous vivons heureux ensemble. Ce n’est pas facile tous les jours mais c’est notre recette du bonheur. Je n’encourage personne à faire comme moi. Chaque couple doit trouver sa dose de sel et de poivre.Antoine, dont les parents avaient divorcé, se tortilla de malaise. Ce compromis, il était clair que son père et sa mère ne l’avaient pas trouvé.— Ma question n’était pas : que penses-tu de ma façon de vivre. Ce que je voulais savoir, c’est si ce dont tu as été témoin te répugne, précisa Roxane.— Quand tu arriveras dans une maison, tu découvriras les petits secrets de la famille et crois-moi, il y en a toujours, indiqua Ronald. Tu seras alors libre de rester ou de partir. Si les habitudes de tes patrons sont neutres pour toi, reste. Si elles te choquent ou te donnent la nausée, va-t’en. Tu n’as pas de raison à donner. Si tu es doué, tu trouveras une autre maison, d’autant plus que tu as un piston pour démarrer. Ne t’attend pas à ce que tes patrons changent leur comportement pour toi. Ils ne le feront pas, quelques soient tes remarques ou tes attitudes plus ou moins explicites.Roxane sourit. Que de trésors de petits mots et de gestes discrets Ronald avait dû user pour faire comprendre à Albert que la présence permanente de Roxane au château serait positive.— Dans ce cas particulier, continua Roxane, tu n’as pas la possibilité de tourner les talons et de t’en aller donc, si nos manières te répugnent, nous ferons l’effort de nous en passer pour toi.— Comment ça ? demanda Antoine.— Amber deviendra une invitée tout à fait classique au château, indiqua Roxane.Antoine observa Roxane puis Ronald qui grimaçait. L’idée de perdre son petit jouet en l’absence du propriétaire lui déplaisait mais il ferait avec lui aussi.— Nous sommes capables de nous en passer pour quelques semaines, précisa Roxane.— Je vais y réfléchir, dit Antoine. Continuez comme ça. Je vous le dirai si cela devient trop… bizarre pour moi.— Si c’est juste bizarre, tu supportes en silence, gronda Ronald. Le travail d’un majordome est de servir discrètement et correctement en toutes circonstances. Tu dois apprendre à faire abstraction. Tu ne te plains que si tu trouves cela choquant ou répugnant.— Ou illégal, intervint Roxane. Si tu constates que tes patrons tuent des gens ou violent, là , tu vas voir la police.— Encore que… murmura Ronald en souriant à demi en fixant Roxane.Après tout, ce qu’elle faisait avec Nicolas était illégal aux Royaume-Unis, pour le sadique comme pour le masochiste.— Bon, d’accord, parfois, le majordome ferme les yeux, même sur des pratiques illégales, consentit Roxane en se raclant la gorge.Antoine sentit le secret entre ces deux-là . Il sourit doucement.— Le but est de créer une connexion entre tes patrons et toi, poursuivit Ronald. La relation de confiance est essentielle. Ils doivent pouvoir compter sur toi en toutes circonstances alors s’ils ne te reviennent pas, refuse de travailler pour eux. Il est presque impossible d’être majordome et de ne pas se sentir bien dans son travail. C’est un métier difficile, dur, fatigant, exigeant mais qui apporte un grand sentiment de bien-être aussi.— Je comprends, Ronald, assura Antoine. J’adore me sentir utile et constater que les gens sont satisfaits et heureux grâce à moi. Ne changez rien à vos habitudes. Si elles venaient à me répugner, je vous le ferai savoir en privé.— Parfait Antoine. Je te remercie. Maintenant, je vais laisser Ronald faire le débriefing de ce premier service et m’est avis que tu vas te faire défoncer alors bon courage mon filleul.— La présence de cette femme nue m’a complètement déstabilisé ! se défendit Antoine.— Tu te dois de rester sobre, neutre et efficace en toutes circonstances ! râla Ronald tandis que Roxane retournait au bureau.— Vous croyez qu’Antoine est puceau ? lança-t-elle à peine entrée dans la pièce.Albert et Amber rirent à cette réplique.— Hé bien voilà qui va le déniaiser efficacement, annonça Albert.