Élise reçut le message de sa direction avec une réelle angoisse. Elle lui enjoignait de rejoindre le siège de l’entreprise au plus vite pour « un point d’étape ». Elle n’était pas dupe. Directrice d’une filiale en déficit chronique, elle savait qu’elle n’avait pas atteint ses objectifs et que sa direction allait lui laver la tête. Peut-être même la licencier, ce qui, à 40 ans, mariée à un petit fonctionnaire, mère de deux enfants et apportant le meilleur salaire, et de loin, ne constituait pas une perspective réjouissante. Elle en informa aussitôt son amie et chef comptable Sandra, autre quadra, qui comprit à la mine chiffonnée d’Élise que quelque chose n’allait pas. Quand elle en sut la raison, elle entra dans un long développement qui avait pour but de regonfler le moral de la directrice.D’origine sénégalaise mais née en France, Sandra avait conservé de ses ancêtres une forme de jovialité spontanée qui rassurait toujours Élise, de nature inquiète. Si elles ne se ressemblaient pas au moral, au physique non plus. Alors qu’Élise était le prototype du petit format aux cheveux châtain clair et aux yeux vert menthe, Sandra affichait 1,78 m sous la toise et 75 kg sur la balance, restait fidèle aux dreadlocks, et étalait sans complexe une sexualité débordante avec une tenue mettant en valeur des seins en obus et un fessier bombé typiquement africain. Ses robes courtes et décolletées mettaient en émoi l’élément masculin de l’entreprise dès que cette quintessence de la femelle sortait de son bureau de chef comptable. Au contraire, Élise s’habillait sobrement et cherchait à effacer une cambrure très nette qui rendait son corps dissymétrique par rapport à ses petits seins.— Tu n’as pas à t’en faire, on va monter un plan qui va mettre le patron dans ta poche. Mais pour ça, il faut que je t’accompagne, dit la chef comptable à la directrice.Celle-ci aurait accepté n’importe quoi pour se rassurer et accéda sans barguigner à la proposition de Sandra, dont le plan était simple. Il s’agissait de jouer sur la sexualité face à un aréopage âgé, peut-être frustré et un tantinet voyeur. La chef comptable entraîna sa directrice dans un magasin de prêt-à-porter :— Il faut que tu mettes ton corps en valeur et particulièrement ton cul.— Mais il est trop gros !— Non, tu es cambrée et quand tu marches, il remue juste ce qu’il faut pour donner des idées à un mâle. Tu vas aussi montrer tes jambes et oublier le soutif, des nichons peuvent s’en passer.Et c’est ainsi qu’Élise se trouva nantie d’une robe arrivant à mi-cuisses, très étroite au bassin, décolletée dans le dos jusqu’aux reins.— J’ai l’air d’une pute avec ça, rétorqua-t-elle.— Non, d’une femme qui baise, et c’est ça qu’il faut mettre dans le crâne de ces vieux barbons. Et c’est aussi ce que je vais faire pour t’accompagner.Au jour J, Élise n’était guère à son aise dans sa nouvelle robe mais Sandra n’arrêtait pas de rire de toutes ses dents éclatantes :— Tu vas voir, je vais leur faire le coup de Sharon Stone dans Basic Instinct, gloussa-t-elle.Élise ne comprit pas tout de suite ce qu’elle voulait dire. Mais quand elle se retrouva dans le vaste bureau directorial face à un auditoire d’abord sévère mais qui se dérida lorsque les deux auditionnées ôtèrent leur veste, puis quand elles prirent position sur deux fauteuils supposés les placer en infériorité face à leurs juges, elle comprit. Le patron et ses deux adjoints n’avaient d’yeux que pour leurs cuisses largement découvertes et, dans le cas de Sandra, pour ses seins qui menaçaient de jaillir du décolleté faramineux à chacun de ses mouvements. La discussion s’engagea et quand vint le moment un peu critique de l’examen des comptes, Sandra posa négligemment sa cheville droite sur sa cuisse gauche, ouvrant une vue imprenable sur un entrecuisse dépourvu de slip. Trois mâchoires se décrochèrent en même temps et Élise en profita pour développer son argumentaire pour justifier ses comptes déficitaires.Le patron balbutia quelques objections, vite stoppées quand la chef comptable, directement intéressée par le sujet, abonda dans le sens d’Élise tout en posant cette fois sa cheville gauche sur sa cuisse droite et en redressant le buste au risque de