Coralie 07 La chef d’escale de Toulouse s’appelle Loana
Coralie a décidé de son changement de vie et prend les premières marques à Toulouse. Elle va faire des rencontres déterminantes
Proposée le 30/10/2016 par Larges Epaules Votre note pour cette histoire érotiqueNous vous remercions pour vos nombreuses contributions, elles motivent les auteurs à poster leurs histoires érotiques.
Thème: Couple, passionPersonnages: FHLieu: Bureau, travailType: Fantasme
Nous arrivons à l’hôtel, dans le centre. Un peu vieillot, mais très confortable. Il fait encore chaud et il y a déjà un air d’été. Toulouse n’est plus une petite ville, sans pour autant être écrasante. Je pense que je pourrais me plaire ici.
Nous sommes à la réception, et nous attendons notre tour pour le check-in. André me passe son passeport en me disant qu’il revient dans un instant. C’est à mon tour, et je reçois les clefs d’une chambre double et d’une chambre simple au même étage. Je décide de donner la double à André, en me disant qu’il pourrait être plus facile de refuser d’entrer sans sa chambre, plutôt que de lui interdire l’accès de la mienne.André revient, accompagné de Monique sa femme. Nous nous embrassons chaleureusement, et je lui confie que je ne m’attendais à la voir là .
– J’ai voulu faire une surprise à André, en le rejoignant ici. Absorbé comme il l’est par ses avions, il a naturellement oublié notre anniversaire de mariage. C’est la première fois depuis 28 ans !
– Oh, félicitations !
Je n’ai pas grand-chose à ajouter, et je rends à André son passeport et la clef. Monique intervient à nouveau :
– Coralie, ce serait bien si tu te joignais à nous pour un petit dîner ce soir. Nous pourrions faire mieux connaissance, toi et moi.
– Oh vous savez, je crois que je vais vous laisser à deux, vous avez des choses à célébrer. Moi je comptais un peu me promener dans la ville, et lire un bouquin.
– Nous insistons, dit André, j’avais oublié la date, on dira alors que c’est demain, et je ferai en sorte de me rattraper. On se retrouve en bas dans une heure ?
– Parfait, à tout- à -l’ heure.Nous montons dans le même ascenseur, et je m’allonge sur le lit pour réfléchir : C’est quoi ce truc ? Encore une manigance d’André ou un plan encore plus glauque ? Il faudra en tout cas que je sois particulièrement attentive à ne rien laisser paraître. Pas question de boire, ni de me trahir.Tout le monde désire marcher quelques minutes, après une journée enfermés. Nous passons par la place du Capitole. Il y fait encore chaud, et un tas d’animations de rue sont en place, du petit groupe de noirs jouant du djembé, aux statues vivantes. Des enfants partout. Tout cela est détendu et convivial, et ce genre de choses n’est possible que dans le sud. Les gens du nord sont trop froids et distants pour cela. Autre petite rue et André nous montre la façade d’un très bel hôtel particulier 18ème, avec porte cochère. Le bâtiment est très grand, et j’essaye de déchiffrer le frontispice. Impossible, car le temps a fait son Å“uvre. Les lettres sont effacées et surtout noires de pollution.Nous arrivons dans un restaurant tout proche, ou Monique a réservé pour trois personnes. Elle savait donc que je serais là . Par son mari ? Peut-être l’a-t-elle fait depuis l’hôtel.
L’ambiance est très détendue, nous évoquons la vie à la coloc, de leurs enfants, y compris de leur dernier fils Denis, actuellement au Canada pour ses études. Ils m’interrogent sur ma jeunesse de fille de diplomates, souvent chahutée entre deux pays, et avec de nouvelles relations à se faire.
– Tu gardes des contacts avec tes amis locaux ?
– Bien entendu, on se fait des promesses de se revoir, et de rester en contact, qui ne sont pas tenues, la plupart du temps. J’ai néanmoins encore des relations très suivies avec deux amies américaines, et une espagnole. J’ai plus ou moins prévu de passer quelques jours à Madrid cet été.
– La distance n’aide pas à garder le lien, malgré skype et l’e-mail…
– Vous avez raison, c’est pour cela que je suis un peu jalouse de la relation exceptionnelle qu’entretiennent les sÅ“urs.