— Méline et Nicolas ne risquent pas de vous en vouloir de faire ça à leur fils ?Roxane décrocha son téléphone et mit sur haut-parleur.— Salut Roxane, dit la voix de Méline.— Salut Méline. Dis-moi, est-ce que Antoine a déjà couché ?— Pourquoi me demandes-tu ça ?— Il est à la maison.— Je sais, oui.— Amber y est aussi, rappela Roxane.— Je me doute, oui, répondit Méline. Il l’a regardée au moins ? Parce que j’ai l’impression qu’il est asexuel. Jamais de fille à la maison. Jamais de retour tard le soir. Jamais de parfum ou de cheveux sur ses vêtements. Il se masturbe mais c’est tout. Je ne suis pas prête de devenir grand-mère moi !— Il m’a à peine regardée, indiqua Amber. Il semblait gêné.— Il n’a pas eu le moindre petit début d’érection, annonça Roxane et Méline ronchonna.— Pfff… Ce môme… Et dire que je suis obligée de contenir son frère qui est bien trop jeune pour ça ! William passe son temps à draguer, sa langue dans la bouche d’une fille différente chaque jour. Vous avez bien fait de ne pas devenir parents, moi je vous le dis.— Tu as raison. Ça nous permet de prendre soin des tiens, ironisa Roxane.— Merci de faire ça pour lui, répondit Méline. S’il pouvait enfin se trouver, ça serait super.— Ça nous fait plaisir, assura Roxane.Le soir, Antoine fit le service au dîner, Amber nue à genoux aux pieds d’Albert, mangeant dans sa main, le dessert sous la table composé pour elle du sperme du duc. Antoine resta de marbre. Nul doute que Ronald le féliciterait. Toujours pas d’érection ou de sourire en vue. Le filleul semblait réellement indifférent à la scène en cours. Était-il asexuel ou bien tenait-il merveilleusement bien son rôle ? Roxane n’aurait su le dire.Il aida Ronald à l’intérieur et ne sembla pas contrarié de devoir travailler parfois en binôme avec Amber en l’absence d’Albert. Amber faisait souvent les chambres et indiqua volontiers à Antoine ce qu’il fallait faire. Que sa compagne de labeur fût nue avec des entraves aux poignets et aux chevilles et un collier autour du cou semblait l’indifférer. Amber annonça qu’Antoine ne regardait qu’à peine son corps, ne rougissait jamais et travaillait avec sérénité et flegme.Ronald était ravi de cette aide inespérée. Il soufflait beaucoup ces derniers temps. Avoir un jeune homme vigoureux pour s’occuper des extérieurs et une femme expérimentée à l’intérieur le soulageait et il ne s’en cachait pas. Albert ronchonnait. Bientôt, Ronald serait trop vieux pour réaliser les tâches. Il allait falloir embaucher. Heureusement, le détachement et la neutralité d’Antoine aidaient Albert à s’imaginer un remplaçant possible.#################################— Madame Pool ? James Troops, gérant du « Liberty » à l’appareil.— Que puis-je pour vous, monsieur Troops ? lança Roxane.— Désolé de vous appeler à une heure aussi tardive, madame la duchesse.La sonnerie du téléphone avait réveillé Roxane. Deux heures du matin.— Je vous en prie. Que se passe-t-il ?— Est-il exact qu’un jeune homme d’une vingtaine d’années vit actuellement chez vous ? Brun, mince, bien rasé, yeux marrons.— Oui, c’est…— Je ne veux pas le savoir. Il est hors de question qu’il reprenne la route dans cet état. Je ne veux pas avoir sa mort sur la conscience. Pourriez-vous venir le chercher, s’il vous plaît ?Ronald avait donné sa soirée du samedi soir à Antoine, récompense pour son excellent travail lors de cette deuxième semaine. Il avait emprunté sa voiture à Roxane pour se rendre en ville.— J’arrive, annonça la duchesse.Elle commanda un taxi. Elle reçut la confirmation de présence quelques minutes après avoir fini de s’habiller. Une demi-heure plus tard, elle payait et renvoyait le véhicule pour se présenter devant l’entrée du night-club où elle n’avait jamais mis les pieds et pour cause : l’arc en ciel indiquait clairement un endroit réservé aux homosexuels. Le vigile lui proposa d’entrer d’un geste en disant :— Je vous en prie, madame la duchesse.Roxane était connue. Son donjon et le night-club devaient probablement avoir une clientèle en commun. Roxane entra pour découvrir une ambiance sombre aux lumières stroboscopiques et de la musique assourdissante. Elle détesta immédiatement.