J’avais trop bu. Estomac en vrac et mal de crâne en étaient les signes. Quant à ouvrir les yeux, ce geste si anodin, quotidien et imperceptible en temps normal m’effrayait.J’étais au lit, allongée sur le dos. Étrange, je ne dors jamais sur le dos. Et encore moins nue ! Donc pas de doute, j’avais trop bu. Bien trop même ! J’en eus la certitude en parvenant enfin à décoller les paupières.Le plafond accueillit mon réveil d’un blanc éblouissant. Mais qu’est-ce que je foutais alitée dans mon salon ? Je sentais mes membres, mais ils refusaient de m’obéir, et plus je luttais plus ils me semblaient lourds. Alors j’ai capitulé et me suis rendormie.Une odeur de café me chatouilla les narines. J’adore en ressentir les effluves bien que je n’en boive jamais. Même sucré j’en déteste encore l’amertume, et le goût je n’en parle même pas. À défaut de me ravir, cet arôme me donna la nausée. Inerte, j’ai combattu cette envie de toutes mes forces. Le duel ne tenait qu’à un fil, mais j’ai remporté la partie. La volonté avait vaincu une montée acide ravalée qui me brûla l’œsophage. Pour un temps seulement, j’en étais consciente. Horrible !Lorsque j’ai enfin ouvert les yeux, le plafond, encore plus blanc que jamais m’a éblouie. Horrible !J’avais passé quatre jours à les poncer puis deux à les peindre, alors pourquoi après tant de sueurs m’écœuraient-elles tant ces poutres ? Pupilles rétractées, la vue devint moins… douloureuse. Une mouche se débattait dans une toile d’araignée ! Peine perdue, elle était cuite ! Comme moi, molle un lendemain de cuite, pensai-je. J’avais froid aux pieds et des fourmis me picoraient les jambes. Me lever était encore hors de portée, alors j’ai regardé l’araignée envelopper sa proie. Heureusement que les petites bêtes ne mangent pas les grosses sinon j’aurais fini comme cette pauvre captive de fils de soie ! Cette réflexion m’esquissa un sourire. De l’air s’engouffra, j’ai pris conscience que j’avais la bouche sèche. Horrible !Le bruit de la petite cuillère frottant la tasse me hurla aux oreilles. Pourquoi peut-on fermer les yeux et pas les oreilles ? J’aurais pu me les bouchonner des mains, mais l’effort semblait hors d’atteinte, alors j’ai grimacé. Horrible !Après le bruit de papier froissé qui me hérissa les poils, j’ai ressenti chaque claquement de dents telle une torture. L’envie de vomir refit surface. Horrible !Non pas ça ! J’ai voulu crier, mais trop tard : le percolateur moulinait les grains. Je connaissais la suite, et m’y préparai. Viendrait le bourdonnement de l’eau tiède sous pression, puis rebelote. Ces deux doubles expressos seraient les seuls qu’il boirait de la journée. Et dire que c’est moi qui lui avais offert cet engin de malheur. J’avais envie de pleurer. Horrible !Deuxième tintement de métal contre la porcelaine, et second croissant avalé je respirais presque normalement. Pour peu j’aurais presque eu envie d’en croquer un, tant ils croustillaient. Mais, l’estomac vide je souffrais déjà trop, alors plein je savais que la remontée serait inévitablement plus terrible. Tant pis pour toi Cathy, t’avais qu’à moins boire. Horrible !Lentement, péniblement, j’ai glissé ma jambe gauche au bord du lit. Pied dans le vide j’ai basculé sur le côté. Le carrelage était froid. Très froid, et proche. Beaucoup trop proche. Non, normal : je n’étais pas dans mon lit, mais simplement sur le matelas posé à même le sol.Tant bien que mal, assise, bras tendus et mains agrippant le rebord j’ai eu l’impression d’être au bord d’un précipice. Je n’ai pas souvenir d’avoir eu un jour le vertige pourtant ça tanguait. Et quand je fermais les yeux, c’était pire : je chancelais. Horrible !J’avais le cul à quinze centimètres du sol et j’avais peur de tomber ! Toi, cocotte, tu vas déguster si t’arrives à te lever, pensai-je ! Effet d’un reste d’alcool encore présent dans mon sang ou lucidité quelque peu recouvrée ? Les deux sans doute, même si je ne me souvenais plus de rien. Étrange !