– Les sÅ“urs ?
– C’est le surnom que j’ai donné aux filles de la coloc. Elles semblent avoir vécu des choses tellement fortes ensemble, depuis toutes ces années.
Un blanc dans la conversation, que je n’arrive pas à interpréter. J’avais le pressentiment que les choses n’étaient pas aussi claires et transparentes à la coloc. Le voici confirmé.
– Alors, André m’a dit que viendrais habiter Toulouse. Tu sais où ?
– Non pas encore, j’ai fait quelques repérages, mais ce n’est que demain que je rencontre les agences pour des visites. Je ne sais même pas encore dans quel quartier je voudrais être. Mais il y a pas mal de choses à louer, et j’ai encore trois mois.
– C’est la première fois depuis longtemps que je reviens ici, dit Monique. Je m’y verrais bien également.
La conversation se poursuit sans trop de malaise, sur des tas de sujets touchant à l’actualité entre autres. Pas de boulot donc, sauf quand Monique en arrive à expliquer qu’elle s’est spécialisée dans les thérapies de couples qui avaient connu des difficultés liées à la maltraitance, entre époux ou vis-à -vis des enfants.
– C’est parfois assez difficile sans doute ?
– Tu as raison, je suis souvent confrontée à des situations dramatiques, avec des composantes de violence, de drogues ou d’alcool. Mais les thérapeutes sont formés pour savoir prendre de la distance par rapport aux choses.
Sans avoir prononcé un mot à ce sujet, je perçois que Monique, bien entendu, a compris que son mari et moi avions été amants. Je pense que cette soirée a été comme un adoubement, ou une permission à son mari. « Amuse-toi avec cette petite si tu veux, mais ne me quitte pas ». Il est l’heure de rentrer à l’hôtel, je les remercie de cette belle soirée, Monique m’incite à la tutoyer, et André me fixe RV à 18h00 à l’aéroport. Nous aurons encore une heure trente au calme pour travailler avant notre vol pour Paris.
Le lendemain, premier rendez-vous à dix heures à l’école qui dispense la formation que je compte démarrer. Je vois le directeur, qui m’indique que mon cursus et mon boulot me qualifient pour la session, sans avoir à passer d’examen d’admission. Il me décrit l’organisation des cours et formations, qui durent deux ans, et se déroulent deux soirs et deux demi-journées par semaine et deux samedis par mois. Il y a des cours de mécanique, de résistance des matériaux, des cours de présentation du marché aéronautique. Des domaines très éclectiques, qui permettraient à un bon bricoleur de construire un avion, et à sa copine hôtesse de l’air, de monter une compagnie aérienne. Les élèves ont droit à 25% d’absentéisme pour les cours de semaine, et 10% pour les cours de week-end, pour tenir compte des occupations de chacun.
Je l’interroge sur le type des participants : moyenne d’âge un peu au-dessus de trente ans avec 5-7 ans d’expérience professionnelle. Apparemment tout ce qui compte dans le domaine aéronautique envoie ici ses jeunes pousses. Je reconnais sur la liste de références le sigle de notre client et de quelques équipementiers que je connais.
Reste la question du prix. Le directeur m’annonce €20 000 par an…
Suis-je sensée payer cela moi-même ? Même avec ma nouvelle rémunération, cela ferait un sérieux trou dans mon budget.
Je prends alors les transports en commun pour me rendre dans le centre, j’ai rendez-vous à quatorze heures dans une agence. Déjeuner sur une terrasse à l’ombre, celles au soleil sont intenables, promenade dans les petites rues autour de la place du Capitole. Je commence à me sentir bien dans cette ville, et je me dis que je n’aurai pas trop de mal à quitter Paris, sa grisaille et ses râleurs permanents.
De ma terrasse, je regarde les passants, et de plus en plus les filles, en ayant parfois des pensées un peu lubriques. Il y a définitivement quelque chose de changé dans mes envies. Il me semble que vivre dans une ville où les filles sont aussi sexy, ne nuira pas à ma nouvelle libido. Les hommes sans doute un peu plus quelconques, et certainement ceux qui se la jouent « macho du sud ».
Il me semble reconnaître Loana, que j’appelle. Elle me rejoint à ma table. Les trois bises que je lui donne me permettent d’admirer ses seins, et je me demande s’ils sont vrais.