— Madame Pool. Encore pardon de vous avoir tiré du lit, dit un homme d’une trentaine d’années vêtu d’un costume beige.— Ne vous excusez pas. Au contraire, c’est moi qui m’excuse de la conduite de mon filleul. Merci de l’avoir empêché de rentrer. Drogue ?— Alcool, précisa le gérant. Pas de produit dopant chez moi.Roxane sourit. Cela la rassura un peu.— Il est là , lui montra-t-il en constatant qu’elle observait méticuleusement la salle.Roxane le vit, avachi dans un fauteuil. Il ronflait visiblement.— Il a couché ce soir ?— Oui, madame. Cela pose-t-il problème ?— Rapports protégés ?— Oui, madame.— Alors non, au contraire. Ça me rassure un peu, admit Roxane.Voilà qui n’allait pas permettre à Méline de devenir grand-mère de si tôt. Ceci dit, cela expliquait qu’Antoine n’ait pas eu le moindre petit début d’érection face à Amber nue devant lui. Elle n’était simplement pas du bon sexe.— Pardonnez ma curiosité, commença Roxane.— Je crois que ça ne vous regarde pas, répondit le gérant en souriant. Ceci dit, vous diriez quoi ?— Top. Il mène la danse.— Gagné, indiqua la gérant. Vous semblez bien connaître votre filleul.— Je le découvre, précisa Roxane, et ce que je vois ne me déplaît pas.— Ses parents seront de votre avis ? Il s’est beaucoup épanché là -dessus, son père surtout.Roxane hocha la tête.— Je vous remercie encore. Je vais le ramener.— Bonne nuit, madame la duchesse.Roxane rejoignit Antoine et le secoua. Son filleul ouvrit les yeux.Antoine grommela puis suivit alors que Roxane le soutenait d’une main. Sur le parking, elle fouilla ses poches pour y dénicher la clé de sa voiture. Antoine dormit pendant tout le trajet. Roxane se retrouva à sonner chez Ronald à trois heures du matin. Le majordome ne dit rien. Avec le flegme le caractérisant, il porta Antoine jusqu’à sa chambre avant de souhaiter une bonne nuit à Roxane qui lui rendit la salutation.Le lendemain, Roxane ne vit pas Antoine qui avait le droit d’user de son jour de congé comme bon lui semblait. Lundi, Antoine prit en charge le service et Roxane ne fit aucune réflexion. Le vendredi suivant, Antoine retourna voir sa marraine à la fin de son service :— Cette semaine, mon jour de congé est demain. Accepterais-tu de me prêter de nouveau tes clés de voiture, Roxane ? Je te promets d’être plus sobre.— Non, annonça Roxane. Je t’accompagne et je viendrai te chercher. Le but est que tu t’amuses. Bois, mon filleul, si cela te plaît. La vie est trop courte. Profite ! Je viendrai te chercher à deux heures du matin.— Je ne veux pas te déranger ! s’exclama Antoine.— Tu ne me déranges pas. Je préfère être prévenue à l’avance plutôt qu’être réveillée en sursaut. Ne t’inquiète pas.Antoine eut un regard de biais vers le petit salon où il savait se trouver Albert.— Je ne lui ai rien dit, annonça Roxane. C’est entre toi et moi.— Merci, marraine. J’ai discuté avec maman au téléphone et elle n’en a pas fait mention non plus.— Tu devrais lui dire, pas que tu bois et que tu forces ta marraine à venir te chercher, mais que tu es homo. Elle l’accepterait très bien, tu sais.— Je ne sais pas trop…— Tu fais comme tu veux. C’est à toi de voir.— Merci de garder cela pour toi, en tout cas.— Pas de souci. Ton père aussi le prendrait bien.— Non ! s’exclama Antoine. Il me déshériterait. Le grand duc français ! Avoir un fils homo et majordome ? Le déshonneur serait total. Il ne le supporterait pas. Avec lui, il faut être parfait sous toutes les coutures.— En société, il faut porter le masque de la perfection, en effet. Mais ton père accepterait n’importe quoi qui puisse te rendre heureux.