— Attends, je vais t’aider.— Crie pas !— Mais je n’ai…— Ferme-la !Mes mots résonnaient en moi tel un marteau piqueur. Pour la première fois de ma vie j’ai situé mon cerveau : il flottait dans sa boîte, ballotté en tous sens. Pourtant j’avais la tête immobile. Enfin, je crois. Horrible !Deux tenailles me lacérèrent les aisselles. Horrible !J’ai pris sur moi pour ne pas hurler. Une douleur à la fois suffisait. À mesure qu’il m’élevait je mesurais le poids de mon corps. Soixante-dix kilos pour un mètre soixante-huit, c’est un peu trop, mais pas exagéré pourtant ! Je me suis promis que si je survivais à ce jour, dès le lendemain j’entamerais un régime. L’espoir fait vivre, paraît-il. Horrible !J’avais réussi à me lever. Enfin, être sur pieds, parce que les bouger ! Seule la tête semblait encore pouvoir ce faire, contre toute volonté qui plus était. Horrible !Il m’a pris dans ses bras, consolidant un équilibre perdu pour moi, mais certain pour deux. Tête contre son torse, j’appréciai comme jamais sa grandeur. Plaisir !J’ai toujours été plutôt attirée par les hommes plus grands que moi. Son mètre quatre-vingt-deux confirmait cet attrait à la hauteur de ma faiblesse. Je m’étais déjà sentie légère avec lui, mais jamais si… en sécurité. Plaisir !Comme moi, il a pris quelques kilos depuis que l’on vit ensemble, mais il n’a pas perdu un gramme de muscle, alors je l’ai laissé supporter seul ma lourdeur. Plaisir !Mes mains glissèrent le long de ses flancs. Il était torse nu. Non ! il est nu lui aussi, constatai-je. Poignets posés sur le haut de ses fesses, je me suis offert un instant de bonheur. Plaisir !Je les adore ses fesses. Elles sont belles à voir et si douces au toucher. L’envie de les caresser était tentante, mais je crois que cet effort aurait été la perte totale du peu de forces qu’il me restait. Alors je me contentai de respirer. Le respirer. Plaisir !J’adore son odeur, elle m’attire et me réconforte. Même en sueur il sent bon. Malgré le gel douche, je décelai cet effluve qui lui est propre et qui m’enivre. Quelques papillons s’éveillèrent dans mon ventre. Excitation connue, mais je n’étais pas en état alors je le laissais me supporter tendrement. Plaisir !Bon, d’accord, j’étais entre ses bras, collée, suspendue, enlacée, accrochée, nue, et il bandait. Mais quand même !Bon, d’accord, je me sentais déjà mieux depuis qu’il me serrait contre lui. Mais quand même !Bon, d’accord, ça coulait le long de mes jambes. Mais j’y pouvais rien merde ! J’étais tellement molle que tout était lâche !