– Salut Loana, tu as le temps de t’asseoir ?
– Bonjour Coralie, quelques minutes, mais pas tellement plus, je dois retourner au bureau.
– Je suis désolée pour les bises, mais on a le même âge, et puis Toulouse n’est pas Paris.
– Non, non, tout va bien. J’avais déjà envie de t’en donner hier, mais il y avait ton patron.
Sans qu’on en soit plus loin, je me dis que j’aurais des chances de mettre cette fille dans mon lit. Incroyable ce que j’ai changé.
– Loana, j’ai une question. D’où vient ton prénom ?
– C’est un prénom italien, ma mère vient de là -bas, mais mon père est de Valencia.
– Tu parles ces deux langues ?
– Oui très bien, ainsi que l’anglais, j’ai fait des études de traduction. Malheureusement j’ai dû les interrompre.
– Tu as toujours habité Toulouse ?
– Non j’ai grandi dans une petite ville à 100 km d’ici, et puis je suis venue m’installer ici pour les études, je m’y suis mariée, et j’y suis encore.
– Tu es mariée ?
– Divorcée maintenant, et sans enfants. Mon mariage a été un vrai naufrage. On s’est mariés trop tôt. Je suis seule depuis presque deux ans, j’avais besoin de souffler, et de m’amuser.Je me dis qu’avec un corps pareil, il ne doit pas être trop difficile de trouver à s’amuser par ici, ni ailleurs. La conversation continue sur des points de détail. Elle me dit ensuite devoir me quitter, ce qu’elle regrette (et moi aussi). Les bisous de départ (trois dans le sud), sont encore plus appuyés, l’un d’entre eux m’effleurant les lèvres. Et puis ma main que je laisse un peu trop longtemps sur son bras pour des filles qui ne se sont rencontrées que la veille dans un cadre professionnel.
Voilà que je mets à draguer les filles… Depuis quelques semaines, et qu’André m’a appris la jouissance, il me semble que mon corps réclame plus. Je ne trouve pas cela malsain, et somme toute assez agréable. Je n’ai plus rencontré de mec depuis Matthieu, et j’aimerais bien voir si cela marche mieux avec les hommes. Ces pensées me font sourire, et je dis que je pourrais laisser une annonce dans le canard local « Fille libérée en train de devenir lesbienne aimerait rencontrer homme bien membré pour ne pas oublier qu’elle a été hétéro. Appelez Coralie au 06….. »
L’après-midi, deux rendez-vous dans des agences du centre. Je n’ai pas le temps de visiter mais je signale que je reviendrai le mardi suivant. Je sélectionne trois biens dans une agence, deux dans l’autre en signalant que je désirerai les visiter le mardi suivant. J’ai demandé qu’il y ait au moins deux chambres, car je joue de plus en plus avec l’idée d’une coloc avec Sandra. La différence de prix n’est pas du tout énorme, contrairement à Paris, et puis je pense qu’avoir une chambre d’amis ne nuit pas quand justement on veut se faire des amis.
Le soir, rendez-vous avec André à l’aéroport, où nous évoquons pas mal de points en suspens pour lesquels il prend des décision immédiates, ou promet de réagir plus tard.
– Raconte-moi ta journée, Coralie. Tu as vu l’école ?
– Eh bien, j’ai été les voir ce matin et je suis reçue sans examen préalable. Cela m’a l’air pas mal du tout, mais j’hésite encore un peu.
– Pourquoi ?
– Parce qu’ils ont indiqué des frais de €20000 par an, et cela fait un sérieux montant pour moi, même après promotion !
– Mais c’est la boîte qui paye, ils ne te l’ont pas dit aux RH ? C’est le cas aussi des cours de pilotage ! Tu iras les voir demain, et ils finaliseront ton inscription.
– OK merci. Pourquoi les cours de pilotage ?
– Parce que nos clients, existants ou potentiels sont en grande partie des fanas d’aviation. C’est un peu une secte si tu veux, mais beaucoup fonctionne sur le relationnel, comme tu sais.
– Et vous André, vous pilotez ?
– Non j’ai le vertige.
– Et vous êtes tout de même parvenu à vous imposer ? Dis-je sur un ton mutin.