— Je ne crois pas. Papa est un hétéro classique sans intérêt. Il ne comprendrait pas.Roxane sourit. Nicolas Du Moulin n’était pas exactement « classique » dans sa sexualité. Hétéro ? Louis l’avait régulièrement sucé et Nicolas avait souvent enculé l’actuel mari de son ex-femme. Que son fils puisse le penser chiant au lit amusa beaucoup Roxane. Cela prouvait que Nicolas avait merveilleusement réussi à cacher ses préférences à ses enfants.— Permets-moi de ne pas être d’accord avec toi.— Tu ne connais pas mon père, s’opposa Antoine. Il est chiant !— Au quotidien, je ne le connais pas en effet, accepta Roxane qui ne voyait son amoureux que quelques heures par mois.— Tu sais qu’il n’a même pas de copine ! Rien depuis le divorce. J’aimerais qu’il baise histoire d’être moins casse couille.Roxane sourit. Il baisait au moins une fois par mois et Roxane douta qu’elle fut son unique partenaire sexuelle. Elle décida de ne pas insister. Cela n’en valait pas la peine. Antoine remercia Roxane de l’avoir amené en ville puis d’être venue le ramener. Samedi, Antoine décuva chez Ronald. Dimanche matin, il était présent pour le service du petit-déjeuner.— Antoine fait le service un dimanche ? s’exclama Albert. On ne respecte rien dans cette maison !— Il a eu son jour de congé hier, monsieur Mean, précisa Ronald. Antoine doit apprendre à se plier aux exigences de ses patrons.— Je ne suis pas chrétien, précisa Antoine. Enfin si, je suis baptisé mais non pratiquant alors je m’en fous. Ce n’est pas comme si je ratais la messe.— C’est notre exigence qu’il travaille aujourd’hui ? lança Albert.— C’est la mienne, indiqua Roxane.— Pourquoi ?— Parce que nous sommes le premier dimanche du mois. Ronald et moi nous sommes mis d’accord. Cette journée va mettre ses nerfs à rude épreuve. Nous allons enfin savoir si Antoine a les épaules pour être majordome. Ronald me donnera son avis préliminaire en milieu d’après-midi. S’il est positif, je commencerai dès demain les appels pour les inscriptions d’Antoine à l’institut.— Pas ce soir ? demanda Albert.— Non, Antoine dispose librement de toute sa fin de journée, à partir de 15 heures environ. Cela nous semblait important qu’il puisse se détendre après une demi-journée riche en émotion.— Je ne comprends pas, lança Antoine. Que va-t-il se passer de particulier aujourd’hui ?— Quoi qu’il arrive, ta mission est de ne pas perdre ton flegme de majordome, insista Roxane. Tu pourras enfin dire tout ce que tu veux dans l’après-midi, dès que Ronald t’aura libéré.— Antoine aura sa journée dès que le déjeuner aura été géré, salle à manger nickel et cuisine propre. Son heure de liberté ne dépend que de son efficacité.Roxane sourit puis se leva, son petit-déjeuner avalé.— Une partie d’échec, Albert ?— Non, merci. J’ai des coups de téléphone à passer. Amber ?— Volontiers, dit l’esclave.Roxane grimaça. Amber gagnait systématiquement contre elle aux échecs, énervant prodigieusement l’ex championne de France de dames. Les deux femmes se rendirent au salon et sortirent le jeu. Albert disparut au bureau tandis que le majordome et son apprenti s’occupaient de la salle à manger. Vers 10h, la cloche de la porte retentit. Roxane venait de perdre depuis peu contre Amber. Les deux femmes discouraient librement, échangeant des vidéos et des photos sur leurs téléphones respectifs.Roxane se leva tandis qu’Albert entrait dans le salon et bouclait une laisse sur le collier de son esclave. Roxane pénétra le hall d’entrée au moment où Antoine posait la main sur la poignée de la porte sous la supervision d’un Ronald au regard inquisiteur. Il surveillait de près la réaction de son apprenti.Antoine ouvrit la porte et se figea en découvrant l’identité du visiteur. Les deux hommes se dévisagèrent. L’invité déshabilla Antoine des yeux, détaillant ses vêtements puis sourit doucement.— Monsieur Du Moulin, dit Antoine en s’écartant pour laisser entrer son père.Roxane dut admettre que son filleul ne s’en sortait pas mal. Malgré le choc, il restait de marbre, sa respiration rapide et le tremblement de sa main droite étant les seules indications extérieures du tsunami ravageant son corps.Nicolas comprit immédiatement ce qui se tramait et décida de jouer le jeu. Il retira son manteau et le tendit à son fils qui le prit pour l’accrocher délicatement au porte-manteaux.