Ça ne pouvait pas être lui, ses mains étaient dans mon dos.Bon, d’accord, les papillons voltigeaient comme des fous. Mais quand même !Bon, d’accord, je ressentais chaque battement de leurs ailes. Mais quand même !Bon, d’accord, la jouissance approchait. Mais j’y pouvais rien merde ! J’étais tellement excitée que tout était sensible !J’ai hurlé… vache que ça fait mal ! De gueuler, pas de jouir. De molle je suis passée à poids mort, alors il m’a recouchée. J’ai cherché la mouche du regard, mais elle n’était plus là. Une extrême impression de solitude m’a envahie. Pourtant je n’étais pas seule, je sentais ses mains. Je les aime ses mains. Doigts longs, fins, et habiles. Surtout lorsqu’elles s’occupent de mes seins. Plaisir !Je ne les aimais pas trop avant. Pas qu’ils soient flasques, ils bravent leurs pesanteurs dignement. C’est même presque incroyable vu leurs tailles : quatre-vingt-quinze D de pur naturel. J’ai failli passer sur le billard tant ils me complexaient plus jeune, puis, avec l’âge, j’ai compris que c’était un atout de taille. Plaisir !Il les adore mes seins. Je le sais, et ils le savent. Il suffit qu’il les mate et ils réagissent. J’avais les yeux fermés, donc je n’ai pas vu s’il s’est rincé l’œil, mais à la dureté qu’ils pointaient il devait. J’aurais pu ouvrir les paupières, histoire de vérifier le bien-fondé de ce que je ressentais, mais ça tournait encore trop. D’autant que ses caresses n’en sont que meilleures lorsque j’ai les yeux fermés. Plaisir !Je le connais par cœur. D’abord il caresse toujours les aréoles, effleurements qui en durcissent plus encore le bout. Ensuite il taquine ces deux pointes qui le narguent. Après, lorsqu’elles sont à fleur de peau, il les lèche à tour de rôle sans ne jamais en laisser une sans tendresse. Plaisir !Bon, d’accord, bourrée on voit double. Mais quand même !Bon, d’accord, bourrée les secondes sont des heures, mais quand même !Bon, d’accord, deux bouches me suçaient les seins. Mais j’y pouvais rien merde ! Je suis tellement bien quand on me les tète !Normalement, après avoir aspiré et mordillé un tétin entre ses dents, roulé l’autre entre deux doigts, il flatte toujours cette autre boule. Plaisir !Bon, d’accord, j’avais toujours deux bouches qui me tétaient. Et c’était bon !Bon, d’accord, deux mains m’écartaient les jambes, et je me laissais faire !Bon, d’accord, une langue me léchait la chatte. Mais j’y pouvais rien merde ! J’étais tellement honorée que tout faisait relâche !Triplement dévorée j’ai grogné. Erreur douloureuse ! Le grave qui s’échappa de ma bouche me tordit le cerveau déjà retourné. J’avais aussi mal en haut que du plaisir plus bas. Étrange ressenti que j’appréciai pourtant. Plaisirs !Bon, d’accord, j’avais perdu tout contrôle. Et alors !Bon, d’accord, ils étaient trois. Et alors !Bon, d’accord, la jouissance était imminente. Mais j’y pouvais rien merde ! J’étais tellement comblée sans que je sache !Deux mains me soulevèrent le bassin. Un coussin, un oreiller ou un truc dans le genre se logea sous moi. Deux bouches avaient suivi le mouvement, et celle qui avait interrompu sa succion juste avant que je ne jouisse renoua contact. Plaisirs !Bon, d’accord, elle m’avait laissée sur ma faim. Et j’appréciais ce retour !Bon, d’accord, elle s’était légèrement égarée. Et je n’ai rien dit !Bon, d’accord, elle me léchait le cul. Mais j’y pouvais rien merde ! J’étais tellement ouverte que tout était classe !Ouverte n’est pas le mot. Écartée est plus juste. Deux bouches me dévoraient les seins, deux mains me maintenaient les jambes à l’équerre et deux autres me séparaient les fesses. La vue devait être incroyablement indécente, car elles ont verrouillé la pose et fait une pause, durant laquelle je ne ressentais plus rien excepté mon cœur pulser. À chaque battement, le sang qu’il propulsait trouvait son