faire craquer les bretelles de sa robe ultra légère. Dans le même temps, Élise avait très légèrement ouvert son compas et dévoilé un slip noir qui était en fait un string, comme le patronat s’en aperçut quand elle se leva un peu plus tard, les minces ficelles étant bien apparentes sous la mini robe très ajustée.Et c’est ainsi que les deux auditionnées se retrouvèrent à table avec leurs directeurs, visiblement désireux de prolonger leur entrevue dans un dîner « de travail », au cours duquel Élise et Sandra se comportèrent comme deux allumeuses, rivalisant de chatteries et de bustes redressés, sans que leurs commensaux n’aient la moindre chance d’aller plus loin. Pour le coup, elles se retrouvaient mariées et hors d’atteinte d’adultère, fût-ce pour une promotion canapé. Bien que frustré, le patronat avait passé l’éponge sur leurs comptes, et c’était le principal. Élise eut même la surprise de se faire draguer lourdement par le directeur financier :— Vous avez la plus belle chute de reins que j’ai vue depuis longtemps, lui dit-il en aparté.Elle se sentit obligée de remercier l’auteur de ce compliment plus que leste. Elle aurait préféré un hommage plus conforme à son charme mais c’était au moins la preuve, comme l’avait dit Sandra, qu’elle n’avait pas de raison d’être complexée par cette partie de son anatomie, qui constituait au contraire son principal atout sexuel. Néanmoins, elle ne donna pas suite à cet appel du pied et rejoignit sa collègue dans le hall d’entrée de l’entreprise.— On va fêter ça, on ne rentre que demain, décréta Sandra. Je te propose une virée en boîte, ça nous rajeunira.Après un court passage à leur hôtel pour se refaire une beauté, elles décidèrent de conserver leur tenue qui, d’après elles, demeurait dans le ton de leur soirée. Sandra connaissait un établissement « cool » où les Noirs étaient nombreux, mais pas uniques. Elles occupèrent une table et ne tardèrent pas à se présenter sur le « dance floor », avides de se défouler après une journée éprouvante pour leurs nerfs.**********L’entrée des deux femmes dans la boîte de nuit fut assez remarquée, en particulier celle de Sandra avec la prolifération de ses formes volcaniques. L’endroit était fréquenté à parité par Noirs et Blancs, ce qui lui conférait un côté exotique. Dès que les deux quadragénaires entrèrent sur la piste, elles furent aussitôt entourées par des gars plus jeunes qu’elles qui leur faisaient des risettes en les frôlant. Imitant Sandra, Élise accentuait les mouvements de sa croupe étroitement moulée par sa robe, désormais édifiée par son attrait depuis la réflexion du directeur financier. Quand elles finirent par s’asseoir à leur table, deux gaillards s’imposèrent dans leur compagnie. Un Noir qui se présenta sous le prénom d’Augustin et un Blanc sous celui d’Alex, celui-ci assez nettement tatoué. Et tous deux à la virilité exubérante et ostentatoire. Ce n’était pas trop le genre d’Élise, aux relations plus conventionnelles, mais c’était l’ambiance du lieu et elle s’y conforma sans déplaisir, d’autant que Sandra s’y montrait très à l’aise. Les deux gars avaient visiblement jeté leur dévolu nocturne sur elles deux, ce qui eut pour avantage de tenir les autres prétendants à distance. Sandra riait beaucoup, faisant trembler son décolleté, ce qui ne laissait pas les deux mâles indifférents. Élise raconta à Augustin le pourquoi de leur présence dans cette boîte, ce qui l’impressionna. Il n’avait pas souvent l’occasion de partager une table avec une « directrice ». Les quatre évoluèrent ainsi de la table à la piste de danse pendant une bonne partie de la nuit, jusqu’au moment où il fallut envisager de rentrer à l’hôtel. Alors, Sandra glissa à l’oreille d’Élise :— On va baiser maintenant, hein ?— Mais… tu oublies que je suis mariée !— Moi aussi, et alors ? C’est juste un coup d’un soir. Tu ne vas pas divorcer pour autant. Tu prends lequel ?— C’est que… je ne sais pas si je suis prête pour ça.— Ta ta ta. Je t’ai vu remuer ton cul toute la soirée. Tu as toi aussi envie de baiser mais tu ne veux pas te l’avouer. Bon, je te laisse le Black, je parie que tu n’as jamais fait l’amour avec un Noir.— En effet.