— Roxane ! s’exclama-t-il.Nicolas s’avança vers son amoureuse et l’embrassa fougueusement sous le regard incrédule d’Antoine qui frémit. Blanc, il lança un regard profond vers Roxane. Il venait de comprendre que sa marraine et son père couchaient ensemble, les caresses de Nicolas envers Roxane ne laissant aucun doute là -dessus. Or, n’avait-il pas annoncé à sa marraine considérer son père comme chiant au lit ?La mâchoire serrée, il précéda son père au salon, entra le premier et annonça :— Monsieur Mean, monsieur Du Moulin est arrivé.— Parfait Antoine. Faites-le entrer je vous prie.Antoine s’écarta pour laisser entrer Nicolas au bras de Roxane.— Bonjour cher ami, lança Albert sans perdre son sourire.Antoine observa les uns et les autres, visiblement abasourdi que l’attitude de Nicolas envers Roxane ne dérange pas Albert.— Bonjour mon ami, répondit Nicolas avant de se diriger droit sur Amber.Il attrapa un téton et tira doucement.— Salut Amber.— Bonjour monsieur Du Moulin, répondit Amber d’une voix soumise et tremblante.— Tu es bandante comme ça, annonça Nicolas en détaillant l’esclave nue, contrainte par un carcan, à genoux, jambes tenues ouvertes par une barre d’écartement.Nicolas inséra sans attendre deux doigts dans le ventre de l’esclave et fouilla sous les gémissements d’Amber. Roxane observa son filleul. Il tenait son rôle, l’esprit probablement en pleine tempête. Ronald pourrait être fier. Son apprenti s’en sortait à merveilles.— Puis-je jouir, monsieur, s’il vous plaît ? demanda rapidement Amber.— Albert ? En a-t-elle l’autorisation ? interrogea Nicolas.— De ma part, pas d’interdiction, indiqua Albert qui observait la scène tandis que Roxane lui caressait le sexe à travers le pantalon.— Monsieur, s’il vous plaît, puis-je ? supplia encore Amber.— Non, dit-il en retirant sa main et en s’éloignant pour s’installer sur un fauteuil. Roxane, nettoie ma main.La duchesse enfouit les doigts de son amant dans sa bouche pour en retirer les sécrétions d’Amber qui se gardait bien de se plaindre de la décision de monsieur Du Moulin. Elle le connaissait assez pour savoir qu’il ne fallait jamais s’opposer au duc français.Roxane lécha avec application les doigts de son amoureux, mimant à la perfection le geste de la fellation tout en caressant le sexe de son mari, maintenant bien dur sous le pantalon.— Fais donc à ma bite ce que tu fais si bien à mes doigts, ordonna Nicolas.— Avec plaisir, maître, répondit Roxane.Elle n’eut aucune idée de la réaction d’Antoine. Toute son attention tournée vers ses maîtres, le filleul disparut totalement de ses pensées. Roxane détacha la ceinture, ouvrit la braguette, faisant apparaître le sexe dur qu’elle entreprit de sucer, l’avalant entièrement comme Nicolas adorait.Sa jupe fut soudain relevée et elle fut pénétrée sans préliminaire par un sexe dur, chaud et palpitant. Albert avait décidé de profiter de la situation, à n’en pas douter. Roxane remua des hanches pour accueillir son mari et l’encourager dans ses œuvres.Nicolas contrôlait totalement la fellation. Albert s’activait dans le ventre de sa femme, alternant les coups brutaux et doux, profond et léger. Les deux hommes jouirent de concert, laissant Roxane sur sa faim qui ne s’en plaignit pas. Elle l’aurait fait en la seule présence d’Albert mais face à Nicolas, elle subissait en silence.— Whisky, deux glaçons, Antoine, s’il vous plaît, lança Nicolas en se rhabillant.— Bien sûr, monsieur, répondit son fils d’un ton très professionnel et sobre.Il servit son paternel sans moufeter.— Monsieur Mean ? lança Antoine.— Pas d’alcool pour moi. Un cocktail. Demandez à Ronald. Il connaît mes goûts, indiqua Albert qui avait lui aussi reprit place.Antoine fit comme indiqué. Lorsqu’il revint, les deux hommes étaient debout.