chemin et sa destination. Plaisir !Bon, d’accord, j’avais les zones érogènes en feu. Et ça brûlait !Bon, d’accord, je tortillais du cul. Et ils aimaient !Bon, d’accord, j’ai gémi. Mais j’y pouvais rien merde ! J’étais tellement au bord que j’étais flasque !Une langue m’a pris la bouche. Aux mouvements, à sa hargne, je savais que je ne la connaissais pas celle-là. Pas plus que les deux qui salivaient sur mes seins. En revanche, celle qui me fouillait le cul je l’aurais reconnue entre mille. C’était lui, mon mari, mon homme qui se délectait ainsi de moi. Lui seul peut se régaler de cette partie de moi. Il en est tout aussi friand que de mon sexe. Plaisir !Bon, d’accord, je lui refuse souvent ce lieu. On a tous des tabous !Bon, d’accord, il était doux. Et j’appréciais la caresse !Bon, d’accord, ils étaient quatre. Mais j’y pouvais rien merde ! J’étais tellement choyée que je faisais grimace !Sa langue remonta, suivie d’un doigt. Sa bouche m’aspira, ses dents me mordillèrent, et ce doigt se recroquevilla. Sa langue roulait sur mon clito tandis que mon cul se détendait. Un doigt me visita le sexe puis ressortit. Je m’ouvris lorsqu’il rejoignit tranquillement son frère. Puis sa bouche a rompu tout contact. Il appréciait la visite, et moi son souffle. Plaisirs !Bon, d’accord, un troisième emprunta ce chemin. Et je l’ai englouti !Bon, d’accord, ce n’était plus une langue que j’avais en bouche. Et je léchais !Bon, d’accord, je tenais deux paires de couilles en mains. Mais j’y pouvais rien merde ! J’étais tellement étouffée que j’étais molasse !La suite, bien que je l’appréhendais, je me surpris à l’espérer. Pour peu je l’aurais réclamée si je n’avais eu pas la bouche pleine. Elle viendrait, j’en étais certaine. Après qu’il ait suffisamment admiré ses doigts disparaître en moi, après qu’il en eut suffisamment apprécié la tiédeur et la souplesse du lieu. Plaisirs !Bon, d’accord, il en rêvait depuis longtemps. Et moi depuis peu j’y pensais !Bon, d’accord, son gland était à la porte. Et moi je la laissais entrouverte !Bon, d’accord, il força un peu pour entrer. Mais j’y pouvais rien merde ! J’étais tellement plus moi que je n’avais plus de carapace !Dur. Comme rarement son sexe était dur. Et long ! Bien plus que celui que je ne pouvais accueillir entier en bouche. À chaque centimètre avalé je m’étonnais de pouvoir si simplement les laisser disparaître en moi. En réalité, sitôt le gland entré, partie la plus charnue qui se frayait un chemin en terre inconnue, pour lui comme pour moi le reste suivit comme une lettre à la poste. Plaisirs !Bon, d’accord, il était complet en moi. Et plus n’aurait été trop !Bon, d’accord, il ne bougeait plus. Et c’est moi qui l’aspirais !Bon, d’accord, il m’enculait et j’aimais ça. Mais j’y pouvais rien merde ! C’était tellement nouveau que tout était large !Il ne bougeait plus. Il se contentait d’avoir les couilles collées et me laissait œuvrer. Je pompais du cul le sexe de mon mari ainsi je le faisais de cet autre en bouche. Lorsqu’il a joui et que je l’ai bu, il a eu un soubresaut. Mais il n’a pas joui, lui. Il a juste acquiescé, apprécié à sa manière de voir sa femme avaler. Plaisirs !Bon, d’accord, je sais qu’il aime que je le boive. Et moi pas trop !Bon, d’accord, je sais qu’il aime que je suce un autre que lui. Et moi aussi !Bon, d’accord, j’ai gardé la bouche ouverte après avoir dégluti. Mais j’y pouvais rien merde ! J’étais tellement en manque d’air