— Alors, c’est tout vu. Ne fais pas ta mijaurée s’il te plaît. On va à notre hôtel et on baise. Je serais à tes côtés si ça peut te rassurer. Tu sauras en même temps ce qu’est un plan à quatre.Élise ne dit mot. Sandra avait vu juste. L’euphorie de la journée avait déteint sur sa personnalité. Elle n’était plus tout à fait elle-même. Elle avait vraiment envie d’un rapport sexuel, pour parler poliment. Même avec un inconnu, et surtout avec un inconnu. Un truc qui sort de l’ordinaire de son couple bien conforme. Elle avait très chaud à son bas-ventre et seul un pénis bien raide pouvait la calmer. Il faudrait juste assumer après. Mais ce n’était pas sa priorité du moment.C’est néanmoins un peu tendue qu’elle s’assît sur le siège passager avant de la voiture conduite par Augustin, tandis que Sandra et Alex se tenaient à l’arrière, déjà engagés dans un flirt poussé, à en juger par les gloussements de la chef comptable. Le conducteur passait de temps à autre sa main droite du lever de vitesse à la cuisse gauche d’Élise, généreusement découverte par la mini-robe. Elle le laissa faire jusqu’au moment où il effleura le string, ce qui la crispa. Sandra n’avait visiblement pas cette prévention puisque son gloussement s’était mû en gémissement. Il est vrai qu’elle ne portait pas de slip… Lorsque la voiture s’arrêta devant l’hôtel, le couple à l’arrière s’embrassait goulûment, la robe de Sandra troussée jusqu’au nombril et découvrant son entrecuisse. Un sein lourd s’était même échappé du décolleté. Une atmosphère de stupre régnait déjà dans la voiture à l’arrêt. Élise en sortit la première, très échauffée, fébrile, pataugeant pour ouvrir la porte automatique de l’hôtel. À peine arrivés dans la pièce, Sandra et Alex basculèrent sur un des lits jumeaux, indifférents à l’autre couple. Les pelotages se transformèrent rapidement en déshabillages et l’un et l’autre étaient déjà en tenue pour l’acte sexuel, c’est à dire entièrement nus, alors qu’Élise n’avait même pas encore ôté ses escarpins. Augustin avait compris que la petite blonde n’était pas aussi libérée que la grande Noire et y alla prudemment, comptant sur l’exemple fourni par le couple fornicateur pour arriver à ses fins.De fait, quand celui-ci entama un 69 de reconnaissance, Sandra aplatissant son plantureux fessier sur le visage de son amant d’un soir tout en le pompant avec conviction, Élise capitula. Augustin ne rencontra aucune difficulté pour faire passer sa robe par-dessus sa tête, dévoilant ses petits seins fermes et un fessier charnu souligné par un string tendu à craquer. Il l’entraîna sur l’autre lit, fit glisser le frêle morceau de tissu et plongea son museau entre deux cuisses qui ne firent aucune difficulté pour s’ouvrir. Le cunni prolongé qui suivit mit Élise dans l’urgent besoin d’être pénétrée et quand Sandra tendit à Augustin un préservatif, dont elle venait elle-même de poser un exemplaire sur la queue d’Alex, la directrice prit vraiment la mesure de l’acte dans lequel elle allait entrer, considérant avec appétit le torse musclé qui lui faisait face, bien plus sexy que celui de son mari, il fallait bien l’admettre.Le brame de Sandra avait retenti sur le lit voisin quand le pénis d’Augustin trouva un orifice béant, totalement accepté, totalement investi par un volume nettement au-dessus des habitudes sexuelles d’Élise, qui rejoignit sa collègue dans l’expression de ses cordes vocales. Les deux gars comprirent qu’ils avaient tiré le gros lot en la personne de deux femelles ardentes au pucier, chacune dans son genre, très libéré chez la Noire, carrément vulgaire dans la crudité de son plaisir, plus réservé verbalement chez la petite blonde mais pas avare de décibels pour autant et particulièrement ardente de la croupe. L’une et l’autre baisaient sans retenue et c’était le principal. Élise jouissait de cette peau noire contrastant avec la blancheur de la sienne tandis que Sandra se délectait des tatouages virilisés qui l’honoraient en même temps que la queue.