– Je me suis acheté des lunettes d’aviateur, modèle 1925, et j’ai couru longuement dans les couloirs avec les bras à l’horizontale. Ils ont bien ri, et dit que cela suffisait pour m’introniser.
Pause dans la conversation, mais il me relance bien vite sur l’après midi.
– Tu as été voir tes agences ?
– Oui j’ai cinq visites programmées mardi prochain.
– Tu n’as encore rien signé j’espère ?
– Non rien du tout, pourquoi ?
– Parce qu’il se fait que j’ai été aujourd’hui chez un notaire de Toulouse, pour un signer un acte d’achat, pour l’hôtel particulier que vous ai montré hier soir, à Monique et toi.
– Qu’est-ce que vous allez en faire ?
– Moi rien, mais la boîte, beaucoup. Nous cherchions un bien de prestige à Toulouse, spacieux et discret, que nous pourrions utiliser pour nos réunions top secret, avec nos clients, nos prospects. Il y a d’immenses réceptions, une cour intérieure, des chambres. Tout cela a un charme fou. Et puis il y aussi un très bel appartement sur deux niveaux, qui compte trois chambres je pense.
– Et donc ?
– Et donc, je pense qu’il te conviendrait parfaitement.
– Comment cela ?
– Eh bien, il fera partie de tes attributions de gérer cet endroit, de veiller à ce que tout se passe bien, habiter sur place est un avantage.
– Mes compétences en matière de cuisine ne dépassent le Croque-Monsieur que de très peu…
– Coralie, il n’est pas question que tu fasses la cuisine ou les chambres, mais bien par exemple que tu assures la gestion, que tu aides à recruter le personnel.
– Tout cela va coûter une fortune non ?
– Pas tellement en fait. Cette propriété n’intéressait personne, et puis disposer de cet endroit permet de remplacer tout un ensemble de frais que nous avons. Et il y a aussi que notre client prend 50% des frais en charge, car il veut aussi utiliser l’endroit. Et je crois que d’autres boîtes y viendront aussi.
– Pourquoi ne le font-ils pas eux-mêmes?
– Parce qu’ils sont une société cotée, et qu’ils ne veulent pas s’encombrer d’immobilier non directement stratégique qui alourdirait leur bilan.
– Quand cela démarre-t-il ?
– En fait pas avant 1 an, car il y certains travaux assez lourds, dont quelques travaux de structure, et cela prend du temps dans un bâtiment classé.
– Donc ce logement pour moi serait aussi à ce moment-là ?
– Non, je pense que tu pourrais y aller plus rapidement, même bien avant septembre. Il faut juste prévoir de rafraîchir les murs, moderniser la cuisine et la salle de bains, des choses comme cela. Je propose que tu ailles visiter la semaine prochaine, et si tu es d’accord on lance ces travaux. On sera prêts bien à temps.
– Et les conditions financières ?
– Quelles conditions financières ? Le conservateur du Château de Versailles ne paie pas de loyer…
– C’est grand ?
– Ecoute je l’ai visité en vitesse tout à l’heure, et il me semble qu’il y a trois chambres dont une très grande, tu pourrais y inviter facilement toute une équipe de Rugby, sans qu’ils se gênent pour dormir.
– Une équipe de rugby ?
– A Paris c’est le football, comme tu sais, ici c’est le rugby… Tu n’as pas encore pris d’abonnement au stade ? Il y pourtant beaucoup de grands garçons bien musclés, sur la pelouse et dans les gradins…
Nous montons dans l’avion et les sièges business sont clairsemés. Nous pourrons continuer à parler de choses et d’autres.
– André, vous êtes quelqu’un d’assez étonnant !
– Ah bon ?
– Il y a que vous me subjuguez à toujours venir avec des surprises, petites et grandes. Toulouse et la proportion plus énorme que cela prend chaque jour. Et puis cet hôtel particulier devant lequel nous sommes passés, sans que vous disiez rien…
– Au moins ma femme en sait sur mes affaires, au mieux elle se porte, et moi aussi.
– Sa présence à Toulouse, bien entendu, était aussi une surprise… pour vous aussi ?
– Tu es une fine mouche, Coralie, et tu amènes très bien le sujet. Penses-tu que j’avais arrangé sa venue à l’avance ?