qu’il fallait que je le mâche !J’ai entrouvert les yeux. L’araignée, méthodiquement, réparait sa toile et la mouche pendouillait dans un cocon à une extrémité. Mais la lumière était crue, trop violente, alors j’ai baissé les rideaux. Ainsi j’avais aperçu la bête agiter ses pattes mes doigts brodaient dans leurs filets les sexes qu’ils empoignaient. Contrairement à la mouche qui s’était débattue en vain, les captives s’abandonnaient sans combattre à cette emprise. Plaisirs !Bon, d’accord, j’ai senti leurs capitulations jaillir. Et j’ai aimé !Bon, d’accord, deux râles rauques heurtèrent mes tympans. Et j’ai eu mal !Bon, d’accord, j’ondulais du bassin. Mais j’y pouvais rien merde ! C’était tellement fulgurant que même moi je ne tenais plus en place !J’étais désarticulée, basculée en avant, jambes tendues. Il m’écrasait de ses quatre-vingt-dix kilos et j’appréciais ce poids. Essoufflée, ventre collé contre le sien je combattais. À chaque insufflation je luttais et ressentais la puissance de ses abdominaux. Ils étaient aussi tendus que sa queue était inflexible, alors j’ai creusé le dos, enserré mes mollets et tiré de toutes mes forces. Il accompagna cette extrême extension en roucoulant. Plaisirs !Bon, d’accord, j’ai conservé une grande souplesse. Mais je souffrais !Bon, d’accord, il aime me posséder ainsi. Et moi l’accueillir !Bon, d’accord, il me pénétrait profond. Mais j’y pouvais rien merde ! J’avais le clito tellement gonflé qu’il était vorace !Son torse m’écrasait les seins. Ses pectoraux, fermes et bien dessinés effleuraient, frottaient puis rompaient le contact avec mes deux tétins qui les cherchaient. Nos deux corps n’étaient plus que muscles contractés. Je le ressentais de partout. Il me pilonnait de l’intérieur, mais l’extérieur me diffusait de telles sensations que j’en oubliais qu’il m’enculait. Son souffle me caressait le visage, ses gémissements me chantaient ritournelle. Je grimaçais, mais plus de douleur. Tous mes sens étaient avides, demandeurs, alors j’ai ouvert les yeux. Le marron de ses iris scrutait le gris clair des miens. Son regard me foudroya. Plaisirs !Bon, d’accord, ses couilles claquaient mes fesses. Et ça résonnait !Bon, d’accord, il me prenait la bouche. Et je suffoquais !Bon, d’accord, on bavait tels deux chiens devant une gamelle. Mais j’y pouvais rien merde ! Je suis toujours tellement en apnée lorsqu’il m’embrasse !Il a joui. J’ai perçu ces quelques jets tels des piqûres. J’ai repensé à la mouche et me suis dit que, si elle aussi a ressenti ce que j’éprouvais, elle avait peut-être eu une belle mort. Sa langue était toujours dans ma bouche, immobile : on était aussi mou l’un que l’autre. Plaisirs !Bon, d’accord, il pesait lourdement sur moi. Et je m’affolais !Bon, d’accord, il s’est relevé. Et je l’ai cherché !Bon, d’accord, je me suis sentie abandonnée. Mais j’y pouvais rien merde ! Je me sentais si seule que j’avais la rage !« Encore » ai-je crié. Erreur !J’ai hurlé « aie ! 