— Déplacez ce fauteuil, voulez-vous ? Mettez-le derrière Amber, ordonna Albert.Ronald et Antoine s’y mirent à deux pour déplacer le meuble lourd. Albert s’installa dedans. Ainsi, il avait une vue sur les fesses et le dos de son esclave, toujours immobilisée à genoux par le carcan et la barre d’écartement.Nicolas s’empara d’un plan incliné recouvert de coussins molletonnés et le plaça entre les jambes de l’esclave.— Roxane, prends place, je te prie, ordonna Nicolas.La duchesse s’installa. Ainsi, sa tête se trouvait à la hauteur du sexe de l’esclave.— Tes jambes de chaque côté du fauteuil, indiqua Albert.Ainsi, elle offrait son sexe dégoulinant à son mari.— Chaque fois qu’Amber jouira, tu auras l’autorisation de le faire à ton tour, précisa Nicolas à Roxane. Ceci ne s’arrêtera que si vous le réclamez toutes les deux ou que le déjeuner est servi.Le bruit d’une magic wand envahit le salon et Roxane gémit à la délicieuse vibration sur son clitoris. Elle entreprit de lécher les lèvres douces de l’esclave qui réagit rapidement. Nicolas venait de la faire grimper avant de lui interdire le plaisir. Elle était hyper sensible. Ce ne fut pas difficile. La première jouissance de la frêle brune fut petit, exclusivement clitoridien, accompagnée de petits gémissements mignons et aigus. Albert permit à Roxane de jouir à son tour.Aucune des deux femmes ne demanda l’arrêt, bien au contraire. Les mouvements de hanche de l’une comme de l’autre indiquait clairement leur envie que cela continue.Soudain, Amber se crispa et cria… de douleur. Roxane constata que Nicolas s’amusait avec sa poitrine. Or Amber détestait souffrir, cela faisant fuir ses envies sexuelles.— Maître ! Vous trichez ! accusa Roxane.— Jalouse ? Fort bien.Il sortit une paire de pinces douloureuses et les plaça sur les tétons de sa soumise. Roxane gémit mais ne se plaignit pas, sachant que le faire ne ferait qu’empirer sa situation.Roxane reprit ses actions sur Amber mais ce fut plus difficile avec Nicolas qui n’avait de cesse de triturer les seins d’Amber, s’amusant à les caresser et la titiller agréablement pour l’aider à grimper avant de les griffer, de les pincer ou de les mordre, faisant descendre le plaisir.Pendant ce temps, Albert s’en donnait à cœur joie, deux doigts dans le ventre de sa femme, la magic wand sur son clitoris. Roxane en pleurait presque. Le fauteuil l’empêchait de resserrer les cuisses. Elle devait supporter. Elle voulait jouir. Tout son corps le réclamait.Surtout, ne pas se laisser aller. En présence de Nicolas, mieux valait filer droit. Même Albert ne supporterait pas une telle désobéissance. Nicolas lui donnerait de la canne… sur le sexe. Albert, lui, la priverait de plaisir pendant une semaine entière. Leur présence risquait de l’obliger à cumuler les deux punitions. Tout pour ne pas subir cela.Elle se retint de toutes ses forces, se concentrant sur Amber. Enfin, malgré les actes de Nicolas, Amber jouit et cette fois, elle éclaboussa Roxane, femme fontaine sous ses doigts et sa langue. Recouverte du plaisir de l’esclave, la duchesse put enfin laisser libre cours à son plaisir, orgasme intense la ravageant dans des cris résonnant dans le salon.— Je n’en peux plus, stop, demanda Roxane.— Je veux arrêter aussi, annonça Amber.Tout cessa à l’instant. Les femmes furent détachées. Albert emmena Amber pour une douche tendre. Nicolas proposa un bain à Roxane qui accepta.— Antoine, vous voulez bien faire couler un bain chaud dans la chambre jaune, s’il vous plaît ? demanda Nicolas.— Bien sûr, monsieur, répondit l’apprenti majordome qui s’éloigna rapidement.— Il n’a pas semblé dérangé, lança Nicolas en regardant Ronald. Il est resté stoïque et neutre. Vous l’avez bien formé. Bravo !— Merci, monsieur, répondit Ronald, pas peu fier.— On reparlera de ça après le déjeuner, en présence d’Antoine dispensé de service, précisa Roxane. Une discussion avec lui s’impose.— Bien sûr. Pas de problème.Ils se rendirent dans la chambre jaune pour un bain très relaxant. Le déjeuner les obligea à en sortir.