– Je ne sais vraiment pas, et c’est bien cela qui m’énerve.
André éclate de rire.
– Eh bien nous dirons alors que ce mystère fera partie de notre jeu, pour quelque temps encore. Tu trouveras cette réponse par toi-même, sans doute, mais ce n’est pas très important.
– Et puis il y a que je n’ai plus accès à votre agenda de bureau, ce qui m’a un peu troublée…
– Je comprends, c’est quelque chose qui n’a pas lieu d’être, je vais le rétablir, mais je crois que je l’interromprai à nouveau en septembre, quand le lien hiérarchique sera plus ténu entre nous.
– Il me semblait que nous allions encore travailler ensemble sur certains aspects du projet.
– C’est vrai mais il est possible que nos structures changent radicalement avant la fin de l’année, car l’aéronautique devient tellement important pour nous que nous envisageons quelques mesures d’ampleur.
– Comme par exemple ?
– C’est seulement parce que tu es ma nièce préférée que je te livre une partie des pièces du puzzle : nous pensons à transférer toute l’activité aéronautique à Toulouse, quitte à perdre quelques têtes au passage, et puis le conseil d’administration aime bien ce que je fais. Je pourrais bien être nommé Directeur Général sous peu. Mais ma nièce préférée, qui est discrète et à moitié sourde, n’a rien entendu. Comment pourrait-elle répéter quelque chose qu’elle ne sait pas ?
– Je me pose la question…
– Sérieusement, Coralie, rien de tout cela ne sort de ta jolie tête. Je trouve d’ailleurs que ton charme n’a fait qu’augmenter depuis que cet affreux chignon a disparu. Je ne connais pas celui qui t’a conseillé cela, mais il a du goût.
– Je ne vous dirai pas qui m’a soufflé l’idée. Ce petit mystère fera partie de notre jeu. (sourire)
– Un autre point, Coralie, pour clore la partie sérieuse de notre conversation. Tu fais bien d’aller à Toulouse et de faire tout ce qu’on te demande. Tu auras sans doute beaucoup à faire, mais tu vas voir, on va beaucoup s’amuser. Crois-moi.
– J’espère ! Mais j’ai le sentiment qu’il faudra s’accrocher à la rampe pour ne pas tomber du wagon.
André consulte ses mails, j’en profite pour lire un peu.
– Que lis-tu ?
– Un auteur japonais dont le texte a un effet magnétique certain. Une demie heure de lecture et je suis partie dans les nuages, emportée par l’histoire. C’est un roman en trois livres, deux mille pages en tout, et je me demande vraiment dans quel état je serais à la fin si je pouvais le lire tout d’une traite.
– Dans un état d’extase ou de demi transe, comme après certaines leçons ?
– Non pas vraiment, ce n’est pas la même chose. Les leçons amènent à une explosion, cette lecture est plus lancinante et t’amène à une sorte de plénitude. Le texte est lent et parfois répétitif, et tout cela participe au plaisir du lecteur, alors que cela rendrait fou chez un autre auteur.
– As-tu tiré profit des premières leçons ?
– De quel épisode n’es-tu pas au courant ?
– Ce n’est pas la question, mais tu n’es pas obligée de me répondre !
– Disons que les leçons ont débloqué les choses, et j’ai maintenant une libido beaucoup plus… beaucoup moins réduite.
– Il m’est revenu que tu avais rencontré le comité d’accueil à la coloc ?
– On peut dire cela.
– Tu as aimé ?
– Pas mal, mais je suis loin du niveau de satisfaction d’après les leçons.
– Peut-être une question de compétence du professeur !
– En effet, c’est possible. Quand les bons professeurs sont surbookés, il faut s’adresser aux moins bons, si on n’a pas la possibilité ou l’envie de patienter.
L’avion atterrit vers 21 heures, et nous prenons un taxi qui dépose André d’abord et m’amène chez moi ensuite. Les filles débarrassent la table, je me fais un petit repas, et Sandra me tient compagnie. Je trouve que cette fille est vraiment très gentille, plus posée que le restant de la troupe, et j’ai envie de m’en faire une amie. Nous conversons sur tout et sur rien, et elle m’épate par le calme et la pondération de ses propos. Une idée subite me vient :
– Sandra, tu aurais envie de participer à une coloc avec moi à partir de septembre à Toulouse ?