》. Pire ! Et j’ai pleuré.Deux mains essuyèrent mes larmes, et j’ai apprécié. Puis elles me pincèrent les seins. Buste tendu je haletais. Plaisirs !Bon, d’accord, j’avais perdu la notion de qui était qui. Et je m’en foutais !Bon, d’accord, il pouvait tout de moi. Et j’aimais ça !Bon, d’accord, j’en voulais encore. Mais j’y pouvais rien merde ! J’avais joui si fort que tout…ooOooLorsque j’ai ouvert les yeux, une araignée me dévisageait. Confortablement installée sur sa toile, j’avais le désagréable sentiment qu’elle me toisait. Je la fixai, décidée à remporter ce duel, mais les yeux me piquaient. Alors j’ai cligné des paupières et perdu la partie.Fière de cette victoire, avec une précision millimétrée elle extirpait, étendait et nouait de fins fils de soie tout en jouant l’équilibriste. Pour la première fois j’ai regardé une araignée sans peur, et, surtout, sans éprouver le besoin de l’écraser. Étrange !Comme tous les matins, avant de me lever j’ai voulu m’étirer. D’atroces douleurs me firent grimacer. Même bâiller me fit souffrir. Horrible !Alors je me suis accordé un instant de détente. J’étais douillettement allongée, mais je ressentais le poids de mon corps comme jamais. Horrible !De voir cette bestiole à huit pattes jouer l’équilibriste au plafond, si simplement, si sûrement et si légèrement, me désespéra plus lourdement que j’avais les membres qui me pesaient. Plus elle œuvrait, calmement, et plus je me contractais. Une jalousie infondée s’était emparée de moi. Horrible !L’écho de son inquiétude se répercuta de gauche à droite, puis de droite à gauche, puis encore, et encore, jusqu’à s’étouffer. Horrible !Mais son ton, doux, me combla de l’amour qu’il me portait. Plaisir !L’araignée, interrompue par cette grave question, s’immobilisa. Ayant suspendu son savant tissage, elle semblait attendre ma réponse. Étrange !— J’ai soif.— OK, mais que de l’eau.On le regarda partir tirer un verre d’eau du robinet. L’araignée, rassurée que ce mètre quatre-vingt-deux s’éloigne, une haute menace pour elle, se remit à sa tâche. Quant à moi, le suivre des yeux me tordait le cou. Horrible !Entendre l’eau couler et remplir le verre qu’il me destinait me déclencha une envie urgente. Incapable de bouger je pris peur. Cuisses serrées, main sur mon sexe, je pressai de toutes mes forces. Horrible !Verre en main, lorsqu’il me vit ainsi tendue, paume gauche m’écrasant le pubis il a souri. Plaisirs !De le voir si radieux réveilla en moi une envie plus puissante que ce besoin d’uriner. Plaisir !En arrêt, il observa mes jambes s’écarter, ma paume amorcer un lent mouvement circulaire et mon index disparaître. Plaisirs !— T’es vraiment incroyable, toi !Ils me regardèrent. L’araignée, un fil de soie encore accroché à ses filières, et lui, sexe tendant le lycra de son caleçon. Leurs immobilités semblaient fixées par l’agitation qui m’animait d’un majeur simplement posé sur ce petit renflement sensible qu’adolescente j’avais tôt découvert être proche de l’entrée, et clito massé d’appuyées et ciblées attentions. Plaisirs !Tous les muscles de ma main gauche étaient contractés, douloureux, tandis que ceux de mes jambes me les ouvraient en grand. Plaisirs !Verre posé au sol, il s’invita entre mes cuisses. Il ne fit que contempler, ainsi l’araignée semblait découvrir comment les humains tissent de poils frisottants un piège tout aussi humide qu’attirant. Plaisirs !Mon cœur battait la chamade, j’avais une crampe à la main, les yeux mi-clos, la bouche sèche et mal aux oreilles d’entendre les clapotis que mes doigts provoquaient, entretenaient, intensifiaient. Plaisirs !L’araignée, curieuse créature, accrochée à un filin qu’elle allongeait pendillait en s’approchant de moi. Étranges plaisirs !Lui, comme hypnotisé, caressait du regard la vue que je lui offrais. Partagés plaisirs !