— Ne te rhabille pas, indiqua Nicolas. Je te veux nue pour le repas.— Bien, maître, répondit Roxane.— Tu es belle. Tu me manques tellement ! Je veux en profiter.— Je comprends, assura-t-elle totalement sous le charme.Ils descendirent dans la salle à manger. Les hommes prirent place, claquant des doigts pour que les femmes se placent au sol à leurs pieds. Le service commença. Les hommes échangèrent gaiement tandis que les femmes durent rester silencieuses. Elles se souriaient, se faisant rire par des grimaces par dessous la table, jouant à celle qui parviendrait à faire glousser l’autre, se faisant reprendre par son maître.Au dessert, les femmes durent sucer leurs maîtres. Elles échangèrent par signe et ce fut à celle qui y parviendrait en premier. Roxane gagna et Amber lui tira la langue en retour.Roxane et Nicolas se rendirent ensuite dans le salon. Roxane, rhabillée, se prélassait sur le canapé à côté de son amoureux. Albert et Amber s’étaient éloignés pour un moment à deux de leur côté.Moins d’une heure plus tard, Antoine faisait son apparition dans le salon silencieux. Nicolas naviguait sur son téléphone tandis que Roxane profitait de son amoureux, le respirant, le caressant, le couvrant de petits bisous.La duchesse se redressa lorsqu’Antoine s’installa dans le fauteuil en face d’eux.— Alors mon filleul, toujours à dire que ton père est chiant parce qu’il est mal baisé ? s’amusa Roxane.— Pardon ? s’étrangla Nicolas tandis qu’Antoine bafouillait.— Je ne… pouvais pas… savoir… marraine… que vous…— Ceci dit, continua Roxane, je suppose que ceci est une très mauvaise nouvelle pour toi. Ton père a beau être bien baisé, il est chiant quand même. Je crains que ça ne soit sa nature. Rien ne le changera jamais.Antoine rougit intensément sous le regard incendiaire de son père.— Toujours à le croire coincé et classique ? lança Roxane. Et si tu lui parlais ? De toute façon, il y a une chose qu’il voit de lui-même.Ce disant, elle déshabilla son filleul des yeux. Il portait toujours son uniforme.— Majordome ? lança Nicolas. Pourquoi pas. Tu as l’air doué dans cet art. En tout cas, j’ai trouvé ton service impeccable et tu connais mon intransigeance à ce sujet.— Oh ! Merci, papa ! s’exclama Antoine, touché. Mais… tu ne m’en veux pas ? D’avoir choisi cette voie, je veux dire !— Pourquoi ? Tant que tu es épanoui, ça me va, assura Nicolas. Mes parents m’ont assez cassé les couilles pour que je fasse ce qu’eux veulent. Je ne reproduirai pas la même erreur. Tu as prévu de rentrer dans quelle école ?— L’institut de Londres, annonça Antoine.— Excellent ! Tu as raison de prendre conseil auprès du meilleur des meilleurs. Tu as réussi à avoir une place ? Je sais qu’il est très demandé.— Si Ronald confirme son parcours ici, je lui obtiendrai une place, annonça Roxane.— Oh ! Merci ma chérie. C’est adorable de ta part. Je te remercie de faire cela pour mon fils.— Je t’en prie, répondit Roxane. Avec plaisir.Les deux amoureux s’embrassèrent tendrement.— C’est pour Roxane que tu as quitté maman ? demanda Antoine.— Je connaissais Roxane avant ta mère et Méline a toujours connu ma relation avec Roxane. Notre divorce n’a rien à voir là -dedans.— C’est ma faute alors ? supposa Antoine.— Ta faute ? Pourquoi ? Non ! Méline et moi avons des caractères incompatibles, exigeants, intransigeants, envers nous-mêmes et les autres. Nous avons fait un magnifique chemin ensemble. Je ne regrette pas les années passées à ses côtés. Elle s’est épanouie jusqu’à trouver sa voie auprès de quelqu’un d’autre. C’est comme ça. En quoi pourrais-tu donc être responsable ?— Je suis… différent…— Différent ? Comment ça ? demanda Nicolas, clairement surpris.— Je…Antoine se tourna vers Roxane qui l’encouragea d’un sourire et d’un regard bienveillant.— Voilà , papa… Je suis gay.— Très bien et alors ?La question laissa un blanc dans le salon.— C’est triste pour toi, continua Nicolas.