– Ecoute, je ne sais pas trop, je dois encore réfléchir. Et Sandra met un doigt sur la bouche comme pour m’intimer l’ordre de me taire.
Tout en continuant de me parler de parfaites banalités, Sandra écrit sur un bout de papier « ne parle pas ici de cela, il faut qu’un soit dehors pour en parler ».
– Il fait encore clair, cela te dirait d’aller faire un tour dehors ?
– Bonne idée, je n’ai pas beaucoup pris l’air aujourd’hui. Laisse-moi me changer et on y va.
Nous sortons de l’appartement et je sens que Sandra est sous un stress intense.
– Coralie, il ne faut plus que tu parles dans la coloc de ce projet de Toulouse.
– Pourquoi ? Quel est le problème ?
– Le problème est que tout le monde écoute tout le monde.
– Et alors, cela n’a rien de honteux ?
– Pour des gens normaux, vraiment pas, mais ici il se passe des choses anormales.
– Anormales ?
– C’est très difficile pour moi de tout t’expliquer. J’aimerais le faire, mais c’est tout bonnement impossible !
Je ne comprends rien à ce que Sandra me raconte. C’est pourtant une fille sensée, mais j’ai vraiment l‘impression qu’elle déraille un peu.
– Donc tu ne veux plus aller à Toulouse ?
– Bien sûr que si. Et ce serait super de partager une coloc avec toi, mais je ne veux pas que cela se sache avant septembre. Je subis des pressions pour rester à Paris, et faire ces études ici.
– Des pressions ? De qui ?
– Encore une fois, je te raconterai tout cela dans le détail un jour, mais il vaut mieux pour toi et pour moi que tu n’en saches pas trop pour l’instant. Méfie-toi de la coloc, et fais-en sorte d’en dire le moins possible aux filles sur tes projets, ne raconte rien de confidentiel dans l’appartement même si elles ne sont pas là , car les murs ont des oreilles.
– Il y a des micros ?
– Et sans doute aussi des caméras…
– Tu ne te fais pas des idées ?
– Crois-moi ou pas, c’est comme tu veux, mais je te recommande la plus grande prudence. Cet endroit est… nocif.
Deuxième fois que j’entends ce mot, assez peu courant sauf pour les produits chimiques. Possible que tout cela ait avoir avec l’ancienne affaire entre Sandra et Jean ?
– Tu peux me parler un peu de ton projet de coloc à Toulouse ?
– Oui. Tu sais que je vais m’installer là , et je vais avoir un assez grand appartement, deux ou trois chambres. Je voudrais te proposer d’en occuper une.
– Effectivement, ce serait pas mal. A quelles conditions ?
– Tu ne paies pas de loyer, et on ne fait 50/50 pour la bouffe, comme ici.
– C’est effectivement un beau cadeau… Mais pourquoi ferais-tu ça ?
– Tu sais, je gagne bien ma vie, et je trouve très agréable de ne pas vivre seule. Et puis tu fais la cuisine mieux que moi ! (sourires).
– C’est quel genre d’appartement ?
– Je ne sais pas encore très bien, il y a plusieurs possibilités dans le centre-ville et je dois les visiter encore la semaine prochaine.
– Si cela pouvait se faire, tu me sortirais d’une merde noire…
– J’en ai bien l’impression ! Je ne connais pas les détails de ton histoire, dont tu me parles quand tu veux, mais cela me fait vraiment plaisir de t’aider si je peux.
Je lui parle de Toulouse, ce que j’ai pu en percevoir, de ce monde du sud avec ses couleurs et sa chaleur. Je parviens à alléger un peu l’ambiance, et Sandra se détend. Il est maintenant temps de rentrer, et elle m’embrasse gentiment sur la joue.
– Merci Coralie, tu es une chic fille. Je n’oublierai pas ce que tu fais pour moi.
Je me mets au lit, pleine de questionnements. Est-il vraiment possible que cet endroit soit surveillé ? Par des micros et des caméras ? C’est vrai que l’information circule très vite, y compris vers André… Et puis, quel peut-être ce gros secret qui bloque Sandra ? Subit-elle vraiment des pressions ou est-elle en train de se faire un film ? En tout cas, prévoyance est mère de sagesse, et je serai très prudente à l’avenir, par exemple en ne passant aucun coup de fil personnel depuis la coloc, ni même depuis mon mobile du boulot.