— T’es vraiment incroyable, toi !Il a chuchoté, bouche à quelques centimètres du lieu que je flattais et pourtant j’ai grimacé. Graves plaisirs !Lui demander de se taire était inutile. Tout était inutile, inopportun ou déplacé, alors j’ai intensifié la pression à la puissance de ma douleur. Atroces plaisirs !Son index a côtoyé le mien puis s’est amusé avec. Taquins plaisirs !Il a posé sa joue sur ma main. Il adore quand je me masturbe. Même si je préfère que ce soit lui qui me mène au plaisir, je sais qu’amorcer ce final moi-même le ravit. Duels plaisirs !Je n’étais plus qu’à quelques tours du décollage alors j’ai ralenti la puissance. Lui, il gloussait, piaillait tel un oisillon attend sa becquée. Ses inspirations m’attisaient, ses expirations me caressaient. Respirants plaisirs !Je lui ai laissé le champ libre. De deux doigts il a comblé cet abandon, et sa langue a relayé ma paume. Délicats plaisirs !Aspirée, de quatre doigts possédée j’avais le sexe mordillé et investi. Abandonnés plaisirs !Je me suis roulé les tétins en rythme avec la langue qui me lapait et les doigts qui me fouillaient. Total plaisir !Après une brève visite dans mon sexe son petit doigt effleura mon périnée. Glissant plaisir !La porte était close, mais pas fermée. Lorsqu’il frappa, elle s’ouvrit. Invitants plaisirs !Il fit une pause. Pas timide, pas hésitant, mais comme… surpris. Nouveaux plaisirs !Son annulaire, mon doigt préféré pour être porteur de l’anneau de notre engagement rejoignit son petit frère. Doubles plaisirs !À nouveau, il fit une pause. Longue. Trop, à mon goût, alors j’ai ouvert les yeux. L’araignée, tout aussi surprise que moi, regardait cette immobilité comme une interrogation. Partagées incompréhensions !— Encore, lui ai-je demandé à elle et l’ai-je enclin, lui.Elle s’est rapprochée, et lui a bavé en grognant. Son index a bougé. Triple plaisirs !Langue folle, doigts coquins, tous ont repris la cadence. Fougueux plaisirs !Je louchais sur l’araignée et lui sur sa main, alors j’ai fermé les yeux. Aveugles plaisirs !J’avais le sexe avide, mais vide, et le cul comblé. Quadruple plaisir !J’ai apprécié la pause, et lui la vue. J’ai ressenti son souffle, rapide et chaud, puis la lenteur de sa langue, douce et gourmande reprendre vie. Sensibles plaisirs !— T’es vraiment incroyable, toi !Ses mots me grignotaient. Que je l’aime sa voix, surtout lorsqu’elle a le timbre si amoureusement tactile. Chantants plaisirs !Même l’araignée semblait charmée. Elle se balançait, pendue à son fil comme moi à la main de mon mari. Languissant plaisir !Je l’aimais déjà avant qu’il ne me possède comme personne n’avait jamais su ainsi m’oublier, et de le sentir si intensément m’investir intensifia mon besoin de lui appartenir plus encore. Offrande de plaisirs !A-t-il abusé de moi ou a-t-il simplement profité de la situation que j’ai ressenti ce cinquième doigt à la grosseur de mon abandon. Poignant plaisir !— T’es vraiment incroyable, toi !Lentement, sans forcer, sa main progressa. Tant j’avais le corps raide, tant j’avais le cul souple. Relâché plaisir !Ainsi j’étais dilatée, l’araignée était comme hypnotisée. Profond plaisir.Le temps s’est arrêté. Suspendues à un fil, nous étions, l’araignée et moi en arrêt total. Mais pas lui, mon mari qui rythmait ces secondes en dépliant puis repliant ses doigts en moi. Caressants plaisirs.Bon, d’accord, il me chatouillait tendrement de l’intérieur. Et je frissonnais !Bon, d’accord, ses longs cheveux électrisaient mes cuisses. Et je tremblotais !Bon, d’accord, j’avais une