***********Quand elle se remémora plus tard cette nuit époustouflante, une fois rendue à sa vie habituelle d’épouse, mère et manageuse, Élise avait conservé quelques images chocs qui alimentèrent longtemps ses pensées érotiques. D’abord, le torse sculptural de son amant noir, qui la subjuguait quand elle le chevauchait, le plus beau corps qui ne l’ait jamais honorée. Ensuite, le regard que lui adressa Sandra sur le lit voisin tandis qu’elles se faisaient prendre par-derrière en même temps, un regard gai, complice, qui annonçait une intimité nouvelle entre les deux collègues de travail. Puis toujours chez la même Sandra, son empalement sur l’homme tatoué, dos à lui, les mains d’elle posées en appui et en arrière sur le torse de l’homme, ce qui permit à Élise de voir la jonction de deux sexes de couleurs différentes en fusion totale, pleins d’ardeur. L’observatrice, elle-même alors en plein coït, n’avait jamais vu de film porno et donc jamais constaté le plaisir ressenti par une femme du fait de la pénétration, ici hyper réaliste, d’un pénis raide et puissant, allant et venant de toute sa longueur dans un antre féminin béant et mouvant. Cette vision inédite lui occasionna un orgasme que le Noir prit pour l’activité de sa queue. Ces trois images édifièrent Élise : elle jouissait autant avec ses yeux qu’avec son sexe.Dans le méli-mélo des quatre corps réunis sur les deux lits jumeaux, Élise ne fit que suivre les directives de sa chef comptable, beaucoup plus expérimentée. Ses tabous sautaient les uns après les autres. Jamais elle ne s’était trouvée nue en présence de trois autres personnes aussi nues qu’elle. Mais elle n’en ressentait aucun complexe, aucune gêne. Mieux, elle en était très excitée. Elle découvrait et adoptait des positions nouvelles et accepta même un échange de partenaire, ce qu’elle n’aurait jamais imaginé vivre un jour. Et encore moins s’accoupler avec un type aux antipodes de ses canons masculins avec ses tatouages, sa boucle d’oreille et son crâne rasé. Mais son corps n’était plus qu’un incendie intérieur à tel point que Sandra lui dit plus tard qu’elle aurait été mûre pour un gang bang, expression qu’Élise découvrit en même temps.Sa découverte se limita néanmoins à un acte tout aussi inédit pour elle : la sodomie. Très inspiré par sa croupe somptueuse, le dénommé Alex émit le désir de la prendre « par le petit trou » alors que Sandra se faisait elle-même sodomiser par Augustin sous l’œil ébahi de sa collègue. Comprenant qu’elle était vierge de ce côté-là, le tatoué y mit les formes, usant de la langue et du doigt avant d’introduire son gland. D’abord contractée, Élise finit par se relâcher, encouragée par Sandra et quand les peaux claquèrent, elle s’abandonna totalement pour découvrir l’orgasme anal. À la vue de la chair de poule qui avait envahi le bas de son dos et des cris de plaisir accompagnant le phénomène dermatologique, le tatoué éjacula dans sa capote et rendit définitivement les armes. Il fut bientôt suivi par son compagnon de baise, littéralement essoré par les puissantes circonvolutions fessières de Sandra. Et la tension retomba dans la chambre dans une odeur de sueur, de sperme et de liquidités féminines, le tout imprégnant des draps bons pour la laverie de toute façon. Après les compliments d’usage envers leurs deux partenaires, les deux hommes s’éclipsèrent sans même passer sous la douche. Élise trouva leur départ un peu rapide mais Sandra lui dit : « c’est mieux comme ça ». Et après un passage dans la salle de bains, elles s’endormirent.**********Élise se garda évidemment de raconter le déroulé et la suite de son entretien patronal à son mari, se bornant à l’essentiel, à savoir qu’elle était reconduite dans ses fonctions. Mais elle n’était plus tout à fait la même. Son esprit demeurait peuplé d’images érotiques liées à sa folle nuit. Son mari fut beaucoup plus sollicité au lit, d’autant que son épouse dormait désormais nue. Leur couple connut une embellie à laquelle il ne croyait plus. La grande surprise du mari survint un dimanche matin, alors que leurs enfants étaient captivés par les dessins animés. Revenus dans la chambre pour faire l’amour après le petit-déjeuner, le mari fut stupéfait d’entendre Élise lui dire : « prends-moi par le petit trou ». Plus tard, à la fin de leurs ébats, il demanda à son épouse d’où lui était venue cette idée.— Un fantasme, juste un fantasme ! lui répondit-elle, un demi-sourire sur le visage.