Le restant de la semaine passe à la vitesse de l’éclair. Je suis pas mal aux RH qui me donne les directives pour l’engagement des niveaux 1 et 2, et des indications pour les niveaux supérieurs avec lesquels je dois mener les entretiens préalables avant de les remettre dans les mains expertes de Paris. Je confirme mon arrivée à Loana pour lundi 9 heures, réserve l’hôtel, regarde les possibilités de voiture, et puis essaye de résorber mon retard de mon boulot de base. On me confirme la recherche de mon « clone » a été lancée en urgence par André.
Je vois Capucine un soir brièvement qui me confirme que le boulot est conforme à la description qu’elle en a reçue. Ce sera assez intense pour elle jusqu’à mi-juillet et d’ailleurs elle sera partie une grosse partie du week-end en repérage et préparation à 100 km de Paris. Je vois bien qu’elle serait preneuse d’une autre séance dans un hôtel borgne, mais cela ne me fait pas trop envie à ce moment-là , car trop rapide. Je suis contente de voir que je parviens encore à contrôler ma libido.
Je passe le samedi à travailler, ce que je choisis de faire au bureau. Dimanche, repos, lecture et farniente et autre promenade avec Sandra. Nous allons jusque Versailles, pour marcher longuement le long du Grand Canal . Je n’apprends rien de plus sur le grand secret, et nous parlons architecture, ce qui réveille Sandra. Elle me parle des grands anciens, et de la conception beaucoup plus humaine qu’ils avaient de l’urbanisme à une époque où le mot n’existait pas encore.
Lundi, départ tôt vers Toulouse pour deux jours.
Loana m’attend à l’arrivée et m’embrasse comme si on s’était quittées il y a 5 ans. Les bisous sont tactiles. Un peu exagéré, certes, mais j’aime cette convivialité du sud. Loana porte une robe légère, assez échancrée qui ne cache pas grand-chose de sa lingerie ni de son contenu. Elle est doux mélange de Monica Belluci et de Penelope Cruz. A moitié espagnole, à moitié italienne. Une bombe, dont on devine qu’elle peut exploser au premier contact.
Trajet vers son bureau dans sa voiture, une guimbarde de l’autre siècle, sans air conditionné. La journée sera chaude, très chaude suivant Météo France. Le trajet continue à être tactile, mais sans excès, seulement de temps en temps sa main qui m’effleure la cuisse quand elle change de vitesse, et il faut souvent le faire dans ce trafic du matin, surtout quand on conduit comme Fangio.
Il n’est pas 10 heures quand nous arrivons à son bureau, dans un assez bel immeuble du centre. Un entresol de 100 m2, assez bas de plafond, dans lequel travaillent 5 à 6 personnes dont le patron, auquel je suis présentée.
Café, verre d’eau, et nous voilà parties dans la revue de détail de l’aménagement du bureau. J’indique l’endroit où je m’installerai à partir de septembre, j’ai choisi un coin arrière du plateau. Un espace ouvert avec des séparations pour quatre personnes autour de moi, puis une dizaine de postes de travail dans un concept d’open space, avec une vingtaine de casiers, pour les consultants de passage. Trois salles de réunion, dont une très grande pour 20 personnes avec une table ovale. Enfin cinq bureaux individuels, de tailles variables, pour le management. Nous pourrons faire travailler 20 personnes.
Un infographiste nous assiste, et nous montre les nouvelles modifications presque en temps réel.
Loana pose quelques questions de détails, auxquelles je réponds pour la plupart, et les autres pour la fin de la semaine.
Il fait chaud, très chaud, et le projecteur n’aide pas. Je réalise que l’airco du bureau est aussi de l’autre siècle, sans que je sache lequel. Je suis en nage, car je suis venue à Toulouse en uniforme, soit un tailleur sur un chemisier longues manches, avec une jupe droite qui ne permet pas beaucoup la circulation de l’air. Je me dis que j’aurais mieux fait de m’habiller plus léger, ou prévoir de laisser quelques affaires plus adaptées sur place. Dire qu’on va devoir se promener tout l’après-midi sous le cagnard, dans une boîte à sardines surchauffée…
– Coralie, tout va bien ? Tu m’as l’air oppressé ?