main en moi. Mais j’y pouvais rien merde ! C’était tellement pas moi que j’étais encore plus toute à lui !Il avait le nez en appui sur mon sexe, sa bouche lubrifiant en salive cette lente et pénétrante avancée, et j’ai joui pour la première fois du cul.ooOooJ’avais une étrange appréhension en me réveillant. Comme si ouvrir les yeux était ou serait la fin d’un rêve ou le début de la réalité, alors je me suis laissé un peu de temps avant d’enfin oser.J’étais dans mon lit, dans ma chambre. Rien de spécial en soi, mais je ne me sentais toujours pas dans mon assiette. Bouche sèche. Très sèche même. Peut-être avais-je beaucoup ronflé. Ça m’arrive parfois. C’est en me passant la langue sur les lèvres que je pensai avoir bavé. Du moins, au premier passage, car au second je compris que ce n’était pas ma bave que je ravalais.Je ne suis pas une grande adepte de la chose, mais, étrangement, ce matin-là recueillir puis savourer ces restes de jouissances avant de les avaler ranima un feu en moi. J’étais fourbue, mais je trouvai la force de bouger ma main. Et de l’agiter surtout. Plaisir !Ainsi me suis-je branlée, langue folle furieuse de tout récolter et doigts tout aussi acharnés à patauger dans les restes d’abondantes jouissances. Gourmands plaisirs !J’ai joui sans retenue, telle une affamée en manque alors que j’avais le visage et le sexe me témoignant encore des frasques de la nuit passée.— T’es incroyable, toi !Il a attendu que je sois revenue sur terre avant de parler, et tant mieux. Il sait que lorsque je m’envole si loin, rien, pas même lui ne doit venir comme un cheveu sur la soupe.— Tu me le dis souvent en c’moment, ai-je répondu, respiration un peu calmée.— Parce que c’est la vérité. Même après tant d’années, tu me surprends encore.— Pourtant c’est pas la première fois que tu me regardes me branler, fis-je l’étonnée.— Non, mais c’est la première fois que tu te branles comme ça.— Comment ça comme ça ?— Amour, tu viens de te doigter le cul !Bon, d’accord, je l’avais fait sans m’en rendre compte, et c’était bon !Bon, d’accord, je ressentais une légère irritation, et je m’en foutais !Bon, d’accord, j’ai léché mes doigts poisseux. Mais j’y pouvais rien merde ! J’adore autant que lui goûter à mes jouissances !— Ha ! oui !, répondis-je de mon air coquine qu’il sait reconnaître.Il s’est approché, m’a embrassée tendrement puis m’a dit :— Ça te dit qu’on remette ça ?— Ça ? répétai-je sans vraiment comprendre.— T’étais tellement bourrée que ça mérite bien une deuxième, non ?Arrivé au salon on s’est couché sur le matelas de la chambre d’ami toujours posé à même le sol. Il a remis sur lecture, mais plutôt que de regarder l’écran j’ai cherché des yeux l’araignée. Patiente, insolente et spectatrice elle n’avait pas bougé de sa toile. On s’est toisé durant près d’une minute puis j’ai fermé les yeux.— Allez les gars, on remet ça. Mais cette fois j’suis pas bourrée alors va falloir assurer grave.— T’es incroyable toi, a dit mon mari avant de glisser entre mes jambes !— Non, c’qui es incroyable c’est qu’on soit que deux… aujourd’hui.Il a marqué une pause, légère, mais palpable. Du moins pour moi qui ne ressentais plus sa langue me laper.Aujourd’hui encore j’ignore toujours si j’ai rêvé, déliré, ou réellement vécu ce week-end de folies. C’était il y a un mois et on n’en a jamais reparlé, mais depuis la porte d’entrée n’est jamais fermée à clef, et l’araignée est toujours sur sa toile. Plaisirs !