— Pourquoi ?— De se limiter à ça. Les mecs sucent de manière incomparable, c’est certain, mais les femmes apportent autre chose. C’est dommage de s’en priver.Antoine observa Roxane qui caressait tendrement la main de son amant. Il constata qu’elle ne semblait pas prendre ombrage de la phrase de son amoureux ni d’en être surprise.— Tu ne devrais pas définitivement fermer cette porte, continua Nicolas. Mais bon, tu fais comme tu veux et puis, aujourd’hui homo, demain hétéro, après-demain bi, et de nouveau homo dans une semaine. La vie est trop courte. Profite.Antoine rougit intensément en baissant les yeux et en souriant. Puis, il leva le nez sur Roxane et annonça :— Merci, marraine. Papa est bien plus calme en ta présence.— Nous vivons mal l’éloignement, susurra Roxane, mais il est en même temps nécessaire pour rallumer la flamme.Nicolas sourit doucement en levant un regard amusé sur son amoureuse.— C’est bien comme ça. Notre équilibre me convient. Ça n’en rend nos retrouvailles que plus chaudes.— J’ai constaté, rougit Antoine.— Par contre, essaye d’arrêter de te saouler, conseilla Roxane. D’accord, ton père n’a pas franchement donné l’exemple avec son verre de whisky mais bon, il a juste trempé ses lèvres. C’est à peine s’il a avalé deux gorgées. Tu profiteras davantage du sexe en étant sobre.— Il boit ? s’étrangla Nicolas.— Jusqu’à en être incapable de tenir debout.— Antoine Du Moulin ! gronda Nicolas.Le jeune homme baissa les yeux de honte.— Tu peux boire, précisa Roxane. Là n’est pas le problème. Mais fais-le après avoir baisé, histoire d’en profiter.— Boire me donne du courage, précisa Antoine. J’ai du mal à faire le premier pas. Je suis plutôt timide et réservé et mes partenaires prennent cela pour une invitation à être passif et je ne veux pas.— Tu préfères mener la danse, je sais, précisa Roxane. C’est dans les gênes, ça…Nicolas ricana.— Cependant, l’alcool, et plus largement les psychotropes, et baiser ne vont pas bien ensemble, continua Roxane. Cela ne peut amener que des problèmes. Certes Nicolas a souvent un verre de whisky à la main et Albert du scotch, mais c’est pour le style. Ils y trempent à peine les lèvres. Boire diminue les facultés mentales. As-tu vraiment envie de baiser et de vomir en même temps ou d’oublier un morceau de ta soirée pourtant particulièrement agréable ?Antoine grimaça.— Accepte ce que tu es, conseilla Roxane. Tu es dominant. Ce n’est ni bien, ni mal. C’est un fait. Admets-le et la suite n’en sera que plus simple.— Tu ne veux pas d’une bite dans ton cul ? Quel dommage. C’est agréable pourtant, dit Nicolas.Antoine rougit encore plus à cette réplique.— Roxane, laisse-nous. Je veux parler seul à seul avec mon fils. Je suis conscient que cela va nous priver d’un peu de temps ensemble mais…— Je comprends. Ne t’inquiète pas. Je t’aime.Elle déposa un rapide baiser sur ses lèvres avant de sortir. Père et fils discutèrent seuls à seuls jusqu’au départ de Nicolas. Antoine resta encore deux semaines au château à servir. Roxane continua à aller le chercher, trop alcoolisé pour pouvoir conduire à chaque soirée de libre. Finalement, il entra dans l’institut dont il ressortit avec le précieux sésame lui ouvrant la porte d’un avenir radieux. Il sembla à Roxane que la relation entre Nicolas et son fils s’était améliorée. Cela fit plaisir à la duchesse.##################################################Merci à tous d’avoir suivi cette série. La nouvelle génération arrive. C’est la fin de Roxane. À part lui faire vivre le deuil d’un Albert mourant de vieillesse, je ne vois pas bien et je n’ai pas du tout envie d’écrire cela. Je préfère rester me les imaginant immortels, profitant de nombreux plaisirs partagés pour l’éternité. J’ai pris énormément de plaisir à écrire ce que je considère comme un conte de fées érotique, avec son prince charmant (le duc d’Écosse), son château, ses chevaux, le baiser qui sauve la belle, les chevaliers, les serviteurs, les amis.