– Je crève de chaud, et ça ne va pas être facile après-midi.
– Ecoute, on a pratiquement fini, je te propose de t’amener à l’hôtel pour que tu puisses te rafraîchir et te changer.
– Bonne idée, mais je n’ai pas d’autre tenue avec moi, sauf un chemisier.
– Tu pourrais peut-être t’acheter une robe légère ? Je connais pas loin d’ici une boutique sympa et pas trop chère.
– Parfait.
Nous clôturons la session, et partons vers la boutique, qui est à quelques minutes à pied. Pas la peine de prendre la voiture pour ce quartier piétonnier.
La boutique est effectivement agréable, bien conditionnée, et je sélectionne trois pièces que j’aimerais essayer. Il s’agit de tissus extrêmement légers.
Loana discute avec la gérante, qu’apparemment elle connaît et elle vient me rejoindre pour les essayages. Elle entre dans la cabine quand je suis en sous-vêtements. Elle m’aide à passer les robes, et ses mains se font plus fréquentes sur moi. Je ne réagis pas, et ma respiration augmente. Je mets une main sur sa croupe, en lui disant que j’ai eu envie de le faire depuis le matin. Je me verrais bien lui toucher les seins mais elle m’interrompt.
– Coralie, j’aimerais qu’on aille chez moi maintenant. Une petite douche ne nous fera pas de mal, et j’aimerais me changer.
– On a le temps ?
– Ne t’inquiète pas pour cela.
Je prends une robe, que je garde sur moi, et une autre. Petit saut ensuite par un magasin de chaussures pour m’acheter des ballerines, et me voilà bien mieux équipée pour affronter le climat local. Loana habite dans une de ces petites ruelles du vieux Toulouse, dans lequel il est si agréable de se promener. Bien entendu, je sais ce qui risque de se passer chez elle. En ai-je envie ? Une partie de moi, oui, l’autre partie me dit que ce n’est pas une activité à pratiquer pendant les heures de travail, surtout avec la représentante d’un fournisseur. La Coralie d’il y a un mois serait allée à l’hôtel prendre la douche dont elle rêve, mais la Coralie du jour n’est plus la même. Plus du tout la même.
Nous avons un comportement normal pendant les cinq minutes de marche qui nous séparent de son appartement. Elle et moi savons que nous n’avons plus besoin d’attouchements pour faire monter la pression.
Elle me laisse passer la première dans l’escalier vers le premier. Elle a un appartement assez petit mais bien arrangé, et très sombre car des volets occultent toutes les fenêtre. Je dépose mes affaires dans la pièce principale, et elle me prend la main.
– Viens par ici, je te montre la douche.
Elle commence à se déshabiller et elle est nue en un instant. J’ai encore quelques pudeurs, et hésite à en faire de même.
– Viens sous la douche avec moi, on va se rafraîchir.
Loana a le corps dont rêvent beaucoup de femmes et presque tous les hommes. Je lui caresse les seins en me disant qu’ils sont vrais. Ils sont assez lourds et pleins, mais avec une tenue impeccable et des tétons presque noirs.
La séance de douche est rapide car Loana ne désire pas trop se mouiller les cheveux. Nous en sortons propres et rafraîchies, c’était une bonne idée. Nous retournons alors vers la chambre. Je m’assieds sur le bord du lit et Loana utilise ses charmes et ses compétences, dans un ballet de caresses, de coups de langue et de boutoir en polymère, qui me font jouir en dix minutes. Je pense alors qu’elle va vouloir que je m’occupe d’elle. Elle m’éconduit gentiment alors que je cherche sa fente avec la main.
– Coralie, tu sais, je n’ai pas trop envie de faire l’amour car j’ai assez mal au ventre, j’espère que cela va passer.
Nous restons alors quelques minutes allongées, et je remarque au plafond un miroir, qui me permet de voir Loana sans la regarder. Ou peut-être a-t-elle eu un amant vitrier.© Copyright : Ce récit comme tous les autres sont protégés par le Code de Propriété Intellectuelle.
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